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Archives de catégorie Luttes- Changer le système

Le fond de l’air est jaune

Par rédaction

Le fond de l’air est jaune par Cédric Durand ( Contretemps)

Soulèvement populaire pour la justice fiscale et le pouvoir d’achat, les gilets jaunes cristallisent la convergence de toutes les colères contre Emmanuel Macron et, au-delà, le capitalisme néolibéral mondialisé dont il est le nom. De l’événement gilets jaunes ou de la structure du macronisme, qui va digérer l’autre ? Le simple fait que la question se pose est déjà extraordinaire. Un examen de clinique politique rudimentaire ne peut que renforcer le constat. L’arrogance de classe présidentielle et sa proximité avec les milieux financiers ont beaucoup contribué à faire monter la pression dans la cocotte-minute qui explose aujourd’hui. Mais la question politique posée par les gilets jaunes dépasse le cas Macron. Une fissure historique est ouverte. La tâche de toutes les forces anticapitalistes est d’élargir la brèche.

Coup d’arrêt

Arrière-garde du néolibéralisme triomphant des années 1990, Emmanuel Macron et ses soutiens ont hérité du pouvoir par un concours de circonstance. Qu’en ont-ils fait ? Sans coup férir, ils ont engagé le programme d’ajustement structurel que des décennies de résistances sociales n’ont eu de cesse de ralentir. La blitzkrieg fut un succès. Droit du travail, fiscalité, privatisations… Jouant sur l’avantage psychologique d’une victoire électorale surprise, la nouvelle équipe avança simultanément sur tous les fronts, déroulant sans ménagement un agenda entièrement structuré par les mots d’ordre éternels du capital que sont la compétitivité et l’attractivité pour les investisseurs.

Les réformes s’enchainaient à un rythme si effréné que, par l’effet domino des complémentarités institutionnelles, on pouvait craindre qu’elles ne fassent éclater ce qui reste du compromis social qui singularise l’hexagone depuis le milieu du XXe siècle. D’ailleurs, c’était l’objectif. Emmanuel Macron avait fait d’une détermination totale sa marque de fabrique. Au printemps dernier, il déclarait sur Fox News qu’il n’y avait « aucune chance » qu’il recule sur la réforme de la SNCF car, disait-il, « si j’arrête, comment pensez-vous que je serai en mesure de moderniser le pays ? ».

Eh bien c’est chose faite ! Emmanuel Macron a été arrêté. Il a un genou à terre. Pour la première fois du quinquennat, le pouvoir a cédé à la rue. En décidant d’abord d’annuler les hausses prévues sur les carburants puis de prendre une série de mesures limitées sur le pouvoir d’achat,  il a concédé sa subordination en dernier ressort au mouvement populaire. Et, comme Macron l’avait justement anticipé, la signification principale de ce coup d’arrêt, c’est que la normalisation néolibérale de la France qu’il s’était donné pour mission d’accomplir ne pourra pas avoir lieu dans l’immédiat.

Montée des profondeurs du pays, la colère des gilets jaune a brutalement donné corps à L’illusion du bloc bourgeois identifiée par Bruno Amable et Stefano Palombarini[1]. Faire de la France une Start-up Nation, mobiliser la finance pour sauver le climat et jouer les premiers de cordée… les signifiants positifs auxquels se rattache la feuille de route macroniste sont très minoritaires dans le pays. Et ils le sont d’autant plus qu’à l’heure des premiers bilans ils n’ont pas trouvé de confirmation dans le mouvement réel du revenu disponible et de l’emploi.

En haut, les firmes et les très riches ont tout de suite perçu les dividendes de l’élection de leur candidat. Mais en bas, les classes moyennes et populaires ont pris de plein fouet les politiques de la nouvelle majorité. Ces politiques ont accru la pression fiscale à laquelle la fraction de droite des classes moyennes et populaires est particulièrement sensible et, en même temps, mis en joue les garanties collectives, les services publics et la protection sociale auxquelles les fractions de gauche tiennent par dessus tout. Le mouvement des gilets jaunes est une contre-attaque sur ces deux fronts ; et de droite et de gauche donc, il a brutalement siphonné le carburant politique du pouvoir qui se retrouve en panne sèche sur la bande d’arrêt d’urgence.

Le temps de la discorde

En quatre semaines, la révolte des gilets jaunes est devenue un événement politique majeur, peut-être même le plus importants des cinquante dernières années en France. Sa puissance proto-révolutionnaire est le produit d’une combinaison inédite.

La géographie d’abord est très particulière. Il s’agit d’un mouvement périphérique qui, de péages en ronds-points, a tissé un maillage serré sur tout le territoire.  C’est ainsi qu’il s’est donné une grande visibilité,  une forte transversalité sociale – agrégeant de multiples catégories – et une puissante capacité de diffusion. Le fait que 20 % de la population française se considère comme « Gilet Jaunes »[2] est significatif.  Une fois le gilet jaune comme signifiant flottant de la révolte fixé, la structure en réseau permet toutes les appropriations et toutes les déclinaisons, favorisant ainsi l’agrégation des colères et leur convergence en plein Paris, au plus près des lieux de pouvoir.

Initiée sur les réseaux sociaux, la mobilisation des gilets jaunes ne fait l’objet d’aucun encadrement syndical ou politique. Cela ne veut bien entendu pas dire que les ressources militantes ne s’y déploient pas. Souvent, parmi les groupes qui entrent en action, quelques individus ont eu des expériences syndicales, politiques, associatives ou  furent impliqués dans des luttes citoyennes, dans des ZAD. Surtout, cette lutte produit une nouvelle synthèse dans laquelle l’accumulation de rage contenue pendant trop longtemps et d’expériences des combats de ces dernières années sonnent ensemble l’heure de la revanche.

En haut ça tangue. Très fort… Le fait que le premier recul consenti se soit fait dans la cacophonie – plus de 24h d’ambigüité les 4 et 5 décembre sur le caractère pérenne de la non-application de la taxe sur les carburants – est un symptôme du désarroi qui s’est emparé des plus hauts cercles du pouvoir. Au moment où la crise éclate, il ne reste plus rien de l’élan de la fulgurante victoire présidentielle. Le gouvernement s’est rétréci, la hiérarchie policière est fragilisée par l’affaire Benalla, la jeune garde de conseillers présidentiels sourde aux remontées de ses administrations est aveugle sur la situation politique, les parlementaires déboussolés sont aux abonnés absents, le parti présidentiel inarticulé, sans ancrage territorial s’avère complètement inopérant pour endiguer la vague. Échaudé par l’accueil reçu au Puy en Velay, Emmanuel Macron se terre dans son palais. Il est « un peu perdu » nous dit un conseiller. En réalité paniqué, craignant pour sa vie.

Tous ces éléments participent de l’isolement de l’exécutif. Un isolement qu’il s’efforce de briser à partir du 5 décembre. D’abord en constituant une coalition contre « les désordres » et les  « violences », ce qu’il est parvenu à réaliser avec un certain succès pour la journée du 8 décembre. Le premier ministre se payant le luxe de remercier tous les responsables politiques, syndicaux et associatifs qui ont accepté de rejoindre son appel au calme. Un moyen d’essayer de contrebalancer une réalité contrariante. En dépit d’une stratégie de la tension maximale et d’une répression à la fois brutale et massive, la mobilisation ne faiblit pas mais s’enracine. Il y a toujours autant de monde dans la rue et des jonctions s’opèrent avec les écologistes des marches pour le climat et avec la jeunesse scolarisée.

Au lendemain du 8 décembre, l’exécutif poursuit sa manœuvre de désencerclement, se met en quête d’une nouvelle combinaison politique qui lui permette de renforcer son assise. Consultant tous azimuts, il lâche un peu de lest sur le pouvoir d’achat et cherche de nouveaux appuis, au-delà d’une majorité parlementaire numériquement forte mais socialement très étroite. C’est à ce stade des développements politiques que correspond l’intervention présidentielle du 10 décembre. Quelques rodomontades sur l’ordre républicain, un acte de contrition forcé et des concessions calculées au plus juste pour espérer faire baisser la pression. Rien de plus.

C’est un aveu de faiblesse et un encouragement à la poursuite de la mobilisation. Mais cela ne doit pas faire oublier qu’il reste encore au pouvoir de nombreuses cartes en main, jusqu’à la suspension complète des libertés démocratiques ordinaires. La constitution donne la possibilité au Président de la République de recourir aux pouvoirs exceptionnels. Si, en 1958, De Gaulle pouvait tenter de rassurer en déclarant : « Pourquoi voulez-vous qu’à soixante sept ans je commence une carrière de dictateur ? ». Maintenant c’est Emmanuel Macron qui dispose de l’article 16 et lui n’a que 40 ans… L’ombre d’un devenir autoritaire plane sur un régime entré dans une crise existentielle.

Des contradictions au sein du peuple gilets jaunes

Une des singularités de ce mouvement est de poser frontalement la question du pouvoir : « Macron démission ! » est un mot d’ordre unanime qui sature tous les autres. Mais le contenu social de cette revendication reste indéterminé. Une bataille qui se joue sur les réseaux sociaux, dans les prises de parole, sur les chasubles jaunes, sur les pancartes, sur les murs… C’est évidemment une difficulté majeure.

Dans ce mouvement cohabitent, dans une grande confusion, des affects de gauche et des affects de droite, une grande masse de gens peu politisés, des militants anticapitalistes et des fascistes. De plus, il est impossible d’ignorer que les accessions au pouvoir de Bolsonaro au Brésil, l’alliance M5S–Legga en Italie et même, à la limite, Trump aux États-Unis sont, à des degrés divers, des répliques de mobilisations sociales au contenu initialement indéterminé : contre la hausse du prix des transports au Brésil, contre la corruption et contre des impôts considérés comme injustes en Italie ou encore, même si là l’ancrage côté républicain était plus évident, contre les sauvetages bancaires avec le Tea Party étatsunien.

Pour le dire vite, il y a dans les mouvements décadrés qui caractérisent cette décennie 2010 la recherche d’une issue hors du néolibéralisme. Une sortie qui peut se faire dans deux directions. La première est celle d’un réencastrement dans la communauté nationale : il s’agit alors de tenter de colmater la polarisation de classe à coup de panique identitaire. Si l’ennemi principal devient le migrant ou l’exportateur chinois, une autre politique pro-capitaliste est possible.

C’est la stratégie Trump-Salvini-Wauquiez-Le Pen qui rompt avec l’idéologie de la mondialisation heureuse pour mieux consolider les acquis politiques arrachés par les classes les plus riches ces dernières décennies. Mais cette ligne inspire jusqu’au gouvernement. En témoigne la manipulation grossière tentée par le Ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, lorsqu’il répond aux questions du Figaro le 7 décembre:

« Il ne s’agit pas seulement d’un ras-le-bol fiscal, mais d’une crise identitaire. (…)  ils se posent la question de l’avenir de nos enfants, s’interrogent sur la place des religions et notamment de l’islam. ».

Mêler l’Islam au prix de l’essence et le pouvoir d’achat, il fallait oser ! Malheureusement, cette réaction résonne avec les efforts de l’extrême droite pour mettre la question du pseudo « pacte de Marrakech » sur les migrations au cœur des discussions des gilets jaunes. La lucidité oblige à s’en inquiéter. A l’échelle internationale, les droites nationalistes ont une longueur d’avance. Et, du point de vue du capital, c’est aussi le chemin qui est le moins dangereux.

La seconde voie, est celle de la gauche et des mouvements sociaux. Une direction solidement élaborée dans la critique du néolibéralisme depuis les années 1990. Au sein des gilets jaunes, les demandes de justice sociale, de hausse des salaires, de défense des services publics et d’hostilité à l’oligarchie se nourrissent de plusieurs décennies de critique du capitalisme mondialisé et financiarisé. La centralité des revendications sur le rétablissement de l’ISF, la circulation des vidéos de François Ruffin ou d’Olivier Besancenot témoigne de la vitalité de cette main gauche du mouvement.

Mais le fait que ces demandes prennent corps hors des cadres de la gauche et des mouvements et que la mobilisation pose abruptement la question du pouvoir, est aussi un désaveu. La dénonciation du néolibéralisme par la gauche ne s’est pas imposée comme une perspective stratégique clairement articulée. Si l’on veut faire une autre comparaison internationale, l’émergence de Podemos en contrepoint au mouvement espagnol des places, apparaît comme l’exemple d’un débouché politique à gauche. Mais, hélas, un débouché qui est déjà acculé à un accord de soutien d’un gouvernement socialiste PSOE et semble toucher ses propres limites.

Il ne s’agit pas de détailler les circonstances, batailles et bifurcations qui singularisent les différentes trajectoires évoquées. Il s’agit seulement de se souvenir de ces expériences récentes pour souligner que l’énergie politique formidable déjà dégagée par les gilets jaunes ne restera pas sans lendemain. Aujourd’hui,  l’urgence c’est de tenir et d’élargir le front, d’arracher tout ce qui est possible au gouvernement, de tenter de le déstabiliser jusqu’à le faire chuter, d’apprendre et de découvrir ensemble de nouveaux horizons politiques. Mais c’est aussi, dans le même mouvement, d’anticiper sur la bataille qui viendra  après. Et là, c’est déjà une polarisation entre droite extrême et gauche conséquente qui se profile.

Questions de fins

Bien sûr, le fait que la hausse des prix des carburants ait mis le feu à la plaine de l’exaspération sociale n’a rien d’anecdotique. C’est même le symptôme d’une discordance des temps bien plus profonde que l’aporie du macronisme. Cela a été répété sur tous les tons, un des aspects clés des turbulences actuelles, c’est la désarticulation du temps long du réchauffement climatique et du temps court des fins de mois difficiles. Mais il n’est pas moins important de noter que la conflagration actuelle résulte aussi de la collision entre la discipline de fer de la mondialisation et les aspirations démocratiques.

À ce propos, Olivier Blanchard, l’ancien économiste en chef du FMI postait le 6 décembre ce tweet surprenant :

« Se pourrait-il que, compte tenu des contraintes politiques pesant sur la demande de redistribution et les contraintes liées à la mobilité des capitaux, nous ne soyons pas en mesure de réduire suffisamment les inégalités et l’insécurité pour prévenir le populisme et les révolutions ? Qu’est-ce qui vient après le capitalisme ?« .

Qu’est-ce qui vient après le capitalisme ? C’est bien l’éléphant dans la pièce où se bousculent exigences populaires, crise écologique et impasses économiques.

Le philosophe Fredric Jameson écrivait qu’il est aujourd’hui « plus facile d’imaginer la fin du monde que d’imaginer la fin du capitalisme ». Enfermées dans l’éternel présent du néolibéralisme, assignées à résidence par le tourbillon incessant des injonctions marchandes, nos sociétés ont perdu le sens de l’histoire. Le futur se réduit à deux options également déprimantes : la répétition éternelle de ce qui est déjà ou bien l’apocalypse. Pour Jameson, ce qui importe vraiment c’est que le temps recommence à transmettre les signaux de l’altérité, du changement, de l’utopie :

« Le problème à résoudre est celui de sortir du présent sans vent du postmoderne pour revenir à un temps historique réel, à une histoire faite d’êtres humains »[3].

Une histoire faite d’êtres humains. Pour que cela advienne, la colère qui fait monter les barrages et les barricades est une énergie indispensable. Mais elle ne suffira pas. Il lui faudra aussi l’ambition collective d’inventer un futur qualitativement différent de l’éternité marchande.

Notes

[1] Bruno Amable et Stefano Palombarini, L’iIllusion du bloc bourgeois, Raisons d’agir, 2017.

[2] http://premium.lefigaro.fr/vox/societe/2018/12/06/31003-20181206ARTFIG00255-gilets-jaunes-un-mouvement-en-voie-de-durcissement.php

[3] Fredric Jameson, « Future City », New Left Review, May-June 2003

Source : http://www.contretemps.eu/gilets-jaunes-macron/

Trêve de Noël La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Par rédaction

Panagiotis Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque.

Trêve de Noël

En ce moment dans l’autre pays réel c’est le temps des amours. Rivalités et alors bagarres entre nos braves matous qui se battent dans les rues et sous les immeubles athéniens. Cela étant dit, c’est reculer pour aussitôt revenir à la charge sans évidemment jamais finir dans… l’extermination mutuelle. Chez les humains, pratiquement technoïdes mais pas encore entièrement, les formes de luttes vraies ou fausses trouvent toujours leurs formes diverses et variées. Nous y sommes encore, entre, tantôt l’amorce d’un rassemblement… finalement plutôt approximatif des gilets-jaunes samedi 15 décembre place de la Constitution, tantôt, sur les mêmes lieux, de la manifestation organisée à l’initiative des… automates du syndicalisme des retraités du PC grec. Le tout, sous… l’arbre, forcement celui de la municipalité et de Noël. Marchands sans Temple.

L’arbre de Noël en construction. Athènes, place Sýntagma, décembre 2018

Dans les quartiers même périphériques, et pas qu’à Athènes, on installe les marchés dits de Noël. Entre autres objets de pacotille, ce sont surtout les dégustations, épiceries et autres pâtisseries, si besoin traditionnelles qui se taillent la part du lion de la consommation. Mais ce n’est presque que 30% de la population du pays qui reste concerné on dirait. Les médias systématiquement… systémiques reproduisent alors ce reportage de la Deutsche Welle… de la métropole, où il est question d’une enquête récente du “Transnational Institute” néerlandais, au sujet de la pauvreté des Grecs… devenue endémique.

D’après cette enquête sur la situation générale… de la Colonie grecque en ce moment, “14% des enfants grecs souffrent de malnutrition car ils ne peuvent même pas disposer d’un plat de viande, de poulet ou de poisson tous les deux jours. Le reportage débute par la description de la situation chez un poissonnier central à Marathon. ‘C’est déjà midi et je n’ai pas vu un seul client. Personne n’a franchi notre porte dit son propriétaire María Hassíotou. Comme les clients ne sont pas encore venus, ils ne viendront probablement plus du tout de la journée, encore un autre jour pour les gens… au régime légumes secs et pâtes, ajoute-t-elle.”

“L’histoire met en lumière la réalité de milliers de ménages dont la subsistance est désormais basée sur le revenu des grands-parents. Seulement, les retraites ont été réduites à treize reprises depuis 2009, laissant les familles avec des revenus considérablement moindres, sans même avoir accès au nécessaire.”, reportage repris par les médias grecs, samedi 15 décembre.

Sur les trottoirs d’Athènes, les produits locaux attendent ainsi longtemps leurs clients, et sur cette même photo à droite… un retraité paupérisé “fait ses courses” dans la petite poubelle accrochée au lampadaire. L’arbre qui ne cache plus la forêt, Noël et ses marchands sans Temple. D’autres nouvelles crisiques, apparaissent alors dans la rubrique des faits trop divers pour ensuite disparaître à jamais. La dépouille pendue et décomposée de Syrmó Kanlídou, une femme travailleuse pauvre de 60 ans, disparue depuis trois mois, vient d’être retrouvée dans une forêt non loin de son village en Thrace, région située au nord-est du pays, près de la Bulgarie et de la Turquie. Le reportage disponible évoque les difficultés de survie, ainsi que celles au sein de sa famille, presse locale du 14 décembre. De la situation disons générale… de la Colonie grecque en ce moment.

Installation du marché de Noël. Athènes, décembre 2018
Installation du marché de Noël. Athènes, décembre 2018
Produits locaux et… retraité paupérisé. Athènes, décembre 2018
Photo de Syrmó Kanlídou. Presse de Thrace, le 14 décembre 2018

Cette nouvelle “normalité”, savamment construite durant toutes ces années de mutation, dites “années de crise”, n’est en réalité que l’illustration de la décomposition recherchée du corps social. Des liens entre les Grecs qui ne sont plus, des lambeaux du système politique et des marionnettes de tout calibre qui sont les siennes, sans parler de l’espionnite exacerbée, comme du temps des guerres mondiales du siècle dernier, et c’est autant, une des raisons ayant conduit à la discrétion des luttes, dont ces manifestations devenues muséales et totalement inoffensives du PC grec, membre à part entière du théâtre à travers sans doute l’ultime conversion cosmétique du régime de la dite démocratie représentative, avant sa disparition complète et même confirmée dans les formes, c’est pour bientôt.

Hasard peut-être du calendrier, tout comme des tristes symboles, le rassemblent de ceux du PC samedi 15 décembre à Athènes, avait débuté près du bâtiment historique du Front National de Libération (EAM) pro-communiste, attaqué en décembre 1944 par les troupes et les blindés britanniques. C’était durant la deuxième phase de la Guerre civile en Grèce, entre 1944 et 1949, ayant opposé ceux de gauche à ceux de la droite. Jusqu’à nos jours et étant donné que certaines archives ne sont toujours pas accessibles, des zones d’hombre subsistent quant à la terrible double décision ayant conduit à une guerre fratricide et de trop, faisant ainsi suite à la barbarie de l’Occupation allemande laquelle a largement détruit le pays. On sait déjà depuis longtemps que les Balkans avaient été partagés à l’époque entre Staline et Churchill, et que dans ce partage, la Grèce n’allait pas quitter le giron occidental. Mais disons alors… que l’histoire ne se répète pas toujours.

Et pour revenir à la discrétion des luttes actuelles, notons tout de même, que plus de 27.000 rassemblements populaires importants ou mineurs ont eu lieu en Grèce, rien qu’entre 2011 et 2015, d’après les éléments disponibles, presse grecque par exemple le quotidien “Kathimeriní” en 2016. Ce n’est pas rien, sauf que le résultat n’a pas été à la hauteur, et aujourd’hui nous savons pourquoi. En tout cas actuellement, et comme ces luttes ont été historiquement celles initiées sous l’impulsion de la gauche et que la gauche en l’occurrence Syrizíste a ainsi trahi le peuple, ses luttes et la patrie avec, ce n’est que par le biais du patriotisme, traditionnellement de droite, voir l’affaire Macédonienne par exemple, que les Grecs se mobilisent, lorsqu’ils se mobilisent, en tout cas pour le moment.

Vendredi 14 décembre donc, et les mandarins Tsiprosaures se sont réunis dans un stade fermé à Thessalonique pour écouter Tsípras évoquer sa petite musique Macédonienne. Des participants sont arrivés depuis Athènes en autocars payés par le parti, tandis que le service d’ordre aux brassards rouges filtrait les participants au cas où, et tout participant porteur du drapeau national, ou suspect de ne pas être en phase avec le Syrizísme et ses apocryphes, il se voyait alors aussitôt refoulé et même livré aux forces de l’ordre… après un “Face control” rapide, presse grecque du 15 décembre.

Rassemblement des retraités à l’initiative du PC grec. Athènes, le 15 décembre 2018
Blindés britanniques devant le siège de l’EAM. Athènes, décembre 1944
Même endroit dans les années 2010 (photo presse grecque)

Il faut dire que pour l’immense majorité des Grecs du Nord et des régions grecques de la Macédoine et de la Thrace, l’arrivée même de Tsípras est ressentie comme une insulte. Pour garder à distance le pays réel, les prétoriens de la “Gauche radicale” ont mobilisé 2.000 policiers, 18 compagnies de CRS, des hommes de la Police des renseignements et des missions spéciales, des drones et des hélicoptères de la police, ainsi que deux blindés de la police, presse du 14 décembre 2018.

Le Syrizísme tangible plus la matraque. Ou comme l’écrit Státhis Stavrópoulos dessinateur de presse et éditorialiste issu de la gauche d’antan dans “To Pontíki” : “Tsípras est devenu puéril, il aborde les problèmes nationaux dont les relations entre la Grèce et les autres pays n’ayant en tête que la simple et unique planification politicienne face aux autres partis, ses adversaires à abattre. En vain ! Cependant et en ce moment même, l’Accord Macédonien de Tsípras de l’été dernier est uniquement perçu comme un catalyseur des évolutions politiques et non pas à la hauteur d’un enjeu national d’une importance alors primordiale.”

“On aurait pu à propos de Tsípras, évoquer le cas d’un apprenti sorcier lequel n’est pas en mesure de maîtriser les conséquences de ses actes dans l’affaire Macédonienne. Eh bien non, on aurait tort que de l’exprimer ainsi, tout simplement parce que Tsípras c’est la marionnette de Geoffrey Pyatt, l’Ambassadeur des États-Unis. Tsípras se montre alors très dur vis-à-vis du peuple, et il devient parfaitement docile devant ses maîtres, à savoir, ses patrons: Soros, Rothschild, Merkel, Trump et compagnie”, “To Pontíki” du 15 décembre 2018.

Discours donc à la noix de Tsípras, accolades avec Notopoúlou sa ministre bimbo, candidate SYRIZA aux prochaines municipales à Thessalonique, et surtout, il faut le rappeler illégalement promue (d’après même ses propres déclarations) au sein du service Tourisme de la Municipalité de Thessalonique, et depuis, propulsée jusqu’au poste de Ministre. Notopoúlou, dont la mère est la compagne du père de Nikos Pappás, ce dernier également ministre et évidemment ami de Tsípras depuis les années de l’école. On retrouve alors il faut dire l’équivalent dans le clan des Mitsotákis par exemple… le népotisme valeur sûre, et autant ultime stade peut-être sous le régime de la colonisation. Ainsi, à Thessalonique, en dehors du cénacle, les CRS “s’occupaient” alors du peuple, lequel n’avait l’air de vouloir perdre son identité culturelle et encore moins son pays.

Thessalonique sous surveillance. Discours de Tsípras, le 14 décembre (presse grecque)
Le pays réel et son identité. Thessalonique, le 14 décembre (presse grecque)
Tsípras et Notopoúlou. Thessalonique, le 14 décembre (presse grecque)
Accueil… de Tsípras à Thessalonique, le 14 décembre (presse grecque)

Le pays se cherche et il ne se retrouve pas. Début décembre, une réunion ouverte avait été initiée par le mouvement “Ardin”, sous son initiateur Yórgos Karambélias, à la marge de sa réunion nationale et annuelle. “Ardin” est un mouvement d’abord culturel très actif dans le domaine également de l’édition, il est comme son initiateur, issu de la gauche, devenue… méta-gauche patriotique.

Ni plus ni moins, l’analyse et en même temps appel de Karambélias et de son mouvement, développe l’idée qu’actuellement en Grèce il y a urgence pour un mouvement à la fois démocratique et patriotique, ce n’est pas tout à fait nouveau, sauf que ce type d’analyse (dont “Ardin” n’a pas le monopole), est dans l’air du temps en Grèce.

“L’aventure grecque sous le memoranda et sous la Troïka, un régime qui dure depuis près de 10 ans, a achevé de manière violente et alors dévastatrice ce que les gouvernements, entre autres ceux de Simítis – PASOK des années 2000 – avaient en leurs temps initié, en promettant une Grèce du XXIe siècle forte et sous un régime apportant aussi la prospérité sociale. En lieu et place de cela, ces gouvernements ont parachevé l’intégration parasitaire de la Grèce au sein de la mondialisation conduisant le pays vers son effondrement profond, non seulement économique, mais aussi social, voire total et pour tout dire existentiel. En somme, par la transformation de la Grèce en une colonie économique, qui plus est, menacée par le néo-ottomanisme de la Turquie actuelle. Nous assistons aussi à l’effondrement démographique et productif du pays, comme aux phénomènes de la paupérisation et de la marginalisation des classes populaires et moyennes, ainsi qu’à son déclin culturel.”

“Ou bien le peuple grec va renverser ces conditions négatives, ou sinon, il mènera alors la lutte devant le spectre de son propre éclipse, clôturant ainsi de manière terrible, son pari fait sur la liberté, consacré il y a 200 ans avec la Révolution de 1821 lorsqu’il était question de se libérer du joug ottoman.”

Yórgos Karambélias, ‘Ardin’, Athènes, le 8 décembre 2018
Sur le site de Delphes. Années 1960 (photo presse grecque)
Ouvrier sur l’Acropole dans les années 1960 (photo presse grecque)

“Aujourd’hui, la société est profondément divisée en deux grandes fractions sociales et somme toute, politiques. D’une part, les il y les ‘mondialisateurs’, s’agissant des élites économiques, politiques et intellectuelles, des ‘bobos bohèmes’ des médias et du spectacle, des riches hyper-mobiles et privilégiés, toutes ces classes ayant relié leur propre prospérité à l’ethno-nihilisme, autrement-dit, la négation revendiquée et autant active des nations, allant jusqu’à livrer notre pays à la mondialisation, tout en aggravant naturellement les inégalités sociales. Le rôle pionnier dans cette impulsion revient actuellement au gouvernement SYRIZA-ANEL, et son allié objectif n’est autre que le parti de la très ethno-nihiliste et néolibérale Nouvelle démocratie de Mitsotákis.”

“Les autres alliés de SYRIZA-ANEL sont évidemment, la social-démocratie européiste issue des restes du PASOK ainsi que le parti de Stávros Theodorákis ‘To Potámi’, sans oublier l’aile NATOoïste de la gauche extraparlementaire et des Antifa. Ce bloc, malgré les disparités en son sein, constitue alors un écosystème de pouvoir, lequel monopolise tous les postes possible, allant du Parlement aux médias, en passant par l’État et les ministères, sans oublier les universités, marginalisant ainsi économiquement, socialement et culturellement la très grande majorité de la société grecque.”

“Et en ce qui concerne la Gauche, eh bien dans sa plus grande partie, elle a subi une mutation fondamentale au passage précis entre le siècle qui nous a précédés et le nôtre. Elle récuse les réalités telles que la nation, l’identité nationale, la souveraineté nationale et populaire, ainsi que la communauté démocratique qui en résulte. Ainsi, la Gauche abandonne la défense de l’État-nation aux mains de l’extrême-droite, comme elle abandonne par la même occasion toute référence fondamentale aux réalités collectives, telles, que le peuple ou les non-privilégiés. Ces allusions pourtant, elles ont historiquement été celles de la Gauche durant toute la deuxième moitié du siècle passé en Grèce, sauf qu’elles sont abandonnées car la Gauche a radicalement changé.”

“Désormais, elle s’aligne de plus en plus ouvertement sur les vues et préceptes des néolibéraux, ainsi qu’à leur agenda, entre autres, ‘l’ouverture des frontières’, l’installation sur le devant de la scène des visions et des demandes de la part des minorités culturelles ou du genre par exemple, elle s’aligne autant sur la dislocation programmée du caractère national du système éducatif.”

Períssa à Santorin, 1963 (photo presse grecque)
Períssa à Santorin, années 2010 (photo presse grecque)
Publicité pour des investisseurs Chinois. Kiosque à Athènes, décembre 2018

“De cette manière, la Gauche perd tout son rôle passé, libérateur et patriote – laissons de côté le PC grec, lequel n’est autre qu’un parti musée – et elle devient ainsi une composante de la mondialisation. Cette Gauche va désormais œuvrer pour la mise en place et la généralisation de ‘l’Homme nouveau’ des mondialisateurs, à savoir, un individu consommateur sans attaches, c’est-à-dire hors-sol, apatride, dépourvu de ses qualités d’être social, foncièrement egocentrique, sans défense devant les forces du totalitarisme techno-féodal. Ce dernier, voudrait même désormais intervenir même dans l’essentiel biologique de l’existence humaine par le transhumanisme méta-anthropique. Et ce n’est pas un paradoxe lorsque donc à travers le nouveau positionnement et ainsi rôle de cette Gauche que de la voir contribuer et de manière essentielle, au déferlement de la mondialisation ; d’où d’ailleurs depuis peu en Grèce, l’invention de la formule alors inédite: ‘Gauche NATOoïste’.”

“Ainsi, la Droite néolibérale incarne le néolibéralisme économique et la mondialisation économique quand la Gauche incarne le néolibéralisme idéologique et culturel, ainsi que la corruption volontaire des identités collectives, lesquelles sont remplacées quasi-exclusivement par de droits des individus et des minorités. Il va de soi que dans un tel monde, la mise en place d’un marché mondialisé est facilité par le fait qu’en face de lui, il ne trouvera, ni nations, ni classes sociales, mais seulement des individus.”

“Avec l’arrivée de SYRIZA au pouvoir, ce partage des tâches entre la Gauche et la Droite a pris fin de manière sans doute provisoire, puisque SYRIZA est chargé d’incarner, à la fois le néolibéralisme économique et autant culturel, ainsi que les dictats de la mondialisation économique, en suivant à ce niveau cette même double politique de Georges Soros, ce dernier comme on sait, il a assemblé ces deux composantes dans son action mondialisatrice.”

Naufragés en ville. Athènes, décembre 2018
Le Mont Olympe. Novembre 2018
Reserve naturelle. Nord de la Grèce, novembre 2018

“De l’autre côté, se trouvent tous ceux qui défendent l’enracinement de la société grecque, la cohésion de sa communauté, l’autonomie de l’État, le rétablissement de sa viabilité, ainsi que la poursuite de la civilisation grecque dans le présent comme dans l’avenir – ni plus ni moins, ceux qui souhaite que l’hellénisme puisse rester actif dans l’histoire durant ce nouveau siècle. Ce pôle du patriotisme rassemble la majeure partie de la société grecque, autrement-dit, les perdants et les paupérisés de la crise, et en même temps, tous ceux qui résistent et qui donc œuvrent alors au quotidien pour que les dynamiques internes, spirituelles et productives du pays puissent encore en quelque sorte exister. Eh bien, cette majeure partie de la société grecque demeure toujours exclue de la scène politique, autant que des institutions du systémisme culturel et spirituel.”

“Il y a donc un manque de concentration comme d’expression frontale pour cet espace démocratique et patriotique. Et cette incapacité à se regrouper, sa fragmentation, n’est pas seulement le fait de la responsabilité des ‘chefs’, mais elle reflète un manque de vision et de plan communs et qui pourraient répondre à la demande patriotique. Car il faut dire, dans l’espace du patriotisme démocrate, aux yeux de certains, prédominent alors la dimension économique et sociale, et pour d’autres, c’est l’aspect strictement national et géopolitique qui prévaut, sans alors parvenir à la composition pourtant nécessaire entre ces deux éléments.”

Mémoire Paléochrétienne. Macédoine grecque, novembre 2018

“C’est aussi pour ces raisons, qu’au cours de la dernière décennie, et durant l’intensification de la crise, les forces politiques ayant pris le devant de la scène, sont celles qui ont tiré profit, surtout via l’usurpation, de l’indignation des Grecs comme de la psychologie collective correspondante; à savoir: SYRIZA, ANEL et aussi l’Aube dorée. Et en ce moment, ce sont les escrocs et les aventuriers qui veulent également monter sur la vague paneuropéenne du populisme de droite.”

“Cependant, notre adversaire, la mondialisation, devrait être traité d’abord sur le champ pratique de la politique créatrice de l’avenir du pays. C’est pourquoi nous devons répondre aux vrais besoins collectifs de la société grecque. C’est-à-dire, réponde à la multiple question du grand ‘comment’, quant à la stratégie nationale pour la défense des droits et de l’intégrité du pays, quant au rétablissement de la souveraineté, de la justice sociale et de la démocratie, sans oublier le rétablissement de sa production, de son Éducation, de sa démographie, de sa Défense, de la préservation de la cohésion nationale et de l’environnement, et pour finir, à la restauration de toute sa dimension culturelle”, texte et intervention de Yórgos Karambélias dont une version courte est consultable sur le site du mouvement “Ardin”, décembre 2018.

Toute prévision s’avère de moins en moins évidente. Et l’intérêt de l’analyse de Karambélias ne présage alors rien de très discernable, quant à son initiative politique. En tout état de cause, la coupure grecque n’est plus celle savamment entretenue entre une certaine Droite et une certaine Gauche, c’est bien clair. Dans le même ordre d’idées, le mouvement des gilets-jaunes, relève autant de cette dichotomie alors radicale, entre les uns et les autres, tous les autres.

Arbre de Noël illuminé. Athènes, décembre 2018 (photo presse grecque)

Les masques sont suffisamment tombés, sauf que le système peut encore en fabriquer. C’est bien connu, chez les humains, pratiquement technoïdes mais pas encore entièrement, les formes de luttes, vraies ou fausses trouvent leurs formes diverses et variées. Le pays réel du temps des premiers engagements politiques de la génération de Yórgos Karambélias, ayant même connu directement les luttes des années 1960, n’est plus du tout le même. On mesure la distance en feuilletant… de façon numérique certaines photos permettant la comparaison qui n’est d’ailleurs pas qu’esthétique. Ainsi et au niveau politique, depuis SYRIZA, la Gauche grecque est définitivement morte, et les Grecs se montrent autant dubitatifs devant la nouvelle… Galaxie des partis et mouvements politiques situés à droite et qui se déclarent plus patriotes que jamais. Marché… de Noël.

Et comme le ridicule ne tue plus, voilà que Lafazánis, chef de l’Unité Populaire (ancienne aile gauche de SYRIZA jusqu’à 2015), a fait son apparition samedi 15 décembre à Paris, déguisé en gilet-jaune, histoire de récupérer l’irrécupérable et ceci, après avoir défilé avec ses amis, toujours en gilet-jaune à Athènes deux semaines plus tôt, il faut dire dans l’indifférence la plus totale, pis encore, sous le rire moqueur et forcement jaune des Athéniens amusés devant un tel théâtre. Pauvres gens pour qui, les élections qui s’approchent semblent alors être si cruciales pour… retrouver un siège chauffant et surtout payant au “Parlement”, il faut dire, pendant bien entendu que la grande mascarade “démocratique” trouve encore ses spectateurs.

Lafazánis à Paris le 15 décembre 2018 (photo presse grecque)

De toute façon et cas de besoin… très systémique, l’avenir immédiat conduira après des élections plus cosmétiques que jamais, à une coalition entre les différents partis alors comparses et complices car tout ce petit monde il incarnant alors les rôles voulus et complémentaires dans cette pièce du dernier peut-être théâtre de la pseudo-démocratie représentative, sauf certaines rares exceptions.

En ce moment et dans l’autre pays réel, c’est heureusement le temps des amours. Rivalités et bagarres entre nos braves matous qui se battent sous les immeubles athéniens, entre une… “Trêve de Noël” pour des croquettes. Et sur la Place de la Constitution, l’arbre de la municipalité et de Noël vient d’être illuminé.par les humains.

Marchands sans Temple et nouvelle “normalité”, savamment construite durant toutes ces années de mutation, dites “années de crise”.

Trêve… pour des croquettes. Athènes, décembre 2018
* Photo de couverture: Rivalités et alors bagarres. Athènes, décembre 2018
16 décembre 2018 publié par Panagiotis Grigoriou voir et soutenir son site http://www.greekcrisis.fr mais aussi pour un voyage éthique, pour voir la Grèce autrement “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !”   http://greece-terra-incognita.com/

Les 7 de Briançon lourdement condamné·e·s

Par rédaction

Les 7 de Briançon lourdement condamné·e·s par le tribunal de Gap

[Communiqué Comité de soutien aux 3+4, Gisti, Anafé et La Cimade]

Le 13 décembre 2018, le tribunal correctionnel de Gap a déclaré les 7 de Briançon coupables d’aide à l’entrée sur le territoire d’une personne en situation irrégulière. Si la circonstance aggravante de bande organisée a été abandonnée, la lourdeur des peines prononcées (conformes aux réquisitions du parquet) marque un tournant dangereux dans la répression des personnes solidaires.

Benoit, Théo, Bastien, Lisa et Eleonora ont été condamnés à 6 mois d’emprisonnement avec sursis simple. Juan a été condamné à 12 mois d’emprisonnement dont 8 avec sursis simple et 4 fermes et Mathieu à 12 mois d’emprisonnement dont 4 fermes et 8 avec sursis avec mise à l’épreuve.

Nos organisations sont scandalisées et indignées par ce jugement qui criminalise encore une fois et de manière inédite des militant·e·s agissant en faveur des droits des personnes migrantes.

Le droit fondamental constitutionnel de manifester a donc été nié au profit d’une pénalisation toujours plus forte des personnes solidaires. Aussi, ce jugement va-t-il à l’encontre de l’obligation légale qu’a chacun·e de porter secours à une personne en danger. C’est un signal alarmant pour les défenseurs des droits humains en France qui font l’objet de pressions de plus en plus fortes de la part des forces de l’ordre et des autorités judiciaires.

Nos organisations se dressent aux côtés de Bastien, Benoît, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo et continueront de les soutenir et de dénoncer la situation de péril imminent des personnes migrantes dans les Alpes.

Lors de l’audience du 8 novembre 2018, les avocat·e·s et les prévenu·e·s ont pu dénoncer les violations quotidiennes des droits des personnes migrantes commises par les forces de l’ordre à la frontière franco-italienne, les agissements illégaux restés impunis à ce jour du groupuscule Génération Identitaire et les tentatives d’entraves au droit fondamental de manifester à la fois des prévenu·e·s mais aussi des personnes exilées.

Le Ministère public avait demandé au tribunal de condamner respectivement à 6 mois d’emprisonnement avec sursis simple pour Bastien, Benoît, Eleonora, Lisa et Théo ; 12 mois dont 4 mois d’emprisonnement ferme et 8 avec sursis simple pour Juan ; et 12 mois dont 4 mois d’emprisonnement ferme et 8 avec sursis avec mise à l’épreuve pour Mathieu.

Au-delà de la condamnation des 7 solidaires, le tribunal est resté sourd aux témoignages et preuves apportées par la défense, faisant le jeu ainsi des pratiques illégales de l’administration, les violations des droits et la traque des personnes migrantes. Alors que des personnes exilées, auxquelles nous essayons de venir en aide, meurent sur les routes dangereuses de la frontière franco-italienne, le tribunal correctionnel de Gap a fait le choix de condamner la solidarité.

Ce jugement est rendu alors que la Cour de cassation a annulé hier des décisions condamnant des militants pour « délit de solidarité ». L’occasion de rappeler que d’autres militants solidaires des personnes migrantes de Briançon sont convoqués devant la justice en janvier et en mars 2019.

Par ailleurs, les associations alertent sur la militarisation de la frontière qui contraint les personnes migrantes à se mettre en danger en montagne dans le froid et la neige. La présence policière permanente entrave le déroulement des maraudes visant à secourir les exilé·e·s.Soutenues par près de 50 000 personnes qui ont signé la pétition, nos organisations demandent l’abandon de toutes les poursuites pour délit de solidarité contre les personnes, dans les Alpes et ailleurs, qui agissent dans un esprit de fraternité.

Rappel des faits  :
Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo étaient poursuivi·e·s pour avoir participé, en avril dernier, à une marche solidaire pour dénoncer les violences commises par le groupuscule identitaire à l’encontre des personnes exilées dans la région de Briançon et pour protester contre la militarisation de la frontière franco-italienne. L’État leur reproche d’avoir à cette occasion « facilité l’entrée de personnes illégales sur le territoire français », et de l’avoir fait « en bande organisée ».

Comité de soutien aux 3+4  : Article 1er, Le Cesai, CGT 05, Chemins Pluriels, Chez Marcel, CHUM, Collectif Maraudes, Comité de soutien aux 3+4 Genève, Comité de soutien aux 3+4 Marseille, Les Croquignards, Ensemble 05, La Fanfare Invisible, Icare 05, NO THT 05, PCF 05, Réseau hospitalité 05, Sud 05, Les Tabliers Volants, Tous Migrants.

Les grecs solidaires des gilets jaunes français

Par rédaction

Un comité citoyen de solidarité avec les gilets jaunes s’est créé et via les réseaux sociaux appelle tous les grecs à manifester ce Samedi à 13h Place Syndagma en même temps qu’ à Paris en solidarité avec les gilets jaunes. Les citoyens grecs sont invités à manifester en portant eux aussi un gilet jaune et à envoyer un « message de solidarité au mouvement français des Gilets Jaunes. Un grand mouvement qui gagne et oblige Macron à une retraite désordonnée. « Leur appel :

« Samedi (8/12) est le quatrième jour des manifestations de masse « Yellow jackets » en France.
Il y aura 65.000 officiers de police français.

Nous avons une dette à faire preuve de solidarité dans les « gilets jaunes » D’Athènes et de toute la Grèce.  Leur lutte est en même temps et lutte pour la vie du peuple grec en Grèce.

Nous disons non à l’austérité en Grèce, non aux licenciements, non à la misère et à la pauvreté dans notre pays, non à la taxation, non aux ventes aux enchères des biens saisis et aux coupures de courant, non à l’autoritarisme et à la persécution ».

sites grecs des réseaux sociaux solidaires :
https://www.facebook.com/…/πρωτοβουλια_πολιτων_για_αλληλεγγ…

https://www.facebook.com/hashtag/στα_κιτρινα_γιλεκα…

https://www.facebook.com/…/διάλέξε_το_χρώμα_του_γιλέκου_σου…

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Prendre la mesure de l’urgence sociale

Par rédaction
L’exécutif refuse de changer de cap : il ne prend pas la mesure de l’urgence sociale et écologique

par Attac France

Depuis plusieurs semaines, un profond sentiment d’injustice s’exprime dans tout le pays à travers le mouvement des « gilets jaunes ». Là où un changement de cap était attendu, l’exécutif ne propose que des suspensions temporaires de mesures impopulaires qui ne résoudront ni la situation des plus fragiles ni n’agiront efficacement face à l’urgence climatique. Là où des décisions fortes et courageuses étaient nécessaires pour réduire les inégalités, améliorer la situation des plus pauvres et plus précaires tout en donnant plus d’ambition à une politique écologique qui en manque cruellement, l’exécutif se limite à reporter toutes les décisions importantes après les élections européennes, comme s’il était possible d’enjamber la situation présente et ignorer la réalité du quotidien de nos concitoyens.

Le refus de donner un coup de pouce au SMIC ou d’augmenter les minima sociaux est une gifle assénée à toutes celles et tous ceux qui n’arrivent pas à boucler les fins de mois. La majorité En Marche a fait de même envers les retraités ce lundi en votant sans sourciller le projet de loi de financement de la sécurité sociale et donc en écartant toute possibilité d’indexer à nouveau les pensions de retraite sur l’inflation. L’exécutif n’a clairement pas pris la mesure de la colère sociale qui s’exprime dans le pays.

Que Bruno Le Maire et Edouard Philippe essaient de réduire la mobilisation des gilets jaunes à une aspiration poujadiste à « moins d’impôts » indique le peu de considération qu’ils peuvent avoir envers ces centaines de milliers de personnes qui se mobilisent contre la politique fiscale inégalitaire, injuste et inefficace du gouvernement. N’ont-ils pas entendu les appels à supprimer les cadeaux fiscaux faits aux plus riches (ISF), aux détenteurs de capitaux (Flat tax) ou aux multinationales (CICE) afin d’améliorer la situation des plus précaires et de financer les services publics toujours plus éloignés des lieux de vie ? Croient-ils que saborder le projet de taxe européenne sur les transactions financières et qu’entériner une taxation des GAFA bien moins ambitieuse que prévue est de nature à « calmer » le sentiment d’injustice fiscale qui parcourt le pays ?

Une telle surdité et une telle intransigeance confinent à la provocation. On ne dirige pas un pays comme on dirige une start-up, où l’on pourrait suspendre une mobilisation sociale d’ampleur avec quelques mesures temporaires et une concertation dont les contours n’ont pas été précisés. Obligé de concéder quelques mesurettes sous la pression des mobilisations en cours, le gouvernement tente d’éteindre un incendie avec des arrosoirs percés : il est peu probable qu’il y parvienne ainsi.

Emmanuel Macron et son gouvernement ne répondent ni à la colère sociale ni à l’urgence climatique. Alors que la COP24 s’est ouverte en Pologne, le gouvernement vient en effet de réduire son ambition en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, prévoyant d’augmenter les émissions de CO2 de 6% de plus que les objectifs annoncés sur les cinq prochaines années. Où est donc l’ambition climatique, pourtant assénée régulièrement ces dernières semaines pour justifier une fiscalité carbone inefficace et injuste ? Pourquoi le gouvernement refuse-t-il de basculer les hausses de la taxe carbone sur les sites industriels les plus polluants du pays et qui en sont aujourd’hui largement exonérés [1] ?

Pour Attac, ces politiques injustes socialement et écologiquement doivent être combattues avec la même détermination. Face à l’intransigeance d’Emmanuel Macron et de son gouvernement qui refusent de changer de politique, Attac appelle ses sympathisant·e·s, ses adhérent·e·s et ses comités locaux à renforcer les mobilisations actuelles, à faire connaître ses analyses et ses propositions et à être dans la rue massivement le 8 décembre, journée de mobilisation internationale pour la justice climatique et quatrième journée de mobilisation des gilets jaunes.

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Photo : Brice Le Gall

Soutenir les VioMe contre la vente aux enchères

Par rédaction

 La prochaine séance de mise aux enchères est prévue le 13 décembre 2018.

Les VioMe seront comme à chaque fois au tribunal pour éviter la liquidation de l‘usine et espèrent qu’il n’y aura pas d’acheteur. Malheureusement immédiatement après il y aura une procédure pour redéfinir à la baisse le prix et relancer une vente aux enchères.

Plus le prix sera baissé et plus le danger qu’un candidat (voire même une banque) se présente est grand  .

Il devient impératif que la mobilisation s’accentue pour que le gouvernement réponde à la demande des VioMe.

Ils avaient déposé une proposition de solution juridique complète avec l’aide d’avocats et d’universitaires de la faculté de droit où ils demandaient l’attribution à la coopérative d’une partie du foncier 1/6e qui pourrait être nationalisée et cédée à la coopérative. La constitution stipule que «  l’État a la possibilité de le faire  » mais il manque la volonté politique.

Extraire de la vente aux enchères la partie des locaux permettrait de maintenir l’activité des salariés et de sauver l‘usine. C’est pourtant ce que Tsipras avait promis lorsqu’il les avait rencontrés en 2014.

Pour plus de détail sur les locaux voir l’appel de 2017 des VioMe Informations concernant la demande des travailleurs VIOME

Festival Migrantscene du 17 nov au 7 décembre

Par rédaction

Un festival engagé

Un festival dans plus de 100 villes en France métropolitaine et Outre Mer 3 semaines d’événements, d’échanges, de rencontres et de fêtes à partir de la mi-novembre.

AGIR ENSEMBLE…

Né à Toulouse en 2000 et structuré à l’échelle nationale depuis 2006, LE FESTIVAL MIGRANT’SCÈNE DE LA CIMADE réunit et mobilise les milieux de l’éducation populaire, de l’art, de l’éducation, de la culture, de la solidarité ou encore de la recherche, au profit de publics larges et variés.

Plus de 400 partenaires
Des centaines de bénévoles
Avec le soutien de l’Agence française du développement, du ministère de la Culture, des collectivités territoriales…
En lien avec le Festival des Solidarités et bien d’autres festivals et rassemblements locaux…

PENSER ENSEMBLE…

MIGRANT’SCÈNE est un espace où s’ouvrent et se vivent tous les champs des possibles. Le festival s’offre avec simplicité comme un lieu de rencontres et d’échanges. Bienveillance, curiosité, altérité, convivialité, créativité, croisement des regards et des imaginaires… autant d’atouts pour favoriser le dépassement de nos préjugés.

POUR VIVRE ENSEMBLE !

PARCE QUE quitter son pays est un droit inscrit dans la Déclaration Universelle des droits de l’Homme,
PARCE QUE la question des migrations est au cœur de l’histoire et de la structure de nos sociétés,
PARCE QUE nous avons tous des préjugés, issus de toutes nos peurs,
PARCE QU’une représentation politique tenace nous incite à considérer l’étranger comme une menace par nature,
PARCE QU’une politique de repli ne peut être la seule réponse possible aux enjeux actuels et à venir des migrations,

LE FESTIVAL MIGRANT’SCENE choisit de parler des migrations, d’interroger les politiques et mécanismes qui les sous-tendent, et remet à l’honneur l’hospitalité comme fondement de notre société et de notre rapport à l’autre quel qu’il soit !

En 2018, le festival propose de partager inspirations et initiatives autour de la thématique  » D’ici et d’ailleurs : ensemble  » .

Vous trouverez ici https://www.migrantscene.org/un-festival-engage/presentation-du-festival/tout ce qui se passe dans votre région

Construire un mouvement démocratique mondial pour contrer l’autoritarisme

Par rédaction

  Appel salutaire de Bernie Sanders

 

  “Construire un mouvement démocratique mondial pour contrer l’autoritarisme”

 Par Yorgos Mitralias

L’appel lancé par Bernie Sanders le 9 octobre en faveur de la construction “d’un mouvement démocratique mondial pour contrer l’autoritarisme” met chacun et chacune de nous devant ses responsabilités: Oui ou non sommes-nous disposés à unir urgemment nos forces pour nous battre contre la peste autoritaire, raciste et d’extrême droite avant qu’il ne soit trop tard?

Évidemment, loin de Bernie Sanders l’idée de lancer un simple appel qui se contente de demi-mots ou de généralités confuses et sans objectifs clairs et précis. Au contraire, son long appel est appuyé sur une description détaillée et très bien argumentée d’abord de la menace mortifère qui pèse sur l’humanité et la planète et ensuite du mouvement mondial qui devra assumer la mission salutaire d’affronter cette menace dans un combat à mort. C’est ainsi qu’après avoir déploré le “trop peu d’attention” portée actuellement sur “une tendance inquiétante dans les affaires mondiales”, il commence par constater qu’on assiste aujourd’hui aux États Unis et au monde entier à “une lutte aux énormes conséquences” entre “deux visions concurrentes. D’un côté, nous voyons un mouvement mondial croissant vers l’autoritarisme, l’oligarchie et la kleptocratie. De l’autre côté, nous voyons un mouvement vers le renforcement de la démocratie, l’égalitarisme et la justice économique, sociale, raciale et environnementale”.

Ayant dessiné les contours du problème, Bernie Sanders peut maintenant balayer l’approche souvent anecdotique du “phénomène” Trump en constatant que “Donald Trump et le mouvement de droite qui le soutient ne sont pas un phénomène unique aux États-Unis. Partout dans le monde, en Europe, en Russie, au Moyen-Orient, en Asie, en Amérique latine et ailleurs, nous voyons des mouvements dirigés par des démagogues qui exploitent les craintes, les préjugés et les plaintes des gens pour conquérir le pouvoir et s’y accrocher”. Et Bernie de nommer les plus illustres de ces dirigeants autoritaires (Trump, Poutine, Erdogan, Duterte aux Philippines, Orban en Hongrie, Kim Jung Un en Corée du Nord, Netanyahu en Israël, Bolsonaro au Brésil) avant de préciser que “bien que les dirigeants qui composent cet axe puissent différer sur certaines questions, ils partagent des attributs essentiels : intolérance des minorités ethniques et religieuses, hostilité aux normes démocratiques, opposition à une presse libre, paranoïa constante à l’égard de complots étrangers et conviction que les chefs du gouvernement devrait pouvoir utiliser leurs postes de pouvoir pour servir leurs propres intérêts financiers égoïstes”. Sans oublier que “plusieurs de ces dirigeants sont également profondément liés à un réseau d’oligarques multimilliardaires qui considèrent le monde comme leur jouet économique”.

Tirant la leçon de cette profonde liaison entre ces dirigeants autoritaires et le réseau d’oligarques milliardaires, Bernie Sanders arrive à la conclusion que “jamais auparavant nous n’avions vu aussi clairement le pouvoir de l’argent sur la politique gouvernementale. Qu’il s’agisse des frères Koch, qui dépensent des centaines de millions de dollars pour démanteler les réglementations environnementales protégeant la santé des Américains, ou des monarchies autoritaires comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar, qui dépensent à Washington des millions de dollars de leur richesse en énergie fossile pour promouvoir les intérêts de leurs régimes antidémocratiques, ou des entreprises géantes soutenant les groupes de réflexion afin de produire des recommandations politiques qui servent leurs propres intérêts financiers, il s’agit de la même chose : des puissants intérêts particuliers utilisent leur richesse pour influencer le gouvernement pour leurs propres avantages égoïstes”.

Mais, la menace devient encore plus importante du moment que “ces autoritaristes font partie d’un front commun. Ils sont en contact étroit les uns avec les autres, partagent des tactiques et, comme dans le cas des mouvements de droite européens et américains, partagent même certains des bailleurs de fonds. Par exemple, la famille Mercer, qui finance la tristement célèbre Cambridge Analytica Ltd, a également apporté son soutien à Donald Trump et à Breitbart News, qui opère en Europe, aux États-Unis et en Israël pour faire avancer le même programme anti-immigrés et antimusulman. Sheldon Adelson donne généreusement au Parti républicain et aux causes de droite aux États-Unis et en Israël, en promouvant un programme commun d’intolérance et de fanatisme dans les deux pays”. Alors, que faire face à ce « front commun » de l’autoritarisme et du grand capital qui menace directement nos libertés et nos droits démocratiques ?

La réponse de Bernie Sanders est on ne peut plus claire : « Pour lutter efficacement contre l’autoritarisme de droite, nous ne pouvons pas simplement être sur la défensive. Nous devons être proactifs et comprendre que défendre le statu quo qui a échoué au cours des dernières décennies n’est pas suffisant. En fait, nous devons reconnaître que les défis auxquels nous sommes confrontés sont le produit de ce statu quo ». Et Bernie de continuer en expliquant en détail ce qu’est ce « statu quo » contre lequel on doit se battre si on veut que notre combat contre l’autoritarisme ne soit condamné d’avance à l’échec : « Notre travail consiste donc à ne pas accepter le statu quo, ni à accepter des niveaux colossaux de richesse et d’inégalité de revenus, où 1 % les plus riches de la population mondiale possède la moitié de la richesse de la planète, tandis que les 70 % les plus pauvres de la population en âge de travailler ne représentent que 2,7 % de la richesse mondiale. Il ne faut pas accepter le déclin du niveau de vie de nombreux travailleurs dans le monde, ni accepter la réalité de 1,4 milliard de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, alors que des millions d’enfants meurent de maladies facilement guérissables ». Et aussi : « Notre travail consiste à mobiliser l’ensemble de la planète pour qu’elle résiste à l’industrie des combustibles fossiles, qui continue à générer des profits énormes, tandis que leurs émissions de carbone détruisent la planète pour nos enfants et nos petits-enfants”.

L’énumération par Bernie des maux que génère ce “statu quo” est longue et instructive. Tout y passe, de la corruption généralisée à la catastrophe climatique, et de la folie des dépenses militaires au sort inhumain réservé aux migrants et réfugiés. Mais, Sanders ne se limite pas à dresser le tableau des méfaits du néolibéralisme. Pour lui, l’important est de résister, de se battre contre chacun de ces maux, d’ouvrir des fronts de lutte, et surtout d’unifier tous ces combats dans un énorme mouvement planétaire! La conclusion de son appel est plus qu’éloquente et nous interpelle tous et toutes de par le monde:

“Pour terminer, permettez-moi simplement de dire que pour lutter efficacement contre les forces mondiales de l’oligarchie et de l’autoritarisme, nous avons besoin d’un mouvement international qui se mobilise avec une vision commune de prospérité partagée, de sécurité et de dignité pour tous, et qui s’attaque à l’énorme inégalité mondiale qui existe, non seulement sur le plan de la richesse mais aussi du pouvoir politique.

“Un tel mouvement doit être prêt à penser de manière créative et audacieuse le monde que nous aimerions voir. Alors que l’axe autoritaire s’est engagé à démonter l’ordre mondial postérieur à la Seconde Guerre mondiale qu’il considère comme limitant son accès au pouvoir et à la richesse, il ne suffit pas que nous défendions  simplement cet ordre tel qu’il existe.

“Nous devons examiner honnêtement comment cet ordre n’a pas tenu bon nombre de ses promesses et comment les autoritaires ont exploité ces échecs avec habileté afin d’obtenir un soutien pour leur programme. Nous devons saisir cette occasion pour reconceptualiser un ordre mondial fondé sur la solidarité humaine, un ordre qui reconnaît que chaque personne sur cette planète partage une humanité commune, que nous voulons tous que nos enfants grandissent en bonne santé, aient une bonne éducation et occupent un emploi décent, boivent de l’eau potable, respirent de l’air pur et vivent en paix. Notre travail consiste à rejoindre ceux qui, partout dans le monde, partagent ces valeurs et luttent pour un monde meilleur.

Les autoritaires cherchent le pouvoir en promouvant la division et la haine. Nous allons promouvoir l’unité et l’inclusion.

À une époque où la richesse et la technologie explosent, nous avons le potentiel de créer une vie décente pour tous. Notre travail consiste à bâtir sur notre humanité commune et à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous opposer à toutes les forces, qu’il s’agisse d’un pouvoir gouvernemental irresponsable ou d’un pouvoir entrepreneurial déraisonnable, qui tentent de nous diviser et de nous opposer. Nous savons que ces forces travaillent ensemble à travers les frontières. Nous devons faire la même chose”.

Naturellement, on peut ne pas être d’accord avec tout ce que professe et propose Bernie Sanders. Mais, force est de reconnaitre que cet appel vient du politicien le plus populaire des États Unis, qui fait ce qu’il dit et dont l’honnêteté -chose très rare par les temps qui courent- est généralement reconnue et appréciée. Que son appel va droit au cœur de l’ensemble des impasses et des malheurs de ce début du 21e siècle, sans oublier les plus terribles des problèmes existentiels qui tourmentent l’humanité. Qu’il se distingue par son réalisme, qu’il refuse tout fatalisme et passe à l’acte en faisant des propositions concrètes intéressant l’écrasante majorité des populations sans rien perdre de sa radicalité. Qu’il arrive au moment peut être le plus critique des temps modernes quand l’avenir du genre humain et de la planète tient à un fil. Et enfin, qu’on pas le choix car il n’y a personne d’autre qui ose adresser à l’humanité et aux exploités une proposition d’action digne de son nom, capable de (ré)donner confiance, espoir et surtout envie de lutter aux laissés-pour-compte de la barbarie néolibérale.

Alors, à chacun et à chacune de décider quelle suite donner à l’appel de Bernie Sanders. L’extrême urgence de la situation actuelle et ses terribles enjeux feront sans doute réfléchir…

* Pour lire le texte complet (en anglais) et visionner la vidéo de l’appel de Bernie Sanders, cliquez sur: https://www.contra-xreos.gr/ksenoglossa-arthra/1337-bernie-sanders-building-a-global-democratic-movement-to-counter-authoritarianism.html

Aller à Gap le 8 novembre pour soutenir les 7 de Briancon

Par rédaction

Jeudi 8 novembre 2018 : TOUS/TOUTES EN CAR à GAP

en soutien à 7 militant.e.s poursuivie.s

pour leur solidarité avec des migrants

Appel à mobilisation internationale : mercredi 7 et jeudi 8 novembre 2018 procès de 7 militant.e.s dont 4 Français, 2 Suisses et une Italienne. Ces personnes risquent 10 ans de prison et 750000 euros d’amende ( !!!). Il leur est reproché « l’aide à l’entrée sur le territoire français d’étrangers en situation irrégulière, le tout en bande organisée » à l’occasion de la marche de solidarité du 22 avril dernier à Briançon. Marche au caractère spontané en réaction aux provocations racistes et dangereuses du groupuscule Génération Identitaire qui depuis la veille bloquait en toute impunité le col de l’Echelle pour refouler les migrants- en les exposant aux plus grands risques- voulant se réfugier en France.

La CISEM– Coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants- a décidé, en solidarité, d’affréter un CAR (40 personnes) pour GAP pour le JEUDI 8 NOVEMBRE pour nous joindre aux centaines de personnes qui viendront de partout en soutien aux « inculpés ».

INSCRIVEZ –VOUS D’URGENCE (Bulletin d’inscription ci-dessous) . Si vous ne pouvez venir vous pouvez soutenir cette initiative en contribuant au financement de ce car (coût : environ 850 euros).

Que vous vouliez venir à Gap et vous inscrire pour venir en car ou que vous vouliez apporter votre soutien pour nous aider à financer ce car, merci de nous renvoyer le BULLETIN CI-DESSOUS

BULLETIN à renvoyer à CISEM- c/° CIIP- Maison des Associations- 6 rue Berthe de Boissieux- Grenoble

NOM- Prénom

Adresse postale ou mail :

Tel :

  1. Je m’inscris pour la montée en car Jeudi 8 novembre ( Départ 6H du matin gare routière, on repartira de Gap à 16H pour arriver à Grenoble vers 18H)

Participation : 20 euros ( 10 euros pour les « dés-argentés » !)

Chèque à l’ordre de CISSP (Comité isérois de soutien aux sans papiers).

  1. Je ne peux aller à Gap mais je soutiens cette initiative solidaire en versant la somme de :

. Chèque à l’ordre de CIISP et à envoyer à même adresse…(SOUTIEN QUI SERA BIENVENU CAR NOUS SERONS CERTAINEMENT DEFICITAIRES)

Quand un tribunal invente le délit de citoyenneté

Par rédaction

Par Patrick Saurin  Dans une décision du 27 septembre 2018, les juges du tribunal administratif de Grenoble ont condamné trois citoyens défendant leur collectivité contre les pratiques mafieuses des banques à payer 1 200 euros au titre des dépens dans le cadre d’une action en justice, créant de ce fait un nouveau délit : le délit de citoyenneté.

Les banques ont escroqué les collectivités locales…

La Métropole de Grenoble fait partie des milliers de collectivités abusées par les banques qui leur ont fait souscrire des emprunts toxiques. Ces emprunts spéculatifs ont permis aux banques d’encaisser des marges colossales pendant des années en toute illégalité car les collectivités n’ont pas le droit de souscrire des produits spéculatifs. Lorsque la crise financière de 2007-2008 a éclaté, les taux de ces crédits ont explosé. Les collectivités se sont retrouvées piégées avec pour seule alternative : soit continuer à payer des intérêts dépassant souvent les 20 %, soit rembourser l’emprunt mais en versant à la banque une indemnité pouvant représenter plusieurs fois le montant de la somme empruntée.

… avec la complicité du gouvernement…

Face au refus des banques de renégocier ces emprunts à des conditions honnêtes, beaucoup de collectivités ont alors décidé d’agir en justice et ont obtenu gain de cause car le taux effectif global (TEG)[1]qui devait être mentionné sur le contrat n’y figurait pas ou était inexact. Mais pour les empêcher de gagner sur ce motif, le gouvernement au pouvoir à l’époque a fait voter par le Parlement le 10 juillet 2014 une loi scélérate de validation rétroactive de ces emprunts illégaux. Avec cette loi la mention du TEG n’était plus une condition obligatoire et cette disposition valait aussi pour tous les emprunts déjà souscrits. Pour faire passer la pilule, la loi créait un fonds de soutien doté de 3 milliards d’euros… financé par les administrés. Il restait toutefois d’autres moyens de droit à invoquer pour attaquer ces emprunts, tels que leur caractère spéculatif, le manquement par la banque à ses devoirs d’information, de conseil et de mise en garde, la tromperie, le dol, etc. Pourtant, peu d’élus ont décidé d’engager le bras de fer contre les banques pour contester le paiement de ces dettes illégales et illégitimes. Pour tenter de pallier cette inertie, quelques collectifs d’audit citoyen ont décidé d’engager le combat.

… et le soutien de la justice.

Aux ordres du pouvoir, les juges civils et administratifs ont systématiquement rejeté les demandes des collectivités qui avaient engagé des actions. Les autres collectivités ont cédé à la pression des préfectures et ont préféré passer un accord avec la banque pour sortir des emprunts mais en payant des indemnités colossales. Dans quelques-unes de ces collectivités, des citoyens rassemblés dans des CAC (collectifs d’audit citoyen) ont attaqué les délibérations votées par les conseils municipaux ou communautaires. À Nîmes, Vichy, Dijon et Grenoble des actions citoyennes ont été engagées.

À Nîmes, le 6 mars 2018, les membres du CAC 30 ont obtenu l’annulation de 3 délibérations de la Métropole de Nîmes au motif du manquement du président de la Métropole de Nîmes à son devoir d’information. Dans cette affaire, la banque (le Crédit Foncier, filiale de BPCE) a fait payer à la collectivité une indemnité faramineuse de 58,6 millions d’euros en plus des 10 millions de capital remboursé. Mais les juges du tribunal de Nîmes se sont bien gardés de remettre en cause la légalité des contrats des emprunts toxiques ainsi que des conditions dans lesquelles ils ont été mis en place. Une nouvelle délibération a été prise par la collectivité et un nouveau recours a été engagé par les membres du CAC 30.

À Vichy, un recours engagé par trois citoyens est toujours en attente d’une décision.

Contre le délit de citoyenneté inventé par les juges administratifs à Grenoble…

À Grenoble, des citoyens ont attaqué les délibérations votées par la Métropole. Dans une décision du 27 septembre 2018, non seulement les juges du tribunal administratif de Grenoble ont rejeté leurs demandes légitimes en rendant la justice au nom de la caste des banquiers, mais ils ont condamné les trois plaignants à payer 1 200 euros à Grenoble Alpes Métropole, créant de ce fait un nouveau délit : le délit de citoyenneté. Le message est clair et il est politique : il s’agit de dissuader les citoyens de s’attaquer aux banques et de les intimider en les menaçant de condamnations.

… Opposons la lutte l’impératif de solidarité !

Pour dénoncer ce simulacre de justice et l’impunité dont bénéficient les banques, au-dessus des lois, il est essentiel de faire circuler cette information et de soutenir nos camarades de Grenoble. Nous pouvons les aider de plusieurs façons :

Apporter un soutien financieren faisant un chèque à l’ordre de : ATTAC 38 (préciser au dos du chèque « action CAC38 »)[2], à adresser à :

Attac Isère

Maison des associations

6 Rue Berthe de Boissieux

38000 Grenoble.

Interpeller les responsables politiques de Grenoble Alpes Métropole pour qu’ils refusent que leur collectivité, qui prône en permanence la « participation citoyenne », exige le paiement des 1 200 euros auprès des trois citoyens qui ont défendu les intérêts de la collectivité. Pour ce faire, il suffit d’adresser un courriel au Président de Grenoble Alpes Métropole pour réclamer la non-application de cette condamnation scandaleuse. Les messages[3]sont à envoyer directement au président de la métropole à l’adresse suivante : christophe.ferrari@lametro.fr

La victoire en trompe-l’œil de Sassenage

Sassenage est une des rares collectivités dont le maire a poursuivi le combat contre Dexia. Le 4 octobre dernier, la Cour d’appel de Versailles a rendu un jugement dans lequel elle ordonne à Dexia de reverser à la collectivité 30 % des intérêts réclamés par la banque à la collectivité entre 2011 et 2015. La cour justifie ce versement au titre de dommages et intérêts en réparation du préjudice résultant de la perte de chance pour la collectivité. Mais cette décision n’est qu’une victoire en trompe-l’œil car l’essentiel du surcoût d’intérêts reste à la charge de la commune et les juges se sont bien gardés de déclarer spéculatifs les emprunts toxiques. Les juges ont bien pris soin de rappeler dans leur arrêt que leur décision était motivée par le fait que Sassenage était une petite collectivité et qu’elle avait passé, en dehors des emprunts, une convention de conseil avec la banque. Sachant que la quasi-totalité des collectivités en attente de décision dans des procès qui les opposent aux banques n’ont pas signé ce type de convention, le message envoyé par les juges est clair : les collectivités vont perdre.

(Mauvaise) moralité de l’histoire

Ainsi, en France, le pouvoir politique et les juges à sa botte préfèrent condamner des citoyens qui défendent le bien public, l’intérêt général, et laisser les banques libres de poursuivre leurs exactions.

Aujourd’hui, ce n’est pas la justice qui dit le droit mais les banques et les escrocs de la finance grossièrement dissimulés derrière des marionnettes en robe noire. Cette mascarade s’appelle justice de classe.

Il est grand temps de rendre la justice au nom du peuple français et de placer les banques sous contrôle citoyen au moyen de leur socialisation.

[1]Le TEG est le taux qui récapitule le coût exact du crédit en intégrant tous les coûts liés à celui-ci.

[2]Dans l’éventualité où les fonds solidaires recueillis sur ce compte excèderaient les frais à payer à Grenoble Alpes Métropole, le surplus serait reversé à d’autres collectifs citoyens agissant en justice.

[3]Texte de courriel possible :

« Mr le Président de Grenoble Alpes Métropole,

Je vous adresse ce message pour vous faire part de mon soutien plein et entier envers les trois membres du CAC 38 qui ont été scandaleusement condamnés par la justice à payer à votre collectivité 1 200 € de frais de justice.
Je considère que leur action citoyenne est particulièrement juste, responsable et soucieuse des finances de leur agglomération.
Je vous demande en conséquence de ne pas exiger le paiement de cette somme comme vous en avez la possibilité.

Avec mes salutations citoyennes déterminées »

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