Un adieu à notre ami Muhamad Gulzar, tué à la frontière d’Evros

La rumeur d’un deuxième réfugié tué aux frontières, s’est répandue il y a trois jours. Comment imaginer qu’il puisse s’agir de notre ami ? Comment cela a-t-il pu se produire ? Et hier les premiers messages. Sa femme, apparaissant dans un reportage de Sky News. Une prise lointaine, à l’extérieur de l’hôpital, en pleurs et en deuil. C’est par elle que nous avons appris que Muhamad a franchi une nouvelle fois les frontières, cette fois-ci de la Grèce à la Turquie et de nouveau au Pakistan. Pour l’emmener et être ensemble.

Mercredi dernier, dans la matinée, notre ami Muhamad, notre Muhamad de la chambre 611, a été abattu simplement parce qu’il était un migrant. Un homme en lutte, un innocent, déclaré « ennemi » et « envahisseur » de l’Europe. Un civil abattu comme un animal sauvage.

La balle est sortie d’un pistolet du côté grec, … était-ce la police des frontières, une milice, un volontaire fasciste grec ou étranger ou était-ce un jeune soldat à qui le gouvernement avait ordonné d’utiliser des  » balles réelles  » ?

Le gouvernement a dit que c’était des fausses nouvelles et de la propagande turque. La veille, le commissaire européen a déclaré que le gouvernement grec faisait ce qu’il fallait, il agit comme un « bouclier de l’Europe ».

Nous, amis de Muhamad Gulzar, qui l’avons rencontré dans l’hôtel squatté City Plaza à Athènes il y a trois ans, nous disons que notre frère a été assassiné. Nous ne pouvons pas trouver le véritable meurtrier, mais nous savons qui est responsable. Nous ne pouvons pas savoir qui portait l’arme, mais nous savons que Mohammed a été tué par une balle tirée d’un fusil, qui pointait une fois en l’air et une autre fois vers les gens qui couraient, dans une chasse à l’homme honteuse aux frontières de l’Europe en 2020.

Muhamad, pour toi, pour ta femme et ta famille, pour nous tous et pour les enfants qui vont naître. Pour tous les peuples, quelles que soient leur nationalité, leur couleur de peau et leur religion, nous disons que nous allons lutter davantage et que nous allons nous battre plus durement. Nous vaincrons la barbarie qui se répand si vite dans le monde. Et nous nous souviendrons de vous en train de courir librement au-delà des frontières sanglantes. En Grèce, en Turquie, en Europe et partout dans le monde, partout où les gens luttent pour une vie meilleure, sans guerre et sans racisme, sans oppression et sans humiliation des peuples.

Vos amis et camarades de l’ancien squat City Plaza, à Athènes !

rédaction

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Translate »