Ces derniers jours, la communauté squattée de Prosfygika a fait l’objet d’une répression et d’une intimidation constantes de la part de l’État.
Le mardi 18/6, des flics de l’unité DRASI ont tenté de kidnapper 4 camarades à proximité de la communauté et de la structure de la boulangerie à l’intérieur de la communauté. La réaction du voisinage et des personnes solidaires a été immédiate, puisque les gens immédiatement sont descendus dans la rue jusqu’à ce que tous*tes les membres de la communauté soient libéré*es, alors qu’une manifestation était organisée pour défendre la communauté de Prosfygika.
Après cette tentative ratée de l’État de casser le moral de la communauté, le 20 juin à 22h30, un groupe de policiers de l’unité OPKE a kidnappé deux camarades membres de la communauté squattée de Prosfigika qui ont ensuite été arrêtés, tout comme une autre personne passant par la rue Dimitsanas. Face à la provocation croissante des flics qui croyaient pouvoir faire régner la répression au sein de la communauté, les gens du quartier se sont rassemblés et ont réagi immédiatement. Des affrontements au corps à corps ont eu lieu, des personnes ont été attaquées avec des grenades assourdissantes et du gaz lacrymogène. Un grand nombre de flics de l’unité DRASI ont essayé d’enlever d’autres personnes dans la rue. Une fois de plus, les habitant*es du quartier se sont montré*es à la hauteur, sans se laisser intimider, en prenant par les mains les camarades que les flics tentaient de kidnapper.
Il convient de noter que tout cela s’est produit alors, que les enfants du quartier jouaient dans les rues, les personnes âgées et les familles se promenaient le soir. A ce moment-là, les policiers n’ont pas hésité, une fois de plus, à utiliser des produits chimiques à proximité de l’hôpital de cancérologie d’Agios Savvas.
A travers ces tentatives de plus en plus ratées de terroriser Prosfygika, l’État prépare un mécanisme de répression multiforme contre le quartier en lutte.
Les deux camarades arrêtés le 20/6 se sont vus imposer des conditions restrictives : 1) présence au poste de police jusqu’à vendredi prochain, date du prochain procès, et 2) interdiction de s’approcher à moins de 500 mètres du quartier de Prosfygika.
La chasse juridique ne s’arrête pas là. La recherche de 70 autres « auteurs inconnus » a été annoncée, dans une tentative désespérée de l’État de cibler à la fois le quartier et le mouvement de solidarité qui s’est précipité pour soutenir à nouveau la communauté, immédiatement après les événements du 20/6.
Un jour plus tard, le 21/6, les flics ont arrêté un étudiant de 15 ans, membre de la communauté, à 17h30, alors que le camarade se rendait à vélo au kiosque situé à côté du quartier pour faire ses courses. Les flics l’ont violemment arrêté, l’ont fait tomber de son vélo et l’ont traîné jusqu’au centre de détention de GADA. Là, comme tout au long de l’arrestation, H.K., 15 ans, a subi des violences physiques, des agressions verbales et des menaces d’abus sexuels. Nous parlons ici d’actes de torture et, dans ce cas particulier, la police grecque n’a pas hésité à s’en prendre à un mineur.
La panique du gouvernement Mitsotakis et de l’État grec Après de nombreuses attaques ratées contre Prosfigika au cours des 14 dernières années, la dernière étant l’opération majeure du 22/11/22, leurs seuls moyens pour délégitimer et affaiblir une communauté de lutte sont maintenant les provocations, la surveillance, l’intimidation et la torture. Telles sont les réponses de l’État et du capital grecs à une communauté dont la résistance mûrit chaque jour, où les structures d’auto-organisation et de solidarité sont constamment renforcées et où une alternative à l’État et au capital prend forme.
Les opérations répressives ne nous terrifient pas, mais elles confirment aussi que nous sommes du bon côté de l’histoire. Elles nous exaspèrent et finissent par nous renforcer en nous rapprochant les un*es des autres. La stratégie de la tension qui est tentée ces jours-ci contre la Communauté squattée de Prosfygika n’aura qu’une conséquence: faire germer les graines d’un monde en lutte et les relations de solidarité qui nous unissent.
L’assemblée du squat Notara 26 déclare son total soutien et sa solidarité envers la communauté de Prosfygika. Nous affirmons clairement que tout type d’intimidation contre nos squats, nos communautés, nos quartiers, nos camarades et nos vies ne restera pas sans réponse.
SOLIDARITÉ AVEC LA COMMUNAUTÉ SQUATTÉE DE PROSFYGIKA
COMMUNAUTÉS DE LUTTE DANS CHAQUE QUARTIER
NE TOUCHEZ PAS À PROSFYGIKA
Source Assemblée du squat d’habitations de réfugié*es/migrant*es Notara 26