Communiqué d’alerte du Dispensaire Social Metropolitain d’Elliniko

Dans ce communiqué le dispensaire alerte sur la situation des patients qui sont dirigés vers eux par les hôpitaux avec des ordonnances sur laquelle figure  » médicament en manque »  et comment des dizaines de patients atteints de cancer repartent sans la chimiothérapie pourtant programmée.

Athènes, le 12 janvier 2016

Nos vœux à tous pour la nouvelle année sont la santé pour toutes les personnes. Des vœux d’autant plus essentiels que jamais, car pendant tout le mois de décembre et les premiers jours de la nouvelle année une vague de citoyens – assurés sociaux – (!)  ont été renvoyés des hôpitaux publics – dont les soignants par compassion les dirigeaient vers les Dispensaires Sociaux –  pour qu’ils se procurent les médicaments nécessaires à leur santé qu’eux-mêmes ne pouvaient pas leur donner. Ce n’est pas la première fois que ce phénomène se produit depuis le début de nos 4 ans d’activité. Nous remarquons cependant que cette fois ce phénomène s’est amplifié de manière disproportionnée.

Nous  avons à faire à des patients assurés qui arrivent tenant en main l’ordonnance informatisée sur laquelle la pharmacie de l’Hôpital a inscrit la mention: «MEDICAMENT EN MANQUE » – des malades du cancer, comme le cas de Mme M. qui a été largement relaté dans un grand journal, des diabétiques, etc. – ce  qui signifie que ces gens doivent entreprendre un parcours du combattant d’hôpital en hôpital pour tenter de les obtenir. Parfois ils ont déjà demandé à deux ou trois hôpitaux sans résultat, le plus souvent, ils viennent, envoyés par les pharmacies des hôpitaux publics pour que nous leur procurions leurs médicaments.

Le point culminant de ce « phénomène dramatique » de manque de médicaments dans les hôpitaux publics a été atteint le 11/1/16 quand des dizaines de patients malades du cancer ont été renvoyés de l’Hôpital Général d’Athènes « Laïko »  sans recevoir leur chimiothérapie, nécessaire et programmée.

Comment imaginer l’angoisse, la colère et le désespoir de ces personnes et de leurs familles ?

Qui donc les prend en compte et comment évaluer le coût psychologique – au delà bien sûr des frais de cotisation dépensés? Et tout cela au moment où des statistiques officielles recensent les décès de nos concitoyens sans assurance- maladie, l’augmentation de la mortalité infantile et tant d’autres conséquences tragiques des politiques mises en œuvre ces cinq dernières années.

Nous ne pouvons pas continuer à justifier l’injustifiable, nous ne pouvons pas ne pas voir et ne pas entendre, nous ne pouvons pas rester spectateurs de ces phénomènes et de ces statistiques.

Par ailleurs, on apprend que dans les prochains jours va entrer en service une polyclinique de soins médicaux primaires à  Athènes (après une première ouverte à Thessalonique) avec la collaboration d’une compagnie d’assurances connue, active dans le domaine des prestations médicales, et d’anciens cadres dirigeants de la santé publique aux postes importants.

C’est à dire qu’après avoir tout brûlé dans le système publique de santé, sur les décombres, ils érigent des soins privés en santé primaire au moment même ou une majorité de citoyens ne peut plus faire face à la participation aux frais de soins et de pharmacie.

Il est évident que  les responsabilités des politiques qui ont été mises en œuvre sont écrasantes, celles qui ont conduit à la dégradation du système public de santé, aujourd’hui pratiquement sur un fil. Pour cela, les gouvernants actuels, au pouvoir depuis un an portent aujourd’hui aussi une part de responsabilité. Malheureusement, l’insuffisance du financement du système national de santé continue.

En dépit des annonces, des décisions ministérielles et de toutes lois votées au Parlement, ceux qui n’ont pas d’assurance-maladie sont toujours exclus, alors que problème arrive très vite aussi pour ceux qui sont assurés.

Chacun peut comprendre l’importance du problème, quand arrivent à notre Dispensaire des assurés avec des ordonnances informatisées indiquant le médicament manquant à l’Hôpital public, pour des médicaments bon marché qui coûtent moins d’un euro et demi.

Les mots et les promesses ne suffisent plus…

DISPENSAIRE SOCIAL METROPOLITAIN D’ELLINIKO

rédaction

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