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Film de Yannis Youlountas 2013 : Ne vivons plus comme des esclaves

Résumé du film :

Venu des catacombes grecques de l’Europe, un murmure traverse le continent dévasté : « Ne vivons plus comme des esclaves » (prononcer « Na mi zisoumé san douli » en grec). Sur les murs des villes et sur les rochers des campagnes, sur les panneaux publicitaires vides ou détournés, dans les journaux alternatifs et sur les radios rebelles, dans les lieux d’occupation et d’autogestion qui se multiplient, tel est le slogan que la résistance grecque diffuse, jour après jour, et nous invite à reprendre en chœur sur les mélodies de ce film à ses côtés. Un grand bol d’air frais, d’enthousiasme et d’utopies en marche, venu de la mer Égée.

http://nevivonspluscommedesesclaves.net/spip.php?rubrique16

La Troïka

La Troïka

Définition : A l’origine le terme de troïka est un mot russe qui signifie un rassemblement de trois choses ce peut être des chevaux mais aussi des danses, etc..

Aujourd’hui ce terme est utilisé pour désigner l’intervention de la Banque centrale européenne ( BCE), la commission européenne (CE), le Fond Monétaire International (FMI) pour superviser les plans de sauvetage de certains pays d’Europe.

Depuis quand : Le terme de la troïka est apparu dans le prolongement de la crise de 2008 lorsque certains pays d’Europe se sont trouvés en difficultés financières et ont dû demander de l’aide Grèce, Irlande, Portugal, Chypre.

Sont-ils élus démocratiquement ?

Non ce sont des hauts fonctionnaires technocrates désignés par chacune des trois institutions, non élus et non redevables devant un gouvernement.

De quel plan a bénéficié la Grèce ?

L’aide accordée à la Grèce s’élève à 380 milliards d’€ sous forme de prêts, aide directe au pays, annulation d’une partie de la dette.

La Grèce est-elle autonome pour utiliser librement les fonds ?

Non les fonds ne sont versés qu’en échange de mesures d’austérité (appelées « réformes structurelles »).

Les méthodes contestables de la Troïka : ils arrivent dans le pays, et imposent aux ministres les mesures à prendre .

Témoignage de Louka Kasteli Ministre du travail jusqu’en 2011

Son prédécesseur devait réformer les conventions collectives et accroitre la flexibilité du marché de l’emploi.

Elle a reçu des courriels lui disant  » Mme la ministre ce texte n’est pas acceptable » les éléments clés sont absents et nos propositions ignorées « .

« Ils effaçaient le texte et en mettaient un à la place . A chaque projet cela revenait avec une version différente ».

Témoignage d’Antonis Manitakis Ministre de la réforme de l’administration jusqu’en 2013

A propos d’un coup de fil qu’il y a reçu du directeur du FMI Paul Tousseyn  » il y a eu du chantage, on a humilié mon pays »  » on ne respectait pas ma fonction de ministre d’un État souverain » .

Quel type de mesures imposait la Troïka ?

– La reprivatisation des banques Grecques :

En 2012 l’Eurogroupe a contraint les créanciers de l’État grec (c’est à dire les banques et investisseurs) à le soulager de 108 milliards d’€ mais comme on a attendu 2 ans pour le faire ce sont les banques grecques qui ont été le plus touchées. Les grecs ont dû s’endetter de 50 Mds supplémentaires pour sauver leurs banques du naufrage. Dés lors les banques se trouvaient nationalisées mais la troïka a obligé la Grèce à les privatiser au plus vite et à n’importe quel prix.

Sur 40 Md d’€ la Grèce n’en a récupéré que 25.

ex : des fonds d’investissement américains ont acheté des actions de banques grecques  à prix sacrifiés et ont fait d’énormes profits (le fonds spéculatif américain de John Paulson a réalisé 6 % de bénéfice au 1er trimestre 2014).

– la baisse du SMIC

Témoignage de Savvas Robolis, Economiste en chefs des syndicats grecs.

« La troïka et le 1er ministre Loukas Papademos trouvaient que le smic était trop élevé (smic à 781 €) proposition baisse à 586 € mais ni syndicats ni employeurs de cet avis

tous les partenaires sociaux avaient signé un mémorandum adressé au gouvernement en fevr 2012 et à tous les partis politiques pour refuser la baisse

Le Smic a été réduit mais par décret gouvernemental sans passer par le parlement

Or le traité dit que la commission européenne n’a pas compétence en matière de salaire, de conventions, c’est une violation des règles du traité.

– la mise en vente de biens publics

L’ancien aéroport d’Athènes, site 3X la taille de la principauté de Monaco, 4km de côte et de plage, terrain à bâtir, estimé à 1,24 Md d’€, la société chargée de la vente, à la demande de la troïka, a fait en sorte qu’il ne reste qu’un seul acheteur Spiro Latsis qui l’obtient pour moins de la moitié de sa valeur.

– le plafonnement des dépenses de santé à 6% du PIB : à l’échelle européenne 8% en Allemagne 10% avec la suppression de 2500 postes de médecins publics ( sur 5 000), 40% des hôpitaux fermés.

– licenciement de 585 femme de ménages du ministère de finances ce qui a enrichi les agences d’intérimaires privées

Pour toute ces interventions la Troïka n’a pas d’égard sur les conséquences en terme humanitaire.

Est ce que la politique d’austérité a été efficace ? :

Non car lorsqu’on baisse les salaires, prestations etc…cela provoque une baisse du pouvoir d’achat et à terme une baisse des recettes pour l’État. C’est ce que les économistes appellent

 » le paradoxe de l’épargne ».

Dans l’économie nationale les dépenses des uns sont les recettes des autres.

achats des ménages = recettes des entreprises

salaires des entreprises = recettes des ménages

les impôts des entreprises et des ménages sont les recettes de l’État et inversement

Toutes les dépenses de l’État sont des recettes pour les entreprises et les ménages.

En conséquence tout le monde ne peut pas économiser en même temps car économiser c’est encaisser plus d’argent qu’on en dépense, ce n’est possible que si d’autres dépensent plus qu’ils ne reçoivent et sans dette donc si tout le monde veut encaisser plus d’argent qu’il en dépense et que plus personne ne veut s’endetter, les revenus de tous baissent et l’économie s’effondre .

Est ce que d’autres pays subissent la troïka ?

Oui Chypre, le Portugal, Irlande toux ceux qui ont besoin d’aides financières ont reçu des directives d’austérité.

Au Portugal : Témoignage de Franscisco Lucia : Économiste université Lisbonne remise en cause des conventions collectives il n’y a plus le caractère obligatoire, ( 50 % des salariés relevaient d’une convention collective aujourd’hui moins de 6% le reste en contrat individuel rend vulnérable) assouplissement des règles de licenciement,

A Chypre Témoignage de Nicholas Padapopoulos : Député Président de la commission des finances

La troïka a imposé la vente des filiales grecque à la Grèce. Elles valaient 4 Mds d’€ mais la vente s’est faite pour 500 millions et la banque du Pirée a gagné 3.5 Md d’euros

« C’est le plus gros scandale de la zone euro, Chypre a été victime d’un pillage éhonté au niveau de l’État ».

Est ce que la France subit la Troïka ?

Pour le moment la France ne demande pas d’aide financière cependant elle devance les réformes que lui demanderait la troïka si elle avait besoin d’aide. Ainsi la France met en place des politiques d’austérité qu’elle appelle « rigueur ».

Est ce que la troïka agit toujours dans l’intérêt du pays ? Non il y a eu des attitudes incompréhensibles ainsi :

– La liste Lagarde : Témoignage de Zoe Constantopoulo, députée Syriza et Présidente du parlement depuis fev 2015 :

 » la liste Lagarde est arrivée en sep 2010 , elle contient 2062 noms et en janvier 2014 seulement 6 personnes étaient contrôlées ( politiques, parents de politiques)

Le représentant du FMI détaché auprès du ministère grec a dissuadé les fonctionnaires du fisc d’étudier ces cas et la liste.

– la vente de l’aéroport d’Athènes

– la vente des banques

Est ce que la Troïka continue à intervenir en Grèce ?

Oui les grecs appellent les représentants de la troïka « les institutions » mais la différence est que maintenant les fonctionnaires participent à des rencontres avec les Grecs et doivent négocier et non plus imposer sans discussion.

Pour mieux comprendre la troïka : un film

Le journaliste économique allemand Harald Schumann (auteur de Quand l’Europe sauve ses banques, qui paye ? diffusé par ARTE en 2013) s’est rendu en Irlande, en Grèce, au Portugal, à Chypre, à Bruxelles et aux États-Unis.

Au cours de ce passionnant travail d’investigation, il a interrogé des ministres, des économistes, des avocats, des banquiers, des victimes de la crise, ainsi que le Prix Nobel d’économie 2008, Paul Krugman, qui explique pourquoi cette politique de restriction ne fonctionne pas.

https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=nYGOWUrHcI0

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