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Grèce plus de 1,2 millions de retraités avec moins de 500€ par mois

Le système de contrôle et de paiement des pensions «ILIOS » a publié les données qui présentent les baisses de revenus dramatiques pour les retraités grecs tant en matière de pension principale que de retraite complémentaire. 6% des faibles pensions principales sont consacrés aux soins de santé. Ces données prennent en compte les pensions complémentaires et principales mais aussi les pensions en raison de handicaps ainsi que celles pour les veuves.

La pension moyenne est à 722 euros par mois, se référant principalement aux retraités du secteur privé du pays. La moyenne de retraite complémentaire est à 170 euros.
Les données se rapportent à la période de Juillet 2015 à Décembre 2016. En Janvier 2017, les revenus des retraités ont diminué encore plus en raison des réductions dans l’allocation de la pauvreté pour les retraités.

Nombre total de pensionnés (pension principale): 2.631.052 (décembre 2016)
Dépenses mensuelles: € 2336678419
0,01 € – 500 € reçus par 649,586 personnes
500 € à 1000 € reçus par 962,466 personnes
(Cf Tableau ci dessous)

En dépit de l’augmentation générale de l’âge de la retraite, 700.000 retraités sont âgés entre 51 et 65 ans. On peut supposer que cela a à voir avec la retraite des membres des forces armées et d’autres groupes de personnel en uniforme qui prennent leur retraite après 25 ans de service. Une autre raison serait le nombre important de retraites anticipées des fonctionnaires après 2010, avec 25 ans de service.

24% des retraités sont âgés de plus de 81 ans
31% ont entre 71 et 80 ans
39% ont entre 51 et 70 ans
1% sont retraités de moins de 25 ans.
Les retraités âgés de 56 à 65 ans reçoivent les montants les plus élevés de retraite, de 1.000 à 1.137 euros.

Des exemples saisissants:
10 retraités reçoivent chacun quatre pensions, quatre retraites complémentaires et deux des dividendes (pour les fonctionnaires)
14 retraités reçoivent la pension complémentaire entre 1,500-2,00 euros et 2 plus de 2500 euros.
Il faut noter qu’en Décembre 2016, le plus grand nombre de nouvelles pensions principales se trouve dans le secteur privé, avec les fonds de sécurité sociale IKA. Le taux était de 41% et concerne les retraités âgés de 56-60 et 61-65 ans.

Avec le chômage qui croit de façon constante à plus de 23%, un chômeur de plus de 50 ans n’a absolument aucune chance d’obtenir un emploi dans le secteur privé. Beaucoup préfèrent partir à la retraite, même avec une faible pension pour échapper à la recherche d’un emploi désespéré. L’indemnité de chômage de 365 euros dure un an seulement. Après cette période, on ne touche plus d’indemnité et on n’a pas non plus la couverture des soins de santé.

Le problème avec les faibles pensions est l’absence de bien-être, alors que les prix à la consommation sont en augmentation permanente. Non seulement en raison de charges fiscales supplémentaires. Par exemple, dans les 2-3 dernières semaines, le prix d’un demi kilo de café filtre est passé de 5 à 8,40 € , alors que le prix d’un litre d’huile d’olive est passé de 4,90€ jusqu’à 7,10 €…

Aucun texte alternatif disponible.

Remembrances : la rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque  et cette fois-ci un regard sur l’élection en France et l’accord avec les créanciers.

Remembrances

Pays aux souvenirs inusables. Stávros, mécanicien naval confirmé, rencontré à bord du ferry-bac vers Salamine est de bonne humeur. C’est rare en Grèce par les temps qui courent. Il raconte volontiers ses nombreux déplacements en France comme ailleurs, plus exactement à travers les grands ports commerciaux et industriels. Remembrances. “J’aime mon travail, sauf que depuis cette foutue crise je suis moins bien payé. Mon patron en profite. Ainsi je travaille en plus… à mon compte et cela durant pratiquement chaque week-end. Je ne m’en plains pas, j’ai du travail et d’ailleurs je l’aime.” Du bon plaisir, enfin!

La Grèce et ses fruits de saison. Athènes, mai 2017

La Grèce et ses fruits de saison comme d’époque. Stávros, capable d’intervenir sans délai sur toutes les installations, et d’assurer les dépannages mécaniques à bord des navires pour la maintenance préventive et curative sur les matériels comme il aime l’exprimer avec tant de fierté, n’évoquera guère directement le contexte politique et économique. À l’instar de nombreux autres Grecs, il en est d’abord profondément dégouté, et surtout, il sait qu’il n’a plus aucune prise sur les décisions “globales”, élections ou pas d’ailleurs.

Le présentéisme règne, les Grecs s’y installent. À bord du ferry-bac, parmi ces autres passagers qui suivaient la discussion, certains ont été visiblement gênés, voire envieux. Avoir du travail et alors l’aimer de surcroît, n’est plus du tout la règle en ce moment. Ancienne règle donc et qui ne reviendra plus jamais sans changement radical de paradigme économique, ce qui est largement inimaginable à l’échelle grecque pour ne pas dire européenne et pourtant, tous les… damnés de la terre comme de la mer le souhaiteraient.

Une certaine presse. Athènes, mai 2017

Et à défaut d’imagination… il faut d’abord survivre. Ce système politique étant définitivement mort à la suite de la dernière escroquerie SYRIZA, sauf pour maintenir privilèges et autres subsides de caste à certains, les Grecs le savent. Plus besoin d’épiloguer davantage. Comme je l’exprimais récemment à José-Manuel Lamarque qui m’interviewait par téléphone dans le cadre de son émission sur France-Inter (l’interview sera diffusée prochainement), ce n’est plus d’une crise qu’il s’agit, mais d’un changement au forceps de paradigme anthropologique.

Au bout de huit années de “crise grecque”, la société en sort transformée, les liens interpersonnels, amoureux, conjugaux, amicaux, professionnels ne sont plus pratiqués de la même façon qu’avant 2010. La gestion même du temps (comme… du temps existentiel restant), devient alors impossible pour le plus grand nombre. Dans un sens, à défaut de calendrier évident, pas d’espoir manifeste, et point d’avenir, sauf peut-être pour Stávros, toujours… capable d’intervenir sans délai sur toutes les installations.

La presse grecque, médias hertziens et électroniques compris, plus cadavérique que jamais, versera en outre chaque jour, son flot d’atrocités de toute sorte: criminalité “ingénieuse”, meurtres en série (dont infanticides et même filicides), sans oublier les nouvelles… renouvelées sans cesse depuis le front des dites reformes structurelles initiées par la Troïka élargie, avec l’aimable participation des “gouvernements grecs”. Conditionnement… consubstantiel comme on sait d’une certaine mécanique sociale.

Eurocapital (société). Athènes, mai 2017
Relations interpersonnelles et contexte grec. Surface dans Athènes, mai 2017
Cristina Fernández de Kirchner visitant l’Acropole. Athènes, mai 2017 (presse grecque)

Et en Grèce, ce conditionnement d’une certaine mécanique sociale, voire d’une mécanique sociale alors certaine, avait été inauguré (pour ce qui est de sa phase actuelle) par la “préparation” de l’opinion devant “l’opportunité positive, incarnée en la personne de Georges Papandréou” (et tous le violons de la presse s’accordèrent), c’était en 2009.

La suite est connue. Georges Papandréou a inauguré l’ère de la métadémocratie mémorandaire en 2010. Depuis, la Constitution est sans cesse violée suivant une série caractérisée par de nombreux Putschs successifs, (pseudo) légalisés par le “Parlement” ou sinon au moyen de la “gouvernance” par décrets (ordonnances). Faire élire sous ces conditions “petit Georges”, comme les Grecs le surnomment le plus souvent, relève alors du Putsch inaugural, s’agissant de cette séquence historique qui est la nôtre, qui plus est, introduite par la bancocratie ambiante.

C’est en ce sens d’ailleurs que les Grecs croient ressentir, et cela avec amertume et tristesse, que l’élection (ou “élection”) d’Emmanuel Macron en France, inaugurerait probablement cette même séquence historique pour les Français, certes toute proportion gardée. Le nouveau régime issu “de la crise” se fait bien long. Cette semaine par exemple… rien qu’en Grèce, la presse publie le texte original du mémorandum-4bis qu’un certain Alexis Tsipras vient de parapher.

L’élection d’Emmanuel Macron vue par la presse grecque, ‘Kathimeriní’ du 9 mai
L’élection d’Emmanuel Macron vue par la presse grecque, ‘Enikos’ du 8 mai

Plus de 140 mesures et reformes dites structurelles y figurent, et cela pour une durée… prévue et ainsi étalée sur cinq ans. Et déjà, l’énième diminution du montant des retraites qui figure dans ce texte vient d’être jugée anticonstitutionnelle par la Cour de Justice compétente à Athènes mardi 9 mai, d’après le reportage du jour, par exemple celui du quotidien “Kathimeriní”, et alors ?

Cette liste est publiée le plus souvent dans son “état brut”, c’est-à-dire en anglais, notons-le également. L’ex-Commissaire Européiste (1999-2004) et par la suite ministre de l’Éducation (2009-2012) Anna Diamantopoúlou (PASOK), avait en son… grand temps proposé l’adoption de la langue anglaise à usage officiel en Grèce. On y arrive presque… En attendant, Cristina Fernández de Kirchner vient de visiter Athènes et l’Acropole, et les dirigeants Syrizistes auront tout fait pour médiatiser ce déplacement à leur profit, mais en vain.

Liana et son mari par exemple, rencontrés dans un café près du Pirée, ne se laisseront plus jamais impressionnés par les politiciens. Liana déjà, elle sait de quoi elle parle. “Je suis infirmière en psychiatrie… ou ce qui en reste. La société s’effondre, les cas relevant de la psychiatrie se multiplient et alors s’aggravent. Nous ne gardons plus les malades en hospitalisation, car les lits disponibles ont été en grande partie tout simplement supprimés. Nous leur administrons les médicaments nécessaires et alors ils rentrent chez eux. Le plus souvent, leurs proches ne peuvent pas et ne veulent plus s’en occuper. La violence au sein des foyers atteint décidément des sommets de paroxysme, les cas de pédophilie également entre autres pour ne citer qu’un exemple précis.”

Près du port du Pirée. Mai 2017
L’ail… du Pirée. Mai 2017
Animal adespote. Le Pirée, mai 2017

“Il y aussi ce nouveau phénomène bien étrange mais… on comprend. Certains hommes, viennent nous voir après avoir commis un acte criminel à caractère pédophile, également attesté par les rapports de la Police, ou encore par ceux de la Justice. En réalité, ils ne sont pas pédophiles, sauf qu’ils veulent apparaître comme tels, surtout suite à avis médical faisant ‘logiquement’ suite à un acte avéré. Ils espèrent ainsi obtenir un certificat médical attestant leur ‘handicap psychique’, rarissime… situation en Grèce comme on sait, ouvrant droit à une petite allocation, pour l’instant non supprimée, et encore.”

Tous ces gens pensent ainsi avoir trouvé… l’astuce de la survie. Ils n’ont plus de travail, et en Grèce, les indemnités-chômage au-delà d’une période de douze mois après le licenciement n’existent pas, tout comme le RMI/RSA. C’est alors ainsi que les gens… inventent, mais alors jusqu’où ?

Nous avons salué Liana et son univers sur le marché du Pirée, où nous avons pu acheter de l’ail… vieille recette grec supposant agir contre le mauvais œil, toujours sous le regard bien détaché des animaux adespotes (sans maîtres) des lieux et peut-être des dieux grecs.

Étrangetés peut-être bien d’ici ; (Simón) Bolívar, surnommé le Libertador (1783-1830) serait plutôt connu pour être un bar de la Riviera d’Athènes, et quant au poète (finalement) français, Jean Moréas (1856-1910), son buste installé dans le jardin botanique d’Athènes ne rappellerait plus grand chose aux promeneurs de notre temps.

Bolivar… d’Athènes. Mai 2017
Buste de Jean Moréas. Athènes, mai 2017

“Poète d’expression française, ce fils d’un magistrat grec apprend tout jeune le français avec une gouvernante tandis qu’il suit des études secondaires à Athènes, Jean Moréas” (…) “s’installe définitivement en France à vingt-six ans et, plus tard, se fait naturaliser. À cette époque il est un véritable dandy à l’allure conquérante, qui fréquente le cabaret du Chat noir où se réunissent quelques poètes. Ils vont former le groupe des décadents, et c’est leur influence qui se manifeste dans son premier recueil de vers, ‘Les Syrtes’ (1884), sous la forme d’un satanisme complaisant et d’une préciosité assez artificielle.”, (Encyclopédie Universalis, mai 2017) .

“Dehors hurlent les vents moroses, les vents des vilaines saisons”, écrivait alors Moréas dans son poème “Remembrances”.

Pays aux souvenirs alors inusables pour Stávros, mécanicien naval confirmé, ou pour Liana, infirmière en psychiatrie.

Le tout, sous le regard devenu incontournable de Mimi (alias Joachim), l’animal… suffisamment despote de ce blog.

Mimi, l’animal… despote de ‘Greek Crisis’, mai 2017
* Photo de couverture: Vers Salamine. Mai 2017

mais aussi pour un voyage éthique “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !” http://greece-terra-incognita.com/

L’inclusion de la société Fraport contraire à la législation communautaire

L’inclusion de la société Fraport dans la loi 2687/53 est contraire à la législation communautaire

par Nikos Chountis eurodéputé Unité Populaire-Laiki Enotita

COMMUNIQUE DE PRESSE

  • L’inclusion de la société Fraport dans la loi 2687/53 est contraire à la législation communautaire
  • Nikos Chountis : Il s’agit du premier gouvernement après l’entrée de la Grèce dans l’UE à avoir deterré l’arrêté royal pour étendre les privilèges de la société allemande Fraport

L’inclusion de la société Fraport dans la loi 2687/53, l’exception qu’elle présente par rapport à tout acte de réquisition ou d’indemnisation obligatoire même en temps de guerre, l’autorisation de recruter du personnel étranger et l’exportation de ses rémunérations en devises, mais aussi l’autorisation d’un rapatriement des prêts ou du capital-risque, ont été considérés par la Commission elle-même comme illégales et contraires au droit communautaire au moment où elle a examiné la vente d’OLP[1] à la société chinoise Cosco, une affaire qui partage de nombreux points communs avec la vente des 14 aéroports à la société Fraport.

C’est ce que révèlent la question posée à la Commission par Nikos Chountis, le député européen de l’Unité Populaire, ainsi que sa déclaration à ce sujet.

Plus précisément, Nikos Chountis dans la question qu’il pose, fait référence au décret présidentiel 27, lequel a été publié le 7/04/2017 sur la base de la loi 2687/53 concernant les « investissements et la protection des capitaux de l’étranger », et par le biais duquel sont accordés des avantages supplémentaires et des garanties à la société Fraport. Il fait savoir que « de telles garanties n’ont jamais été fournies après l’entrée de la Grèce dans l’UE, à l’exception des compagnies maritimes, dans la mesure où elles violent manifestement le droit européen en offrant un cadre d’investissement plus favorable aux investissements dits « productifs », qui relèvent de la loi précitée, par rapport aux autres investissements ».

Nikos Chountis, en guise de conclusion à sa question, demande à ce que soit soumis à examen le fait que l’inclusion de la société Fraport dans la loi 2687/53,  juridiquement bien plus contraignante et comportant des « avantages », est compatible avec le droit communautaire.

Il faut noter que la Commission, dans le cas de la vente d’OLP, où l’on a tenté d’appliquer la loi 2687/53, a exclu toute réticence du gouvernement de l’époque à ce sujet par la décision SA.28876 (2012/C) (Journal officiel JO C 301/55, 5/12/2012), en faisant valoir que :

« L’exemption des restrictions légales (expropriation contraignante, réquisition des actifs, autorisation de recruter du personnel étranger et exportation de ses rémunérations en devises, autorisation de rapatriement des prêts ou du capital-risque) pourrait aussi à l’avenir favoriser le Terminal à conteneurs du Pirée, filiale de la société Cosco ». Pour cette raison, il estime que « la protection dans le cadre d’un régime spécifique et protecteur pour les investissements étrangers (Ν. 2687/53) n’est pas compatible avec le marché intérieur ».

Il faut souligner que les exonérations précitées sont les mêmes que celles qui ont été attribuées à la société Fraport il y a quelques jours, par le biais du décret présidentiel 27/2017.

En réaction à la soumission de la question précitée, Nikos Chountis a fait la déclaration suivante :

      « Alors que la Commission ne voulait pas, à juste titre, entendre parler d’une inclusion d’OLP dans la loi 2687/53, ce qui aurait donné des avantages et des garanties supplémentaires à la société chinoise Cosco, elle fait semblant de ne pas comprendre qu’avec le décret présidentiel 27 de 2017 les 14 aéroports achetés par la société allemande Fraport bénéficient du même statut préférentiel qui découle de la loi 2687/53, violant de ce fait les lois en matière de concurrence de l’UE.

     Alors que SYRIZA, en tant que force d’opposition, fustigeait le gouvernement Samaras afin que la société Cosco ne bénéficie pas d’un statut préférentiel et promettait la suppression de la loi 2687/53, en tant que gouvernement SYRIZA il satisfait entièrement jusqu’à la dernière exigence de la société Fraport, et lui accorde des avantages supplémentaires et des garanties. C’est le premier gouvernement depuis l’entrée de la Grèce dans l’UE à proposer cette inclusion dans la loi 2687/53, au-delà des compagnies maritimes et des investissements dits « productifs ».

L’inclusion de la société Fraport dans la loi 2687/53 n’est pas seulement une pratique complaisante, illégale et politiquement condamnable, mais démontre que le gouvernement SYRIZA lorsqu’il s’agit de « donner satisfaction » aux Allemands, est davantage disposé et plus « efficace » encore que le gouvernement Samaras ».

Le Service de Presse                                                                                     26.04.2017

[1] Société du Port du Pirée (OLP)

Traduction Merci à Vanessa de Pizzol

https://unitepopulaire-fr.org/2017/05/10/nikos-chountis-linclusion-de-la-societe-fraport-dans-la-loi-268753-est-contraire-a-la-legislation-communautaire/

Grèce : 1e mai défilés et gréve contre de nouvelles coupes

Les syndicats en Grèce ont marqué lundi le 1er mai par des défilés et une grève nationale de 24 heures contre de nouvelles mesures de rigueur en échange de la poursuite du versement de prêts internationaux.

Quelque 10.000 personnes ont manifesté à Athènes et 3.500 à Thessalonique, selon la police.

Avec la grève, qui coïncide avec une journée fériée dans le pays, la plupart des magasins étaient fermés, comme les services publics, tandis que le trafic des bateaux et des trains était interrompu.

« Nous devons reprendre tout ce qui nous a été volé durant la crise », a déclaré le chef du parti communiste Dimitris Koutsoumbas. « Nous devons annuler toutes les lois contre les travailleurs (…) et effacer unilatéralement la dette » publique du pays, a-t-il ajouté.

Une grève générale est prévue le 17 mai par les syndicats pour protester contre les nouvelles mesures d’économie.

« Le gouvernement et les créanciers ont pressuré le peuple et les travailleurs depuis sept ans », a écrit de son côté le puissant syndicat des fonctionnaires Adedy.

Sous la pression de ses créanciers (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international), le gouvernement a accepté en avril 3,6 milliards d’euros d’économies en rognant les retraites en 2019 et en alourdissant les impôts en 2020. Ces mesures devraient être approuvées mi-mai par le Parlement et le gouvernement espère un accord global le 22 mai lors d’une réunion des ministres des Finances de la Zone euro.

Athènes et ses créanciers progressent vers un accord préliminaire, selon une source gouvernementale lundi.

« Il y a quatre dossiers avec des questions importantes et 4 ou 5 dossiers avec des questions plus mineures » qui restent à traiter, selon cette source citée par l’agence officielle ANA.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré dimanche dans la presse allemande qu’un accord global était réalisable le 22 mai « si le gouvernement (grec) respecte tous les accords ». « La Grèce a fait des progrès, les derniers chiffres sont positifs », a-t-il dit, « mais le gouvernement n’a pas encore honoré tous les accords ».

La Grèce et ses créanciers avaient conclu un accord sur une troisième tranche de prêt de 86 milliards d’euros en juillet 2015. Mais le FMI, qui s’oppose aux objectifs budgétaires fixés par la zone euro pour la Grèce et estime que la dette publique grecque n’est pas soutenable, conditionne sa participation financière à un troisième plan d’aide à un geste en faveur d’Athènes, alors que l’Allemagne freine des quatre fers.

La Grèce souhaite le plus tôt possible un accord avec ses créanciers car le pays endetté a besoin de nouvelles tranches de prêts pour payer des créances de plus de sept milliards d’euros en juillet.

http://www.boursorama.com/actualites/grece-defiles-et-greve-contre-de-nouvelles-coupes-ee2edef8fa51b7fb3122db1db46773fd

Thessalonique : le port privatisé

Un consortium germano-gréco-franco-chinois s’est vu accordé 67% des parts du port grec de Thessalonique dans le cadre de sa privatisation. Le gouvernement grec doit vendre une partie de ses actifs pour répondre aux exigences de ses créanciers, l’Union Européenne et le FMI.

 Le port de Thessalonique est le second plus important du pays après celui du Pirée (Athènes). Sa vente avait été lancée en 2014 par l’agence Taiped, en charge des privatisations, et dirigée par un français Jacques Le Pape http://www.lepetitjournal.com/athenes/economie/actu-economie/259692-un-francais-dirige-le-fond-grec-charge-des-privatisations
Opposé à deux autres candidats à la reprise, DP World Group (Dubaï) et International Container Terminal Services (ICTS – Philippines), le consortium gagnant a proposé 1,1 mrd€ à Taiped. Il est composé de l’Allemand Deutsche Invest Equity Partners, du grec Belterra Investments, de l’Alliance Terminal Link SAS (avec le Français CMA CGM et le Chinois China Merchants Holdings International).
En juillet 2016,  Cosco (groupe chinois) avait acquis 67 % des actions du port du Pirée. Les ports, mais aussi les aéroports sont concernés par les privatisations. En décembre 2015, quatorze aéroports sont passés dans les mains d’un consortium composé de l’allemand Fraport et du groupe grec Copelouzos. Il s’agit des aéroports secondaires d’Aktio (PVK), Kavala (KVA), Thessaloniki (SKG) et de onze aéroports situés sur des îles grecques : Corfu/Kerkyra (CFU), Crete/Chania (CHQ), Kefalonia (EFL), Kos (KGS), Mitilini (MJT), Mykonos (JMK), Rhodes (RHO), Samos (KGS), Santorini (JTR), Skiathos (JSI) et Zakynthos (ZTH).

http://www.lepetitjournal.com/athenes/accueil/actualite/278715-thessalonique-le-port-privatise

Décor sculpté : la rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque  et cette fois-ci un regard sur le dernier accord avec la Troïka.

Décor sculpté


L’été enfin ou presque, comme un avant-goût d’une destinée miraculeusement retrouvée. Les Grecs détestent l’hiver et abhorrent… la crise, sauf que dans les deux cas, c’est de la “météorologie” qu’il s’agit, d’après l’ambiance les mentalités moment. “On ne chargera pas le temps qui fait, sauf que nous n’aurons plus froid. Quand l’hiver s’en va, c’en est presque la délivrance, tellement c’est intense”, précise-t-il le voisin Chrístos, un sans-emploi… installé. Ambiance !

Au sujet de la Caryatide volée par Lord Elgin. Athènes, mai 2017

Entre avril et mai, c’est autant le moment… très solennel des factures d’électricité qui arrivent dans les boîtes aux lettres, celles qui correspondent très exactement à la consommation hivernale. Les impayés se comptent alors déjà par dizaines de milliers. SYRIZA et ses nouvelles mesures austéritaires annoncées (tout de même au soir du 1er mai), moins l’électricité.

“Nous avons conclu cet accord avec les institutions (Troïka) au soir du 1er mai. Les mesures adoptées sont douloureuses, sauf que par notre action globale, nous mettrons alors fin un jour, à la situation de dépendance que connait le pays. Ensuite, nous évoquerons pour la première fois officiellement, la diminution rendue nécessaire du montant de la dette grecque, et c’est une avancée très positive”, voilà pour le résumé du discours lénifiant et stéréotypé ténu par les “gouvernants” pour faire passer entre autres, la quatorzième diminution du montant des retraites depuis 2010 et l’ouverture des commerces… chaque dimanche durant toute l’année, une exigence de taille exprimée par le FMI dès 2010. Il fallait y penser et aussitôt le faire, et c’est alors fait !

“Alexis Tsipras et ses ministres sont des menteurs nés. Ils avaient déclaré publiquement, comme autant lors des rencontres avec nous, qu’une telle mesure ne passerait jamais, et nous voilà une fois de plus piégés par ces politiciens convertis… en valets des subordonnés de la Troïka. En Grèce, 90% du commerce, c’est toujours le fait des petites et moyennes entreprises, et d’ailleurs, près du 85% des employés y travaillent.”

“Nous, en tant qu’intersyndicale nous avons vivement protesté, et à nos côtés, se sont aussi rangées certaines grandes entreprises, notamment les hypermarchés tenus par des grecs. Le gouvernement, sous l’ordre de la Troïka s’occupe alors uniquement de l’intérêt des multinationales, comme autant de celui de certains gros poissons bien de chez nous, et encore pas tous. Leur but c’est la mise à mort du petit commerce et celle des employés avec. Fait inouï, en règle générale, nos patrons sont avec nous dans cette… guerre d’extermination contre le peuple grec,” (le Président de l’intersyndicale des employés dans le secteur du commerce, radio 90.1 FM, 06 mai 2017), cité de mémoire.

Sous l’Acropole et sous le soleil. Athènes, mai 2017

Sous le soleil très exactement, le pays est dépecé en mille et un morceaux, entre “investisseurs” et autres acquéreurs de tout: biens publics ainsi offerts sur un plateau, à l’agence des privatisations et cela pour une durée de 99 ans, développent sans doute visiblement durable. Cependant, il est parfois (ironiquement ?) question de cette Caryatide alors volé jadis par Thomas Bruce, alias Lord Elgin, (1766-1841), diplomate et militaire britannique, surtout connu pour avoir “déplacé” le décor sculpté du Parthénon d’Athènes à Londres. Anachronisme ou sinon ultime souvenir collectif ?

Au même moment sous l’Acropole, appartements, immeubles, hôtels, ou encore centres commerciaux, passent massivement sous contrôle… étranger, la très nouvelle économie y oblige, entre tourisme réconforté et l’engouement pour les plateformes de location uberophiles. Les… investisseurs affluent ainsi de partout, États-Unis, France, Allemagne, pays Scandinaves, mais également depuis l’Iran, le Liban, la Chine, voire la Turquie, et même la presse en parle (par exemple le quotidien économique “Imerisía” du 30/04), c’est pour dire. L’Occident… mirage de l’Orient !

Touriste à Athènes, mai 2017
Une certaine vision du monde en kiosque. Athènes, mai 2017
Entreprise en faillite. Athènes, mai 2017
Musique… murale. Athènes, mai 2017

Sous le soleil toujours, les livreurs forcément ambulants, certains d’entre eux en tout cas, les plus courageux, appellent à manifester et à suivre leur mouvement de grève prévu pour la journée d’action du 25 mai. Parmi leurs revendications: moins de précarisation, ne plus user (et abuser) des motos privées appartenant aux employés dans le cadre de leur “travail”… sans remboursement des frais d’entretien et parfois d’essence.

Ces hyposalariés… hypermobiles, voudraient que leur travail soit enfin officiellement déclaré et que les cotisations, certes symboliques, soient également versées. Suite à huit années de régime de la Troïka… Macronymique avant l’heure, les travailleurs restants, luttent (lorsqu’ils le peuvent) pour faire valoir leurs droits et conditions alors acquis… dès les années 1930 ou 1950.

Certains métiers, également touchés (en réalité anéantis), autant par la crise que par les bouleversements dits technologiques, ne s’en remettront d’ailleurs plus jamais. La presse par exemple. D’après les données les plus récentes, parmi son personnel, composé de journalistes, techniciens et collaborateurs, et qui travaillaient il y a encore dix ans dans les médias, aujourd’hui, seul un quart restant y travaille encore. Et ce n’est pas tout. Et ce n’est pas tout, les rémunérations actuelles sont versés sans retard… pour seulement un petit 20% des salariés de la branche.

Serveurs. Athènes, mai 2017

En réalité, et comme le remarque une certaine presse économique cette semaine , les contrats et les Conventions collectives sont jetés à la poubelle, “alors que seule l’offre et la demande en fonction des nécessités, déterminent alors les salaires.” Bonne blague.

Mon ami Th., journaliste au si long chômage me disait récemment, que le salaire mensuel pour de postes importants dans son secteur, ne dépassent guère (ou sinon à peine) les 900€ par mois, pour à peu près 10h de travail par jour, six jours par semaine. C’est-à-dire, moins de 4€/heure, lorsque les employés sont disons payés. Derrière les beautés touristiques, et comme un après-goût d’une destinée perdue à jamais, le travail n’est plus, les luttes non plus.

Pour la manifestation des livreurs du 25 mai. Athènes, mai 2017
Bistrot dit branché. Athènes, mai 2017
Manifestation du 1er mai 2017 à Athènes (presse grecque).
Action… symbolique du chef de l’Unité Populaire. Hôtel Hilton, Athènes, 1er mai 2017

Le 1er Mai est passé par là, surtout… il est passé. Les syndicats, plus symboliques et rachitiques que jamais, ont fait défiler les leurs, dans la dispersion habituelle. Manifestants “d’en bas” généralement dignes qui défilent, mais alors usés. Caricatures d’époque. En manque d’utilité, et après avoir œuvré au sein de SYRIZA durant tant d’années (il l’a quitté avec l’aile gauche du parti en août 2015), le chef de l’Unité Populaire (Lafazánis), s’est déplacé jusqu’à l’hôtel Hilton pour protester verbalement contre la présence des émissaires de la Troïka. Sans plus ni moins.

Les Grecs, observent cependant à peine, toute cette théâtralité surfaite. Le “pouvoir politique” est factice, sa contestation l’est autant. Entre déclarations politiques… robotisées et rivalités symboliques, la métadémocratie virale (Macronymique !), s’érige alors en régime directement issu des mémoranda et de l’usurpation de tout. Et autant du sens à donner à la vie (ou à la mort), du moins en Grèce, on en rigole de plus en plus et les ex-pseudocitoyens, n’iront plus jamais voter pour certains (plus de 40% d’abstention aux législatives de septembre 2015, un record).

“Nous avons perdu notre patrie et notre avec elle autant notre démocratie, nous luttons donc pour maintenir leur lumière au plus profond de nous-mêmes, pour ne pas non plus succomber moralement et philosophiquement, car pour le reste, c’est déjà fait”, a-t-il poursuit mon ami Th., pas très en forme il faut dire.

Virus. Athènes, mai 2017
Lire les journaux sportifs… Athènes, mai 2017
Fenêtre. Athènes, mai 2017

Les Grecs se détournent alors de la lecture de la presse politique, ils lui préféreront volontiers celle des journaux sportifs, au besoin sans les acheter.

L’été enfin, comme un avant-goût d’une certaine destinée miraculeusement retrouvée. Les Grecs détestent l’hiver et haïssent… la crise c’est bien connu.

Et sans doute pour bien clore toute fenêtre de l’espoir, celle du Logos notamment, le ministre de l’Éducation (SYRIZA), a retiré depuis déjà quelques mois des programmes de l’enseignement secondaire, Antigone de Sophocle ainsi que l’Épitaphe, l’Oraison funèbre de Périclès dans Thucydide, comme… dans nos vies.

Animaux antiques représentés. Période classique, musée Kanellopoúlou, Athènes, mai 2017

Devant l’indignation provoquée, le dit ministère, prétend dans un communiqué (répété… depuis février 2017) “que ce changement des programmes, est peut-être provisoire”. Ambiance… toujours !

Ailleurs qu’à travers les hauts-lieux de crise grecque, un petit 30% de la population semble de débrouiller. L’univers de la crise grecque c’est… comme à la guerre. Ceux qui survivent, ceux qui meurent dans l’indifférence, ceux qui ne seront alors jamais touchés. “Nous passerons notre flottille sous pavillon britannique. Maintenant que le gouvernement a finalisé l’accord avec la Troïka, nous pouvons enfin planifier notre bisness”, discussion entre entrepreneurs du yachting au café dit des skippers à la plus importante marina d’Athènes en ce mois de mai. Bon vent…

Animaux antiques comme animaux athéniens contemporains, plus… adespotes que jamais, même combat ! Décor sculpté…

Combat entre animaux adespotes. Athènes, mai 2017

* Photo de couverture: Sous l’Acropole. Athènes, mai 2017

mais aussi pour un voyage éthique “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !” http://greece-terra-incognita.com/

Grèce : la poule aux œufs d’or de la BCE

De l’art de se faire des bénéfices sur un pays en crise par Anouk Renaud 25 avril 2017

En mai 2010, en plus du premier plan de « sauvetage » octroyé à la Grèce, la banque centrale européenne (BCE) lance le programme SMP (Securities Markets Programme), qui consiste à racheter de la dette grecque sur le marché secondaire, c’est-à-dire le marché de seconde-main des dettes. Les banques centrales nationales lui emboîtent le pas avec le programme ANFA (Agreement on Net Financial Assets). Ces programmes sont alors présentés comme une main tendue vers la Grèce. Une « action charitable » pourtant très rentable… En effet, la BCE a racheté ces dettes à prix cassé (forcément, avec la crise grecque, plus grand monde n’en voulait) mais réclame à la Grèce le remboursement du montant initial. Elle réalise donc une plus-value entre le prix de rachat et le prix auquel lui rembourse la Grèce. La BCE a ainsi dépensé 40 milliards d’euros pour obtenir des titres grecs d’une valeur initiale de 55 milliards |1|.

À cela s’ajoutent les intérêts, bien entendu. Et pas n’importe lesquels, puisque les titres en question sont très rémunérateurs et donnent droit à des intérêts élevés. Jeudi dernier, la Grèce a ainsi remboursé 1,35 milliard d’euros à la BCE à un taux de 5,9 %.

En 2012, alors qu’est mise en place une restructuration de la dette grecque avec réduction de la valeur des titres, la BCE refuse d’y participer. Si bien que son portefeuille de titres grecs reste intact. Les remboursements qui y sont liés aussi…

L’institution de Francfort estime elle-même que ses bénéfices réalisés via cette opération devraient s’élever à 10,4 milliards d’euros. Une estimation basse qui, pour certains, oscille plutôt entre 10 et 22 milliards |2|.

Sans compter que ces rachats massifs ont profité aux grandes banques françaises, allemandes, belges, hollandaises, comme l’a montré la Commission pour la Vérité sur la dette grecque. Celles-ci ont non seulement trouvé repreneur pour les titres grecs qu’elles possédaient et en plus les ont vendus à la BCE à un prix supérieur à celui qu’elles auraient dû concéder à des acheteurs privés si la BCE n’était pas intervenue.

Les bénéfices réalisés seront-ils enfin restitués à la Grèce ?

Mais voilà, quand le profit réalisé par la BCE a commencé à faire scandale, les États membres de l’Union européenne ont pris l’engagement en 2012 de restituer à la Grèce, sur base annuelle, les bénéfices engrangés. Cette rétrocession des profits issus des programmes SMP et ANFA relève de la compétence des États membres, car les profits réalisés par la BCE sont reversés aux banques centrales nationales, qui les reversent ensuite à leurs propres actionnaires, dont les États européens.

Selon la Cour des comptes |3|, les bénéfices que devrait tirer la Belgique atteindraient 351 millions d’euros d’ici 2038 pour le programme SMP. Auxquels s’ajoutent 181 millions entre 2012 et 2020 pour le programme ANFA. Mais la Belgique a-t-elle bien rendu ces profits à la Grèce ? En 2013, les États européens effectuent un premier versement à la Grèce de 2,7 milliards d’euros sur un compte spécial dédié au remboursement de la dette. Depuis, la Grèce n’a plus rien reçu. Pourtant, l’année suivante, en 2014, les pays européens ont bien déboursé l’argent, mais sur un compte intermédiaire du Mécanisme européen de stabilité (MES) au Luxembourg, qui y dort toujours depuis. Pire, à partir de fin juin 2015, l’accord de rétrocession entre la Grèce et les États est tout bonnement gelé, car les autorités grecques ne se plieraient pas entièrement aux exigences de ses créanciers.

Le ministre des finances, J. Van Overtveldt, confirme les intentions des institutions européennes : « dans l’hypothèse d’un nouvel accord, ils [les profits SMP] seront utilisés pour alléger la dette grecque en cas de non-soutenabilité de celle-ci et de la mise en œuvre de mesures de réforme (…) ». Dans la droite lignée de l’Eurogroupe, celui-ci justifie la suspension des virements par un « retrait de la Grèce de la table des négociations sur la prolongation de la durée du deuxième programme. |4| » Et pourtant, le ministre belge ne saurait ignorer que la Grèce a signé un troisième mémorandum qui poursuit -et même renforce- la cure d’austérité dictée par les créanciers.

Mais cela ne suffit pas pour les créanciers de la Grèce qui en veulent toujours plus et qui utilisent la rétrocession des bénéfices issus du rachat des titres grecs comme une arme de chantage. Dès le départ, et d’ailleurs en violation de ses statuts d’institution indépendante politiquement, la BCE conditionne ses programmes de rachats à la bonne application par la Grèce de réformes spécifiques. Puis, en 2012, alors même que les bénéfices abusifs réalisés devenaient notoires, les États européens conditionnent cette fois-ci leur rétrocession à la poursuite de l’austérité. Un moyen de pression supplémentaire utilisé pour faire plier le gouvernement Syriza en lui faisant miroiter une possible restitution des bénéfices…

Ainsi, l’Union européenne n’a pas respecté son propre engagement de rétrocéder à la Grèce les profits abusifs et illégitimes réalisés par la BCE et les banques centrales nationales suite aux rachats de la dette grecque. Et quand bien même l’Eurogroupe venait à les débloquer, ils ne bénéficieront pas à la Grèce mais serviront à rembourser ses créanciers, dans le cadre d’un hypothétique et pseudo allègement de la dette. Cela sans même que les sommes en question ne passent par le sol grec et que le pays ait quoi que ce soit à dire sur leur utilisation.

Les profits des années 2014 et 2015, bloqués à ce jour, s’élèvent à 4,5 milliards d’euros. Parallèlement, la Grèce n’a pas l’argent nécessaire à l’heure actuelle pour rembourser en juillet 3,8 milliards d’euros à la BCE et dépend du versement de fonds supplémentaires dans le cadre du troisième mémorandum. Outre l’urgence économique et sociale du pays, il serait tout à fait légitime que la Grèce ne rembourse pas la BCE, qui a déjà largement profité de la crise grecque.

http://www.cadtm.org/Grece-la-poule-aux-oeufs-d-or-de

Grèce : privatisation de l’Eau un bien commun

Grèce. Face à la privatisation de l’eau, il faut assurer son statut de «bien commun»

Publié par Alencontre le 29 – avril – 2017  Entretien avec Ioannis Papadimitriou

La privatisation de l’eau a toujours été l’un des objectifs les plus malfaisants des politiques néolibérales. Mais c’est aussi l’un des secteurs où ces politiques ont dû s’affronter à de fortes résistances et subir des défaites. Aujourd’hui, en Grèce, l’eau comme bien public est à nouveau menacée. Nous nous sommes entretenus avec Ioannis Papadimitriou des enjeux, des différentes positions et des mouvements sociaux liés au type de gestion de l’eau.

Papadimitriou est avocat à Ioannina, une ville grecque où d’importantes entreprises privées de distribution et gestion de l’eau ont leur siège. Depuis les années 1970, il a participé à de nombreuses initiatives politiques et syndicales. Ces vingt dernières années, il se concentra sur les mouvements de défense de l’eau, de l’espace public et des droits humains Il représente des organisations écologistes au «Conseil de l’eau» de la périphérie de l’Epire (donc grecque). Par le passé, il a été à la tête des formations politiques de la gauche lors des élections régionales et fut élu au Conseil régional de l’Epire. Pour ses écrits dans la presse, il reçut le prix de l’amitié gréco-turque Abdi ?pekçi. Avant la capitulation de Syriza (suite au référendum de juillet 2015 – 63,31% de NON – qui fut suivi par l’acceptation, à Bruxelles, de la politique d’austérité par Alexis Tsipras), il était un cadre du parti et membre de la Commission centrale. Il occupait aussi le poste de membre du bureau du «Département de l’environnement». Aujourd’hui, il est militant de la gauche radicale sans affiliation partisane. (Réd. A l’Encontre)

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Ces vingt dernières années, tu as participé aux mouvements de défense de l’eau. Quels sont les nouveaux défis de la période mémorandaire?

Depuis des décennies, il est habituel que le prélèvement de l’eau (water grabbing) – c’est-à-dire la distribution des ressources en eau par des agents, privés ou publics, ayant une position oligopolistique – s’effectue pour leurs objectifs propres, cela au détriment des communautés locales et des écosystèmes vitaux. Ce n’est pas un hasard si l’application de la législation européenne, la directive-cadre 2000/60CE sur l’eau – qui est elle-même problématique puisque fondée sur une logique de «tarification» pour répondre à une gestion au nom ambitieux de «restauratoir» –, ait été établie de manière douteuse et suite à une prétendue procédure de consultation publique. Or, l’imposition des mémorandums, au nom du service de la dette publique, implique un repli partiel de l’Etat ayant trait à la gestion de l’eau. Il en découle un changement des rapports des forces en faveur du capital privé, étranger et local. Dès lors, s’accentuent nécessairement les logiques spéculatives et une diminution des possibilités d’intervention politique.

Quels sont actuellement les principaux fronts de lutte pour l’eau?

D’un point de vue environnemental, ils sont nombreux et variés. Qu’il s’agisse de la privatisation — par l’exercice de partenariats public-privé (PPP), c’est-à-dire l’appel par une autorité publique à des prestataires privés pour gérer et financer en contrepartie d’un paiement par le public et donc l’usager – des réseaux d’adduction des eaux usées d’Athènes et de Thessalonique; ou encore de l’exploitation des réserves naturelles en eau potable par les entreprises d’embouteillage. A quoi s’ajoutent (dans le cadre de la DCE mentionnée) des mesures «restauratoires» face à la dégradation, à la contamination des eaux de surface et souterraines par les industries, les mines et les activités agricoles, ainsi que la construction de nouveaux barrages. Existe aussi la «simple» privatisation des systèmes existants.

Politiquement, les fronts qui semblent être le plus actifs, en ce moment, concernent la privatisation de deux grandes compagnies des eaux (EYDAP et EYATH) et la tentative de compléter la construction du grand barrage hydroélectrique de Mesochora (dans la région de Trikala), sur le fleuve Acheloos (fleuve dans le nord-ouest de la Grèce, long de 217 kilomètres qui prend sa source dans le massif du Pinde).

L’EYDAP (compagnie des eaux d’Athènes) et l’EYATH (Compagnie des eaux de Thessalonique) sont toutes deux transférées au TAIPED [1] ce qui signifie que leur privatisation est déjà mise en œuvre. Nous rapprochons-nous de cette éventualité depuis l’accord de Malte [2]?

Les derniers événements confirment cette hypothèse. Le fonds de privatisation (TAIPED) – où sont transférées la plupart des actions de l’EYDAP et de l’EYATH – a déjà publié un avis d’adjudication pour s’assurer les services d’un consultant, et commencer la procédure de la vente de leurs actions à quelques «investisseurs stratégiques». Il est évident que cette procédure ne concerne pas les actions se trouvant déjà entre les mains de l’investisseur privé [3], comme cela l’est affirmé dans la propagande du gouvernement. Il n’y a même pas une prise du contrôle de la société par le management. La procédure concerne la redistribution de divers contrats forfaitaires. Les conséquences attendues – en partant des exemples que l’on peut analyser dans des pays ayant connu ce genre d’expérience – seront une hausse des prix pour les usagers et la détérioration de la qualité de l’eau potable.

Par le passé, le mouvement contre la privatisation de l’eau avait organisé un référendum informel sur la privatisation de l’EYATH. Les citoyens et citoyennes de Thessalonique [4] avaient massivement voté pour sa protection. Quel est l’état actuel du mouvement pour la défense de l’eau? Existe-t-il une coopération et convergence des luttes entre les organisations syndicales et les mouvements citoyens?

Il y a un double obstacle quant à la construction d’un mouvement efficace pour la défense de l’eau. Tout d’abord, il y a un certain type de «séparation» entre les acteurs potentiels d’une mobilisation commune. Donnons un exemple. Les travailleurs des compagnies pensent à leur emploi et à leurs conditions de travail. Par contre, les habitants d’une région affectée par un barrage se concentrent sur leur fleuve et les effets qui en découlent suite à la construction du barrage. Ensuite, au nom d’une lutte anticapitaliste un peu proclamatoire, est sous-estimée l’importance d’objectifs concrets, concrets, quant à la gestion sociale de l’eau. Dans tous les cas, des événements récents comme l’activation des deux fronts que j’ai mentionnés plus haut ou encore le réveil de la «Coalition nationale pour l’eau» – qui est un réseau dans lequel participent conjointement des organisations syndicales et des mouvements citoyens – ­ont favorisé la rencontre fertile de forces multiples et diverses.

Quelle est la position des partis politiques en Grèce sur la privatisation de l’eau? Y a-t-il des partis parlementaires et extraparlementaires opposés à cette privatisation? Adoptent-ils les positions des mouvements sociaux?

Ceux qui déclarent leur opposition à la privatisation de l’eau sont généralement nombreux, et ne se limitent pas aux forces de la gauche radicale. En revanche, ils ne comprennent pas le sens effectif de la prise en main de la gestion de l’eau comme définit plus haut (directive-cadre de l’UE). Souvent, dans l’effort de riposter à l’offensive du capital privé, ils omettent les responsabilités du système de gestion étatique: un système manquant de transparence, souvent marqué par la corruption et lié à certains intérêts privés par divers contrats de sous-traitance.

Ce que les partis ne réussissent généralement pas à prendre en compte, c’est la logique d’une gestion écologiste de l’eau: c’est-à-dire de la protection du cycle «naturel» de l’eau. L’exemple le plus typique est le KKE (PC), qui soutient avec ardeur la dérivation partielle du fleuve d’Achellos – sur lequel doit s’élever le barrage de Mesochora – vers la plaine de Thessalie. Par ailleurs, il y a convergence entre une fraction (minoritaire pour le moment) de la gauche radicale, les collectifs écologistes et certains courants libertaires.

Outre la privatisation d’EYDAP et d’EYATH, y a-t-il d’autres formes de privatisation de l’eau ?

Il faudrait souligner en particulier l’expansion des entreprises privées d’embouteillage d’eau, qui débouche sur: la hausse de l’usage d’eau en bouteille dans le secteur touristique et la restauration; le discrédit des réseaux publics d’approvisionnement en eau. Et surtout, sur les mutations du cadre légal qui règle l’exploitation de cette matière première. Ce cadre légal protège les privilèges des industries d’embouteillage. Les «barons de l’eau» grecs, qui dominent une grande partie du marché local et qui exportent également, paient des impôts insignifiants depuis des décennies. Ainsi, leurs parrainages (sponsoring) – c’est-à-dire leur politique publicitaire – sont exemptés de taxes. Ils entretiennent des relations étroites avec le système gouvernemental et poursuivent une politique d’augmentation décidée des quantités d’eau utilisées. Cette dernière commence à menacer la qualité des réseaux publics et la bonne conservation de cette ressource naturelle pour les générations à venir.

Entre l’Etat et le marché, quelle pourrait être la proposition de la gauche radicale concernant l’eau?

Il faut concevoir la défense de l’eau en tant que «bien commun» et propriété collective de la société. La reconnaissance constitutionnelle et législative formelle du droit d’accès à l’eau sur la base des principes et droits énoncés par l’Assemblée générale des Nations Unies. La protection du cycle naturel de l’eau, c’est-à-dire l’adoption de pratiques durables, pour conserver la quantité, la qualité et l’écologie de toutes les eaux de surface et des nappes phréatiques. Comme nous le rappelle Vandana Shiva, l’eau, qui constitue 70% de la planète – mais aussi du corps humain –, a ses propres droits: de couler librement sans être polluée et d’être régénérée par le cycle hydrologique. A travers une telle approche non anthropocentrique, le droit humain d’accès à l’eau fait partie des droits dits naturels. La lutte pour la protection du cycle hydrologique est en même temps la lutte pour les droits humains sur l’eau. Bien entendu, les luttes de l’eau s’intègrent à la lutte plus globale pour changer la société à la racine. (28 avril 2017)

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[1] Le Fonds grec de privatisation (Hellenic Republic Asset Development Fund, HRADF) est une SA fondée le 1er juillet 2011, en vue de gérer le processus de privatisation. Un processus qui n’a cessé d’être chaotique et loin de répondre aux objectifs financiers qui étaient proclamés comme nécessaires dès 2011. (Réd. A l’Encontre)

[2] Accord conclu à Malte par l’Eurogroupe, le vendredi 7 avril 2017, entre le gouvernement grec et les créanciers représentés par la Banque centrale européenne, le Mécanisme européen de stabilité et le Fonds monétaire international. Le quotidien Le Monde en date du 8 avril écrivait: «Nous avons résolu les gros problèmes concernant les réformes à faire», s’est félicité le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. «Je veux saluer l’accord de principe qui est conclu après plusieurs mois de travail difficile. (…) Le moment est venu de mettre fin à l’incertitude sur l’économie grecque», a renchéri le commissaire européen chargé des affaires économiques, Pierre Moscovici.

Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, veut, lui, y voir le «retour de l’espoir» pour son pays, mais le cœur n’est certainement pas au soulagement pour le peuple hellène, car tout reste encore à concrétiser et surtout de nouveaux sacrifices sont à l’horizon. Le ministre des finances, Euclide Tsakalotos, a d’ailleurs déclaré à la sortie de l’Eurogroupe qu’il y avait, dans cet accord, «des choses qui vont déplaire aux [Grecs]». Un euphémisme, puisque la Grèce s’est engagée à réduire ses dépenses de 2% du produit intérieur brut (PIB) entre 2019 et 2020. Soit des économies supplémentaires de plus de 3,6 milliards d’euros par le biais notamment d’une énième (la quatorzième en sept ans!) réforme des retraites et d’un nouvel abaissement du seuil d’imposition. En échange, M. Tsakalotos a reçu l’engagement de pouvoir adopter des mesures de dépenses pour financer la croissance en 2019 et en 2020, si la cible budgétaire est atteinte, parallèlement aux réformes additionnelles.» (Réd. A l’Encontre)

[3] Selon les données fournies par le TAIPED: l’EYDAP et l’Etat possèdent 34,03% des actions de la compagnie, le TAIPED en possède 27,30%, et les 9,99% restants le sont par l’investisseur privé John Paulson qui est à la tête du Fonds de gestion alternative (hedge fund). Il a connu des «fortunes» diverses. Sa «réputation», il l’a faite en vendant à découvert des subprimes en 2007, avec un gain supposé de quelque 3,7 milliards. Entre 2010 et 2011 il a spéculé sur l’or avec des gains plus que significatifs. Il est aussi mêlé à des affaires douteuses avec la société chinoise Sino-Forest Corporation. En ce qui concerne l’EYATH, le TAIPED possède 74% de ses actions, 5% appartiennent à Suez Environment Company (groupe français de gestion de l’eau et des déchets) et le reste est sur le marché boursier, coté sur la Bourse d’Athènes. (Réd. A l’Encontre)

[4] Une description de cette mobilisation est disponible sur le site du Transnational Institue (TNI) : https://www.tni.org/en/article/thessaloniki-greece-struggling-against-water-privatisation-times-crisis (Rédaction A l’Encontre)

Grèce. Face à la privatisation de l’eau, il faut assurer son statut de «bien commun»

Fin de l’hôpital public Grec ?

Des malades atteints du cancer renvoyés de l’hôpital

kinisi ENERGOI POLITES et Larisa CITY NEWS

L’hôpital doit-il être rentable ? Si l’on peut comprendre qu’il y ait des choix à faire en fonction du budget, comme cela se fait chez nous, la manière administrative et inhumaine dont sont appliquées en Grèce, les directives de privatisation de la santé que nos dirigeants ont décidées a Bruxelles augure mal de notre avenir.

Personnel infirmier vieillissant avec d’importants problèmes de santé.

Une enquête de la « Fédération Panhellénique des Travailleurs des Hôpitaux Publics » révèle que le personnel infirmier « trop rare » est âgé avec d’importants problèmes de santé et cela à cause du « manque tragique » qui se monte à 35% de postes inoccupés et oblige à des « horaires épuisants ».

La durée moyenne de service du personnel infirmier est de 25 ans. 15% des employés du service infirmier (4500) ont des certificats des Commissions Médicales pour des problèmes de sante et les congés maladie accordés chaque année sont au moins de 200 000 jours. « Le personnel infirmier travaille en situation de burn-out », rapporte la Fédération, en faisant remarquer « qu’il existe des risques d’erreur dans les soins infirmiers car la charge d’une personne est de 40 lits de malades ».

Selon la Fédération, le droit du travail n’est respecté dans aucun hôpital, 800 000 jours de repos et congés normaux sont dus. « Si les droits légaux étaient appliqués au personnel infirmier comme il se doit, le gouvernement fermerait les hôpitaux, signale la Fédération en mentionnant que 5 000 employés des services infirmiers avec déclarations de problèmes de santé ou de problèmes familiaux ont des demandes en attente pour un allègement de charges, 4 500 employés ont un certificat d’invalidité et peuvent prendre leur retraite d’invalidité, 7 000 employés ont acquis leurs droits à la retraite, mais « s’ils prennent leur retraite, les hôpitaux mettent la clef sous le paillasson ».

traduction Palili

http://kinisienergoipolites.blogspot.fr/2017/04/blog-post_744.html

Les chiffres se portent bien et les malades meurent

La « Fédération Panhellénique des Travailleurs des Hôpitaux Publics » dénonce l’ hôpital de Volos « qui a renvoyé de l’hôpital cinq malades atteints du cancer. »

« Les malades atteints du cancer pleurent et disent qu’ils rentreront chez eux pour mourir. »

Cinq malades qui devaient faire une chimiothérapie immédiate ont été renvoyés lundi dernier de l’ hôpital de Volos, vers d’autres hôpitaux du pays, malgré l’opposition de l’oncologue Giorgos Riga,dénonce la Fédération.

« Le Budget de l’hôpital de Volos pour les chimiothérapies est épuisé et depuis lundi dernier (20-3- 2017), les malades atteints du cancer sont renvoyés vers une destination inconnue » indique le communiqué de la Fédération.

Détails

« Hôpital de Volos

Encore un hôpital excédentaire, selon M.Polakis. Les chiffres se portent bien et les malades meurent.

Le budget prévisionnel de l’hôpital de Volos pour les chimiothérapies est épuisé et depuis lundi dernier 20-3-2017, les malades sont renvoyés vers une destination inconnue.

L’Unité de Chimiothérapie de l’hôpital de Volos est composée de deux médecins oncologues et de cinq infirmières. Elle effectue en moyenne 400 séances par mois pour 200 malades atteints du cancer.

Le budget prévisionnel dont dispose l’hôpital est de 220 mille euros par mois.

Vendredi 17-3-2017, l’Administrateur de l’hôpital de Volos a convoqué le médecin oncologue Giorgos Riga pour lui communiquer en présence du Directeur du Service de Santé qu’à partir de cette date il ne serait plus accepté de nouveaux malades pour la chimiothérapie, en raison du dépassement de 50% du budget. l’Administrateur déclare que la dépense est de 280 000 euros par mois au lieu de 220 000.

Le médecin oncologue M. Giorgos Riga refusa de renvoyer les malades atteints du cancer et l’Administrateur lui communiqua que le Directeur du Service de Santé le ferait. Concrètement, il lui annonça que tout nouveau malade atteint du cancer qui viendrait à l’unité de chimiothérapie serait dirigé vers le Directeur du Service de Santé qui se chargerait de le renvoyer. Depuis lundi 20-3-2017 ont été renvoyés cinq malades pour lesquels la Commission Oncologiste de l’hôpital avait jugé qu’une chimiothérapie immédiate était nécessaire.

L’administrateur n’a pas seulement ordonné de renvoyer les nouveaux malades, il a ordonné au médecin oncologue M. Riga, pour redresser les dépenses, de renvoyer des malades qui sont déjà suivis en chimiothérapie. Si cela est possible ?????

La plupart des malades qui arrivent à l’Unité de l’hôpital de Volos, ne sont pas de nouveaux malades, ils viennent à la suite d’une rechute et confient leur histoire à l’Unité. Ils connaissent l’unité oncologiste, lui font confiance et leur renvoi serait dommageable pour leur santé.

Mercredi 22-3-2017, ils ont renvoyé un malade en fauteuil roulant qui venait pour une chimiothérapie !!! Avec pour tout soin un antalgique !!!

Les malades du cancer sont renvoyés pour la chimiothérapie, vers une destination inconnue. Imaginez l’épreuve pour les malades en stade terminal ? C’est une tragédie qui se développe ces jours-ci à l’hôpital de Volos.

Les malades renvoyés pleurent, s’exaspèrent, désespèrent de leur sort et disent aux infirmières et aux médecins qu’ils vont aller chez eux pour mourir. Pour faire une chimiothérapie, il faudrait qu’ils demandent aux hôpitaux de Larissa, de Thessalonique, d’Athènes. Où vont ils trouver l’argent pour les frais ? L’épreuve qu’ils subissent est inimaginable. Pour faire une chimiothérapie, les malades deviennent une balle qu’on se renvoie d’hôpital en hôpital car les autres hôpitaux refusent de les recevoir par manque de financement.

Est ce que l’on mérite d’avoir des ministres de la Santé si irresponsables et si peu fiables ? C’est un danger public !!!

Nous tenons à féliciter le médecin oncologue Giorgos Riga qui n’a pas participé à cela et a rendu public le problème auprès des moyens d’information de masse de Volos.
Puissent les Administrateurs du Système, trouver une telle sensibilité !!! »

kinisi ENERGOI POLITES et Larisa CITY NEWS

traduction Palili

http://www.larisacitynews.gr/2017/03/kataggelies-tis-poedin-gia-to-nos…

»» http://kinisienergoipolites.blogspot.fr/2017/04/blog-post_744.html ;htt…

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