Publications par catégorie

Archives de catégorie Grèce

Nous sommes tous concerné-e-s !

Par Manolis Kosadinos

https://unitepopulaire-fr.org/2016/10/04/les-retraite-e-s-grec-que-s-combattent-les-forces-anti-emeutes-du-gouvernement-tsipras-nous-sommes-tous-concerne-e-s/

Carnet de notes d’un ethnologue en Grèce

Greek crisis : Une analyse sociale journalière de la crise grecque 

lundi 3 octobre 2016  De la guerre

 

Octobre déjà. Été indien à Athènes, nos touristes apprécient. Sur leur chemin de la découverte de la ville et de son splendide histoire ils n’ont probablement pas croisé les retraités Grecs… aspergés de la chimie policière habituelle lors de leur énième manifestation au centre-ville. Écœurement, mort lente, désarroi, la (pseudo) Démocratie et la Gauche étant déjà mortes (aussi) avec SYRIZA, le lustre ne tient même plus, en dépit des convulsions du cadavre politique d’Alexis Tsipras.

Manifestation réprimée des retraités. Athènes, le 3 Octobre (presse grecque)

“Le Premier ministre lui-même est en colère”, d’après les medias du jour, “il vient de remettre son ministre de l’intérieur à sa place ; conséquence, les forces de l’ordre ne feront plus usage de leur arsenal chimique lors des manifestations”. La presse syrizocompatible (“Quotidien des Rédacteurs”, “To Pontíki” entre autres) se suppose rester à la hauteur… redorant Tsipras, peine perdue.

Dimanche 2 octobre, le quotidien SYRIZA “Avgí” a publié un sondage faisant apparaître entre autres que 90% des personnes interrogées se déclarent largement insatisfaites du fonctionnement du gouvernement et 80%, de celui du parti de la Démocratie. En plus, il ressort que 85% des sondés estiment que le pays suit une voie erronée, tandis que pour 73% d’entre eux, les migrants ne pourront pas être intégrés dans la société grecque.

Sondage peu étrange, étrangement cependant publié de la sorte par le quotidien Syriziste, sans doute dans le but de faire resserrer les rangs dans la sociologie restante du parti de la dite “Gauche radicale”. En réalité, plus personne n’accorde en Grèce vraiment de l’attention à ce qu’elle dit ou à ce qu’elle exécute la marionnette Tsipras ou Mitsotakis, les faits et gestes (pseudo) politiques n’ont plus tellement d’importance, les dernières cartes truquées du jeu politicien et électorale ont été jouées, “game over”.

Manifestation réprimée des retraités. Athènes, le 3 Octobre (presse grecque)
Manifestation réprimée des retraités. Athènes, le 3 Octobre (presse grecque)
Athènes, octobre 2016

Les chiffres tombent, c’est-à-dire les habitants de ce beau pays. On apprend ainsi que 35,7% de la population est en danger de pauvreté, 21,4% de cette même population vit déjà sous le seuil de pauvreté (9.475€/an pour une famille de deux adultes et de leurs deux enfants) et 44% des retraités survivent sous le seuil de pauvreté (665€) suite aux 13 diminutions successives de leurs pensions depuis 2010 (dont la plus récente date du 1er octobre 2016), perte allant de 20 à 50%, tandis que 52% des foyers modestes n’ont en réalité comme revenu pour s’y accrocher… que celui des parents (et des grands-parents) retraités, (Statistiques de Grèce-ELSTAT, quotidiens “Kathimeriní”, 23/06/2016 et “Imerisía” du 28/09/2016).

Et pour ce qui est de la dette envers l’État et envers son fisc dirigé directement par les “techniciens” de la Troïka élargie, alors plus de 50% des Grecs (4 millions de personnes), s’agissant de ceux qui ont l’obligation de déposer leur déclaration des revenus, lui sont ainsi redevables (retards – impayés) pour un montant global atteignant les 100 milliards d’euros d’ici la fin de l’année 2016, (1,3 milliards d’euros d’impôts et taxes non versés en Août 2016, près de 9 milliards depuis le début de 2016 – presse économique “Imerisía” du 27/09/2016). L’effondrement à prévoir ?

Retraité et vendeur de billets de loterie ex-nationale. Athènes, octobre 2016
Pláka se vide de ses touristes. Athènes, octobre 2016
Ailleurs certaines langues… sont recherchées. Athènes, octobre 2016

Été indien ou pas, nos retraités et vendeurs de billets de loterie ex-nationale car privatisée, sont désabusés, ils errent en ville sans trop de résultats. L’effondrement de la classe moyenne grecque concerne bien 70% de la population, les classes populaires sont comme on dit laminées, seul un (pas tout à fait) certain 20% des Grecs de la douce Hellade tient-il encore sa tête hors… de l’eau empoisonnée de la dite “crise”.

Pláka sous l’Acropole se vide de ses touristes, nos visiteurs nous quittent sans avoir vu ni connu, les énormes scènes quotidiennes de colère comme de désarroi, qui se jouent dans les bureaux et locaux du fisc, de la Régie d’Électricité, ou même dans ceux de la Caisse des Indépendants. Pour faire du chiffre, tous ses organismes “découvrent” ou plutôt inventent des irrégularités… vieilles de plusieurs décennies, rendant les “citoyens” ainsi redevables à l’État, situation qu’en Grèce depuis les lois mémorandaires, bloque toute transaction potentielle des intéressés (achat ou vente de leurs biens immobiliers ou autres, héritage, perception de leurs retraites, entre autres).

Ainsi, mon ami Státhis, s’est retrouvé récemment redevable pour une “dette” (tout de même de 8.000 €) envers la Caisse des Indépendants, dette transférée vers la Perception des Impôts comme quasiment toutes les dettes des Grecs envers les supposés… organismes. La dite irrégularité date de 1992, du temps où Státhis se croyait encore… entrepreneur individuel, il n’avait jamais reçu le moindre courrier à ce propos et voilà que un demi-siècle (presque) après, il doit faire appel aux services d’un avocat pour prouver les évidences: d’abord le fisc se trompe et ensuite, au bout de 20 ans il y a prescription.

On scrute les journaux. Athènes, octobre 2016
Une certaine idée de… la vie. Athènes, octobre 2016
Une certaine idée de la vie… des autres. Athènes, octobre 2016

Dans le même ordre d’idées, mon ami Th., chômeur depuis 2012, a reçu un document du fisc l’invitant à régulariser un “non perçu” issu du temps où son père était le gérant d’un petit hôtel. Seulement, le père de mon ami n’est plus de ce si bas monde depuis dix ans, et en plus, l’entreprise hôtelière en question (historique) a fait faillite en… 1958.

Ainsi, plus du 70% des… exigences du fisc (et des… Organismes) s’avèrent infondées devant les tribunaux à ce jour (quotidien “Kathimeriní” du 2 octobre), sauf que comme on dit en Grèce, “il faut faire la démarche pour ainsi prouver que nous sommes encore des êtres humains et non pas… des éléphants”. Politique… alors zoomorphe !

Nous appréhendons donc la… juste fin des anicroches historiques qui sont les nôtres, dans cette (peut-être) ultime hystérie du capitalisme irrationnel (car… quelque part humain), désormais débarrassés des illusions pseudo-démocratiques, tout comme de l’importance supposée des scrutins organisés en trompe-l’œil, technique comme on sait picturale autant que politique, destinée à jouer sur la confusion de la perception du spectateur, c’est-à-dire, celui qui n’agit pas en réalité sur le cours des événements… sauf parfois exception. Été indien… avant l’hiver.

Bien à vendre. Athènes, octobre 2016
Poubelles… triées par les récupérateurs. Athènes, octobre 2016
Philosopher. Athènes, septembre 2016

Le pays… réel est en mis en vente et souvent il est à céder. TOUS les biens publics de l’État Grec sont cédés pour une durée de 99 ans à l’hyper Caisse pilotée par la Troïka élargie, une sorte de ‘Treuhand’ de nom complet ‘Treuhandanstalt’ (littéralement en français: “Agence fiduciaire”), s’agissant de l’organisme de droit ouest-allemand chargée de la privatisation des biens de la République démocratique allemande (RDA) après la réunification du pays.

Et c’est le “gouvernent” Tsipras qui a signé un tel acte (Mémorandum III)… sa fin. Les analystes et politologues qui observent (encore) la Grèce depuis la lucarne de leurs medias en Europe ou ailleurs, devraient enfin comprendre ce que le sondage publié par le quotidien de SYRIZA ne dit qu’à demi-mots: le gouvernement Tsipras est le plus haï des Grecs depuis peut-être près d’un siècle, ce n’est plus du mécontentement qu’il s’agit mais… de la haine. Sauf que la haine… est rarement très constructive paraît-il.

Heureusement que parfois nous nous mettons à philosopher… ou à bien à rigoler, devant l’énormité alors mondiale des escroqueries allemandes (et plus largement financiocrates), suite à l’affaire des pourritures et autres toxicités connues (en réalité depuis longtemps), entre la Deutsche Bank, et plus amplement, l’agonie évidente de l’Empire européiste, il était enfin grand temps.

“Dans cette maison est décédé notre poète Palamás”. Athènes, octobre 2016
Athènes, octobre 2016
“Seul le Christ…” et “Ne pas déposer…”. Athènes, octobre 2016

“Seul le Christ est l’ami de l’Homme” et “Ne pas déposer vos ordures ici” peut-on lire sur la lourde porte d’une entreprise définitivement fermée au centre d’Athènes, signe des temps, (car) il n’y a plus rien à tirer des politiciens.

Signe des temps toujours, “Dans cette maison est décédé notre poète national Kostís Palamás en 1943” peut-on encore lire devant cette maison d’Athènes sous l’Acropole, Kostís Palamás appartenait à une importante famille d’érudits et de résistants. Le 27 février 1943, les funérailles nationales de Palamás donnent lieu à un poignant appel à la résistance par le poète Ángelos Sikelianós, par l’archevêque d’Athènes, Damaskinós, et par la foule qui reprend en chœur l’hymne national… en effet. Sauf que cette maison, la sienne est en ruine, oubliée de tous comme de l’État (inexistant), car en réalité c’est bien le pays qui est en ruines.

“Rescue ?” Athènes, octobre 2016

Nous nous attendons au pire, les médecins (et les autres administrateurs coloniaux) suffisamment payés par le ONG (financées par Soros) s’installent par milliers en Grèce, tandis que nos médecins pour survivre, émigrent alors… en métropole (plus de 6.000 actuellement installés en Allemagne).

Des agents immobiliers nous informent que de nombreuses ONG et particuliers (Européens, Américains, Chinois… et même Iraniens) désirent acquérir des immeubles entiers d’habitation, sans doute il y a à parier que la dite crise des migrants passera par là en plus du tourisme, (déjà le “gouvernement” cache toute la réalité de nombre exact…).

La Grèce se transforme en espace… investi, en une zone-tampon… en pleine ébullition. Le ridicule Tsipras… armé de tout son cynisme s’accroche… car il y a tout de même l’argent drainé par sa caste (comme par les autres castes d’ici comme d’ailleurs) ; tout le monde le sait et tout le monde le dit haut et fort en Grèce, “sauf que nous ne savons pas comment réagir”, entend-on alors de partout, les retraités Grecs… aspergés de la chimie policière habituelle en plus.

Nous nous attendons au pire, comme nous attendons… la (possible ?) guerre (en plus de la guerre économique que nous subissons plus que les autres peuples en Europe), surtout maintenant que la Turquie méta-Kémaliste d’Erdogan vient officiellement de mettre en cause la stabilité des frontières issues du Traité de Lausanne, veille histoire.

Octobre déjà. Été indien à Athènes, nos touristes apprécient, tout comme nous… nos animaux adespotes (sans maître) en rigolent !

Nos animaux adespotes. Athènes, octobre 2016

* Photo de couverture: Manifestation réprimée des retraités. Athènes, le 3 Octobre (presse grecque)

Grèce privatisations pour obtenir l’aide… un français à la tête du fond

La Grèce accélère les privatisations pour continuer à toucher l’aide internationale

Le Parlement grec a adopté mardi soir de nouvelles mesures de rigueur, réclamées par les créanciers du pays. La réorganisation du marché de l’électricité et l’accélération des privatisations sont au centre de cette loi.

Le démantèlement de l’Etat grec se poursuit.

Mardi soir, la loi comprenant de nouvelles mesures d’austérité – concernant surtout le transfert à l’Agence des privatisations des sociétés publiques de l’eau et de l’électricité – a été adopté par 152 députés sur les 293 présents à l’Assemblée.

Seuls les députés de la coalition gouvernementale, du parti Syriza d’Alexis Tsipras et celui des Grecs Indépendants (Anel) ont voté en faveur de cette loi, les 141 députés des partis d’opposition votant contre.

Procédure d’urgence.

La nouvelle loi se concentre essentiellement sur la réorganisation du marché de l’électricité, l’accélération des privatisations et la gestion des prêts bancaires non performants. A l’instar de la majorité des lois sur les politiques d’austérité votées ces dernières années, elle a été adoptée en procédure d’urgence .

Parmi les dispositions controversées de la loi figure le transfert des compagnies publiques dont celles de l’Electricité (DEI) et de l’eau à la Société des Participations publiques (Edis), récemment créée sur le modèle français de l’APE (Agence des participations de l’Etat) qui fera partie du nouveau grec de privatisation.

Résignation.

Ce vote – qui intervient dix jours après la fin de la visite des représentants des créanciers à Athènes – ouvre la voie au déblocage de 2,8 milliards d’euros de prêts à la Grèce, une tranche qui est en retard depuis juin en raison des négociations entre Athènes et les créanciers.

Plus de 500 personnes, selon la police, ont manifesté devant le Parlement mardi soir à l’appel des syndicats des sociétés publiques de l’eau (EYDAP) et de petits partis de gauche dénonçant « le bradage » de ces sociétés.

Un Français à la tête du nouveau fonds de privatisation.
Le gouvernement grec a par ailleurs confirmé mardi après-midi la nomination du Français Jacques Le Pape à la direction du nouveau fonds grec de privatisation (EESP) après de longues tractations entre Athènes et ses créanciers sur la constitution du conseil de cette agence.

Inspecteur général des Finances, M. Le Pape occupait depuis 2013 le poste de secrétaire général d’Air France KLM, après avoir été directeur de cabinet adjoint de Christine Lagarde au ministère de l’Economie.

La nomination d’un Français est qualifiée de « diplomatique », alors que la France se montre moins intransigeante que l’Allemagne dans les négociations. Jacques le Pape aura pour mission de superviser la vente d’actifs par la Grèce pour participer au désendettement du pays.

Publié sur LCI http://www.lci.fr/international/grece-un-francais-a-la-tete-du-nouveau-fonds-de-privatisation-2005068.html

Grèce Entreprises publiques dans le fond de privatisation

La Grèce à l’encan ­ L’énergie, l’eau et quatre entreprises publiques passent dans le superfonds des privatisations.

La déclaration de Panayotis Lafazanis, secrétaire du Conseil Politique de Laïki Enotita (Unité Populaire).

Le gouvernement Tsipras sur la voie de la plus importante liquidation de la richesse nationale dans l’histoire du pays.

Le projet de loi multiple a été déposé par le gouvernement pour être voté selon des procédures exprès antidémocratiques, qui humilient une nouvelle fois le parlement en en faisant un simple décor dressé à la va-vite pour légaliser des dispositions mémorandaires. Il constitue une monstruosité profondément réactionnaire qui affecte lourdement le cœur du pays, de l’économie et du peuple.

Ce projet de loi impose une nouvelle offensive mémorandaire contre l’assurance sociale, au détriment des professions et des activités économiques à petit et très petit revenu. Elle conduira à une nouvelle vague d’épuisement et d’élimination de milliers de personnes dans les professions scientifiques, techniques et libérales, en particulier parmi les jeunes et les plus pauvres, mais aussi la disparition de milliers de petites entreprises, avec pour conséquence une nouvelle escalade du chômage et du désespoir dans notre société.

Mais le pire, c’est qu’avec ce projet de loi multiple on transfère dans le superfonds des privatisations six DEKO (entreprises et services publics NdT) parmi les plus grandes, les plus importantes et les plus essentielles du pays : la DEÏ, l’EVDAP, l’EVATH, l’ELVO, l’ATTIKIMETRO et les Ktiriakes Upodomes (L’électricité, l’eau à Athènes et à Salonique, la fabrication de véhicules militaires, le réseau ferroviaire en Attique et à Salonique, les constructions publiques NdT), avec pour objectif de les brader à la va-vite au profit des créanciers.

Les déclarations du TAIPED selon lesquelles le transfert des DEKO dans le superfonds ne se confond pas automatiquement avec leur privatisation constituent, comme disent les gens du peuple « une consolation pour le malade » et de la « poudre aux yeux » pour aveugler le peuple grec.

Le transfert dans le superfonds de ces six DEKO d’une valeur inestimable qui englobent l’énergie électrique et l’eau, pour être vendues, constitue littéralement un acte de liquidation, de renoncement et de transformation de la Grèce en quasi protectorat au service d’intérêts économiques étrangers, réactualisant des époques de tutelle du genre de celle de Power et Ulen, de triste mémoire (deux sociétés US qui se sont emparés de la distribution de l’eau et de l’électricité dans les années vingt à Athènes NdT).

Seul un gouvernement qui usurpe sans honte le qualificatif de gauche comme le gouvernement Tsipras pourrait être tenté de commettre au détriment du pays et du peuple un crime d’une ampleur telle que la braderie de l’énergie électrique et de l’eau

Εn ces circonstances le peuple grec et la jeunesse sont appelés à la résistance et au soulèvement général pour annuler la liquidation des six DEKO, pour abolir le superfonds colonialiste et esclavagiste des créanciers et pour mettre fin aux mémorandums et à l’austérité, afin que la Grèce sorte de la crise avec une monnaie nationale et un programme radical de reconstruction, sur un nouveau modèle de développement et avec une juste répartition des richesses.

Le bureau de presse de Laïki Enotita

Le 24/09/2016

Traduction : Jean-Marie Reveillon


Lire aussi les réactions dans la rue et au parlement grec.

Grèce:Rassemblement sur la place Syntagma contre la liquidation de l’eau et de l’énergie.

Esclandre à la Vouli .D’anciens députés, aujourd’hui dirigeants de Laïki Enotita (Unité Populaire), ont jeté du haut des tribunes de l’Assemblée des tracts contre les privatisations sur les bancs de Syriza

https://unitepopulaire-fr.org/2016/09/29/grecerassemblement-sur-la-place-syntagma-contre-la-liquidation-de-leau-et-de-lenergie/

Tableaux de la paix par des élèves de 80 écoles de l’Attique

Les élèves de 80 écoles de l’Attique peignent pour la Paix et les Valeurs Humaines

Les élèves commentent le Présent, le Lendemain et le Futur de la Grèce et du Monde.

C’est sur le thème de la Paix et de sa projection vers l’avant, que sont consacrés les travaux des séminaires éducatifs et des expositions collectives d’élèves, où l’ Art des Valeurs Humaines met son accent.

16 de ces tableaux seront exposés lors de la journée du 15/10 à Vénissieux.

expo-56-29s

Les grecs n’oublient pas Pavlos

17/9 Les athéniens ont massivement répondu à l’appel des organisations antifascistes hier pour honorer la mémoire de Pavlos FYSSAS . Le rassemblement et la manifestation qui a suivi ont été très suivis.
Dans la soirée on a noté quelques incidents mineurs ( jets de molotovs, etc..)
« Nous honorons la mémoire de Pavlos Fyssas et invitons tous les citoyens à défendre les valeurs de la démocratie et de la solidarité. À une époque où les néo-nazis tentent, à l’occasion de la situation des milliers de réfugiés, de semer le poison de la haine raciale, la lutte pour ce qu’il a combattu toute sa vie Pavlos Fyssas devient une priorité. » SYRIZA Keratsini
la manif en vidéo:
https://www.youtube.com/watch?v=3l11ifzxc-Y
https://youtu.be/NudG77Kj4TY
dans le reste de la Grèce :
à Kalamata:
https://www.youtube.com/watch?v=QgckSrL6-CA
https://www.youtube.com/watch?v=85shnFKuLdM
https://www.youtube.com/watch?v=O35Au81JUPQ
à Patras:
https://www.youtube.com/watch?v=EluixFdgy00
https://www.youtube.com/watch?v=J6VzcES3yoo
En soirée la famille avait appelé à mettre des bougies devant le monument qui honore Pavlos .
Ici la mère de Pavlos : https://youtu.be/dBwvfi4ud3A
CE soir au Pirée, les antifascistes organisent un grand concert de rap.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MANIFS ANTIFASCISTES À LA MÉMOIRE DE PAVLOS FYSSAS:

Film  » La tourmente grecque II  » au club à Grenoble

Dans le cadre de la quinzaine nationale de solidarité avec le peuple grec prévue du 1 au 14 octobre le collectif de Grenoble vous invite à assister à la projection du documentaire 

2016-10-10-tourmente-grecque-grenoble-1

La tourmente grecque II 

Chronique d’un coup d’Etat

Le lundi 10 octobre 2016 à 20h15

au cinéma Le club 9 bis rue Phalanstère à Grenoble 

suivie d’un débat avec Philippe Menut, réalisateur 

Deuxième volet de l’enquête sur la situation en Grèce et dans la zone euro

De quoi la « crise » grecque est-elle l’annonciatrice?

Après  six mois de négociations, malgré le « non » massif des Grecs au référendum du 5 juillet 2015, le gouvernement Syriza a cédé aux injonctions des « institutions » de la zone euro, tout en renonçant à toute annulation ou allègement de sa dette. Comment l’expliquer ? En quoi une alternative était-elle possible ?

Par une enquête précise et claire, le documentaire ouvre le débat sur les perspectives politiques et sur les alternatives démocratiques en Grèce et en Europe.

« Je n’ai pas fait un film pour dire ce que je savais ; ce que j’explique, je l’ai compris en tournant le documentaire » (Philippe Menut).

La première version du film, actualisé à deux occasions, avait été projetée et débattue plus de 180 fois en France et à l’étranger.
Les programmations ont été soutenues notamment par Attac, le CADTM, Les Amis du Monde diplomatique, le CAC (collectif pour un audit citoyen de la dette publique), Assemblées citoyennes, Solidarité France Grèce pour la santé, La Ligue des Droits de l’Homme, ACRIMED, Osez Le Féminisme, la CGT, SUD-Solidaires, Parti de Gauche, Ensemble-FdG, PCF,  NPA, EE-les Verts, (liste ouverte).
Le film a également été programmé à Athènes, Madrid, Liège, Namur, Lausanne, Montréal et Berlin.

Prenez garde, gentlemen européens, à l’automne grec.

Transmis par le collectif de Nîmes

Par Agnès Barad-Matrahji professeure de français – conceptrice aux Éditions FRANÇAIS PLUS.

Elle nous écrit de l’île de Lesbos où elle est rentrée, après avoir assuré des cours d’été à l’Université de Genève. Elle reprend ses activités auprès de l’association Syniparxi-Coexistence. Elle a rédigé l’article suivant, après une réunion, hier soir, avec le directeur du camp de Moria. Elle y exprime notamment le dépassement du seuil de tolérance des habitants et fait part de la détresse des « aidants », exténués et désespérés… Elle y dénonce l’incapacité du gouvernement grec à payer des employés pour surveiller les camps de nuit ou le dimanche.

La misère et la rage s’installent.

Prenez garde, gentlemen européens, à l’automne grec. Là où en est arrivée la Grèce avec le fardeau migratoire.

Après un été où s’oublient les problèmes, septembre revient sur le devant de la scène avec une multitude de problèmes. Les avoir négligé durant la période estivale ne les a pas fait disparaître mais les a aggravés. Il n’y a pas d’été pour ceux qui attendent dans des camps en Grèce depuis plusieurs mois que leur demande d’asile soit acceptée pour un pays meilleur que celui qu’ils ont quitté. Il n’y a pas de trêve à l’angoisse de l’attente, de la faim, du sommeil sous une tente. Les esprits et les nerfs sont surchauffés sous le soleil de plomb des lieux de détention où ils s’entassent.

Lieux de détention, de rétention ? Pour cette Europe frileuse de respecter ses engagements et qui laisse à la Grèce la gestion du fardeau migratoire.

Début septembre, on dénombre 60 000 migrants sur le sol grec, dont 20% se trouvent sur les îles de Samos, Chios, Lesbos. Sérieusement, peut-on les déporter en Turquie comme le proposent les accords européens ?

La situation actuelle à Lesbos est explosive.

Les camps de Moria, conçu pour 800 personnes, avec plus de 4 500 migrants et de Kara Tépé acceuillant 1 000 migrants ont atteint leurs limites. Il faut savoir que 60% y sont des femmes et des enfants. Dimanche 4 septembre, 156 personnes sont arrivées dans des embarcations de fortune sur l’île. Lundi 5 septembre, 136. Les chiffres sont quotidiens. Les possibilités d’hébergement sont épuisées et les conditions de vie difficiles. Difficile de fournir de l’eau, de l’alimentation, des premiers soins. La moyenne d’attente de l’étude d’un dossier et de sa résolution est d’environ quatre à six mois.

Les migrants se savent piégés en Grèce.

Leurs espoirs se transforment en colère. Les épisodes de rixes sont désormais courants. Chaque jour, à la moindre étincelle, se déclarent des incidents sérieux. Les craintes sont grandes pour le directeur du Centre de Moria, Monsieur Kourtis.

Dernièrement, il a recherché en vain un ophtalmologue à l’hôpital pour un jeune syrien. Les rendez-vous s’éternisant à l’année prochaine, il a déniché un spécialiste qui a diagnostiqué que le jeune homme était en train de perdre la vue. Suite à un bombardement dans son pays, chimique, sans aucun doute. Ce drame personnel a explosé en colère violente de tout un groupe de jeunes syriens dans le camp de Moria.

Ils ont tout supporté dans leur pays, mais là en Europe, c’en est trop.

Des jeunes mineurs s’en sont pris les uns aux autres dans leur malheur d’être enfermés. Ils sont 116 dans un périmètre de sécurité, c’est-à- dire avec des grilles et des portes cadenassées. Il y a 3 jeunes filles également. Pas de place pour les mettre ailleurs. Alors les Afghans sont pris pour cible par les jeunes syriens et eux-mêmes prennent les jeunes du Bangladesh pour responsables de leur situation.

La promiscuité des diverses nationalités active les querelles.

La police a laissé faire ce soir-là parce qu’elle était en sous-nombre. La situation est sous contrôle lorsqu’il y a l’armée. Pas de personnel de nuit dans le camp, ni le dimanche. Les employés ne peuvent pas travailler à ces moments-là suite aux restrictions budgétaires imposées par l’Europe.

L’argent fait défaut pour payer les salaires mensuels de 430 euros. Á ce tarif, allez-vous risquer de prendre des coups en tentant d’interrompre une émeute ?

Une quinzaine de blessés ont été soignés à l’hôpital, hémorragies, pansements, huit jeunes migrants ont pris la fuite en pleine nuit, passant par les portes des containers détruites comme les fenêtres. Ils ont été retrouvés le lendemain par la police. Le directeur du camp confisque désormais tout briquet et même papier afin que personne ne remette le feu. Personnellement, il lui est arrivé plusieurs fois d’arrêter un début de feu dans le camp. Son plus grand problème restant les appels à l’aide qui restent lettres mortes auprès des autorités locales et gouvernementales.

Il se tourne alors vers les agences humanitaires sur place, engoncées dans leur protocole et leurs missions spécifiques, nécessitant trop de temps pour référer des difficultés à leurs hiérarchies siégeant à Genève ou New-York.

Pendant ce temps, les problèmes s’enflamment. Il est fait appel à l’association locale Syniparxi, Coexistence, pour gérer l’urgence, comme le dit Monsieur Kourtis les membres de l’association sont les « pompiers » de la situation. Depuis deux mois, l’association offre des excursions hebdomadaires aux mineurs enfermés, véritables soupapes à l’échauffement de l’été et des esprits. Le directeur du camp a aussi besoin de payer un plombier, de réparer les lieux, il fait appel à l’association, pas à son ministère de tutelle. Cela fait des mois que cela se passe ainsi. Des besoins urgents sont couverts ainsi rapidement par l’association et ses membres qui organisent également des fêtes, musicale pour la journée de la paix le jeudi 1 septembre ou religieuse pour la fin du Ramadan. Il est encore fait appel à l’association pour trouver en urgence un logement à ces jeunes filles qui ne peuvent rester dans le camp au milieu des jeunes mineurs. Il faudrait d’ailleurs des possibilités d’hébergement pour les autres qui vont arriver… Le directeur du camp de Moria le déclare :

« Dans les prochains jours, les migrants ne pourront passer la nuit que dans des sacs de couchage, à l’extérieur du camp ».

Autre problème de taille sur l’île de Lesbos, la réaction de certains habitants. Le lundi 22 août, au nord-est de l’île, l’ancien maire de Molivos interdit à un bus d’excursion avec des migrants de laisser ceux-ci descendre dans les rues de la petite ville touristique. Il fait très chaud, des touristes apportent des bouteilles d’eau aux passagers du bus, dont une femme et un jeune homme blessés. Les heurts se poursuivent avec quelques habitants et l’arrivée de la police. Les migrants n’auront pas foulé le sol et repartiront dans les camps.

Les hurlements de « qu’ils retournent d’où ils viennent » fusent de quelques membres d’Aube Dorée…

L’immense problème des flux migratoires qui affecte la Grèce, transforme le territoire des îles en des camps de lutte. Lutte entre ceux qui sont enfermés, lutte de ceux qui n’en peuvent plus d’essayer de gérer un problème qui les dépasse. Lutte de se sentir démunis, de se sentir abandonnés par l’Europe.

Mais immensément fiers de parvenir à rester humains, les Grecs ont réussi là où les autres Européens auraient échoué.

TraSans moyens mais en restant humains. Fin de l’été, voilà où en est arrivée la Grèce, pliant sous le fardeau migratoire. Dévastée par les difficultés de tout ordre, la rage a refait son apparition dans ce pays appartenant à l’Europe. La rage et toutes les autres rages ensemble.

Translate »