Grèce : Ne touchez pas au droit de grève

Ne touchez pas au droit de grève Pas une maison aux mains de banquiers

COMMUNIQUE DU BUREAU POLITIQUE d’Unité populaire

À propos de la présentation au Parlement par le gouvernement Syriza-Anel du nouveau train de réformes mémorandaire antipopulaire

Ne touchez pas au droit de grève

Pas une maison aux mains de banquiers
Ne touchez pas aux allocations familiales
Non au bradage des biens publics

Le gouvernement Syriza-Anel a soumis au parlement par procédure rapide le train de réformes de 400 articles et 1600 pages contenant des mesures antipopulaires exigées comme préalable, lequel a été conclu avec le quartet des créanciers dans la perspective de la clôture de la troisième revue d’étape.

Le premier point concerne les enchères : après le 21/02/2018, elles seront effectuées en ligne, afin d’éviter les résistances et les interventions, jusqu’à présent couronnées de succès, de la mobilisation contre les enchères dans les tribunaux de paix de tout le pays.

Les résidences et les biens du peuple seront en effet conduits jusqu’au « marteau » par un simple clic depuis un ordinateur, et sont concernés non seulement ceux qui doivent de l’argent aux banques mais, pour la première fois, également ceux qui doivent plus de 500 euros à l’État et aux caisses d’assurances. Les résidences, terrains, bureaux, magasins, parcelles de terre seront en outre vendus par procédure expresse et sur la base de leur valeur commerciale, c’est-à-dire à un prix dérisoire.

Ce prix peut ne pas suffire pour couvrir les dettes des débiteurs avec, pour ces derniers, le résultat suivant : ils vont non seulement perdre leurs biens immobiliers mais resteront encore débiteurs vis-à-vis de l’administration fiscale et des caisses d’assurance au risque de se voir confisquer d’autres éléments de leur patrimoine.

En outre, le critère « local » pour les notaires d’une région, se voit supprimé puisque, avec la forme de chantage qui s’exerce sur eux, leur compétence concernant la vente aux enchères peut être transférée par les demandeurs aux notaires appartenant à l’ordre de la capitale (un cadeau synonyme de provocation au groupe de tête déloyal de l’ordre notarial d’Athènes-Le Pirée).

Après l’abolition des conventions collectives, la baisse du salaire minimum d’environ 22% et d’environ 32% pour les jeunes de moins de 25 ans, la réduction des indemnités de licenciement, la libéralisation des licenciements collectifs, on assiste également à une offensive contre celui qui subit l’occupation, par de rudes combats et le sang du droit de grève, par le renforcement du cadre légal dans lequel la grève doit être proclamée par les instances syndicales de premier niveau. Désormais, un appel à la grève devra obtenir un quorum de 50% augmenté d’1% de ses membres régulièrement inscrits, alors que jusqu’à présent l’assemblée générale pouvait lancer l’appel en s’appuyant sur un pourcentage moindre pour le quorum, ou encore la direction.

C’était une partie de ce que prévoyait l’article 4 de sinistre mémoire dans la première décennie des années 80, contre lequel avaient fait front tous les travailleurs et que le mouvement ouvrier a concrètement abrogé. C’est la première fois depuis lors qu’on cherche à modifier la loi 1264/2012, que même les gouvernements les plus à droite n’avaient pas osé toucher.

Dans le même temps, la disposition selon laquelle les conflits de travail doivent conduire à une médiation obligatoire très lente et très coûteuse, est mise en avant.

On a donc la mise en œuvre de l’obligation, de faire précéder toute procédure de recours juridictionnel du travailleur pour la résolution de conflits de travail tant individuels que collectifs, d’une médiation comportant un coût supplémentaire, qu’il soit financier ou temporel, faute de quoi cette action sera jugée irrecevable.

En outre, l’indemnité pour travaux insalubres se voit remise en question pour certaines catégories d’agents de la fonction publique (hôpitaux, femmes de ménage de collectivités locales, etc.). Ce train de réformes favorise également les coupes dans les allocations familiales. Leur diminution sera effective au 01/01/2018 par l’adoption de nouvelles conditions de ressources beaucoup plus strictes. Leur application portera préjudice à plus de 100 000 familles avec enfants, familles nombreuses, de trois enfants, qui soit subiront des diminutions allant jusqu’à 32% soit perdront totalement leurs allocations.

Pour finir, les mesures d’accélération du bradage des biens publics sont favorisées, avec la DEI (compagnie d’électricité grecque) en première ligne, afin que l’engagement mémorandaire pris par le gouvernement concernant des recettes provenant de ce bradage devant atteindre 2,7 milliards d’euros en 2018 puisse s’appliquer.

Concrètement, le train de réformes prévoit l’intégration immédiate en 2018, dans la « Société grecque d’investissement et de biens », filiale du Superfund, de toutes les actions de biens publics grecs même concernant les 19 entreprises publiques – celles que l’Etat contrôle intégralement (LTA : Poste grecque, ΟΑSΑ : office des transports urbains d’Athènes, ΟSΕ : compagnie des chemins de fer de Grèce, OKAA : Organisme des marchés centraux et de la pêche, Helexpo : Exposition internationale de Thessalonique, ΟΑΚΑ : Complexe sportif olympique d’Athènes, ΕLVΟ : industrie grecque de véhicules, secteur du bâtiment), celles cotées en bourse où l’Etat est actionnaire majoritaire (DEI, EYDAP : Compagnie de l’eau d’Athènes, EYATH : Compagnie de l’eau de Thessalonique) et celles où l’Etat est actionnaire minoritaire (Aéroport international d’Athènes, Magasins hors taxes). Le transfert de ces DEKO (entreprises et organismes publics) dans le Superfund n’a d’autre but que leur liquidation totale.

Face à tout cela, une réponse politique immédiate s’impose et une intervention dans la lutte du mouvement syndical ouvrier et de tous les groupes sociaux qui en font les frais.

Nous appelons toutes les organisations syndicales, prioritairement celles de troisième et deuxième niveau, et tout le monde ouvrier à faire front dans la lutte contre le massacre du droit de grève par des mouvements de grève actifs, massifs et unitaires, qui s’accompagneront de protestations, de rassemblements, de défilés et de marches dans toute la Grèce.

Enfin, il est absolument indispensable de constituer un grand front social et politique de toutes les forces effectives de gauche antimémorandaires et démocratiques, sans exception, qui insufflera de nouveaux combats et redonnera un nouvel espoir au peuple et aux jeunes.

Traduction Vanessa de Pizzol

rédaction

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