Titre de l’auteur

Autem vel eum iriure dolor in hendrerit in vulputate velit esse molestie consequat, vel illum dolore eu feugiat nulla facilisis at vero eros et dolore feugait.

Author Archive by rédaction

Des nouvelles des Viome

Suite à la commande groupée du comité de Grenoble les Viome nous ont fait parvenir quelques nouvelles.

La traduction en français et plus bas la version d’origine en grec et en anglais

Bonjour de la part des employés-ées de la Coopérative VIOME, nous devons dire que nous sommes touchés par votre intérêt tant pour votre soutien réel que par le fait que vous vous penchez sur nous avec beaucoup de sentiments pour les difficultés que nous traversons.

Après tant d’années de lutte continue pour légaliser la production et créer un autre pôle et une autre méthode de production avec empathie pour les produits dont la société a besoin d’une manière de production conviviale et accessible à la famille populaire, bien sûr de la manière la plus écologique qu’une telle entreprise sociale pourrait produire.

Nous savons très bien que les matières premières des produits naturels et de soins sont des matières strictement naturelles, sans tests sur les animaux et sans graisses ou huiles animales issues d’une production non durable. Notre effort pour le zéro déchet dans les emballages.

Après douze années de fonctionnement continu, nous ne pouvons pas dire que nous avons réussi à mettre en pratique tout ce que nous avions envisagé lorsque nous avons commencé. La possibilité qu’un nombre respectable d’usines progressent où nous créerions ce pôle de production solidaire d’une économie d’échange toujours basée sur les besoins de la société.

La légalisation complète de l’usine avec contrôle ouvrier, et bien sûr les participants ayant des conditions de travail bien meilleures que les travailleurs des entreprises avec un patron, et de nouvelles personnes qui participeraient aux processus afin qu’il y ait une continuité lorsque le personnel existant vieillit.

Au contraire, les autorités ont réussi à nous couper l’électricité dans un premier temps, nous avons réussi à avoir notre propre électricité ! Pour que nous n’ayons aucune possibilité de légalisation même si une autorité plus amicale venait sur place, ils ont changé la zone en zone non industrielle. Grâce aux promesses des autorités politiques aux patrons, ils ont réussi à vendre l’usine et à nous limiter à la zone de production, perdant ainsi la grande partie qui appartenait à la société en tant qu’espace créatif libre.

Malgré tout cela, nous persistons et produisons nos produits de haute qualité, créant un public assez large qui les utilise, et en fait, un public en constante expansion. Nous participons au dialogue avec les partenaires sociaux pour créer des outils qui empêchent les grandes multinationales et les intermédiaires de nous piétiner en tant que peuple.

Voilà essentiellement notre actualité avec toutes les difficultés que nous avons.

Solidarité militantes, les salariés de la Coopérative VIOME. 15/05/2025

Encore un naufrage meurtrier au large de Lesbos

Un naufrage a fait sept morts, dont trois enfants, jeudi 3 avril. Selon des témoins, il s’agirait d’un pushback ayant mal tourné et dont les garde-côtes grecs seraient en partie responsables. L’un des survivants, qui a perdu sa femme et son enfant, est accusé de trafic d’êtres humains, dans une tentative des autorités de couvrir leurs crimes.

Jeudi 3 avril à l’aube, un énième naufrage a eu lieu au large de l’île grecque de Lesbos, plus précisément près du village de Skala Sykamnias. Selon le média Sto Nisi, sept personnes ont été retrouvées mortes : trois femmes, un homme, un petit garçon et deux petites filles, tous d’origine afghane. Les garde-côtes ont quant à eux annoncé avoir sauvé 23 personnes. Un autre enfant est toujours porté disparu.

Responsabilité des garde-côtes grecs

 Plutôt que de naufrage, peut-être faudrait-il plutôt parler d’un crime. De nombreuses témoins évoquent une possible responsabilité des garde-côtes grecs, et donc de l’Union Européenne, dans cette nouvelle tragédie. Sur sa page Instagram, le secouriste Iasonas Apostolopoulos rappelle que :

-La mer était très calme au moment de la tragédie ;

-Le naufrage a eu lieu juste avant que le bateau en plastique ne touche aux côtes grecques, et pas avant ;

-Le bateau des garde-côtes présent sur place et visible sur les photos diffusées dans les médias porte le nom Lambro 57, numéro LS-602. C’est un bateau connu pour des actions violentes envers des réfugiés, qui a participé à de nombreux pushbacks documentés par le passé dans la même zone.

Selon le journaliste Giorgos Moustafis, les garde-côtes auraient délibérément percé le plancher du bateau avec un harpon pour le détacher, faisant en sorte que les passagers se noient.

Pushbacks

Pour rappel, les pushbacks sont les refoulements illégaux auxquels se livrent régulièrement les garde-côtes grecs dans la mer Égée en toute impunité et avec la bénédiction des institutions européennes. Il s’agit de repousser les bateaux de réfugiés en pleine mer, de percuter leurs embarcations, de les remorquer vers les eaux turques et de les laisser à la dérive en pleine mer.

Le 23 mars dernier, l’ONG Aegean Boat Report dénonçait sur sa page Facebook un pushback violent perpétré par des garde-côtes grecs au large de Rhodes, d’un bateau transportant 64 personnes, dont plus de 30 enfants. Selon l’organisation, qui était en contact avec les passagers du bateau, des hommes masqués ont attaqué les victimes avec des bâtons, les ont tenues en joue, et leur ont ordonné de leur donner leurs effets personnels (sacs, argent et téléphones). Certains passagers ont réussi à cacher leur téléphone, ce qui leur a permis d’appeler à l’aide. Ensuite, les garde-côtes les ont tirés vers les eaux turques, où ils les ont abandonnés. Informés, les garde-côtes turcs sont intervenus et ont trouvé les 64 personnes qui dérivaient au large de Sarigerme, district de Muğla.

Le bateau responsable de ces violences est le même Lambro 57 que celui repéré à proximité du bateau qui a fait naufrage ce jeudi 3 avril. La scène du 23 mars a été filmée. Sur les images, on voit des hommes cagoulés frappant les passagers du bateau au large de Rhodes et les renvoyant vers les eaux turques.

Désinformation

Le lendemain de l’événement du 23 mars, les garde-côtes turcs ont annoncé qu’ils avaient « attrapé 35 migrants illégaux (29 enfants) » et deux « passeurs suspectés » dans le district de Muğla, sans mentionner le pushback. Cette tentative de couverture par les garde-côtes turcs des actes illégaux commis par leurs collègues grecs peut s’expliquer par l’accord UE-Turquie entré en vigueur en 2016 et qui consiste, concrètement, à payer le gouvernement turc pour qu’il garde les réfugiés chez lui (9 milliards d’euros avaient déjà été versés à la Turquie l’an dernier).

Source blogs.mediapart.fr/mathilde-weibel

Grèce : La liberté des médias en crise

L’UE devrait agir pour défendre la démocratie et l’état de droit

Plusieurs journaux grecs et internationaux accrochés à l’extérieur d’un kiosque à journaux dans le centre d'Athènes, en Grèce, le 24 mars 2022.
Plusieurs journaux grecs et internationaux accrochés à l’extérieur d’un kiosque à journaux dans le centre d’Athènes, en Grèce, le 24 mars 2022.  © 2022 Nikolas Kokovlis/NurPhoto via AP
  • Les contraintes omniprésentes et délibérées qui pèsent sur le journalisme en Grèce créent un environnement où l’information critique est étouffée, et l’autocensure devient la norme.
  • Les journalistes sont exposés à la surveillance de l’État, au harcèlement et à l’intimidation de la part d’acteurs pro-gouvernementaux, ainsi qu’à des poursuites judiciaires abusives de la part de politiciens ; ces pratiques menacent la démocratie et l’état de droit.
  • La Commission européenne et l’UE dans son ensemble devraient suivre la situation de près et veiller à ce que de véritables progrès soient réalisés en matière de liberté des médias en Grèce, et à ce que les valeurs démocratiques fondamentales soient respectées.

(Athènes, 8 mai 2025) – La Grèce traverse une crise de la liberté des médias en raison d’agissements et d’échecs du gouvernement grec qui menacent la démocratie et l’état de droit, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui.

Le rapport de 101 pages, intitulé «From Bad to Worse : The Deterioration of Media Freedom in Greece » («De mal en pis : La détérioration de la liberté des médias en Grèce »), documente l’environnement hostile pour les médias et les journalistes indépendants depuis l’entrée en fonction du gouvernement du parti Nouvelle Démocratie en juillet 2019 ; le harcèlement, l’intimidation, la surveillance et les poursuites judiciaires abusives à leur encontre contribuent à l’autocensure et à l’affaiblissement de la liberté des médias. Human Rights Watch a également constaté le recours à des fonds publics pour influencer la couverture d’événements, ainsi que les pressions éditoriales qui sont exercées sur les médias publics, qui contribuent à exacerber encore ce climat. Ces conditions portent atteinte à la liberté d’expression et au droit du public à l’information.

« Les contraintes omniprésentes et délibérées qui pèsent sur le journalisme en Grèce créent un environnement où les reportages critiques sont entravés et où l’autocensure devient la norme », a déclaré Hugh Williamson, Directeur de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch. « L’UE devrait reconnaître qu’il s’agit d’une menace sérieuse pour les valeurs démocratiques et l’état de droit, et faire pression sur Athènes pour que le gouvernement change de cap ».

L’étude s’appuie sur des entretiens avec 26 journalistes issus de divers médias, ainsi qu’avec des universitaires, des juristes et des experts des médias. Human Rights Watch a mené des entretiens avec des journalistes travaillant dans la presse écrite, les médias en ligne, la télévision et la radio, pour des organismes publics, privés et indépendants, ainsi qu’avec des correspondants étrangers et des pigistes. Peu de journalistes ont accepté d’être identifiés par crainte de représailles. Nous avons également analysé plusieurs rapports et d’autres documents, et consulté les parties prenantes intéressées.

Le paysage médiatique grec est caractérisé par une forte concentration des médias, où quelques individus puissants contrôlent un grand nombre d’organes de presse. Plusieurs d’entre eux ont des liens avec le parti au pouvoir.

Vingt-deux journalistes ont décrit un environnement de plus en plus hostile à leur travail, tandis que six ont rapporté des cas spécifiques de harcèlement de la part de hauts fonctionnaires en rapport avec leurs activités.

Une correspondante étrangère indépendante a déclaré : « J’envisage désormais de quitter le pays. Pour de vrai. Je ne vois tout simplement pas l’intérêt de m’infliger un tel niveau d’anxiété. Les sujets que nous traitons sont importants, mais le niveau de violence semble s’être aggravé ».

Une journaliste avec plus de 25 ans d’expérience dans une grande chaîne de télévision privée grecque a déclaré : « Ce que vous racontez à la télévision est tellement contrôlé que vous n’avez aucune liberté. Le contrôle est effectué par ceux qui sont haut placés…. Tout est contrôlé. Ce que vous allez dire, comment vous allez le dire ».

En 2022, le gouvernement a été fortement soupçonné d’avoir utilisé le logiciel espion Predator pour cibler entre autres des journalistes, provoquant un scandale majeur en matière de surveillance. Sept des journalistes interrogés ont indiqué avoir des preuves ou de forts soupçons d’une surveillance de l’État, que ce soit par des moyens « traditionnels » comme les écoutes téléphoniques, ou en étant ciblés par des logiciels espions à usage commercial. Cette situation pose de graves questions en matière de respect de la vie privée et de liberté d’expression, et risque d’entraver le travail journalistique, car les sources comme les journalistes craignent pour leur sécurité.

Stavros Malichudis, un journaliste indépendant qui a découvert en 2021 que les services de renseignement grecs l’avaient espionné, a déclaré : « Pendant plusieurs mois, j’ai eu peur. J’avais peur de rencontrer des gens, mes sources, et de les exposer. Il m’a fallu beaucoup de temps pour me détacher de ce qui s’était passé et recommencer à faire mon travail de journaliste ».

Human Rights Watch a également constaté que le gouvernement avait exercé une influence indue sur les médias publics tels que l’ERT et l’Agence de presse Athènes-Macédoine (AMNA), et porté atteinte à leur indépendance. Le gouvernement a également utilisé les fonds publicitaires de l’État pour favoriser les médias pro-gouvernementaux.

Une autre source de préoccupation est la banalisation de l’utilisation du système juridique contre les journalistes, principalement par le biais de poursuites abusives connues sous le nom de procédures-bâillon (procédures SLAPP : « Strategic Lawsuits Against Public Participation », soit « poursuites stratégiques contre la participation publique »). Les poursuites en diffamation intentées par Grigoris Dimitriadis, neveu du Premier ministre grec et ancien haut fonctionnaire, contre des journalistes qui avaient parlé du scandale de la surveillance, illustrent cette tendance.

En outre, alors que de récents amendements ont décriminalisé la « simple diffamation » (soit la diffusion d’un fait, même s’il est vrai, qui peut être offensant), les lois prévoient toujours une responsabilité pénale pour « insultes » et « diffamation calomnieuse ».

Human Rights Watch a également constaté que le gouvernement et d’autres autorités s’efforçaient de faire obstacle à l’obligation de rendre des comptes. Ces efforts consistent notamment à invoquer la sécurité nationale pour empêcher la divulgation d’informations liées au scandale de la surveillance, à enquêter sur les lanceurs d’alerte et à se montrer réticent à divulguer des détails sur la distribution aux médias de fonds publics destinés à la publicité.

La question de la liberté des médias en Grèce suscite de plus en plus d’inquiétudes au niveau international ; dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF), où la Grèce est classée systématiquement vers le bas de la liste des États membres de l’Union européenne. En février 2024, le Parlement européen a adopté une résolution faisant part de vives inquiétudes concernant la liberté des médias et l’état de droit en Grèce. Les rapports de la Commission européenne sur l’état de droit ont également fait part de ses préoccupations concernant la liberté des médias en Grèce, bien que jusqu’à présent, ces rapports n’aient pas reconnu la gravité de la suppression de la liberté de la presse et sa nature systémique dans ce pays.

Human Rights Watch a partagé les résultats de ses recherches avec le gouvernement, les autorités et les médias concernés. Leurs réponses sont récapitulées dans le rapport et peuvent être consultées en ligne dans leur intégralité (en anglais). Bien que le gouvernement ait fait part de certaines initiatives visant à améliorer la liberté des médias, il n’est pas certain que ces mesures se traduisent par des changements significatifs. De manière générale, la réponse du gouvernement défend largement le statu quo et minimise la gravité des problèmes documentés par Human Rights Watch.

En réponse aux critiques sur le bilan de son gouvernement en matière de droits humains, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a ainsi rejeté la résolution du Parlement européen, affirmant que l’état de droit dans le pays est « plus fort que jamais » et que « la Grèce, ces dernières années, a souvent été au centre de calomnies ».

La Grèce a des obligations internationales claires en matière de respect de la liberté des médias et de l’état de droit, ces principes étant inscrits dans sa propre constitution ainsi que dans les valeurs fondamentales de l’Union européenne qui figurent dans les traités de l’UE. L’Union européenne a la responsabilité de veiller à ce que la Grèce, en tant qu’État membre, respecte ces engagements et mette fin aux atteintes à la liberté des médias.

« La réponse dédaigneuse du gouvernement grec aux critiques légitimes du Parlement européen suggère qu’une action plus forte de la part de la Commission européenne est nécessaire », a conclu Hugh Williamson. « La Commission et l’UE dans son ensemble devraient notamment suivre la situation avec attention, et veiller à ce que de véritables progrès soient réalisés en matière de liberté des médias en Grèce et à ce que les valeurs démocratiques fondamentales soient respectées. »

……….

Source Human Rights Watch

108 personnes à bord de deux barques secourues par l’Ocean Viking

Le navire de SOS MEDITERRANEE a porté secours à deux barques en fibre de verre où s’entassaient 108 personnes. Le port d’Ortona, à quatre jours de navigation du lieu du sauvetage, a été assigné à l’Ocean Viking. Pendant ce temps, un autre naufrage mortel s’est produit en Méditerranée centrale.

Le 5 mai 2025

Peu avant l’aube, ce lundi 5 mai, les équipes à bord de l’Ocean Viking ont porté secours à deux barques en fibre de verre surchargées qui se trouvaient en détresse dans les eaux internationales au large de la Libye. Les 108 personnes rescapées, dont un bébé de 11 mois, ont été transférées vers le navire et rapidement prises en charge par notre équipe médicale. Plusieurs d’entre elles souffraient d’épuisement et de mal de mer.

Voir sur Bluesky

Le 6 mai 2025

Les autorités italiennes ont désigné le port sûr d’Ortona, situé à 1 296 km de la position où nous avons secouru 108 personnes la veille. Un port éloigné qui nous impose quatre jours de navigation, sans possibilité de porter secours à d’autres embarcations potentiellement en détresse.

Pendant ce temps, l’ONG Alarm Phone a annoncé un nouveau naufrage en Méditerranée centrale. Selon l’organisation qui gère les appels d’urgence en mer, tout porte à croire qu’ une cinquantaine de personnes seraient mortes. Une tragédie de plus, faute de moyens de sauvetage. Pour l’heure, pratiquement aucun média n’a annoncé la nouvelle: le silence et l’inaction continuent de faire des victimes en mer.

Voir sur Bluesky

Rappel commande groupée Viome 2025

La commande groupée 2025 pour soutenir les Viome de l’usine autogéré de Thessalonique est en cours. La date limite de réception des commandes est fixée au mardi 29 avril 2025.

Notre tract d’information sur les Viome , le catalogue des prix et le bon de commande se trouvent ici

Lire notre article précédent

Au moins 16 morts en une journée en mer Égée

Au moins seize exilés ont perdu la vie jeudi dans deux naufrages survenus en mer Égée, près de l’île de Lesbos pour l’un et près des côtes turques pour l’autre. Vingt-trois personnes ont pu être secourues près de Lesbos mais les opérations se poursuivaient pour tenter de retrouver d’éventuels survivants.

Deux nouveaux drames en mer Égée. Jeudi 3 avril, au moins seize migrants sont morts dans les naufrages de deux bateaux de migrants en mer Égée. Le premier naufrage a eu lieu près de l’île de Lesbos et le second, dans les eaux baignant le district turc d’Ayvacik, au nord-ouest de la Turquie.

Les gardes-côtes grecs ont indiqué que 23 personnes avaient pu être secourues à la suite du premier naufrage, mais les opérations se poursuivaient dans la matinée pour tenter de retrouver des survivants. Au total, une trentaine de migrants se trouvaient à bord du bateau lorsqu’il a quitté la Turquie, selon les gardes-côtes grecs.

Les naufrages sont fréquents lors de ces traversées périlleuses entre les côtes turques et les îles grecques voisines, telles que Samos et Lesbos, points d’entrée dans l’Union européenne (UE). De nombreux exilés sont morts sur cette route.

Fin mars, un homme a été repêché inconscient au large de l’îlot de Farmakonissi après un naufrage et alors que les passeurs avaient abandonné les exilés qui se trouvaient à bord en mer.

Sept personnes sont également mortes en mer Égée, au large des côtes ouest de la Turquie, à la fin du mois de janvier. Les victimes sont tombées à l’eau alors que les gardes-côtes turcs tentaient d’intercepter leur embarcation pneumatique. Dix-huit adultes et treize mineurs ont tout de même pu être secourus sains et saufs, avaient indiqué les autorités.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 2 333 migrants ont disparu ou ont été repêchés morts en Méditerranée en 2024. D’après le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), près de 9 000 personnes sont entrées en Grèce clandestinement depuis le début 2025, la plupart par la mer.

Le gouvernement conservateur grec n’a cessé ces dernières années de durcir sa politique migratoire. « Si vous souhaitez entrer illégalement en Grèce et que vous n’avez pas droit à l’asile, nous ferons tout notre possible pour vous renvoyer d’où vous venez », a déclaré le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis devant le Parlement mercredi 2 avril. « Les passeurs et les ONG qui coopèrent avec eux ne détermineront pas qui entre dans notre pays », a-t-il ajouté.

Les gardes-côtes grecs ont été plusieurs fois condamnés pour leur gestion des migrants aux frontières du pays, en mer Égée ou au niveau du fleuve Evros. Ils sont notamment accusés par de nombreuses organisations de pratiquer des refoulements illégaux et de faire preuve de violences envers les exilés.

Selon un rapport réalisé par neuf organisations de défense des droits de l’Homme actives dans plusieurs pays européens et publié le 17 février, « au moins » 120 457 « pushbacks » ont été enregistrés en 2024 en Europe. Et la Grèce serait le deuxième pays, derrière la Bulgarie, à pratiquer ces refoulements. En 2024, 14 482 refoulements ont été enregistrés à ses frontières.

De son côté, le 25 mars, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné la Grèce après le décès d’un mineur Irakien, Ameer Mokhlas, mortellement touché par le tir d’un garde-côte grec, en 2015 en mer Égée.

Les autorités ont également été mises en cause pour leur rôle dans le naufrage de Pylos, ayant causé la mort de plusieurs centaines de migrants, en 2023, en Grèce.

En février, le médiateur de la République hellénique, Andreas Pottakis, a recommandé dans un communiqué de presse, des sanctions contre huit gardes-côtes impliqués dans ce naufrage. Dans son enquête, le médiateur a pointé « une série d’omissions graves et persistantes dans les tâches de recherche et de sauvetage de la part d’officiers supérieurs du corps des gardes-côtes » grecs. Selon lui, les autorités « n’ont pas pris, dans le cadre de leurs pouvoirs, les mesures qui pouvaient raisonnablement être considérées comme propres à prévenir le danger ».

Source Infomigrants

La dette allemande envers la Grèce

Nous célébrons aujourd’hui le 84e anniversaire de cette journée fatidique du 6 avril 1941. C’était un dimanche, comme aujourd’hui, lorsque la botte nazie super-lourde a pris d’assaut notre patrie à l’aube. Puis, pendant 1 625 jours, les Grecs ont été martyrisés sous un régime génocidaire particulier, d’une barbarie inimaginable.

Les pertes humaines pendant l’occupation nazie sont estimées à 330 000 personnes, soit 4,8 % de la population grecque de l’époque, martyrisées, massacrées, brûlées vives ou même mortes de faim dans les rues gelées de l’hiver 1941-1942. La tragédie s’est achevée avec l’octroi du prêt d’occupation à l’Allemagne en 1944. La nourriture de base des Grecs pendant l’occupation était le chou frisé, tandis que l’inflation galopante complétait la catastrophe biblique.

100 villages ont été rasés et 640 000 personnes se sont retrouvées sans abri. À la fin de l’occupation nazie, la plupart des enfants souffraient d’adénopathie ou d’autres maladies causées par les épreuves indicibles.

L’infrastructure économique a été littéralement détruite, le commerce s’est effondré avec la confiscation de la flotte marchande, et lorsque les nazis ont quitté le pays, ils ont piétiné ce qui restait pour que leurs adversaires ne le trouvent pas.

Le cauchemar nazi prend fin le 12 octobre 1944, les cloches sonnent le désespoir et les Grecs déferlent dans les rues, les larmes aux yeux. Le pays était dévasté, mais avec la libération et, bien sûr, les réparations allemandes attendues, la Grèce a pu se reconstruire. Le pays était dévasté, mais avec la libération et, bien sûr, les réparations allemandes attendues, les Grecs étaient impatients de panser leurs plaies et de mener leur pays vers le développement.

Malheureusement, le développement n’a pas été à la hauteur de leurs espérances, car la dette allemande n’a jamais été remboursée. Au début, on nous a dit d’attendre la réunification des deux Allemagnes, et nous avons pensé que c’était une demande raisonnable. Cette réunification a eu lieu en octobre 1990, il y a 35 ans aujourd’hui.

Que s’est-il passé pendant ces 35 ans ? Ce qui s’est passé est incroyable et appartient aux romans de fantaisie et d’horreur.

En particulier, la dette allemande n’a jamais été payée, malgré l’unification des deux Allemagnes. Et en 2009, lorsque la Grèce a été confrontée à des problèmes de liquidités, qui ont effrayé les banques allemandes et françaises parce qu’elles étaient chargées de papier grec, l’UE s’est tournée vers nous pour obtenir de l’aide, y compris une demande d’assistance au FMI.

Voyons donc en quoi consiste cette aide.

La dette de la Grèce en 2009, lors de son entrée dans le 1er Mémorandum, était estimée à 270 milliards d’euros. La dette totale du pays qui a rejoint la zone euro en 2009 était de 270 milliards d’euros. La dette professionnelle de l’Allemagne à l’égard de la Grèce est estimée à environ 1 000 milliards, avec des intérêts sur des décennies, ce qui est un multiple de la nôtre. Mais au lieu que l’Allemagne, qui dirige de facto l’UE, rembourse enfin son énorme dette envers la Grèce, on nous a accordé un prêt de 300 milliards d’euros, condamnant la Grèce à un programme d’austérité qui exclut totalement la croissance. En d’autres termes, il s’agissait d’un deuxième catastrophe.

L’UE proclame fièrement que jamais dans l’histoire économique un prêt aussi important n’a été accordé à un pays endetté pour l’aider à s’en sortir. Mais elle omet de mentionner que ce pays, la Grèce, avait une dette énorme envers l’Allemagne qui, si elle l’avait remboursée, n’aurait pas eu besoin du prêt de 300 milliards d’euros de l’UE.

Et ce n’est pas tout. Afin de se protéger complètement, apparemment, de toute demande de remboursement de la dette d’occupation de la part de la Grèce, l’Allemagne nous a involontairement forcés à signer une clause du deuxième protocole d’accord sur la non-négociation des dettes. C’est en effet scandaleux. Et permettez-moi d’ajouter qu’une telle condition n’aurait certainement pas été acceptée même par le dernier pays totalement appauvri du monde. Mais elle a été acceptée par la Grèce, pays européen du XXIe siècle et membre de la zone euro.

Ainsi, pour la deuxième fois, la Grèce a été plongée dans un long et total désastre par l’Allemagne, qui ne voulait pas payer ses dettes. Je pense qu’il est clair que la Grèce n’aurait jamais signé les trois accords criminels si l’Allemagne, qui se prépare maintenant à se réarmer, avait payé ses dettes comme elle aurait dû le faire.

L’explication du non-paiement de la dette allemande envers la Grèce repose sur deux piliers. Chaque fois qu’il est question de sa dette envers la Grèce, l’Allemagne se tait ou prétend que la question est réglée. Tout le monde sait qu’il s’agit de crimes de guerre et que les créances de la Grèce sont juridiquement actives et exécutoires.

Et du côté de la Grèce, malheureusement, ses revendications sont exprimées de manière tiède et timide pour ne pas froisser l’Allemagne et maintenir ainsi un climat amical entre les deux pays. En d’autres termes, une atmosphère amicale au prix de la destruction de notre pays et de l’appauvrissement de notre peuple.

Il est clair, cependant, que la demande de réparations allemandes n’entre pas dans la catégorie des compliments adressés à l’Allemagne. Au contraire, les milliers de victimes martyres des nazis et le peuple grec, qui se saigne et meurt de faim pour payer les échéances d’un prêt et d’une dette dont il n’est pas redevable, mais qui lui est due, réclament justice.

Réalisons donc que nous avons été une grande victime pendant de nombreuses décennies. Unissons-nous et soutenons nos dirigeants pour réclamer la dette allemande d’une manière digne d’un État indépendant et non d’un État vassal. Pour secouer le monde avec notre demande parfaitement justifiée. Et rappeler aux Allemands que les bons comptes sont la condition d’une amitié égale. c’était un dimanche comme les autres.

(*) Docteur d’État ès Sciences Économiques (Sorbonne), trois fois élu Doyen de l’Université de Macédoine, Thessalonique. Ce texte est le discours du Professeur Negreponti – Delivanis lors d’un meeting devant l’Ambassade d’Allemagne à Athènes, le 6 avril, date anniversaire de l’invasion de la Grèce par les nazis allemands,

Source Defend Democracy

Les plus grandes manifestations de l’histoire de la Grèce ouvrent une nouvelle séquence

Le 28 février dernier, journée de grève générale à l’appel des parents des victimes de la catastrophe ferroviaire de Tempe et de l’ensemble des organisations syndicales et du mouvement social, se sont tenues en Grèce les rassemblements les plus importants de l’histoire du pays. Deux après le désastre, le gouvernement de droite dirigé par Kyriakos Mitsotakis est confronté aux conséquences d’une politique criminelle de saccage des services publics, doublée d’une volonté systématique de dissimuler les véritables causes du drame de février 2023.

Superficiellement recouverte par les bulles du surtourisme et de la spéculation immobilière, la réalité d’un pays profondément miné par des années de politiques néolibérales d’une brutalité inédite en Europe a pris sa revanche. Dans ce texte, Thanos Andritsos et Aliki Kosyfologou analysent les processus qui ont conduit à cette explosion de colère populaire et les défis que les forces de la gauche radicale doivent affronter pour se saisir des possibilités  ouvertes par la nouvelle conjoncture. 

***

28 février 2023 : tragédie de Tempe, le plus grand accident ferroviaire de l’histoire du pays : des centaines de blessés et 57 morts, dont une majorité d’étudiant.e.s et de jeunes.

28 février 2025 : À l’occasion du deuxième anniversaire du crime de Tempe, les familles des victimes appellent à la grève générale et à des rassemblements. Les plus grandes manifestations de l’histoire du pays ont lieu à Athènes et dans toutes les villes et villages de Grèce.

Maria Karystianou, mère de Marthi, 20 ans, tuée dans la catastrophe, est la présidente de l’association des parents des victimes de Tempe, est une figure de proue de la lutte menée depuis deux ans. Au moment où la foule est la plus nombreuse, elle prononce le discours de clôture du rassemblement de la place Syntagma, juste en face du parlement grec. Depuis la tribune, elle souligne les ressorts de cet immense déferlement populaire :

Nous qui sommes ici aujourd’hui, dans chaque partie de la Grèce et de la planète, à titre individuel ou collectif, avons fait l’expérience des dégâts causés par un gouvernement injuste, arrogant, échappant à tout contrôle. Nous avons vu le visage cruel et injuste de la corruption désormais omniprésente… Dans le monde d’aujourd’hui, notre amour a créé une vaste union et une vaste étreinte.

Ce sont, en effet, les proches des victimes qui ont suscité le mouvement populaire de ces dernières semaines en Grèce.

L’ampleur des manifestations est sans précédent et la grève générale a été massivement suivie dans la quasi-totalité des secteurs. À Athènes, même les médias mainstream ont annoncé le chiffre de 800 000 manifestant.e.s. Dans de nombreuses régions de Grèce, toute la ville était mobilisée, tandis que des rassemblements significatifs se sont tenus dans des centaines de villes à l’étranger. Dans un pays qui a connu dans son histoire récente des pics de manifestations de masse, et qui a une longue tradition de luttes pour la démocratie, la barre est particulièrement haute. Le fait que celles du 28 février l’ait dépassée est lourd de signification. 

Ces deux dates, le 28 février 2023 et le 28 février 2025, représentent deux tournants majeurs.

A la première correspond le choc du deuil. Sur la ligne ferroviaire la plus fréquentée – en fait la seule qui fonctionne vraiment – et qui relie les deux plus grandes villes de Grèce, 57 personnes sont tuées et des centaines d’autres blessées. Au-delà de la souffrance, la tragédie révèle une réalité que l’on s’efforçait d’oublier, ou plutôt de refouler. 

La seconde marque un choc de colère, de fraternité, de renaissance et d’espoir. Un jour de souffrance, peut-il se transformer en moment de solidarité et d’ouverture vers l’avenir ? Oui, c’est possible lorsque l’expérience de la tragédie est socialisée, lorsque la lutte pour la justice, la châtiment des coupables et la vérité se heurte à l’indifférence du gouvernement, lorsque la douleur et la lutte d’un.e seul.e deviennent la douleur et  la lutte de tou.te.s. Alors, un énorme conflit social surgit, un conflit à la fois nouveau et intemporel, qui porte en lui un lourd héritage de luttes contre l’injustice et la mémoire d’autres vies brisées.

Pour en arriver là, il a fallu le double crime de Tempe.

Le 28 février 2023, on apprend qu’un accident ferroviaire s’est produit sur la ligne Athènes- Thessalonique, mais les circonstances, l’ampleur et le nombre de victimes ne sont pas précisés. Quelques heures plus tard, alors que de nombreuses personnes se rassemblaient à la gare de Thessalonique à la recherche de leurs proches, on apprend que le train 62 de Hellenic Train (la société privée qui gère en situation de monopole la ligne) assurant la liaison entre Athènes et Thessalonique, est entré en collision avec un convoi de marchandises. Les deux trains circulaient en sens inverse sur la même ligne depuis près de vingt minutes. La collision a fait dérailler la plupart des wagons du train de voyageurs et entraîné une explosion et un incendie, très probablement dus à des matières inflammables chargées sur le convoi de marchandises.

Quelques jours plus tard, le gouvernement rejette intégralement la responsabilité de la tragédie sur le chef de gare de Larissa qui a laissé les deux trains circuler sur la même ligne. Attribuer le désastre à une faute individuelle était bien commode pour le gouvernement et l’establishment politique, mais cela ne pouvait convaincre ni les proches des victimes, ni les cheminots et les scientifiques qui enquêtaient, ni la majorité de l’opinion publique.

En effet, une série d’accidents (déraillements et collisions) s’étaient produits au cours des mois précédents, heureusement sans faire de victimes, mais qui auraient dû servir d’avertissement. Les cheminots et leurs organisations syndicales avaient signalé à maintes reprises les problèmes structurels du réseau ferroviaire, l’insuffisance des mesures de sécurité et la gravité des risques encourus. Le président d’ETCS (comité européen de contrôle du trafic ferroviaire), l’autorité qui supervise des projets de signalisation et de sécurité, a révélé l’état de délabrement dans lequel se trouvait le réseau ferroviaire grec. Il a aussitôt démissionné en dénonçant que « les trains étaient autorisés à circuler à 200 km/h sans aucune indication sur l’état de la ligne, même en cas de rails endommagés, avec toutes les conséquences que cela implique pour la sécurité des trains ».

Dans le même sens, quelques mois avant l’accident, le syndicat du personnel roulant avait adressé une lettre d’huissier à l’organisme de gestion du réseau (OSE), au ministère des transports et à la société Hellenic Train qui faisait état de façon détaillée de l’état d’effondrement du réseau et des manquements aux règles élémentaires de sécurité.

Bien que le gouvernement et les grands médias aient refusé pendant deux ans de faire la lumière sur les causes de l’accident, des enquêtes menées par des journalistes indépendants, des experts et des avocats travaillant avec les proches des victimes ont mis en évidence un grand nombre de facteurs qui ont conduit au désastre. 

Se sont ainsi révélés inexistants les systèmes de commandement à distance et de signalisation électronique. Leur installation étaient prévue dans le fameux contrat 717, conclu en 2014, que le consortium AKTOR (l’un des plus grands groupes de construction en Grèce à l’époque) et la multinationale ALSTOM étaient censés mettre en œuvre en deux ans. Onze années et neuf reports de délais plus tard, assortis d’un dépassement de budget à hauteur de 50 %, le projet n’est toujours pas achevé.

Selon l’autorité judiciaire européenne qui enquête sur l’affaire, si le contrat avait été mené à bien, l’accident aurait pu être évité. Quant à l’installation du système de communication sans fil GSMR, elle a débuté en 2008 sous la responsabilité de Siemens et livré dix ans après (!), en 2018. Il a encore fallu trois ans à l’Organisation des chemins de fer helléniques (OSE) pour obtenir la certification mais le système n’était pas toujours pas en fonctionnement jusqu’au jour de l’accident parce que les trains ne possédaient pas l’équipement nécessaire…

Le manque criant de personnel renvoie également à des responsabilités politiques. Sur les 412 chefs de gare nécessaires selon l’organigramme d’OSE, seuls 133 étaient en poste. Sur les 2 500 cheminots que comptait de personnel de l’OSE, moins de 700 étaient en poste le jour de l’accident. Dans cette situation de sous-effectif dramatique, seule une petite partie des postes vacants sont pourvus par des contrats précaires. Au lieu d’embaucher des travailleurs qualifiés dans un secteur aussi sensible et exigeant, le chemin de fer grec ne fonctionne qu’avec un personnel précarisé et jetable, recruté par des procédures opaques et dépourvu de formation adéquate.

Tout cela n’est pas seulement le résultat de l’incompétence du gouvernement, de la connivence entre l’État et les grandes entreprises et du régime d’austérité imposé au pays depuis la signature des mémorandums. Est également en cause une stratégie mise en œuvre en Grèce et en Europe depuis des décennies, qui attaque, privatise et détruit le moyen de transport le plus respectueux des besoins sociaux et de l’environnement : le chemin de fer public.

L’histoire du transport ferroviaire en Grèce est celle d’un processus de dégradation et de privatisation d’un organisme public qui s’est déroulé progressivement mais selon un plan unique. Un plan conçu par de puissantes fractions du capital international, mis en forme par la législation européenne, accéléré et imposé par les mémorandums mis en œuvre par l’ensemble des partis qui se sont succédés au pouvoir (Nouvelle Démocratie, PASOK, Syriza et leurs alliés dans les diverses coalitions gouvernementales). 

Les lignes directrices, implicites ou explicites, de ce plan sont les suivantes :

– La gestion défaillante des directions nommées, les scandales et la corruption impliquant les politiques, et les déficits budgétaires qui en résultent.

– Le dénigrement concerté – en raison des pertes financières – d’une entreprise publique qui fournit un service socialement nécessaire selon des critères de rentabilité du secteur privé.

– la fragmentation de l’organisme unifié de transport et de gestion des infrastructures et la création de filiales diversifiées selon les secteurs et dotées de statuts plus « flexibles ».

– le maintien au sein de l’entreprise publique OSE des services aux coûts les plus élevés et de la gestion des infrastructures et le transfert des parties rentables à des sociétés privées, selon la tactique habituelle de privatisation des profits et de nationalisation des pertes.

– le sous-financement chronique, la dégradation des infrastructures et des services et le manque de personnel, qui débouchent sur le rétrécissement du réseau, la suppression de lignes et la fermeture ou le changement d’affectation des gares. Seules sont maintenues les lignes immédiatement rentables, nécessaires au transport de marchandises ou au tourisme.

– la focalisation commerciale sur la seule ligne Athènes-Thessalonique, la plus fréquentée, avec l’objectif tenter d’augmenter la vitesse des trains sans moderniser le réseau tout en augmentant le prix des billets.

– la transformation de la Grèce en « hub international », en centre de fret et de logistique, qui s’accompagne d’une stratégie géopolitique, liée à la privatisation des ports, visant à revaloriser le rôle du pays dans le système de transport international. Cette stratégie aboutit à la surcharge de l’axe ferroviaire principal du pays (Athènes-Thessalonique) par l’activité de transport de marchandises, avec tout ce que cela implique pour les réseaux de transport de marchandises illégales, de matériaux prohibés, voire de matériel de guerre.

En 2013, la société de transport ferroviaire TrainOSE est transférée à l’organisme chargé de privatiser les biens publics TAIPED, conformément aux mémorandums signés avec l’Union européenne et le FMI. Un appel d’offres est lancé avec un prix de vente fixé à 300 millions mais n’aboutit pas. L’étape suivante est menée à bien par le gouvernement Syriza (2015-2019). Ainsi, en 2017, TrainOSE est vendue pour seulement 45 millions à la société italienne FSI, rebaptisée « Hellenic Train » en 2022.

Dans les semaines qui ont suivi la catastrophe, des rassemblements spontanés et massifs  se sont tenus dans les centres-villes ou de façon plus locale, accompagnés par des manifestations et des mouvements de grève à l’appel des syndicats. La participation des étudiant.e.s et des lycéens, qui s’identifiaient aux victimes de Tempe, jeunes pour la plupart, a été particulièrement importante. Ces mobilisations ont mis en lumière les causes de la tragédie, le délabrement du réseau ferroviaire et les dégâts causés par sa privatisation. Mais, quelques semaines plus tard, les manifestations ont cessé, et peu après, lors des deux scrutins législatifs de mai et juin 2023, la Nouvelle Démocratie au pouvoir sort renforcée, en obtenant 41 % des voix et une majorité de sièges au Parlement. 

Sa victoire, associée à la crise prolongée de l’opposition parlementaire et au déclin des mobilisations, l’a conduite à un triomphalisme arrogant. Les médias, contrôlés par des oligarques proches du pouvoir, se sont chargés de minimiser l’affaire. Chaque fois que des représentants du gouvernement étaient interpellés à ce sujet, ils assuraient avoir confiance dans les procédures judiciaires, dont la lenteur est notoire. Si les questions se faisaient plus pressantes, ils répondaient avec colère que le sujet avait été tranché par leur victoire aux urnes.

Comme c’est souvent le cas des pouvoirs arrogants, ils ont été victimes de leur propre aveuglement. Aujourd’hui, tout apparaît sous un jour différent. Mais comment la situation a-t-elle basculé ?

Les parents des victimes ont été les principaux acteurs de ce combat inégal. Ils et elles se sont souvent retrouvés très seuls, jusqu’à ce qu’ils obtiennent le soutien du peuple tout entier. Au cours de ces deux années, leur combat pour la vérité et le châtiment des coupables a révélé le second crime de Tempe, celui d’une tentative d’étouffement orchestrée par un État et un gouvernement qui n’hésitent pas à falsifier les preuves et à cibler les personnes qui essaient de faire la lumière sur l’affaire. Ce second crime est venu s’ajouter au premier, déclenchant la déferlante de ces dernières semaines. 

Ainsi, le 26 janvier dernier, de grands rassemblements de protestation à l’appel de l’Association des parents des victimes se sont tenus à Athènes et dans d’autres villes de Grèce. Ces manifestations ont été précédées par la diffusion d’un enregistrement audio sidérant effectué dans le train, où l’on pouvait entendre les cris des passagers avant la collision fatale: « Je n’ai pas d’oxygène ». Cette phrase est devenue un mot d’ordre. Elle confirme ce que les proches avaient affirmé, en accord avec les experts, à savoir qu’un incendie avait suivi la collision et tué de nombreux survivants. Plusieurs documents relatifs à la question des produits inflammables et de l’incendie ont été présentés lors de l’événement organisé par les associations étudiantes de l’Université Polytechnique d’Athènes le 19 février 2025.  

La publication des enregistrements audio et des autres documents a renforcé les signalements des représentants des familles quant à la négligence (au mieux) dans l’application des procédures de la part des autorités qui sont arrivées sur les lieux de l’accident et l’obstruction dont l’Etat a fait preuve dans l’enquête sur les causes réelles de la catastrophe. Parmi ses éléments, il faut mentionner l’opération d’enfouissement des débris et de transfert des restes humains, qui a causé la destruction d’indices cruciaux et  aggravé le traumatisme collectif des familles. Cette profanation symbolique est venue souligner l’ampleur de l’indifférence étatique face à une injustice sans précédent.

Pendant des mois, les proches des victimes ont continué à rassembler des preuves, à préparer les futurs procès, à faire la lumière sur les causes de la catastrophe. Ils et elles se sont rendus au Parlement européen, ont multiplié les interventions pour souligner les lacunes, les omissions ou les dissimulations délibérées des enquêtes menées par les autorités. Un grand concert a été organisé en octobre 2024, avec la participation d’artistes de premier plan. Les parents et proches des victimes se sont ainsi assurés du soutien du mouvement ouvrier, de la jeunesse, des milieux de la culture et des intellectuels. Mais ce qui a provoqué le grand basculement, c’est l’irruption cataclysmique de la mobilisation populaire sur le devant de la scène.

Dans un climat de mécontentement social généralisé, la publication de données confirmant ce que les proches des victimes avaient martelé tout au long de la période précédente a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En outre, l’attitude outrageusement agressive du gouvernement à l’égard des familles, illustrée par les déclarations incendiaires du ministre d’extrême droite Makis Voridis, selon lesquelles la catastrophe de Tempe n’était qu’« un petit problème comparé à ce qui se passe sur la planète », n’a fait qu’alimenter l’indignation.

La Nouvelle Démocratie pensait avec arrogance que sa victoire électorale effaçait l’impact de Tempe et des affaires antérieures. Le gouvernement et les grands médias ont, sans en avoir conscience, été les premiers à pointer les comptes non-réglés du passé. A l’approche des rassemblements annoncés du 28 février, ils ont multiplié les déclarations du type : « ce sera le chaos, comme avec les ‘indignés’ [en référence aux occupations des places de 2011]. Ils veulent renverser Mitsotakis et suivre un plan de déstabilisation. Vous allez perdre votre épargne ».

Les revendications des familles, qui, dans n’importe quelle société démocratique, seraient considérées comme allant de soi, ont été présentées comme des plans de déstabilisation politique. Les gouvernants ont commis la même erreur qu’en 2011-2012 : ils ont sous-estimé la puissance de la réaction populaire et ne se sont pas souvenus qu’instiller la peur ne suffit pas à faire rentrer le peuple dans le rang. Lorsque la « normalité » signifie la mort sur un réseau ferré délabré, l’impossibilité de boucler les fins de mois et l’exode de la jeune génération à l’étranger, lorsque la « stabilité politique » vise à épargner un gouvernement fondé sur la dissimulation et le mensonge, les tentatives d’intimidation restent sans effet. 

Une fois de plus dans l’histoire, ce qui a tout changé, c’est la mobilisation de masse. Le 28 février, on avait le sentiment que tout le monde était dans la rue. Il est important de rappeler cette leçon, qui nous est pourtant depuis longtemps familière. Quelle que soit la colère accumulée, quels que soient les plans échafaudés par les forces opposition (ou leur absence), le pouvoir politique ne peut être ébranlé que par la mobilisation populaire. Et, inversement, la force du pouvoir se nourrit de l’absence de résistance sociale.

Le débat public sur la dissimulation des responsabilités de la catastrophe a eu lieu à un moment d’incertitude économique et de chute continue du niveau de vie. Les conséquences des politiques néolibérales de choc sont ressenties depuis déjà un bon moment. Mais depuis la sortie de la pandémie, les conditions matérielles de la vie quotidienne ne cessent de se détériorer. Les bas salaires, la hausse du coût de la vie – notamment en ce qui concerne les produits alimentaires et de première nécessité  – combinés au délabrement du système public de santé et de la protection sociale, ont eu un impact dévastateur sur la grande majorité de la société.

Le récit gouvernemental d’une « Grèce 2.0 » prospère et l’étalage constant d’arrogance des porte-parole du pouvoir se heurtent aux réalités vécues par les citoyen.ne.s. La Grèce est un pays dont les infrastructures et les services de base sont gravement défectueux, et où se creusent d’énormes inégalités. L’accumulation profite à certaines fractions du capital (dans le tourisme, la construction, les technologies de l’information, le marché immobilier, etc.), qui entretiennent des liens de connivence avec le pouvoir, alors que la majorité de la société est confrontée au risque de pauvreté. La totalité des statistiques européennes et nationales récentes révèlent l’image d’un pays où les grands entreprises réalisent chaque année des profits records, alors que la pauvreté, la faiblesse des salaires, l’insécurité du logement,. sont parmi les plus élevés d’Europe.

Certes, on ne saurait affirmer que le déferlement actuel de colère est le produit direct de l’inégalité sociale. L’affaire de Tempe a une spécificité, mais les processus sociaux n’ont pas qu’une seule cause. Les références du discours de Karystianou citées au début ne sont pas le fait du hasard. Le corps citoyen a désormais fait l’expérience de ce que signifie un pouvoir injuste, incontrôlé et arrogant.

Dans une situation de profonde crise sociale, l’État est devenu de plus en plus insensible au sort des personnes vulnérables et incapable de protéger celles qui en ont le plus besoin. Du féminicide de Kyriaki Griva devant le poste de police où elle s’était rendue pour dénoncer la violence de son ancien partenaire jusqu’au cas de traite des êtres humains à Kolonos [un quartier d’Athènes], en passant par les cas de Vassilis Mangos, mort sous les coups des policiers, ou de celui de Zak Kostopoulos (Zackie O), victime d’un lynchage transphobe, plusieurs affaires récentes ont mis en lumière le fonctionnement défectueux des institutions étatiques. Ce n’est pas une coïncidence si, au cours de la dernière décennie, on a assisté à la multiplications des initiatives de solidarité liées à des cas de négligence grave, voire d’implication active, de l’État qui ont coûté la vie à des citoyen.ne.s. A cela il convient d’ajouter les victimes indirectes, et invisibles, du délitement de la santé publique, de l’absence de soins primaires et d’assistance sociale.

La vie dans la Grèce de l’« après-crise » est une vie bon marché, précaire et difficile pour la majorité de la société. La peur, l’anxiété, le besoin de protection à l’égard de la violence de l’État, ont rendu possible l’identification populaire à la souffrance de celles et ceux qui ont perdu des proches à Tempe. Les citoyen.ne.s ont jugé qu’il n’est pas admissible d’avoir à se confronter à un mur étatique de terreur permanente et de dissimulation lorsqu’on porte des exigences élémentaires de vérité et de justice. Ce sentiment a créé un nouveau « nous », de nouvelles communautés de solidarité qui rappellent celles qui se sont construites dans les pays où la vie des citoyen.ne.s devient vulnérable à l’autoritarisme de l’État. Des communautés qui se dressent contre l’injustice, les crimes d’État, la violence omniprésente et l’impunité.

C’est ainsi qu’est née la plus grande manifestation de l’histoire de la Grèce.

Le 18 août 2015 signale le premier jour de la mise en œuvre du 3e Mémorandum, signé par Alexis Tsipras et mis en œuvre par le gouvernement Syriza suite à leur capitulation face à la Troïka de l’UE et du FMI. Le 26 janvier était le début d’une nouvelle période et le 28 février 2025 marque une césure politique. La pression populaire a déstabilisé le gouvernement Mitsotakis, supposé inébranlable. Les mobilisations se sont poursuivies de façon quotidienne au cours de la semaine qui a suivi. Les plus massives ont été les manifestations du 5 mars, à l’appel des syndicats, celles des étudiants et des lycéens le 7 mars, la manifestation nocturne devant le Parlement pendant le débat sur la motion de destitution contre le gouvernement. La manifestation féministe du 8 mars s’est également déroulée sous le signe de Tempe et s’est terminée devant le siège de Hellenic Train. La répression policière exercée lors de la plupart des rassemblements a renforcé le sentiment d’injustice et de colère.

Compte tenu des rapports de force au Parlement, il était évident que le gouvernement ne pouvait tomber sous le coup d’une motion de censure. Il est néanmoins clair  que Nouvelle Démocratie est confrontée à une crise aiguë de légitimité. Le gouvernement est entré en conflit avec une majorité de la société et avec l’ensemble de la jeune génération. Ce fossé se sera pas comblé par des changements mineurs, par des remaniements ou par l’éviction de figures mineures. Il est non moins illusoire de penser que l’affaire de Tempe sera oubliée au fil du temps.

Il est probable que la dynamique de la mobilisation soit loin d’être terminée. De nouveaux appels émanant des parents des victimes n’ont pas encore été annoncés, mais des appels à des mobilisations se préparent déjà du côté des syndicats et de divers collectifs du mouvement social. Une nouvelle journée de grève a été annoncée pour avril, et il n’est pas exclu que la colère populaire se manifeste également lors des défilés pour la fête nationale du 25 mars, comme cela s’est produit dans le passé.

Il est donc tout à fait possible que la prochaine période soit celle d’une séquence prolongée de luttes et d’instabilité politique semblable à celle 2010-2015, lorsqu’à chaque accalmie succédait une nouvelle poussée de mobilisation. Certes, beaucoup de choses ont changé depuis, et il n’est pas facile de prédire à quoi peuvent ressembler les retombées politiques ou électorales, mais le gouvernement Mitsotakis sera tôt ou tard confronté à une échéance qui entraînera sa chute.

Le bouleversement rapide et inattendu de la situation politique confirme l’adage bien connu de Lénine selon lequel « il y a des décennies pendant lesquelles il ne se passe rien et il y a des semaines pendant lesquelles se passent des décennies ». Pendant toute une décennie, suite à la capitulation de Syriza et à la trahison du « non » du référendum de juillet 2015, la société grecque a vécu sous l’ombre pesante de TINA (There Is No Alternative). Ce sont dix années au cours desquelles le régime néolibéral de choc s’est consolidé, la gauche de gouvernement s’est effondrée et une droite revancharde et autoritaire a sévi. Des luttes ont bien eu lieu, mais, nettement moins massives qu’auparavant, elles sont restées fragmentées, isolées et souvent cantonnées à l’impuissance.

Mais une remontée de la combativité sociale peut ouvrir des voies là où tout semble conduire à une impasse. Certes, la situation comporte également des risques et ouvre de nombreuses questions sans apporter de réponses. Comme on le dit souvent, il y a un « vide » politique dans la mesure où, malgré la crise du pouvoir, aucune autre force émergente ne semble constituer une alternative possible. Malgré cela, il est important de reconnaître qu’un nouveau cycle de possibles s’est ouvert.

Une question urgente qui se pose pour l’ensemble des forces de la gauche est celle de l’absence d’un pôle cohérent capable d’exprimer politiquement les demandes qui émergent actuellement à travers les mobilisations de masse. La question est d’autant plus urgente que la capitulation de Syriza de l’été 2015 continue de hanter l’ensemble de la gauche à l’intérieur et au-delà des frontières du pays.

Mais ce n’est pas la seule question. L’intervention politique de la gauche ne peut se limiter aux projets organisationnels et électoraux, aussi importants soient-ils. La gauche de rupture a un rôle à jouer non seulement dans l’avant et l’après, mais aussi dans le présent d’une grande mobilisation populaire, voire dans l’acte même de descendre dans la rue et de se protéger contre l’arme principale du pouvoir qu’est la répression généralisée. Sur le plan de la préparation des mobilisations, les organisations de gauche, ainsi que le mouvement étudiant et syndical, ont apporté une contribution active, en se tenant aux côtés de l’association des parents et en prenant des initiatives pour soutenir leur lutte et faire en sorte qu’elle touche l’ensemble de la société.

Les forces de la gauche de rupture ont participé corps et âme à un mouvement qu’elles-mêmes n’ont pas initié, et dont le contenu politique pourrait être considéré comme inadéquat par rapport à des programmes plus globaux. Des réticences se sont exprimées quant au caractère vague des revendications, ou sur les risques de récupération de la part de l’extrême droite. Heureusement, ces réticences n’ont pas affecté l’attitude de la quasi-totalité des forces militantes qui ont compris qu’au-delà des affects et des demandes des familles des victimes, un véritable mouvement populaire était en train de prendre forme pour exiger des lendemains meilleurs. C’est ainsi que le peuple devient un sujet capable de changer le cours de l’histoire. Et c’est dans ce tumulte que peut émerger une gauche utile, subversive, vraiment révolutionnaire.

Bien entendu, les tâches de cette gauche ne se limitent pas à une présence physique ou à une contribution organisationnelle à la mobilisation de rue. Son objectif ne peut être que celui de lier les grandes manifestations populaires à un effort soutenu d’organisation « par en bas » de la grande majorité des travailleur.se.s et de la jeune génération la plus touchée par la pauvreté et le démantèlement de l’État-providence. Ce sont ces secteurs qui ont le plus besoin de transports publics, sûrs et abordables, ainsi que d’augmentations de salaires et de droits sociaux.

Les demandes de justice qui dominent ces jours-ci peuvent, à travers l’intervention politique, se lier à un cadre global de rupture avec les politiques néolibérales meurtrières, la privatisation, l’austérité permanente, la pauvreté et la vie chère. Ce n’est ni facile ni évident. Mais il en a toujours été ainsi de l’objectif des parties les plus conscientes du mouvement. Il s’agit d’un objectif à construire dans l’action et non d’une condition préalable de la mobilisation. Dans la lutte, les différentes revendications n’ont pas à s’opposer mais à converger et à s’articuler.

Il est raisonnable de s’inquiéter de l’absence du sujet politique qui pourrait faire émerger une telle perspective. Mais l’impuissance de la gauche à proposer une alternative crédible qui marque fortement la conjoncture actuelle ne peut être surmontée d’un seul coup. On entend souvent dire que la solution ne peut être que le rassemblement des « progressistes » pour former une alternative de gouvernement. Ce point de vue n’est pas absurde. Mais cette proposition méconnaît l’énorme écart politique qui sépare les partis d’une potentielle alliance de « centre-gauche » des forces de la gauche radicale.

En outre, il occulte un fait essentiel. Il y a dix ans, la victoire électorale de Syriza était le fruit d’un vaste processus basé sur la convergence de différents courants de la gauche de rupture et sur des alliances avec des secteurs de l’ancienne social-démocratie et de la base de la droite. Ce bouleversement était le résultat des grandes luttes sociales qui ont émergé en réaction aux diktats de la Troïka. Mais il a conduit à l’échec, à la capitulation, et a profondément blessé les secteurs en lutte et la cause du changement social. Avant de se disloquer, Syriza avait mis en œuvre les politiques prescrites par les Mémorandums, y compris la privatisation du réseau ferroviaire. Une telle unité, basée simplement sur l’opposition au gouvernement de Mitsotakis, ne peut donc être aujourd’hui une solution.

Ce lourd héritage ne doit pas, en revanche, conduire à se désintéresser de la construction d’une proposition politique crédible, rassembleuse, et en même temps porteuse de rupture. La lutte sociale en cours, mais aussi la relance de la confrontation politique est le meilleur terrain de regroupement pour la gauche. A notre avis, une proposition radicale adéquate à la conjoncture comporte deux volets : a) une large action commune au sein du mouvement dans le but de former un bloc social de résistance et de rupture et b) Un processus politique et programmatique d’unité et de recomposition du projet et du front de la gauche de rupture.

En conclusion, nous tenons à nous référer au peuple et à la jeunesse en lutte de Serbie, qui se mobilisent, exactement au même moment que la Grèce, suite à un accident-crime si semblable à celui de Tempe, l’effondrement du toit de la gare de Novi Sad. Comment nos expériences douloureuses, mais aussi nos luttes, ne pourraient-elles pas être liées, et devenir des terrains de solidarité internationaliste et de combat commun contre le capitalisme de pillage et de corruption qui détruit les pays et les sociétés ?  C’est aussi en cela que consiste l’indispensable pari pour l’avenir.

*

Aliki Kosyfologou est chercheuse en sciences sociales, titulaire d’un doctorat en sciences politiques et en sociologie. Elle est autrice de nombreuses publications sur les questions de genre et militante dans le mouvement féministe.

Thanos Andritsos est architecte et urbaniste, engagé dans les luttes urbaines et environnementales en tant que chercheur et militant.

Texte écrit pour Contretemps – traduit du grec par Stathis Kouvélakis.

Photo : https://www.facebook.com/initiativegrecque/

Source https://www.contretemps.eu/grece-tempe-catastrophe-ferroviaire-maniifestations-mitsotakis/

A Grenoble lancement de la commande groupée 2025 pour soutenir les Viome

Solidarité concrète avec les travailleurs
de l’usine VIOME autogérée
à Thessalonique en Grèce

Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés depuis maintenant 12 ans l’ont reprise en coopérative ouvrière.

Ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante. Le terrain a été vendu aux enchères électroniques (la dernière invention de la commission européenne pour pallier aux manifestations citoyennes qui s’opposaient aux expulsions de particuliers) et ils ont été expulsés par la police. Même si les conditions sont plus difficiles la production continue sur une petite parcelle non comprise dans la vente.

Ils en appellent à la solidarité internationale. Il est plus que jamais nécessaire de les soutenir en participant à cette commande.

Voir notre tract d’information

Depuis 2016 et la visite de Makis Anagnostou à Grenoble et afin de les soutenir, le comité de Grenoble organise chaque année une commande groupée de leurs produits.

Pour celle de 2025 vous trouverez : Le catalogue 2025 et les prix

– le bon de commande avec tous les renseignements utiles :

Attention : la date limite de réception des commandes est fixée

au mardi 29 avril 2025

Contribuons par nos achats à soutenir cette lutte exemplaire !

Urgent : Convoi solidaire Grèce 2025

ANNUAIRE COMPLET DES POINTS COLLECTE EN FRANCE ET ALENTOURS (MARS-AVRIL 2025)

préparant le convoi solidaire vers la Grèce d’avril 2025

Voir La liste des besoins et modalités participations financières

★ 03 VICHY

Point collecte durant une soirée seulement : le 25 mars à partir de 19h30 au cinéma Grand Écran, Centre Commercial Les quatre Chemins, 35 rue Lucas 03200 Vichy

À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 20h00)

★ 04 MANOSQUE / SIMIANE-LA-ROTONDE – Tél. 06 68 05 12 74 (Domdom)

Point collecte permanent jusqu’au 30 mars

★ 06 CAGNES – Tél. 06 98 15 01 33 (Mi) ou 07 78 43 61 36 (Clo)

Point collecte permanent jusqu’au 30 mars

★ 06 MENTON – Tél. 06 98 15 01 33 (Mi) ou 07 78 43 61 36 (Clo)

Point collecte permanent jusqu’au 29 mars

★ 06 NICE – Tél. 06 76 53 06 48 (Thierry)

Point collecte permanent jusqu’au 22 mars

★ 06 NICE – Tél. 06 98 15 01 33 (Mi) ou 07 78 43 61 36 (Clo)

Point collecte permanent jusqu’au 29 mars

★ 06 VENCE – Tél. 06 98 15 01 33 (Mi) ou 07 78 43 61 36 (Clo)

Point collecte permanent jusqu’au 31 mars

★ 07 AUBENAS – Tél. 06 06 44 80 32 (JC Banane)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 07 CHEMINAS (entre Annonay et Valence)

Point collecte durant une soirée seulement : le 21 mars à partir de 18h30 à la Chèvrerie, 225 chemin du Ruisseau 07300 Cheminas.

À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 19h30)

★ 09 ST-GIRONS – Tél. 06 51 36 52 61 (Dominique)

Point collecte permanent jusqu’au 26 mars

★ 10 TROYES – Tél. 07 84 59 83 73 (Engin)

Point collecte permanent jusqu’au 25 mars

★ 11 CASTELNAUDARY – Tél. 06 14 86 42 50 (Rachid)

Point collecte permanent jusqu’au 27 mars

★ 11 SAISSAC – Tél. 06 14 86 42 50 (Rachid)

Point collecte permanent jusqu’au 27 mars

★ 13 AIX-EN-PROVENCE – Tél. 06 17 05 13 20 (Hélène et Joel) ou 06 88 30 44 39 (Evelyne) ou 06 66 42 21 91 (Jean-Michel)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 13 ARLES – Tél. 06 22 97 69 30 (Sylvie)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 13 CHATEAURENARD – Tél. 06 37 89 36 57 (Régine)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 13 FOS-SUR-MER – Tél. 06 22 97 69 30 (Sylvie)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 13 FUVEAU – Tél. 06 17 05 13 20 (Hélène et Joel)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 13 GARDANNE – Tél. 06 17 05 13 20 (Hélène et Joel)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 13 MARSEILLE

Point collecte durant une soirée seulement : le 2 avril à partir de 18h30 au Théâtre des Chartreux, 105 avenue des Chartreux 13004 Marseille.

À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 19h00)

★ 13 MARTIGUES – Tél. 06 86 20 35 62 (Nicole)

Point collecte permanent jusqu’au 3 avril

★ 13 MEYREUIL – Tél. 06 17 05 13 20 (Hélène et Joel)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 13 PORT-DE-BOUC – Tél. 06 22 97 69 30 (Sylvie)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 13 PORT-SAINT-LOUIS – Tél. 06 22 97 69 30 (Sylvie)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 13 SALON-DE-PROVENCE – Tél. 06 88 30 44 39 (Evelyne) ou 06 66 42 21 91 (Jean-Michel)

Point collecte permanent jusqu’au 3 avril

★ 13 SALIN DE GIRAUD – Tél. 06 22 97 69 30 (Sylvie)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 13 ST-SAVOURNIN – Tél. 06 17 05 13 20 (Hélène et Joel)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 18 BOURGES – Tél. 07 84 59 83 73 (Engin)

Point collecte permanent jusqu’au 25 mars

★ 19 BRIVE – Tél. 06 40 70 75 74 (Cathy) ou 06 44 78 19 78 (Didier)

Point collecte permanent jusqu’au 24 mars

★ 19 OBJAT – Tél. 06 40 70 75 74 (Cathy) ou 06 44 78 19 78 (Didier)

Point collecte permanent jusqu’au 24 mars

★ 21 DIJON

Point collecte durant une soirée seulement : le 24 mars à partir de 18h30 à l’espace autogéré les Tanneries, 37 rue des Ateliers 21000 Dijon.

À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 19h00)

★ 23 GUÉRET – Tél. 07 69 87 71 06 (Caroline)

Point collecte permanent jusqu’au 29 mars

★ 23 LA SOUTERRAINE – Tél. 07 69 87 71 06 (Caroline) et 06 58 12 94 36 (Nino)

Point collecte permanent jusqu’au 30 mars

★ 30 ALÈS – Tél. 06 87 24 84 29 (Catherine)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 30 BAGNOLS-SUR-CÈZE – Tél. 06 06 44 80 32 (JC Banane)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 30 BAGNOLS-SUR-CÈZE – Tél. 06 87 24 84 29 (Catherine)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 30 BARJAC – Tél. 06 06 44 80 32 (JC Banane)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 30 BESSÈGES – Tél. 06 51 16 38 14 (Gib)

Point collecte permanent jusqu’au 31 mars

★ 30 BESSÈGES

Point collecte durant une soirée seulement : le 31 mars à partir de 18h00 à l’ex « Motown café » de Charbes (bâtiment vert et noir), 272 route de Charbes 30160 Bessèges.

À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 19h00)

★ 30 CORNILLON – Tél. 06 06 44 80 32 (JC Banane)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 30 EUZET – Tél. 06 07 70 18 65 (Christian)

Point collecte permanent jusqu’au 25 mars

★ 30 NÎMES – Tél. 06 87 24 84 29 (Catherine)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 30 NÎMES – Tél. 06 69 56 36 01 (Naomi)

Point collecte permanent jusqu’au 28 mars

★ 30 UZÈS – Tél. 06 87 24 84 29 (Catherine)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 31 BÉRAT (entre Muret et Cazères)

Point collecte durant une soirée seulement : le 29 mars à partir de 18h30 à la salle des fêtes 31370 Bérat (avec La Ménardière).

À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 19h00)

★ 31 ESCALQUENS (entre Toulouse et Revel)

Point collecte durant une soirée seulement : le 27 mars à partir de 19h00 à la salle de l’Oustal, place de l’Enclos 31750 Escalquens.

À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 20h00)

★ 31 MONTRÉJEAU – Tél. 07 83 45 30 86 (Bastien)

Point collecte permanent jusqu’au 27 mars

★ 31 REVEL – Tél. 06 14 86 42 50 (Rachid)

Point collecte permanent jusqu’au 27 mars

★ 31 ST-BERTRAND-DE-COMMINGES – Tél. 06 51 36 52 61 (Dominique)

Point collecte permanent jusqu’au 26 mars

★ 31 ST-GAUDENS – Tél. 07 83 45 30 86 (Bastien)

Point collecte permanent jusqu’au 27 mars

★ 31 ST-GAUDENS – Tél. 06 51 36 52 61 (Dominique)

Point collecte permanent jusqu’au 26 mars

★ 31 TOURNEFEUILLE (proche de Toulouse)

Point collecte durant une soirée seulement : le 28 mars à partir de 19h30 au Cinéma Utopia, impasse du Château 31170 Tournefeuille.

À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 20h00)

★ 33 BÈGLES – Tél. 06 58 76 16 08 (Justine et Fifi)

Point collecte permanent jusqu’au 29 mars

★ 33 BORDEAUX – Tél. 06 58 76 16 08 (Justine et Fifi)

Point collecte permanent jusqu’au 29 mars

★ 33 ILLATS – Tél. 05 56 25 34 33 (Richard)

Point collecte permanent jusqu’au 30 mars

★ 33 LANGON – Tél. 05 56 25 34 33 (Richard)

Point collecte permanent jusqu’au 30 mars

★ 33 LA RÉOLE – Tél. 06 98 98 94 03 (Christelle) et 07 81 81 97 63 (Bernard)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 33 LA RÉOLE – Tél. 06 82 42 43 44 (Marco)

Point collecte permanent jusqu’au 31 mars

★ 33 LOUBENS – Tél. 05 56 71 31 24 et 06 89 12 41 42 (Christian)

Point collecte permanent jusqu’au 31 mars

★ 33 ST-SYMPHORIEN – Tél. 05 56 25 34 33 (Richard)

Point collecte permanent jusqu’au 30 mars

★ 33 VILLANDRAUT – Tél. 05 56 25 34 33 (Richard)

Point collecte permanent jusqu’au 30 mars

★ 34 LUNEL (entre Nîmes et Montpellier)

Point collecte durant une soirée seulement : le 30 mars à partir de 17h30 au cinéma Athénée, 52 rue Lakanal 34400 Lunel (dans le cadre du Festival Traversées).

À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 18h15)

★ 34 MONTPELLIER – Tél. 06 69 56 36 01 (Naomi)

Point collecte permanent jusqu’au 28 mars

★ 36 ARGENTON-SUR-CREUSE – Tél. 07 69 87 71 06 (Caroline)

Point collecte permanent jusqu’au 30 mars

★ 36 AIGURANDE – Tél. 07 69 87 71 06 (Caroline) et 06 58 12 94 36 (Nino)

Point collecte permanent jusqu’au 31 mars

★ 36 CHATEAUROUX – Tél. 07 69 87 71 06 (Caroline)

Point collecte permanent jusqu’au 29 mars

★ 36 CREVANT – Tél. 06 58 12 94 36 (Nino)

Centre social et culturel autogéré La Marmite

Point collecte permanent jusqu’au 30 mars

★ 38 GRENOBLE – Tél. 06 72 96 34 37 (Christophe)

Point collecte permanent jusqu’au 30 mars

★ 38 GRENOBLE – Tél. 06 81 03 18 32 (Patrick)

Point collecte permanent jusqu’au 31 mars

★ 38 VIENNE – Tél. 07 69 14 25 99 (Violaine)

Point collecte permanent jusqu’au 21 mars

★ 39 ST-CLAUDE

Point collecte durant une soirée seulement : le 23 mars à partir de 17h00 au cinéma La maison du peuple, à La fraternelle, 12 rue de la Poyat 39200 St-Claude.

À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 17h30)

★ 42 ST-ÉTIENNE – Tél. 06 07 02 25 48 (Léa)

Point collecte permanent jusqu’au 25 mars

★ 42 ST-PAUL-EN-CORNILLON (proche de St-Étienne)

Point collecte durant une soirée seulement : le 22 mars à partir de 17h00 à la Maison Mémérou, 2 Place du Bourg 42240 St-Paul-en-Cornillon.

À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 18h30)

★ 42 ST-MICHEL-DU-RHÔNE – Tél. 07 69 14 25 99 (Violaine)

Point collecte permanent jusqu’au 21 mars

★ 45 ORLÉANS – Tél. 07 84 59 83 73 (Engin)

Point collecte permanent jusqu’au 25 mars

★ 46 CAHORS – Tél. 06 13 37 70 02 (Tim)

Point collecte permanent jusqu’au 23 mars

★ 46 CAHORS – Tél. 06 15 38 08 97 (Zoé)

Point collecte permanent jusqu’au 21 mars

★ 46 BELFORT-DU-QUERCY – Tél. 06 15 38 08 97 (Zoé)

Point collecte permanent jusqu’au 21 mars

★ 47 MARMANDE – Tél. 06 98 98 94 03 (Christelle) et 07 81 81 97 63 (Bernard)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 49 ANGERS – Tél. 06 25 71 45 73 (Le Cercle 49)

Point collecte permanent jusqu’au 23 mars

★ 63 THIERS (proche de Clermont-Ferrand)

Point collecte durant une soirée seulement : le 26 mars à partir de 20h00 au cinéma Le Monaco, 17 rue Conchette 63300 Thiers.

À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 20h30)

★ 65 ARGELES-GAZOST – Tél. 06 95 32 72 76 (Nanou)

Point collecte permanent jusqu’au 28 mars

★ 65 BAGNÈRES-DE-BIGORRE – Tél. 06 51 36 52 61 (Dominique)

Point collecte permanent jusqu’au 27 mars

★ 65 LANNEMEZAN – Tél. 07 83 45 30 86 (Bastien)

Point collecte permanent jusqu’au 27 mars

★ 65 LUZ-ST-SAUVEUR – Tél. 06 95 32 72 76 (Nanou)

Point collecte permanent jusqu’au 28 mars

★ 65 TARBES – Tél. 06 83 26 38 22 (Claire)

Point collecte permanent jusqu’au 27 mars

★ 65 VIZOS – Tél. 06 95 32 72 76 (Nanou)

Point collecte permanent jusqu’au 28 mars

★ 69 CENVES – Tél. 06 85 63 74 54 (Jean-Luc et Marie-Laure)

Point collecte permanent jusqu’au 23 mars

★ 69 CONDRIEU – Tél. 07 69 14 25 99 (Violaine)

Point collecte permanent jusqu’au 21 mars

★ 69 LYON ET ALENTOURS – Tél. 06 81 03 18 32 (Patrick)

Point collecte permanent jusqu’au 31 mars

★ 71 MÂCON – Tél. 06 85 63 74 54 (Jean-Luc et Marie-Laure)

Point collecte permanent jusqu’au 23 mars

★ 71 TOURNUS – Tél. 06 85 63 74 54 (Jean-Luc et Marie-Laure)

Point collecte permanent jusqu’au 23 mars

★ 73 CHAMBÉRY – Tél. 06 81 03 18 32 (Patrick)

Point collecte permanent jusqu’au 31 mars

★ 74 ANNEMASSE – Tél. 06 46 25 37 32 (Lucas) ou 06 25 75 59 46 (Mélissa)

Point collecte permanent jusqu’au 20 mars

★ 74 FILLIÈRES – Tél. 06 78 21 79 23 (Lisbeth)

Point collecte permanent jusqu’au 19 mars

★ 74 THORENS-GLIÈRES

Point collecte durant une soirée seulement : le 19 mars à partir de 19h30 au cinéma Le Parnal, 260 rue saint François de Sales 74570 Thorens-Glières.

À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 20h00)

★ 77 MELUN – Tél. 06 89 83 36 99 (Axel)

Point collecte permanent jusqu’au 23 mars

★ 81 ALBI – Tél. 05 63 81 55 62 (Annick et Eric)

Point collecte permanent jusqu’au 27 mars

★ 81 GAILLAC – Tél. 05 63 81 55 62 (Annick et Eric)

Point collecte permanent jusqu’au 28 mars

★ 81 LAUTREC / PERRAMOND – Tél. 06 60 75 97 70 (Nico)

Point collecte permanent jusqu’au 27 mars

Point collecte permanent jusqu’au 27 mars

★ 81 SORÈZE – Tél. 06 14 86 42 50 (Rachid)

Point collecte permanent jusqu’au 27 mars

★ 82 CAUSSADE – Tél. 06 15 38 08 97 (Zoé)

Point collecte permanent jusqu’au 21 mars

★ 82 MONTAUBAN – Tél. 06 15 38 08 97 (Zoé)

Point collecte permanent jusqu’au 21 mars

★ 83 DRAGUIGNAN – Tél. 07 62 31 00 34 (Charlie)

Point collecte permanent jusqu’au 23 mars

★ 83 FRÉJUS – Tél. 06 98 15 01 33 (Mi) ou 07 78 43 61 36 (Clo)

Point collecte permanent jusqu’au 29 mars

★ 84 APT – Tél. 06 68 05 12 74 (Domdom)

Point collecte permanent jusqu’au 30 mars

★ 84 AVIGNON – Tél. 06 37 89 36 57 (Régine)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 84 AVIGNON – Tél. 06 87 24 84 29 (Catherine)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 84 ISLE-SUR-LA-SORGUE – Tél. 06 37 89 36 57 (Régine)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 87 LIMOGES – Tél. 06 58 92 62 38 (René)

Point collecte permanent au CIRA Limousin, espace associatif Gilbert Roth, 64 avenue de la Révolution

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 89 AUXERRE – Tél. 06 46 02 44 32 (Isabelle)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 89 JOIGNY– Tél. 06 46 02 44 32 (Isabelle)

Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 91 CORBEIL-ESSONNES – Tél. 06 89 83 36 99 (Axel)

Point collecte permanent jusqu’au 23 mars

★ SUISSE : GENÈVE – Tél. +33 6 46 25 37 32 (Lucas) ou +33 6 25 75 59 46 (Mélissa)

Point collecte permanent jusqu’au 19 mars

★ ITALIE : VINTIMILLE – Tél. +33 6 98 15 01 33 (Michèle) ou +33 7 78 43 61 36 (Claude)

Point collecte permanent jusqu’au 29 mars

★ AUTRES DÉPARTEMENTS FRANÇAIS ET BELGIQUE : des envois sont possibles par la Poste ou par point relais ou par transporteur. L’adresse :

ANEPOS – Action Solidarité Grèce

6 allée Hernando – 13500 MARTIGUES – France

(Numéro à donner au transporteur : 06 24 06 67 98)

La nouvelle LISTE DES BESOINS et tous les détails sont sur le site du film : www [point] paspeurdesruines [point] net (dans l’onglet ”convoi solidaire”)

Source http://blogyy

Traduire / Μεταφράστε