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Le scandale des pressions en Grèce pour influencer le référendum

Athènes, dimanche 5 juillet 2015, à 22h30.

On s’oriente vers un IMMENSE SCANDALE en Grèce, qui pourrait éclabousser les autorités européennes…

DE SOURCE OFFICIELLE, DES PLAINTES VONT SANS DOUTE ÊTRE DÉPOSÉES ET DES SANCTIONS ENVISAGÉES CONTRE DE NOMBREUSES STRUCTURES PRIVÉES QUI ONT POUSSÉ LA PROPAGANDE À SON PAROXYSME, EN ABUSANT DE LA CORRUPTION ET DU MENSONGE, ET EN VIOLANT LES LOIS ET RÈGLEMENTS EN VIGUEUR :

1 – C’est d’ores-et-déjà certain pour la plupart des chaînes de télévision qui n’ont pas du tout respecté l’égalité de temps d’antenne entre le NON et le OUI (rapport de 1 à 5, voire plus !). Les sanctions pourraient toucher jusqu’à la licence et le droit d’émettre temporairement.

2 – C’est probable pour Youtube qui a diffusé massivement de la publicité pour le OUI durant le jour de l’élection, avant les vidéos en Grèce.

3 – C’est possible pour le réseau de téléphonie mobile WIND qui a pratiqué ouvertement la corruption de vote en offrant des avantages à tous ses utilisateurs lui envoyant OUI par SMS.

4 – Un soutien sera apporté aux salariés violemment menacés par leurs employeurs et contraints d’aller aux rassemblements du OUI. Certains ont été licenciés et s’apprêtent à contre-attaquer.

5 – Le cas du chef d’état-major des armées sera examiné, car il a brisé son devoir de réserve et de neutralité en appelant publiquement à voter OUI.

6 – Une enquête est quasi-certaine pour les instituts de sondages qui ont presque tous énormément triché :
6a – annonçant une nette victoire du OUI en fin de semaine ;
6b – puis une possible victoire du OUI à l’annonce des premières estimations (pour freiner l’élan des rassemblements spontanés et affaiblir l’impact de l’information dans le monde) avec des fourchettes presque toutes entre 47% et 51% pour le OUI ;
6c – le résultat final, en réalité, semble proche de 60% ou encore supérieur, ce qui signifie un écart de 20%, voire plus. Il s’agit, par conséquent d’un immense manipulation organisée massivement durant la semaine et jusqu’à ce soir sur laquelle toute la lumière devra être faite.

Ce soir, le gouvernement donne la priorité à la fête de la victoire et au débat sur les perspectives.
Mais, dans les prochains jours, ce scandale éclatera très probablement en Grèce, et pourrait éclabousser les autorités européennes.

Les masquent tombent. Le vent se lève.

Salut fraternel à vous tou-te-s de la part de la foule athénienne !

Y.Y.

Pourquoi le gouvernement grec a rejeté les propositions des créanciers

Dans une mise au point publiée il y a quelques minutes, le gouvernement grec présente ce qu’est exactement la proposition finale des institutions et explique pour quelles raisons il l’a rejetée

1.La proposition des institutions au gouvernement grec était de faire voter immédiatement de lourdes mesures de récession [qui frapperont aussi le réseau social du pays déjà traumatisé] comme condition au financement sur cinq mois, pourtant jugé totalement insuffisant. Si cette proposition était acceptée par le gouvernement et le Parlement, les citoyens et les marchés devraient s’attendre à cinq mois supplémentaires de contraction de l’économie, ce qui conduirait à une autre négociation en condition de crise. C’est une des raisons pour lesquelles la proposition des institutions ne peut être acceptée.

  1. 2. En ce qui concerne le déficit de financement des cinq prochains mois, la proposition des institutions porte sur 12 milliards d’euros par les institutions européennes [FESF(Fonds européen de stabilité financière) et la restitution des bénéfices de la BCE provenant des obligations SMP*] plus 3,5 milliards par le FMI [restituion toutefois improbable, comme expliqué plus bas), soit au total 15,5 milliards d’euros.
  1. 3. Plus concrètement, la proposition présentée hier lors de l’Eurogroupe, au ministre des Finances est la suivante/se décompose comme suit:

a. Dans les prochains jours seront restitués les bénéfices de la BCE sur 2014 provenant de l’achat et de la vente des obligations du programme SMP [que les partenaires en faveur de la Grèce conservent six mois] d’un montant de 1,8 milliards d’euros – montant qui sera donné le 30 Juin, en même temps que 100 autres millions d’euros provenant des économies de l’Etat, au FMI.b. Mi-juillet le FESF « donnera » à notre pays 4 milliards. euros au total. Dont 1,8 milliard provenant de la dernière tranche du 2ème prêt de mémorndum plus 2,2 milliards d’euros qui proviendraient pour partie des 10,9 milliards du FSF – argent qui, il faut le rappeler, avait été prévu exclusivement pour un refinancement éventuel des banques. Sur ces 4 milliards, 3,5 milliards seront restitués à la BCE pour le remboursement d’une obligation du programme SMP, arrivée à échéance, tandis que les 500 millions restants seront mis à la disposition du CRSN(Cadre de référence stratégique national) [partie d’un financement national].

  1. c. Début août, 4,7 autres milliards d’euros seront détachés des 10,9 milliards d’euros du FSF [il reste désormais dans les caisses peu d’argent dans le fonds pour les banques] pour rembourser l’autre obligation du programme SMP de la BCE.
  2. d. Enfin, en octobre, 1,5 milliards d’euros provenant de l’achat et de la vente des obligations du programme SMP [de transaction programme d’obligations SMP] sera reversé au FMI.
  1. 4. Les montants ci-dessus sont considérés comme insuffisants dès lors que rien n’est envisagé concernant les montants de l’État grec a versés aux créanciers [principalement au FMI], sans avoir encaissé même un euro des créanciers, depuis au moins un an, avec pour résultat la création d’arriérés d’emprunts et une augmentation des accords de rachats.
  1. 5. La proposition ne prévoit ni un fonds de réserve minimal pour le secteur public grec, ni même les remboursements futurs du FMI, question d’importance capitale, étant donné le refus du FMI d’effectuer les versements prévus dans l’accord de prêt alors qu’il considère que la dette publique grecque n’est pas viable.
  2. 6. Il devient évident que la proposition des institutions, même sans prendre en compte les mesures de récession et socialement destructrices prévues, laisse un important déficit de financement pour les cinq mois de prolongation qu’elle prevoit, tandis que, et c’est ça le plus inquiétant, elle conduit avec une précision mathématique vers une nouvelle et âpre négociation et un nouveau mémorandum dévastateur à la fin de l’année.
  3. 7. Le gouvernement a déposé une proposition calculée d’aménagement de la dette et de résolution du problème de financement [par exemple par le transfert de facto de la dette à la BCE au MES(Mécanisme européen de stabilité)], proposition que les institutions ont refusée. Le gouvernement n’a pas de mandat populaire, ni le droit moral de souscrire un nouveau mémorandum.

*SMP = Securities Markets Programme ou Programme de sécurisation des marchés = programme d’achat d’obligations d’État par la BCE

Sources : | SYRIZA PARIS / FRANCE traduction Frédérique Bouvier

 Allocution du premier ministre A. Tsipras au peuple grec. Référendum

Nous avons livré un combat dans des conditions d’asphyxie financière inouïes pour aboutir à un accord viable qui mènerait à terme le mandat que nous avons reçu du peuple. Or on nous a demandé d’appliquer les politiques mémorandaires comme l’avaient fait nos prédecesseurs. Après cinq mois de négociations, nos partenaires en sont venus à nous poser un ultimatum, ce qui contrevient aux principes de l’UE et sape la relance de la société et de l’économie grecque. Ces propositions violent absolument les acquis européens. Leur but est l’humiliation de tout un peuple, et elles manifestent avant tout l’obsession du FMI pour une politique d’extrême austérité. L’objectif aujourd’hui est de mettre fin à la crise grecque de la dette publique. Notre responsabilité dans l’affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l’ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec. J’ai proposé au conseil des ministres l’organisation d’un référendum, et cette proposition a été adoptée à l’unanimité.

La question qui sera posée au référendum dimanche prochain sera de savoir si nous acceptons ou rejetons la proposition des institutions européennes. Je demanderai une prolongation du programme de quelques jours afin que le peuple grec prenne sa décision.

Je vous invite à prendre cette décision souverainement et avec la fierté que nous enseigne l’histoire de la Grèce. La Grèce, qui a vu naître la démocratie, doit envoyer un message de démocratie retentissant. Je m’engage à en respecter le résultat quel qu’il soit. La Grèce est et restera une partie indissoluble de l’Europe. Mais une Europe sans démocratie est une Europe qui a perdu sa boussole. L’Europe est la maison commune de nos peuples, une maison qui n’a ni propriétaires ni locataires. La Grèce est une partie indissoluble de l’Europe, et je vous invite toutes et tous à prendre, dans un même élan national, les décisions qui concernent notre peuple.

Traduction:Vassiliki Papadaki

150330 Déblocage anticipé compromis

Publié par Cécile Ducourtieux, et Adéa Guillot au journal Le Monde

Une liste  »  assez proche de la réalité  « , précise une source gouvernementale grecque, a fuité lundi dans la presse, évoquant une vingtaine de mesures chiffrées. La lutte contre le trafic de carburant ou de cigarettes pourrait ainsi rapporter 250  millions d’euros  ; le contrôle des comptes ouverts à l’étranger par des Grecs pourrait, lui, rapatrier 725  millions, alors qu’un changement du code fiscal pourrait générer 300  millions. Le gouvernement propose de créer une structure de défaisance ( »  bad bank  « ) pour faire face à l’accumulation des créances douteuses des banques. Au total, le plan grec prévoit plus de 3  milliards d’euros de recettes nouvelles pour l’année 2015, un excédent primaire fixé à 1,5  % du PIB et une croissance à 1,4  %.  »  Cela ne semble pourtant toujours pas assez pour nos créanciers, se désole-t-on chez Syriza. Ils nous avaient parlé d’un Eurogroupe d’urgence cette semaine que nous ne voyions pas arriver.   »

Sous asphyxie financière, Athènes attend impatiemment le déblocage anticipé d’une partie des 7  milliards d’euros encore disponibles dans le cadre de l’accord de prêt prolongé le 20  février. Le 9  avril, les Grecs doivent rembourser plus de 450  millions d’euros au FMI, et le 14 racheter pour 1,4  milliard d’euros de bons du Trésor, puis encore 1  milliard le 17  avril.

Si, pendant un temps, le principe de ce déblocage anticipé partiel semblait acquis, il serait aujourd’hui de nouveau compromis.  »  C’est une décision politique qui doit être prise par l’Eurogroupe  « , précise au Monde le vice-président de la Commission en charge de l’euro, Valdis Dombrovskis. Et à en croire de nombreuses sources bruxelloises, l’Eurogroupe ne sera convoqué, au mieux, qu’après la fête de Pâques catholique (le 5  avril).  »  Il y aura bien un Euroworking Group – réunion des responsables des Trésors des 19  membres de la zone euro –  « , mercredi 1er  avril, mais il ne devrait s’agir que d’un point d’étape sur les négociations en cours, à en croire des sources bruxelloises.

Si, du côté des créanciers, les discussions sont jugées  »  constructives  « , précise ainsi Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne –, la partie est donc loin d’être gagnée pour Tsipras.  »  On travaille dans un bon état d’esprit mais les échanges ne sont pas simples  « , a reconnu le commissaire à l’économie, Pierre Moscovici, lors d’une audition au Parlement européen.

De fait, si les Européens sont prêts à des compromis, leur base de travail reste la liste de réformes à laquelle s’était engagé le précédent gouvernement grec de M.  Samaras.  »  Comment exiger que nous négocions sur des engagements antérieurs à l’élection du 25  janvier qui nous a portés au pouvoir, alors que nous avons, depuis, signé l’accord du 20  février nous autorisant à proposer nos propres réformes du moment qu’elles sont budgétées  « , critique-t-on côté grec. Pour le politologue Gérassimos Moschonas se cacherait là une  »  volonté de certains pays européens d’en finir au plus vite avec l’expérience d’un gouvernement de gauche radicale  « .  »  La situation actuelle n’aurait pas dû exister. Nous aurions pu terminer le programme – le plan d’aide – avant, au mois de décembre  2014  « , lors de la dernière revue de la  »  troïka  « , confie M.  Dombrovskis.

A l’époque, en décembre, c’est le FMI qui, des créanciers, avait été le plus dur en affaires. Il avait refusé la conclusion de la revue, pointent deux sources européennes haut placées. La pierre d’achoppement à l’époque comme aujourd’hui  ? Une réforme des retraites et une libéralisation plus poussée du marché du travail que continuent d’exiger les bailleurs de fonds du pays.  »  Ils insistent sur de nouvelles atteintes au droit du travail, mais c’est une ligne rouge pour nous  « , affirme-t-on à Athènes.  »  Pas touche aux retraites, aux salaires et au droit du travail  « , résume, sans ambiguïté, un membre du comité directeur de Syriza. Un langage commun, et c’est un progrès, existe désormais entre la Grèce et ses créanciers, mais les négociations atteignent désormais ces fameuses  »  lignes rouges   » qui avaient déjà entraîné la fin du précédent gouvernement grec. Le blocage reste donc bien réel.

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