La police grecque suspend le « droit de réunion » constitutionnel, 15-18 novembre

Avec la bénédiction du gouvernement, la police grecque a procédé au verrouillage des droits démocratiques des citoyens et a déclaré une interdiction nationale de trois jours de tout rassemblement public de plus de quatre personnes sous prétexte de la pandémie de coronavirus. Cette décision sans précédent non seulement suspend littéralement l’article 11 de la Constitution et le droit de réunion des Grecs, mais elle viole la Constitution elle-même car seul le Parlement peut suspendre les dispositions de la Constitution.

Tard samedi soir, la police a déclaré qu’aucun rassemblement public de 4 personnes ou plus n’est autorisé de 06h00 du 15 novembre à 21h00 le 18 novembre 2010. Notez que le 17 novembre est l’anniversaire du soulèvement des étudiants de l’école polytechnique contre la dictature militaire en 1973.

Les contrevenants à l’interdiction seront condamnés à une amende de 3 000 euros s’ils sont des personnes physiques et de 5 000 euros pour les personnes morales, voire partis politiques.

La décision du chef de la police grecque a été publiée tard samedi dans le journal officiel.

Invoquant des « raisons d’urgence pour faire face au grave danger de propagation des coronavirus », le chef de la police suspend l’article 11 de la Constitution grecque. Il est à noter que seul le Parlement peut suspendre un tel article de la Constitution.

Le site d’information in.gr note que l’interdiction totale de tout rassemblement public, c’est-à-dire la suspension totale de l’article 11 de la Constitution, a été appliquée deux fois dans le passé : Le 21. avril 1967, lorsque les colonels se sont emparés du pays et ont déclaré une dictature militaire, et le 17. Novembre 1973, lorsque les colonels sont entrés à l’école polytechnique avec un char d’assaut.

C’est la première fois que le droit de réunion est interdit par la Constitution depuis 1975.

La publication de la décision est intervenue après que le ministre de la protection des citoyens, Michalis Chrysochoidis, ait averti les dirigeants politiques que l’école polytechnique resterait fermée et que les rassemblements ne seraient pas autorisés. S’adressant à Star TV, le syndicaliste de la police Stavros Balaskas a déclaré que « les citoyens ou les responsables politiques qui enfreignent la loi et les ordres seront arrêtés ».

Seules les petites délégations de partis politiques sont censées être autorisées à déposer des couronnes « après consultation préalable de la police ».

Article 11 de la Constitution :  Les Grecs ont le droit de se réunir pacifiquement et sans armes. La police ne peut être présente que lors de rassemblements publics en plein air. Les rassemblements en plein air peuvent être interdits par décision motivée de l’autorité de police, en général, s’ils constituent une menace sérieuse pour la sécurité publique et, dans certaines régions, si une perturbation grave de la vie socio-économique est menacée, comme l’exige la loi.

La décision sans précédent d’un chef de police de suspendre un article de la Constitution avec la bénédiction du gouvernement conservateur a déclenché un scandale sur les médias sociaux et plusieurs avocats ont souligné qu’elle violait de manière flagrante la Constitution.

L’avocat Vassilis Sotiropoulos a noté, entre autres :

« La suspension de l’article 11 de la Constitution (droit de réunion) dans tout le pays n’est pas compétente pour être ordonnée par un chef de police, sauf par le Parlement et dans les conditions de l’article 48 de la Constitution.

La loi 4703/20120 sur les rassemblements publics en plein air stipule que l’autorité de police compétente peut interdire « un rassemblement public imminent », et non le droit de réunion publique dans tout le pays pendant un certain nombre de jours, note l’avocat Sotiropoulos en rappelant que « la disposition constitutionnelle  n’a jamais été mise en œuvre depuis l’adoption de la constitution actuelle ».

Συγκεκριμένα, την αναστολή του άρθρου 11 του Συντάγματος (δικαίωμα του συνέρχεσθαι) σε όλη την χώρα δεν είναι αρμόδιος να διατάξει αρχηγός της Αστυνομίας, παρά μόνο η Βουλή υπό τις προϋποθέσεις του άρθρου 48 του Συντάγματος.

– Sotiropoulos (@Sotiropoulos) 15 novembre 2020

Akritas Kaitzidis, professeur assistant de droit constitutionnel à l’université de Thessalonique, a souligné que  »

« L’interdiction universelle de quatre jours des rassemblements dans tout le pays n’est pas une restriction mais une suspension de la liberté de réunion. Et déjà pour cela est inconstitutionnel. Mais même si elle est considérée comme une restriction, la décision de l’imposer est illégale.

La décision fait référence à l’article 11, qui n’autorise toutefois une interdiction que pour des raisons de sécurité publique, et non de santé publique, et à l’article 5, qui n’autorise toutefois que des mesures individuelles pour la santé publique, et non des interdictions universelles ».

< Η απόφαση επικαλείται το άρθρο 11 Συντ, που όμως μόνο για ασφάλειας δημόσιας επιτρέπει απαγόρευση, όχι για δημόσια υγεία, και το άρθρο 5, που όμως μόνο ατομικά μέτρα επιτρέπει για δημόσια υγεία, όχι καθολικές απαγορεύσεις 2/2

– Akritas Kaidatzis (@AkritasKaidatz1) 14 novembre 2020

Le vice-président du Parlement européen et député européen de SYRIZA, Dimitris Papadimoulis, a tweeté que la décision n’a pas été prise suite aux recommandations des épidémiologistes. « C’est extrême et cela rappelle les époques sombres. Le gouvernement de droite, avec des ministres de haut rang orphelins de la junte, vise à provoquer des incidents et des divisions afin de cacher qu’il n’a pas su faire face à la pandémie et à l’économie ».

Την #απαγορευση_κυκλοφοριας για το 3ήμερο δεν την πρότειναν λοιμωξιολόγοι. Είναι ακραία και και θυμίζει σκοτεινές εποχές. Η Δεξιά, με κορυφαίους υπουργούς ορφανά της Χούντας, επιδιώκει ταραχές και διχασμό, για να κρύψει πως « έπεσε έξω » κ στην #Πανδημια κ στην #οικονομια #Πολυτεχνειο

– Dim. Papadimoulis (@papadimoulis) 15 novembre 2020

Dans une déclaration, le parti communiste KKE a décrit ces décisions comme un « monument à l’autoritarisme », ajoutant qu’elles seront « annulées dans la pratique ».

MISE À JOUR : L’Association des juges et des procureurs grecs a publié une déclaration dimanche après-midi, décrivant la « décision du chef de la police comme « inconstitutionnelle » et demandant qu’elle soit « immédiatement révoquée ».

C’est la deuxième fois que la pandémie est utilisée comme un instrument, un prétexte à d’autres fins. La première était pour la Grande Promenade d’Athènes en été, et le Conseil d’État a jugé qu’elle était « illégale ».

Cette fois, cela semble être pour des raisons purement idéologiques, car au moins deux partis, le KKE communiste et le MeRA25 de Varoufakis, ainsi que plusieurs organisations de gauche ont déclaré qu’ils conserveraient la tradition des festivités à l’occasion de l’anniversaire du soulèvement étudiant. La principale opposition, SYRIZA, avait laissé entendre qu’elle resterait à l’écart des festivités.

Sur les médias sociaux, les Grecs en colère attendent que la Présidente de la République hellénique, Katerina Sakellaropoulou, ancienne juge au Conseil d’Etat, prenne position sur la question.

Il est à noter que les 16, 17 et 18 novembre sont des jours ouvrables où les banlieusards d’Athènes et d’autres grandes villes vont à nouveau s’entasser dans les transports publics, le gouvernement n’ayant pris aucune mesure pour améliorer la situation.

PS Espérons que la police ne considérera pas l’encombrement des bus et du métro, des quais de train comme des « rassemblements » et qu’elle n’infligera pas des amendes aux personnes qui se rendent au travail et en reviennent. Il en va de même pour la foule sur les marchés ouverts… ou même pour les prêtres  pour avoir ouvert illégalement des églises pour les fidèles ….

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

Source https://www.keeptalkinggreece.com/2020/11/15/greece-police-chief-right-assenbly-public-gatherings-constitution-article/


Mise à jour par IOANNA MANDROU

Le Conseil d’État juge légale l’interdiction de 4 jours de rassemblements

La plus haute juridiction administrative grecque, le Conseil d’État (CoS), a décidé jeudi qu’une interdiction de la police grecque (ELAS) de manifester avant l’anniversaire du soulèvement des étudiants de l’École polytechnique de 1973, le 17 novembre, était justifiée pour des raisons d’intérêt public et de protection de la santé publique.

Avec sa décision, prise par le plénum du CoS, la cour a rejeté un appel présenté par le parti MeRA25, les groupes de défense des droits de l’homme et d’autres citoyens pour lever l’interdiction. Le tribunal avait également rejeté une injonction urgente déposée par les mêmes plaignants à l’approche de la marche annuelle de l’école polytechnique.

La cour a décidé que la mesure en question était « en effet stricte mais nécessaire pour la protection de la santé publique… pour des raisons extrêmement urgentes ».

Les juges ont également noté que l’interdiction « est totalement temporaire et, compte tenu de la situation spécifique, d’une durée raisonnable ».

https://www.ekathimerini.com/259350/article/ekathimerini/news/council-of-state-finds-4-day-ban-on-rallies-lawful

rédaction

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