Antériorité : voir notre article du 31/7 http://www.infoadrets.info/grece/le-cstar-le-bateau-de-la-honte/
et du 3/8 http://www.infoadrets.info/grece/des-nouvelles-du-cstar/ et du 20/8/17 http://www.infoadrets.info/grece/et-le-cstar-vigilance/
Dernières actualités :
(1) sur le blog de Y Youlontas http://blogyy.net/2017/08/24/le-c-star-en-route-pour-la-france-ou-la-croatie/ et (2) la FIDH demande à la Mongolie de retirer son pavillon de complaisance au bateau raciste.
(1) Communiqué de DEFEND MEDITERRANEA*
« LE C-STAR VA BIENTÔT REPARTIR : PRÉPARONS-NOUS À LE REFOULER DANS LES PORTS DE FRANCE OU DE CROATIE !
Le navire de l’expédition fasciste DEFEND EUROPE s’apprête à quitter la région de Malte, après avoir échoué dans sa nouvelle tentative d’escale, malgré son insistance durant toute une semaine. Ce nouvel échec cuisant a fait capoter le rapatriement en grande pompe des chefs identitaires à Lyon, pour la conférence de presse du 19 août. Grâce à la mobilisation de nos camarades antiracistes et antifascistes à Malte, le C-Star va bientôt repartir sans avoir pu accoster. Cependant, avec la collaboration des réseaux fascistes sur place et de deux bateaux maltais, le Sea Storm et le Bawa 1, il a tout de même pu se ravitailler in extremis, ce jeudi après-midi, au bout d’une semaine de colères et de lamentations.
Selon nos informations, le C-Star va repartir demain. Nous saurons alors plus précisément dans quel pays et quel port il va tenter de faire escale, en observant la direction qu’il aura choisi (depuis les sites de trafic maritime, mais aussi par d’autres moyens sur lesquels ses coupures volontaires de balise AIS n’ont aucun impact).
Selon nos informations, les deux hypothèses principales envisagées par les dirigeants identitaires sont la France et la Croatie, mais d’autres ports ont également été évoqués, comme Rome et Barcelone par exemple, ou encore le transbordement nocturne des chefs fascistes (à la manière de leur arrivée à bord en catimini, sur le bateau chypriote Dioni, au large de Limassol).
En France, il pourrait s’agir de Nice : une ville que les fascistes croient favorable à leur action en raison de son ancrage politique et du choc de l’attentat du 14 juillet 2016. Ce port a aussi l’avantage d’être proche des principaux pays voisins représentés à bord (les chefs autrichiens et italiens espèrent attirer quelques dizaines de fans). Enfin, l’aéroport est proche, le long de la mer, et ses rotations vers Lyon sont fréquentes. Seconde hypothèse : Toulon, pour des raisons similaires, mais la proximité du puissant réseau antifasciste marseillais rend peu probable cette éventualité.
Les autorités françaises oseront-elles accueillir le C-Star à bras ouvert, alors que l’Egypte, le nord de Chypre, la Crète, la Tunisie, la ville de Catane en Sicile et Malte, tour à tour, l’ont systématiquement repoussé ou expulsé ? Macron et son gouvernement vont-ils feindre de fermer les yeux sur la vraie nature de ce bateau de miliciens racistes et fascistes ? Les autorités françaises pourraient dire oui, si l’on en croit les déclarations de Martin Sellner, chef du mouvement identitaire autrichien présent à bord du C-Star, qui prétend que ses deux meilleurs contacts (obtenus via les ambassades qu’il a contactées par téléphone) sont les représentants de l’État autrichien et ceux de l’État français.
Ce n’est pas vraiment une surprise :
– le ministre de l’intérieur autrichien avait récemment félicité publiquement la mission Defend Europe ;
– le président français voyait, paraît-il, d’un bon œil l’irruption d’une propagande sécuritaire en Méditerranée, au moment même où il commençait à négocier son grand projet de fermeture des frontières africaines vers l’Europe avec les principaux chefs libyens.
Rappelons à ce propos que la mission de Defend Europe a non seulement été ridiculisée à chaque étape de son périple, mais surtout qu’elle n’a eu aucun effet sur l’évolution de la situation. Toute personne un peu informée sait bien que ce n’est pas le porte-voix des bouffons à lunettes noires qui a éloigné provisoirement les navires de sauvetage de la zone de recherche, mais :
– les tirs de sommations à balles réelles des garde-côtes libyens ;
– les pressions des autorités européennes et, notamment, de l’État italien, ce dernier étant allé jusqu’à saisir l’un des bateaux de sauvetage et arrêter une partie de son équipage.
En réalité, les vacanciers du C-Star n’ont rien fait d’autre que se payer une croisière aux frais des imbéciles qui les ont crus et financés. Une croisière qui s’est avérée beaucoup plus compliquée que prévue, sur une mer Méditerranée résolument opposée à leurs valeurs abjectes.
L’autre destination possible, c’est la Croatie. Notamment le port de Rijeka au sud, qui est une zone franche. Mais nous avons beaucoup de contacts sur place et les mouvements antifascistes croates sont familiers des méthodes fortes, similaires à celles des antifascistes crétois. Le petit groupe de hipsters-fascistes ferait bien de se méfier du comité d’accueil, en cas d’autorisation d’accoster.
Nous attendons maintenant le départ imminent du C-Star de la région maltaise et nous étudierons dès lors sa direction, puis compléterons nos informations auprès des camarades ouvriers et marins dans les ports susceptibles d’avoir été choisis. La Méditerranée restera jusqu’au bout une galère pour ce radeau de la méduse.
Nous invitons tous les antifascistes et antiracistes à se préparer, en particulier au sud-est de la France et au sud-ouest de la Croatie, destinations les plus probables pour l’instant.
Non aux milices fascistes, ni en Méditerranée, ni ailleurs ! Non à l’Europe forteresse !
DEFEND MEDITERRANEA, le 24 août 2017
* Le réseau DEFEND MEDITERRANEA est composé de camarades antifascistes, antiracistes et solidaires de Méditerranée qui ont participé au blocage du navire C-Star à Suez (23/07) puis à Chypre (26/07), et qui l’ont empêché de faire escale en Crète (31/07), en Tunisie (06/08), en Sicile (17/08) et à Malte (17/08). »
(2) C-Star : la FIDH demande à la Mongolie de retirer son pavillon de complaisance au bateau raciste.
Paris, le 23 août 2017 – Affrété par des groupes identitaires et xénophobes européens, le C-Star (soit racist à l’envers) prétendait enrayer cet été le secours des ONGs aux boat-people en Méditerranée. Il termine une première mission forte en incidents, battant toujours un pavillon de complaisance octroyé par la Mongolie. La FIDH adresse aujourd’hui une lettre au Ministre des Transports Mongol pour lui demander de retirer ce pavillon, les objectifs affichés par le collectif étant contraires au droit maritime international et à la constitution du pays.
Partie le 7 juillet dernier de Djibouti, la mission du collectif Defend Europe regroupe des militants de différents mouvements racistes européens, affiliés notamment à Génération Identitaire. Elle assume publiquement trois objectifs : enrayer le travail des ONGs qui portent secours aux boat-people, ramener ces derniers sur les côtes libyennes et détruire leurs embarcations.
Ces objectifs de navigation entrent en opposition avec l’obligation inconditionnelle faite à tout navire de porter secours en mer. Cette obligation est notamment énoncée dans l’article 98 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (Convention UNCLOS), et dans l’article 33 du chapitre V de la Convention Internationale pour la Sauvegarde de la Vie en mer de 1974 (Convention SOLAS).
Ces objectifs contredisent d’autre part le devoir de conduire les naufragés « en lieu sûr », contenu dans la Convention Internationale sur la Recherche et le Sauvetage maritime de 1979 (Convention SAR), ce qui ne peut être le cas d’une reconduite en port libyen. Ils sont aussi contraires au principe de non-refoulement contenu dans la Convention de Genève sur les réfugiés. Enfin, ils s’opposent à la constitution mongole qui condamne tout type de discrimination dans son article 14.
L’octroi de pavillon, fut-il de complaisance, engage la responsabilité des Etats concernés, l’article 5 de la Convention de Genève de 1956 sur la haute mer précisant : « Il doit exister un lien substantiel entre l’Etat et le navire ; l’Etat doit notamment exercer effectivement sa juridiction et son contrôle, dans les domaines technique, administratif et social, sur les navires battant son pavillon. »
C’est pourquoi la FIDH adresse aujourd’hui une lettre à M. GANBAT Dangaa, ministre mongol des transports, pour lui demander de retirer le pavillon de son pays au C-Star. Ce retrait est possible, le pays ayant déjà rayé plusieurs navires de ses registres, notamment en avril 2017 pour appliquer les résolutions 2270 et 2321 du Conseil de Sécurité de l’ONU aux navires liés à la Corée du Nord.
Bateau au passé houleux, le C-Star a été racheté par l’homme d’affaires controversé Sven Tomas Egerstrom, condamné pour fraude dans les années 2000 et lié à plusieurs sociétés de sécurité privées opérant dans le golfe d’Aden. À peine parti de son port d’attache, le C-Star avait été arrêté le 16 juillet dans le canal de Suez par les autorités égyptiennes, faute de pouvoir fournir la documentation nécessaire à la poursuite de sa route. Peu après, le 26 juillet, le commandant, son second, le propriétaire du navire ainsi que sept membres d’équipage avaient été interpellés à Famagouste, sur l’île de Chypre. Ils sont soupçonnés de faux et usage de faux. Une partie de l’équipage sri-lankais débarquait et demandait l’asile politique. Début août, le C-Star approche les côtes tunisiennes, sans pouvoir accoster. En effet, les pêcheurs et la population tunisienne, appuyés par une des ligues de la FIDH sur place, le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES), avaient lancé une campagne antiraciste contre son ravitaillement. En fin de course, le bateau stagne désormais au large de Malte, où les autorités lui refusent l’accès au port, affirmant vouloir « ne rien avoir à voir avec une organisation raciste » …