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Grèce : le monde sans pitié de l’Eurogroupe

Par Romaric Godin publié le 11/10 La tribune

 L’Eurogroupe n’a versé qu’une partie de la tranche prévue à la Grèce. Un nouveau geste de défiance envers le gouvernement grec.

L’Eurogroupe n’est pas tendre avec le gouvernement grec. La délégation hellénique se rendait pourtant à Bruxelles lundi 10 octobre avec l’espoir de voir se débloquer les 2,8 milliards d’euros de la tranche du programme prévue pour cet automne. Alexis Tsipras, le premier ministre grec, avait réussi, non sans peine, à faire accepter les 15 « mesures préliminaires » exigées par les créanciers. Du reste, les 18 autres ministres des Finances en ont convenu et ont applaudi. Mais ils n’ont libéré que 1,1 milliard d’euros sur les 2,8 milliards prévus.

Payer ses dettes avec de la dette

Pourquoi ? Les 1,1 milliard d’euros sont destinés au service de la dette, notamment les 450 millions d’euros que la Grèce doit rembourser d’ici à la fin de l’année au FMI. C’est le fonctionnement habituel de « l’aide » à la Grèce, nom donné à cette cavalerie financière qui consiste à rembourser la dette grecque par de la dette accordée à la Grèce. C’est aussi ce qui est nécessaire à empêcher tout défaut de la Grèce. Cette somme pouvait (et devait pour la tranquillité de l’Eurogroupe lui-même) être libérée immédiatement.

La question des arriérés

Ce n’est pas le cas des 1,7 milliards d’euros restant. Cette somme a une autre destination : elle doit venir payer les arriérés de l’Etat vis-à-vis de ses fournisseurs. C’est un élément important pour l’économie grecque, parce que ces impayés de l’Etat mettent souvent en difficulté les entreprises helléniques. Rappelons que, hors service de la dette, l’Etat grec a dégagé entre janvier et juin près de 3 milliards d’euros d’excédent « primaire », mais que cet argent ne peut être utilisé pour solder ces arriérés et doit être consacré entièrement au paiement de la dette. Dans la logique du « programme », ces arriérés sont donc payées par de la dette nouvelle afin que la dette ancienne puisse être remboursée. Il ne s’agit donc pas réellement d’un « cadeau » fait aux Grecs.

Chicane administrative

Reste que l’Eurogroupe avait décidé en mai que pour débloquer cette partie de la tranche de crédit, il fallait que l’Etat grec ait préalablement entièrement utilisé la tranche précédente au solde d’une partie de ses arriérés. Techniquement, rien ne justifie cette méthode, c’était en réalité un geste de défiance de plus envers le gouvernement grec. L’idée était de s’assurer que les Grecs utilisent correctement ces sommes et de ne continuer à les verser qu’à cette condition. Il y avait là une véritable volonté d’infantilisation des Grecs qui allait de pair avec l’autre grande mesure décidée en juin : la baisse automatique des dépenses en cas de déviation de l’objectif d’excédent primaire en 2018.

On pouvait cependant se montrer plus souple dans l’exécution de cette méthode. Mais l’Eurogroupe a décidé ce lundi 10 octobre de montrer à Athènes qu’il n’entendait pas faire preuve d’une telle souplesse. L’Eurogroupe n’a pas disposé des informations lui permettant de s’assurer de l’utilisation complète des 1,8 milliard d’euros de juin pour le paiement des arriérés. Pourtant, le gouvernement grec assure qu’en septembre, il a versé 105 % des sommes fixées par l’Eurogroupe. Mais il n’a pas su apporter les éléments concrets de ce fait. L’Eurogroupe a donc suspendu le versement de la deuxième partie de la tranche. Le gouvernement grec espère désormais que cette tranche pourra être libérée le 24 octobre lors de la prochaine réunion du conseil d’administration du MES qui est un Eurogroupe élargi.

L’Eurogroupe insiste sur l’absence de confiance

Cette chicanerie administrative prouve que le gouvernement grec ne devra compter sur aucune « compréhension » de la part de l’Eurogroupe. L’intérêt du gouvernement et de l’économie grecque elle-même ne détermine jamais les décisions des 17 ministres des Finances qui agissent bien, plus que jamais, comme un simple syndicat de créanciers soucieux de faire sentir leur puissance à un débiteur qu’ils jugent responsable de ses déboires. L’absence de souplesse n’est pas simplement un fait administratif, car l’Eurogroupe a lui-même fixé ces règles et il peut donc montrer en théorie de la compréhension. C’est bien un message envoyé au gouvernement grec : la « confiance » n’est pas encore revenue. L’Eurogroupe ne croit pas le gouvernement grec sur parole. Or, cette « confiance » est précisément l’excuse avancée depuis l’été 2015 pour exiger toujours plus de concessions à Alexis Tsipras qui, nolens volens, doit s’y soumettre. Les ministres des Finances tiennent donc plus que jamais en surveillance étroite le gouvernement d’Alexis Tsipras.

Coup dur pour Alexis Tsipras

En tout cas ce « retard technique » est un nouveau « coup dur » pour le premier ministre grec, alors que l’espoir d’un allègement de la dette grecque semble s’éloigner compte tenu de l’impossibilité pour le FMI de faire plier Berlin sur ce sujet. Alexis Tsipras comptait sur le bouclage rapide de cette deuxième revue du programme pour avancer sur le sujet de la dette et pour pouvoir, en fin de semaine, aller à un congrès de Syriza qui s’annonce difficile, avec un élément positif. Ce ne sera pas le cas. Le premier ministre devra donc justifier sa politique alors que l’Eurogroupe reste défiant et que Berlin refuse toute avancée d’envergure sur la dette. Le tout dans un contexte difficile où Syriza est désormais largement devancée par les Conservateurs de Nouvelle Démocratie. L’Eurogroupe ne pouvait ignorer une telle situation. En se montrant tatillon, il savait qu’il affaiblirait encore un Alexis Tsipras qui, en dépit de ses efforts, n’a pas su créer un vrai climat de confiance avec des créanciers qui, eux, n’ont jamais vraiment oublié leurs objectifs politiques.

Original de l’article http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-le-monde-sans-pitie-de-l-eurogroupe-606525.html

Réactions à l’intervention de P.Moscovici au parlement européen

Lire l’interpellation de N. Chountis et l’article de l’AFP sur boursorama

N. Chountis  interpelle P.Moscovici au parlement européen

Publié le 7/10/16 sur Unité populaire

Nikolaos Chountis député européen de  Laiki Enotita-Unité Populaire à l’adresse du Commissaire Moscovici, en séance plénière du Parlement Européen : « Le Gouvernement Grec est le meilleur élève de l’Europe en matière de privatisations et d’austérité »

Intervention du Député Européen d’Unité Populaire, Nikolaos Chountis, lors de la séance plénière du Parlement Européen, portant sur la situation économique de la Grèce et le futur des réformes structurelles du Programme.

S’adressant au Commissaire compétent pour les Affaires Économiques, Pierre Moscovici, Nikolaos Chountis a déclaré:

« Monsieur Moscovici,

Vous mentez. Vous êtes venus pour enjoliver le 3ème mémorandum  et la situation de l’économie grecque. Le Gouvernement Grec est aujourd’hui, pour vous, le meilleur élève de l’Europe en matière de privatisations et d’austérité.  Vous en êtes complice. Vous avez conduit 40% des citoyens grecs à vivre sous le seuil de pauvreté.

Au nom du service de la dette publique et de la croissance, les retraites et les salaires subissent une énième baisse alors qu’augmentent les impôts. Le droit du travail est démantelé, le chômage a atteint des niveaux record.

Aux réactions sociales, on répond par la répression et les gaz chimiques, comme on l’a vu hier contre les retraités. Vous me direz que cela advient à Paris aussi.

Vous êtes hypocrites et spéculateurs car, avec le gouvernement grec, vous bradez le bien commun de mon pays. Les Allemands se sont emparés des aéroports. Les Italiens, les chemins de fer. Le transfert du footballeur Pogba a coûté le double de ce rachat. Les Chinois ont pris les ports et maintenant, vos amis entrepreneurs français s’apprêtent à acquérir l’eau.

Vous avez donné le feu vert aux vautours des marchés financiers, afin qu’ils récupèrent les emprunts rouges et qu’ils jettent les citoyens grecs hors de chez eux.

Selon vos critères et ceux du système bancaire européen, des entreprises, de l’oligarchie grecque et du Gouvernement Grec désormais pro mémoranda, le programme est couronné de succès, et il doit être achevé. Pour le peuple grec, étranglé par les impôts et la pauvreté, pour la jeunesse grecque contrainte à l’exil, c’est un échec qui doit être renversé.

Honte à vous, Monsieur Moscovici, car vous être finalement venus nous dire que vous avez mué la Grèce en une colonie de la dette de la Troïka et des marchés financiers.

*Níkos Chountís Ministre adjoint aux Affaires européennes dans le premier gouvernement Tsípras  du 27 janvier jusqu’au 13 juillet 2015 et député européen de « Laiki Enotita-Unité Populaire »depuis le 20 juillet 2015.

Traduction Marie Laure Veilhan

Zone euro: Moscovici pousse la Grèce à finaliser ses réformes avant lundi

Publié le 4/10 par AFP sur Boursorama

Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a invité mardi à Strasbourg le gouvernement grec à terminer les réformes qu’il avait promises en échange d’un gigantesque plan d’aide avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro lundi.

« Je profite de cette tribune pour lancer un appel au gouvernement grec: il est d’importance capitale que nous puissions conclure d’ici à lundi, date de l’Eurogroupe à Luxembourg », a-t-il déclaré devant les eurodéputés réunis en sessions plénière. « Il s’agit de finaliser ces réformes, qui sont déjà adoptées sur le principe ».

Des mesures auraient selon lui « dû être prises pour mi-septembre dans les domaines de la réforme des retraites, de la gouvernance des banques ou de la libéralisation du marché de l’énergie ».

Athènes et les pays de la zone euro s’étaient entendus en juillet 2015 sur un troisième plan d’aide prévoyant l’octroi de crédits jusqu’à 86 milliards d’euros à la Grèce, qui de son côté s’était engagée à un certain nombre de réformes.

Le début de leur mise en oeuvre a traîné. Mais celles-ci enclenchées, la zone euro avait versé en juin une tranche de crédits de 7,5 milliards d’euros à Athènes pour lui permettre de rembourser des crédits antérieurs.

Le versement de 2,8 milliards d’euros lui est encore promis à condition qu’elle continue ses réformes.

« Nous sommes en train d’évaluer actuellement les progrès », a affirmé Pierre Moscovici, qui espère « conclure la seconde revue de programme » permettant le versement de ces 2,8 milliards d’euros « dans un délai raisonnable », qu’il a fixé au mois de novembre.

« Une conclusion dans les délais prévus serait aussi le signal de cette normalité économique tant attendue par les investisseurs », a-t-il dit.

L’article sur bousorama http://www.boursorama.com/actualites/zone-euro-moscovici-pousse-la-grece-a-finaliser-ses-reformes-avant-lundi-e96d4fe8d96546c120b090257ebfec66

Grèce privatisations pour obtenir l’aide… un français à la tête du fond

La Grèce accélère les privatisations pour continuer à toucher l’aide internationale

Le Parlement grec a adopté mardi soir de nouvelles mesures de rigueur, réclamées par les créanciers du pays. La réorganisation du marché de l’électricité et l’accélération des privatisations sont au centre de cette loi.

Le démantèlement de l’Etat grec se poursuit.

Mardi soir, la loi comprenant de nouvelles mesures d’austérité – concernant surtout le transfert à l’Agence des privatisations des sociétés publiques de l’eau et de l’électricité – a été adopté par 152 députés sur les 293 présents à l’Assemblée.

Seuls les députés de la coalition gouvernementale, du parti Syriza d’Alexis Tsipras et celui des Grecs Indépendants (Anel) ont voté en faveur de cette loi, les 141 députés des partis d’opposition votant contre.

Procédure d’urgence.

La nouvelle loi se concentre essentiellement sur la réorganisation du marché de l’électricité, l’accélération des privatisations et la gestion des prêts bancaires non performants. A l’instar de la majorité des lois sur les politiques d’austérité votées ces dernières années, elle a été adoptée en procédure d’urgence .

Parmi les dispositions controversées de la loi figure le transfert des compagnies publiques dont celles de l’Electricité (DEI) et de l’eau à la Société des Participations publiques (Edis), récemment créée sur le modèle français de l’APE (Agence des participations de l’Etat) qui fera partie du nouveau grec de privatisation.

Résignation.

Ce vote – qui intervient dix jours après la fin de la visite des représentants des créanciers à Athènes – ouvre la voie au déblocage de 2,8 milliards d’euros de prêts à la Grèce, une tranche qui est en retard depuis juin en raison des négociations entre Athènes et les créanciers.

Plus de 500 personnes, selon la police, ont manifesté devant le Parlement mardi soir à l’appel des syndicats des sociétés publiques de l’eau (EYDAP) et de petits partis de gauche dénonçant « le bradage » de ces sociétés.

Un Français à la tête du nouveau fonds de privatisation.
Le gouvernement grec a par ailleurs confirmé mardi après-midi la nomination du Français Jacques Le Pape à la direction du nouveau fonds grec de privatisation (EESP) après de longues tractations entre Athènes et ses créanciers sur la constitution du conseil de cette agence.

Inspecteur général des Finances, M. Le Pape occupait depuis 2013 le poste de secrétaire général d’Air France KLM, après avoir été directeur de cabinet adjoint de Christine Lagarde au ministère de l’Economie.

La nomination d’un Français est qualifiée de « diplomatique », alors que la France se montre moins intransigeante que l’Allemagne dans les négociations. Jacques le Pape aura pour mission de superviser la vente d’actifs par la Grèce pour participer au désendettement du pays.

Publié sur LCI http://www.lci.fr/international/grece-un-francais-a-la-tete-du-nouveau-fonds-de-privatisation-2005068.html

Grèce Entreprises publiques dans le fond de privatisation

La Grèce à l’encan ­ L’énergie, l’eau et quatre entreprises publiques passent dans le superfonds des privatisations.

La déclaration de Panayotis Lafazanis, secrétaire du Conseil Politique de Laïki Enotita (Unité Populaire).

Le gouvernement Tsipras sur la voie de la plus importante liquidation de la richesse nationale dans l’histoire du pays.

Le projet de loi multiple a été déposé par le gouvernement pour être voté selon des procédures exprès antidémocratiques, qui humilient une nouvelle fois le parlement en en faisant un simple décor dressé à la va-vite pour légaliser des dispositions mémorandaires. Il constitue une monstruosité profondément réactionnaire qui affecte lourdement le cœur du pays, de l’économie et du peuple.

Ce projet de loi impose une nouvelle offensive mémorandaire contre l’assurance sociale, au détriment des professions et des activités économiques à petit et très petit revenu. Elle conduira à une nouvelle vague d’épuisement et d’élimination de milliers de personnes dans les professions scientifiques, techniques et libérales, en particulier parmi les jeunes et les plus pauvres, mais aussi la disparition de milliers de petites entreprises, avec pour conséquence une nouvelle escalade du chômage et du désespoir dans notre société.

Mais le pire, c’est qu’avec ce projet de loi multiple on transfère dans le superfonds des privatisations six DEKO (entreprises et services publics NdT) parmi les plus grandes, les plus importantes et les plus essentielles du pays : la DEÏ, l’EVDAP, l’EVATH, l’ELVO, l’ATTIKIMETRO et les Ktiriakes Upodomes (L’électricité, l’eau à Athènes et à Salonique, la fabrication de véhicules militaires, le réseau ferroviaire en Attique et à Salonique, les constructions publiques NdT), avec pour objectif de les brader à la va-vite au profit des créanciers.

Les déclarations du TAIPED selon lesquelles le transfert des DEKO dans le superfonds ne se confond pas automatiquement avec leur privatisation constituent, comme disent les gens du peuple « une consolation pour le malade » et de la « poudre aux yeux » pour aveugler le peuple grec.

Le transfert dans le superfonds de ces six DEKO d’une valeur inestimable qui englobent l’énergie électrique et l’eau, pour être vendues, constitue littéralement un acte de liquidation, de renoncement et de transformation de la Grèce en quasi protectorat au service d’intérêts économiques étrangers, réactualisant des époques de tutelle du genre de celle de Power et Ulen, de triste mémoire (deux sociétés US qui se sont emparés de la distribution de l’eau et de l’électricité dans les années vingt à Athènes NdT).

Seul un gouvernement qui usurpe sans honte le qualificatif de gauche comme le gouvernement Tsipras pourrait être tenté de commettre au détriment du pays et du peuple un crime d’une ampleur telle que la braderie de l’énergie électrique et de l’eau

Εn ces circonstances le peuple grec et la jeunesse sont appelés à la résistance et au soulèvement général pour annuler la liquidation des six DEKO, pour abolir le superfonds colonialiste et esclavagiste des créanciers et pour mettre fin aux mémorandums et à l’austérité, afin que la Grèce sorte de la crise avec une monnaie nationale et un programme radical de reconstruction, sur un nouveau modèle de développement et avec une juste répartition des richesses.

Le bureau de presse de Laïki Enotita

Le 24/09/2016

Traduction : Jean-Marie Reveillon


Lire aussi les réactions dans la rue et au parlement grec.

Grèce:Rassemblement sur la place Syntagma contre la liquidation de l’eau et de l’énergie.

Esclandre à la Vouli .D’anciens députés, aujourd’hui dirigeants de Laïki Enotita (Unité Populaire), ont jeté du haut des tribunes de l’Assemblée des tracts contre les privatisations sur les bancs de Syriza

https://unitepopulaire-fr.org/2016/09/29/grecerassemblement-sur-la-place-syntagma-contre-la-liquidation-de-leau-et-de-lenergie/

Sur les réfugiés semaine 38 39

27/9/16 Intervention d’ Emmy Koutsopoulou médecin psychiatre qui travaille comme volontaire au dispensaire social et à la pharmacie autogérés de Néa Philadelphia, ainsi que dans l’équipe de santé du centre d’accueil des réfugiés du City Plaza, un hôtel désaffecté du centre d’Athènes. Elle a rendu compte de son expérience à l’invitation du Collectif de soutien au peuple grec de l’Aube, lors de la Fête de l’Humanité de septembre 2016, dans le stand du PCF de ce département qui proposait aussi une exposition de photos-portraits de ces réfugiés 

intervention-emmy-koutsopoulou

25/9/16 Pour les 54 000 réfugiés bloqués sur le territoire hellène depuis la fermeture des frontières européennes en février, se connecter à Internet est devenu un besoin aussi urgent que celui d’être nourri.  http://rue89.nouvelobs.com/2016/09/25/ils-connectent-les-refugies-a-internet-besoin-vital-265232

25/9/16  LESBOS: MOBILISATION ANTIFASCISTE : Au vu de la montées des tensions sur l’île, les antiracistes et antifascistes locaux ont décidé de sensibiliser et mobiliser les habitants contre les tensions fomentées par Aube Doré et le soit disant « Mouvement Patriotique » . La semaine passée on a encore évité un drame lorsqu’un vieux grec de 84 ans a menacé fusil à la main un groupe de réfugiés. Une réunion publique est organisée par KEERFA Lesbos ce mardi soir.Une grande manifestation antifasciste sera organisée ce vendredi 30 septembre à Mytilène à 18h Place Sappho.

24/9/16 Sur les événements survenus à Moria (Lesbos) les 19 et 20 septembre 2016 Témoignage d’une habitante de Mytilène temoignage-moria

23/9/16 Revue de la presse hellénique : Kathimerini souligne que la situation sur l’île de Lesbos continue à être « explosive » : les incidents entre réfugiés et migrants se poursuivent tandis que les habitants de l’île demandent d’être dédommagés pour les dégâts subis ainsi que l’adoption de mesures immédiates visant à améliorer les conditions de vie de migrants. Par ailleurs, selon Amnesty International, vu la lenteur avec laquelle les pays européens appliquent le programme de relocalisation, il faudra 16 ans pour que les réfugiés et migrants actuellement bloqués en Grèce puissent quitter le pays.

Sur les réfugiés

Le camp de Lesbos détruit par une manif d’extrême droite par Y Youlontas

Quelques heures après une manifestation d’extrême-droite

IL NE RESTE PLUS RIEN DE L’IMMENSE CAMP DE RÉFUGIÉS « MORIA » DE LESBOS DÉVORÉ PAR LES FLAMMES

En réalité, tout a commencé samedi, avec plusieurs affrontements entre fascistes et anarchistes, dont le principal dimanche en début de soirée, place Sappho à Mytilène, en présence de réfugiés et de militaires pour une histoire de drapeau, avec descourses-poursuites qui ont continué tard dans la nuit.

Puis, le lundi matin à 10 heures, devant les bureau d’IKA (la sécurité sociale), l’extrême-droite a rassemblé tous les braves gens ne supportant plus l’afflux de « personnes pas comme nous parce que, vous comprenez, on n’a pas la même religion, on ne mange pas la même chose, on ne parle pas la même langue et puis, surtout, on veut vivre tranquille chez nous. »

Parmi les manifestants qui ont déambulé dans la ville, les néo-nazis d’Aube dorée étaient tous là, au cœur du cortège, sans que ça ne gêne personne. Certains ont crié : « Puisque l’Europe veut se charger du problème, qu’elle les prennent tous au lieu de nous les laisser ici ! » et surtout : « on n’en peut plus, on n’en peut plus, virez-les, sinon c’est nous qui allons le faire ! »

Le nombre exact de réfugiés et de migrants sur l’île (chiffres publiés lundi par le gouvernement) serait de 5650 pour 3500 places, parmi lesquels 153 mineurs isolés. La plupart sont bloqués à Lesbos depuis six mois, l’accord Union Européenne-Turquie étant entré en vigueur le 20 mars. D’où les protestations qui se multiplient de part et d’autres : celles des réfugiés et de ceux qui les soutiennent contre les terribles conditions de vie et l’attente interminable, et celles des nationalistes et fascistes qui se plaignent et, parfois, menacent.

Quelques heures seulement après la manif d’extrême-droite, un gigantesque incendie a éclaté aux abords du camp, sans aucun doute d’origine criminelle. En quelques minutes, avec le vent, le brasier a ravagé les habitations et détruit la plupart des affaires personnelles des réfugiés.

Mais, comme d’habitude, c’est la même rengaine dans les mass-médias, reprenant tous en chœur le refrain désormais célèbre des autorités grecques : « ce sont probablement les réfugiés qui se sont battus entre eux et qui ont eux-mêmes provoqué l’incendie. »

Des preuves ? Absolument aucune. Au contraire, la rumeur d’un incendie criminel d’Aube dorée circule avec insistance ce matin à Lesbos, moins d’un mois après l’incendie du Notara 26 par un groupe néo-nazi, le 24 août à Athènes.

Mais c’est tellement plus simple de rejeter toute la responsabilité sur les plus vulnérables.

Yannis Youlountas

Des précisions et rectifications sur la relation des événements de Moria par C Kaimakis

SIMPLE « CITOYEN » …OU FASCISTE NOTOIRE !  Le journal antiraciste ci dessous démontre en photos qui sont en fait les soit disant « citoyens » excédés de Moria qui ont manifesté Dimanche dernier.

La première photo montre la concentration des résidents de Moria devant la mairie au moment de la rencontre avec le maire de Lesbos Spyros Galinos. Regardez le monsieur qui est dans le cercle , présenté comme un simple résident de Moria qui en a assez de la présence des «immigrants illégaux» comme il dit dans une attaque verbale à Mr le maire. Mais qui est ce monsieur en vérité? La révélation se voit dans la deuxième photo. Appelé Stratis Koutsampasis c’est un membre d’Aube Doré qui était candidat lors des élections de Septembre 2015. Il n’a rien à voir avec Moria car il est un résident permanent de Kalloni qui est à environ 40 km de Moria.

Για ακόμη μία φορά, τα ΜΜΕ προσπαθούν να παρουσιάσουν τους φασίστες στη Μυτιλήνη σαν αγανακτισμένους κατοίκους. Ποιοι είναι, όμως, αυτοί οι « αγανακτισμένοι » κάτοικοι;

Une fois de plus, les médias tente de décrire les fascistes dans mytilini comme résidents indignés. Qui ils sont, cependant, ces « Indignés » résidents ?
Le journal Ta Nea du 20/09/2016 reprend la thèse de Yannis

Ta Nea relève à la Une que même si la Grèce bénéficie d’un climat favorable à l’ONU compte tenu du nombre de réfugiés et migrants que le pays prend en charge, les îles grecques étouffent sous la pression croissante des flux migratoires, et la situation devient hors de contrôle, notamment sur l’île de Lesbos où les partisans d’Aube dorée se mobilisent en tirant profit de la colère et de l’indignation des habitants.

21/09/2016  Revue de la presse hellénique

Mesures pour désengorger l’île de Lesbos : Au cours d’une réunion extraordinaire hier, le ministère de la Marine marchande a décidé d’affréter un bateau pour héberger provisoirement 1 000 réfugiés du hotspot de Moria, qui a subi d’importants dégâts à la suite de l’incendie de lundi. Le ministre de la Protection du citoyen, M. Toskas s’est entretenu hier avec le président de région de l’Egée du nord, M. Kaloghirou, et a annoncé le renforcement des forces de police sur Lesbos (Avghi, Le Journal des Rédacteurs).

Le Journal des Rédacteurs relève les annonces du ministre délégué à la Politique migratoire, M. Mouzalas, pour normaliser la situation sur l’île de Lesbos, à savoir : 

– transfert immédiat à l’intérieur de l’île des réfugiés dont la demande d’asile a été renvoyée à la procédure ordinaire ;

– mise en place d’un centre d’accueil intermédiaire pour les personnes ayant un comportement délinquant ;

– renforcement des forces de la police et des services sanitaires sur l’île ;

– distribution d’indemnités aux habitants de l’île qui ont subi des dégâts matériels ;

– renforcement en personnel des services de l’asile pour accélérer l’examen des demandes. 

20/09/2016  ANA-MPA Après Lesvos, le conseil municipal de Chios se réunit pour discuter de la migration

Le conseil municipal de Chios se réunit mardi soir pour discuter de la façon de traiter les réfugiés qui sont piégés sur l’île, un jour après l’incendie dans  le hotspot de Moria, dans l’île voisine de Lesvos.
Dans le même temps, les journalistes sur l’île ont rencontré le procureur local à qui ils ont exprimé leurs préoccupations et les difficultés qu’ils rencontrent pour  couvrir la crise des réfugiés, suite à des attaques contre eux par des groupes d’extrême droite la semaine dernière. Les journalistes ont dit qu’ils sont ciblés, maltraités et battus par des personnes spécifiques, notant comment cela influence leur travail et leurs efforts en faveur du pluralisme dans les médias.

20/09/2016 Publié sur Le parisien : Europe.Plus de 300 000 migrants ont traversé la Méditerranée en 2016  

Plus de 300 000 migrants et réfugiés ont traversé la Méditerranée pour se rendre en Europe en 2016, année qui sera la plus meurtrière si le nombre de personnes décédant dans des naufrages se maintient au rythme actuel, a détaillé mardi le Haut-commissariat de l’Onu pour les réfugiés (HCR). « Le nombre de réfugiés et migrants ayant atteint les côtes européennes a dépassé la barre des 300 000 aujourd’hui », a déclaré un porte-parole de l’institution, William Spindler, à Genève. 

En baisse par rapport à 2015. Ce chiffre est nettement inférieur aux arrivées enregistrées durant les neuf premiers mois de 2015 (520 000) mais il reste supérieur à celles enregistrées sur l’ensemble de l’année 2014 (216 054). 

Mais plus de morts proportionnellement. Bien que le nombre de migrants enregistrés cette année soit inférieur au bilan de 2015 (-42%), le nombre de morts n’est que très légèrement inférieur (-15%) à celui de l’an dernier, relève le HCR. Au total, 3 211 personnes sont mortes ou portées disparues. « Avec ce taux, 2016 sera l’année la plus meurtrière pour la mer Méditerranée », a relevé le porte-parole du HCR. Presque tous les migrants et réfugiés traversant la Méditerranée tentent de rejoindre la Grèce et l’Italie.

 21/9 Mediapart Promesse de 50 pays d’accueillir 360.000 réfugiés en 2016 

Une cinquantaine de pays ont fait la promesse d’accueillir quelque 360.000 réfugiés en 2016, doublant le nombre de places accordées par rapport à 2015 lors d’un sommet organisé par Barack Obama, a annoncé mardi l’émissaire américaine auprès des Nations Unies. 

NATIONS UNIES (Reuters) – Une cinquantaine de pays ont fait la promesse d’accueillir quelque 360.000 réfugiés en 2016, doublant le nombre de places accordées par rapport à 2015 lors d’un sommet organisé par Barack Obama, a annoncé mardi l’émissaire américaine auprès des Nations Unies.

Ce chiffre ne couvre « qu’une fraction » des besoins d’accueil, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estimant à 1,2 million le nombre de réfugiés déplacés, a dit l’ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Samantha Power.

« La vaste majorité des réfugiés sont accueillis par seulement 10 pays », a déclaré le président américain, Barack Obama, jugeant que la crise migratoire était un test pour la communauté internationale.

La participation au sommet était conditionnée à l’acceptation de ces promesses d’accueil.

« Nous devons admettre que les réfugiés sont le symptôme d’échecs plus larges, qu’il s’agisse de guerre, de tensions ethniques ou de persécutions », a-t-il ajouté.

Plus de 50 pays et organisations participant au sommet ont augmenté leurs contributions financières aux groupes humanitaires ainsi qu’à l’Onu de 4,5 milliards de dollars cette année, a-t-il ajouté.

Les participants ont également promis d’assurer la scolarisation d’un million supplémentaire de réfugiés dans le monde entier, a rapporté l’ambassadrice américaine.

« Comme nous l’avons vu dans le passé, les pays ont la mauvaise habitude de (…) faire des promesses et de ne pas les tenir », a-t-elle dit, ajoutant: « Nous devons faire mieux cette fois. »

Avant le sommet, le président américain a rencontré des chefs d’entreprises et a obtenu d’eux la promesse de plus de 650 millions de dollars à destination des réfugiés.

Sur les réfugiés

Sont retracés dans sur cette page quelques articles sur la situation des réfugiés

17/9  Des gilets de sauvetage à New York pour le premier sommet sur les réfugiés

 http://www.lefigaro.fr/international/2016/09/17/01003-20160917ARTFIG00094-des-gilets-de-sauvetage-a-new-york-pour-le-premier-sommet-sur-les-refugies.php

16/9 Migrants. Grèce : polémique autour de l’emprisonnement d’un “passeur” allemand 

http://www.courrierinternational.com/article/migrants-grece-polemique-autour-de-lemprisonnement-dun-passeur-allemand

16/9 Europe: Merkel enterre les «quotas» de réfugiés 

http://www.lefigaro.fr/international/2016/09/16/01003-20160916ARTFIG00394-europe-merkel-enterre-les-quotas-de-refugies.php

15/9 Revue de la presse hellénique

Le Journal des Rédacteurs note un « effet domino » des réactions à Oreokastro contre l’intégration d’enfants réfugiés dans les écoles grecques avec l’apparition de phénomènes de racisme et de xénophobie dans d’autres régions de la Grèce. Sur l’île de Lesbos, le directeur d’une école (et proche collaborateur d’un ancien ministre de la Nouvelle Démocratie) appelle à créer un mouvement de citoyens contre la « musulmanisation » de Lesbos. Par ailleurs des incidents à caractère raciste et xénophobe se sont produits sur l’île de Chios à l’instigation de manifestants d’extrême droite. La presse (Kathimerini, Ta Nea, Avghi, Le Journal des Rédacteurs) relève que la procureur de Thessalonique, Mme Kakali a ordonné une enquête préliminaire sur les incidents à Oreokastro afin d’examiner d’éventuels délits relevant de la loi sur la violence raciste. Par ailleurs, le ministre de l’éducation, M. Filis, a invité la Nouvelle démocratie à prendre position en rappelant l’orientation ND du maire d’Oreokastro. Ta Nea et Avghi reprennent le message publié par le Premier ministre grec sur Twitter : « La Grèce incarne la solidarité de l’Europe envers les réfugiés. La réaction de certaines associations de parents d’élèves et du maire d’Oreokastro n’est pas conforme à la position de la Grèce et ne contribue pas aux efforts déployés pour faire face à la crise des réfugiés ».

15/9 Grèce : manifestation anti-réfugiés sur une île émaillée de violences

http://www.lorientlejour.com/article/1007254/grece-manifestation-anti-refugies-sur-une-ile-emaillee-de-violences.html

Tsipras déplore les divergences entre l’UE et le FMI

par George Georgiopoulos pour Capital

Les divergences entre le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne (UE) sur la gestion de la dette sont préjudiciables à la Grèce, a déclaré dimanche le Premier ministre grec Alexis Tsipras.

Estimant que la dette, qui représente plus de 170% du PIB, n’est pas seulement un problème grec mais « européen », Tsipras a dit que les investisseurs éviteront le pays tant que les deux organes ne se mettront pas d’accord sur les moyens de la restructurer.

« Pour moi, ce qui crée les conditions d’un retard pour ce qui est de regagner la confiance des marchés et des investisseurs (…) c’est le désaccord et les accrochages permanents entre le FMI et les institutions européennes », a dit le Premier ministre en conférence de presse.

Le FMI n’a toujours pas décidé s’il participerait à un troisième plan de renflouement de la Grèce, n’étant pas persuadé que la dette du pays soit gérable et que ses objectifs budgétaires soient réalisables.

Le ratio grec de la dette au PIB est le plus élevé de la zone euro.

Les divergences d’opinion des créanciers empêchent l’incorporation de la dette grecque dans le programme d’assouplissement quantitatif (QE) de la Banque centrale européenne (BCE), a poursuivi Tsipras.

La BCE a dit qu’elle ne pouvait déterminer la date à laquelle elle pourrait racheter de la dette grecque et que la Grèce devait subir une analyse relative à la gestion durable de sa dette avant que cela soit envisageable.

Les ministres des Finances de l’Union européenne ont réclamé vendredi une accélération des réformes convenues dans le cadre de l’accord de renflouement conclu en 2015, prévoyant une aide financière de 86 milliards d’euros jusqu’en 2018 en échange desdites réformes.

L’Eurogroupe a déjà accepté en mai le versement d’une tranche de 10,3 milliards d’euros, dont 7,5 milliards ont déjà été transférés, le solde devant l’être d’ici la fin octobre sous certaines conditions.

Tsipras a dit que la Grèce avait déjà accompli 70% des réformes exigées dans le cadre du plan de renflouement.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

Grèce. Des «mines» sur le chemin de la «success story» mémorandaire

Par Panos Kosmas sur Alencontre

Au nombre de 127 s’élevaient les conditions exigées pour la première évaluation du troisième programme mémorandaire [1]. Le parlement en a ratifié 112 et elles sont en train d’être appliquées. Selon le planning, 15 restent à être présentées au parlement en septembre. Selon le planning, 81 sont encore requises pour compléter la deuxième évaluation, en octobre 2016. Ces 127 plus 81 exigences, façonnant le pillage mémorandaire, représentent 93% de mesures requises. En effet – toujours selon le planning initial du troisième mémorandum – moins de 20 nouvelles mesures sont requises en 2017 et en 2018.

Donc, en conclusion, avec les paquets des mesures de ce printemps, le processus de l’adoption du troisième programme mémorandaire sera – pour l’essentiel – complet! Ce fait nous donne la mesure de l’importance de cette période, la mesure de la gravité de la bataille à mener contre ces «paquets» de mesures.

L’article complet en pdf alencontre-org-grece-des-mines-sur-le-chemin-de-la-success-story-memorandaire

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