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150417 SYRIZA «Nous sommes présents

Le gouvernement met en place les engagements programmatiques pour le rétablissement d’un modèle fort, juste, démocratique et productive, capable de loger les vies et les rêves des générations présentes et futures.

  • Le premier projet de loi sur la crise humanitaire a été adopté. Il garantie l’alimentation, des allocations de logement et l’électricité gratuit pour les plus durement touchés.
  • Le projet de loi pour rembourser les dettes échues vers l’Etat a été voté aussi (100 mensualités).
  • Les mises aux enchères de la résidence principale seront supprimées.
  • Les professions libérales et les PME ne sont plus menacés d’emprisonnement pour leurs dettes vers les fonds d’assurances.
  • Le ticket de 5 euros pour faire les examens médicaux dans les hôpitaux publics s’est supprimé, aussi que la contribution à chaque prescription médicale. Enfin, on peut offrir gratuitement des soins de santé aux personnes non-assurés à la sécurité sociale.
  • On commence directement un dialogue social pour rétablir le SMIC et restaurer des conventions collectives.
  • La réouverture prochaine de la radiotélévision publique ERT, est une solution équitable à la honte «d’écran noir».
  • Les chaînes de télévision sont obligées de payer ce qu’ils doivent pour toutes les années que le peuple grec payait cher et de façon disproportionnée.
  • L’épuisante pour les étudiants et les parents Banque de sujets s’est terminée. Ce système transitoire de l’accès à l’enseignement supérieur, pourra offrir beaucoup plus de possibilités aux étudiants.
  • Le système pénitentiaire s’humanise.
  • Les enfants d’immigrés acquièrent la nationalité grecque.
  • Les  remboursements des prêts d’occupation et les réparations de guerre sont enfin réclamés.
  • On a formé une Commission pour l’audit de la dette.
  • Le peuple va apprendre la vérité sur ceux qui ont choisi les mémorandums et pour quelle raison.

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150416 Faire cause commune avec la Grèce

Publié par Par Cédric DURAND Economiste à Paris-XIII Razmig KEUCHEYAN Sociologue à Paris-IV et Stathis KOUVÉLAKIS Philosophe au King’s College de Londres dans le Journal Libération

Avec l’arrivée au pouvoir, fin janvier, de Syriza en Grèce, une hypothèse aura été définitivement invalidée : il serait possible de mettre en œuvre des politiques alternatives au néolibéralisme dans le cadre de l’Union européenne (UE). L’ADN des traités européens est néolibéral. Depuis l’Acte unique européen (AUE) de 1986 au moins, cet ADN n’a cessé de se confirmer, et même de se renforcer. Jusqu’à présent, l’hégémonie sans partage du néolibéralisme pouvait éventuellement être mise sur le dos de tel ou tel gouvernement nouvellement élu. Si les politiques d’austérité règnent en Europe, c’est parce que François Hollande, Matteo Renzi ou tel autre social-libéral manque de courage, ou parce qu’il a trahi l’engagement électoral de réorienter les politiques européennes.

Cet argument tombe avec Syriza. Car chacun voit avec quel acharnement Aléxis Tsípras et Yánis Varoufákis œuvrent en faveur du changement à l’échelle continentale. En vain. Depuis le 4 février, la Banque centrale européenne (BCE) a coupé la principale source de financement du système bancaire grec, tandis que les versements européens sont interrompus depuis l’été 2014. L’étau se resserre, poussant le pays à une banqueroute désordonnée et au chaos, à moins bien entendu d’accepter les conditions humiliantes posées par l’UE. Conclusion : l’alternative au néolibéralisme passe par la rupture avec le cadre européen, et donc – comment pourrait-il en être autrement ? – par la sortie de la Grèce de l’euro. Car toute mesure d’autodéfense élémentaire que le gouvernement Syriza est amené à prendre pour faire face à l’agression permanente dont il fait l’objet de la part de la BCE et de l’UE, telle que le défaut de paiement sur la dette et la mise sous contrôle public de son système bancaire, le place en dehors du cadre de l’euro. Cette rupture ne sera bien sûr pas la panacée. Il n’y a pas de bonne solution pour la Grèce, seulement une solution moins mauvaise. Mais la rupture avec l’UE porte en elle la possibilité d’une renaissance pour ce peuple héroïque, soumis au cours des dernières années à une torture austéritaire sans précédent.

La séquence écoulée aura permis de mettre en lumière un autre fait : la faiblesse du soutien à Syriza sur le continent européen. D’abord, de la part des autres gouvernements du Sud de l’Europe. On se souvient que le premier voyage effectué par Tsípras à l’étranger, début février, l’avait amené à Paris. Mais Hollande n’a rien fait pour lui venir en aide. Il faudra s’en rappeler lorsque sera venue l’heure de faire le bilan de ce calamiteux quinquennat, quand les appels à l’«union de la gauche» venus de la rue de Solférino se feront insistants.

Le plus tragique est que si Tsípras n’a pas obtenu de soutien du gouvernement français, il n’en a pas trouvé non plus dans le mouvement social et syndical. En France, la plus importante manifestation de soutien à la Grèce, mi-février, a réuni tout au plus 5 000 personnes. Les confédérations syndicales en étaient presque absentes. C’est une véritable honte. Cette absence de soutien à Syriza aura démontré l’affaiblissement de la conscience internationaliste sur le continent, particulièrement au sein du mouvement ouvrier français. L’internationalisme ne consiste pas à soutenir la «cause de l’autre» par altruisme ou devoir moral. Cela consiste à comprendre que les intérêts des classes populaires française et grecque sont liés, notamment parce que leurs adversaires sont les mêmes. Comment imaginer que la mise en œuvre de politiques alternatives au néolibéralisme en Grèce serait sans effets en France ? Les rapports de force sociaux et politiques s’en trouveraient bouleversés ! Ces politiques offriraient, au mouvement syndical français, un puissant levier pour sortir de sa léthargie actuelle, de son incapacité à organiser la résistance aux politiques du gouvernement Valls. Ce que le mouvement ouvrier ne saisit pas, les classes dominantes européennes l’ont très clairement à l’esprit. Leurs efforts, BCE en tête, sont tendus vers un seul but : humilier le gouvernement Syriza, le contraindre à renier son mandat populaire. Pas question de laisser un accident électoral briser le monopole de l’extrême centre. Ce n’est rien de moins que le There Is No Alternative de Margaret Thatcher qu’il s’agit de sauver.

Au cours du mois d’avril, les échéances de remboursement de la dette grecque vont se succéder. La perspective d’une sortie – plus ou moins ordonnée – de l’euro se fera de plus en plus précise. Le mouvement syndical français compte parmi les principaux acteurs du drame qui va se dérouler à partir de là sur le continent. Autant que le gouvernement allemand, la BCE, ou les «hommes en noir» du FMI. Les mobilisations qu’il pourrait déclencher en solidarité avec le peuple grec pourraient changer la donne stratégique, y compris en France.

A cette occasion, l’hostilité des classes populaires au système en place trouverait un autre débouché que le vote Front national. Elle redeviendrait internationaliste, c’est-à-dire capable de trouver dans la résistance d’un autre peuple une cause qui est intégralement la sienne.

150304 La Grèce : l’Europe, les Européens

Extrait de l’article de Paul Oriol sur Médiapart

Le gouvernement grec d’Alexis Tsipras, à peine formé, a trouvé en face de lui ceux qui, avant les élections, avaient pris position contre Syriza, quelquefois même en se déplaçant à Athènes pour soutenir ses adversaires. Et maintenir en place socialistes du Pasok et conservateurs de Nea Dimokratia qui, au pouvoir alternativement de 1974 à 2012, avaient mis le pays en faillite avec leur complicité. Depuis l’éclatement de la crise, les uns et les autres s’entendaient pour en faire supporter les conséquences aux plus défavorisés.

Quel crime a commis le peuple grec pour être sanctionné ?

Les négociateurs européens sont soutenus, avant tout début de discussion, par le président de la BCE qui a fermé le robinet, le FMI, le président de la CE, les pays nordiques alignés sur l’Allemagne, les gouvernements du sud, en difficulté, Portugal et Espagne, qui, ayant imposé la politique de la troïka à leur peuple, se sentiraient désavoués par une victoire même partielle du gouvernement grec.

Le gouvernement Tsipras ne pourra imposer, au niveau européen, tout le programme de Syriza. Mais un premier compromis a été passé qui donne quelques mois de répit pour avancer au delà de l’ultimatum européen initial.

La politique de l’UE sous la conduite de l’équipe Merkel suscite une opposition de plus en plus forte dans la plupart des États membres : opposition d’une droite nationaliste qui prône la sortie de l’euro et même l’éclatement de l’UE : FN qui monte en France, United Kindom Independance Party qui menace Cameron au Royaume-Uni, Alternativ für Deutschland qui inquiète le parti de Angela Merkel, et opposition d’une gauche « antiaustéritaire » mais encore proeuropéenne (Syriza, Podemos…). Choisir la rupture avec le gouvernement grec serait, pour l’UE, choisir la disparition de l’euro et de l’UE tels qu’ils existent aujourd’hui. C’est un choix probablement envisagé par certains au sein de l’UE et de l’Eurogroupe mais encore non assumé.

Aujourd’hui, le peuple grec a besoin d’un tout autre soutien.

Les 3 mois qui viennent vont être décisifs pour le peuple grec mais aussi pour les peuples de l’UE. Peuples, syndicats, partis vont-ils se contenter d’observer le spectacle, de compter les points, de critiquer tel ou tel renoncement ?

N’y a-t-il pas mieux à faire pour aider « Syriza » aujourd’hui et « Podemos » demain ?

Y aura-t-il une mobilisation européenne des peuples suffisante pour entrainer une réorientation de la politique européenne ?

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