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Composition du gouvernement de la République hellénique

Premier Ministre
Alexis Tsipras

Vice-premier ministre

Ioannis Dragasakis

Ministère de l’Intérieur et de la Reconstruction Administrative

Ministre: Nikos Voutsis
Ministre adjoint de la Réforme administrative:
George Katrougalos
Ministre adjoint de la Protection du Citoyen : Ioannis Panousis
Ministre adjointe de la Politique d’Immigration:
Tasia Christodoulopoulou
Secrétaire d’État de Macédoine et Thrace:
Maria Kollia Tsaroucha

Ministère de l’Economie, de l’Infrastructure, de la Marine et du Tourisme

Ministre: George Stathakis
Ministre adjoint des Infrastructures, des Transports et des Réseaux:
Christos Spirtzis
Ministre adjoint de la Marine:
Thodoris Dritsas

Ministre adjointe du Tourisme : Elena Kountoura

Ministère de la Restructuration de la production, de l’Environnement et de l’Énergie

Ministre : Panagiotis Lafazanis 
Ministre adjoint de l’Environnement, de l’Energie et du Changement Climatique:
Ioannis Tsironis
Ministre adjoint pour le Développement Rural et de l’Alimentation:
Vangelis Apostolou
Secrétaire d’État pour le Développement Rural:
Panagiotis Sgouridis

Ministère des Finances

Ministre : Yanis Varoufakis

Ministre adjointe : Nadia Valavani
Ministre adjoint: Dimitris Mardas

 Ministère de la Culture, de l’Éducation et de la Religion

Ministre: Aristides Baltas
Ministre adjoint de la Culture:
Nikos Xydakis
Ministre adjoint de l’Éducation:
Tasos Kourakis
Ministre adjoint de la Recherche et de l’Innovation:
Costas Fotakis
Secrétaire d’État des Sports:
Stavros Kontonis

 Ministère du Travail

Ministre : Panos Skourletis
Ministre adjointe de la Solidarité Sociale:
Théano Fotiou
Ministre adjointe pour la lutte contre le chômage:
Rania Antonopoulou

 Ministère de la Santé et de la Sécurité Sociale

Ministre : Panagiotis Kouroumplis
Ministre adjoint de la Santé :
Andreas Xanthos
Ministre adjoint de la Sécurité Sociale:
Dimitris Stratoulis

Ministère des Affaires étrangères

Ministre: Nikos Kotzias
Ministre adjoint aux Affaires européennes:
Nikos Chountis
Ministre adjoint des Relations Economiques Internationales:
Euclidis Tsakalotos

Ministère de la Défense

Ministre : Panos Kammenos
Ministre adjoint:
Costas Isychos
Secrétaire d’État:
Nikos Toskas

Ministère de la Justice

Ministre: Nikos Paraskevopoulos

Ministre d’État pour la lutte contre la corruption : Panayotis Nikoloudis

Ministre d’État pour la coordination des Affaires gouvernementales : Alekos Flabouraris
Secrétaire d’État:
Terrence Kouik

 Ministre d’État : Nikos Pappas

Secrétaire d’État auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement : Gabriel Sakellaridis


Président de la République : M. Prokopis PAVLOPOULOS (élu le 18 février 2015)

Présidente du Parlement : Zoe Konstantopoulou

 

 

 

 

Programme de Syriza

Extrait du blog de Pierre Khalfa dont l’intégralité peut être consultée ici

Les chiffres

En moins de cinq ans, 30% des entreprises grecques ont fermé, 150 000 postes ont été supprimés dans le secteur public, il y a eu 42% d’augmentation du chômage, 45% de baisse des retraites, une hausse de près de 100% des personnes sous le seuil de pauvreté. Le PIB a diminué de 25% et la dette publique est passée de 120% à 175% du PIB. En 2014, le taux de chômage atteignait 27 % – plus de 50 % pour les jeunes – et le salaire minimum était de 480 euros net.

Le programme de Syriza

Il prévoyait quatre points : une renégociation des contrats de prêts et de la dette publique ; un plan national de reconstruction immédiate : mesures pour les plus pauvres, rétablissement du salaire minimum, réinstauration des conventions collectives ; la reconstruction démocratique de l’État : lutte contre l’évasion et la fraude fiscales, contre la corruption, réembauche des fonctionnaires licenciés ; un plan de reconstruction productive : arrêt des privatisations, industrialisation et transformation de l’économie par des critères sociaux et écologiques.

Liste des réformes envoyée par le gouvernement grec le 23 février

 

  1. La réforme des politiques fiscales : elle prévoit la mise en place d’instruments à grande échelle, inédits, pour contrer la fraude fiscale et la corruption, mais aussi la poursuite de l’austérité (notamment concernant la santé, les salaires et les retraites) et des concessions au credo néolibéral (revenus et évaluation individualisés, maximisation de la mobilité des ressources humaines, etc.).
  2. La stabilité financière : elle prévoit de dépénaliser l’endettement des personnes à faible revenu et de ne pas exproprier les petits propriétaires endettés de leur résidence principale mais aussi l’engagement à payer l’intégralité de la dette ainsi que l’attribution des 10 milliards d’euros du Fonds Hellénique de Stabilité Financière non pas au budget de l’État comme le défendait le gouvernement grec mais seulement pour la recapitalisation des banques
  3. La promotion de la croissance : elle prévoit des instruments de lutte contre le chômage et n’évoque pas de nouveaux licenciements comme l’exigeaient les projets initiaux de la Troïka, mais aussi la poursuite des privatisations, le report de l’augmentation du salaire minimum et de la restauration des négociations salariales, la promotion de la compétition et l’ouverture au capital des professions réglementées.
  4. La crise humanitaire : le principe de mesures d’urgence (bons d’alimentation, aides concernant la santé et l’énergie pour les ménages aux plus faibles revenus) contre la grande pauvreté est validé, le projet d’un revenu minimum garanti est évoqué, mais il est stipulé que ces mesures ne doivent pas avoir « d’effet fiscal négatif », c’est-à-dire qu’elles ne doivent pas avoir de coût budgétaire.

Dans les faits

La vice-ministre des politiques migratoires, Tasia Christodoulopoulou, a annoncé que le droit du sol remplacerait enfin en Grèce le droit du sang, permettant ainsi que 200.000 enfants d’immigrés obtiennent la nationalité grecque, ainsi que la fermeture de tous les centres de rétention de migrants en Grèce.

Le ministère de la lutte contre la corruption annonce la saisie de plusieurs centaines de millions d’euros sur des comptes bancaires de déposants riches ne pouvant justifier fiscalement leurs actifs.

Le 17 mars, Zoé Konstantopoulou, la présidente du Parlement grec annonce la constitution d’une commission d’audit de la dette publique grecque, qui est coordonnée par Eric Toussaint (porte parole du CADTM International)[11] et dont l’objectif explicite est de « déterminer l’éventuel caractère odieux, illégal ou illégitime des dettes publiques contractées par le gouvernement grec ».

Le 18 mars, le gouvernement fait adopter la première loi de sa mandature, consacrée à un ensemble de mesures sociales en faveur des plus pauvres. Elle prévoit notamment de fournir l’électricité gratuite et une aide au logement pour les foyers les plus démunis, d’accorder une aide alimentaire pour 300 000 personnes, ainsi qu’une aide financière pour toutes celles et ceux qui sont privés de sécurité sociale par la perte de leur emploi.

Réaction de l’eurogroupe

Les institutions européennes ont répondu par une demande accrue de contrôle des services administratifs et financiers à Athènes. Il s’agit notamment d’éviter que soient remises en cause les pratiques de concurrence et « d’optimisation » fiscales par ailleurs encouragées par ces mêmes institutions ainsi que de continuer à faire peser la responsabilité de cette fraude fiscale sur les contribuables grecs (dont on rappellera au passage que les impôts sur le revenu sont prélevés à la source…).

Deuxième liste de réformes

Amélioration des rentrées fiscales de la Grèce (nouveau système de collecte d’impôt, mesures complémentaires de lutte contre l’évasion fiscale), la vente de licences de radiodiffusion, un relèvement du taux supérieur d’imposition sur le revenu ainsi que certains taux de TVA sur les produits de luxe et les boissons alcoolisées, ainsi que la poursuite de certaines privatisations (notamment du Port du Pirée au bénéfice de la société chinoise Cosco, ce qui a amené Pékin à acheter 100 millions de bons à court terme, appelés T-Bills, émis par l’État grec). Dans l’ensemble, cette liste ne fait que préciser et prolonger celles déjà présentées le 23 février, puis le 6 mars.

Elle ne prévoit pas les réformes du marché du travail et le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite (à 67 ans) explicitement exigés par l’Eurogroupe.

La stratégie de l’étranglement

Soit l’acceptation par la Grèce de la politique définie par l’Eurogroupe, soit la sortie de l’euro.

Une capitulation serait utilisée pour démontrer aux autres peuples d’Europe qu’aucune alternative n’est possible et que même un gouvernement de la gauche radicale est obligé d’être « raisonnable ».

Un succès de Syriza remettrait en cause 30 ans de néolibéralisme en Europe et risquerait d’entraîner une contagion dans toute l’Europe à commencer par l’Espagne avec Podemos. Pour les plus extrémistes des dirigeants européens, tout, même une sortie de la Grèce de l’euro, serait préférable à ce scénario catastrophe.

150330 Déblocage anticipé compromis

Publié par Cécile Ducourtieux, et Adéa Guillot au journal Le Monde

Une liste  »  assez proche de la réalité  « , précise une source gouvernementale grecque, a fuité lundi dans la presse, évoquant une vingtaine de mesures chiffrées. La lutte contre le trafic de carburant ou de cigarettes pourrait ainsi rapporter 250  millions d’euros  ; le contrôle des comptes ouverts à l’étranger par des Grecs pourrait, lui, rapatrier 725  millions, alors qu’un changement du code fiscal pourrait générer 300  millions. Le gouvernement propose de créer une structure de défaisance ( »  bad bank  « ) pour faire face à l’accumulation des créances douteuses des banques. Au total, le plan grec prévoit plus de 3  milliards d’euros de recettes nouvelles pour l’année 2015, un excédent primaire fixé à 1,5  % du PIB et une croissance à 1,4  %.  »  Cela ne semble pourtant toujours pas assez pour nos créanciers, se désole-t-on chez Syriza. Ils nous avaient parlé d’un Eurogroupe d’urgence cette semaine que nous ne voyions pas arriver.   »

Sous asphyxie financière, Athènes attend impatiemment le déblocage anticipé d’une partie des 7  milliards d’euros encore disponibles dans le cadre de l’accord de prêt prolongé le 20  février. Le 9  avril, les Grecs doivent rembourser plus de 450  millions d’euros au FMI, et le 14 racheter pour 1,4  milliard d’euros de bons du Trésor, puis encore 1  milliard le 17  avril.

Si, pendant un temps, le principe de ce déblocage anticipé partiel semblait acquis, il serait aujourd’hui de nouveau compromis.  »  C’est une décision politique qui doit être prise par l’Eurogroupe  « , précise au Monde le vice-président de la Commission en charge de l’euro, Valdis Dombrovskis. Et à en croire de nombreuses sources bruxelloises, l’Eurogroupe ne sera convoqué, au mieux, qu’après la fête de Pâques catholique (le 5  avril).  »  Il y aura bien un Euroworking Group – réunion des responsables des Trésors des 19  membres de la zone euro –  « , mercredi 1er  avril, mais il ne devrait s’agir que d’un point d’étape sur les négociations en cours, à en croire des sources bruxelloises.

Si, du côté des créanciers, les discussions sont jugées  »  constructives  « , précise ainsi Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne –, la partie est donc loin d’être gagnée pour Tsipras.  »  On travaille dans un bon état d’esprit mais les échanges ne sont pas simples  « , a reconnu le commissaire à l’économie, Pierre Moscovici, lors d’une audition au Parlement européen.

De fait, si les Européens sont prêts à des compromis, leur base de travail reste la liste de réformes à laquelle s’était engagé le précédent gouvernement grec de M.  Samaras.  »  Comment exiger que nous négocions sur des engagements antérieurs à l’élection du 25  janvier qui nous a portés au pouvoir, alors que nous avons, depuis, signé l’accord du 20  février nous autorisant à proposer nos propres réformes du moment qu’elles sont budgétées  « , critique-t-on côté grec. Pour le politologue Gérassimos Moschonas se cacherait là une  »  volonté de certains pays européens d’en finir au plus vite avec l’expérience d’un gouvernement de gauche radicale  « .  »  La situation actuelle n’aurait pas dû exister. Nous aurions pu terminer le programme – le plan d’aide – avant, au mois de décembre  2014  « , lors de la dernière revue de la  »  troïka  « , confie M.  Dombrovskis.

A l’époque, en décembre, c’est le FMI qui, des créanciers, avait été le plus dur en affaires. Il avait refusé la conclusion de la revue, pointent deux sources européennes haut placées. La pierre d’achoppement à l’époque comme aujourd’hui  ? Une réforme des retraites et une libéralisation plus poussée du marché du travail que continuent d’exiger les bailleurs de fonds du pays.  »  Ils insistent sur de nouvelles atteintes au droit du travail, mais c’est une ligne rouge pour nous  « , affirme-t-on à Athènes.  »  Pas touche aux retraites, aux salaires et au droit du travail  « , résume, sans ambiguïté, un membre du comité directeur de Syriza. Un langage commun, et c’est un progrès, existe désormais entre la Grèce et ses créanciers, mais les négociations atteignent désormais ces fameuses  »  lignes rouges   » qui avaient déjà entraîné la fin du précédent gouvernement grec. Le blocage reste donc bien réel.

150330 Réunion houleuse avec les partis d’opposition

Ce devait être le discours de l’union nationale, ralliant au gouvernement grec du parti de la gauche radicale Syriza l’ensemble des partis d’opposition dans la lutte contre l’austérité et les douloureuses négociations à Bruxelles. Or la discussion d’urgence, qui s’est tenue dans la soirée du lundi 30  mars au Parlement grec, a confirmé les antagonismes apparemment irréconciliables entre le premier ministre, Alexis Tsipras, et les leaders des principaux partis d’opposition.

 »  Au lieu des 3,5  % d’excédent primaire que vous aviez promis au peuple grec pour 2014, nous avons trouvé un excédent d’à peine 0,3  % du produit intérieur brut – PIB – , s’élevant tout juste à 592  millions d’euros  « , a lancé le premier ministre, lors d’un discours très offensif à l’encontre du précédent gouvernement conservateur dirigé par Andonis Samaras.  »  Nous avons hérité d’un déficit de 2,5  milliards d’euros. (…) Quelles réformes avez-vous vraiment menées pendant ces cinq années d’austérité  ? Le licenciement de fonctionnaires  ? La fermeture d’écoles et d’hôpitaux  ? La Grèce n’avait pas besoin de ces réformes-là  !  « 

M.  Tsipras a bien évoqué quelques-unes des mesures encore en cours de discussion avec les créanciers – comme la lutte contre le trafic de carburant ou d’alcool ou contre la fraude fiscale  –, mais sans entrer dans les détails.  »  Allez-vous soutenir notre tactique de négociations pour mettre fin à l’austérité ou allez-vous continuer à vous faire le porte-parole des vues néolibérales européennes les plus extrêmes  ?  « , a finalement demandé le premier ministre.  »  Pourquoi nous avoir fait venir ici ce soir  ? Où sont ces informations sur les négociations que vous deviez nous donner  ?  « , a vertement répliqué M.  Samaras, président du parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND). Il n’y avait en réalité que peu de chance que M.  Tsipras obtienne un chèque en blanc de l’opposition, tant l’inimitié réciproque est forte. Alors à quoi bon cette réunion  ?

 »  Nous avons montré aux Grecs à quel point nous tentons de mener une politique différente du précédent gouvernement, affirme un député de Syriza. A quel point nous luttons pour eux à Bruxelles.  «  De difficiles négociations sont, en effet, toujours en cours entre Athènes et le  »  groupe de Bruxelles   » (Fonds monétaire international, Union et Banque centrale européennes), qui a planché tout le week-end jusqu’au 30  mars midi, sur les réformes proposées le vendredi  27 par le gouvernement grec.

040330 Les dockers contre la privatisation du Pyrée

Le syndicat des dockers du port du Pirée menace de lancer des mouvements sociaux si l’Etat ne revient pas sur sa décision de céder une partie de sa participation majoritaire de l’Autorité du Port d’Athènes (OLP). Lors d’une visite en Chine, le vice-premier ministre, Yannis Dragasakis, est en effet revenu sur une promesse phare du gouvernement d’Alexis Tsipras. Car, à peine élu, celui-ci avait annoncé qu’il annulait une série de privatisations lancées par le précédent gouvernement, dont celle de ses deux plus grands ports, au Pirée et à Thessalonique. M.  Dragasakis a cependant précisé, lundi 30 mars au soir, que, quelle que soit la forme finale de l’accord, l’Etat garderait des parts dans l’entreprise.

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