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Premières notes sur les élections en Grèce

Premières notes sur les élections en Grèce par Stathis Kouvelakis

Il faut être clair : c’est un désastre encore pire que ce à quoi s’attendaient les plus pessimistes.

D’abord, the big picture: Syriza est sévèrement sanctionné, Tsipras a annoncé des élections anticipées pour la fin juin, pour limiter autant que possible les dégâts. La com’ maniée jusqu’à la nausée par le gouvernement et ses médias et les « mesures sociales » sentant bon les « petits cadeaux » préélectoraux n’y auront donc pas changé grand-chose : l’électorat a sanctionné une équipe qui a appliqué sans faillir pendant près de quatre ans un troisième mémorandum austéritaire.

Les propos tenus ce matin par Nikos Filis, figure de proue de l’actuelle direction de Syriza et ancien ministre de l’éducation, sont, en ce sens, tout à fait éloquents :

« la première raison [de la défaite] est l’application des mémorandums. Peut-être étaient-ils moins douloureux que les précédents, et Syriza a essayé de trouver des pistes en faveurs de nos concitoyens plus faibles, mais il a finalement appliqué les mémorandums dans une direction néolibérale. Le compromis douloureux a entraîné d’autres compromis. Aucun parti n’a pu échapper au sort auquel le condamne [la mise en œuvre] des Mémorandums. La Nouvelle Démocratie s’y est perdue et s’est reconstruite, le PASOK s’est effondré ».

1. Ces élections de juin seront une promenade pour la Nouvelle démocratie (ND, droite), sur le point sans doute d’avoir une majorité absolue. L’écart entre Syriza et ND est plus important qu’attendu (presque 10%, un record pour les normes des scrutins des dernières décennies), il est amplifié par les revers de Syriza dans les municipalités et les régions. Le désaveu de Tsipras et de son gouvernement sont nets.

Par ailleurs, une analyse plus fine montre que l’électorat de Syriza de 2019 a peu de rapports avec celui de 2015. Certes, dépourvu de tout adversaire crédible sur la partie gauche (au sens large) du spectre politique, il ne s’effondre pas- c’est la différence avec le PASOK de 2010. Il continue de faire des scores significatifs tant au niveau national que dans certains quartiers populaires, où il est toutefois talonné, et, le plus souvent, dépassé, par la droite. Mais le profil « qualitatif » de cette base électorale n’est pas le même qu’auparavant. Un coup d’œil sur les choix effectués par les électeurs de Syriza parmi les candidats de la liste pour le parlement européen est instructif à cet égard.

Sur les six sièges d’eurodéputés obtenus par Syriza, sièges répartis en fonction des votes préférentiels (chaque électeur peut cocher jusqu’à quatre noms parmi les candidats d’une liste), la candidate-élue arrivée en 2e position, Elena Kountoura, vient du parti nationalo-souverainiste de Panos Kammenos (partenaire gouvernemental de Syriza jusqu’à la validation de l’accord avec la Macédoine), et porte a un discours clairement nationaliste et xénophobe. Le 5e élu, Alexis Georgoulis, est un comédien connu pour ses rôles de « jeune-premier » dans des séries télévisées qui a d’abord envisagé d’être candidat de la Nouvelle Démocratie. Le 6e élu enfin, Petros Kokkalis, est certes le petit-fils du « docteur Kokkalis », médecin et ministre dans le gouvernement rebelle de l’Armée Démocratique pendant la guerre civile (et par la suite réfugié en Allemagne de l’Est), mais il est surtout le fils et héritier de l’oligarque Sokratis Kokkalis, qui a fait fortune dans les télécommunications dans les années 1980 profitant de ses liens avec Andréas Papandréou.

L’électorat actuel de Syriza ressemble de plus en plus à la clientèle « désidélogisée » d’un parti au pouvoir qu’à celui d’un parti de gauche. Il est par ailleurs évident qu’il hérite en partie du PASOK « social-libéral » des années 2000 : dans les quatre seules circonscriptions dans le pays où Syriza arrive en tête, trois sont les ex-bastions les plus emblématiques du PASOK : deux en Crète et une dans le nord-ouest du Péloponnèse, autour de Patras, berceau de la famille Papandréou.

2. Un nouveau parti d’extrême-droite émerge, la « Solution Grecque », porté par les rassemblements nationalistes sur la Macédoine et l’usure d’Aube Dorée. Il fait d’excellents scores dans le nord de la Grèce (là où ces rassemblements ont été les plus significatifs), et quasiment jeu égal au niveau national avec Aube Dorée (4,1 et 4,8 respectivement). Il est possible que l’extrême-droite grecque ait trouvé un visage plus « présentable » que celui des criminels d’Aube Dorée, et qu’elle soit en mesure de réaliser de nouvelles percées dans l’avenir. Un autre indicateur inquiétant du potentiel de l’extrême-droite se trouve dans le score qu’Aube Dorée aurait réalisé parmi les primo-votant, autour de 13% selon un sondage sortie des urnes.

3. Le KKE se maintient tout juste par rapport aux résultats de 2015 (5,5%) mais perd des voix par rapport au score des européennes de 2014 (6,1%). Ses scores aux scrutins régionaux indiquent également une baisse sensible par rapport au scrutin de 2014, de l’ordre de 20% des suffrages. Le KKE est un parti dont l’influence s’érode lentement mais sûrement.

4. La surprise des élections est le succès inattendu de Varoufakis (3%, sans doute un élu au parlement européen, mais cela reste à confirmer lorsque le décompte des voix sera achevé). Zoé Kostantopoulou sauve également les meubles d’une certaine façon (1,6%), tout en étant loin du seuil exigé pour obtenir des élus (3%). L’examen des résultats de ces deux formations montre un électorat diffus, relativement homogène, avec des scores un peu plus importants que la moyenne dans les grandes villes, sans pointes mais sans « déserts ». En gros, un vote diffus de sympathie, basé sur la présence médiatique et la visibilité des personnalités qui dirigent ces formations, qui reflète l’absence d’implantation en termes d’organisation.

L’élection, si elle se confirme, de Sofia Sakorafa sur la liste Varoufakis, eurodéputée sortante, initialement élue en tant que Syriza, n’est pas une mauvaise nouvelle, son nom reste lié dans la mémoire collective aux mobilisations contre les Mémorandums des années 2010-2012. C’est une belle prise assurément pour Varoufakis, la seule pour l’instant, mais il est probable qu’à partir de maintenant il soit en mesure d’attirer une partie importante des « déçus de Syriza », surtout au niveau de « cadres », de « personnalités » etc. Il semble par ailleurs que sa liste ait fait de bons scores parmi la jeunesse (très certainement la jeunesse diplômée des classes moyennes) : selon un sondage sortie des urnes parmi les primo-votants, son score serait autour de 4,5%, soit davantage que le KKE, donné à 3,7% dans cette tranche d’âge alors qu’il dispose d’une vraie organisation de jeunesse.

5. Le succès de Varoufakis, et le score relativement honorable de Kostantopoulou ne rendent que plus cuisantes les défaites d’Unité Populaire et d’Antarsya, de la première encore davantage que de la seconde, et cela dans un scrutin où la pression du vote utile joue nettement moins que dans les scrutins nationaux. Cette défaite va peser lourd car il s’agit des deux seules forces à disposer de réseaux militants, contrairement à Varoufakis et Kostantopoulou qui n’existent que sur les plateaux médiatiques.

Antarsya fait un score très faible (0,66%) mais comparable en fin de compte à celui des précédents scrutins, européens ou nationaux (tous entre 0,85% et 0,64% entre 2014 et 2015). Son principal échec est aux élections municipales à Athènes, où deux listes se sont présentées, le SEK (section grecque de l’IST dirigée par le SWP britannique) ayant fait bande à part. Les deux ont obtenu des élus mais l’électorat de 2014 (autour de 2%) s’est scindé en deux, et un capital acquis par des années de travail militant a été dilapidé.

6. Unité Populaire (UP) obtient un résultat humiliant (0,58%), surtout si on le compare à celui des législatives de septembre 2015 (2,9%), seul point de comparaison possible pour cette formation. Il y a une dimension de rejet personnel de Lafazanis, mais aussi de la politique menée par son courant, et un échec collectif du projet d’UP en tant que tel.

Plusieurs facteurs ont ici joué, je ne peux que les lister brièvement.

Il y a d’abord un problème de direction, même s’il est toujours réducteur, et en partie injuste, de limiter la question à cela. Il faut dire néanmoins que Lafazanis est perçu comme particulièrement usé et discrédité non seulement à cause de son évident échec à s’opposer efficacement à la capitulation de l’été 2015 mais aussi pour les dérives de la dernière période, illustrées par un flirt appuyé avec le nationalisme (sur la question de la Macédoine en particulier) et une apparition sur une chaîne télé d’extrême-droite (qui a déclenché une tempête interne dans UP). A noter que Zoé Kostantopoulou a été encore plus loin dans cette direction (elle a appelé à participer aux rassemblements nationalistes, ce qu’UP s’est abstenue de faire), mais elle ne s’adresse pas au même électorat. Il est toutefois incontestable que ces prises de position ont considérablement fragilisé UP, endommagé davantage encore sa cohérence interne et son image morale auprès des secteurs de la gauche militante et anticapitaliste.

Par ailleurs, la monopolisation de la présence médiatique et publique d’UP par la personne de Lafazanis passait de plus en plus mal après du public, toutes les tentatives de promouvoir des visages nouveaux s’étant heurté au refus de son courant.

Le courant Lafazanis, majoritaire dans les instances d’UP (suite à un congrès marqué par des manœuvres malsaines), s’est montré peu soucieux de construire UP comme une « maison commune » pour l’ensemble de ses composantes, ce qui s’est révélé d’autant plus dommageable qu’il est composé de cadres vieillissants, issus de la scission de 1991 du KKE et véhiculant une culture marquée par un esprit bureaucratique et peu ouvert aux sensibilités (et aux pratiques) des mouvements sociaux. Il en est résulté une hémorragie militante continue d’UP, en particulier après son congrès fondateur de juin 2016, qui avait mobilisé environ 5000 militants, un effectif considérable dans les conditions de l’après-2015.

UP et ses militants ont certes été présents dans toutes les mobilisations de la dernière période (comme les militants d’Antarsya) mais, il faut bien dire que ces mobilisations ont été de faible ampleur et très fragmentées. De plus, les militants d’UP ont eu tendance à délaisser le travail de terrain et à le remplacer par des actions symboliques, ou des micro-actions d’agit-prop, menées sous leur drapeau, notamment dans le mouvement contre les saisies des logements. Le courant Lafazanis s’est particulièrement illustré dans ce type de pratiques.

7. Enfin, last but not least, tant UP qu’Antarsya ont gravement sous-estimé la nécessité de présenter des propositions alternatives crédibles et travaillées, pensant que la seule dénonciation du gouvernement Syriza et l’appel à la sortie de l’euro et de l’UE pouvaient suffire. Dans une situation de démoralisation, où règne le There Is No Alternative, ce discours paraît comme un exercice de rhétorique et ne convainc personne. L’absence de véritable projet de ce côté a permis plus particulièrement à Varoufakis d’apparaître comme porteur d’un message « innovant » et « sexy », jouant habilement sur la carte d’une opposition modérée et « euro-compatible » à Tsipras et Syriza.

8. Dernier élément qui confirme le double échec des formations de la gauche anticapitaliste : leurs listes aux élections régionales ont réalisé des scores certes faibles (en général entre 1,5% et 2%, avec parfois des pointes à 3% pour UP, ou des listes soutenues par UP) mais sensiblement supérieurs à leurs scores aux européennes, parvenant souvent à obtenir des élus dans les conseils régionaux. Il en est de même pour des listes aux élections municipales, là où elles correspondent à un véritable travail et à une implantation militante au niveau local. Cet écart indique bien l’incapacité (à mon sens irréversible) tant d’Antarsya que, davantage encore d’UP (seule nouvelle force dans la gauche radicale à partir de l’été 2015) de structurer au niveau national une force politique viable.

L’avenir paraît d’autant plus compromis que, sur le plan électoral, Varoufakis semble en mesure de s’imposer dans cet espace « intermédiaire », à gauche de Syriza mais « avec modération », et sans doute ouvert à des rapprochements lorsque Syriza passera dans l’opposition, et que, d’autre part, seul le KKE continue à maintenir une base militante et une crédibilité électorale dans la gauche radicale – mais en s’enferrant dans un sectarisme pathologique qui le condamne un lent (et, à mon sens, là aussi irréversible) processus de déclin.

Le travail de reconstruction se déroulera à l’évidence dans le temps long tout en appelant d’urgence à l’invention de nouvelles voies.

 Paris, le 27 mai 2019.

Source http://www.contretemps.eu/elections-europeennes-2019-grece/

Fiction : Le grand procès Macron

Le 7 mai, le GRAND PROCÈS DE MACRON a fait salle comble à la Bourse du travail de Paris organisé par l’équipe de  LÀ-BAS SI J’Y SUIS. Drôle sur la forme, sérieux sur le fond.

Avec :

Juge : Daniel Mermet
Assesseur : Bertrand Rothé
Procureur : Frédéric Lordon
Avocats de la défense : Christophe Clerc -Jean-Marc Daniel
Réalisation : Jonathan Duong
Image : Alexis Martzolf- Léa Bardiau -Cécile Frey – Nathan Garcia
Son : Jérôme Chelius
Montage : Kévin Accart
Préparation : Jérémie Younes

Les 3 parties du procès : https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/grand-proces-de-macron-la-video

Voici le texte du réquisitoire du procureur Frédéric LORDON https://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/requisitions-par-frederic-lordon

Non à la guerre aux migrants

Dans le cadre des élections européennes, Migreurop a réalisé deux courtes vidéos (en anglais, sous-titré en français/italien) sur les politiques européennes de non-accueil. Ces vidéos visent à mettre en lumière les obstacles érigés par l’Union européenne sur le parcours des migrant·e·s (une femme et un homme).

Ces deux vidéos sont sur notre site internet : http://www.migreurop.org/article2919.html et sur nos réseaux sociaux : Facebook (https://www.facebook.com/Migreurop/?ref=bookmarks) et Twitter (https://twitter.com/Migreurop?lang=fr).

L’équipe de Migreurop

Déclaration commune des street-médics allemands

Déclaration commune des street-médics allemands adressée aux street-médics français dans le cadre des manifestations des Gilets jaunes
(Crédit image : JohanPX)

Dans notre pays voisin, la France, les protestations très vives des gilets jaunes, des syndicats et de multiples mouvements sociaux se poursuivent. Les unités de police interviennent avec une extrême violence contre les manifestants. L’utilisation disproportionnée des gaz lacrymogènes provoque massivement des séquelles pour la santé des participants ou même pour les spectateurs non impliqués. Le nombre des blessés graves et des mutilés à vie par les tirs de LBD, les grenades de désencerclement et le gaz toxiques se chiffre par centaines. C’est du jamais-vu dans l’Europe de ces dernières décennies. Une dame de plus de 80 ans a été tué par un flashball « perdu », alors qu’elle se trouvait chez elle.

Dans cette situation, les street-médics, bénévoles, interviennent partout en France en urgence et sur place. Depuis six mois, semaine après semaine, ils tentent d’atténuer la souffrance et les séquelles éventuelles, sauvent des vies, sont refuge pour des gens paniqués. Eux-mêmes sont souvent exposés aux risques de mutilations, de menaces et d’attaques violentes.

Depuis le mois de mars, le gouvernement français « chasse » de façon ciblée les soignants, les médecins et d’autres aidants. En tant que « colonne vertébrale importante du mouvement », on cherche à les mettre « hors circuit ». C’est ainsi, que le 7 avril à Bordeaux et dans d’autres villes, la police a tenté d’empêcher au personnel médical d’accéder aux manifestations. Leurs équipements, vêtements de protection inclus, ont été réquisitionnés. Un nombre non négligeable de street-médics a été arrêté. Deux parmi eux ont dû se faire soigner à l’hôpital après une garde grande à vue.

Le fait qu’un état s’en prenne prioritairement à des personnels soignants ne se produit même pas dans la plupart des régions en guerre de cette planète et est en contradiction totale avec toutes les règles, conventions et valeurs d’humanité.

Nous nous joignions au sentiment d’indignation provoqué par l’attitude du gouvernement français et de son appareil d’état. Nous déclarons notre respect et notre reconnaissance particulière pour le travail des street-médics en France. Nous nous joignions à la solidarité avec les street-médics d’une large part de l’opinion publique française. Nous avons une pensée particulière pour tous les employés du système de santé. La violation des droits de l’homme par l’état français a été critiquée et condamné par la « Ligue des droits de l’Homme », par la plupart des organisations se battant pour le respect des droits de l’Homme ainsi que par les commissariats aux droits de l’Homme de l’ONU et de l’EU. Nous soutenons cette critique et cette condamnation !

Lors de la prise de la présidence du conseil de sécurité de l’ONU, le ministre des affaires étrangères allemand, Heiko Maas déclarait : « Les hôpitaux, les médecins, les soignants deviennent de plus en plus souvent une cible. […] Cette tendance au décloisonnement total des conflits militaires doit être stoppée. Autrement nous glissons vers une nouvelle forme de barbarie. » (Zeit.de 01.04.2019)

Si un tel « glissement vers une nouvelle barbarie » de déroule ou se profile à horizon en plein milieu de l’Europe, dans notre pays voisin, la France, nous attendons que les politiques et la presse en Allemagne ne ferment pas totalement les yeux devant une « telle tendance au décloisonnement des conflits ».

MISE EN GARDE face à des street-médics d’extrême-droite venant d’Allemagne !

Nous avons remarqué, que certains médics de la mouvance populiste de l’AFD et du mouvement identitaire allemand proposent dans le cadre du mouvement des « gilets jaunes » leur aide de façon couverte ou ciblée.

Nous ne pouvons que formellement déconseiller de coopérer et vous mettre en garde contre ces personnes. Ils ne partagent pas les règles et valeurs de notre travail, comme le secret médical vis-à-vis de l’administration. Ils abusent de la bonne réputation des street-médics pour influencer le mouvement de solidarité et de protestation en Allemagne. Ils utilisent leur engagement pour se mettre en scène et pour favoriser leur propagande et les organisations d’extrême-droite qui se tiennent derrière eux.

Nous conseillons fortement aux éventuels donateurs de s’informer précisément en amont à qui ils confient leur argent.

Premiers signataires :
– Autonome Sanitätsinitiative Dresden (Dresde)
– Demonstrations Sanitäter/innen – Sanitätsgruppe Oberpfalz (Ratisbonne)
– Demosanitäter – Sanitätsgruppe Süd-West e.V. (Stuttgart)
– Demosanitäter Westfalen (Ahlen)
– K. Freisen – secouriste de Bonn (Bonn)
– Left-Wing Demonstration Medics (Berlin)
– Medizinischer Einsatztrupp – Demosanitäter (Düsseldorf)
– Riot Medics Berlin (Berlin)
– Vienna Street Medics (Vienne)

D’autres groupes en Allemagne et au-delà sont invités à rejoindre notre déclaration et à la publier également !

Ils seront ensuite répertoriés en tant que supporters supplémentaires entre autre sur https://demosanitaeter.com/declaration-fr/

Grèce Le surendettement lié à la crise

Le surendettement lié à la crise – Profil type de l’emprunteur : employé, actif, avec un prêt pour une résidence principale

La Confédération Syndicale du Privé GSEE, avec l’Union des Consommateurs et Travailleurs de Grèce EEKE vient de publier une enquête révélatrice sur la gestion du surendettement des personnes physiques fondée sur les dizaines d’affaires défendues par le pouvoir judiciaire au cours des années de crise, s’appuyant sur des données de consommateur-débiteur instruites par E.E.K.E. en vue de régler leurs dettes au cours de la période 2009-2019.

Pour l’exportation de résultats statistiques, seules les données des débiteurs introduites par le dépôt d’une demande d’affiliation aux dispositions légales de la loi 3869/2010 (loi Katseli) ont été utilisées.
Le total des dettes d’emprunts non productifs des débiteurs qui ont demandé à bénéficier de la loi avec le soutien de l’EEKE. s’élève à 62 000 000 €.

Le profil type de l’emprunteur surendetté en ces temps de crise est un employé, en âge de travailler, qui dispose d’un prêt immobilier pour acquérir sa résidence principale, incapable de faire face à ses obligations et qui a fini par être incapable de rembourser ce prêt.

Un emprunteur sur trois a reçu des prêts d’un montant maximal de 50 000 € et un sur quatre, de 100 000 €.

Un exemple emblématique de l’irresponsabilité de la gestion du risque de crédit par les banques, une banque a accordé à la même personne 9 prêts au logement et à une autre personne, 11 autres prêts professionnels.

Voici les points clés de l’étude :

1. Le profil des Emprunteurs de Prêts non productifs :
La plus grande proportion des débiteurs ayant connu des problèmes de remboursement de prêt sont en âge de travailler économiquement (61,72% ont entre 40 et 59 ans).
Dans la plupart des cas, les débiteurs ayant des problèmes de surendettement ont un emploi 38,36%, sont des chômeurs 35,84% et des retraités 17,38%, ce qui témoigne de la détresse économique causée par les réductions successives des salaires et des retraites.
71,20% des débiteurs sont propriétaires d’une résidence principale sans aucun actif supplémentaire. Seulement 15,92% des débiteurs ont des actifs autres que la résidence principale, le plus souvent des parcelles.
73,85% des emprunteurs sont des propriétaires dont la valeur objective n’excède pas 100 000 €. Seuls 2,49% des débiteurs ont une résidence principale supérieure à 250 000 euros.
Le revenu annuel moyen des débiteurs en 2008, au début de la crise et lorsque les effets n’étaient pas encore particulièrement ressentis, était de 28 418 €. En 2017, le revenu annuel moyen le plus faible est de 7 956 €, soit une diminution de 20 462 € sur 10 ans. Compte tenu de ce qui précède, on peut parler de « pauvreté » de la population du pays.

2. Description des Prêts non productifs :
En ce qui concerne le montant de leur dette, 35,6% des emprunteurs ont reçu des emprunts allant jusqu’à 50 000 €, contre 24,33% à 100 000 €, ce qui indique que les emprunteurs n’ont pas bénéficié d’emprunts excessifs visant des conditions de vie luxueuses.

En étudiant les produits de prêt, les prêts privilégiés ont été accordés à 62% des emprunteurs, suivis du consommateur avec un taux nettement inférieur de 24,98%. En fin de compte, les emprunteurs souhaitaient faciliter leur vie quotidienne et la sécurité élémentaire de leur famille.

En examinant la tactique des banques, il est conclu que la moitié des prêts ont été accordés par deux établissements de crédit seulement. Par exemple, un établissement de crédit a consenti 9 prêts au logement au même consommateur et à une autre personne, 11 prêts professionnels, ce qui soulève des doutes quant à la gestion responsable du risque de crédit par les banques.

3. Corrélation des prêts et des emprunteurs :
35,07% des débiteurs sont des emprunteurs qui, au moment de saisir la Cour, étaient au chômage, incapables de trouver du travail, avec une dette totale de 21 637 406,95 €, suivis des employés du secteur privé (27,38%) avec une dette de 16 890 776,16 €.

Ce sont des prêts professionnels et des prêts aux entreprises d’un montant total de 86 297,29 EUR qu’ont touché la majorité d’entre eux – au moment de la demande – sans emploi.

La valeur moyenne des cartes de crédit détenues par les emprunteurs s’élève à 3 608 euros, les prêts à la consommation reçus à 14 704 euros et les emprunts hypothécaires à 62 404 euros.

Le montant le plus important de prêts (65,12%), d’une valeur totale de 40 178 402,60 €, a été mis à la disposition des emprunteurs mariés.

4. Le processus judiciaire des réclamations :
Le délai d’attente des débiteurs qui n’ont pas encore été jugés à compter de la date du dépôt de la demande jusqu’à la date de l’affaire devant la Cour varie de 212 à 2 127 jours. Ainsi, le requérant devra attendre 49 mois en moyenne pour que sa cause soit entendue.

Le délai d’attente des débiteurs qui ont été finalisés à compter de la date de dépôt de la demande jusqu’à la décision finale est compris entre 336 et 1 942 jours. Le demandeur devrait donc attendre 38 mois en moyenne pour avoir sa décision, demeurant dans l’incertitude pendant toute cette période.

5. La présentation des résultats des décisions judiciaires définitives :
Sur le total des dettes gérées par EEKE, 67,75% ont réussi à être effacées et 32,25% à être ajustées.

Le montant ainsi réglé sera remboursé – en moyenne – sur 169 mensualités, soit 14 ans, donnant une profonde respiration aux concitoyens qui souffrent des politiques énoncées dans les mémorandums.

Le risque de confiscation et de mise aux enchères de la résidence principale et des biens de bon nombre des concitoyens sans aucun cadre de protection efficace demeure une conséquence dévastatrice du profond ralentissement économique et, en même temps, du problème le plus grave de la société grecque qui appelle une résolution directe, au principe constitutionnellement consacré de l’État providence.

CK

Répression en Grèce

Chèr e s ami e s, Chèr e s Camarade s,

Quoiqu’on pense de la mouvance anarchiste, libertaire , anti-autoritaire grecque , la répression féroce s’abat sur elle parce qu’elle mène un combat quotidien contre le capitalisme et le pouvoir grec.

Pas un mot ou presque dans les médias internationaux francophones ou anglophones, d’où ce relais de la communication de mon ami et camarade Yannis YOULOUNTAS , philosophe, cinéaste et militant acharné franco-grec.Vous avez entendu parlé:

–   de la situation inique de ce prisonnier Dimitri KOUFONTINOS considéré comme terroriste et emprisonné à vie mais qui a droit comme n’importe quel prisonnier à ses droits et sa dignité et donc à sa 7 ème demande de « permission » qui est légitime, au point qu’ il vient de gagner en justice cette demande et a arrêté une grève de la faim bien éprouvante !

– du  groupe anarchiste ROUVIKONAS et de ses actions toujours minutieusement ciblées ( ambassades, institutions étatiques, capitalistes…) , emblématiques de la lutte anticapitaliste ( médecins et notaires véreux, entreprises et patrons voyous etc…) , actions très populaires en Grèce, mais qui agacent les institutions policières et judiciaires ( très peu d’arrestations et de procès) , l’État grec, le gouvernement et sa majorité,  et l’opposition de droite grecque ( et malheureusement aussi quelques partis de gauche…).

Comme le dit Yannis :  » Ce qui vient de se passer durant 21 jours en Grèce est impressionnant. Le mouvement social a fait preuve d’une immense solidarité avec le prisonnier, épaulant sa grève de la faim de toutes les façons possibles, certaines très modérées, d’autres particulièrement radicales, jusqu’à faire céder le pouvoir.

Une fois de plus, rangeant au placard leurs désaccords théoriques et vieilles querelles, les anarchistes et autres révolutionnaires ont fait la preuve de leur puissance de frappe un peu partout en Grèce (plus d’une centaines d’actions relevées par les médias de masse grecs, au moins le triple selon mes camarades).

N’hésitez pas à faire tourner ses infos, l’information et la solidarité sont nos premières armes ! 

Et n’oubliez pas … tout cela n’arrive pas, jamais… qu’aux autres!
CK

suivre les infos sur Facebookhttps://www.facebook.com/constant.kaimakis et https://www.facebook.com/yyoulountas) ou sur le webhttp://blogyy.net/?fbclid=IwAR15bkSaqWOBA5wQqAgOK4exsq-FnMNT4Sb3ZhjGczOXC3WJ3SxHHysdNJo ,

 

Pour rencontrer des membres de Rouvikonas voir la tournée en France  http://blogyy.net/2019/05/25/nouvelle-tournee-de-rouvikonas-en-italie-suisse-france-et-belgique/ et notamment à Grenoble le 2 juin 2019

Communiqué des VioMe

VIOME n’est pas à vendre !

Le 13 juin 2019, les enchères des terrains appartenant à BIOME sont relancées. Un prix de départ réduit augmente le risque que l’usine devienne des débris et de la ferraille. Nous, les employés de la coopérative BIO.ME, cela fait maintenant 8 ans que nous luttons pour maintenir les emplois dans l’usine que le propriétaire a laissé à son propre destin.

La famille Philippo et les actionnaires du groupe ont abandonné leurs installations de production et leurs employés non rémunérés, ne manifestant aucun intérêt pour ces activités.

Nous avons présenté une proposition détaillée en collaboration avec des avocats et des professeurs de droit qui soutiennent notre lutte pour faire fonctionner l’usine de manière légale et efficace, à la fois économiquement et de manière productive, et pour le transport des produits.

Nous avons besoin de :

Contrer la dispersion des deniers publics (impôts et cotisations de sécurité sociale) et pour protéger l’intérêt public contre les sommes énormes dues par Filercaram SA et VIOME SA, les immeubles et les biens des propriétaires sont confisqués. Il y a des condamnations irrévocables contre les employeurs. Les agences gouvernementales et les organismes publics devraient déjà être intervenus.

Ensuite, que soient accordés ou loués les propriétés à la Coopérative des Travailleurs de BIO.ME afin de garantir les emplois (la coopérative montre en outre une tendance à la hausse de l’emploi).

De plus, que la propriété qui a déjà été engagée (et exclue de la vente aux enchères) par un gouvernement précédent en 2012, soit confisquée et donnée à la coopérative de travail pour qu’elle passe directement au fonctionnement normal avec les conditions requises pour une légalisation complète.

Et bien sûr, dans un environnement de travail très différent de celui de ces dernières années dans notre pays:

– En impliquant à la fois les travailleurs et la société dans le contrôle de la production et de la distribution.

– En contrôlant via les assemblées toutes les fonctions économiques.

– Avec une égalité absolue dans les décisions après que nous ayons tous une voix.

– Avec un salaire égal pour un temps de travail égal.

– Une orientation de la production vers les besoins sociaux et environnementaux plutôt que vers l’accumulation de profits.

Nous nous battons depuis tant d’années maintenant. Les gouvernements qui ont passé tout ce temps n’ont pas fait ce qu’ils avaient promis. Ils n’ont soumis aucune proposition légalement constituée, quelles que soient les allégations des membres des factions politiques qui les soutiennent. Ce qu’ils prétendent, c’est simplement une désorientation et un chaos politique qui ne s’appliquent tout simplement pas.

D’autre part, le risque de vendre l’usine en tant que parcelle « pour un morceau de pain » devient plus probable, car une nouvelle enchère avec un prix initial réduit (1/3 du prix initial) va bientôt commencer.

Nous appelons à des manifestations de masse devant les tribunaux de Thessalonique les 13, 20 et 27 juin et immédiatement après l’été pour :

BLOQUER LES ENCHÈRES, LES PLANS DE L’ÉTAT ET DU PATRONAT POUR LA DISSOLUTION DE L’USINE

Nous appelons l’appui de la société à notre lutte, car elle concerne la capacité de tous les travailleurs à prendre en main l’économie et toute leur vie. Nous répondons: « Puisque vous, vous ne pouvez pas, nous, nous pouvons ». Avec la solidarité de toute la classe ouvrière et de la société, nous imposerons notre droit même avec leur propre droit civil!

Les Travailleurs en lutte et solidaires de la Coopérative des Travailleurs de VIO.ME.

source : http://biom-metal.blogspot.com/2019/05/blog-post_9.html#more

 

La Grèce va mieux… infox !

La Grèce va mieux… infox !

A Nîmes ils vont en parler avec E Toussaint mardi 4 juin 19h Maison du protestantisme, rue C.Brousson

Historien et docteur en sciences politiques des universités de Liège et de Paris 8, porte-parole du CADTM international (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes). Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages dont le plus récent Le système dette (Éditions LLL).

Il a notamment coordonné les travaux de la Commission pour la vérité sur la dette publique de la Grèce, créée en 2015 par la présidente du Parlement grec.

Source http://www.cadtm.org/La-Grece-va-mieux-infox

 


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