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Archives de catégorie Les réfugiés-migrants Les exilés

Projet de loi asile et immigration : le sénat adopte un texte aux mesures indignes absurdes et dangereuses

14 novembre 2023

Le Sénat a adopté aujourd’hui le projet de loi asile/immigration, à l’issue d’une semaine de débats particulièrement éprouvante et dramatique.

Il y a 10 jours, le lundi 6 novembre, personnes exilées et associations organisaient une conférence de presse à l’occasion de laquelle les premiers concerné·e·s prenaient la parole pour dénoncer les conséquences du texte sur les conditions de vie des personnes migrantes ; avant de se retrouver devant le Sénat pour d’autres déclarations en ce sens, soutenues et relayées par plusieurs parlementaires. Après ces temps collectifs émouvants et dynamisants, se sont malheureusement succédées des journées bien noires.

Jour après jour, l’examen du projet de loi au Sénat a égrené son lot de mesures indignes, absurdes et dangereuses, portées par les parlementaires mais aussi par le gouvernement lui-même, venant durcir un texte déjà très inquiétant dès son origine.

La liste pourtant non exhaustive donne le vertige :

  • Suppression de l’Aide Médicale d’Etat.
  • Restriction du droit de vivre en famille via le regroupement familial, la réunification familiale ou les titres de séjour pour motifs familiaux.
  • Suppression des articles, pourtant très drastiques à la base, portant sur la régularisation dans les métiers en tension ou l’accès au travail des demandeurs d’asile.
  • Restriction des conditions d’accès à la nationalité française
  • Renforcement de la double peine
  • Rétablissement du délit de séjour irrégulier
  • Mise à mal des protections contre les expulsions jusqu’à la suppression des protections contre les obligations de quitter le territoire français (OQTF), au détriment de tout discernement et de toute considération humaine ;
  • Durcissement de la rétention administrative, notamment pour les demandeurs d’asile  ou encore facilitation des expulsions sans que la légalité de l’interpellation et le respect des droits ne soient examinés par le juge des libertés et de la détention.

Mais au-delà de l’examen parlementaire, c’est également le débat médiatique l’entourant qui s’est montré dramatique, distillant, y compris sur des médias de service public, son lot d’émissions et de propos anti-migration stigmatisants, caricaturaux, voire carrément haineux.

Que nous dit cette séquence conclue aujourd’hui par l’adoption de ce texte à une large majorité de la chambre haute ?

Que majoritairement, la raison a déserté l’hémicycle sénatorial, désormais largement intoxiqué par l’air rance du temps, l’obsession d’un prétendu danger migratoire, primant sur toute autre considération.

Que le gouvernement, tout à sa recherche d’un compromis impossible sur un texte dangereux, accompagne ce mouvement au détriment de toute vision d’avenir pour notre société, de toute préoccupation d’intérêt général ; et au détriment bien sûr des personnes migrantes, une nouvelle fois réduites à des chiffres et statistiques déshumanisés, à des objets de marchandage électoral.

Que le processus parlementaire en cours est dramatique, également en ce qu’il conforte un climat social, politique et médiatique saturé de préjugés, de rejet de l’Autre, minant chaque jour un peu plus notre cohésion sociale et notre démocratie.

Qu’il nous faut malgré cela continuer, notamment dans la perspective du débat à l’Assemblée nationale, à se mobiliser contre ce texte, à marteler que d’autres politiques migratoires sont possibles, que l’accueil et la solidarité peuvent et doivent encore avoir droit de cité au pays des droits humains.

Mais il est clair qu’au vu de l’ampleur de la tâche à l’issue de cette semaine, et du climat ambiant, il va être vraiment nécessaire que toute la société – responsables politiques, médias, syndicats, corps intermédiaires, société civile, citoyennes et citoyens… prenne conscience de l’urgence de se positionner dans ce débat et de se mobiliser.

La Cimade poursuivra ainsi dans les prochaines semaines son travail d’expertise sur le texte et les discussions l’entourant, de déconstruction des contre-vérités et amalgames saturant aujourd’hui le débat public, et d’appel à la mobilisation de toutes et tous, pour faire advenir d’autres possibles.

Ressources disponibles : projet de loi asile et immigration :  outils de décryptage, de mobilisation et de communication de La Cimade

Auteur: Service communication

Source La cimade

10 ans de honte

« Lorsque nous secourons des personnes dans des embarcations surchargées en pleine mer, nous voyons la terreur dans leurs yeux après ce qu’ils viennent de vivre. On me dit souvent que c’est bien ce que je fais. Personnellement, j’ai honte. Honte pour celles et ceux que nous n’avons pas pu sauver. » Jérôme, membre de l’équipe de sauvetage

https://www.youtube.com/embed/c78Ji2c-el4?feature=oembed&enablejsapi=1&origin=https%3A%2F%2Fsosmediterranee.fr

Dans cette vidéo, retrouvez les témoins de la tragédie du naufrage du 3 octobre 2013 à Lampedusa ainsi que les grandes étapes qui ont conduit à cette situation d’abandon des victimes de naufrages en Méditerranée.  « Il est temps d’être humain » nous y rappelle-t-on

Jérôme, coordinateur adjoint des opérations de recherche et de sauvetage à bord de l’Ocean Viking, exprimait sa « honte » lors d’une conférence de presse tenue sur le navire en escale à Marseille ce 22 septembre. SOS MEDITERRANEE et la Fédération Internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) y témoignaient de la situation critique dans laquelle se trouvent les personnes qui tentent de traverser la Méditerranée, en quête d’un lieu sûr, et de dix années de dégradation du contexte en Méditerranée centrale.

Ainsi, pour la seule année 2023, 2384 morts ont déjà été recensées par l’OIM en Méditerranée[1], marquant une hausse significative de la mortalité. Pour François Thomas, président de SOS MEDITERRANEE, le camp de la honte est surtout du côté des États européens qui manquent à tous leurs devoirs en matière de coordination des sauvetages, en plus d’entraver le travail des navires humanitaires. « La coordination et la solidarité des pays européens permettraient de sauver des milliers de vies en mer. Depuis le début de l’année, les chiffres n’ont jamais été aussi dramatiques. Si nous ne faisons rien, notre humanité va couler aux portes de l’Europe. »

Lire le communiqué de presse émis à l’issue de la conférence  .

10 ans de dégradation en mer

L’année 2013 fut un point de départ dans la prise de conscience des opinions publiques européennes, par la catastrophe du naufrage de Lampedusa, avec ses 368 victimes, se déroula devant les côtes de l’île italienne, et donc devant les caméras qui purent directement documenter ce drame.

Pourtant, comme le rappelle la vidéo ci-dessus, ces dernières années « les navires des ONG ont dû faire face à des ports bloqués, à des coups de feu [des garde-côtes libyens], à une criminalisation accrue, à de nouveaux naufrages, à l’attribution de ports éloignés pour le débarquement des personnes rescapées ou encore à de longues périodes [d’attente] en mer sans autorisation de débarquer. »

Voici quelques dates-clés qui témoignent de la dégradation du contexte en Méditerranée centrale. Dix ans de honte.

3 octobre 2013 – Naufrage au large de l’île de Lampedusa, en Italie, devant les caméras, qui en transmettent les images dans le monde entier. Il s’agit d’une des pires catastrophes maritimes jamais signalée avec 368 morts. L’opinion publique est choquée.

18 octobre 2013 au 31 octobre 2014 – L’opération de sauvetage Mare Nostrum par la marine italienne est mise en place pour « prêter assistance à quiconque est trouvé en péril en mer ». Plus de 150 000 vies sont sauvées durant l’année, mais est stoppée au bout d’un an, faute de soutien des autres États européens. L’opération de sauvetage est remplacée par Triton, dont le but premier n’est plus de sauver des vies mais de contrôler les frontières.

9 mai 2015 – Création de SOS MEDITERRANEE sous l’impulsion de citoyen.ne.s indigné.e.s par la multiplication des morts en Méditerranée. Six mois plus tard, grâce à une campagne de financement participatif, l’association affrètel’Aquarius,son premier navire humanitaire.

7 mars 2016 – Premier sauvetage de l’Aquarius au large de Tripoli. 74 femmes, hommes et enfants sont secouru.e.s.  Nos équipes découvrent l’horreur de la catastrophe humanitaire qui se déroule en Méditerranée. Cette année-là, la mortalité en Méditerranée atteint le seuil record des 5136 personnes recensées (OIM), dont l’immense majorité en Méditerranée centrale.

3 février 2017 – Signature de la Déclaration de Malte par les États européens dans le cadre d’une politique d’externalisation des frontières. 200 millions d’euros sont affectés à la Libye, notamment pour le financement, la formation et l’équipement des garde-côtes libyens, qui multiplient les interceptions de personnes en détresse et les ramènent en Libye où elles sont enfermées et subissent de nombreux sévices.

10 juin 2018 – Fermeture des ports italiens aux navires humanitaires et début de la criminalisation active des ONG. Le 9 juin, à l’issue de neuf heures d’opérations, dont deux sauvetages critiques en pleine nuit et quatre transbordements à partir de navires italiens, 630 personnes sont placées en sécurité à bord de l’Aquarius. Cependant, le nouveau ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, annonce que les ports italiens sont fermés aux naufragés de Méditerranée. L’Aquarius débarquera les personnes rescapées à Valence en Espagne, huit jours plus tard. Peu de temps après, les pressions de l’Italie mènent Gibraltar, puis le Panama, à retirer son pavillon à l’Aquarius. Enfin, suite à une demande de saisie de l’Aquarius par l’Italie, SOS MEDITERRANEE est contrainte de mettre fin à son contrat d’affrètement en décembre 2018.

14 septembre 2019 – Réouverture des ports italiens aux navires humanitaires après 14 mois. L’Ocean Viking, nouveau navire de SOS MEDITERRANEE, est de nouveau autorisé à débarquer dans un port sûr en Italie.

22 juillet 2020 – Détention de l’Ocean Viking par les autorités italiennes durant cinq mois, après une inspection de 11 heures dans le port de Porto Empedocle en Sicile, au motif de prétendues « irrégularités techniques et opérationnelles ». Depuis, notre navire et ceux des ONG qui naviguent en Méditerranée centrale ont fait l’objet de multiples détentions et de harcèlement administratif et judiciaire régulier. Par ailleurs, les périodes d’attente en pleine mer pour obtenir un port sûr de débarquement n’ont cessé de s’allonger.

22 avril 2021L’Ocean Viking est témoin des conséquences d’un naufrage qui fait 130 morts, alors qu’il recherche depuis de longues heures une embarcation signalée en détresse, sans obtenir aucune coordination ni aide des autorités maritimes compétentes.

11 novembre 2022 – Le plus long blocage en mer de l’histoire de SOS MEDITERRANEE prend fin le 11 novembre. Entre le 22 et le 26 octobre 2022, 234 personnes avaient été secourues par l’Ocean Viking lors de six opérations de sauvetage et attendaient un port sûr. Après un blocage inédit face aux côtes italiennes et européennes qui aura duré 21 jours, les rescapé.e.s débarquent enfin à Toulon, en France, le 11 novembre 2022.

2 janvier 2023 – Le Décret-loi « Piantedosi », signé par le président italien et ciblant spécifiquement les navires humanitaires, ajoute encore aux contraintes imposées aux ONG, en obligeant les navires humanitaires à débarquer les rescapé.e.s dans un port sûr immédiatement après le premier sauvetage effectué, interdisant de facto l’optimisation de la capacité de sauvetage des navires qui ne peuvent plus réaliser de nouveaux sauvetages. Huit navires d’ONG ont ainsi été immobilisés en 2023 sur application du décret-loi « Piantedosi ». En parallèle, les autorités italiennes instaurent une nouvelle politique d’attribution de ports sûrs très distants de la zone de sauvetage, éloignant ainsi les navires humanitaires des lieux de naufrage et de détresse.

Depuis, la mortalité ne cesse d’augmenter.

Source https://sosmediterranee

Samos et Lesbos : détention illégale

Déclaration commune – Détention illégale et aggravation des conditions : Plus de 4 000 demandeurs d’asile illégalement détenus à Samos et Lesbos

Fait extrêmement inquiétant, les demandeurs d’asile des îles égéennes de Samos et de Lesvos sont illégalement détenus en masse dans des conditions sordides dans des centres fermés d’accès contrôlé (CCEC) financés par l’UE, en attendant que leur demande d’asile soit enregistrée. Suite à la forte augmentation des arrivées de demandeurs d’asile en provenance de Turquie depuis juillet 2023, plus de 4 000 personnes ont été détenues dans les KKEP.

L’arrivée croissante de demandeurs d’asile a mis en évidence l’incapacité des autorités à gérer efficacement cet afflux. En conséquence, une politique de détention automatique et de facto de tous les nouveaux arrivants a été mise en œuvre, conduisant à des violations massives du droit à la liberté consacré à l’article 5 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Cette pratique risque de violer l’article 3 de la CEDH qui interdit la torture et les traitements inhumains ou dégradants et viole à la fois le droit grec et le droit européen, qui stipule que la détention ne doit être utilisée qu’en dernier recours et accompagnée d’un ordre de réservation personnalisé.

Détention illégale de facto

Cette pratique consistant à détenir automatiquement les demandeurs d’asile est illégale pour plusieurs raisons :

1. Cela viole l’exigence selon laquelle la détention doit être utilisée comme mesure de dernier recours.
2. Des personnes sont détenues pendant de longues périodes (environ un mois) sans la décision écrite individualisée légalement requise ni la justification de leur détention.
3. Dans les cas où les requérants reçoivent des documents écrits justifiant leur détention, une ordonnance de « restriction de liberté » est émise au lieu d’un ordre de détention, ce qui ne reflète pas fidèlement la réalité de la détention.
4. La justification de cette détention de facto n’est pas évaluée individuellement, et une justification générale selon laquelle « les procédures d’accueil et d’identification ne sont pas achevées » est systématiquement avancée.

Conditions de détention inhumaines et dégradantes

Les deux KKEP ont soumis les nouveaux arrivants à des conditions inhumaines et dégradantes :

– A Samos, des centaines de personnes ont été confinées dans les « zones d’hébergement temporaire » du KKEP, des espaces fermés avec des conteneurs entourés de barbelés. Ces zones sont gardées par la police, sous surveillance 24 heures sur 24, et les résidents ont un accès limité aux soins médicaux d’urgence. Les téléphones portables et les mots de passe sont confisqués par la police à leur arrivée pendant plusieurs jours, violant la vie privée des candidats et les empêchant d’accéder à une aide significative.
– À Lesbos, les personnes nouvellement arrivées sont de facto détenues dans de vastes zones de concentration, où hommes, femmes, enfants et groupes vulnérables sont hébergés ensemble sans mesures d’intimité ou de sécurité adéquates. Les conditions dans ces endroits sont déplorables, avec un manque de literie, de nourriture et d’eau, laissant les gens constamment affamés et sans vêtements appropriés.

L’accès médical est sévèrement limité dans les deux KKEP et l’absence de professionnels de santé à l’arrivée viole à la fois la législation nationale grecque et la directive européenne sur les conditions d’accueil.

Vingt-deux organisations appellent de toute urgence à mettre fin immédiatement à la pratique illégale consistant à détenir systématiquement de facto des personnes à leur arrivée et en attendant l’enregistrement de leur demande d’asile. Le manque de préparation des autorités face à l’augmentation des arrivées ne peut justifier la violation massive du droit des individus à la liberté et à l’absence de traitements inhumains.

signe,

Organisations à Samos et Lesvos :

  • Avocats sans Frontières France
  • Fenix ​​​​Aide juridique humanitaire
  • Conseil grec pour les réfugiés (GCR)
  • Projet juridique sur les droits de l’homme
  • J’ai des droits (IHR)
  • Juste de l’action
  • Centre juridique de Lesbos
  • Médecins Sans Frontières-Section grecque
  • Volontaires de Samos
  • Usine de compétences
  • Yoga et sport avec des réfugiés

Autres organismes :

  • Soyez conscient et partagez (BAAS)
  • Le réseau de surveillance de la violence aux frontières
  • Aide juridique égale
  • Forum grec des migrants
  • Droits de l’Homme360
  • Service Jésuite des Réfugiés Grèce (JRS)
  • Soulagement du phare
  • Équipe d’information mobile
  • Aide aux aurores boréales
  • Projet Armonia
  • Assistance juridique aux réfugiés

Source https://info-war.gr/anthropistikes-organoseis-pano-apo-4-000/

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Le massacre de Pylos

Une autre entrée mortelle dans la forteresse de l’Europe : la nécessité de parler de ce qui s’est passé , de crier une fois de plus que les gardes côtes grecs, en complicité avec Frontex, l’Etat grec et en définitive l’UE, tuent tous les jours aux frontières de l’Europe.

Le texte «  The Pylos Massacre » a été publié dans Mytilene en août 2023. Il a été imprimé en grec et en anglais, est disponible en différentes langues en ligne et est gratuit. Son utilisation est gratuite à des fins non commerciales. Assurez-vous d’examiner les rapports publiés en relation pour plus d’informations.

Lire notre déclaration publique : https://borderviolencelesvos.noblogs.org/post/2023/06/15/these-are-not-accidents-theyre-murders/

Lire notre déclaration aux garde-côtes grecs  :  https://borderviolencelesvos.noblogs.org/post/2023/06/14/statement-on-pylos-to-the-hellenic-coastguard/

Obtenez le PDF grec file:///C:/Users/Acer/Downloads/Pylos_Final_El.pdf

Obtenez le PDF français   file:///C:/Users/Acer/Downloads/Pylos_Final_Fr(2).pdf

Source https://borderviolencelesvos.noblogs.org/post/2023/08/07/the-pylos-massacre/

Attaques racistes/fascistes

FACE À LA RECRUDESCENCE DE MEURTRES ET ATTAQUES RACISTES/FASCISTES, BRISONS LE SILENCE COMPLICE !

Alors que l’extrême droite est plus que jamais dans l’ADN du nouveau gouvernement Mitsotakis, que les Spartiates sont désormais au Parlement avec Solution grecque et Niki, que le nazi Kasidiaris tente de participer aux élections municipales, on constate une augmentation des attaques fascistes et racistes dans les rues athéniennes.  

Shiraz Saftar, un jeune homme de 25 ans originaire du Pakistan, a été assassiné le 12 août dernier à Perissos, dans une zone où de nombreuses attaques racistes ont déjà été recensées. L’assassinat de Shiraz est survenu quelques jours après le meurtre de Michalis Katsouris par des hooligans nazis à Nea Filadelfia, à l’extérieur du stade de l’AEK. Ce nouveau meurtre réveille les souvenirs de celui du travailleur pakistanais Shahzat Loukman, tué à Petralona par des membres de l’organisation criminelle et nazie Aube dorée il y a dix ans. Tout comme Shahzat, Shiraz a été tué tôt le matin. Tout comme Shahzat, Shiraz se rendait au marché où il travaillait. 

Le 16 juin dernier à Peristeri, c’est Gulam Abbas qui a été victime d’insultes racistes et islamophobes, menacé de mort par un automobiliste qui l’a finalement blessé à la tête. La plainte de cet autre travailleur pakistanais pour violence raciste n’a pas été transmise au Département de la police grecque prétendant lutter « contre la violence raciste ». Le 9 juillet dernier, c’est Fiaz Ahmad, immigré pakistanais vivant à Sepolia, qui a été agressé au visage par une personne vêtue de noir et armée d’un poing américain. Toujours en juillet dernier, Nazir Ahmed, travailleur pakistanais a subi des insultes racistes et été agressé par son patron à Plateia Anixi.

Comme souvent en Grèce (et ailleurs), il est impossible de connaître les détails et l’ampleur de ces violences et de ces meurtres ciblant des personnes racisées. Il existe une indifférence voire la complicité de nombreux médias, de la police, de la justice (celle de classe, souvent discriminante envers les personnes opprimé.es/ racisées et indulgente envers les personnes de pouvoir et les fascistes) et d’une large partie de la société. Ce climat de haine est propice à des violences structurelles, qui sont souvent à la fois racistes, islamophobes, classicistes et sexistes. 

Toujours, nous serons des ennemi.es féroces des fascistes et des racistes de toutes sortes. Toujours, nous serons aux côtés des victimes du racisme, du fascisme et du capitalisme.   Ensemble, nous luttons contre le régime meurtrier des frontières, contres les Etats et leurs hommes de main racistes.  L’entraide et l’autodéfense antifascistes sont nos armes !

Assemblée du squat de réfugié.es/migrant.es Notara 26

SOS MEDITERRANEE Les sauvetages s’enchaînent

Communiqué de SOS MEDITERRANEE

Voilà 24 heures que les opérations de sauvetage et de stabilisation d’embarcations en détresse s’enchaînent pour les équipes de l’Ocean Viking.

Hier après-midi, nos équipes ont secouru 272 personnes, dont neuf bébés, lors de trois opérations de sauvetage dans les eaux internationales au large de la Libye. Puis, tôt ce matin, alors que nous remontions en direction du Nord de l’Italie, nous avons repéré de nouvelles embarcations en détresse dans le « couloir tunisien ». Nos équipes leur portent secours, en coordination avec les autorités italiennes. C’était déjà sur cet axe migratoire, reliant Sfax en Tunisie à l’île italienne de Lampedusa, que l’Ocean Viking avait porté secours à la majorité des 623 personnes sauvées les 10 et 11 août derniers.

A l’heure où nous vous écrivons, nos équipes sont pleinement mobilisées et la séquence opérationnelle s’annonce, à nouveau, extrêmement intense.

La répétition du scénario de la dernière mission de l’Ocean Viking le prouve : la situation humanitaire en Méditerranée centrale est absolument critique. Pourtant, ces derniers jours, trois autres navires d’ONG ont été placés en détention administrative pour une vingtaine de jours par les autorités italiennes vidant encore un peu plus la zone de moyens de recherche et de sauvetage cruciaux.

Notre présence en mer est vitale, et c’est grâce à votre soutien que nous sommes aujourd’hui en Méditerranée, pour porter secours à celles et ceux qui se noient.

https://sosmediterranee.f

Evros : le visage brutal du régime frontalier européen

07 août 2023

Un groupe est bloqué depuis plus de trois semaines sur un petit îlot de la rivière Evros. Leur histoire comprend d’innombrables appels de détresse, des agressions physiques, des violences sexuelles, la non-assistance alors qu’une aide médicale immédiate était nécessaire, et le mépris total d’un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme, qui a accordé au groupe des mesures provisoires et ordonné à l’État grec de leur fournir de l’aide. Il s’agit d’un autre exemple clair de la réalité brutale que les gens endurent à la frontière terrestre entre la Turquie et la Grèce.

Le 21 juillet 2023, un groupe de personnes a tendu la main à Alarm Phone. Les 52 personnes – dont plusieurs enfants et personnes âgées souffrant de graves problèmes de santé – nous ont raconté qu’elles étaient bloquées sur un petit îlot près du village de Lagyna, en territoire grec, au milieu de la rivière Evros, qui fait frontière entre la Grèce et la Turquie. En appelant le téléphone d’alarme pour demander de l’aide, ces personnes nous ont informés qu’elles étaient déjà bloquées sur l’îlot depuis huit jours. A 14:19 CEST le même jour, Alarm Phone a alerté les autorités grecques, ainsi que Frontex, l’UNHCR et diverses ONG par email au sujet des personnes en détresse, en partageant leur localisation et leur demande d’assistance immédiate et urgente.

À ce moment-là, nous ne savions pas que ce serait le début d’une odyssée de plus de deux semaines, sans fin en vue, qui comprendrait d’innombrables courriels et appels aux autorités, des protestations publiques via les médias sociaux pour mobiliser pour l’évacuation, une décision ignorée de la Cour européenne des droits de l’homme et une violence barbare continue de la part des forces grecques contre le groupe.

Le lendemain de l’alerte, les autorités grecques ont informé Alarm Phone des efforts déployés conjointement avec Frontex pour rechercher le groupe : « […] nous tenons à vous informer qu’après des recherches approfondies menées par les autorités grecques et les patrouilles conjointes de Frontex dans la zone indiquée par les coordonnées et plus largement, aucune présence humaine n’a été trouvée ». Ce n’est pas la dernière fois que les autorités grecques affirment avoir été incapables de trouver le groupe malgré des « recherches approfondies ».

Quelques jours plus tard, le 26 juillet, les personnes nous ont raconté qu’elles avaient entendu des bruits de voiture la veille du côté grec de la rivière, mais qu’elles attendaient toujours l’aide dont elles avaient un besoin urgent. Dans le même temps, leur état s’aggravait de jour en jour : ils ont fait état de blessures et de divers problèmes de santé, et nous ont dit que la santé mentale de chacun se détériorait rapidement en raison des difficultés persistantes auxquelles ils étaient confrontés. L’acte violent consistant à laisser des personnes bloquées pendant des jours sur un îlot ne risque pas seulement d’entraîner des blessures physiques, mais constitue en soi un tourment mental qui traumatise les gens. À ce stade, la non-assistance des autorités grecques et de Frontex était déjà préjudiciable aux personnes appelant à l’aide, mais la situation allait continuer à se détériorer au cours des prochains jours.

Le 27 juillet, à 8h18 CEST, les autorités grecques ont à nouveau affirmé avoir recherché les personnes : « […] nous aimerions vous informer qu’après des recherches approfondies menées par les autorités grecques et la patrouille Frontex à l’endroit indiqué par les coordonnées et plus largement, aucune présence humaine n’a été trouvée ». Et ce, bien que la région d’Evros soit une zone frontalière hautement militarisée, où l’UE a investi des centaines de millions d’euros pour fortifier la frontière. Les technologies déployées dans la région comprennent des capteurs, des caméras thermiques et des drones – mais malgré cela, les autorités grecques et Frontex déclarent qu’ils sont incapables de trouver un groupe dont la localisation est clairement indiquée ? C’est très embarrassant. S’il est clair que leur déclaration est un mensonge flagrant, il est remarquable que les autorités grecques et Frontex aient atteint un point où des contrevérités aussi évidentes sont devenues implicites dans leurs activités opérationnelles. Pour en arriver là, ces stratégies doivent être largement acceptées dans leurs rangs et démontrent ainsi que les moyens brutaux de dissuasion utilisés aux frontières de la Grèce se sont normalisés, passant de la violence ouverte et brutale à la désinformation et à la non-assistance. Cela est particulièrement vrai dans la région d’Evros, comme l’ont démontré les jours suivants les développements dont nous avons été témoins dans cette affaire.

Un jour plus tard, le 28 juillet, le groupe nous a de nouveau parlé d’activités sur la rive grecque de la rivière : les personnes avaient repéré une voiture noire garée « du côté grec » et un drone qui les survolait. Peu après, ils ont déclaré avoir été attaqués par la police et ce qu’ils ont décrit comme des « mercenaires » : « La police et les mercenaires nous ont pris d’assaut. Ils ont commencé à frapper le monde. Et maintenant, nous sommes dans l’eau ». Ils nous ont envoyé plusieurs vidéos montrant l’attaque cruelle.

Nous avons immédiatement informé les autorités de l’attaque. Il est clair que dans cette zone frontalière hautement militarisée et contrôlée, une telle attaque n’aurait pas pu se produire sans un certain niveau de coordination de la part des autorités – celles-là mêmes qui prétendaient depuis des jours qu’elles ne pouvaient pas perdre de temps.

Nous avons immédiatement informé les autorités de l’attaque. Il est clair que dans cette zone frontalière hautement militarisée et contrôlée, une telle attaque n’aurait pas pu se produire sans un certain niveau de coordination de la part des autorités – celles-là mêmes qui affirmaient depuis des jours qu’elles ne parvenaient pas à localiser le groupe. Après l’attaque, les gens nous ont dit qu’ils étaient choqués et dévastés. Cependant, cette attaque n’a pas marqué la fin de leurs souffrances. Le groupe nous a dit qu’après l’attaque, les autorités turques les avaient forcés à retourner sur le même îlot qu’auparavant.

Avec l’initiative Rule39, une demande de mesures provisoires auprès de la Cour européenne des droits de l’homme a été déposée le 1er août. À ce moment-là, nous étions en contact avec les personnes depuis 11 jours. Pendant toute cette période, les autorités étaient au courant de l’existence du groupe et de ses appels à l’aide. Malgré cela, les appels à l’aide du groupe sont restés ignorés. De plus, au lieu de recevoir de l’aide, les personnes ont été violemment attaquées.

Dans la matinée du 2 août, la réponse de la Cour européenne des droits de l’homme est arrivée : la Cour avait accordé les mesures provisoires et ordonné à la Grèce de fournir de la nourriture, de l’eau et une assistance médicale. Nous avons immédiatement informé les autorités, y compris Frontex et le HCR, de cette décision et réitéré le besoin urgent d’assistance pour le groupe.

Dans la matinée du 3 août, les autorités grecques ont envoyé un autre courriel, affirmant une fois de plus avoir cherché, mais pas trouvé, les personnes. Dans le même temps, les personnes ont partagé avec nous des vidéos les montrant en train de crier bruyamment à l’aide. En désespoir de cause, le groupe a décidé de traverser la rivière lui-même. C’est extrêmement dangereux : chaque année, des dizaines de personnes meurent dans la rivière Evros, dont les forts courants souterrains peuvent noyer les gens. Heureusement, ils ont réussi à traverser la rivière et sont arrivés sains et saufs sur la rive grecque, ce qu’ils ont documenté par plusieurs vidéos qu’ils ont envoyées à Alarm Phone. Ils ont déclaré avoir parlé à deux personnes portant des chemises sur lesquelles était écrit « police ». C’est à ce moment-là qu’un chapitre incroyablement violent de leur voyage a commencé.

Après avoir appris que le groupe parlait avec la « police », les équipes d’Alarm Phone ont de nouveau appelé différents postes de garde-frontières et de police, notamment ceux de Soufli, Alexandroupolis et Thrace. Tous nos appels sont restés sans réponse. Entre-temps, les personnes ont indiqué qu’elles avaient été mises dans des voitures et nous ont dit qu’elles craignaient d’être ramenées en Turquie. La position qu’ils nous ont communiquée les montrait près de Soufli :

Nous avons continué à appeler les autorités, mais soit elles n’ont pas décroché, soit elles ont rejeté la responsabilité en affirmant que l’affaire ne relevait pas de leur compétence, soit elles ont refusé de donner des informations.

Peu après minuit le 4 août, les personnes ont de nouveau contacté Alarm Phone. Ils ont été repoussés en Türkiye et sévèrement battus. Une femme du groupe a expliqué ce qui leur était arrivé après avoir été emmenés dans la voiture :

Elle nous a raconté comment, après une demi-heure dans la voiture, les jeunes hommes et même certaines femmes ont été sévèrement battus. Les agresseurs ont dépouillé les femmes de tous leurs vêtements et ont forcé les jeunes hommes à ouvrir les yeux pour regarder les femmes déshabillées. Ils ont ensuite roué les hommes de coups. La femme a déclaré que le groupe était inquiet car deux des hommes attaqués ont été battus à mort. Les agresseurs ont même battu les femmes âgées et leur ont dit de retourner dans leur pays. Le groupe a de nouveau été forcé de retourner sur l’îlot et a signalé que plusieurs personnes manquaient à l’appel, dont les deux hommes qui avaient été violemment battus.

Les gens nous ont dit qu’ils avaient été gravement secoués et indignés, et qu’ils voulaient désespérément savoir ce qu’il était advenu de leurs amis disparus, dont ils craignaient qu’ils ne soient morts. Ils ont indiqué que parmi leur groupe se trouvaient des bébés de trois ans qui sont, à juste titre, extrêmement perturbés psychologiquement et traumatisés par l’agression violente de la police grecque. « S’il vous plaît, pouvez-vous les aider ? La Turquie et la Grèce les ont laissés en plan. Savons-nous où se trouvent les personnes disparues ?

Nous voulons savoir ce qu’il est advenu des personnes disparues. Qui est responsable de cette attaque brutale et de ces violences sexuelles ? Et quel a été le rôle de Frontex dans toute cette histoire ? Comment peut-on ignorer les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme ? Et pourquoi l’aide a-t-elle été refusée à plusieurs reprises à des personnes qui en avaient un besoin urgent ?

Non seulement les attaques ont soumis les gens à une violence manifeste, mais la non-assistance continue a conduit à de nombreuses urgences médicales – notamment trois personnes âgées atteintes de diabète ayant besoin d’une assistance médicale, une personne âgée souffrant de problèmes circulatoires au niveau de la jambe, qui était violette des deux côtés, une femme enceinte souffrant de contractions et d’hémorragies, et plusieurs enfants faibles, en détresse mentale et gravement piqués par des moustiques. Il convient également de noter que le groupe nous a expliqué qu’il n’avait plus d’eau ni de nourriture depuis plusieurs jours et qu’il était contraint de boire l’eau de la rivière, ce qui comporte un risque d’empoisonnement.

Malheureusement, il ne s’agit pas d’un incident isolé, mais plutôt de la répétition d’un schéma trop familier. Le niveau incroyable de violence utilisé – qui ne peut être compris que comme des formes systématisées de torture et de brutalisation – contre les personnes en déplacement est odieux. Il illustre la déshumanisation implicite du régime migratoire européen raciste. En outre, elle démontre un dysfonctionnement évident des institutions européennes, où les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme sont facilement ignorées par la Grèce, sans conséquence. Au lieu d’être obligées de prendre des mesures, les autorités grecques ont simplement répondu à Alarm Phone et à la CEDH que les personnes ne pouvaient pas être localisées. Une fois de plus, nous voyons comment Frontex est impliqué dans une situation qui a abouti à un refoulement brutal.

Le 6 août, les personnes étaient toujours bloquées sur l’îlot. Elles étaient également dans un état de détresse qui ne cessait de s’aggraver. Ils ont exprimé leur choc et leur incrédulité quant au fait qu’une décision de la CEDH ne compte manifestement pas en Grèce. Ils ont eux-mêmes appelé le 112 plus de 50 fois et écrit des courriels à Frontex et aux autorités grecques, mais au lieu de recevoir l’aide dont ils ont tant besoin, ils ont été victimes d’attaques répétées et vicieuses.

Au petit matin du 7 août, le groupe nous a de nouveau contactés pour signaler une nouvelle attaque, nous disant que « des mercenaires nous ont attaqués alors que nous étions endormis [sur l’îlot], et nous avons été renvoyés en Turquie ». Ils nous ont ensuite raconté qu’ils avaient été récupérés par l’armée turque, qui les forçait à rentrer en Grèce. Le groupe était incroyablement angoissé et a déclaré qu’il était « devenu un ballon de football entre l’armée grecque et l’armée turque ». Alors que la situation n’est pas prête de s’arrêter et que les personnes, qui ont un besoin urgent d’aide médicale, sont repoussées de part et d’autre de la rivière par les forces grecques et turques, nous insistons à nouveau sur le fait que ces attaques doivent cesser et que les personnes doivent recevoir l’aide dont elles ont besoin de toute urgence.

Nous, ainsi que le groupe actuellement bloqué sur l’îlot, sommes choqués et indignés – même si nous sommes témoins de tels crimes et attaques contre les personnes en mouvement presque quotidiennement, et avec une intensité croissante. Nous continuerons à lutter contre la normalisation de cette violence et ne pardonnerons jamais à ceux qui en sont responsables. Alors que la Grèce tente de dissimuler le massacre de Pylos, dont les garde-côtes helléniques sont responsables, le visage réel et impitoyable du régime frontalier grec reste clairement visible dans la région d’Evros, tout comme la complicité de l’UE.

Source https://alarmphone.org/en/2023/08/07/evros-the-brutal-face-of-the-european-border-regime/

Traduit par Deepl

SOS MEDITERRANEE L’urgence de repartir en mer

ÉDITO du 20 juillet 2023
Le 11 juillet dernier, alors que nous venions de débarquer 57 rescapé.e.s dans le port de Civitavecchia en Italie, les autorités italiennes nous ont informé.e.s que notre navire l’Ocean Viking était placé en détention pour une durée indéterminée.

C’est un coup dur pour notre mission, quelques jours après que les garde-côtes libyens eurent tiré des coups de feu à proximité de notre équipe et de personnes rescapées, le vendredi 7 juillet après-midi, lors d’une opération de sauvetage. Cet incident, le troisième cette année impliquant des garde-côtes libyens, s’inscrit dans un contexte d’insécurité croissante en Méditerranée.

Alors que les associations humanitaires comblent le vide mortel laissé par les États européens, ces entraves s’ajoutent à l’obligation de débarquer dans des ports éloignés, écartant ainsi les navires humanitaires de la zone des sauvetages. Pendant ce temps, 1931 décès ont été recensés en Méditerranée depuis le début de l’année 2023 (OIM), parmi lesquels 289 enfants, soit deux fois plus que l’année dernière sur la même période, a alerté récemment le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).

Car les départs s’accélèrent des côtes nord-africaines dans des conditions de chaleur étouffante, accroissant encore les risques pris par les personnes qui fuient la Libye et auxquelles nos équipes apportent les premiers soins et assistance à bord.

Face à l’ensemble de ces défis, nous restons déterminé.e.s et mettons tout en œuvre pour reprendre au plus vite notre mission vitale !

L’équipe de SOS MEDITERRANEE
#RepondezACeSOS
Source https://sosmediterranee.fr

Ocean Viking bloqué

Détention de l’Ocean Viking 

Communiqués et Déclarations

Marseille, 13 juillet 2023 - Le 11 juillet 2023, à la suite d’une inspection de contrôle par l’État du port (PSC) d’une durée de sept heures, menée par les garde-côtes italiens dans le port de Civitavecchia, en Italie, l’Ocean Viking, a été placé en détention par les autorités italiennes, pour une durée indéterminée. Le navire affrété par SOS MEDITERRANEE depuis 2019 est opéré en partenariat avec la Fédération Internationale des sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge (FICR). Des discussions sont en cours avec les parties prenantes concernées.

L’inspection a abouti à l’identification d’un nombre très limité de déficiences techniques et administratives. Malheureusement, l’une d’entre elles nécessite une investigation plus approfondie, impliquant les différents acteurs de la certification et l’armateur. Il s’agit d’une interprétation restrictive de la convention SOLAS (Safety of Life at Sea – 1974), un accord international qui établit les normes de sécurité minimales pour la construction, l’équipement et l’exploitation des navires. Cette interprétation restrictive faite par les autorités italiennes concerne des éléments qui n’ont jamais été signalés au cours des sept précédents contrôles par l’Etat du port subis par l’Ocean Viking depuis quatre ans. Cette interprétation des exigences de la Convention SOLAS est d’autant plus surprenante qu’elle n’est pas conforme à l’interprétation et à l’application communément admise du règlement concerné.  

SOS MEDITERRANEE travaille activement avec toutes les parties prenantes concernées pour trouver des solutions afin de retourner en mer le plus rapidement possible, alors que l’année 2023 s’est déjà révélée particulièrement meurtrière en Méditerranée. 

La détention de l’Ocean Viking intervient cinq jours après un incident de sécurité auquel son équipage a été confronté. Le vendredi 7 juillet, des coups de feu ont été tirés à moins de 100 mètres de l’équipe de secours humanitaire et des naufragés par les garde-côtes libyens après un sauvetage – incluant une femme et cinq enfants non accompagnés – alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Ocean Viking.   

Non seulement, les navires humanitaires comblent le vide mortel laissé par les États européens en Méditerranée centrale et sauvent des vies, mais ils sont eux-mêmes mis en danger durant les sauvetages par les tirs des garde-côtes libyens parrainés par l’UE. De plus, ces navires sont ensuite envoyés dans des ports éloignés pour débarquer les rescapés, avant d’être de surcroît détenus par les autorités. 

Le début de l’année a été particulièrement tragique avec plus de 1 890 morts en Méditerranée ; cette réalité déjà sombre est encore exacerbée par la détention actuelle de l’Ocean Viking, qui doit donc temporairement suspendre les opérations de sauvetage vitales menées par SOS MEDITERRANEE et de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).  “La situation en Méditerranée est très préoccupante. Les travailleurs humanitaires y sont attaqués alors que les taux de mortalité sont alarmants. Nous avons besoin de toute urgence d’une présence continue de navires de sauvetage pour porter secours à un nombre croissant d’embarcations en détresse. La détention actuelle compromet considérablement notre capacité à sauver des vies dans les eaux internationales », déclare Sophie Beau, co-fondatrice et directrice générale de SOS MEDITERRANEE France.  

SOS MEDITERRANEE condamne toute tentative de mettre en danger la vie de son équipage et des rescapés. Les travailleurs humanitaires, les civils et les naufragés ne peuvent en aucun cas être une cible. L’organisation espère que l’Ocean Viking pourra reprendre ses opérations de sauvetage dès que possible.

Crédit photo : Claire Juchat / SOS MEDITERRANEE

Source https://sosmediterranee.fr/communiques-et-declarations/cp-detention-ocean-viking/

Grèce : des migrants filmés menottés et yeux bandés dans un camion à Kos

Une vidéo publiée ce lundi 26 juin par l’ONG Aegean boat report montre une dizaine de migrants entassés dans une camionnette, les mains attachées dans le dos et les yeux bandés, à l’est de l’île de Kos, en Grèce. Les autorités à l’origine de cette capture n’ont pas été identifiées, tout comme la destination des passagers.

C’est une vidéo qui fait froid dans le dos. L’ONG Aegean boat report a publié ce lundi 26 juin sur Twitter une vidéo montrant un groupe de migrants menottés, les yeux bandés, et entassés à l’arrière d’une camionnette aux fenêtre obstruées.

L’ONG a été contactée à plusieurs reprises par une femme enfermée dans le véhicule (non visible dans la vidéo) et implorant de leur venir en aide. « Une femme nous a appelés à deux reprises ce lundi, raconte Tommy Olsen, fondateur d’Aegean boat report. La communication était compliquée car elle parlait arabe et pas anglais. Elle a expliqué que son groupe de migrants avait été battu par des forces de police non identifiées. Leurs affaires ont été confisquées, ils se sont fait attacher les mains et on leur a bandé les yeux », précise-t-il.

Selon lui, parmi les 14 migrants du groupe, syriens et palestiniens, il y aurait deux enfants dont les mains n’ont pas été entravées, comme on peut le constater dans la vidéo. C’est l’un d’eux qui aurait pu filmer la scène, selon Tommy Olsen.

« Forces de police » non identifiées

Dans une série de messages vocaux écoutés par InfoMigrants, une femme appelle à l’aide : « S’il vous plaît, s’il vous plaît, mes mains sont attachées, nous avons pu filmer sans qu’ils me voient, venez nous aider. Regardez ce qu’il nous est arrivé et comment ils nous traitent », dit-elle.

Dans la vidéo, on aperçoit et on entend deux hommes discuter en grec. Ils évoquent d’ailleurs la ville de « Marmari » à Kos. De leur côté, les migrants sont assis à même le sol du véhicule, et restent silencieux. L’un d’eux demande tout de même : « Toilettes », à un moment. D’après la localisation satellite du téléphone, la scène aurait eu lieu dans le nord-est de l’île, elle même située à seulement 4 kilomètres de Bodrum, en Turquie.

Carte de l'île grecque Kos (marquée en rouge) située à quelques kilomètres de la Turquie | Crédit : Google Maps
Carte de l’île grecque Kos (marquée en rouge) située à quelques kilomètres de la Turquie | Crédit : Google Maps

Risque de refoulement en Turquie

D’après Tommy Olsen, ce genre de scène est plausible dans les îles grecques de la mer Egée. « C’est assez courant depuis quelques années. En Grèce, nous avons des unités de police spéciales qui sont déployées pour garder les frontières. Elles sont notamment présentes sur les îles, elles conduisent des véhicules banalisés, utilisent des technologies de pointe comme des drones, et peuvent donner des ordres à la police locale. ces unités sont très entraînées », explique l’humanitaire.

Tommy Olsen dit avoir perdu le contact avec les gens du véhicule depuis le début d’après-midi : « On pense qu’ils vont être placés sur une embarcation pour être refoulés en Turquie, estime-t-il. En général, quand on leur bande les yeux et qu’on les menotte, ce n’est pas pour les emmener dans un camp de réfugiés ».

Contactée, la mairie de Kos assure que « l’incendie observé sur cette vidéo relève de la juridiction du gouvernement et pas de la municipalité » et rappelle que « Kos a traité des milliers de réfugiés dans le respect des droits humains ».

>> À (re)lire : Grèce : démantèlement d’un réseau de passeurs entre la Turquie et l’île de Kos

Les refoulements en Turquie, bien qu’illégaux, ont été fréquemment documentés par les ONG internationales ces dernières années. Les garde-côtes grecs sont régulièrement pointés du doigt pour ces pratiques. Sur les huit premiers mois de l’année 2022, la Grèce a bloqué l’entrée de plus de 150 000 migrants sans papiers à ses frontières terrestres et maritimes.

Le mois dernier, le New-York time a révélé comment les garde-côtes grecs avaient placé sur un canot à la dérive en mer Égée un groupe de migrants, en majorité des enfants, dont un nourrisson. Le groupe se cachait sur l’île de Lesbos quand il a été intercepté puis placé sur une embarcation en mer. A la suite de cette publication, la Commission européenne a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante.

La rédaction d’InfoMigrants reçoit aussi régulièrement des témoignages d’exilés racontant avoir été refoulés en mer par les garde-côtes grecs. Le dernier date de mai 2022 lorsque Brian expliquait qu’un bateau floqué d’un drapeau grec a repoussé son groupe de migrants vers les eaux turques. « Ils nous ont crié dessus et ont pointé leurs armes sur nous », témoignait le jeune homme.

Source https://www.infomigrants.net/fr/post/49931/grece–des-migrants-filmes-menottes-et-yeux-bandes-dans-un-camion-a-kos

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