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Communiqué du Théâtre libre autogéré Embros

Athènes: le théâtre Embros resquattéUne assemblée bien remplie et enthousiaste d’Embros le dimanche 23 mai a décidé de poursuivre la défense du théâtre libre autogéré. La tentative de la police et de la Société de la Propriété Publique de resceller Embros le matin du lundi 24 mai a été contrée par les avocats du mouvement, les gens qui luttent, les forces de solidarité unies. Les travaux ont été arrêtés.

Nous commençons aujourd’hui lundi 24 mai et tous les jours à partir de 17 heures une semaine d’Art et Liberté devant le bâtiment et des travaux collectifs pour réparer les dégâts causés par l’expulsion.

Le samedi 29 mai, nous appelons à une journée d’action nationale des artistes, des assemblées de quartier et des centres sociaux dans tous les coins du pays pour défendre non seulement Embros mais tous les espaces libérés. Le pouvoir de l’auto-organisation peut arrêter la destruction de nos quartiers et de la nature menacée par la marée de l’exploitation et l’insolence de l’obscénité.

Le programme hebdomadaire des événements commence maintenant ! Il sera enrichi quotidiennement de nouvelles entrées. Nous invitons les groupes artistiques à présenter leurs idées et leurs travaux pendant la journée à l’extérieur du bâtiment.

Pourquoi Embros est expulsé ?

Parce que son fonctionnement bénévole quotidien est un contre-exemple vivant de la manière dominante dont nous sommes forcés de vivre, de penser et de ressentir. Si vous faites silence un instant à l’extérieur d’Embros et que vous tendez l’oreille, vous entendrez la vague de la commercialisation qui s’engouffre dans les ruelles adjacentes. Dans ce pays où le pouvoir économique et politique transforme tout en marchandise à vendre et à acheter, Embros offre sans aucun frais, sans aucun prix, l’art et la culture, la création et la solidarité, le commun, ce qui nous appartient à toutes et que nous voulons tous partager librement. C’est ce qui gênait les dirigeants et les grandes entreprises, c’est ce qu’ils voulaient murer. Ils voulaient que Embros soit réduit au silence parce qu’il entrave la libre circulation de l’argent, du marché, parce qu’il prouve que nous pouvons vivre, penser et nous sentir libres.

C’est le message que Embros communique et dans lequel il rencontre le Parc Drakopoulou et Ano-Kato à Patissia, les abris occupés pour réfugiés à Alexandra, Nosotros et K*Vox à Exarcheia, Lelas Karagianni à Kypseli, Rosa Nera à Chania et Evagelismos à Heraklion, Terra Incognita et Yfanet à Thessalonique, les luttes sociales contre les fermetures et la privatisation de Filopappos, Areos Field, le jardin botanique de Petroupolis, l’Académie de Platon, Strefis et la destruction de la place Exarcheia.

C’est là que ce message rencontre la lutte contre le fascisme, contre la misère économique et ouvrière, le désespoir des jeunes et les suicides des chômeurs, la persécution des militant-es, les actions pour arrêter la vente aux enchères des maisons. C’est là qu’il rencontre la lutte pour la défense de la nature dans nos montagnes, nos îles et nos villages, c’est là qu’il rencontre les projets autogérés, les squats et les lieux de rencontre des étudiant-es, les cuisines populaires, les assemblées de quartier, les groupes qui jouent de la musique dans la rue, une fille qui marche vite dans le noir parce que quelqu’un la suit.

Emros est le lieu où nous nous retrouvons avec le sang de nos morts – Zack, Killah P, Alexis Grigoropoulos, où vivent des artistes sans scène et des enfants sans arbre dans leur cour d’école, où nous produisons de l’art contre l’industrie de l’art, c’est là que Embros vit ; entre les espaces sociaux libérés et les moments de bonheur collectif, dans les rues, les parcs et les places, où les gens se réapproprient l’espace public, la gratuité, le public, sans commercialisation et sans argent.

Le samedi 29 mai, nous appelons à un rassemblement devant Embros à 17 heures et à une journée d’action nationale d’artistes, d’assemblées de quartier et de projets sociaux dans tous les coins du pays pour défendre non seulement Embros mais tous les espaces libérés.

Nous ne céderons pas nos rêves à l’obscurité.
Quand nous nous battons, nous nous battons pour nos vies !

24 mai 2020

Théâtre libre autogéré Embros
Riga Palamidou 2, Psiri
Athènes, Grèce
https://squ.at/r/7hz7
https://www.embros.gr/

Source https://fr.squat.net/2021/05/26/athenes-le-theatre-embros-resquatte/#more-48811

BIOME n’est pas à vendre

 » L’assemblée des employés de BIO.ME adresse un appel en vue du dernier processus de vente aux enchères de l’usine pour le moment, nous appelons les syndicats et les groupes, nous appelons les organisations et les collectifs, nous appelons les ménagères qui ont essayé nos produits nous appelons les étudiants à nous soutenir le 24/06 devant les tribunaux de Thessalonique et à crier fort que BIO.ME. n’est pas à vendre »
Annonce complète :
« Le jeudi 24/06/21, la dernière vente aux enchères d’une série a été fixée, elle était fixée en septembre 20 et a été reportée en raison de la covid. Mais c’est aussi le dernier qui se fait avec présence physique, puisque les prochains cycles seront électroniques.
Ils ont tout fait pour arrêter une usine fonctionnant sous contrôle ouvrier en production. Ils ont tout fait pour arrêter cet effort des ouvriers de peur qu’il y ait un autre exemple. Ils ne se sont pas encore rendu compte que le coup d’envoi de ces efforts est donné par les capitalistes avec leurs serviteurs, les politiciens, avec l’esclavage qu’ils essaient de transmettre aux travailleurs et à la société en général.
Depuis quatorze mois maintenant, la coopérative des salariés de BIO.ME. fonctionne sans électricité, parce qu’ils l’ont coupée, et ils ne comprenaient toujours pas que s’ils faisaient cela dans une entreprise capitaliste, cela ne durerait même pas une semaine. Cependant, dans les entreprises qui ont des patrons pour embaucher un salarié, on leur propose « terre et eau», ils paient l’assurance du salarié et une partie de son salaire.
Au contraire, S.E.VIO.ME. n’a pas reçu un sou de l’État ou du financement européen pris par des patrons généreux et divers escrocs, qui parcourent les ministères en menaçant les ministres.
Nous, les employés de la coopérative, travaillons et sommes payés pour l’effort que nous mettons dans notre travail à partir du surplus et les investissements qui sont faits sont basés sur le capital social et non sur le ΕΣΠΑ qui est donné aux patrons.
Nous ne revendiquons aucun charisme d’aucun état ou organisation. Au contraire, nous revendiquons notre droit de travailler et de vivre dignement avec nos familles et nous ne laisserons personne gâcher ce que nous avons construit si durement au fil des ans.
Nous invitons tous ceux qui nous soutiennent depuis tant d’années, parfois avec votre présence physique ou avec l’achat des produits de qualité que nous fabriquons.
Nous appelons les syndicats et les groupes, nous appelons les organisations et les collectifs, nous appelons les ménagères qui ont essayé nos produits et nous ne les modifions pas, nous appelons les étudiants à nous soutenir le 24/06 devant les tribunaux de Thessalonique et à crier haut et fort que BIO.ME n’est pas à vendre.
24 JUIN – BLOQUONS LA VENTE AUX ENCHÈRES VIOME RESTERA dans les mains des travailleurs « .

La république Saint Marin et l’accueil de mineurs étrangers

Saint-Marin approuve une loi visant à accueillir des mineurs étrangers non accompagnés provenant de camps de réfugiés
12.05.2021 – Still I Rise

Le projet permettra à des familles et à des personnes seules résidant dans la République de Saint-Marin de prendre en charge des mineurs, y compris ceux provenant des îles grecques. Still I Rise a pris part à ce projet dès le début.

La République de Saint-Marin a approuvé à l’unanimité le projet de loi qui permettra aux personnes seules et aux familles d’accueillir des mineurs étrangers non accompagnés résidant dans des centres pour migrants ou des centres d’accueil. Il s’agit de la base légale pour entamer un processus d’accueil dans des foyers, y compris pour les mineurs venant des îles grecques. La nouvelle a été accueillie avec enthousiasme par Still I Rise, qui, en tant qu’organisation à but non lucratif, a suivi l’histoire de ce projet de loi dès le début. Après l’approbation de l’ordre du jour, présenté par la conseillère Sara Conti le 1er juillet 2020, le projet de loi a été présenté en session plénière le 27 avril dernier.

“Cette loi est née d’un sentiment partagé par plusieurs personnes, sentiment qui s’est développé à partir de la réunion publique que Nicolò Govoni a tenue à Saint-Marin il y a plus de deux ans”, explique Paolo Berardi, porte-parole du comité d’organisation.” L‘ été suivant, Antonella Mularoni, une chère amie, m’a contacté après un voyage à Samos pour me suggérer une idée merveilleuse; et c’est cette idée qui est devenue loi il y a quelques jours. Nous avons immédiatement commencé à travailler à l’ébauche du projet : D’abord, avec Nicolò Govoni et Riccardo Geminiani de Still I Rise, puis avec les associations de Saint-Marin et d’autres associations. Le travail de collaboration des groupes du conseil et la contribution des bureaux publics ont été essentiels pour atteindre ce résultat historique.”

Avec la loi numéro 79 du 30 avril 2021 la République de Saint-Marin réglemente le statut juridique des mineurs étrangers non accompagnés, qui auront la possibilité d’être placés et de grandir dans un contexte familial qui peut leur donner tout le soutien dont ils ont besoin : moral, matériel, et en matière d’éducation et de formation.

Accueillir un mineur est autorisé aux personnes célibataires ou aux couples, citoyens ou résidents de Saint-Marin qui ont au moins 25 ans et sont en mesure d’éduquer les mineurs et de subvenir à leurs besoins. Les conditions requises comprennent la nécessité pour les accueillants de favoriser – dans la mesure du possible – le maintien des contacts entre l’enfant et sa famille d’origine. Les citoyens et résidents peuvent ensuite accueillir d’autres enfants, en donnant la priorité à d’éventuels frères et sœurs.

Un mécanisme de “solidarité interne” a également été prévu; les personnes qui ne sont pas en mesure d’accueillir des enfants dans leur famille, mais qui désirent participer au projet, peuvent décider de soutenir financièrement un ou plusieurs mineurs qui seront confiés à des familles ou à des personnes seules qui peuvent s’occuper des enfants, mais ne sont pas en mesure de les soutenir financièrement.

Afin de faciliter et encourager le placement en familles d’accueil, la République de Saint-Marin prévoit qu’il est possible qu’un fonds de soutien économique aux familles d’accueil soit créé.

Sous la direction du département des affaires juridiques du ministère des Affaires étrangères, le service des mineurs et l’office pour les adoptions et accueils internationaux géreront toutes les étapes du placement en famille d’accueil avec la coopération des organisations et associations accréditées de Saint-Marin.

“Ce projet ajoute à ce que nous faisons un élément fondamental, qui manquait jusqu’à présent”, déclarent Nicolò Govoni et Riccardo Geminiani, président et vice-président de Still I Rise. “Grâce à la nouvelle loi, les mineurs non accompagnés qui se trouvent dans nos écoles dans des contextes d’urgence (comme Mazì à Samos) pourront continuer leur quête d’un avenir meilleur dans un environnement protégé, au sein de familles qui prendront soin d’eux et leur apporteront le soutien nécessaire à leur épanouissement. Nous sommes très heureux et profondément reconnaissants envers la République de Saint-Marin d’entreprendre une démarche aussi importante.“

Traduit de l’anglais par Evelyn Tischer

À propos de l’Auteur

Still I Rise est une organisation à but non lucratif internationale et totalement indépendante fondée en 2018. Grâce à la création de centres éducatifs et d’écoles internationales, l’objectif est de fournir une éducation, une  sécurité et une protection aux enfants réfugiés, défavorisés, orphelins et oubliés dans les points les plus chauds de la migration mondiale.

Source https://www.pressenza.com/fr/2021/05/saint-marin-approuve-une-loi-visant-a-accueillir-des-mineurs-etrangers-non-accompagnes-provenant-de-camps-de-refugies/

 Un 1er Mai en retard mais prometteur en Grèce

par A. Sartzekis

Cette année, le 1er Mai tombant dans les jours fériés de Pâques, le gouvernement l’avait généreusement repoussé au mardi 4 mai, qui faisait suite à un lundi férié. Ce grand pont ne pouvait bien sûr pas favoriser la mobilisation, et c’est bien ce que souhaitait la droite ultralibérale de Mitsotakis.

Alors, même si la direction de GSEE, la Confédération (unique) du secteur privé, liée à ce qui reste du Pasok, a organisé ce jour-là de très maigres rassemblements, EKA (Union locale d’Athènes), ADEDY (fédération – unique – du secteur public), la gauche et toutes ses composantes avaient décidé d’appeler à la grève et de fêter le 1er Mai… le 6 mai. La raison principale : l’importance de commencer une véritable mobilisation contre un projet fait sur mesure pour combler SEV, l’organisation du patronat.

Attaque sur le temps de travail

Ce projet, concocté à un moment où, avec le confinement, les manifestations étaient souvent interdites et/ou violemment réprimées, s’attaque au temps de travail. Alors que celui-ci est, en Grèce, le plus élevé en Europe, le projet est de flexibiliser au maximum : si la référence pourrait rester en théorie une moyenne journalière de 8 heures, ce ne serait plus dans le cadre de 40 heures ni de cinq jours hebdomadaires. Les heures sup ne disparaitraient pas pour autant, leur rémunération serait diminuée de 50 %, et il est même prévu que leur plafond passe de 96 h/an (industrie) et 120 h/an (services) à 150 voire 180 h/an ! Pour certains secteurs, le dimanche deviendrait un jour ouvrable comme un autre.

Mais comme existent encore quelques conventions collectives, certes bien moins protectrices qu’avant les mémorandums, l’une des clés du projet est donc la « convention individuelle », que la droite au pouvoir, spécialiste en propagande, vante comme un hymne à la liberté, le ministre du Travail, le cynique Hadjizakis, expliquant qu’ainsi les travailleurEs pourraient se libérer pour la cueillette des olives… Pour aider à « choisir » la convention individuelle, le projet comprend évidemment un volet répressif : les menaces contre le syndicalisme et le droit de grève avec, entre autres interdictions et obligations, dans cette période de pressions patronales sur les syndiquéEs, que les sections syndicales déposent au ministère du Travail les éléments d’identification de leurs membres ! On le voit, ce projet est une attaque massive contre ce qu’il reste de droits aux travailleurEs, il est la traduction d’un rapport de l’ultralibéral Pissaridis sur les axes économiques pour la Grèce du 21e siècle.

Une première mobilisation encourageante

C’est donc face à ce projet mortifère que les organisations du mouvement ouvrier ont appelé à faire grève et à manifester le 6 mai, sans illusion sur le fait que, dans des conditions encore difficiles, ce ne serait pas un raz-de-marée. Mais à Athènes, ce sont 10 000 à 15 000 travailleurEs et jeunes au total qui ont manifesté, même si c’est en trois rassemblements : d’un côté le KKE (PC) et son bras syndical PAME, d’un autre EKA et ADEDY avec Syriza – en cortège un peu fourni, une première depuis 2015 ! – et une partie de la gauche anticapitaliste, l’autre partie formant un troisième pôle avec les syndicats de base, NAR, Synantissi… Et on a compté aussi des milliers de manifestantEs dans le reste du pays, première réponse déterminée à un gouvernement qui multiplie les cadeaux au patronat et s’apprête à offrir ensuite au privé la gestion d’une partie des retraites.

A. Sartzekis

Athènes, le 9 mai 2021

Source https://tpt4.org/2021/05/12/un-1er-mai-prometteur-en-grece/

Avril noir en Méditerranée centrale

Le mois d’avril 2021 restera gravé dans les mémoires des équipes et soutiens de SOS MEDITERRANEE. Pour la première fois en cinq ans d’opérations, nos équipes de sauvetage ont été les témoins du pire que l’on puisse redouter en mer : les conséquences funestes d’un terrible naufrage. Puis elles ont procédé au sauvetage de deux embarcations en détresse. 236 personnes secourues, comme un triomphe de la vie, une revanche sur la mort.

22 avril 2021 : « le moment de la honte »    

Dans la nuit du 20 au 21 avril 2021, alors que le navire de SOS MEDITERRANEE patrouille dans les eaux internationales au large des côtes libyennes, il reçoit un premier appel de détresse, relayé par l’ONG Alarm Phone, qui gère une hotline téléphonique pour les personnes en détresse en mer. Puis un deuxième. Puis un troisième. Les trois embarcations sont toutes à au moins dix heures de navigation de la position du navire et la mer est déchaînée, avec des vagues atteignant 6 mètres. L’Ocean Viking est alors le seul navire humanitaire présent sur la zone de recherche et de sauvetage au large des côtes libyennes. Les équipes à bord se lancent dans une course contre la montre, à la recherche des personnes à bord de ces canots de fortune signalés en détresse. Trois navires marchands prendront également part aux recherches. Mais lorsque nos équipes arrivent enfin, le 22 avril, après des heures interminables de recherche et de navigation, au point de localisation d’une de ces trois embarcations signalées en détresse, l’insoutenable se présente à leurs yeux : il ne reste plus qu’une épave et des corps flottant dans les vagues. Une mer de cadavres.

Quelques heures plus tard, Alessandro, marin-sauveteur à bord de l’Ocean Viking, prend la plume, comme un exutoire, et écrit : « Les choses doivent changer, les gens doivent savoir ».  

Petit à petit, la nouvelle tragique fait le tour du monde. Le pape François qualifie ce naufrage de « moment de la honte ». Les agences de l’ONU, le HCR et l’OIM en appellent à la responsabilité de la communauté internationale. Dans plusieurs villes de France et d’Allemagne, des citoyen.e.s organisent des hommages aux disparu.e.s. L’Europe elle, reste mutique.

236 personnes sauvées et la vie reprend à bord de l’Ocean Viking  

Le 27 avril au petit matin, l’Ocean Viking reçoit un nouvel appel de détresse. Cette fois-ci, deux embarcations sont signalées. Nos équipes procèdent au sauvetage et réussissent à mettre en sécurité toutes les personnes qui étaient à bord des deux canots de fortune : 236 femmes, hommes et enfants sont secourus. Parmi elles, beaucoup de mineur.e.s voyageant seul.e.s : 119 au total. Dans les heures et les jours qui suivent le sauvetage, de nombreuses personnes rescapées racontent à nos équipes les violences que les trafiquants d’êtres humains leur ont infligées en Libye. Plusieurs ont été battues et forcées d’embarquer à bord de ces rafiots inaptes à la traversée de la Méditerranée. À bord de l’Ocean Viking, les personnes secourues trouvent un refuge et quelques heures de répit. Le petit Yaya, qui sourit de toutes ses dents, passe de bras en bras et se laisse bercer, tantôt par sa maman, tantôt par les membres de SOS MEDITERRANEE. Le garçon, secouru avec sa mère, est âgé de seulement deux ans et demi.

Au lendemain de ce sauvetage, les garde-côtes libyens interceptent deux embarcations en détresse à proximité de l’Ocean Viking, sous les yeux des personnes rescapées et de l’équipe à bord. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) confirmera ensuite que plus de 100 personnes ont été renvoyées de force en Libye ce jour-là. Sur le mois d’avril 2021 seulement, plus de 600 personnes ont été interceptées et renvoyées illégalement en Libye. Plus de 6000 depuis le début de l’année.

Les rescapé.e.s secouru.e.s par les équipes de l’Ocean Viking ont pu débarquer le 1er mai 2021 à Augusta, en Sicile. Si la nouvelle de l’assignation d’un lieu sûr de débarquement a été accueillie avec soulagement, la colère face à ces événements reste vive. Que fait l’Europe ? Où sont passées ses valeurs de solidarité et d’humanité ? Pourquoi aucun dispositif européen de recherche et de sauvetage n’a été rétabli en Méditerranée centrale depuis la fin de l’opération Mare Nostrum, il y a sept ans déjà ? Le dimanche 9 mai, la journée de l’Europe était célébrée. Un anniversaire au goût amer, quand on pense à toutes celles et ceux que l’Europe a laissé et laisse encore couler en Méditerranée.

Lire le [RECAP] de la plus récente mission de l’Ocean Viking

Pour en savoir plus sur le contexte ces 4 dernières semaines, consultez :
Regards sur la Méditerranée centrale #18
Regards sur la Méditerranée centrale #19

Crédits photo : Flavio Gasperini / SOS MEDITERRANEE

Source https://www.sosmediterranee.fr/journal-de-bord/avril-noir

Non aux forages pétroliers en Crète !

Alors que le géant français TOTAL et son homologue états-unien EXXON-MOBIL amplifient leurs recherches autour de l’île, avec l’appui des autorités grecques :
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NON AUX FORAGES PÉTROLIERS EN CRÈTE !
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Ces jours-ci, nous voyons arriver les premiers touristes sur les plages de Crète. Par conséquent, les actions se multiplient pour les associer au refus du cauchemar qui se prépare : des plateformes pétrolières au large de l’île : en particulier au Sud et à l’Ouest, non loin de Gavdos (point le plus au sud de l’Europe) et de Elafonissi (l’une des plus belles plages de Grèce).
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Hier, la section d’Héraklion de l’initiative crétoise contre les forages sous-marins s’était donné rendez-vous à Matala et dans d’autres sites magnifiques du sud de l’île pour tracter, afficher, échanger et mobiliser.
Le travail de ce collectif est énorme depuis des mois, en parallèle avec d’autres luttes et actions solidaires. Plusieurs de nos compagnons et camarades sont présents sur bien des terrains : dans les montagnes, sur les côtes, dans les villes et au cœur des villages, auprès des précaires, aux côtés des migrants et de toutes celles et ceux qui sombrent dans d’énormes difficultés en ce moment.
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Voici le hastag à utiliser si vous voulez bien relayez l’info : #ΗΚρήτηΛέειΟΧΙστιςΕξορύξεις
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Après les gigantesques parcs éoliens installés n’importe où sans concertation, puis la tentative de construire un nouvel aéroport international en pleine nature à Kastelli, cette nouvelle offensive contre l’écosystème de l’île est d’autant plus absurde que les principales ressources économiques de la Crète sont précisément le tourisme et l’agriculture. Ces saccages à répétition sont une infamie de la part du pouvoir athénien et de ses partenaires aux mallettes bien remplies. Le capitalisme n’est qu’une mafia dont la principale arme est l’État à son service.
Merci de votre soutien et au plaisir de vous accueillir sur cette île hospitalière et paradisiaque, mais plus que jamais en danger face aux géants du capitalisme et aux états qui sont leurs paillassons.
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Avec nous, refusez le saccage de la Crète, comme partout ailleurs.
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Maud et Yannis Youlountas

2000 personnes mortes lors de refoulements illégaux

Selon The Guardian, plus de 2000 personnes sont mortes à la suite de refoulements illégaux aux portes de l’UE

Dans un article publié mercredi, le quotidien britannique révèle qu’au moins 40 000 personnes qui cherchaient à demander l’asile au sein de l’Union européenne ont été illégalement refoulées. Ces opérations ont conduit à la mort de plus de 2 000 personnes.

Plus de 2 000 demandeurs d’asile morts aux portes de l’Union européenne (UE) à la suite de refoulements illégaux effectués par des états membres et l’agence Frontex. C’est le bilan que dresse The Guardian dans un article publié mercredi 5 mai.

Le quotidien britannique a pu établir ce nombre grâce aux « rapports publiés par les agences de l’ONU, combinés à une base de données d’incidents collectés par des organisations non gouvernementales ».

En 2020, alors que quelque 100 000 personnes sont arrivées en Europe par la mer, les cas de refoulements illégaux aux frontières maritimes et terrestres de l’UE se sont multipliés.

« Depuis janvier 2020, […] l’Italie, Malte, la Grèce, la Croatie et l’Espagne ont durci leur politique migratoire. Depuis l’introduction de fermetures partielles ou complètes des frontières pour enrayer l’épidémie de coronavirus, ces pays ont payé des États non membres de l’UE et enrôlé des navires privés pour intercepter les bateaux en détresse en mer et envoyer les passagers dans des centres de détention », souligne The Guardian.

Parmi les points de passage où ont lieu le plus d’abus, on trouve la frontière entre la Bosnie-Herzégovine et la Croatie. Un nouveau rapport du collectif Border violence monitoring network (BVMN) publié mardi révélait que 90 % des cas de refoulements illégaux, d’abus ou d’usage disproportionné de la force enregistrés dans les Balkans, avaient eu lieu en Croatie. Les données collectées par le collectif illustrent par ailleurs une hausse de 19 % de ces abus par rapport à 2019.

Les refoulements illégaux sont également nombreux en Grèce, rapporte The Guardian. « Depuis janvier 2020, la Grèce a refoulé quelque 6 230 demandeurs d’asile de ses côtes », avance le média britannique, se basant sur les données de BVMN.

Retour en Libye

Les refoulements ont également lieu en Méditerranée. Selon les données de l’agence des nations unies pour les réfugiés, citée par The Guardian, environ 15 500 demandeurs d’asile ont été interceptés en mer et ramenés à Tripoli par des garde-côtes libyens qui opèrent avec le soutien de l’UE.

>> À écouter : Mer Méditerranée : sur la route migratoire la plus meurtrière du monde

L’Italie et la Libye sont accusées de fermer les yeux sur les drames qui se passent en Méditerranée et de manquer à leur devoir de porter secours aux embarcations qui se trouveraient en difficulté dans leur zone de recherche et sauvetage. En avril, un rapport de la plateforme Alarm Phone a notamment démontré que les deux pays avaient ignoré les appels à l’aide d’une embarcation en détresse. 130 personnes sont finalement mortes dans le drame.

>> À lire : Qu’advient-il des migrants interceptés en mer par les garde-côtes libyens ?

L’île de Malte est également concernée par les abus et les refoulements en Méditerranée. En septembre 2020, un rapport d’Amnesty international dénonçait les « tactiques illégales » de La Valette pour empêcher les embarcations de migrants de débarquer sur l’île méditerranéenne

Source https://www.infomigrants.net/fr/post/31997/selon-the-guardian-plus-de-2000-personnes-sont-mortes-a-la-suite-de-refoulements-illegaux-aux-portes-de-l-ue

Manifestations sur le projet de loi travail

Importantes manifestations contre le projet de loi sur le travail supprimant la journée de travail de 8 heures, le paiement des heures supplémentaires.

Portant des masques et des banderoles, les manifestants ont commencé à affluer dans le centre-ville d’Athènes jeudi matin, les manifestations pour la fête du travail ayant été déplacées du 1er mai (samedi de Pâques) au 6 mai. La principale revendication des manifestants cette année est le retrait du nouveau projet de loi sur le travail qui supprimera la journée de travail de 8 heures ainsi que le paiement des heures supplémentaires.

Le syndicat du secteur public ADEDY, le Centre du travail d’Athènes et le syndicat du parti communiste, PAME, ont appelé à cette grève.

Les participants sont également des syndicats et des associations de travailleurs qui ont été économiquement frappés, notamment par les mesures de lutte contre la pandémie.

Vidéo : L’association des musiciens de Pnahellenic devant le Parlement grec                             https://twitter.com/i/status/1390202502952493062     https://youtu.be/urJW6SGDYkM

Les syndicats se disent « déterminés à résister aux plans du gouvernement pour le retour à des conditions de travail moyenâgeuses ».

Les hôpitaux travaillent avec du personnel d’urgence, le personnel s’étant joint à la grève.

La grève a entraîné des perturbations dans les transports, les syndicats du métro, des tramways et des trolleybus ayant rejoint la grève de 24 heures et les navetteurs se rendant au travail avec des véhicules privés.

Grève de 24 heures

Lignes 2 et 3 du métro ainsi que la ligne 1 (train urbain ISAP)
Ferries et navires

Arrêt de travail de 4 heures

Contrôleurs aériens entre 11 heures et 15 heures jeudi.

Quatre vols internationaux et 14 vols intérieurs d’Aegean et Olympic Air ont été annulés, tandis que les heures de départ et d’arrivée de neuf autres vols internationaux et de 20 vols intérieurs ont été modifiées.

AFP

Quelque 6000 personnes ont défilé lors de plusieurs manifestations à Athènes, a indiqué une source policière. Des manifestations se tenaient aussi dans d’autres grandes villes du pays.

Il s’agit de la deuxième grève en Grèce cette semaine. Mardi, de nombreux employés des transports publics ont participé à une grève générale à l’appel de la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE) pour la célébration de la fête du travail.

Le ministre du Travail, Costis Hatzidakis, a  déclaré que les nouvelles règles permettent au personnel de négocier avec la direction la possibilité de travailler plus d’heures pendant une partie de l’année, et de prendre ensuite plus de congés.

Pour les partis d’opposition, la réforme constitue au contraire un « retour en arrière douloureux » en matière de droit du travail – et les critiques affirment qu’elle officialise l’exploitation des heures supplémentaires par des patrons sans scrupules, qui se pratique déjà depuis des années.

« Les heures supplémentaires non rémunérées sont un problème central du marché du travail grec (…et) les mécanismes d’inspection du travail ont été démantelés« , a déclaré Nassos Iliopoulos, porte-parole du principal parti d’opposition, Syriza, sur Skai TV.

Il a également souligné que, dans le cadre du nouveau système, les travailleurs négocieront sans négociation collective, et seront donc à la merci des employeurs.

« C’est une proposition pour une main-d’œuvre flexible et mal payée, une proposition du passé« , a-t-il déclaré.

Les syndicats s’opposent également aux changements prévus par la loi concernant le vote des grèves, le gouvernement cherchant à permettre à leurs membres de voter à distance.

Source https://www.keeptalkinggreece.com/2021/05/06/greece-proststs-labor-bill/

traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

La justice belge approuve l’extradition du législateur grec d’extrême droite Lagos

Le membre grec d’extrême droite du Parlement européen Ioannis Lagos arrêté le mois dernier en Belgique peut être extradé vers la Grèce pour y purger une peine de 13 ans de prison, a indiqué vendredi le parquet de Bruxelles.

Le bureau a déclaré que Ioannis Lagos a jusqu’à lundi pour faire appel de la décision du tribunal de Bruxelles selon laquelle le mandat d’arrêt européen est exécutable. Il n’a pas précisé quand Lagos, qui avait refusé d’être extradé lors de son arrestation, sera remis aux autorités grecques, invoquant des « raisons évidentes de sécurité ».

M. Lagos vit à Bruxelles depuis qu’un tribunal grec l’a condamné, ainsi que 17 autres anciens législateurs grecs du parti d’extrême droite Aube dorée, pour avoir dirigé une organisation criminelle ou en avoir été membres.

M. Lagos a été placé en détention le mois dernier après que le Parlement européen a voté la levée de son immunité, ouvrant ainsi la voie à son envoi à Athènes en vertu d’un mandat d’arrêt européen.

Aube dorée a été fondée dans les années 1980 en tant que groupe d’inspiration nazie. Il a connu un regain de popularité pendant la crise financière grecque de 2010 à 2018, obtenant une représentation parlementaire entre 2012 et 2019.

Le procès de cinq ans à Athènes a été lancé à la suite du meurtre en 2013 du rappeur et militant de gauche Pavlos Fyssas, qui a été poignardé à mort par un partisan d’Aube dorée.

Les autres membres d’Aube dorée condamnés sont déjà en prison, à l’exception d’un qui a échappé à l’arrestation et est officiellement un fugitif. AP]

PS Il y a quelques jours, Lagos s’est plaint aux médias grecs que « 95% des détenus de la prison étaient des Arabes qui prient tous les soirs en criant [sic] Allahu Akbar. »

Source https://www.keeptalkinggreece.com/2021/05/07/lagos-belgium-court-extradition-greece/

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