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Refusons la police dans les universités, en Grèce aussi !

Collectif des enseignants – chercheurs « non à la police dans les universités »
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L’université dans le collimateur de l’état, la démocratie grecque en danger. Le nouveau projet de loi, un choix stratégique pour l’établissement d’un État policier et de censure dans l’éducation..

 

Dans une conjoncture de pandémie et de confinement généralisé, le gouvernement grec annonce sa décision d’instituer une « brigade de protection », une véritable police des universités. Cette décision arrive dans la foulée d’une large campagne de diffamation des universités et de désinformation de l’opinion publique préparée par les médias pro-gouvernement, une campagne contre la prétendue délinquance et le crime généralisé au sein des établissements, qui ne sont pourtant déduits d’aucune étude ou statistique. Le nouveau corps de sécurité ne rendra pas des comptes aux organes de l’administration des universités mais seulement aux autorités policières. Les policiers sont autorisés à patrouiller en uniforme dans les établissements. Leurs fonctions ne seront pas déterminées par les universités. En plus le projet de loi en question oblige les universités de mettre en place un système de contrôle d’accès dans les campus et les bâtiments. La présence des gardes de la police complètent l’obligation des autorités universitaires de faciliter, par « tous les moyens », l’intervention des policiers des universités notamment en ce qui concerne la surveillance des locaux avec un équipement technologique spécial ainsi que l’« exercice des enquêtes prémilitaires » au sein des établissements.

Plusieurs réactions ont été soulevées. La majorité des conseils des universités, les associations des enseignants-chercheurs et des étudiants, s’oppose fortement à ce projet de loi. Même la fédération nationale de la police rejette ce projet dans son communiqué. Il s’agit d’une violation de la Constitution grecque et du principe de la libre administration des universités. Les établissements universitaires seront transformés en un milieu de surveillance, de répression, et de l’ordre. Ceci menace et compromet la démocratie et la libre circulation des idées entre université et société. Il est aussi possible qu’il engendra des agitations et de conflits violents.

Le collectif « non à la police dans les universités », qui a déjà assemblé plus de 1000 signatures des professeurs et des enseignants des universités grecques, demande par ailleurs que toutes les forces démocratiques s’opposent à l’adoption et l’application de cette intervention anticonstitutionnelle dans l’autonomie universitaire. En même temps, le collectif dénonce les attaques contre lui, tantôt via les discours haineux contre l’université publique, entrepris par les mass médias, tantôt via les attaques violentes et sexistes s’adressant personnellement à ses membres dans les réseaux sociaux. La page du collectif https://www.facebook.com/OxiAstynomiaStaPanepistimia et les publications sur Facebook ont été temporairement bloquées.

La doctrine du choc que le nouveau projet de loi autoritaire veut imposer aux universités, ainsi que les attaques coordonnées contre le collectif des universitaires, soulèvent des questions sérieuses concernant la légalité et la légitimité constitutionnelle et constituent des attaques contre la démocratie avec la responsabilité du gouvernement actuel.

Source https://universiteouverte.org/2021/01/21/non-a-la-police-dans-les-universites-en-grece-aussi/

Enjeux FSM 2021

Quels sont les enjeux du Forum Social Mondial 2021 par rapport à la situation internationale ?

18 janvier par Gustave Massiah


Introduction de la séance du 7 janvier 2021 organisée par le CRID et ATTAC pour la préparation du FSM de janvier 2021.

  Sommaire
  • Prendre en compte une situation mondiale contradictoire
  • Redéfinir une proposition altermondialiste
  • Comprendre les contradictions nouvelles de la situation
  • Partir des mouvements pour résister, définir les alternatives, construire un nouveau projet (…)

Les enjeux du Forum Social Mondial 2021 sont considérables. Dans une situation mondiale profondément contradictoire, il doit permettre de : redéfinir une proposition altermondialiste correspondant à la nouvelle situation ; comprendre les contradictions nouvelles du système mondial ; partir des mouvements pour résister, définir les alternatives, construire un nouveau projet d’émancipation.

Prendre en compte une situation mondiale contradictoire

Le choc de la pandémie et du climat a accentué les ébranlements de la crise financière et politique de 2008 qui s’était traduite par une évolution austéritaire, combinant austérité et autoritarisme, du néolibéralisme. Les contradictions économiques et financières, sociales, écologiques, démocratiques, idéologiques et géopolitiques atteignent un niveau inconnu historiquement.

La situation est profondément contradictoire au niveau mondial et dans de nombreux pays, comme l’a encore illustré la situation chaotique des États-Unis. L’austéritarisme risque d’évoluer vers néolibéralisme dictatorial, avec des idéologies identitaires et sécuritaires, porté par des couches sociales que la peur du déclassement et l’insécurité font basculer vers les droites extrêmes en laissant des marges de manœuvre à des milices fascistes. Les nationalismes virulents sont à l’offensive, les régimes dictatoriaux se multiplient et plus d’un milliard de personnes vivent dans des régions en guerre. A l’inverse, des mouvements profonds démontrent des volontés de changement radical : le mouvement des femmes remet en question des rapports millénaires ; le mouvement de l’urgence climatique fait exploser les certitudes sur la conception du développement fondé sur la croissance productiviste ; le mouvement contre le racisme et les discriminations, à l’exemple de mouvements comme Black Lives Matters, les afro-féministes brésiliennes, les peuples autochtones, met en avant la décolonisation inachevée.

Redéfinir une proposition altermondialiste

Nous sommes dans une période de rupture marquée par la perte de résilience, par la perte des capacités de résistance et d’adaptation, du système mondial. A des questions éminemment mondiales, le climat, la pandémie, les migrations, les guerres, la production, les réponses ont été nationales et étatiques, et du point de vue idéologique, les nationalismes sont à l’offensive. Le FSM 2021 prendra sa part dans ces recompositions et dans le renforcement des mobilisations internationales altermondialistes.

Les réseaux internationaux et continentaux de mouvements ont cherché à répondre à cette situation et à se renouveler. Des forums sociaux thématiques (économie sociale et solidaire, migrations, éducation, communs, …), régionaux (Amazonie, Maghreb, Afrique de l’Ouest, …) et nationaux (Irak, Népal, Palestine, …) se recomposent.

Le premier objectif du FSM 2021 est de partir des réseaux internationaux de mouvements qui se recomposent pour réinventer une dimension internationale et mondiale, pour participer à la définition de la prochaine phase de l’altermondialisme par rapport à la crise de la mondialisation.

Comprendre les contradictions nouvelles de la situation

Il s’agit de prendre en compte le nouveau système de contradictions qui définit les solutions possibles, les dangers et les opportunités.

Les contradictions économiques et sociales, et notamment les contradictions au sein du capital entre les GAFAM et les extractivistes, le précariat et la peur du déclassement accentuée par la pandémie, l’explosion des inégalités et des discriminations, la prise de conscience des nouveaux droits, la légitimité de l’action publique et des services publics, …

Les contradictions écologiques, et notamment le climat et la biodiversité, la prise de conscience de l’urgence climatique, la signification des délais et du temps fini, le sens de l’effondrement dans les crises de civilisation, …

Les contradictions politiques et notamment la défiance par rapport au politique, le refus de la corruption et de la fusion entre classe politique et classe financière, la défiance par rapport à la délégation et la démocratie représentative dans les formes démocratiques, la place spécifique et stratégique du genre, le racisme et les discriminations, le refus de l’insécurité et des violences policières, …

Les contradictions idéologiques et notamment la bataille contre l’hégémonie culturelle du néolibéralisme et du capitalisme, les libertés individuelles et collectives, les identités multiples, l’insécurité et l’instrumentalisation du terrorisme, les nationalismes, la redéfinition de l’universalisme, …

Les contradictions géopolitiques et notamment la multipolarité, la montée de l’Asie, les institutions internationales, la deuxième phase de la décolonisation après l’indépendance des États, les guerres, le nucléaire, …

La fin du néolibéralisme et notamment les possibles dépassements du capitalisme, les possibles modes de production inégalitaires, les nouvelles classes sociales, l’évolution des États, les transitions et les alternatives au capitalisme dans les transitions, …

Partir des mouvements pour résister, définir les alternatives, construire un nouveau projet d’émancipation

La stratégie altermondialiste sera définie par les mouvements sociaux et citoyens à partir de la définition de leur stratégie. Une stratégie internationale commune se dégagera quand chacun des mouvements définira sa stratégie et la dimension internationale de cette stratégie.

Donnons un exemple de ce que signifie une stratégie pour un mouvement, prenons l’exemple du mouvement paysan. La Via Campesina, qui est le mouvement le plus nombreux aujourd’hui, s’est construit à partir de sa stratégie : l’agriculture paysanne contre l’agro-industrie, la sécurité alimentaire, l’agriculture biologique et le refus des OGM. Il a aussi défini ses alliances avec le mouvement syndical, avec les mouvements de femmes, avec les écologistes, avec les peuples autochtones.

Les principaux mouvements sociaux qui composent aujourd’hui le mouvement altermondialiste sont : le mouvement syndical des ouvriers et salariés ; le mouvement paysan ; le mouvement des femmes ; le mouvement écologiste et notamment le mouvement pour l’urgence climatique ; le mouvement des peuples autochtones ; le mouvement contre le racisme et les discriminations ; le mouvement des habitants.

Il faut y joindre les mouvements qui luttent pour les droits sur une base thématique : les mouvements pour la santé ; les mouvements pour l’éducation ; les mouvements pour l’économie sociale et solidaire ; les mouvements pour les communs ; le mouvement des médias libres ; les mouvements pour le municipalisme et le droit à la ville ; le mouvement science et démocratie ; le mouvement contre le nucléaire ; le mouvement contre les guerres ; …

Des Forums avaient aussi été organisés qui définissaient des alliances stratégiques : les forums des élus locaux, des parlementaires, des scientifiques, des magistrats, des avocats,

Signalons aussi les marches continentales et mondiales : la marche Jai Jagat qui était partie de New Delhi vers Genève et qui a été interrompue momentanément par la COVID en Arménie ; les marches des migrants ; les caravanes terre et eau en Afrique de l’Ouest, la marche des zapatistes vers les cinq continents.

Gustave Massiah
IPAM, 7 janvier 2021

Source http://cadtm.org/Quels-sont-les-enjeux-du-Forum-Social-Mondial-2021-par-rapport-a-la-situation

Camp de Kara Tepe sous la neige

Après le froid glacial le camp de Kara Tepe sous la neige

George Pagoudis

Ce matin et plus tard dans l’après-midi, la tempête de neige est arrivée dans la ville de Mytilène, couvrant tout y compris le camp de Kara Tepe avec les 7 500 personnes qui vivent encore dans des tentes, dont plusieurs sans plancher.

 En outre, le camp fonctionne toujours avec une alimentation électrique insuffisante, ce qui met en danger des vies, vue des températures polaires. Concrètement, l’alimentation se fait secteur par secteur et seulement pendant une demi-heure afin d’atteindre progressivement toutes les tentes. En conséquence, les réfugiés passent des heures dramatiques sans lumière ni chauffage et des personnes connaissant bien les conditions de vie,  expriment des craintes de voir bientôt un grand nombre de réfugiés tomber malades et d’avoir besoin d’un traitement dans un proche avenir.

Cependant, au lieu de se préparer correctement tout au long de la période précédente, les autorités ont laissé le camp avec une alimentation électrique minimale. Il est caractéristique que certains générateurs qui avaient été donnés par une ONG bien connue et qui étaient toujours en état de fonctionner après la destruction de Moria, ont cessé de fonctionner dans la période précédente, après avoir été détruits par les inondations précédentes. De son côté, le commandant du camp, Nikos Babakos, dans une communication téléphonique avec EF.SYN., a déclaré que «les générateurs qui existent maintenant peuvent couvrir les besoins du camp pendant 16 heures par jour. Cependant, nous sommes obligés de les fermer le matin, tandis que malheureusement l’un d’entre eux a été endommagé.», a-t-il noté. Comme il l’a souligné, le problème vient du fait que le camp n’est pas encore connecté au réseau principal de Deï (EDF grec), malgré le fait qu’il soit très proche de l’usine. « Malheureusement, la bureaucratie ne nous a pas encore permis de nous connecter », a-t-il déclaré, qualifiant la situation de difficile mais gérable.

https://www.efsyn.gr/node/277445 (en grec)

Neige et verglas couvrent également Samos et Chios et il est fort à parier que les réfugiés là aussi sont exposés au pire,  en particulier ceux qui vivent dans la jungle autour du camp officiel de Vathy.

L’Ocean Viking repart

Ce matin, l’Ocean Viking a quitté le port de Marseille et mis cap sur la Méditerranée centrale. Après des mois d’immobilisation, notre ambulance des mers a repris sa mission : répondre aux appels de détresse de celles et ceux qui se noient.

En 2020, c’est grâce à votre confiance sans faille et à votre soutien toujours renouvelé que nous avons pu surmonter les nombreux obstacles qui ont marqué l’année. Aujourd’hui, c’est grâce à vous que nous sommes en mer, toujours aussi déterminés à venir au secours des personnes qui fuient au péril de leur vie.

Nos équipes, à terre comme à bord de l’Ocean Viking, vous souhaitent donc une année 2021 faite d’espoir et de solidarité, placée sous le signe de ce nouveau départ.

Ensemble, nous ne renoncerons jamais aux valeurs d’humanité qui sont les nôtres. Tant qu’il le faudra, nous continuerons à tendre la main aux personnes qui se noient !

Merci d’être à nos côtés et meilleurs vœux,

L’équipe de SOS MEDITERRANEE
#TogetherForRescue

https://www.sosmediterranee.fr/

Grèce : Extrême droitisation du gouvernement

Nouveau point sur la situation en Grèce (extrême-droitisation du gouvernement et autres nouvelles) par · Source et photos sur le site  http://blogyy.net/2021/01/11/extreme-droitisation-du-gouvernement-et-autres-nouvelles/

Trois sujets dans cette publication  :

– l’actualité brûlante en Grèce, dont les médias occidentaux ne disent presque rien ;

– vos questions sur cette actualité qui appellent des réponses et des précisions ;

– un bilan provisoire de l’appel à soutien du 30 décembre 2020 pour les actions solidaires autogérées qui, étant beaucoup plus faible qu’à l’habitude, nous conduit à vous alerter (réunion d’urgence hier).

L’EXTRÊME-DROITE EST LOIN D’AVOIR DISPARU EN GRÈCE

Depuis plusieurs jours, vous êtes nombreux à nous interroger sur la situation actuelle de l’extrême-droite en Grèce. Vous avez entendu parler d’un remaniement gouvernemental qui fait scandale, quelques semaines seulement après l’emprisonnement des principaux dirigeants du parti Aube Dorée. Et vous n’entendez plus parler de crimes et d’agressions. Tout porte à croire que la situation est devenue calme. Alors que se passe-t-il vraiment ? L’extrême-droite a-t-elle disparu en Grèce ou a-t-elle seulement changé de forme ?

En réalité, nous assistons à une mutation de l’extrême-droite grecque sur le modèle de beaucoup d’autres pays européens. Non seulement un nouveau parti nationaliste un peu moins radical (« La Solution Grecque ») a piqué une grosse partie de l’électorat d’Aube Dorée, mais surtout le premier ministre de droite, Kyriakos Mitsotakis, ne cesse de renforcer la présence de l’extrême-droite dans ses gouvernements successifs. Ce qui conduit à une politique toujours plus violente à l’égard du mouvement social, des précaires et des migrants.

(photo voir sur le site)

À quoi cela ressemble-t-il concrètement, dans notre quotidien en Grèce ? À un État toujours plus brutal, autoritaire et raciste. Voici quelques exemples depuis 18 mois :

— la répression est féroce contre les anarchistes et autres révolutionnaires, premières cibles du nouveau gouvernement comme il l’avait annoncé dès juillet 2019 lors de son arrivée au pouvoir ;
— le quartier libertaire d’Exarcheia est pris en étau et beaucoup des squats en Grèce ont été violemment évacués au fil des mois ;
— l’asile universitaire et d’autres mesures symboliques fortes prises à l’issue de la chute de la dictature des Colonels en 1974 ont été supprimés ;
— les initiatives solidaires autogérées sont harcelées dès lors qu’elles refusent de collaborer avec le pouvoir et les institutions ;
— la situation dans les prisons est catastrophique, au point que le Comité pour la prévention de la torture et traitements inhumains (CPT) du Conseil de l’Europe a publié un rapport alarmant le 9 avril 2020 dans lequel il demande au gouvernement grec de faire cesser les « mauvais traitements persistants des détenus » qui sont « une pratique courante dans toute la Grèce ».
— L’Union Européenne est cependant complice quand il s’agit des camps de réfugiés qu’elle cofinance en Grèce et qui s’avèrent pires que les précédents, en particulier au niveau censure et isolement, comme c’est le cas à Kara Tepe (Lesbos) où les membres des ONG sont désormais dans l’interdiction de révéler ce qu’ils voient, depuis le décret du 30 novembre 2020.
— Le Comité international de secours (IRC) a annoncé le 17 décembre une hausse importante des cas d’automutilation (+66%) et des problèmes de santé mentale (+71%) dans les camps en Grèce, une situation dramatique qui toucherait « les trois-quart » des exilés rencontrés à Lesbos, Samos et Chios.
— Refusant de remédier à ces souffrances, le premier ministre grec a choisi, au contraire, de venir apporter son soutien aux gardiens des camps de migrants et aux gardes-côtes en mer Égée pourtant réputés pour leur irrespect des règles de base dans l’aide aux personnes en détresse (qui vont par exemple jusqu’à provoquer la noyade de migrants désespérés en les refoulant avec des armes à feu et des bâtons ou en endommageant leurs embarcations).
— Contrairement à ce que prétend une rumeur fausse, les agressions de réfugiés n’ont pas cessé en Grèce, il y en a souvent malheureusement. Par exemple ce samedi 26 décembre 2020, une dizaines de fascistes armés de couteaux, de bâtons et de barres de fer ont attaqué un centre d’hébergement pour mineurs isolés (de 12 à 15 ans), près de Thessalonique. Ils ont brisé la porte d’entrée, pénétré l’enceinte et frappés les enfants en criant des slogans racistes. Parmi les 4 jeunes réfugiés blessés, l’un d’entre eux a été transporté à l’hôpital avec de graves problèmes respiratoires dus à des coups dans la poitrine. Une information relayée par une partie seulement de la presse grecque et aucun média occidental excepté infomigrants :

https://www.infomigrants.net/fr/post/29330/grece-deux-personnes-interpellees-apres-l-attaque-d-un-centre-pour-mineurs-isoles

— Autour des camps de la mer Égée, les agressions racistes sont également monnaie courante. Le 12 décembre 2020, un policier et trois garde-frontières ont été inculpés pour avoir battu des migrants quelques jours plus tôt, près du camp de Kara Tepe à Lesbos. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a montré les quatre fascistes en uniformes en train de battre deux demandeurs d’asile revenant d’un supermarché, puis de continuer à les frapper longuement après leur avoir passé les menottes. Ils ont été suspendus de leurs fonctions mais laissés en liberté jusqu’à leur procès où ils seront jugés pour « sévices » et « torture ». (photo voir sur le site)

Comme on l’a compris, ce n’est pas parce que les principaux dirigeants d’un parti fasciste ont fini par être mis en prison (au bout de dix ans d’agressions et de crimes plus odieux les uns que les autres, donc extrêmement tard) que le fascisme a pour autant disparu en Grèce. Non seulement, les agressions se poursuivent, mais surtout l’État grec vient de renforcer la présence de l’extrême-droite au sommet de l’exécutif.

Pour le dire autrement : qu’Aube Dorée disparaisse enfin est une bonne chose évidemment. Mais pour les antifascistes en Grèce, combattre un groupuscule fasciste durant toutes ces années et combattre un gouvernement d’extrême-droite n’est pas la même chose. La normalisation de l’extrême-droite, toujours plus présente au sein des nouveaux gouvernements successifs est un problème d’une autre envergure car, de cette façon, elle prend directement le contrôle de la Loi, du pouvoir et des outils de la répression, encore plus que par le passé. (photo voir sur le site)

LA GRÈCE PASSE AU BLEU MARINE

Un nouveau remaniement a eu lieu la semaine dernière qui confirme ce cap particulièrement inquiétant. Le nouveau ministre de l’intérieur, premier flic du pays, est désormais l’une des figures historiques du fascisme en Grèce, après avoir longuement milité pour la libération du Colonel Papadopoulos et le rétablissement de la dictature. Il s’appelle Makis Voridis.

Pour commencer, regardez cette photo de son intervention à une réunion publique du parti EPEN (organisation politique siamoise du Front national, avec un référence explicite à l’inspirateur Jean-Marie Le Pen) dans les années 80 à l’hôtel Caravel. Makis Voridis fait son discours devant le portrait de son mentor, le dictateur Papadopoulos, et déclare déjà ouvertement : « Abattons les choses et les personnes qui tentent de nous arrêter ! » (photo voir sur le site)

Regardez-le en compagnie des chefs du parti pour le retour de la dictature. Une dictature qui, faut-il le rappeler, a emprisonné, torturé et assassiné de nombreux opposants. (photo voir sur le site)

Aux élections de 1984 et 1988, les discours de Voridis appelaient au rétablissement de la dictature. Son slogan était : « La libération du pays viendra de la prison de Korydallos » (où était enfermé le Colonel Papadopoulos). (photo voir sur le site)

Quand il était étudiant, Voridis était surnommé « La hache » car il dirigeait un groupe fasciste qui poursuivait les étudiants gauchistes avec des battes de base-ball et sa fameuse hache, comme le montre cette photo prise en 1985 dans l’université de droit d’Athènes (à droite, l’une de ses victimes). Il a d’ailleurs été exclu de la fac cette année-là pour ses violentes attaques. (photo voir sur le site)

En 1986, le sinistre comité de soutien de Papadopoulos a reçu la visite de Jean-Marie Le Pen venu appeler à la libération de l’ancien dictateur et au retour de la junte. (photo voir sur le site)

Dans les années 1990, Makis Voridis participe à la structure pan-européenne mise en place par Bruno Gollnisch au nom du Front national. Ici, il célèbre le 30ème anniversaire du putsch des Colonels, sur un plateau de télévision le 21 avril 1997, avec son ami de l’époque : le néo-nazi Michaloliakos, futur chef d’Aube Dorée.

23 ans plus tard, suite à des choix stratégiques différents, l’un est au pouvoir et l’autre en prison. (photo voir sur le site)

Devenu très proche de Jean-Marie Le Pen, Makis Voridis  vient célébrer le 36ème anniversaire du putsch des Colonels le 21 avril 2003 au congrès du Front National qui se déroule à Nice. (photo voir sur le site)

En 2005, Voridis adhère à un nouveau parti nationaliste grec : le LAOS. Il continue de voyager au sein de l’extrême-droite européenne. Par exemple, il intervient le 8 novembre 2009 au congrès de fondation du Parti de la France, à l’invitation de son ami Carl Lang. (photo voir sur le site)

C’est en 2012, après 30 ans de service au sein de l’extrême-droite grecque et européenne, qu’il rejoint opportunément l’aile droite du parti Nouvelle Démocratie en lorgnant une part de gâteau du pouvoir.

Après avoir été nommé ministre de l’Agriculture du premier gouvernement Mitsotakis, c’est cet homme qui, la semaine dernière, a pris le contrôle du ministère de l’intérieur et qui va donner ses ordres à la police. (photo voir sur le site)

Autre choix particulièrement ironique de Mitsotakis : une députée notoirement antimigrants est promue au poste de ministre adjointe à l’Intégration des réfugiés. Sofia Voultepsi a notamment déclaré que les migrants sont des « envahisseurs non armés ». Une autre fois, elle a osé dire : « il y a des humains qui vivent dans le voisinage des Roms ». (photo voir sur le site)

Mitsotakis n’a pas fait pire en se déclarant satisfait des conditions de vie des migrants dans le camp de Kara Tepe ce 31 décembre 2020 : (photo voir sur le site)

Traduction de l’article de Inotos : « Lesbos : Kyriakos Mitsotakis est heureux de la structure des réfugiés à Kara Tepe. Le Premier ministre a semblé presque excité par ce qu’il a vu à Kara Tepe lors de sa visite à Lesbos, refusant de se rappeler les images récentes du camp de réfugiés inondé et leurs appels désespérés pour des conditions de vie humaines. » (photo voir sur le site)

Pendant ce temps, une autre figure historique de l’extrême droite en Grèce garde sa place au gouvernement : Adonis Georgiadis est un autre transfuge du parti d’extrême droite LAOS. Lui aussi en a fait des vertes et des pas mûres. En 2006 par exemple, il a co-édité en Grèce un pamphlet antisémite intitulé « Juifs, l’entière vérité » qui faisait l’apologie d’Adolf Hitler et appelait à l’extermination des Juifs.

Adonis Giorgadis a également propagé des opinions violentes à l’égard des musulmans et d’autres non orthodoxes. Parmi ses sorties célèbres, il a notamment déclaré que la gauche a « remis la Grèce entre les mains des musulmans et autres déchets comme ça ». (photo voir sur le site)

Devenu proche de Mitsotakis, Giorgadis reste ministre de la Croissance et de l’Investissement. Les 120 000 oliviers déjà coupés à Kastelli en Crète, c’est lui. Comme quoi, l’extrême-droite n’est pas plus écolo que la droite.(photo voir sur le site)

UNE DÉRIVE AUTORITAIRE DANS L’AIR DU TEMPS

Comme on l’a vu ces derniers mois, en Grèce comme en France, tous les prétextes sont bons pour dominer, exploiter, culpabiliser et piétiner un peu plus la foule désorientée. Une foule inconsciente de sa capacité à renverser le cours des choses pour prendre sa vie en mains, perdue dans le repli sur soi, le crétinisme et la recherche de boucs-émissaires encore plus pauvres.

Le capitalisme ne nous protège pas du fascisme, et pour cause : le fascisme est la forme ultime du capitalisme. Il est déjà présent en germe dans tous les replis de notre société basée sur la domination et l’exploitation, en dépit de ses déclarations d’intention et de ses belles devises. Le fascisme est partout dès lors que l’autorité se manifeste, menace et brutalise : dans le couple, dans l’éducation, dans notre rapport à la vie et à la Terre sous toutes les formes, dans la guerre économique ou militaire, dans la misère invisibilisée comme dans le luxe pétaradant, dans la hiérarchie de la production et dans celle de l’administration… partout ! Ce n’est qu’une question de degré, d’opportunité, de circonstance. Une différence qui va jusqu’à montrer du doigt avant de tuer, au lieu de le faire silencieusement dans l’hypocrisie et les faux habits de la démocratie. (photo voir sur le site)

Combattre le fascisme sans remettre en question la société autoritaire qui légitime les rapports de domination et le capitalisme qui organise l’exploitation, c’est jeter des pierres dans l’eau : on peut se satisfaire d’un peu de bruit et de quelques vaguelettes un bref instant, mais le fond reste le même. Car le fond du problème, en réalité, c’est tout le système qui l’engendre. La Justice bourgeoise ne suffira pas à nous débarrasser du fascisme, ni en Grèce ni en France. La preuve : il est toujours là, et plus puissant encore, comme un hydre aux multiples têtes qui repoussent sans cesse.

Il n’est pas étonnant qu’en cette période de crise, des libéraux et des membres de l’extrême-droite se rapprochent et s’unissent : le fascisme gagne toujours de l’avancement en temps de crise. Quand le pouvoir se raidit, se durcit, se cramponne à ses privilèges. Car le fascisme est le joker du capitalisme. Il est son vrai visage, dans le trouble et l’agitation, quand le masque démocratique tombe.  (photo voir sur le site)

LE VIRUS DE LA MISÈRE

La Grèce commence à vivre une nouvelle crise sociale et humanitaire peut-être encore plus grave que la précédente. Malgré les signes avant-coureurs qui nous entourent et la dette abyssale qui va bientôt atteindre les 200% du PIB (selon l’agence de notation Moody’s), l’État grec s’empresse d’acheter d’innombrables armes parmi lesquelles 18 Rafales au français Dassault pour 2,5 milliards d’euros (dont 1,5 milliards à régler l’an prochain). Kyriakos Mitsotakis a décidé de doubler son budget militaire dès l’année prochaine, alors qu’il est déjà l’un des plus élevés en Europe toutes proportions gardées. Parmi ses emplettes, il a également prévu de nouvelles frégates, des hélicoptères et des drones en veux-tu en voilà. Il va aussi embaucher 15.000 bidasses de plus.

À cause d’Erdogan ? En apparence oui, mais en réalité, vu le recrutement massif également chez les flics, les nouveaux gadgets qui leur sont destinés, ainsi que pour renforcer la surveillance des opposants politiques, on peut supposer que ces armes peuvent servir à tout. L’Histoire l’a montré en maintes occasions. Ce ne sont pas seulement les tensions géopolitiques qui génèrent cette attitude du pouvoir, vu qu’elles durent depuis très longtemps avec les dirigeants turcs successifs, mais aussi les risques de troubles intérieurs en Grèce dans une période de plus en plus sombre. À force de réprimer les activistes, on peut craindre de les radicaliser. À force de laisser la base sociale s’enfoncer dans la misère, on peut craindre qu’elle se rebiffe. Même si on semble aujourd’hui très loin d’un nouveau soulèvement en Grèce, on sait par expérience que ces choses là peuvent arriver très vite. Il suffit parfois d’une étincelle, d’une goutte d’eau ou de sang. (photo voir sur le site)

Une autre rumeur fausse concerne la pseudo bonne santé de l’économie grecque, au prétexte que l’État est en train de rembourser sa dette au FMI de façon anticipée (en l’occurrence 3,6 milliards de prêts qui devaient expirer en 2021 et 2022). Il lui restera encore à payer 1,2 milliards à l’instance internationale par la suite. Mais, en réalité, l’État grec n’a évidemment pas l’argent pour rembourser ce prêt : il ne fait qu’emprunter simultanément sur les marchés financiers auprès de créanciers moins exigeants que le FMI (qui a tendance à dicter la politique des pays où il intervient). C’est tout ! Idem pour les baisses d’impôts qui sont surtout des cadeaux aux patrons et aux actionnaires. L’essentiel des 1,2 milliards offerts se résume aux baisses des impôts sur les bénéfices des entreprises (de 28 à 24%) et de la taxation des dividendes (de 10 à 5%). Autrement dit, c’est une probable hausse de la TVA (l’impôt qui frappe tout le monde, surtout les pauvres puisqu’ils consomment une proportion plus forte de leur faible revenu) qui devra compenser ce nouveau cadeau aux riches. Mitsotakis, c’est Robin des Bois à l’envers. Pas étonnant qu’il soit copain avec Macron. (photo voir sur le site)

Parmi les autres chaises musicales entre les ministères, le très libéral Kostis Hadjidakis laisse le ministère de l’Environnement et de l’Énergie, au sein duquel il a déverrouillé l’exploitation des territoires sauvages et protégés, pour celui du Travail, avec pour mission d’utiliser le prétexte de la crise actuelle pour en finir avec les ruines du droit du Travail en Grèce. En août 2019, un nouveau projet de loi a déjà été adopté qui supprime la condition obligatoire pour justifier le licenciement d’un employé. Idem concernant la rémunération des heures supplémentaires qui n’est plus impérative. Tout ça à cause du virus, bien sûr ! Ben voyons ! (photo voir sur le site)

Même chose pour les étudiants les plus pauvres qui vont voir disparaître 20.000 places dans les universités en 2021, au bénéfice des écoles privées. Les études sont donc réservées à ceux qui ont de l’argent grâce à leur famille. Les autres iront tout simplement au turbin, en bas de l’échelle sociale, comme leurs parents. La lutte des classes, il semble que ça existe encore, contrairement à ce que nous affirment les éditocrates ridicules.  Et que dire du budget accordé à la santé qui va baissé de 17% en 2021, en pleine saturation des capacités hospitalières ?

Depuis deux mois, 5000 Grecs sont morts du covid19. Mais combien sont morts de la misère qui frappe de plus en plus fort ? Et combien vont mourir dans les prochains mois, directement ou indirectement, du fait des événements qui se produisent actuellement ? La crise sanitaire est l’arbre qui cache la forêt de la crise sociale qui va suivre et commence déjà. Et tout ça, non pas à cause du virus lui-même et de ses conséquences immédiates, mais du fait des choix politiques qui sont faits au même moment. Le pouvoir aime à profiter de toutes les opportunités, même avec les meilleures prétextes, pour accroître sa domination, nous domestiquer, nous soumettre, nous exploiter,  nous presser comme des citrons. (photo voir sur le site)

Ensuite, il nous jette des miettes pour tenter de faire oublier tout ce qu’il nous prend. En Grèce, un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté (3,5 millions d’habitants) et la moitié des sans-abris d’Athènes survivent avec moins de 20 euros par mois. Mais la mairie d’Athènes (dirigée par le neveu du premier ministre) se complait à rendre public que, durant l’année 2019, elle a fait 2606 lavages de vêtements (8 par jour), distribué 5200 médicaments (11 par jour) et transmis 2900 bons d’achats de 50 euros en partenariat avec des supermarchés et le Lions Club de Kifissia. Des chiffres en réalité ridicules pour une immense commune avec un budget important face à une telle misère. Une aide grotesque de la part de dirigeants qui font partie des responsables de ladite misère.

Voilà pourquoi nous refusons de collaborer avec le pouvoir et ses institutions. En Grèce, le mouvement social a majoritairement choisi l’autogestion et l’indépendance la plus totale dans ses actions de solidarité. La plupart des lieux autogérés refusent de signer une quelconque convention et conçoivent l’entraide comme un élément de la lutte. C’est notamment le cas de tous ceux que nous vous avons présentés dans nos films depuis 8 ans (en particulier ceux dont nous sommes membres).

BILAN PROVISOIRE DE L’APPEL À SOUTIEN DU 30/12/2020 : UN ÉCHEC PRÉVISIBLE

L’appel à soutien lancé il y a dix jours pour les actions solidaires autogérées (du fait de nos difficultés cet hiver) a reçu un écho beaucoup plus faible qu’à l’habitude. Nous avons totalisé moins de 2000 euros (entre le 30/12 et le 10/01), sans doute à cause du contexte économique inquiétant. Nous le redoutions un peu. Lors d’une réunion d’urgence qui s’est tenue hier, nous avons décidé de vous alerter. Il est bon que celles et ceux qui peuvent contribuer sachent que d’autres ne le peuvent plus en ce moment et que la plupart de nos projets en cours sont gelés (à commencer par les achats de nourriture et de produits de première nécessité pour une vingtaine de lieux et collectifs). Aujourd’hui, nous vous informons simplement de la situation et vous laissons voir ce que vous pouvez peut-être faire. Si vous êtes en difficulté, surtout ne contribuez pas : ne vous mettez pas en danger, partagez juste l’appel, c’est déjà un soutien appréciable. Comme nous le disions dans le message précédent, il n’est pas certain que nous pourrons lancer une collecte cet hiver suivi d’un convoi solidaire, vu le contexte compliqué.

Le message précédent : http://blogyy.net/2020/12/29/alerte-grece-120-000-oliviers-deja-coupes-pour-laeroport-de-kastelli-et-autres-nouvelles/

Nous devons également attendre encore plusieurs mois avant de sortir le nouveau film (qui sera comme toujours en soutien des collectifs et lieux présentés) : Après Ne vivons plus comme des esclaves (2013), Je lutte donc je suis (2015) et L’Amour et la Révolution (2018), Nous n’avons pas peur des ruines sortira probablement en septembre 2021, avec la participation d’un grand nombre de collectifs du mouvement social et beaucoup de belles surprises (musiques, lieux, etc.).

Voilà pourquoi, sans convoi et sans film actuellement, sans même la possibilité d’organiser des concerts de soutien, il ne nous reste plus que cet appel crucial pour parvenir à réaliser les actions les plus nécessaires et urgentes.

Rappel des trois façons de participer (de préférence par virement ou Paypal, car ça va plus vite que par chèque) :

1- Pour effectuer un virement à ANEPOS

IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730

BIC : PSSTFRPPTOU

Objet : « Action Solidarité Grèce »

2- Pour participer via PAYPAL, suivre le lien :

https://www.paypal.com/cgi-bin/webscr?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY&source=url

3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS

Objet : « Action Solidarité Grèce »

Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues

Contact : solidarite@anepos.net

Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80 / Tél. France 06 24 06 67 98

Liste des lieux et collectifs aidés matériellement et/ou financièrement durant l’année écoulée (principalement de février à septembre 2020), malgré un contexte particulièrement difficile :

– Centre social autogéré Alimoura à Ioannina (nous avons financé la réparation du local qui avait été saccagé par une attaque fasciste) ;

– Usine autogérée Bio.Me à Thessalonique (soutien et achat de savons et produits fabriqués par les ouvriers, alors que l’électricité venait de leur être coupée) ;

– Mikropolis à Thessalonique (soutien au plus grand espace social libre de Grèce qui est actuellement en train de déménager) ;

– Initiative antifasciste d’aide aux réfugiés près d’Évros (au moment où ces derniers étaient pris au piège entre les deux états grecs et turcs, et où des identitaires européens étaient venus pour tenter de pratiquer la chasse à l’homme, ainsi qu’à Lesbos) ;

– Réseau Solidaire de Crète (et soutien à la création de nouveaux lieux dans l’île, dont nous vous reparlerons)

– Initiative de Kastelli en Crète contre le nouvel aéroport (nous avons participé au financement de la procédure de Justice contre l’aéroport qui est en train de basculer à l’échelle européenne, alors que 120.000 des 200.000 oliviers ont déjà été coupés et que l’opinion est de plus en plus opposée au projet, nous avons également participé à plusieurs réunions et actions sur place, et soutenu les paysans en lutte contre ce projet) 

– Centre Social autogéré Favela au Pirée (soutien financier et achat de tee-shirts pour épauler ce lieu situé dans une zone où les fascistes rôdent souvent et où l’un d’entre nous, a été agressé violemment en juin 2019 par un groupe de néo-nazis qui lui avait tendu un guet-apens avant que les passagers d’une rame de tramway ne parviennent à le sauver) ;

– K*Vox à Athènes (base d’un des groupes les plus actifs en Grèce) ;

– Aide aux frais de Justice de plusieurs compagnons de luttes , notamment pour leur éviter d’aller en prison suite à des actions pourtant exemplaires ;

– squat Notara 26 à Athènes (le plus ancien lieu d’accueil des réfugiés dans le quartier d’Exarcheia) ;

– Plusieurs cuisines sociales (soutien financier et livraison de produits alimentaires) ;

– Structure autogérée de santé d’Exarcheia (soutien financier et livraison de matériel médical) ;

– Réseau École Buissonnière-Pédagogie Freinet (soutien financier et livraison de fournitures en aide aux enfants précaires) ;

– actions solidaires à Lesbos (nombreuses initiatives depuis mars et, surtout, après l’incendie du sinistre camp de Moria et l’errance de nombreuses familles en difficultés).

CONTRE L’AÉROPORT DE KASTELLI (SUITE)

Vous avez été nombreux à réagir aux images montrant les milliers d’oliviers arrachés (120.000 au total pour l’instant) et les inondations de septembre 2020 causées par cette déforestation insensée. Voici encore d’autres images, celles des inondations de novembre 2020 pour les mêmes raisons, toujours autour de Kastelli, ainsi que la visite du principal responsable sur place, début 2020

Tenez bon. Bon courage pour 2021 et à bientôt,

Maud et Yannis Youlountas po/ collectif artistique et solidaire Anepos

(suite à la réunion d’urgence du 10 janvier 2021

Rapport sur la rétention migrants

Un réseau de chercheurs et militants soutenus par le groupe de la Gauche unitaire européenne au Parlement européen a récemment publié un rapport sur la rétention des migrants. Ils estiment que ces pratiques sont de plus en plus obscures, compliquées et même illégales, notamment en Italie, en Grèce, en Espagne et même en Allemagne.

Qu’il s’agisse des pays en première ligne des arrivées comme l’Italie, la Grèce et l’Espagne ou ceux de destination comme l’Allemagne, la rétention administrative des migrants survient de plus en plus en dehors des cadres juridiques existants. C’est en tout cas l’amer constat dressé par Migreurop, un réseau d’associations et de chercheurs, qui a enquêté sur les pratiques de privation de libertés des exilés en 2019.

Dans un rapport d’une trentaine de pages publié en décembre 2020 intitulé « Exilé·e·s enfermé·e·s et exclu·e·s – Détention informelle et illégale en Espagne, en Grèce, en Italie et en Allemagne », les chercheurs démontrent que des formes de rétention informelles voire illégales « ont gagné en importance et sont devenues partie intégrante du fonctionnement du régime frontalier de l’Union européenne ». Ils craignent que ces pratiques ne deviennent la règle au sein du Vieux continent, à l’heure où un éventuel « Pacte européen sur la migration » est en discussion à Bruxelles.

En première ligne, ces pays qui filtrent les migrants à la frontière
Il y a d’abord les pays de première arrivée comme l’Italie, la Grèce ou encore l’Espagne dont le rôle, selon Migreurop, est de « filtrer les exilés et de mettre un terme à leur mobilité, considérée indésirable et illégitime, afin qu’ils et elles n’atteignent pas les autres États membres », peut-on lire dans le rapport. Dans cette optique, les chercheurs relèvent que la rétention ayant lieu aux frontières extérieures est généralement de très courte durée (à l’exception des îles grecques) et souvent non réglementée afin de pouvoir expulser rapidement les exilés vers un autre pays ou de les refouler de l’autre côté de la frontière. « Elle se déroule loin des centres de rétention ‘traditionnels’ et plutôt dans des lieux informels, y compris les zones frontalières et les postes de police, avec un accès très limité aux droits, tels que l’information ou celui d’être représenté·e par un avocat », notent encore les chercheurs.

>> À (re)lire : L’Italie critiquée pour ses renvois de migrants vers la Slovénie

En outre ces dernières années, de plus en plus de centres de rétention ont pris de nouvelles formes : c’est le cas des hotspots en Italie qui, en 2019, comptaient 7 757 détenus pour 890 places et en Grèce où l’on dénombre 38 423 occupants pour 6 178 places, ou encore des CATE en Espagne avec 15 288 détenus pour 1 020 places. « Le but est d’accélérer les expulsions aux frontières, dans une perspective strictement sécuritaire. En réalité, cela se traduit par une sur-occupation de ces sas de privation de liberté, où des milliers de personnes bloquées dans leur parcours migratoire sont plongées dans l’attente et l’incertitude », explique Migreurop.

Une situation qu’il est d’autant plus difficile d’appréhender que les chiffres des rétentions et refoulements se basent sur des méthodes de calcul propres à chaque pays, pouvant être interprétés de façon variable. Ainsi, d’après Migreurop, en 2019, l’Espagne a par exemple refusé l’accès à son territoire à 493 455 personnes, « la plupart d’entre elles ayant été privées de liberté dans des installations frontalières avant d’être renvoyées. » Pourtant, les données officielles sur les migrants retenus dans les centres de pré-expulsion et autres structures reconnues en Espagne ne représentent que 28 781 détenus cette même année.

Nouveaux motifs de rétention et augmentation des accords de réadmission Outre les pays de première arrivée, les pays de destination de l’Ouest et du Nord de l’Europe ne sont pas en reste, selon Migreurop qui a étudié tout particulièrement le cas de l’Allemagne. Les chercheurs décrivent « des mécanismes de détention sophistiqués visant à renvoyer (les exilés) vers les États de première arrivée dans l’UE (en vertu du règlement de Dublin) ou dans un pays d’origine ou de transit dit tiers (par le biais d’accords de réadmission ou, de plus en plus, d‘accords informels tels que la Déclaration UE/Turquie, le « Joint Way Forward » sur l’Afghanistan, ou les Procédures Opérationnelles Standard) ».

>> À (re)lire : France : « La rétention administrative, c’est de la criminalisation des personnes étrangères »

S’ajoutent de nouveaux motifs de rétention introduits outre-Rhin ces dernières années : « Un recours plus important à la détention et la multiplication des motifs et fondements juridiques sur lesquels s’appuie l’Allemagne permet de procéder à un nombre conséquent d’expulsions (22 097 en 2019) », affirme Migreurop, notant également que la capacité des lieux de détention avant renvoi a fortement augmenté passant de 438 places en 2015 à au moins 745 places en 2019.

« Une politique migratoire de dissuasion » à l’origine « d’énormes souffrances » Dans ce contexte, Migreurop dénonce « une politique migratoire de dissuasion » à l’origine « d’énormes souffrances » comme celles constamment pointées du doigt sur l’île grecque de Lesbos. Les chercheurs craignent que le « Pacte européen sur l’asile et les migrations » actuellement sur la table des négociations au Conseil et au Parlement européen ne vienne normaliser ces pratiques de rétention illégales. « Loin de proposer des innovations centrées sur les droits humains, ce Pacte est un outil qui permet aux États membres de systématiser une politique répressive née il y a 30 ans, ainsi que des pratiques brutales de détention de plus en plus informelles et précaires. »

>> À (re)lire : Asile : Bruxelles dévoile les contours d’une nouvelle politique européenne

Le texte prévoit notamment la mise en place d’une procédure de contrôle des candidats à l’exil ayant été secourus en mer ou étant entrés sur le territoire européen sans papiers d’identité. Avec cette mesure, les pays membres pourraient exiger des migrants qu’ils se maintiennent à la frontière extérieure ou dans une zone de transit, « sans doute dans des conditions coercitives », le temps d’examiner la recevabilité de leur demande. Nombreux seraient alors ceux qui se verraient orientés vers une procédure accélérée d’asile, ou de renvoi à la frontière, impliquant là encore très probablement un placement en rétention. « Désormais, l’option envisagée par les États membres est de transformer en loi cette politique de banalisation de la violence et les mauvaises pratiques existantes, réduisant à peau de chagrin la défense des droits humains », regrette Migreurop.

L’ensemble des propositions du Pacte présentées par la Commission européenne en septembre dernier doivent désormais être discutées et approuvées par le Conseil et le Parlement européen. La Commission européenne espère une entrée en vigueur en 2022.

>> À (re)lire : Réforme de l’asile en Europe : « Un Pacte de la honte », « un compromis entre lâcheté et xénophobie »

Les chercheurs de Migreurop, quant à eux, comptent poursuivre leurs investigations sur les rétentions illégales et les mauvais traitements des migrants en Europe. Ils assurent que si leur rapport s’en tient à l’analyse de quatre États, « cette réalité est néanmoins bien visible et tangible dans d’autres zones géographiques ». Leur prochain objectif : enquêter sur les Balkans en 2021.

Source https://www.infomigrants.net/fr/post/29461/en-allemagne-espagne-grece-et-italie-de-plus-en-plus-de-detentions-illegales-de-migrants

Un député européen grec condamné mais toujours en liberté

Un député européen grec toujours en liberté trois mois après sa condamnation pour le meurtre de Pavlos Fyssas
Par Philip Chrysopoulos –

Le néo-nazi grec Christos Pappas, qui était le numéro deux de la direction du parti Golden Dawn, est toujours en fuite, ayant réussi à échapper à son arrestation près de trois mois après sa condamnation.

Suite au verdict d’octobre 2020 qualifiant le parti Golden Dawn d’organisation criminelle, Pappas a été condamné à 13 ans de prison pour son rôle dans le groupe.

Bien que la police ait mis la direction du parti sous surveillance avant le verdict historique, Pappas a réussi à disparaître d’une manière ou d’une autre.

Il s’est présenté pour la dernière fois à son poste de police local de Papagou, dans la banlieue nord d’Athènes, le 1er octobre, comme il y était obligé, mais n’a pas été revu depuis.

On ne sait toujours pas où il se trouve, ce qui laisse supposer qu’il s’est peut-être enfui à l’étranger ou qu’il se cache dans une région reculée de la Grèce – et qu’il est protégé par de loyaux partisans.

Pappas au Parlement grec

Pappas a siégé au Parlement grec de 2012 à 2019, étant élu à trois reprises. Lors de la dernière élection en Grèce, le 7 juillet 2019, Golden Dawn n’a pas recueilli suffisamment de voix pour être élu à la Chambre.

Pappas est le fils d’Elias Pappas, un officier de l’armée et un collaborateur de la junte des colonels. Son père est également un membre fondateur du parti d’extrême droite Golden Dawn.

Nationaliste fervent, Christos Pappas a été le fondateur des publications Helioforos, qui publient des livres à contenu nationaliste. Il est devenu un proche collaborateur du chef de Golden Dawn, Nikos Michaloliakos.

Le 29 septembre 2013, il a été placé en détention préventive pour avoir dirigé une organisation criminelle, suite au meurtre du rappeur Pavlos Fyssas par un membre de Golden Dawn.

En décembre de la même année, sa demande de libération de prison a été rejetée. Il a été libéré le 29 mars 2015, dix-huit mois seulement après son arrestation.
Christos Pappas (à gauche) avec le chef de Golden Dawn, Nikos Michaloliakos, dans leur jeunesse. Crédit : Youtube

Le passé néo-nazi

Lors d’une perquisition dans la maison de Pappas à Ioannina Est en septembre 2013, l’unité anti-terroriste de la police a trouvé deux armes sans permis et un large éventail de souvenirs nazis.

Entre autres, l’unité anti-terroriste a trouvé une photo de Pappas en uniforme SS faisant un salut nazi devant un drapeau nazi, tandis que sur une autre photo, il porte un brassard à croix gammée.

Une autre série de photos montre Pappas avec sa famille saluant comme des nazis, enseignant le salut nazi à ses trois enfants, tandis que les cartes de vœux que lui et sa femme doivent distribuer portent également la croix gammée.

Une autre trouvaille est constituée de deux casques allemands de la Seconde Guerre mondiale, l’un avec le logo SS et l’autre avec la croix gammée, de petits et grands drapeaux à croix gammée, d’une photo encadrée d’Adolf Hitler avec l’inscription « Golden Dawn », et d’autres objets.

Cependant, tout au long des interrogatoires de police, Pappas a rejeté toutes les accusations néo-nazies, insistant sur le fait qu’il est un nationaliste grec et n’a rien à voir avec l’Allemagne nazie et Adolf Hitler.

La police recherche un fugitif néo-nazi grec

La police a lancé une série d’actions ciblées pour tenter de retrouver l’ancien député disparu du parti Golden Dawn, en enquêtant sur le réseau de ses complices qu’il aurait pu utiliser dans l’évasion.

Les hauts responsables de la police parlent d’un plan bien organisé pour la disparition et la dissimulation de l’ancien député, qui a été mis en place le 1er octobre 2020 – immédiatement après qu’il se soit présenté à la police de Papagou, comme requis.

Afin de ne pas éveiller les soupçons et d’induire la police en erreur, le fugitif aurait laissé son téléphone portable à la maison et, ayant eu tout le temps de le faire, il aurait tout simplement disparu.

La police effectue des recherches dans certaines zones non seulement en Grèce, mais aussi à l’étranger, en Belgique, en France et en Autriche. En même temps, tous les téléphones pouvant être reliés à Pappas sont continuellement surveillés.

L’opposition de gauche accuse la police de négligence suspecte

Depuis la disparition de Christos Pappas, les partis d’opposition de gauche accusent la police grecque – et le ministre de la protection des citoyens Michalis Chrysochoidis lui-même – de négligence délibérée.

En décembre, 37 députés du principal parti d’opposition Syriza ont présenté une pétition officielle au Parlement, demandant une raison pour laquelle Pappas n’a pas été arrêté immédiatement après le verdict du tribunal.

« Malgré l’assurance donnée par la police de préparer et de surveiller les membres condamnés de l’organisation criminelle… le fait de la disparition du nazi Pappas reste une triste réalité, 50 jours après le verdict », selon la pétition.

Dans le même temps, plusieurs éditoriaux de médias favorables à l’opposition laissent entendre qu’un grand pourcentage de la police grecque est favorable à l’Aube dorée, et qu’elle n’est donc pas désireuse d’arrêter Pappas.

L’eurodéputé néo-nazi Lagos bénéficie toujours de l’immunité parlementaire

L’ancien leader de la Golden Dawn et député européen Ioannis Lagos a pu éviter l’arrestation jusqu’à présent puisqu’il est actuellement à Bruxelles et bénéficie de l’immunité parlementaire complète que lui confère sa fonction.

Source https://greece.greekreporter.com/2021/01/05/greek-neo-nazi-still-at-large-three-months-after-conviction/

Le Conseil d’État valide le fichage des opinions politique   

Le Conseil d’État a confirmé, lundi 4 janvier, que policiers et gendarmes pourraient bien ficher les opinions politiques, philosophiques, religieuses, appartenances syndicales et données de santé au nom de la sûreté de L’État.

Lire la décision du Conseil d’Etat

La plus haute juridiction administrative a émis un avis favorable concernant trois décrets, publié début décembre, qui avaient émus militants et défenseurs des droits de l’Homme et des libertés. Ces textes permettent que, désormais, ce ne soient plus seulement les activités, mais bien les opinions, qui soient renseignées dans les fichiers des forces de l’ordre.

Identifiants, photos et commentaires postés sur les réseaux sociaux y seront aussi listés, tout comme les troubles psychologiques et psychiatriques « révélant une dangerosité particulière ». Outre les personnes physiques, les « personnes morales », telles que les associations, sont également visées.

Auparavant limités aux hooligans et aux manifestants violents, ces fichiers recenseront désormais aussi les données des personnes soupçonnées d’activités terroristes ou susceptibles « de porter atteinte à l’intégrité du territoire ou des institutions de la République », une notion « floue » selon ses détracteurs.

Le Conseil d’État avait été saisi en référé (procédure d’urgence) par plusieurs centrales syndicales dont la CGT, FO ou la FSU, mais aussi par le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France, qui dénonçaient le « spectre du Big Brother en 2021 ». Mais il a considéré que les trois décrets ne portaient pas une atteinte disproportionnée à la liberté d’opinion, de conscience et de religion ou à la liberté syndicale.

Source https://reporterre.net/Le-Conseil-d-Etat-valide-le-fichage-des-opinions-politiques?utm_source=actus_lilo

Une majorité de Grecs toujours dans la difficulté

Une enquête révèle que la moitié des Grecs sont incapables de payer leurs factures en raison de la pandémie

Pour la deuxième fois, les Grecs sont classés au dernier rang des 24 pays européens en termes de capacité à payer leurs factures en 2020, selon le rapport annuel sur les paiements européens publié par Intrum. L’enquête a également révélé que près de la moitié d’entre eux ont vu leurs revenus diminuer en raison de la pandémie de coronavirus.

Selon Intrum, 52 % des répondants grecs ont laissé leurs factures impayées en 2020 et 62 % d’entre eux ont déclaré que c’était un phénomène régulier l’année dernière.

Près de la moitié (49 %) ont vu leurs revenus baisser en raison de la crise sanitaire, enregistrant le ratio le plus élevé d’Europe, tandis que 17 % seulement ont déclaré que leurs revenus étaient restés les mêmes ou avaient augmenté en 2020, contre une moyenne européenne de 38 %.

Une grande majorité, soit 70 %, de ceux qui ont vu leurs revenus diminuer ont également déclaré avoir réduit leurs dépenses non essentielles, et 31 % ont déclaré avoir cherché un travail supplémentaire pour compenser leurs pertes.

La baisse des revenus a eu un impact évident sur les dépenses de base, puisque près de sept Grecs sur dix ont déclaré que l’augmentation des factures pesait sur leur niveau de vie, contre une moyenne européenne de 47 %, tandis que plus d’un sur six a vu ses obligations augmenter plus rapidement que ses revenus ou ses recettes.

L’enquête d’Intrum a également révélé que la combinaison de l’augmentation des coûts et de la baisse des revenus endettait davantage les Européens, 61 % des personnes interrogées dans les 24 pays ayant admis avoir recours au crédit en 2020 pour payer leurs factures mensuelles, contre 52 % en 2019. En Grèce, seuls 20 % des répondants ont eu recours au crédit pour payer leurs mensualités, 74 % des répondants ajoutant qu’ils hésitent à contracter de nouvelles dettes ou à s’endetter davantage.

Les Grecs qui épargnent ont déclaré mettre de l’argent de côté pour les dépenses urgentes, pour la possibilité de perdre leur emploi ou d’autres sources de revenus, et pour aider leurs enfants et/ou petits-enfants. Six sur dix ont également déclaré qu’ils épargnaient moins en 2020 qu’avant la pandémie.

Du côté positif, la Grèce a obtenu de bons résultats en termes de connaissances financières, gagnant quatre places par rapport à 2019, pour se hisser à la deuxième place.

Intrum a constaté que six Grecs sur dix ont fait de la sécurité financière l’une de leurs principales priorités depuis le début de la pandémie, et que cinq sur dix cherchent activement à améliorer la façon dont ils gèrent leurs finances.

Pour y parvenir, 55 % s’informent sur internet, 49 % à l’école et 45 % auprès de leurs parents, contre des taux respectifs de 38 %, 49 % et 64 % en 2019. Un peu plus de la moitié (51 %) ont également déclaré prendre des mesures pour améliorer leurs connaissances financières afin de faire face à l’incertitude causée par la pandémie.

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