Grèce : le cerveau présumé d’une fraude massive aux aides européennes derrière les barreaux

Le principal suspect d’un réseau de détournement de fonds agricoles européens en Grèce a été incarcéré, marquant une étape clé dans l’enquête sur cette affaire de fraude à grande échelle

Le chef présumé d’un vaste réseau de détournement de subventions agricoles européennes en Grèce a été placé en détention provisoire, a annoncé l’agence de presse ANA lundi, portant à dix le nombre de personnes en prison dans le cadre de cette enquête européenne. À l’issue d’une longue audition devant un procureur européen, le suspect, âgé de 38 ans, aurait reconnu une partie des faits qui lui sont reprochés tout en affirmant que « ces actes ont été commis par de nombreuses personnes », a précisé l’agence grecque.

Trente-sept personnes avaient été interpellées mercredi dans toute la Grèce en lien avec une fraude « massive et systématique », ainsi que « des activités de blanchiment d’argent », selon le Parquet européen basé au Luxembourg. Les auditions des personnes interpellées doivent se poursuivre ce lundi. Accusés d’avoir illégalement augmenté les aides européennes d’agriculteurs corses, deux hauts fonctionnaires seront jugés à Paris pour « détournement de fonds publics » et un troisième pour complicité.

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Le Parquet européen a assuré que ce réseau, qui opérait depuis au moins 2018, disposait d’« une structure hiérarchique claire, avec des rôles distincts ». Le montant du préjudice au budget européen a été estimé à près de 20 millions d’euros.

Pour obtenir des aides agricoles de l’Union européenne, le réseau est soupçonné « d’avoir déclaré frauduleusement des terres agricoles et des pâturages qui ne leur appartenaient pas » et d’avoir « gonflé artificiellement le nombre de têtes de bétail ». Certains ayant reçu des aides n’avaient aucun lien avec le secteur agricole.

Selon la chaîne de télévision publique ERT, le noyau dirigeant de l’organisation était composé du chef présumé, de son père, de son ex-épouse, ainsi que d’un employé d’un centre de réception des déclarations sur l’île de Crète. Ce dernier, qui nie les faits, a également été placé en détention provisoire.

Le scandale, qui éclabousse la Grèce depuis le printemps, a conduit notamment à la dissolution de l’organisme chargé en Grèce de la distribution des subventions agricoles européennes, l’OPEKEPE, et d’un ministre en vue du gouvernement de Kyriakos Mitsotakis.

Le Premier ministre a assuré dimanche vouloir tout mettre en œuvre « quel qu’en soit le coût politique », pour faire la lumière sur cette affaire embarrassante pour son camp au pouvoir depuis 2019. « Nous ne reculerons pas, quel qu’en soit le coût politique, tant que tous ceux qui ont bénéficié de subventions illégales ne seront pas dénoncés et punis », a-t-il insisté.

Source https://www.sudouest.fr

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