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Voyage en Grèce : à Thessalonique, on travaille sans patron

De    Pierre-Louis  6 juillet 2022

C’est l’été, le début des grandes vacances. Alors cette semaine dans l’Actu des Luttes, on s’envole pour la Grèce. Direction Thessalonique au nord-est du pays. La-bas, on plonge au cœur d’une autre manière de travailler. Rencontre avec ces grec·ques qui choisissent de s’organiser et de lutter pour réaliser un vieux rêve du monde ouvrier : l’autogestion. Le salariat sans le patronat c’est possible, ils et elles le font. Et pour vous le raconter, on vous emmène avec nous au bord de la mer Égée.

C’est le début du printemps, le temps idéal pour un freddo-espresso, dont raffole les grec·ques. Nous arrivons au café Mr Jones aux alentours de 11h15. Mr Jones est une coopérative. C’est un café, tout ce qu’il existe de plus classique. A une exception près : tous·tes les salarié·es perçoivent le même salaire et se répartissent équitablement le temps de travail. Bref, le salariat mais sans patron. Thassos, avec qui j’ai discuté de mon projet d’article la veille, me salue, souriant. Alex, son compagnon de travail va répondre à mes questions. Une clope, une caisse à transporter, un verre brisé et nous nous installons en terrasse sur un air de jazz.

Le café Mr Jones à Thessalonique en Grèce. Dessin : Sophie Imren

« C’est le meilleur travail que j’ai jamais eu »

Alex, barman, a déjà soufflé sa 42ème bougie. Cela fait maintenant plusieurs années qu’il travaille ici et ça lui plaît bien. « Je pense que c’est une manière naturelle pour les gens de travailler ». Hormis financièrement, pour lui, rien avoir avec le salariat d’avant. « La manière dont on se sent et dont on travaille est tellement meilleure. On n’a pas un gérant qui nous dit quoi faire, on tient réellement à l’endroit et on est de très bons ami·es, on a lié nos vies ensemble. »

Le même son de cloche retentit, à quelques rues de là, au café-librairie État ingouvernable. « C’est le meilleur travail que j’ai jamais eu. Les conditions de travail sont incomparables. Juste le fait que maintenant je puisse m’asseoir, te parler et que ça soit parfaitement ok, que je n’ai aucun compte à rendre à quiconque, c’est quelque chose que je n’ai jamais vécu avant, » nous confie Christos, libraire. Attablé avec nous autour d’un café, Christos enchaîne les aller-retours avec les clients pour nous répondre.

S’il n’a jamais été aussi épanoui au travail, son quotidien n’est pas pour autant de tout repos. « Je dois dire que j’ai donné beaucoup plus de temps et d’efforts ici que dans n’importe quel job. » A l’ouverture de la librairie, après la crise, l’équipe a travaillé plus que jamais pour maintenir le bateau à flot. « On a définitivement travaillé dur dans les premières années, nos salaires étaient très bas, on avait beaucoup de difficultés. Beaucoup d’entre nous avaient -et ont toujours- un deuxième job. »

La librairie autogérée « État ingouvernable » à Thessalonique en Grèce. Dessin : Sophie Imren

« Dans le collectif, on a le socialisme »

Certes Christos ne vit pas dans un rêve mais « au moins dans le collectif, on a le socialisme » nous dit-il. Si l’entreprise collective est une libération pour elles et eux, « tu peux pas avoir le socialisme seulement dans une bulle. On a tous les problèmes que le capitalisme peut apporter aux gens« , concède le libraire, lucide sur le chemin restant encore à parcourir. Pour lui, leur démarche peut être un exemple de « comment gérer une librairie sans patron« , rien de plus.

Ce modèle ne peut pas être une réponse globale au système capitaliste. En effet, si ils et elles éditent des livres, en vendent, et se paient, ce n’est pas suffisant. Pourtant, une autre forme de coopérative semble plus prometteuse à ses yeux : « le coopératisme après la reprise des moyens de productions, c’est autre chose. Comme l’usine Viome, où le syndicat a repris l’usine, changé puis redémarré la production, et où ils en vivent. C’est genre 100 fois plus important pour le mouvement social que des petites coopératives qu’on doit créer pour survivre. »

Sur ses conseils, nous grimpons dans le bus 2K, direction la périphérie de la ville. Notre destination : Viome, la fameuse usine autogérée par ses ouvrier·res. Nous sonnons au portail. La porte métallique s’ouvre grinçante de toute sa ferraille. Yanis, nouvellement arrivé dans la coopérative nous accueille. Il nous conduit dans une petite salle de réunion faisant office de salle de repos. Dès notre arrivée, café et tsípouro nous sont offerts en guise de bienvenue.

Makis, ouvrier et pilier de la lutte accepte de répondre à nos questions. Lui aussi l’atteste, depuis que le parton est parti, tout a changé pour le mieux. Le point central de sa réflexion c’est sans aucun doute ce qu’il nomme le « contrôle ouvrier ». « A l’époque on n’avait pas notre mot à dire sur le produit. On n’avait pas la main sur ce qu’on produisait. On nous disait seulement, vous lancerez ça. Point final. Et on devait obéir. Aujourd’hui notre job commence dès qu’arrive la commande et on s’y met tous. Ou alors on crée un nouveau produit et on discute tous ensemble de comment on va le développer et le produire et on va jusqu’au bout du processus de création. C’est un processus complètement différent« .

Chez Viome, les « sujets de la révolution » s’organisent

Lorsque l’usine est reprise, l’assemblée des salarié·es décide changer la production, conscients du rôle qu’ils et elles avaient à jouer en temps que producteurs et productrices. « Nous nos produits, nous nous battons toujours pour qu’ils répondent à ces deux impératifs. Nos produits, sont tous vegan et bio-dispersibles à 100 %. »

La lutte des travailleurs et travailleuses de Viome inspire au-delà des frontières : « En 2016 comme je vous disais, on a organisé ici un congrès sur l’économie mondiale. Il a rassemblé des gens de tous les pays. Il y avait des jeunes allemands, qui en découvrant le modèle que nous proposons, s’en sont inspirés pour lancer un magasin de distribution. C’était quatre ou cinq groupes séparés, et c’est ça le meilleur, ils ont fusionné en un ici. Des anarchistes, des gens d’autres tendances de gauche, qui se sont rencontré·es ici. Et ils ont lancé un magasin de distribution de produits à Berlin. Eux par exemple se sont inspirés d’une proposition que nous avions fait ici au nom de Viome pendant le congrès, » nous révèle l’ouvrier.

Interview avec Makis, salarié de l’usine autogérée Viome près de Thessalonique en Grèce. Dessin : Sophie Imren

La lutte, pourtant, continue. Pour Makis, le lien avec les salarié·es du monde entier est primordial. « Les sujets d’une révolution, ce sont d’abord les salarié·es eux-mêmes. C’est ce pour quoi nous nous battons. Récemment, nous avons rédigé une lettre ouverte à destination de tout les salariés d’Europe. Elle parle de comment changer les mentalités sur le type de produits qu’ils utilisent et sur l’esprit dans lequel ils ont été produits« .

Merci à Drenia pour la traduction en direct à Viome, et à Lydia Papandreou pour la traduction à Paris. Voix de traduction : Martin Bodrero, Antoine Laurent-Atthalin et Marie Rabin.

Un épisode de l’Actu des Luttes réalisé et présenté par Pierre-Louis Colin. Coordination éditoriale : Martin Bodrero.  Dessin de Une : Sophie Imren. Identité sonore Actu des Luttes : Etienne Gratianette (musique/création) et Elin Casse, Antoine Atthalin, Romane Salahun (voix)

source : radioparleur.net/2022/07/06/voyage-en-grece-viome-thessalonique-autogestion/

La CEDH condamne la Grèce

La CEDH condamne la Grèce après le naufrage d’un bateau de migrants en 2014

La Grèce a été condamnée jeudi 7 juillet par la Cour européenne des droits de l’Homme pour le naufrage en 2014 en mer Égée d’une embarcation transportant une trentaine de migrants, dont 11 avaient perdu la vie.

Les autorités grecques « n’ont pas mené une enquête approfondie et effective permettant de faire la lumière sur les circonstances du naufrage », a souligné dans un communiqué la juridiction.

Selon la Cour, ces autorités n’ont pas non plus « fait tout ce que l’on pourrait raisonnablement attendre d’elles pour offrir aux requérants et à leurs proches le niveau de protection requis par l’article 2 de la Convention » européenne des droits de l’Homme, qui protège « le droit à la vie ».

En conséquence, la CEDH a alloué un total de 330 000 euros aux 16 requérants – treize Afghans, deux Syriens et un Palestinien, tous rescapés de ce naufrage.

« Absence d’une enquête approfondie et effective »

Le drame remonte au 20 janvier 2014. Ce jour-là, un bateau de pêche transportant 27 migrants avait chaviré au large de l’île de Pharmakonisi, près des côtes occidentales turques.

Les versions qui expliquent ce naufrage diffèrent. Selon les requérants, un « navire des garde-côtes aurait navigué à une très grande vitesse pour refouler les réfugiés vers les côtes turques, ce qui aurait provoqué le chavirage du bateau », explique la Cour. Les autorités grecques soutiennent en revanche que « l’embarcation était remorquée vers l’île de Pharmakonisi pour secourir les réfugiés et le chavirement du bateau a eu lieu en raison de la panique de ses passagers » et de leurs « mouvements brusques ».

Qui des deux dit vrai ? Impossible à savoir, estime la Cour. En raison de « l’absence d’une enquête approfondie et effective », la juridiction considère en effet qu’elle ne peut pas se prononcer sur plusieurs détails spécifiques de l’opération de sauvetage.

« De sérieuses questions quant à la manière dont l’opération a été conduite »

« Des défaillances dans la procédure » de sauvetage ont par ailleurs été relevées. « Les garde-côtes [grecs] n’ont à aucun moment considéré la possibilité de demander d’aide supplémentaire ou les autorités compétentes n’ont pas été informées d’envoyer sur place un bateau » adapté à « une opération de sauvetage », poursuit la CEDH. Celle-ci pose « de sérieuses questions (…) quant à la manière dont l’opération a été conduite et organisée ».

Outre la violation de l’article 2, elle a constaté celle de l’article 13 – relatif à l’interdiction des traitements inhumains ou dégradants – car 12 requérants, une fois ramenés sur la terre ferme, ont fait l’objet de fouilles corporelles injustifiées.

Les forces grecques sont régulièrement accusées, par des migrants comme par des organisations de défense des droits humains, de refoulements illégaux à sa frontière. L’ONG Aegean boat report a recensé 629 cas de « pushbacks » en mer Égée en 2021. Plusieurs témoignages qu’elle a recueillis font état de migrants jetés à l’eau par les autorités grecques, certains « menottés avec des bandes de plastique ». InfoMigrants reçoit régulièrement des témoignages, notamment de migrants, qui vont dans ce sens. De son côté, Athènes dément systématiquement.

source : www.infomigrants.net/fr/post/41775/la-cedh-condamne-la-grece-apres-le-naufrage-dun-bateau-de-migrants-en-2014

Quand l’État se venge d’un prisonnier

Grève de la faim de Yannis Michaelidis : Quand l’Etat se venge d’un prisonnier

The press project

Depuis 39 jours, au moment d’écrire ces lignes, le prisonnier Yiannis Michailidis est en grève de la faim, réclamant son droit à la libération conditionnelle, après avoir déjà purgé la partie légalement requise de sa peine en prison pendant six mois. Cependant, sa demande n’est pas acceptée, car il est jugé qu’il reste « dangereux » en cas de sortie de prison. L’avocat de G.Michailidis, Giorgos Kakarnias, a parlé au TPP de tous les points de l’affaire, présentant le portrait complet d’un prisonnier, un anarchiste, qui a le droit de se sentir à plusieurs reprises « ciblé », avec le traitement qui lui est réservé. par les autorités.

de Thanos Kamilalis et Konstantinos Poulis

En décembre 2021, le prisonnier anarchiste Yiannis Michailidis a purgé la durée légale de sa peine (8,5 ans pour une peine de 20 ans) avant de pouvoir demander sa libération conditionnelle. Cependant, en février 2022, le Conseil correctionnel d’Amfissa décide qu' »il ne remplit pas les conditions essentielles car il existe un risque de commettre de nouvelles infractions ».

Comme l’a expliqué l’avocat de Yiannis Michaelidis, Giorgos Kakarnias à TPP, « Michailidis, comme tous les prisonniers, doit purger une certaine période de prison, jusqu’à ce qu’il demande une libération conditionnelle. Qu’est-ce que ça veut dire; Cela signifie que les détenus continuent à purger leur peine en état de liberté. Cela se fait en imposant certaines conditions. Michaelidis a attrapé le délai spécifique à partir de décembre 2021. Il a soumis son premier appel, qui a été rejeté. Après deux mois, il a postulé à nouveau, il a de nouveau été rejeté. Il est allé au Conseil le 12 mai, il a témoigné de son point de vue, ses témoins ont témoigné, nous avons présenté tous les documents qui prouvent le fait que Michailidis n’est pas un danger pour la société et devrait être libéré. À partir du 12 mai, une période d’environ 30 jours s’est écoulée jusqu’à la sortie de la lettre de rejet,

Depuis le 23 mai, Yiannis Michaelidis est en grève de la faim et ces jours-ci il est hospitalisé, dans un état très critique. Selon la lettre publique de sa compagne, Dimitras Valavani, « il a atteint 57,5 ​​kg (s.s. de 73) et a perdu plus de 21% de son poids corporel, ce qui met sa vie en danger. Selon les derniers tests de G. Michaelidis, ses organes – en particulier le cœur – sont confrontés à de graves problèmes avec le foie présentant de sérieuses possibilités de dommages permanents, alors qu’en même temps il y a la crainte d’une éventuelle hémorragie interne ».

« Mercredi était la dernière mise à jour que j’ai eue sur son état, quand je l’ai vu de près. Dans l’état dans lequel il se trouve, ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’il ne développe une défaillance multiviscérale ou quelque chose d’autre qui puisse entraîner des dommages permanents ou des développements encore pires. Il complète 39 jours de grève de la faim, vous comprenez ce que cela signifie pour le corps humain », a souligné G. Kakarnias.

Pour le cas de G.Michailidis, des organisations de la gauche extraparlementaire ont publié des déclarations de soutien, des mobilisations continues de l’espace anarchiste s’organisent, tandis que le MeRA25 a soumis une question parlementaire au ministre de la Justice

Licences éducatives, poursuites insensées et évasion de 2019 – « Si un prisonnier ne peut pas voir la lumière du tunnel, il perd espoir »

La principale raison sur laquelle les décisions de rejet de la demande de Michaelidis sont fondées est le fait qu’en 2019, il s’était évadé de prison, commettant par la suite un vol qualifié. Bien que cette information soit facilement accessible, avec une simple recherche de son nom, ce fait ne donne pas une image complète. Le détenu était en congé-éducation depuis longtemps. Jusqu’en 2019, il était sorti de prison presque tous les jours sans causer de problèmes. Pourtant, un texte qu’il a cosigné, avec 25 autres prisonniers, en solidarité avec les protestations des prisonniers de Korydallos, a été qualifié de complicité.

Le texte a été rédigé 4 jours après le déclenchement des manifestations. Malgré cela, Michaelidis a été poursuivi, ce qui a signifié la fin de son congé-éducation et l’a ramené en prison fermée, depuis les prisons rurales de Tirynthe où il se trouvait. Michaelidis a choisi de s’échapper, a été arrêté et a également purgé sa peine.

Comme l’explique son avocat :

« Le fait sur lequel repose le rejet de sa demande est que Michaelidis s’est évadé de prison en 2019. C’est vrai et il a justifié sa décision. Et il avait également commis des crimes pendant cette période. Cependant, il a également purgé sa peine pour ces infractions. Autrement dit, pour ceux pour lesquels il continue d’être puni, il a déjà été condamné et a déjà été puni.

Mais le Conseil doit également examiner ce que Michaelidis a fait exactement pendant qu’il était en prison. Car jusqu’en 2019, il prenait des congés-éducation tous les jours. Il sortait tous les jours, du lundi au vendredi. Que s’est-il passé et soudain cet homme, qui arrive une marche avant la porte de sortie, en 2019, décide de s’enfuir ? C’est devenu un événement. Des poursuites pénales ont été engagées contre Michaelidis et 25 autres personnes dans les prisons de Korydallos. C’est l’événement qui l’a poussé à partir. Je ne le cautionne pas, mais c’est arrivé. Il a été poursuivi parce que lui et les 25 autres prisonniers avaient écrit un texte d’opinion, considéré comme une complicité dans l’arrestation. Aider et encourager un crime. Une poursuite pénale qui reste pendante après tant d’années.

Avec cette poursuite pénale, les congés d’éducation ont été coupés, les congés réguliers ont été coupés et il fait face à un retour dans des prisons fermées, sans une journée de salaire avantageuse. Cette poursuite fait toujours l’objet d’une enquête et sous ce prétexte, Michaelidis ne peut pas obtenir de congés et ne peut pas obtenir de liberté conditionnelle

Il y a une manifestation dans les prisons de Korydallos, un jour pour un événement. Certains écrivent un texte de soutien quatre jours plus tard. Et ils sont poursuivis pour un événement qui s’est produit quatre jours avant le texte. Alors quand Michaelidis dit qu’il est ciblé, qu’il a obtenu des permis d’études, il n’a rien fait pour les perdre et ils l’ont coupé, eh bien, je pense qu’il a aussi raison »

Ensuite, Giorgos Kakarnias commente : « Il est important de ne pas oublier que si un prisonnier ne voit pas la lumière au tunnel, il perd espoir. Ce que chaque prisonnier attend, c’est cette lumière au tunnel. Faites-lui savoir qu’il passera quelques années en prison, mais alors la porte lui sera également ouverte. S’il perd cela, il perd tout espoir. Les choix faits dans un tel état de pression, un tel état de désespoir, sont très faciles à critiquer. Encore une fois, c’est un homme qui jusqu’en 2019 était tout le temps en congé d’études. Pour quelle autre raison ferait-il un tel choix ».

Une symbolique très lourde coexiste dans tout cela. Il y a quelques jours, le bureau du procureur d’appel de Lamia a décidé de libérer le meurtrier d’Alexandros Grigoropoulos, Epaminondas Korkoneas, de prison, reconnaissant le facteur atténuant de sa « vie honnête et légale » que les Areios Pagos n’ont pas reconnu.C’est un moment où, au moment où Michaelidis revendique sa liberté, cette décision a été prise pour Korkoneas, en contraste total avec ce qu’a dit Areios Pagos », commente G. Kakarnias.

« La même cour d’appel, peut-être les mêmes juges, sont également responsables de la libération de mon  compagnon Yiannis Michailidis. Après un procès rapide, un meurtrier impénitent est désormais libre, à un moment où la procédure de libération de Yannis avance lentement, à un moment où il est éligible à la libération depuis 6 mois, à un moment où il se détériore physiquement et mentalement dans une cellule d’hôpital ici et 37 jours. Si le même tribunal, la cour d’appel de Lamia, acquitte un meurtrier impénitent et renvoie en prison un homme honnête qui a le droit par la loi d’être libéré, alors la justice est nue devant nos yeux » a commenté sa compagne dans sa lettre.

[…]

« Comme si tout ce qui précède ne suffisait pas, je ne peux manquer de mentionner que des expressions de communication encore plus élémentaires telles que des lettres personnelles sont incluses dans un régime de censure par les gardes compétents car leur contenu est analysé en détail alors que la plupart du temps ils ne sont même pas livrés à mon compagnon. Mais nous sommes ici pour nous battre encore et encore pour l’évidence ».

Source en grec https://thepressproject.gr/apergia-peinas-gianni-michailidi-otan-i-politeia-ekdikeitai-enan-kratoumeno/

Licenciement des employés d’Hellenic Gold

Rage pour le licenciement continu des employés de la société Hellenic Gold
La réaction de la municipalité d’Aristote est provoquée par les licenciements continus d’employés de l’entreprise Ellinikos Chrysos, la communauté locale fixant comme condition inviolable à la poursuite de l’investissement minier l’augmentation des emplois.

Alexandros Michailidis / SOOC

En particulier, l’entreprise a commencé les licenciements en invoquant une réduction de son chiffre d’affaires et cela a provoqué la colère des employés et des acteurs locaux. « Il n’y a pas d’investissement avec des licenciements », a déclaré le maire Aristotelis Stelios Valianos, soulignant que c’est la croyance commune de la communauté locale.

« Pour la deuxième fois en quelques mois, après octobre 2021, je suis obligé de rappeler à tous les acteurs économiques et gouvernementaux que ce qui a été convenu entre l’État grec et Hellenic Gold ne prévoit pas une étape de licenciements avant la hausse promise des emplois. Combien plus de licenciements collectifs stratégiques d’une entreprise qui s’est engagée et est appelée à augmenter l’emploi local et non à augmenter le chômage local », a-t-il souligné et il a demandé au gouvernement de prendre position « contre ce comportement non conventionnel qui sape la crédibilité de ceux qui le manifestent et ceux qui l’acceptent ».

Stelios Valianos appelle à la « révocation immédiate des licenciements de citoyens de la municipalité d’Aristote, avertissant d’un durcissement de l’attitude de la municipalité, car » l’esprit de coexistence harmonieuse dans des conditions connues et l’objectif durable de paix sociale ne doivent pas être mal compris par personne comme une faiblesse. »

L’annonce de la municipalité souligne, entre autres, que les licenciements « créent raisonnablement un climat de doute et d’inquiétude quant à la possibilité générale et à l’intention de l’entreprise d’être cohérente avec ses obligations contractuelles envers l’État grec, mais aussi avec les engagements qu’elle s’est engagée envers la collectivité locale et la Commune d’Aristote, soit pour l’emploi, soit pour l’environnement » et que « ce climat n’est pas « entretenu » par des bourses d’études, qui sont suivies de licenciements de parents, ni par la promotion de l’avancement des travaux à Skouries ».

Source https://thepressproject.gr/orgi-politon-gia-tis-synecheis-apolyseis-ergazomenon-tis-etaireias-ellinikos-chrysos/

Pour la défense d’Exarchia

Journée internationale d’action pour la défense du quartier d’Exarchia – Athènes/ Manifestation sur la place d’Exarchia 25 juin 2022

Athènes. Grèce. La construction de la station de métro sur la place Exarchia et le réaménagement de Strefi Hill devraient commencer pendant les mois d’été, selon des informations parues dans les médias grand public, mais aussi selon des notifications de la municipalité d’Athènes aux commerces situés sur la place.

Publié à l’origine par Athènes Indymedia .

L’ultimatum du gouvernement est le coup de grâce porté au caractère du quartier historique d’Exarchia. La construction d’une station de métro sur la place, la transformation de l’école polytechnique en musée, la tentative d’éradication du monument d’Alexandros Grigoropoulos par la construction d’immeubles d’appartements de luxe rue Mesologgiou, la cession de la colline Strefi à des intérêts privés (qui comprend le cimentage des allées du parc, l’abattage d’arbres, la mise en place de caméras, de portails et de postes de sécurité pour contrôler l’entrée) font partie des plans d’ensemble pour l’embourgeoisement du quartier, la transformation du quartier en destination touristique, le développement de contrôle et répression.

Le déplacement des personnes les plus démunies est une conséquence de la gentrification, puisque trouver un logement est rendu impossible en raison de la hausse des loyers, de la généralisation d’airbnb et de l’assaut des sociétés d’investissement. Le processus de gentrification est la normalité pour l’État et le Capital, alors que c’est un processus violent de déracinement pour ceux qui sont liés à la région car ils sont obligés de la quitter.

Cette station de métro en particulier n’est clairement pas construite « pour le bénéfice des citoyens », comme s’efforcent de nous le convaincre les journalistes « indépendants ». Exarchia est desservie par un vaste réseau de transports en commun qui couvre tout le quartier, où que l’on se trouve. C’est provocateur pour ceux qui sont responsables de l’augmentation du coût de la vie de parler de « servir les citoyens ».

Les partis capitalistes qui, par leurs politiques néolibérales, sont responsables de la hausse des prix de l’électricité, des loyers, du carburant et de la nourriture. Pour l’appauvrissement et la misère de couches encore plus larges de la société qui sont exclues des biens de base.

Le métro sur la place détruira l’un des rares espaces publics du centre d’Athènes et la seule place du quartier, en abattant tous les arbres, en plaçant des escaliers mécaniques au centre de la place, des caissons de ventilation en béton, en construisant un terrain désertique où rien peut pousser sur la dalle de 1,5 cm de haut. Pendant les dix prochaines années, la place sera transformée en un vaste chantier clôturé par des tôles, des nuisances sonores et environnementales, avec la perspective de se transformer d’un lieu de rencontre, un lieu où la résistance est ancrée et socialisée, à un simple passage qui servira le flux sans entrave de la consommation et de la production.

C’est pourquoi le point crucial de la défense des quartiers à ce stade est l’opposition à la construction du métro.

Dans des conditions de crise capitaliste et de pandémie, l’État développe une stratégie unifiée de contre-insurrection préventive face au risque d’explosions sociales incontrôlées. C’est dans ce contexte que le projet de loi limitant les manifestations a été adopté et que la violence criminelle des forces répressives s’est intensifiée, qui a culminé il y a environ un an avec le passage à tabac brutal d’un manifestant dans le quartier de Nea Smyrni.

C’est dans ce même cadre que des expulsions de squats ont été ordonnées, que l’asile universitaire a été aboli et qu’une police universitaire a été mise en place, que le syndicalisme de base et les grèves ont été criminalisés, que des militants ont été arrêtés et persécutés. une riche histoire de résistance, un quartier qui est un symbole mondial des luttes contre le pouvoir, l’exploitation et l’oppression. L’État a évacué des squats de lutte, des refuges auto-organisés pour les réfugiés et les migrants, a noyé tout le quartier avec des produits chimiques, a placé des espaces politiques de lutte sous surveillance, a expulsé de force des centaines de réfugiés et de migrants, femmes, hommes et enfants, de la région et les a emprisonnés dans des camps de concentration.

Au fil du temps, cependant, cette zone a été tachée du sang de dizaines de combattants qui ont subi des passages à tabac, des tortures et des lynchages par les forces de répression, culminant avec les meurtres d’État des jeunes rebelles M. Kalteza devant l’Université polytechnique le 17/ 11/1985 et A. Grigoropoulos le 6/12/08 dans la rue Mesologiou.

Car ce qui est vraiment dangereux pour l’État, ce sont les valeurs et les visions de la solidarité de classe, de la résistance militante, de la spontanéité, de l’auto-organisation sociale, de l’antiracisme, de la coexistence et du respect de l’autre sans distinction de sexe ou d’origine, l’histoire des luttes et la rêve d’un monde d’égalité et de justice, désormais profondément enraciné dans une société où les patrons n’ont rien à promettre que la pauvreté, la répression et le fascisme. Et ce sont ces valeurs, les propositions et les luttes qu’elles génèrent que l’État veut déraciner d’Exarchia, du centre-ville et de tous les quartiers.

Le « développement » forcé du centre-ville et sa transformation en station touristique, un vaste chantier d’argent sale, que l’on appela la Grande Promenade. Le changement d’usage des bâtiments qui faisaient jusqu’à récemment partie de notre tissu social et sont aujourd’hui transformés en musées, la stérilisation des universités publiques, la destruction des espaces publics et la destruction des espaces verts, l’augmentation des loyers, la privatisation des Strefi Hill, la modification du caractère résidentiel des quartiers en zones commerciales, tout cela signifie notre dépossession des espaces où se développe la vie sociale. Tout cela signale l’intensification de l’attaque de classe par l’Etat, le Capital, les agences immobilières, les grands promoteurs et toutes sortes de riches propriétaires contre les pauvres et les exclus.

Dans ce contexte, il y a eu des tentatives depuis des années pour changer le caractère d’Exarchia, afin qu’il cesse de jouer le rôle important qu’il avait dans les luttes sociales et de classe plus larges et devienne un centre de divertissement alternatif, où même l’histoire des luttes devient lui-même un produit de consommation.

Mais peu importe à quel point l’État et le capital s’efforcent de faire en sorte qu’Exarchia cesse d’être un champ de processus politiques, sociaux et de classe et d’imposer la «normalité», ils trouveront face à eux des milliers de personnes qui la défendront. Ceux d’entre nous qui vivent, travaillent, agissent et traînent à Exarchia, qui ont ce quartier comme lieu de référence, et qui le défendent comme un quartier du monde « qui abrite de nombreux mondes » ; un quartier où les gens de tous genres, âges et origines peuvent cohabiter dans le respect. Où la solidarité de classe peut être une réalité vivante. Où la remise en cause de la brutalité étato-capitaliste peut prospérer et des formes d’auto-organisation sociale peuvent se développer. Où les « différents » et les « opprimés » peuvent trouver refuge. Où l’histoire de la lutte rencontre les luttes et les résistances d’aujourd’hui. Où le rêve d’un monde d’égalité et de justice peut continuer à prendre racine dans le centre-ville. Car la « normale » qu’ils veulent imposer, c’est la normalité de l’individualisme, du cannibalisme, de l’inégalité, du contrôle et de la surveillance.

Pour toutes ces raisons, nous appelons à une journée nationale et internationale d’actions pour défendre le quartier d’Exarchia

Nous vous invitons à organiser diverses actions de solidarité et de défense du quartier d’Exarchia. Cette lutte est une lutte pour la défense de chaque quartier, de chaque centre de résistance, de chaque lieu où naît la rébellion et où se développent l’auto-organisation sociale et la solidarité de classe contre la mafia de l’État et du Capital qui écrasent nos vies.

Coordination d’action pour la défense d’Exarchia

Journée internationale d’action pour la défense du quartier Exarchia – Athènes/ Manifestation sur la place Exarchia 25 juin 2022, 20h00 (20h00)

Source source : enoughisenough14.org/2022/06/14/international-day-of-action-in-defence-of-exarchia-neighborhood-athens-demonstration-on-exarchia-square-june-25-2022/#more-105631

Grèce : soutien aux mobilisations étudiantes !

Le 26 mai, un étudiant de Salonique, Yannis Doussakis, a failli être tué par une grenade tirée par un des nombreux CRS grecs, les MAT, ayant envahi la fac. Depuis cette date, un mot d’ordre des nombreuses manifs de protestation est très clair : « Elle n’est pas tombée par hasard, la grenade ».

En créant une police universitaire (OPPI) qui va entrer en fonctions, Mitsotakis et son gouvernement de droite extrême veulent terroriser la jeunesse universitaire. Ces derniers jours, de très nombreux étudiantEs ont été blessés ou arrêtés lors de fortes mobilisations.

Que les MAT matent la jeunesse rebelle !

En fait, depuis l’été 2019 où Mitsotakis junior, ex-étudiant d’une fac privée étatsunienne, est devenu Premier ministre, avec nomination au ministère de l’Éducation et des Cultes d’une ultra-libérale bigote, Niki Kerameos, les étudiantEs sont mobilisés, alors contre la suppression de l’asile universitaire. Mais bien avant cette date, la droite, avec l’aide de ses médias aux ordres, crachait sur l’université publique, antre selon ses propagandistes de la gauche et de la drogue (manquent le wokisme et l’islamogauchisme !). Les étudiantEs se préparaient à une résistance active contre une répression multiforme, avec carrément maintenant des flics filmant ou filant les étudiantEs, et des provocateurs rappelant des heures bien sombres…

La fac Aristote de Salonique est en pointe des mobilisations mais aussi des provocations : les flics n’ont pas hésité à faire entrer un véhicule canon à eau pour mieux réprimer… ce qui a permis aux étudiantEs d’organiser une belle conférence de presse devant l’engin ! Face à cette politique anti-jeunes au nom de la ligne « Loi et ordre », les protestations et manifs sont permanentes : manif de 5 000 étudiantEs et secteurs du mouvement ouvrier à Salonique le 27 mai ; dans plusieurs villes universitaires notamment le 2 juin, enseignantEs excédés criant aux MAT de disparaître pour pouvoir enseigner ; condamnation d’Amnesty International ; texte étudiant avec des centaines de signatures dénonçant la tentative de transformer l’université en « lieu socialement stérile livré aux prétoriens et aux intérêts des entreprises privées »

Et ce qui a giflé le gouvernement, c’est le résultat des élections universitaires, chaque département organisant des élections par listes de tendances, en fait fractions politiques, en l’absence d’un syndicalisme étudiant (ré)unifié : alors que depuis environ 40 ans, c’est la tendance de droite qui l’emportait, elle s’effondre à environ 27 %, la tendance PC (KKE) est en tête avec environ 34 %, la tendance gauche radicale atteignant pas loin de 20 %, et celle de Syriza obtenant 2,5 %…

Un projet d’université ultra-libéral 

Bien sûr, la répression constante a pour but d’imposer un projet que Kerameos vient de déposer : réduire drastiquement le nombre d’étudiantEs dans le public (20 000 empêchés d’accès en 2021, donc poussés pour certainEs vers des petites boîtes d’études privées…), faire conclure des accords pour des diplômes répondant aux stricts besoins des entreprises, avec sélection sociale accrue (passage à des bourses sur critères non plus sociaux mais « au mérite ») et menaces sur l’existence de petites facs dans les villes moyennes. Le second axe : modifier l’administration, en supprimant le fonctionnement collectif (le président d’université, au lieu d’être élu par des centaines de collègues, serait élu par un « conseil » de 11 membres, dont cinq extérieurs à la fac) et en cassant la vie démocratique étudiante, visant à éliminer les actuels regroupements politico-syndicaux… La fac du clientélisme, telle est la vision de la droite et de la ministre désormais appelée simplement « des Cultes » !

Dans cette situation, le mouvement va sûrement s’étendre, si le fonctionnement en AG arrive à se développer. Ce qui est clair : il aura besoin de toute la solidarité internationale !

Source https://lanticapitaliste.org/category/notre-presse/hebdo-lanticapitaliste-619-09062022

40 000 migrants empêchés d’entrer en Grèce

Près de 40 000 migrants empêchés d’entrer en Grèce depuis la frontière terrestre turque en 2022

Depuis le début de l’année, environ 40 000 migrants ont été stoppés par les autorités grecques, dans la région de l’Evros, à la frontière terrestre avec la Turquie. Athènes a augmenté ses contrôles tout en accusant son voisin turc de laisser passer les exilés en Union européenne. Les ONG dénoncent elles l’opacité de ces opérations dans une zone frontalière sous contrôle exclusif de l’armée et donc interdite aux civils.

Athènes a annoncé samedi 28 mai avoir empêché cette année quelque 40 000 migrants d’entrer en Grèce illégalement depuis la frontière terrestre d’Evros dans le nord-est du pays.

« Dans les quatre premiers mois de 2022, environ 40 000 migrants ont tenté d’entrer illégalement dans le pays », a déclaré le ministre de la Protection civile Takis Theodorikakos sur la chaîne de télévision Skai. « Ils ont pu en être empêchés par la police aux frontières ».

À l’inverse, ils ne sont « que » 960 exilés à avoir réussi cette traversée terrestre depuis le début de l’année, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Le nombre de tentatives avortées est particulièrement élevé en raison du niveau bas du fleuve Evros, qui marque la frontière naturelle entre la Grèce et la Turquie.

Les autorités grecques n’ont jamais caché leur mécontentement face à la Turquie voisine, qu’elles accusent de passivité – voire de complicité dans ces passages illégaux. Takis Theodorikakos a rappelé qu’Ankara n’était « autorisée, ni à tolérer le trafic de gens désespérés, ni à les aider » dans leurs tentatives de traversée.

Signe d’un renforcement des contrôles, Athènes a annoncé début mai l’embauche de 250 garde-frontières supplémentaires pour surveiller la région de l’Evros. On compte au total environ 1 000 militaires le long des 500 km de frontière fluviale.

Le phénomène n’est pas nouveau dans la région. Depuis de nombreuses années, les populations sur la route de l’exil traversent l’Evros. La crise migratoire de mars 2020 (quand Erdogan a ouvert les frontières vers la Grèce), pendant laquelle des dizaines de milliers de migrants sont arrivés en Grèce via le village frontalier de Kastanies, a accentué ces mobilités. Athènes a alors multiplié les dispositifs de contrôle dans la région de l’Evros, dont la construction d’un mur métallique de plus de 100 kilomètres de long et l’installation de caméras thermiques.

Des barbelés ont été installés vers Kastanies, un des points de passage de migrants en 2020. La zone, sous contrôle de l’armée, est interdite d’accès. Crédit : InfoMigrants

« Ce qu’il s’est passé à Evros en mars 2020 est désormais connu de tous. Il ne s’agissait pas d’une tentative spontanée de migrants et de réfugiés illégaux d’entrer sur le territoire grec, mais d’une opération organisée par les autorités turques, qui, en utilisant des immigrants illégaux, avaient la claire intention de violer massivement les frontières grecques », avait encore déclaré début mai le ministre de la Protection civile.

Selon la presse grecque, 143 472 personnes ont été empêchées d’entrer en Grèce entre le mois d’avril et le mois de novembre 2021, contre 98 798 personnes à la même période l’année dernière.

De leur côté, les ONG accusent les autorités grecques de « pushbacks » et d’avoir créé un no man’s land militaire où personne ne peut aider les rares migrants qui réussissent désormais à traverser. Densément boisée, la région de l’Evros, est en effet sous contrôle de l’armée, désertée par les habitants. Sans civils et sans humanitaires dans les parages, les drames ne sont pas rares.

>> À (re)lire : Turquie : 19 corps de migrants morts de froid découverts à la frontière grecque en deux jours

Beaucoup d’exilés meurent noyés dans le fleuve. « On ne retrouve pas tout de suite les victimes », confiait en 2021 le médecin légiste Pavlos Pavlidis travaillant à l’hôpital d’Alexandropoulis, non loin de la frontière. Et puis, l’identification des corps est parfois impossible. « L’eau abîme tout. Elle déforme les visages ». Sur l’ensemble de l’année 2021, 51 corps ont été retrouvés dans la zone et amenés à l’institut médico-légal d’Alexandropoulis.

 Les migrants se retrouvent piégés sur de petites îles au milieu du fleuve Evros sans secours ni de la Grèce ni de la Turquie.

Drame des migrants piégés entre les deux rives

Depuis plusieurs mois, un autre drame se joue aussi dans l’Evros : l’impossibilité pour les migrants de continuer leur route, piégés sur de minuscules îles entre les deux pays. En effet, repoussés par la Grèce et par la Turquie, des groupes d’exilés se retrouvent régulièrement coincés sur des îlots du fleuve, sans aide, ni accès à de l’eau potable ou à de la nourriture. Et ni Ankara, ni Athènes ne se pressent pour les secourir.

Les ONG dépendent des témoignages et des vidéos ou photos envoyés par les migrants eux-mêmes pour documenter ce qu’il s’y passe.

Ce type de situation a été médiatisé tout au long de l’année 2021. « Depuis 2020, craignant des représailles, les Grecs [qui refoulent les exilés] ne déposent plus toujours les migrants côté turc, ils ne s’approchent plus des rives voisines, ils laissent les exilés sur ces îles entre les deux pays », expliquait Natalie Gruber à InfoMigrants, fin 2021.

Selon une source du ministère des Migrations, depuis le début de l’année, le nombre de migrants arrivant en Grèce depuis la Turquie – via la mer ou via l’Evros – est près de 30% plus élevé que pour la même période de l’an dernier. Et plus de 3 000 demandeurs d’asile sont arrivés en Grèce cette année, dont 1 100 le mois dernier, selon la même source.

Source http://www.infomigrants.net/fr/post/40837/pres-de-40-000-migrants-empeches-dentrer-en-grece-depuis-la-frontiere-terrestre-turque-en-2022

Retour sur la commande groupée aux VioMe

Commande solidaire 2022 des produits VIOME

Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés de VIOME l’ont reprise en coopérative ouvrière. Depuis 9 ans ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante.

Nous les soutenons depuis 2016 en faisant une commande groupée annuelle de leurs produits. Après 2 ans d’interruption due à la pandémie, la commande 2022 a eu lieu ce printemps. Nous avons reçu 25 commandes de 225 produits pour un poids total de 328 kg et une somme de 1500 €.

Pour la fête du 9ème anniversaire de leur coopérative le 3 et 4 juin 2022, les VIOME ont demandé à tous leurs soutiens de faire un petit film. Il seront tous mis bout à bout et passeront en boucle pendant la fête. Dans cette vidéo nous avons illustré nos actions envers le peuple grec : projections de films militants, soutiens aux dispensaires autogérés, convois solidaires, et bien sûr nous leur avons exprimé notre solidarité et notre reconnaissance pour le combat qu’ils mènent.

Le Comité grenoblois Grèce-Austérité- Europe

La vidéo https://videos.globenet.org/w/f4MJpAeGtT9Vo7gEt7tXKg

 

Nouvelles restrictions d’accès aux soins pour les précaires

Les patients non assurés en Grèce ne peuvent obtenir des médicaments ou des tests que  sur ordonnance établie par les établissements publics. Exceptions

May 31, 2022

Les patients non assurés en Grèce ne pourront plus bénéficier de médicaments, de tests de laboratoire et de dépistages réguliers gratuitement ou contre un petit pourcentage de paiement de leur poche s’ils sont prescrits par des médecins privés. Cette décision entrera en vigueur le 1er juillet 2022.

Suite à une série de réactions, notamment de la part des associations de malades chroniques et de médecins, le ministère a dressé une liste d’exceptions.

Le ministère de la Santé a annoncé qu’à partir du 1er juillet, la prescription pour les personnes non assurées se fera uniquement par les médecins des structures de santé publique et non par les médecins privés comme c’était valable jusqu’à présent.

Selon la décision ministérielle, les catégories suivantes de citoyens non assurés (pour la plupart atteints de maladies chroniques) sont exclues des nouvelles mesures que le ministère de la santé applique pour supprimer les dépenses en faveur des plus vulnérables

a. Les jeunes non assurés jusqu’à 18 ans.

b. Les patients non assurés souffrant d’un handicap mental ou émotionnel, d’autisme, du syndrome de Down, de troubles bipolaires, de dépression avec symptômes psychotiques, d’infirmité motrice cérébrale ou de handicaps graves et multiples confirmés par les comités publics (KEPA) avec un pourcentage de 80 % et plus, quelle que soit l’affection.

c. Les patients non assurés atteints de maladies, figurant sur la liste B du n° ΔΥΓ3 (α) / οικ. 104747 / 26-10-2012 (Β ‘2883) décision conjointe des ministres de la Santé et du Travail et des Affaires sociales sur la modification et la reformulation de la décision ministérielle conjointe n°. Φ.42000 / οικ.2555 / 353 / 28-2-2012 ( Journal officiel 497 / Β / 2012) « Liste des maladies dont les médicaments sont administrés avec une participation réduite ou nulle de l’assuré », telle que modifiée par le n°. Φ.42000 / οικ. 12485/1481 / 6-6-2012 décision ministérielle conjointe (Journal officiel 1814 / Β / 2012) « , telle que modifiée et en vigueur de temps à autre, ainsi que les patients non assurés souffrant du syndrome d’immunodéficience (SIDA).

d. La prescription de tous les vaccins sans exception à tous les citoyens non assurés.

Dans les cas exclusivement énumérés ci-dessus, la prescription de médicaments, l’action thérapeutique et les examens de diagnostic seront effectués par tous les médecins certifiés dans le système de prescription électronique (EPS) qui servent dans les structures du système national de santé.

Pour les patients non assurés qui n’appartiennent pas aux catégories exclues mentionnées ci-dessus, la prescription via les formules obligatoirement prescrites électroniquement, si elle est faite par les médecins privés, et non dans les structures publiques, est faite avec une indication de participation du patient à 100%.

PS Ne vous étonnez pas si vous voyez de longues files d’attente devant les hôpitaux et centres de santé publics en sous-effectif, ce seront les assurés qui attendront un médecin pour prescrire des médicaments et des contrôles diagnostiques.

Les non-assurés peuvent être des chômeurs de longue durée, des indépendants, des personnes qui ont demandé une pension et attendent son approbation, des personnes handicapées qui ne peuvent pas travailler. Il en va de même pour ceux qui ont cotisé pendant de longues années à la sécurité sociale, mais qui ne sont plus sur le marché du travail pour quelque raison que ce soit.

Bienvenue dans mon monde néo-libéral grec.

Source www.keeptalkinggreece.com/2022/05/31/uninsured-patients-prescription-drugs-tests-public-facilities-exceptions/

Le convoi le plus long Épisode 9 à 11

Voici la suite du compte-rendu en photos du convoi solidaire en Grèce de janvier à mai 2022. Le convoi le plus long ! Un grand moment de solidarité internationale et de convergence de luttes contre l’adversité et la résignation.

Épisode 9 La cuisine solidaire de Chania et le réseau SODAA dans l’Attique

Comme il le fait dans d’autres domaines, comme la santé par exemple, le mouvement social est très actif en Grèce pour nourrir les nombreux précaires grecs et migrants. Il fait la démonstration que l’entraide dans l’autogestion et l’horizontalité, ça fonctionne !.

Lire la suite et voir les photos http://blogyy.net/2022/05/25/la-cuisine-solidaire-de-chania-et-le-reseau-sodaa-dans-lattique/

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Épisode 10 Un convoi solidaire, c’est aussi du bricolage et des travaux dans les lieux
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On n’a pas chômé durant 3 mois : rangement, menuiserie, peinture, plomberie, électricité, sécurité anti-incendie. Naissance d’un garage solidaire autogéré !
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Épisode 11 La cause des enfants
Il est impossible de terminer le compte-rendu du convoi sans un volet sur ce sujet. Pourquoi ? Parce que la société autoritaire et inégalitaire frappe aussi les enfants. Parce que la lutte des classes ne peut pas ignorer celle des enfants parmi les opprimés. Parce que l’école ne doit pas continuer à reproduire le système politique et social archaïque que nous désirons révolutionner. Parce que le monde ne changera pas sans ceux qui s’apprêtent à prendre le relais.
Lire la suite et voir les photos http://blogyy.net/2022/05/28/la-cause-des-enfants/
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Voir les épisodes précédents
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1- POURQUOI UN CONVOI DE JANVIER À MAI ? (préparation du convoi, anecdotes et voyage en quatre phases)
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2- AUX CÔTÉS DES RÉFUGIÉS, AU NOTARA 26 ET AILLEURS EN GRÈCE
Le squat Notara 26 à bout de bras ! Une maman et son bébé sans abri recueillis sous la neige ! L’arrivée d’enfants d’anarchistes ukrainiens ! L’accueil chaleureux des afghans près d’Héraklion !
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3- L’ART ET LES TATOUAGES EN SOUTIEN DES LUTTES
Une histoire insolite et formidable
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4- UN SOUTIEN MÉDICAL ET SANITAIRE COMPÉTENT
Des anciens professionnels de santé sont partis avec nous pour épauler les structures autogérées de santé. Des camarades frappés par des maladies graves reçoivent une aide complémentaire.
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5- LE CŒUR D’EXARCHEIA BAT ENCORE
Le K*Vox fête ses 10 ans, Rouvikonas résiste toujours et le quartier descend dans la rue contre la répression et la gentrification !
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6- DES ACTIONS UN PEU PARTOUT EN GRÈCE
Notre soutien concerne également des squats qui sont loin d’Athènes, des collectifs de Patras à Thessalonique, des ouvriers en lutte comme les dockers du Pirée en grève contre la firme Cosco, des victimes précaires d’un séisme en Crète, etc.
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7- DES LUTTES ENVIRONNEMENTALES À LA CROISÉE DES CHEMINS
La firme française Total renonce à ses forages pétroliers en Crète !!! La construction du nouvel aéroport de Kastelli est au point mort !! Un nouveau front de résistance vient de s’ouvrir, cette fois au sud de l’île depuis ce dimanche 15 mai, contre un immense projet hôtelier dans un site naturel magnifique…
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8-Des paysans crétois en lutte (contre des firmes françaises) fournissent en fruits, légumes et huile d’olive les lieux autogérés et solidaires des grandes villes pour les précaires grecs et migrants. Une grande serre autogérée dans la banlieue d’Athènes rejoint la lutte pour l’autonomie. Mais aussi : jardins partagés, création de composteurs, permaculture, extension des espaces de gratuité et d’horizontalité, prêt de vélos, mise en commun d’outillage…
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