2. DES NOUVELLES DU CONVOI SOLIDAIRE
Dans ce contexte tendu, le déploiement des fourgons solidaires se fait avec prudence et méfiance. D’autant plus que nous avons des adolescents avec nous et, parfois, des convoyeurs très âgés ou en mauvaise santé.
Ces problèmes de santé sont d’ailleurs la cause de beaucoup de retards dans nos départs vers la Grèce : quand l’un doit se faire opérer avant de partir, l’autre est retenu par un accident imprévu. Une compagnonne qui devait également partir avec nous lutte désormais contre un cancer et nous ne cessons de penser à elle. Un autre compagnon de voyage a du revenir en France suite à l’accident de voiture de son épouse. Moi-même, j’ai du faire la même chose durant l’hospitalisation de ma mère suite à un AVC. Bref, c’est un peu l’hécatombe durant ces premiers mois de 2023.
À cela s’ajoute la lutte contre la réforme des retraites (et son monde). Car beaucoup d’entre nous sont fortement impliqués dans ce mouvement formidable, auquel s’ajoute la résistance contre les grands travaux inutiles et nuisibles (bassines, autoroutes…). C’est pourquoi 5 des 15 fourgons qui devaient partir ne partiront qu’à l’issue de cette séquence historique.
Mais bon, tant bien que mal, nous avons commencé à partir et à livrer, au fil des semaines, et ce mouvement va s’étendre et se renforcer dans les prochains jours. En début de semaine prochaine, un cinquième fourgon va arriver de France (le deuxième d’une longue série pour Exarcheia), alors qu’un premier fourgon va rentrer de Crète chargé de légumes, de fruits et d’huile d’olive pour nos lieux autogérés à Athènes (notamment pour le Notara 26, le réseau des collectifs solidaires de l’Attique, SODAA, des résistants en grosse galère parmi lesquels les membres de Rouvikonas les plus précaires).
La question est maintenant de savoir ce que nous allons pouvoir faire au niveau financier, car toutes ces structures, lieux et collectifs autogérés ont besoin d’argent dans cette période difficile (actions solidaires, travaux dans les lieux, insuffisance en produits de première nécessité, frais de Justice…). Nous avons commencé à apporter de l’aide économique à plusieurs de ces assemblées, mais beaucoup moins qu’à l’habitude. Et pour cause : en raison de la situation actuelle en France, nous avons évidemment récolté beaucoup moins de soutien que les années précédentes. La plupart de nos appuis habituels sont — pour le moment — aux abonnés absents, notamment les principaux à quelques exceptions près. C’est dur ! Mais on peut le comprendre. Les Grecs eux-mêmes disent : « la priorité est de soutenir la résistance en France actuellement, les caisses de grève et les frais de Justice des manifestants ». Plusieurs de nos amis migrants nous ont dit la même chose ces jours-ci. Tous les yeux sont braqués sur l’hexagone depuis l’autre bout de l’Europe.
Beaucoup d’actions de soutien au mouvement social en France sont organisées en Grèce, presque chaque semaine depuis trois mois : rassemblements, banderoles, actions diverses… Les tags se multiplient sur les murs, en solidarité avec les manifestants qui battent le pavé à 2000 km plus à l’ouest, et les banderoles jusqu’au sommet des plus hautes montagnes de Grèce ! Parallèlement, on prépare, nous aussi, la journée du 1er mai qu’on espère intense.
Dans ce contexte, on comprend tous, sans malaise, que nos moyens soient extrêmement réduits, mais bon, on se permet quand même de vous informer de la situation. La chute est telle qu’il est difficile d’assurer ce qui doit l’être, les priorités, les urgences, tout ce qui est vital.
Nous avons aussi besoin d’acheter plus d’huile d’olive et de légumes en Crète pour soutenir nos initiatives solidaires autogérés sur le continent. Si vous le voulez, vous pouvez participer en achetant vous-même ces produits, en versant les sommes nécessaires directement à nos camarades paysans producteurs pour que les livraisons puissent être effectuées.
Pour tout vous dire, cela fait des semaines que nous évoquons entre nous la nécessité urgente de vous envoyer un message de « rappel », dans l’espoir que l’aide revienne à un niveau plus habituel, mais nous n’avons pas osé. Précisément, depuis le 10 février, il y a deux mois et demi !
Si nous le faisons aujourd’hui, c’est que c’est vraiment nécessaire et primordial.
3 – POUR SOUTENIR NOS LUTTES ET NOS ACTIONS SOLIDAIRES
Ne faites quelque chose que si vous le pouvez. Surtout, ne vous affaiblissez pas si la situation est très difficile pour vous aussi. Nous nous adressons uniquement à celles et ceux qui peuvent : c’est le moment, si vous le voulez, si vous le pouvez. Cette fin de mois d’avril et ce mois de mai vont être déterminants. Nous sommes sur place, nous luttons nous aussi contre le pouvoir, nous aussi contre les fascistes. Nous travaillons l’utopie à bras le corps, sans lâcher quand les périodes sont difficiles. Malgré toutes les épreuves de ces dernières années, en particulier depuis 2019, Rouvikonas est toujours debout, Notara 26 est toujours debout, et beaucoup d’autres lieux et projets que vous aimez, que vous avez vu dans nos documentaires et que vous avez soutenus. La lutte continue malgré les embûches et les difficultés. « On est là, même si Mitsotakis le veut pas, nous on est là »
Merci de voir ce que vous pouvez faire.
1- Pour effectuer un virement à ANEPOS
IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Objet : « Action Solidarité Grèce »
2- Pour participer via PAYPAL, suivre le lien :
https://www.paypal.com/donate/?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY
3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS
Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues
4- Pour effectuer un virement directement sur le compte d’un camarade producteur d’une denrée nécessaire, contactez-nous.
Contact, suggestions, propositions : solidarite@anepos.net
Tél. France 06 24 06 67 98 / Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80
4 – TROIS FILMS À VOTRE DISPOSITION ET BIENTÔT UN QUATRIÈME !
Autre chose : inutile de nous demander l’autorisation pour diffuser nos films, notamment pour financer les caisses de grèves ou des frais de Justice. Comme nous l’avons déjà dit, tous nos films sont à votre entière disposition, en creative commons, à votre service pour faire réfléchir le public et soutenir les luttes en France aussi. À notre connaissance, plus d’une vingtaine de projections de nos trois films ont eu lieu depuis début février. Servez-vous ! Ne nous demandez pas notre accord ! Nous sommes nos propres pirates ! L’hiver prochain, le quatrième opus sortira : « Nous n’avons pas peur des ruines ». Nous en reparlerons durant l’été, avec de belles surprises à la clé, et une tournée parmi vous, bien sûr
Encore une fois, bonnes luttes ! Tenez bon !
De tout cœur avec vous depuis la Grèce, avec nos camarades et compagnons grecs et migrants.
Vive la Sociale !
Yannis Youlountas po/ les membres de l’action
Source https://www.grece-austerite.ovh/?p=14211&preview=true