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Archives de catégorie Luttes- Changer le système

VioMe La commande groupée 2022 du comité de Grenoble est lancée

Solidarité concrète avec les travailleurs
de l’usine VIOME occupée et autogérée
à Thessalonique en Grèce

Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés depuis maintenant 8 ans l’ont reprise en coopérative ouvrière.

Ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante. Ils sont menacés d’expulsion par la justice grecque. Ils en appellent à la solidarité internationale.

Voir la lettre des VioMe et notre Tract d’information

Depuis 2016 et la visite de Makis Anagnostou à Grenoble et afin de les soutenir, le comité de Grenoble organise chaque année une commande groupée de leurs produits. Pour celle de 2022 vous trouverez :

– le catalogue et les prix (TTC)  : Catalogue des prix 2022

– le bon de commande avec tous les renseignements utiles : Bon-de-commande-Viome-2022

Attention : la date limite de réception des commandes est fixée

au mercredi 13 avril 2022

Contribuons par nos achats à soutenir cette lutte exemplaire !

A noter que le comité en partenariat avec le cinéma Le club de Grenoble propose le jeudi 7 avril 2022 à 20h15 la projection du film de Marco Gastine  « Jusqu’à la mer ».

Ce film tourné dans un grand hôpital public d’Athènes est un document fort sur la rééducation et les problèmes psychologiques autour de cette rééducation . Donc les services hospitaliers, associations de défense des handicapes, tous ceux qui se mobilisent pour l’égalité et l’insertion, sont concernés.
.

Cette soirée sera l’occasion de faire un point d’actualité sur les VioMe et passer les dernières commandes.

Lancement de la commande groupée pour soutenir les VioMe

Solidarité concrète avec les travailleurs
de l’usine VIOME occupée et autogérée
à Thessalonique en Grèce

Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés depuis maintenant 8 ans l’ont reprise en coopérative ouvrière.

Ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante. Ils sont menacés d’expulsion par la justice grecque. Ils en appellent à la solidarité internationale.

Voir la lettre des VioMe et notre Tract d’information

Depuis 2016 et la visite de Makis Anagnostou à Grenoble et afin de les soutenir, le comité de Grenoble organise chaque année une commande groupée de leurs produits. Pour celle de 2022 vous trouverez :

– le catalogue et les prix (TTC)  : Catalogue des prix 2022

– le bon de commande avec tous les renseignements utiles : Bon-de-commande-Viome-2022

Attention : la date limite de réception des commandes est fixée

au mercredi 13 avril 2022

Contribuons par nos achats à soutenir cette lutte exemplaire !

A noter que le comité en partenariat avec le cinéma Le club de Grenoble propose le jeudi 7 avril 2022 à 20h15 la projection du film de Marco Gastine  « Jusqu’à la mer ».

Ce film tourné dans un grand hôpital public d’Athènes est un document fort sur la rééducation et les problèmes psychologiques autour de cette rééducation . Donc les services hospitaliers, associations de défense des handicapes, tous ceux qui se mobilisent pour l’égalité et l’insertion, sont concernés.
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.Cette soirée sera l’occasion de faire un point d’actualité sur les VioMe et passer les dernières commandes.

 

La Grèce, laboratoire des solidarités et de la répression

« Un archipel des solidarités » propose une réflexion sur « un autre possible politique », en éclairant la force du « Nous » dans la diversité géographique de la Grèce. Des « luttes communes » qui font face à des mesures globales destructrices. Entretien avec la co-autrice de cet ouvrage, Christiane Vollaire.

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Nicolas Richen – Vous défendez une « philosophie de terrain ». En quoi cela consiste dans la pratique ?

Christiane Vollaire – Une philosophie de terrain, c’est un travail philosophique qui s’appuie sur une expérience de présence dans des espaces et de rencontre avec des personnes. Dans ma démarche, il s’agit de philosophie politique critique. Un travail théorique se fait en amont, pour élaborer le projet et orienter initialement la réflexion. Mais cette orientation elle-même pourra être remise en cause par l’expérience du terrain. Et, ensuite, le décryptage des entretiens constitue lui-même une expérience spécifique de réflexivité qui va nécessairement infléchir ou réorienter le projet initial. Les entretiens constituent ici le matériau central de la réflexion philosophique, et les rencontres avec les acteurs du terrain en sont le moteur. Le travail final tel qu’il se présente est bien un travail philosophique et conceptuel, mais il est entièrement tissé de la parole des sujets rencontrés qui sont explicitement cités, en même temps que des références philosophiques (mais aussi sociologiques, anthropologiques ou historiques) qui permettent de l’étayer. L’idée est que ce travail vise un public le plus large possible : non pas seulement des philosophes ou des chercheurs, mais aussi des militants, des associatifs et un public soucieux d’un éclairage sur les réalités politiques contemporaines, pour lequel le point de vue journalistique peut s’avérer, selon les médias de masse en particulier, insuffisant ou manipulateur. J’ai présenté les éléments de théorisation de cette position dans l’ouvrage Pour une Philosophie de terrain, publié en 2017 aux éditions Créaphis.

NR – Qu’est-ce qui vous a amenée à venir en Grèce avec Philippe Bazin ? D’où vient cette idée de documenter les solidarités ?

CV – Je travaille en collaboration avec le photographe Philippe Bazin, auteur du livre Pour une photographie documentaire critique publié en 2017 chez le même éditeur. Nos positions sont donc équivalentes dans nos deux domaines de création et de recherche. Et nos publications associent le travail philosophique et le travail photographique, combinés sur les mêmes terrains depuis une vingtaine d’années. Essentiellement en Europe (Balkans, Pologne, Turquie, Bulgarie, Grèce, et, plus récemment, en France) ; mais aussi Afrique du Nord (Égypte) et Amérique latine (Chili). L’ensemble du travail se fait autour des processus de globalisation et de leurs effets en termes de revendications, de protestations et d’affrontement aux politiques financières et à leurs effets destructeurs en termes de logement, de droit du travail et de politiques migratoires. La question des solidarités est donc pour nous un point essentiel de cet affrontement : le principe de solidarité n’est pas un principe d’assistanat, mais un motif d’exigence de luttes communes.

Nous avons décidé d’un terrain en Grèce en 2017, parce que la Grèce nous semblait emblématique de cette communauté des luttes, face à la violence économique imposée par la troïka des banques européennes et mondiales depuis les années 2010. Nous avions d’abord ciblé les dispensaires de santé solidaires créés par des acteurs de santé en autogestion, à Thessalonique en particulier. Et c’est pour en rencontrer les intervenants que nous sommes venus en Grèce. Mais entrer sur le terrain grec nous a ouvert l’accès à d’autres formes de solidarité et de luttes communes qui ont considérablement élargi le terrain : lutte pour la pérennisation de l’usine autogérée de Viome à Thessalonique, lutte contre l’ouverture de la mine d’or de Skouries en Chalcidique ; travail associatif dans les quartiers, pour la distribution de nourriture et de produits de première nécessité. Bref, ce premier terrain à l’été 2017 avait déjà pris plus d’ampleur que nous ne l’avions prévu au départ. Il s’est ouvert en même temps sur la question des migrations, nous imposant de revenir en 2018, cette fois sur l’île de Lesbos au cœur de cette problématique puisqu’en vis à vis de la côte turque. D’autres types de solidarité sont mises en œuvre dans ce cadre : une autre disposition de l’affrontement au néolibéralisme, dans les formes policières de la chasse aux migrants.

NR – La Grèce semble à la fois être un laboratoire des solidarités (et de diverses expérimentations socio-politiques) et un laboratoire du capitalisme du désastre, des « politiques globales destructrices » comme vous le dites. Quels exemples illustrent pour vous le mieux ces deux versants ?

CV – Ces exemples sont précisément ceux qui ont justifié le nom de ce livre, dans sa dimension à la fois métaphorique et géographique : Un Archipel des solidarités. Les îles, comme terres émergées d’une série d’archipels, constituent la réalité géopolitique de ce qu’on appelle « la Grèce », qui est loin de se réduire au continent, et encore moins aux métropoles d’Athènes ou de Thessalonique. Un chapitre du livre s’intitule « Politiques solidaires et politiques policières », et il porte précisément sur les îles. Non seulement Lesbos, mais deux îles particulièrement antagonistes dans leur histoire : Icaria et Makronissos. Sur l’île d’Icaria, au moment de la guerre civile (1946-49), les opposants politiques de gauche ont été déportés par le pouvoir fasciste mis en place par les Alliés après la Deuxième Guerre mondiale. Mais la population de l’île (essentiellement des paysans et des pêcheurs) les a majoritairement accueillis non comme des réprouvés, mais comme des hôtes, les a soutenus et protégés de la police, de l’armée et de la gendarmerie. En échange, les déportés ont apporté aux habitants leurs compétences, en matière d’éducation et de santé en particulier. Makronissos, au contraire, île déserte, sans point d’eau et exposée aux vents, a été le lieu emblématique de la répression policière et un laboratoire de la violence politique. C’est là que le pouvoir fasciste, soutenu par les pouvoirs anglais et américain, a édifié un camp de « redressement » politique ; c’est-à-dire, de fait, de terreur, de torture et d’extermination des opposants de gauche. Le terme même de laboratoire a été utilisé en particulier par le général américain Van Fleet qui a, au sens propre du terme, expérimenté sur le territoire grec les premières bombes au napalm pendant la guerre civile. Au contraire, pendant la Deuxième Guerre mondiale, les villages conquis par les andartes (résistants grecs) devenaient des lieux d’expérimentation de politiques sociales dans les formes d’une « laocratie » (laos en grec signifiant le peuple au sens populaire du terme, contrairement à « démos » qui le présente dans une dimension plus élitiste). On retrouve ces deux tendances antagonistes dans le monde grec contemporain, tel qu’il est issu de cette filiation.

NR – Vous parlez de la « puissance du commun ». Vous vous attendiez à une telle force des réseaux de solidarité et à une telle pluralité des formes de lutte en Grèce ?

CV – Nous avons été très impressionnés par cette tradition du commun en Grèce, dont je viens de vous donner quelques exemples historiques. Elle est beaucoup plus étendue, multiforme et profondément enracinée dans la culture grecque, que nous ne pouvions l’imaginer au départ. Il y a comme une sorte d’éducation à la solidarité, qui s’est forgée précisément dans les années les plus noires (celles de la guerre civile en particulier). Et la transmission en est très forte. Il ne s’agit nullement d’une transmission biologique, mais bien plutôt d’une éducation politique, souvent acquise dans la clandestinité. Le quartier d’Exarchia, à Athènes, en témoigne : quartier de tradition anarchiste et internationaliste, qui a abrité nombre d’opposants pendant la guerre civile, et s’est avéré depuis un quartier général des luttes. En 2008 par exemple, quand un adolescent y a été tué par la police, faisant du quartier un véritable ferment de la lutte contre la destruction du commun, et par là même de l’affrontement à la violence policière. Entre 2013 et 2020, des militants du quartier ont créé Omnia TV, une chaîne de télévision qui a rendu compte au jour le jour du procès fleuve contre le parti fasciste Aube dorée, qui a fini par être condamné comme organisation criminelle.

Mais, comme le montre à l’inverse la puissance d’Aube dorée, il y a tout autant une prégnance terrifiante des idéologies fascistes, véhiculées au pouvoir pendant des années (dictature de Metaxas en 1936, dictature des colonels de 1967 à 1974). Et cette tradition-là ne peut pas être ignorée : non seulement elle a été au pouvoir dans ces années-là, mais, même en-dehors de ces années, elle continue d’irriguer les sphères du pouvoir (le parti de droite dure actuellement au pouvoir, Nea Dimokratia, en est largement influencé et infiltré). En dépit d’une telle force, et en dépit des persécutions, on ne cesse de voir à tous les niveaux ce que j’appelle un « retour du refoulé solidaire », dans les luttes pour le commun politique.

NR – Vous dites que cette notion de « commun » permet parfois de dépasser les catégories nationales (Grecs contre réfugiés). Y a-t-il une initiative ou un témoignage qui vous a marqué à cet égard ?

CV – Deux exemples en sont particulièrement significatifs, concernant les réfugiés. À Athènes, le City Plaza, grand hôtel abandonné par ses propriétaires et réapproprié par un collectif militant, a fonctionné de 2016 à 2019 sur un mode autogestionnaire de partenariat entre Grecs et réfugiés, donnant ainsi son plein sens au mot de «solidarité»: la conscience de défendre des intérêts communs à l’encontre des dirigeants politiques. Le lieu a décidé lui-même de sa fermeture au moment du retour au pouvoir d’une droite dure en 2019.

À Lesbos, le dispensaire autogéré de Pikpa a fonctionné sur un mode similaire, jusqu’à ce que le même pouvoir politique décide arbitrairement de sa fermeture. Il constituait une alternative majeure au camp de Moria, qualifié par Jean Ziegler de « honte de l’Europe ». Dans cet espace de vie commune, il n’y avait ni police ni vigiles, et les réfugié s’y sentaient pourtant en pleine sécurité, dans le temps où le camp de Moria, objet d’une gestion policière organisée par l’armée grecque, était le lieu de suicides d’enfants liés au trafic sexuel.

De fait, plus la gestion est horizontale, plus la protection des personnes est assurée, à l’encontre d’une gestion verticale et sécuritaire qui la met en péril. Les politiques d’encampement (pour reprendre le terme employé par l’anthropologue Michel Agier) ne sont rien d’autre que des politiques de domination visant à réduire les réfugiés à la position d’assistés. Dès lors au contraire que l’espace de vie et d’hébergement est autogéré, la rupture avec la verticalité du pouvoir est un facteur de responsabilisation commune. Mais il montre clairement que le clivage n’est nullement entre nationalités différentes, mais bien plutôt entre dirigeants et dirigés ; et que si l’on peut parler, comme le montre le philosophe Grégoire Chamayou, de « société ingouvernable », c’est précisément au sens où les gouvernants sont devenus insociables. La solidarité entre exilés et « sédentaires » (toujours eux-mêmes descendants plus ou moins lointains d’exilés) reconfigure ainsi les véritables clivages politiques.

« L’isolement alimente la mort, la solidarité alimente la vie. » Kypseli (Athènes), juillet 2021. Photo: Nicolas Richen

NR – Votre ouvrage laisse largement la parole aux acteurs de ces solidarités. Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marquée ou bousculée ?

CV – Chaque rencontre est, à vrai dire, une forme de bousculade : la parole des solidaires est puissante. Certains ont un charisme spécifique : Konstantinos Polychronopoulos, qui a créé la cuisine solidaire « O Allos Anthropos », est de ceux-là. Passé d’une carrière réussie dans le marketing, au moment brutal où il s’en est fait jeter comme un kleenex, c’est par cette expérience de la dégradation sociale qu’il a entamé sa réflexion politique. Et c’est par le concret d’une cuisine partagée qu’il y est venu. Un parcours extrêmement pragmatique : je fais un tour sur le marché comme unique sortie, dans la dépression noire où je suis enfermé, j’y propose un sandwich à une vieille dame pauvre qui le refuse. Je me fais une tambouille par terre sur un réchaud de fortune, et là, elle vient la partager avec moi. Je sais que ce geste-là, de cuisiner ensemble, est plus signifiant, et au final plus authentiquement nourrissant, qu’une aumône. Et en pleine dégradation sociale du pays, je vais produire ce geste d’une manière démultipliée. Et proposer au HCR ce mode de partage de la cuisine infiniment moins coûteux et mille fois meilleur que les barquettes plastifiées de nourriture avariée distribuées dans les camps par l’équivalent de la Sodexo. Ce sera un refus. Et là, je comprends la dimension « cannibale » des organismes internationaux et j’étends mon réseau d’intervention avec des équipes motivées. Une autre rencontre, avec une enseignante en biologie, parfaitement pacifique et pondérée, qui se déclare « en guerre » en prenant conscience de la violence économique par sa propre mise en retraite forcée avant l’âge.

Une autre expérience de la dégradation sociale, qui la pousse à venir travailler au dispensaire de santé solidaire d’Elliniko dans un quartier d’Athènes. Elle le transformera en un lieu de référence pour toute la Grèce. À chaque fois, une expérience de la colère politique devient le motif d’une décision sans appel qui ouvre l’individuel sur le collectif et fait entrer délibérément dans un engagement sans faille. Une puissance de radicalisation au sens le plus noble du terme, avec des effets majeurs sur le commun.

NR – Les mouvements de luttes ont eu tendance à s’affaiblir avec l’arrivée au pouvoir de Syriza et la signature du 3e mémorandum. Le retour aux affaires de Nouvelle Démocratie en 2019 a quant à lui accentué le virage ultra-sécuritaire du gouvernement. Entre le début et la fin de votre de votre terrain, quelles différences majeures avez-vous noté dans les dynamiques de lutte ?

CV – Nous avons commencé ce terrain grec en 2017 (sous le gouvernement Syriza) et l’avons terminé en 2020 (sous le gouvernement de la Nea Dimokratia). Dans les dynamiques de lutte, nous n’avons perçu aucune différence. Les différences ont été dans le débridement des violences auxquelles elles s’affrontent. Mais ce qui avait déjà impacté négativement les dynamiques de lutte avant 2017 était bien antérieur à l’arrivée au pouvoir de la droite (qui les a souvent au contraire ravivées). C’était, deux avant notre arrivée sur le terrain, la trahison des dirigeants de Syriza, signant un nouveau memorandum (c’est-à-dire un pacte de soumission à la financiarisation mondiale) dans le temps même où un referendum populaire venait de les soutenir dans leur opposition.

Beaucoup de Grecs, qui n’étaient nullement des militants, s’étaient mobilisés, sur l’injonction de Syriza, pour répondre « non » au referendum, c’est-à-dire non aux injonctions de la troïka des banques, refusant ainsi clairement les politiques dites « d’austérité » (c’est-à-dire de sabordage des acquis sociaux) auxquelles on prétendait les soumettre. Et ce « non » avait obtenu plus de soixante pour cent des voix. La volte-face d’un pouvoir politique réputé de gauche, ne faisant pas suite à ce soutien et ne respectant pas son propre engagement, a totalement désorienté aussi bien les militants que ceux qui ne l’étaient pas, et s’étaient pourtant lancés dans la bataille. Et une telle perversion est beaucoup plus égarante que la violence de la droite. Des militants dans l’âme (les ouvriers de l’usine Viome, par exemple) tentaient de ne pas s’opposer de front à ce pouvoir qui les avait trahis, mais dont ils savaient que ses décisions seraient encore un moindre mal par rapport à celles d’un pouvoir de droite. Et ce chantage-là – celui du « moindre mal » – constitue actuellement la norme des régimes prétendument démocratiques. Une fois de plus, sur ce point, la Grèce est un laboratoire.

NR – Dans l’idéal politique de Castoriadis, une société autonome repose sur la participation de toutes et tous et la fin de la distinction dirigeant-dirigé. Les mouvements de solidarité et d’autogestion en Grèce font face au risque d’hétéronomisation. Je pense à « l’ONGisation » de résistances informelles, de Mitsotakis qui s’affiche dans une cuisine sociale en plein confinement ou encore à la Mairie d’Athènes qui prétend mettre en place des « politiques de solidarité », un terme pourtant utilisé par les mouvements communistes et anarchistes depuis des décennies en Grèce. Qu’est-ce que tout cela vous évoque ?

CV – Il y a deux problématiques différentes dans votre question : celle de l’autonomie politique, telle qu’elle s’exprime dans la pensée de Castoriadis ; et celle de la perversion du langage, telle qu’elle s’exprime dans le néolibéralisme contemporain.
Pour ce qui concerne la pensée de Castoriadis, d’abord, il est important de noter les conditions de sa naissance : sur le territoire turc, de parents grecs qui ont fui la Turquie l’année même de sa naissance qui coïncidait avec ce que les Grecs appellent la « grande catastrophe » de 1922 : la défaite de la Grèce face aux Turcs, qui les ont de ce fait chassés violemment. À l’âge de 23 ans, en décembre 1945, jeune philosophe trotskyste, il quittera en urgence le territoire grec pour fuir les persécutions des fascistes contre les opposants de gauche. Après cette date, où il se réfugie en France, il ne reviendra jamais vivre en Grèce, jusqu’à sa mort en 1997. Ce qui définit la pensée de Castoriadis, c’est la question du possible politique. Et c’est ce qui motive son ouvrage central,
L’institution imaginaire de la société. Ce possible politique est celui d’une autonomisation des sujets par rapport à leurs directions politiques. En fondant, avec Claude Lefort, le groupe « Socialisme ou barbarie », il vise à opposer la profondeur de la pensée communiste à sa trahison par le stalinisme. Car de fait, la Grèce des accords de Yalta est un pays où les militants de gauche ont été littéralement livrés aux fascistes par les cadres du parti communiste, trahis eux-mêmes par la politique stalinienne. Cette complexité sous-tend la revendication d’un imaginaire social visant à s’instituer dans un réel qui lui refuse sa place. Et ce refus est toujours lié à des formes de verticalisation du pouvoir, qu’elles soient fascistes ou staliniennes … ou, actuellement, néolibérales.

Revendiquer la puissance d’un imaginaire social, c’est revendiquer au contraire son horizontalisation dans des formes d’autonomie politique. La puissance du mouvement anarchiste, en Grèce et dans les Balkans, en atteste actuellement. C’est ici que prend place la question de la perversion du langage. Et le terme de solidarité est en butte, lui aussi, à cette perversion. Au début de l’Archipel, je me réfère aux origines du mot, qui sont d’ordre économico-juridique à l’époque romaine ; puis deviennent proprement politiques à sa seconde naissance, contemporaine de la Révolution française et de l’instauration d’une République. Tout système républicain ne peut se légitimer qu’en prétendant à la solidarité : c’est ce que Durkheim appelle, dans De la Division du travail social, la « solidarité organique ». Celle qui fait de chacun l’instrument de la cohérence d’une société dans son ensemble. Mais la pensée de Marx, au contraire, a mis en évidence la dimension conflictuelle de la construction d’un ordre social, dans les dynamiques de la lutte des classes. Tout système de gouvernementalité tendra alors à occulter cette dimension conflictuelle dans une volonté d’hégémonie, mettant en place des rapports de domination qui se réclament pourtant d’une cohésion solidaire. La question humanitaire est au cœur de cette problématique, en faisant de l’assistance un moteur de la vie sociale, et en maintenant par là les rapports de surplomb : une forme de verticalité qui se réclame de la « bienveillance » … ou, tout simplement, ce que Kant nommait le « paternalisme ». Ce que vous nommez «ONGisation des résistances informelles» en est un exemple. C’est ce qu’on peut appeler l’humanitarisation du politique, qui est une des données du néolibéralisme contemporain dans son versant euphémisé. C’est, de fait, l’option antagoniste d’une authentique politique de solidarité, qui suppose d’abord une reconnaissance de l’égalité. Défendre cette solidarité authentique contre ses perversions est précisément l’objet de notre livre, dont une section est consacrée à la question humanitaire.

NR – Dans votre 3e chapitre, vous dressez des parallèles entre les luttes passées (contre la monarchie, le fascisme et l’impérialisme britannique et états-unien) et les luttes du présent. Vous pouvez nous expliquer pourquoi cette articulation entre passé et présent vous est apparue centrale ?

CV – Un des éléments centraux de notre travail, à Philippe et moi, est la contextualisation non seulement des luttes, mais des systèmes de domination. Contextualisation à la fois géographique et historique. Contextualiser, c’est se donner les moyens de saisir les tenants et les aboutissants, c’est-à-dire les moyens de l’analyse. L’image photographique procède de cette contextualisation, au même titre que le discours théorique. Dans le monde médiatique contemporain, c’est précisément cette contextualisation qui manque. Et les politiques éducatives dominantes tendent à l’effacer, comme le montre très clairement, en particulier, la déstructuration de l’enseignement de l’histoire dénoncée par de nombreux enseignants. Chaque événement semble ainsi surgi de nulle part, et l’ « événementiel » est désormais au cœur des politiques culturelles, qu’elles se traduisent dans la transmission enseignante, dans les choix cinématographiques ou dans les représentations de l’actualité. Or, posant la question « Qu’est-ce que notre actualité ? », Foucault montrait au contraire comment elle est profondément ancrée dans ses propres généalogies, et c’est à ce travail généalogique qu’il se livrait.

L’histoire grecque est profondément liée à l’histoire de l’Europe, mais pas dans le sens où on l’entend ordinairement. Le sujet cultivé moyen est supposé s’extasier sur un siècle d’histoire grecque, ou plutôt d’histoire athénienne (le Ve av. JC), comme s’il avait fait matrice de toute l’histoire européenne, et en particulier de cette fameuse « démocratie » dont l’Europe néolibérale se revendique pour se légitimer par le « libéralisme ». Mais dans la Grèce contemporaine, la culture de la Grèce antique est précisément revendiquée par les fascistes : celle de la brutalisation du pouvoir politique à Spartes.

Et, indépendamment de toutes les reconstructions mythiques dont la Grèce fait l’objet, la Grèce contemporaine est bel et bien issue de la modernité, bien plutôt que de l’Antiquité, ayant transité par la période médiévale de la culture byzantine, au fondement de la culture orthodoxe contemporaine, majoritaire et économiquement dominante sur le territoire grec.

La révolution grecque de 1821, contre un empire ottoman défaillant, est soutenue et portée par les puissances européennes, et la Grèce naît dans l’esprit des États-nations émergeant au XIXe siècle. Dans l’esprit, et avec les finances. Et ce sont précisément les premières occurrences d’une rhétorique de la « dette ». Au cœur de ce double langage, qui associe la liberté révolutionnaire à l’assujettissement financier, se trouve la problématique même de la notion de peuple : le peuple, est-ce la dimension populaire du « laos » ou le pouvoir bourgeois tel qu’il s’instaure comme « démos » ? La même problématique se retrouvera dans la période de résistance au nazisme, où les andartes devront combattre sur deux fronts : celui de la résistance au nazisme et celui de la promotion des valeurs sociales. Sur le premier front, les Anglais sont leurs alliés (avec beaucoup d’ambivalence toutefois) ; sur le second, ils deviendront, sans aucune ambiguïté, leurs ennemis. Mais c’est ce second front, on l’a vu, qui va accoucher des solidarités contemporaines.

NR – Alain Damasio appelle à construire « une pluralité d’îlots et d’archipels » pour renverser le capitalisme. L’imaginaire politique que développe cet écrivain vous a-t-il inspiré ?

CV – Je ne connais pas assez le travail de Damasio pour vous répondre. Mais généralement, je suis beaucoup plus inspirée par les essais que par la littérature. À mes yeux, la réalité dépasse toujours la fiction et c’est elle qui suscite le plus la puissance de l’imaginaire. La photographie documentaire, le cinéma documentaire, sont pour moi des sources d’inspiration constantes, comme l’est le terrain dans sa rude réalité, dans les déceptions et les enthousiasmes qu’il suscite. Voir les photographies de Philippe après avoir vécu un terrain commun est une source d’étonnement sans fin. S’il me montre ses photos de notre propre quartier, j’entre dans un monde étrange que je redécouvre. J’ai les mêmes sensations vertigineuses au retour de n’importe quel terrain. Le décryptage lui-même est une source de redécouvertes constantes, dont participe, au retour des entretiens, la découverte des portraits d’entretien. La représentation du réel, la manière dont elle le côtoie et s’en distancie en même temps, crée des espaces féconds pour l’imagination. Et c’est ce qui me fait refuser l’image-choc du reporter-standard, dont l’accroche immédiate est à mille lieux des mondes de réflexivité suscités par le documentaire critique. La philosophie de terrain vise aussi une représentation du réel. Elle a, elle aussi, un authentique rôle esthétique à jouer. Elle est elle aussi, dans sa quête de l’analyse, une forme de création, au même titre que la photographie documentaire est une forme de réflexion.

Pour ce qui est de la notion d’archipel, j’ai davantage puisé dans ce puissant travail documentaire qu’est L’Archipel du goulag de Soljenitsyne. Ou dans la manière dont les fondateurs de la revue de géopolitique Hérodote interrogent Foucault en 1976. Et aussi, depuis, dans les analyses qu’en donne Edouard Glissant. L’idée que ce qui ne se voit pas (le socle sous-marin) constitue la profondeur du lien entre des îles apparemment dissociées est déjà, à elle seule, un puissant ferment d’imagination pour un travail politique. Les images, elles aussi, dans leur dimension sérielle, sont des îlots de cet archipel : celui d’un monde commun.

NR – En quoi vos rencontres durant ces 3 ans en Grèce ont remis en question ou prolongé votre approche philosophique, théorique ?

CV – Les rencontres, sans cesse, renouvellent l’approche théorique. Et c’est précisément l’objet de la philosophie de terrain de se nourrir de la parole des entretiens. En Grèce, c’est des rencontres qu’est partie notre volonté commune, à Philippe et moi, de travailler sur l’histoire, ce qui n’était pas prévu au départ. Sur l’île de Lesbos, en son centre, à Kalloni, un jeune couple qui avait créé une association de solidarité avec les réfugiés nous en a donné l’origine : le simple fait de voir les exilés, dépourvus de tout et pourchassés par la police, sur la route venant de la mer, a suscité en eux les images de leurs propres grands-parents et arrière- grands-parents, eux-mêmes réfugiés, sur cette même île, de la « grande catastrophe » de 1922. Et nous avons commencé à lire cette histoire du début du XXe siècle, et à entrer ainsi dans la complexité d’une histoire des relations internationales, mais aussi d’une histoire balkanique et européenne dont la Grèce est le centre.

Un médecin solidaire de Thessalonique, en nous parlant de sa propre éducation politique par la bonne de sa famille, nous a poussés à aller sur l’île d’Icaria dont elle était originaire, et à y découvrir une histoire des solidarités et de la guerre civile. Mais, par la même occasion, c’est l’inversion du rapport de subalternité qui s’est fait jour ici : une femme de condition domestique éduquant les enfants dont elle a la charge à l’encontre des préceptes de leur propre famille.

C’est aussi la discussion avec de jeunes chercheurs impliqués dans l’humanitarisation des solidarités et montrant l’insupportable qui en découlait, qui m’a permis de réactualiser mon travail de 2007 mené dans le livre Humanitaire, le cœur de la guerre.

C’est la réalité du parcours d’une jeune femme migrante, tel qu’elle me l’a retracé, qui m’a fait saisir les liens d’évidence entre exploitation sexuelle et exploitation du travail, là même où le travail n’est pas un travail sexuel.

C’est aussi le récit d’un homme âgé qui avait vécu les suites de la guerre civile comme enfant éloigné de ses parents militants et envoyé dans un orphelinat en Hongrie, qui nous a fait prendre conscience de l’impact des accords de Yalta sur une vie entière. Tout comme le récit de cette femme de la même génération, née à Tashkent de parents exilés et découvrant à 16 ans sa Grèce d’origine comme un pays étranger.

Ce sont, en général, les analyses des « subalternes » soumis à la violence politique, qui constituent de véritables leçons sur les inaperçus du racisme, sur les redoutables ambivalences du concept de « vulnérabilité », utilisé en droit pour accréditer la demande d’asile sur un motif infériorisant : une rencontre avec des exilés camerounais, aux abords du sinistre camp de Moria, en a pointé pour nous le sens dégradant : qu’est-ce qua ça fait, quand on a eu le courage d’affronter et de surmonter des épreuves aussi violentes que la passage par la Libye ou la traversée de la mer sur l’équivalent d’un radeau, de ne pouvoir être admis qu’au nom de sa faiblesse et en donnant des preuves de sa propre dépendance ?

Enfin de manière plus large, la question du double langage, qui est au cœur de ma critique des politiques publiques, a trouvé ici matière à se renouveler et à s’approfondir à partir de la réflexion de mes interlocuteurs sur les mensonges d’État auxquels ils doivent sans cesse se mesurer.

Source https://blogs.mediapart.fr/nicolas-richen/blog/140222/la-grece-laboratoire-des-solidarites-et-de-la-repression

Un film sur les Viome

Occupy, Resist, Produce – Vio.Me.

Un film de 30 mn de Dario Azzellini et Oliver Ressler . En grec sous titres en Anglais

youtu.be/JrC2BebBWmQ

Le comité Grenoblois soutien depuis 2016 les VioMe. Nous publierons prochainement les modalités pratiques pour une commande groupée 1e semestre 2022. Les VioMe doivent nous faire parvenir le catalogue avec les tarifs 2022.

Mobilisation dans l’éducation

En Grèce, mobilisation dans l’éducation face à la gestion calamiteuse de la pandémie

Malgré la propagande sur la maîtrise de la pandémie par l’infaillible (!) Premier ministre Mitsotakis, la réalité en Grèce, c’est une situation très grave : la semaine dernière, le nombre quotidien de morts a dépassé plusieurs fois 100, et les hôpitaux sont laissés sans moyens, le ministre de la Santé Plevris, militant d’extrême droite, ayant visiblement dans ses plans de profiter du Covid pour offrir le secteur de la santé au privé.

De manière générale, ce refus de renforcer l’hôpital public, avec des arguments comme « À quoi servirait de recruter alors que dans trois mois l’épidémie sera finie ? », s’inscrit dans un ultra-libéralisme misant en fait sur l’immunité collective, politique se traduisant par des chiffres impressionnants de contaminations… et par une colère massive des agentEs hospitaliers.

Une école en sous-fonctionnement

Et depuis deux semaines — la rentrée scolaire a eu lieu le 10 janvier — c’est dans le secteur éducatif que cette politique est à l’œuvre, alors que les chiffres étaient connus : si le 1er janvier 13 % seulement des contaminés étaient des jeunes, 10 jours plus tard, ils en représentaient le tiers, avec arrivée d’Omicron et ses effets contagieux. D’où un premier mouvement large début janvier, réclamant le report de la rentrée.

Refus de la ministre Kéraméos, qui se vante de vouloir garder les écoles ouvertes, un air connu ! Et alors que, le lundi 10 étaient absents 6 900 enseignantEs et entre 20 et 30 % des élèves, le protocole maintenu est celui de fermeture d’une classe seulement pour 50 % de cas + 1 ! Résultat : entre le 10 et le 19 janvier, on a recensé 46 250 contaminations de jeunes (1 à 17 ans), 70 à 80 000 en réalité d’après les spécialistes, et une école en sous-fonctionnement, avec bien des angoisses des élèves, la course aux notes empirant avec cette ministre qui a instauré une mesure couperet en fin de lycée (20 000 jeunes ont été empêchés d’entrer à l’université).

Pour le droit à la santé et à l’éducation

Face à cette obstination, les élèves, les enseignantEs et les parents d’élèves ont réclamé la fourniture de masques, et surtout insisté sur l’urgence de revendications permanentes :

– réduction du nombre d’élèves à 15 par classe (dans les grandes villes, ils sont souvent une trentaine) ;

– recrutement des enseignantEs indispensables : en temps normal, il en manque déjà 5 500 dans le primaire et 3 500 dans le secondaire. Réponse du ministère : 3 600 recrutements pour trois mois, et 1 200 jusqu’à la fin de l’année scolaire.

Face à tant de mépris, la colère du monde éducatif s’est vite traduite par des mobilisations dynamiques : environ 400 établissements occupés, et deux journées nationales de manifestations bien déterminées, avec des mots d’ordre portant sur la santé et le droit à l’éducation, dont les jeunes savent à quel point c’est une bataille cruciale quand la Grèce est la championne européenne du chômage des moins de 25 ans (novembre 2021 : moyenne de l’UE 15,4 %, Grèce 39,1 %).

Malgré les obstacles, le combat continue !

La seule réponse de Kéraméos pour l’heure, c’est la répression : interpellation de jeunes, ordre aux enseignantEs des établissements occupés d’assurer les cours à distance (mais consigne syndicale de refus), appel à la délation des enseignantEs solidaires, aucun allègement des programmes (gigantesques)… Même si les directions syndicales nationales refusent pour l’heure de lancer la grève, la mobilisation est croissante, d’autant que les mêmes problèmes se posent à l’université, sans oublier la perspective de voir bientôt y arriver les flics « en cours de formation » pour faire régner « l’ordre et la loi ». Et les étudiantEs étaient jeudi dernier dans les manifs !

Cette mobilisation, posant les problèmes de fond, doit être soutenue, face à la fuite en avant d’un gouvernement dont la seule réponse aux revendications est la répression, comme on le voit aussi avec la tentative digne des régimes totalitaires de criminaliser des journalistes d’investigation très connus, Kostas Vaxevanis et Yanna Papadakou.

À Athènes

Source https://lanticapitaliste.org/actualite/international/en-grece-mobilisation-dans-leducation-face-la-gestion-calamiteuse-de-la

Une lettre des Viome et prochaine commande

Collègues de la classe ouvrière européenne et mondiale !

L’objectif de cette lettre est de se faire connaître dans ce coin géographique où nous sommes déjà depuis environ 10 ans. Également pour demander votre soutien à notre projet qui est né des entrailles de la classe ouvrière.

Chez BIO.ME, en 2011 nos patrons abandonnent l’usine sans payer personne . Ne pouvant rien faire pour obtenir ce qu’ils nous devaient nous avons senti la pauvreté et la misère envahir nos vies. Grâce à l’assemblée des ouvriers, nous avons décidé, avec un pourcentage énorme à l’époque, de prendre l’usine et de la travailler au mieux de nos capacités. Nous avons trouvé des moyens de reprendre la production et de fabriquer des produits bénéfiques et nécessaires à la famille populaire.

A travers le contrôle social que nous recherchons de toute façon, on nous a d’abord proposé de produire des nettoyants puis des nettoyants naturels, des nettoyants écologiques et des produits d’hygiène et de soins personnels.

Depuis neuf ans, nous produisons et améliorons ces produits, afin qu’ils soient utiles mais aussi accessibles à tous les utilisateurs et non à quelques-uns, comme le font les entreprises qui produisent des produits pour que seule une caste de personnes qui peuvent se les permettre les utilise.

Nous fabriquons ces produits sans accepter aucune sorte de soutien financier des États, de l’Union européenne, de l’église ou de tout patron. Nous avons décidé d’être payés uniquement sur les produits que nous fabriquons et de ne pas laisser le travail être dévalorisé en tant qu’emploi, mais en tant que moyen de survie.

Parallèlement à la production, nous avons décidé que de la même manière la distribution devait se faire, c’est-à-dire sans intermédiaires et sans patrons, qui imposent leur propre valeur au produit et sous-estiment l’effort de travail en comprimant notre salaire.

C’est pourquoi cette lettre est écrite, non seulement pour trouver des moyens de distribuer nos produits à chaque main-d’œuvre européenne et mondiale, mais aussi pour obtenir des produits de qualité à des prix bien meilleurs que ceux proposés aux patrons – car pour nous, la demande ne joue pas un rôle dans le prix du produit, mais l’effort qu’il faut pour produire le produit.

Nous invitons les syndicats d’usine et secondaires à nous contacter, à la fois pour trouver des moyens pour que les produits vous parviennent, et pour maintenir en vie l’usine de BIO.ME, qui produit avec contrôle du travail et est régie par l’assemblée des employés.

Nous ne demandons aucune forme de charité, mais nous demandons votre solidarité en soutenant l’usine et en acceptant les produits dont vous avez besoin et vous les obtenez certainement de quelque part. Nous attendons votre e-mail pour trouver des moyens pour que les produits vous parviennent.

Combat et solidarité,

les salariés de la Coopérative BIO.ME

Le comité Grenoblois soutien depuis 2016 les VioMe. Nous publierons prochainement les modalités pratiques pour une commande groupée 1e semestre 2022.

Assemblée ouverte pour la défense du squat biologique

Thessalonique : Ne touchez pas au squat Biologica ! [semaine solidaire 10-17 janvier 2022]

Thessalonique. Grèce. Nous appelons à une semaine de solidarité avec le terrain squatté et libéré de Biologica Squat du 10 au 17 janvier 2022. Nous appelons à ce que cette semaine soit une autre raison pour les révolutionnaires, les individus et les collectifs en Grèce, en Europe et dans le monde entier à manifester leur solidarité par tous les moyens possibles, avec une voie qu’ils jugent convenable pour les 34 ans des terrains libérés de Biologica Squat qui est désormais sous la menace d’expulsion. Chaque expulsion a son prix. Préparez-vous, prenez garde, la solidarité est notre arme.

Ne touchez pas au squat biologique !

Le jeudi 18 novembre 2021, nous avons remarqué quelques « modifications » à l’intérieur du bâtiment biologique et plus particulièrement à l’intérieur de la zone du foyer, depuis l’installation de plaques de plâtre qui bloquaient la moitié de l’espace en laissant un couloir entre les deux entrées du bâtiment. Ils ont même eu l’audace de laisser des marques distinctes sur les murs, dont le mur du squat en préfigurant leur démolition.

Après une recherche connexe au ministère de la Gouvernance numérique et dans le programme « Diaygeia » (plateforme en ligne du gouvernement), nous avons remarqué que le 16 septembre 2021, une construction a été attribuée,  pour un projet de 1.320.600,00 euros , avec le sujet : « AMÉNAGEMENT DE L’ESPACE INTÉRIEUR DU REZ-DE-CHAUSSÉE DU DÉPARTEMENT DE BIOLOGIE, POUR LES BESOINS DE SOS (École des sciences, bâtiment de quartier) ».  Leur calendrier exige que le projet spécifique soit livré dans les 16 mois suivant sa publication – dès la signature de l’accord et de leurs plans, il est clair qu’ils ont l’intention de transformer la zone squattée en une « salle d’attente », quelque chose de « hautement nécessaire » pour le fonctionnement de l’école. En effet, il ressort de l’accord que la démolition des murs est prévue dans les 4 mois suivant sa signature (c’est-à-dire mi-janvier), que la menace d’expulsion devient directe.  Déjà recteurs et aménageurs des universités se sont mobilisés pour la reconfiguration des espaces « utilitaires » et leur achèvement.

Résumé du texte collectif de squat biologique ( athens.indymedia.org/post/1615907 )

Le squat biologique, étant un espace de résistance cohérent au cours des 34 dernières années à l’intérieur du campus universitaire de l’Université Aristote de Thessalonique (AUTH), a accueilli un certain nombre de groupes, d’individus, d’idées et d’actions qui ne sont pas limités par les frontières, barres et clôtures. Actuellement, le squat met à disposition des espaces pour le squat Terra Incognita, le Fonds de solidarité pour les prisonniers et combattants persécutés, le Biologica qu’ils coordonnent à travers l’assemblée politico-administrative de l’espace auto-organisé. En dehors de l’activité de groupes et de collectifs, diverses initiatives d’individus sont menées dans le lieu, qui visent la diffusion d’idées et la propagande à travers des outils de contre-information,

Cette activité globale de l’espace fait obstacle à la normalité dominante de la doctrine « paix-ordre-sécurité » et perturbe l’appareil d’État qui lance une attaque tous azimuts. Les expulsions d’espaces auto-organisés et de squats se produisaient depuis toujours dans l’histoire des mouvements anarchistes et radicaux, donc dans la dernière période nous reconnaissons une escalade dans l’effort pour réprimer la voix d’encouragement de la résistance et la mobilisation du côté du gouvernement démocratique de Mitsotakis. Avec les outils de criminalisation et de ciblage des espaces et des individus résistants, attaque directement les structures de l’espace universitaire afin d’obtenir le contrôle absolu et de réaliser ses plans de gentrification et le contrôle social plus large. Des expulsions de squats de la propriété de l’université, Terra Incognita,

L’espace occupé de Biologica en raison de sa position à l’intérieur de l’université, est un point de référence fixe et une partie intégrante de l’accompagnement pratique et de la solidarité aux luttes étudiantes contre le projet de loi anti-éducatif de Kerameos-Chrissochoidis (Loi 4777/2021), la restructuration globale de l’éducation et la création de la police universitaire. Ce projet de loi qui a été voté dans la nuit en pleine pandémie, il concerne la base minimale d’inscription, les retraits d’étudiants, les mesures disciplinaires ainsi que l’entrée contrôlée dans les universités. Avec cette loi comme prétexte, la voie s’ouvre pour l’abolition de facto de l’asile universitaire et la prévalence du contrôle total, de la surveillance et de l’exclusion des activités et projets politiques de la communauté universitaire.

La collaboration État-capital voudrait bien que nous gardions le silence mais nous avons d’autres intentions pour leurs plans répressifs et de gentrification. Par des procédures politiques, nous nous opposons à la répression et nous proposons l’auto-organisation et la solidarité au niveau local et international. Dans ce contexte, nous avons formé une assemblée de solidarité ouverte contre la menace d’expulsion du squat Biologique. Collectifs et individus, nous choisissons de défendre le squat biologique tant sur le plan politique et social qu’émotionnel, car pour nous c’est un point de rencontre intégral avec des événements, des structures de solidarité et des luttes. Grâce à cette procédure particulière, nous essaierons de faire obstacle à une attaque à venir et de l’empêcher collectivement.

Pas un pas en arrière, 34 ans ne suffisent pas

Aucune menace de l’État ne restera sans réponse

Solidarité avec les squats et les luttes étudiantes

Assemblée ouverte pour la défense du squat biologique

source : enoughisenough14.org/2021/12/24/thessaloniki-hands-off-the-biologica-squat-solidarity-week-10-17-of-january-2022/#more-101314

Manifestation du 18 décembre l’Appel de la campagne Antiracisme et solidarité

Appel de la campagne Antiracisme et solidarité

D’où que l’on vienne, où que l’on soit né·e, notre pays s’appelle Solidarité

« Nous n’allons pas combattre le racisme par le racisme, mais grâce à la solidarité. » (Fred Hampton, Black Panthers Party – mai 1969)

 

Notre pays construit des ponts pas des murs. D’où que l’on vienne, où que l’on soit né·e, notre pays existe. Il s’appelle Solidarité.

Notre pays n’a ni carte, ni limites. Il ne fait pas la guerre si ce n’est au fascisme, au colonialisme, au racisme, à l’injustice et aux inégalités.

Notre pays n’existe pas isolé, atomisé, soumis. Il existe dans tout ce qui relie, regroupe, donne confiance et lutte.

Notre pays est en grand danger. Il doit sortir, se montrer, se lever. Vivre.

Car notre pays brûle. Il s’appelle Avenir.

Car notre pays est étouffé. Il s’appelle Liberté.

Car notre pays se meurt. Il s’appelle
Égalité.

Car notre pays est opprimé. Il s’appelle Dignité.

Notre pays est en danger. Nous appelons à la mobilisation générale.

Pour l’avenir. Si la planète brûle, cela n’a rien à voir avec les migrations, nos couleurs de peau, nos origines, nos religions. Le monde n’attend qu’une étincelle pour exploser et certain.e.s nourrissent l’incendie qui nous menace.

Nous dénonçons toutes les formes de racisme dont l’islamophobie, l’antisémitisme, l’anti-tziganisme, la négrophobie et le racisme anti-asiatique. Nous exigeons notamment la fin des contrôles au faciès, l’abrogation de la loi dite « séparatisme », le respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la fin des dominations économiques, militaires et politiques, en particulier la Françafrique.

Pour la liberté. Nous voyons que lorsqu’on commence à limiter la liberté pour certain·e·s, c’est la liberté de tou·te·s qui recule. C’est ainsi que se mettent en place des pouvoirs de plus en plus autoritaires.

Nous exigeons la liberté de circuler et de manifester et notamment l’abrogation de la loi dite « sécurité globale », la fin des violences et des crimes policiers et pénitentiaires, la suppression des mesures de répression contre les migrant·e·s (OQTF*, IRTF*, …) et la fermeture des Centres de Rétention Administrative. Nous exigeons la destruction des murs qui s’érigent partout dans le monde pour séparer et contrôler les peuples.

Pour l’égalité des droits. Les arguments utilisés contre l’immigration sont faux économiquement et ne servent qu’à justifier les mesures qui amplifient monstrueusement le racisme et les inégalités sociales. L’oppression et la surexploitation des migrant·e·s aggravent les conditions de tou·te·s les salarié·e·s.

Nous revendiquons l’égalité des droits pour tou·te·s, le renforcement et l’accès réel à la santé, à l’éducation, à des revenus décents, au logement et l’arrêt des expulsions dans les foyers de travailleurs/euses migrant-es. Nous exigeons notamment la régularisation des sans-papiers.

Pour la Dignité. Nous refusons la banalisation de l’insoutenable. Nous dénonçons les politiques anti-migratoires et de non-accueil des migrant·e·s. Nous refusons l’instrumentalisation des femmes à des fins racistes. Nous réclamons vérité et justice pour les victimes de violences policières et pénitentiaires. Nous exigeons le respect des convictions et croyances de tou·te·s. Debout, nous redevenons dignes.

Pour la Solidarité. Nous appelons toutes et tous à se lever, se rassembler, s’organiser. À faire vivre notre pays partout où il existe. Dans les quartiers, les villages, les ronds-points, les écoles, les lieux de travail. Autour d’un hôpital menacé, d’une mosquée ou d’une synagogue fermée ou attaquée, d’une église où l’on fait une grève de la faim pour les migrant·e·s, des associations antiracistes dissoutes ou menacées de l’être, d’un théâtre qui avait été occupé, d’un piquet de grève, d’un immeuble menacé d’expulsion, d’une frontière. A partir d’un local associatif ou syndical, d’un lieu culturel et solidaire…

Nous appelons notre pays à se lever en masse, s’organiser et lutter pour la solidarité et contre le racisme.

  • en multipliant les initiatives de toutes sortes,
  • dans toutes les villes et les villages en manifestant ensemble le même jour le samedi 18 décembre à l’occasion de la Journée internationale des migrant·e·s, (à Paris 15h Concorde)
  • à Paris pour une manifestation nationale au mois de mars à l’occasion de la Journée internationale contre le racisme.

Notre pays existe. Il s’appelle Solidarité.

Organisations signataires (205) :

20e Solidaire avec tou.te.s les migrant.e.s, Accueil Information de tous les Etrangers, Aix-en-Provence, Accueil Réfugiés Bruz (35), Accueil Réfugiés Talence Solidarité (ARTS), Acor Association Contre le Racisme (Suisse-France), Act For Ref (Action d’aide aux réfugiés), Action Antifasciste Paris-Banlieue (AFA), AHSETI (Association Havraise de Solidarité et d’Échanges avec Tous les Immigrés), ALCIR (Association de lutte contre l’islamophobie et les racismes), ALIFS (Association du Lien Interculturel Familial et Social), Alternatiba Caen, Alternatiba Nevers, AMI Pays de Pouzauges, AMI Pays des Herbiers, Amoureux au Ban Public Lyon, ANC, APICED (Association militant pour la promotion et l’émancipation individuelle et collective des populations précarisées franciliennes), ASIAD – Soutien et Information pour l’Accès aux Droits, Association AGATE Neuhof (67), Association Antifasciste 77, Association DeMoS, Association des Marocains en France (AMF), Association des sans papiers 87, Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Association ELKARTASUNA LARRUN – Solidarité migrants autour de la Rhune (dep. 64), Association l’Aubière, Association Montagne Accueil Solidarité, Association Roya citoyenne, Association Voies Libres Drôme, ASTI Petit Quevilly, ASTIR (Romans sur Isère), Attac 31, Attac 33, Attac 74 Annecy, Attac Flandre, Attac France, Attac Paris Centre, Avec Toits, Bi-No-Stress Team, Bienvenue aux migrants en Vallespir, BRIF Strasbourg (Bloc Révolutionnaire Insurrectionnel Féministe), Brigade Antisexiste, Campagne Unitaire pour la Libération de Georges Abdallah, CANVA Construire & Alerter par la Non-Violence Active, CAPJPO-Europalestine, CARDAV (Plateforme pour l’Accueil des Réfugié.es en Drôme Ardèche Vaucluse), CEDETIM (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale), Cent pour un toit Oise, CGT IFPEN Rueil, CGT Société de Restauration du Musée du Louvre, CGT Énergie Paris, Ciam, Cimade, Cimade Figeac, Cimade Ile-de-France, Cimade Landes, Cimade Montpellier, CISEM 38, CIVCR (Collectif Ivryen de Vigilance Contre le Racisme), CNT 07, CNT 66, CNT-STE 75, CNT-STE 94, Collectif antiraciste – ASTI d’Elbeuf, Collectif Chabatz d’entrar de la Haute-Vienne (aide aux migrant-es et sans papiers), collectif chalon solidarité migrants, collectif Collages Judéités Queer, Collectif de Sans Papiers de Montpellier (CSP34), Collectif de soutien aux réfugiés en Ariège, Collectif de soutien aux sans papier du Trégor (22), Collectif de soutien aux sans papiers du val d’oise (CSP95), Collectif Fontenay diversité, Collectif Justice & Libertés (67), Collectif Migrant.es Bienvenue 34, Collectif poitevin D’ailleurs Nous Sommes d’Ici (DNSI86), Collectif pour l’égalité des droits, Collectif pour une autre politique migratoire (AL 67), Collectif Réfugiés du Vaucluse, Collectif Sans-Papiers 59 (CSP59), Collectif Sans-Papiers Alsace 67 (CSPA67), Collectif Sans-Papiers Montreuil, Collectif Sans-Papiers Paris 20e (CSP20), Collectif Vigilance pour les droits des étrangers Paris 12ème, Collectif “Faim aux frontières”, collectif “Les outils du soin”, Comité Montreuil Palestine, Comité Vérité et Justice pour Lamine Dieng, Coordination Féministe Antifasciste, Coordination nationale Pas sans Nous, Coordination Sans-Papiers 75 (CSP75), COPAF – Collectif pour l’avenir des foyers, CRID, CSMG Paimpol – Collectif de soutien aux migrants du Goëlo, Culture et solidarité, D’ailleurs Nous Sommes d’Ici 67, DAL (Droit Au Logement), DAL 63, Droits Devant !!, Emancipation tendance intersyndicale, Emmaüs international, Ensemble et Solidaires – UNRPA de Paris, FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s), Femmes Egalité, Fondation Eboko, Fondation Frantz Fanon, France Amérique Latine, Front contre l’islamophobie et pour l’égalité entre toutes et tous, Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP), FSU (Fédération Syndicale Unitaire), Fédération Sud PTT, Gilets Jaunes de Montreuil, Gilets Jaunes du Jarnisy, Gilets Jaunes Saillans, GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés), Groupe Accueil Migrants Beaupréau en Mauges, Groupe d’Action Féministe Rouen, Ici et Ailleurs, Intercollectif Pdl Marseille – Katia Yakoubi, IPAM, Jai Jagat, Jeune Garde Antifasciste, L’AMDH Paris/IDF, L’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie – L’ACORT, LDH 33, LDH 66, LDH Bagnères-Tarbes, Lycée Theodore MONOD, le Rheu, Mama Road, Marche des Solidarités, MFPF 93, Migraction59, Migrants Solidarité Choletaise, Mouvement National Lycéen (MNL), MRAP 19/20, MRAP 31, MRAP 84, MRAP 89, MRAP Fédération Paris, Mémoire de l’Espagne Républicaine de Tarn et Garonne (MER82), NOGOZON, Paris d’Exil, PIANO-TERRA, Planning Familial 35, Projet Shanti, REGAR (Réseau Expérimental Gersois d’Aide et de Réinsertion), RESF (Réseau Education Sans Frontières), RESF 03, RESF 11, RESF 31, RESF 65, RESF 82, RESF Vienne-Roussillon 38, Revue Études Décoloniales, Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR), Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture (REMCC), SNPES-PJJ/FSU (Syndicat National des Personnels de l’Educatif et du Social à la Protection Judiciaire de la Jeunesse), Solidaires 35, Solidaires 56, Solidaires 74, Solidaires 82, Solidaires 84, Solidaires 89, Solidaires 94, Solidaires Étudiant·e·s Syndicats de Lutte, Solidarité et Langages (Valence), Solidarité migrant Wilson, Solidarités Asie-France, Sud Collectivités Territoriales 93, Sud CT 93 Mairie de Saint-Denis, Sud CT 93 Mairie de Stains, Sud Rural Territoires 35, SUD éducation, SUD éducation 35, SUD éducation 56, Survie, Survie Midi-Pyrénées, Syndicat de la Médecine Générale (SMG), Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT), Toulouse Anti CRA, Tous Migrants, UJFP (Union juive française pour la paix), UL CGT Paris 18e, Un toit un droit Rennes, Union des Femmes Africaines pour la Paix, Union Syndicale Solidaires, United Migrants, VISA (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes), Zone de Solidarité Populaire (ZSP18), États généraux des migrations (EGM).

Avec le soutien de :

Akira, Comité Génération.s du Marsan, EELV le Havre Pointe de Caux, ENSEMBLE ! (Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire), Fédération Anarchiste, Mouvement des Progressistes, NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), NPA 34, NPA 74, NPA 82, Parti Communiste des Ouvriers de France, PEPS Pour une Écologie Populaire et Sociale, RIPOSTE antifasciste Comités contre Le Pen, UCL (Union communiste libertaire), UCL Grand Paris Sud, UCL Saint-Denis.

 

Les signatures individuelles sont consultables sur le site : https://www.antiracisme-solidarite.org

Signatures ouvertes et détails des manifestations sur le site : https://www.antiracisme-solidarite.org

Contact Presse :

campagne-solidarite-antiraciste@riseup.net +33.6.89.05.83.08
g.sezerino@crid.asso.fr +33.6.99.02.49.04

Mail de contact : campagne-solidarite-antiraciste@riseup.net

Site internet : https://www.antiracisme-solidarite.org

Facebook : https://www.facebook.com/CampagneSolidarite

INSTAGRAM : https://www.instagram.com/campagne_solidarite/

TWITTER :  https://twitter.com/CampSolidarite

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