L’agence Frontex accusée de tolérer des maltraitances sur des migrants
Sprays au poivre, traques avec des chiens… L’agence Frontex, responsable du contrôle des frontières extérieures de l’UE, est accusée d’avoir toléré des maltraitances commises sur des migrants par des fonctionnaires locaux et d’avoir elle-même violé les droits de l’homme lors d’expulsions
Frontex, l’agence chargée des frontières extérieures de l’UE, est accusée d’avoir toléré des maltraitances commises sur des migrants par des fonctionnaires locaux et d’avoir elle-même violé les droits de l’homme lors d’expulsions, selon plusieurs enquêtes publiées ces jours-ci par des médias européens.
Ces derniers reprochent à Frontex de laisser des gardes-frontières « en Bulgarie, en Hongrie et en Grèce » traquer les demandeurs d’asile avec des chiens, recourir à des sprays au poivre ou les refouler brutalement.
L’enquête a été menée conjointement par le site d’investigation allemand Correctiv, le quotidien britannique The Guardian et la chaîne allemande ARD, qui doit diffuser son reportage mardi. Ils disent s’appuyer sur « des centaines de documents internes à Frontex » qui ont été « classés sans suite ».
L’ARD a diffusé de premiers extraits sur son site ce lundi, à voir ici.
The Observer, édition dominicale du Guardian, a publié une première enquête le 4 août (en anglais).
L’enquête du site Correctiv est à lire ici en allemand.
Jointe par l’AFP, Frontex fait savoir qu’elle prendra « les mesures qui s’imposent », tout en précisant que « si l’agence peut suspendre un agent déployé par Frontex dans le cadre de ses opérations, elle n’a pas autorité sur le comportement des polices aux frontières locales ni le pouvoir de mener des enquêtes sur le territoire de l’UE ».La Commission européenne va « suivre » le travail de Frontex pour « voir si les faits rapportés sont exacts » et en tirer les conséquences « appropriées », a déclaré une porte-parole, Mina Andreeva, lors d’un point presse lundi midi au Berlaymont, à Bruxelles. « Toute forme de violence et de mauvais traitement contre les migrants et réfugiés est inacceptable », a poursuivi Mina Andreeva, assurant que l’exécutif européen « pren[ait] très au sérieux » ces accusations.
Source Rédaction Médiapart