Par Dimitris Konstantakopoulos
De violents affrontements ont lieu entre les habitants et la police dans les îles grecques de Lesbos et de Chios, au nord-est de la mer Égée. Les habitants des deux îles réagissent aux plans du gouvernement visant à construire de nouvelles villes « fermées » – des camps pour les réfugiés et les migrants dans leurs îles, craignant que le gouvernement ne mente et n’ait l’intention d’y installer indéfiniment des milliers de nouveaux réfugiés et immigrants.
Le nombre de réfugiés et d’immigrants dans les îles de la mer Égée orientale est déjà comparable au nombre de leurs habitants grecs, une situation qui non seulement crée d’énormes problèmes, mais qui commence à menacer la souveraineté grecque dans une zone de grande valeur et importance géopolitique, qui se trouve être aussi le berceau de la civilisation grecque. C’est dans cette région que sont nés la polis (ville) grecque, la philosophie et le théâtre grecs. D’ailleurs, les îles sont toujours sous la menace de la plus grande force navale de débarquement au monde, celle de la Turquie, juste sur la côte opposée de la mer Égée, dont la seule mission possible est de débarquer sur les îles.
Déjà, un certain nombre d’organisations telles que l’OTAN, Frontex, les agences de l’UE et des Nations unies et des organisations non gouvernementales, dont personne ne sait qui les contrôle, exercent de facto une forme de souveraineté informelle sur les îles. Certains habitants des îles grecques pensent même à émigrer vers la Grèce continentale en raison des problèmes auxquels ils sont confrontés.
Il convient de noter que toute cette situation n’est pas due à un quelconque mouvement spontané de masses en provenance des zones de conflit, mais est le résultat d’un processus strictement contrôlé par le gouvernement turc. D’autre part, l’UE est très satisfaite de la réinstallation des réfugiés et des migrants en Grèce.En conséquence, les fortes tendances à la désintégration s’intensifient dans la société grecque, d’autant plus qu’elle est toujours sous le régime néocolonial de destruction et de pillage qui lui est imposé par l’UE, la BCE et le FMI depuis dix ans déjà.
Entre 2010 et 2015, la troïka a saisi les biens grecs et le droit de la Grèce à mener sa propre politique économique, tout en détruisant la vie de millions de Grecs. Après 2015, ils s’emparent de sa « plus-value » géopolitique. Dans le même temps et avec les programmes mis en œuvre, la population grecque diminue démographiquement, les jeunes émigrent à l’étranger et de plus en plus d’étrangers viennent dans le pays. Comme l’a dit Mikis Theodorakis, le but ultime de l’entreprise néocoloniale qui a débuté en 2010 est une « Grèce sans Grecs » ! D’ailleurs, Hitler avait exactement le même plan pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il voulait délocaliser la population grecque au Moyen-Orient et faire de la Grèce une maison de vacances pour les Aryens.
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