Plus précisément, il indique :
« La menace des ventes aux enchères de la première maison, que vivent des milliers de nos concitoyens après la décision de la Cour suprême en faveur des fonds, est malheureusement pour la communauté rom grecque une situation bien connue et intemporelle. Entre 2003 et 2006, des milliers de familles roms vivant dans des camps ont reçu des prêts au logement pouvant atteindre 60 000 euros, qu’elles ont reçus avec la garantie de l’État grec à 100 % du montant afin d’acheter leur première maison.
En réalité, il ne s’agissait pas d’hypothèques mais d’une politique du logement pour un groupe social vulnérable.
La crise économique, la propagation de la pandémie puis la crise de l’énergie ont porté un grand coup de marginalisation, de montée des attitudes racistes et de pauvreté économique au sein de la communauté rom : neuf mille familles roms sont dans l’impossibilité d’honorer les prêts au logement qu’elles ont reçus à des conditions favorables en début des années 2000 et font face à des confiscations, craignant leur retour dans les camps et perpétuant l’extrême marginalisation d’un groupe social vulnérable multiple.
Les Roms sont victimes de discrimination et d’exclusion tant dans notre pays que dans le reste de l’Europe : selon les données de la Commission européenne, quatre Roms sur cinq vivent dans la pauvreté. Seuls 2 % fréquentent l’enseignement technique et supérieur, tandis que moins de la moitié des Européens (39 %) se disent à l’aise avec le fait que leurs enfants aient des camarades de classe roms. Dans la recherche de l’Organisation des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA), il est indiqué que 11% des Roms en Grèce n’ont pas accès à l’électricité et 9% à l’eau potable. Certains sont invisibles pour l’État, sans certificat de naissance ni même de carte d’identité de la police.
Pour notre part, nous soumettons depuis des mois une proposition de règlement des prêts en question avec des conditions favorables qui répondent à la réalité de la communauté, tant au Secrétariat chargé des questions roms qu’à tous les partis du Parlement grec .
Cependant, notre lutte et nos revendications ne s’arrêtent pas là, mais se renforcent. C’est maintenant le moment où nous devons lutter tous ensemble et défendre la protection de la première habitation de chacun de nos concitoyens, qui est actuellement menacée par des enchères inhumaines et qui risque de se retrouver à la rue. »