L’unité anti-torture de l’ONU à Athènes pour enquêter sur les décès de migrants dans les commissariats de police.
9 octobre 2024
Un groupe de travail anti-torture de l’ONU est actuellement en visite à Athènes pour enquêter sur la mort récente de deux migrants dans des commissariats de police de la capitale grecque. L’unité est chargée d’enquêter et d’inspecter les cas de torture, de mauvais traitements et de violations des droits de l’homme des prisonniers. L’unité des Nations unies appelée « Sous-comité pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » (SPT) est arrivée à Athènes mardi et effectuera une mission de 12 jours, dans le cadre de ses audits réguliers des commissariats de police, des centres de détention de migrants, des établissements pénitentiaires ou des prisons, et des points de contrôle de la sécurité aux frontières.
Citant des sources policières, le radiodiffuseur public ERT a indiqué que cette visite faisait suite au décès de Mia Harizul, 29 ans, originaire du Bangladesh, qui aurait été retrouvé pendu dans un poste de police. Il convient également de rappeler que, quelques jours auparavant, un autre migrant, Mohamed Kamran Asik, un livreur de 37 ans originaire du Pakistan, a également été retrouvé mort dans sa cellule au poste de police d’Agios Panteleimonas, à Athènes.
L’équipe spéciale anti-torture des Nations unies mènera une série d’entretiens en personne avec des officiers de haut rang, notamment de la police grecque, des garde-côtes et du médiateur.
Les rapports suggèrent que le médiateur soulèvera des questions sérieuses sur les fautes commises par les services de police grecs lors de la réunion avec l’unité de l’ONU.
Selon les médias, la direction de la police grecque (EL.AS) a demandé à tous les officiers et services de coopérer avec l’équipe de l’ONU et d’accorder à ses membres un accès total à toutes les zones, y compris les lieux de détention, sans restriction ni escorte.
Le document interne transmis souligne que les inspecteurs ont le droit d’interroger les personnes détenues ou toute autre personne sans exception.
L’UE a détruit son pays ….Nous sommes les prochains. Pour Élucid, Yánis Varoufákis revient sur ses années de combats contre le capitalisme mondialisé responsable de tant d’inégalités, mais également sur la crise grecque, symptomatique de la nature profonde de l’Union européenne : austéritaire, dysfonctionnelle et antidémocratique. Il déclare : Ils ont préféré traiter la Grèce comme un rat de laboratoire, comme une expérience avec l’objectif de l’appliquer un jour à la France … Voir l’entretien d’1h12mn sur Elucid
Ce qui suit ne s’adresse pas à la droite et à ses soutiens (économiques, sociaux et autres) qui – malheureusement – font très bien leur travail. Ce qui suit s’adresse avant tout à la gauche qui – malheureusement – ne fait pas du tout bien le sien…
Voici donc ce que nous écrivions l’an dernier à la même époque, juste après les terribles inondations de Thessalie, dans un texte resté inachevé et jamais publié :
« Le choc des deux « ouragans méditerranéens » successifs Daniel et Elias a été assez fort pour provoquer les premières fortes secousses dans les croyancesclimato-sceptiquesdes Grecs. Bien sûr, ce ne sont que les premières fissures qui ne s’élargirontque s’il y a le suivi que les circonstances exigent de la seule force politique qui peut, potentiellement, non seulement expliquer scientifiquement la catastrophe climatique mais aussi agir massivement et concrètement pour y faire face ».
Bien sûr, cette « seule force politique qui peut, potentiellement, non seulement expliquer scientifiquement la catastrophe climatique mais aussi agir massivement et concrètement pour y faire face » doit être la gauche. Pourtant, un an plus tard, alors que le spectre de la pénurie d’eau plane plus que jamais sur Athènes et ses quatre millions d’habitants, alors que de nouvelles sécheresses extrêmes, de nouveaux méga-incendies dévastateurs, de nouveaux records historiques successifs de température et de nouvelles canicules encore pires sont intervenus, cette gauche est toujours invisible, toujours absente du front de la catastrophe climatique galopante. Et le pire, c’est qu’elle continue en grand partie à dénoncer la droite néolibérale au gouvernement non pas pour son refus d’agir à temps contre ce désastre climatique, mais pour son insistance à l’invoquer pour couvrir ses péchés !
Voici donc comment que nous avons poursuivi notre texte de l’année dernière, en essayant – en vain – de convaincre qu’il est urgent de mobiliser ceux « d’en bas » car notre pays est littéralement dans l’œil du cyclone de la catastrophe climatique :
« Parlons donc de la catastrophe climatique et de notre pays, puisquel’intensité et le volume des précipitations des deux « ouragans méditerranéens » (medicanes) qui l’ont frappé consécutivement en l’espace detrois semaines ( !), confirmentles conclusions scientifiques, que la Méditerranée et en particulier sonbassin oriental et … la Grèce constituentun hot point, c’est-à-dire un point de grande intensité et de dangerositéde crise climatique. Plus précisément, les 889 mm de pluie -au moins- reçus par Zagora et les 886 mm reçus par Portaria sur le Mont Pélionle 5 septembre, non seulement dépassent de loin tout précédent dans notre pays, mais sont 3 et 4 fois plus importants que ceux qui sont tombés en Libye le jour des inondations meurtrières quelques semaines plus tard. De même, les 1235 mm de précipitations reçus par Makrinitsa en septembre dernier constituent un record européen de précipitations mensuelles, alors que l’intensitéterrifiante de l’averse du « medicane » Elias qui a ensuite frappé le nord de l’Eubée était ensembleavec les incendies gigantesques de plus en plus fréquents, les caniculeset la désertification galopante, une autre indication que notre pays constituebien un hot pointde la catastrophe climatique planétaire « pour les décennies à venir ».
Et nous concluions avec ces mots :
« Qu’est-ce que cela signifie ? Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et plusieurs autres organisations scientifiques, cela signifie que « l’augmentation de température observée en Méditerranée est supérieure à la moyenne mondiale ». En d’autres termes, « la planète se réchauffe et la Méditerranée le fait un peu plus vite » ! Les conséquences ne sont pas seulement prévisibles, elles sont déjà établies de manière empirique : parmi beaucoup d’autres choses, comme l’élévation du niveau de la mer, nous avons des caniculesde plus en plus fréquentes, de plus en plus longues et de plus en plus intenses, des incendies de forêt de plus en plus fréquents et de plus en plus monstrueusement destructeurs, des précipitations et des inondations sans précédent, mais aussi une réduction drastique des précipitations, avec pour conséquence des pénuries d’eau croissantes, des sécheresses, la désertification galopante de zones de plus en plus étendues, une réduction de la productivité agricole, etc. En d’autres termes, nous sommes confrontés à la menace la plus grave pour la qualité de vie et l’existence même que les habitants de ce que nous appelons aujourd’hui le territoire grec aient jamais eu à affronter. Et comme il est évident, tous les autres problèmes de la population grecque mais aussimondiale sont directement affectés et subordonnés à ce qui est leur plus grand problème existentiel… »
Et la gauche grecque ? Où sont ses manifestations, ses grèves et ses occupations contre les politiques climatiques des gouvernements grecs, de l’Union européenne et des capitalistes ? Où sont ses réflexions et sa production d’idées, d’analyses et de propositions programmatiques et de mesures à prendre urgemment ? Où est sa participation aux grandes mobilisations internationales de la jeunesse et autres luttes contre la catastrophe climatique et ceux qui la causent, qui passent en permanence inaperçues dans notre pays ? Où est sa lutte contre les théories obscurantistes et conspirationnistes sur la crise climatique qui font un tabac dans la population grecque ? Où est sa conception du changement radical de nos sociétés et de nos vies que nécessite la lutte effective contre la catastrophe climatique (voir Pour une décroissance écosocialiste). Et surtout, où est sa mobilisation contre la racine du mal, les multinationales du pétrole et du gaz, les constructeurs automobiles et tous ceux qui sont impliqués dans les énergies fossiles, qui sont responsables de l’écrasante majorité des émissions de gaz à effet de serre ?
Au lieu de tout cela, la gauche grecque préfère accuser Mitsotakis et son gouvernement « de simples délits comparés au véritable crime qu’il commet lorsque non seulement il ne fait rien contre la crise climatique, mais qu’il ne cesse de l’aggraver par ses politiques ». Et de temps en temps, elle préfère s’adonner à des combats chimériques contre les impérialistes qui convoitent « nos » (d’ailleurs inexistants, )… gisements de pétrole, qui deviendraient comme par miracle… des combustibles fossiles propres parce que…« grecs ». Ou de se moquer et de calomnier la jeune Greta Thunberg qui inspire le mouvement international de jeunesse le plus massif et le plus radical contre la crise climatique. Ou, pire encore, d’accueillir dans ses rangs des « gens de gauche » qui continuent sans relâche à qualifier le changement climatique de … « plus grande fraude impérialiste » !
La conclusion est tragique : lorsque le très grand capital international, et par conséquent le système capitaliste, responsables de la catastrophe climatique, ont de tels ennemis de gauche, ils n’ont pas besoin d’amis ! Ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles quand ces gens de gauche – en Grèce et dans le monde – dénoncent tout et n’importe quoi sauf les vrais criminels, et avec eux leurs patrons, leurs filiales locales, leurs porte-voix, leurs représentants politiques, c’est-à-dire leur système capitaliste. Comme par exemple « Les vingt plus grandes entreprises qui ont contribué ensemble à l’émission de 480 milliards de tonnes d’équivalent de dioxyde de carbone et de méthane, provenant principalement de la combustion de leurs produits, ce qui équivaut à 35% de toutes les émissions de combustibles fossiles et de ciment dans le monde depuis 1965 » (voir le tableau ci-dessous) :
Conclusion : la grande tragédie de la crise climatique, c’est que huit milliards d’êtres humains sont contraints de payer cher – au prix de leur santé, de leur vie, de la santé et de la vie de leurs descendants, de la destruction de la nature et d’une planète de plus en plus dégradée – la cupidité de quelques dizaines de multinationales polluantes qui continuent à faire des profits monstrueux.
Pire encore, au moins une partie de notre gauche répète et diffuse, souvent mot pour mot (!), la propagande « climatonégationiste » produite par la véritable fabrique de propagande de ces multinationales polluantes géantes. Et, signe de l’importance que ces multinationales attachent à saper et à dénigrer les thèses scientifiques sur la crise climatique, seulement cinq d’entre elles ont dépensé au cours de la dernière décennie au moins 200 millions de dollars par an pour promouvoir leur propagande et leur désinformation en faveur des combustibles fossiles (voir le tableau correspondant pour l’année 2018).
Un cas typique de ce genre de propagande est l’article intitulé « Crise climatique : croyance religieuse ou vérité scientifique ? « de ancien ministre islamophobe Andreas Andrianopoulos, qui a quitté le parti de la Nouvelle Démocratie parce qu’il ne la trouvait pas assez… néolibérale. Le fait que M. Andrianopoulos ait été « conseiller » de M. Poutine et du président (à vie) de l’Azerbaïdjan, M. Aliyev, n’a évidemment rien à voir avec le contenu délirant de ses articles « climatonégationistes ». Rien à voir non plus avec les déclarations et les articles d’autres « conseillers » célèbres de M. Poutine, comme l’ancien chancelier allemand Schröder ou l’ancien Premier ministre français Fillon… mais aussi des gens de gauche moins célèbres – grecs et étrangers – connus pour leur soutien au locataire du Kremlin.
Bien entendu, ici on n’a pas affaire à des simples « coïncidences ». M. Poutine et ses amis de par le monde Trump, Orban, Bolsonaro, Milei, etc. sont tous des « climato-sceptiques » fanatiques, comme le sont d’ailleurs leurs partisans d’extrême droite et néofascistes de par le monde. Et bien sûr, ce n’est pas un hasard si tous ces braves gens, aidés par le grand capital international, qui a tout intérêt à perpétuer l’économie dépendante des énergies fossiles, financent généreusement les armées de climatonégationnistes de tout genre, qui n’ont qu’un seul objectif : empêcher l’adoption et surtout la mise en œuvre de mesures pour faire face à la catastrophe climatique….
Par conséquent, puisque la crise climatique, qui – malheureusement – s’intensifiera et atteindra bientôt des points de bascule, prend désormais des dimensions existentielles pour l’humanité, et puisqu’il n’y a personne d’autre que nous pour la combattre, le conflit avec ceux et leurs intérêts qui l’ont créée et l’alimentent, en refusant obstinément de l’empêcher, ne peut être qu’un conflit de vie et de mort. Plus que jamais, c’est donc maintenant que la gauche peut justifier son existence en faisant de la lutte contre la catastrophe climatique sa priorité absolue et sa première tâche militante…
.LE MESSAGE DE GIORGOS KALAÏTZIDIS AU RASSEMBLEMENT DES GLIÈRES : UN TÉMOIGNAGE ÉMOUVANT QUI EXPLIQUE LES RACINES DE SON ENGAGEMENT AVEC ROUVIKONAS
Ce 12 mai 2024, Giorgos Kalaïtzidis faisait partie des invités de Paroles de Résistances, sur le Plateau des Glières, en tant que militant attaqué par l’État grec.
Malheureusement, sa mère a eu de gros soucis de santé et, fort logiquement, il a préféré rester près d’elle. J’ai donc été chargé de lire le message de Giorgos devant la foule nombreuse et attentive. Sa lettre répond à la question des organisateurs : « pourquoi résistes-tu ? »
Je vous conseille ces paroles de résistances pleines d’intelligence et de bon sens. Un témoignage émouvant qui explique les racines de son engagement avec Rouvikonas et, un peu plus, sa vision du monde.
L’implication de Frontex dans des refoulements illégaux en Grèce est à nouveau prouvée, cette fois dans un rapport d’incident grave (SIR) récemment publié par le bureau des droits fondamentaux de Frontex, à partir d’un refoulement effectué par les garde-côtes grecs à l’extérieur de Lesvos, avec l’aide de Frontex Lettonie.
Dans l’après-midi du 25 janvier, un bateau transportant 38 personnes, toutes afghanes, avait presque atteint la terre ferme au nord de Lesbos, lorsqu’il a été arrêté par Frontex Lettonie et deux navires des garde-côtes grecs, et repoussé illégalement vers la Turquie.
Les autorités grecques ont nié toute implication, comme d’habitude, et ont affirmé qu’elles n’avaient fait qu’empêcher un bateau d’entrer dans les eaux du territoire grec, ou, comme elles l’ont dit, qu’elles avaient « empêché le départ ».
Nous avons publié un article sur ce cas le 13 mai, et l’affaire a également fait l’objet de plusieurs documentaires.
Le 2 février, le bureau des droits fondamentaux de Frontex a lancé un rapport d’incident grave (SIR 10463/2024), afin de « clarifier les allégations de recours à la violence en mer et d’expulsion collective de migrants ».
Les résultats et la conclusion sont clairs comme de l’eau de roche : le groupe a été illégalement et violemment repoussé des eaux territoriales grecques par les garde-côtes grecs, assistés par le navire letton de Frontex.
Latvian Frontex a ensuite couvert les autorités grecques dans son rapport de mission, afin que le crime puisse passer inaperçu, comme d’habitude en mer Égée
« Le Bureau note avec regret que le compte-rendu de l’incident par l’équipage du navire Frontex dans le rapport de mission, ainsi que par les autorités grecques en**, était incomplète et incorrecte, avec des informations manquantes sur la présence des migrants en Grèce, et le second transfert de l’incident de Frontex à HCG »
Le bateau était dans les eaux grecques, ils ont été interceptés, leur vie a été mise en danger à plusieurs reprises par les garde-côtes grecs, ils ont fait l’objet d’une expulsion collective interdite, et tant Frontex que les garde-côtes grecs ont délibérément couvert le crime en mettant des informations incorrectes et incomplètes dans leurs rapports de mission.
Étant donné que ces rapports de Frontex ne sont pas accessibles au public et qu’ils présentent un grand intérêt pour le public, nous avons à nouveau décidé de publier l’intégralité du rapport. Il est de la plus haute importance que ces rapports soient accessibles à tous, et pas seulement aux politiciens et aux journalistes de l’UE. Final SIR 10463-2024_final_redacted-rotated (1)Download file:///C:/Users/Odie%20Helier/Downloads/Final-SIR-10463-2024_final_redacted-rotated-1.pdf
Les autorités grecques, soutenues par Frontex, ont à nouveau prouvé leur implication et leur responsabilité dans les violations des droits de l’homme en mer Égée. La question est de savoir ce que le conseil d’administration de Frontex et la Commission européenne vont faire pour mettre fin à cette situation.
Nous demandons à la Commission européenne de lancer immédiatement une procédure d’infraction contre la Grèce pour violations systématiques et généralisées des droits de l’homme, et nous demandons la cessation de toutes les opérations de Frontex en Grèce conformément à l’article 46 du règlement de Frontex.
Il faut comparer les résultats grecs avec ceux des européennes de mai 2019 (Syriza gouvernait) et des législatives 2023 (venant après celles de mai). Constat évident : l’abstention assez forte est cette fois impressionnante : 41 % puis 46 %, aujourd’hui 58,6 % ! Ceci marque la déconsidération totale du cadre politique actuel.
La campagne se jouait sur des enjeux nationaux, et les résultats posent la question de la crédibilité de la gauche face à un gouvernement de droite imposant misère, répression, sur fond de scandales propres à cette droite ultralibérale. L’abstention à gauche doit faire réfléchir : quelques mois après la formidable mobilisation pour les universités, les jeunes se sont davantage abstenus !
Défaite cinglante pour Mitsotakis
Mitsotakis est le grand perdant : loin de son objectif minimum de 33 %, la droite obtient 28,3 % et perd 1 million de voix depuis 2023. C’est une claire condamnation de la vie chère, mais aussi de ses mensonges sur la catastrophe de Tèmbi, sans oublier les critiques sur sa droite (mariage homosexuel). La direction flotte, mais la politique reste la même (des centaines de licenciements à Larko).
C’est l’extrême droite qui sort gagnante, avec le parti d’un dangereux farfelu, qui affirme détenir des lettres de Jésus : seul parti à progresser aussi en voix, il obtient 9,3 % (4,4 % en 2023), dont les électeurs de Chryssi Avgi. Même si dispersée, l’extrême droite cumule environ 20 %, sur fond de discours nationaliste, raciste et hyper réac.
Pari raté de Syriza et gauche perdante
Ce qui constitue le « centre gauche » est aussi perdant : Kasselakis, le chef de Syriza, promettait plus de 20 % : il a 14,9 % (23,7 % en 2019, 17,8 % en 2023). Androulakis, dirigeant du Pasok, annonçait qu’il deviendrait le second parti : il reste troisième avec 12,8 %. Ces résultats provoquent crise de direction au Pasok et crises d’orientation, de nombreux cadres plaidant pour « l’union du centre gauche » comme seule alternative.
Rien de mieux à gauche : certes le KKE (PC grec) a 9,2 % (5,3 % en 2019, 7,7 % en 2023), mais il perd des voix, et si ce score traduit son apparition sur le terrain, sa limite demeure. Les diverses forces réformistes au discours plus radical restent sous les 3 %, notamment Mera25 (DIEM grec : 2,5 %) et Nea Aristera (scission de Syriza refusant Kasselakis : 2,4 %). Et Antarsya, qui pendant des années laissait espérer une gauche anticapitaliste ouverte, s’est repliée sur une campagne de sortie de l’Union européenne, réservée autrefois aux nationalistes de gauche. Résultat : 0,5 % avec 21 000 voix (0,6 % et 36 000 voix en 2019, 0,3 % et 16 000 voix en juin 2019, mais 0,5 % et 32 000 en mai). Tableau d’autant plus désespérant que tout le monde est content de ses propres résultats !
Dans ce paysage, le Nouveau Front populaire en France fait réagir : soit pour condamner les réformistes (NAR), soit pour faire « de même » avec un front populaire unissant… Syriza et le Pasok ! C’est donc à des forces unitaires à gauche, comme Anametrissi, et surtout au mouvement social d’imposer l’unité dans les luttes et les discussions unitaires en vue d’un programme alternatif de gauche !
Ces derniers jours, la communauté squattée de Prosfygika a fait l’objet d’une répression et d’une intimidation constantes de la part de l’État.
Le mardi 18/6, des flics de l’unité DRASI ont tenté de kidnapper 4 camarades à proximité de la communauté et de la structure de la boulangerie à l’intérieur de la communauté. La réaction du voisinage et des personnes solidaires a été immédiate, puisque les gens immédiatement sont descendus dans la rue jusqu’à ce que tous*tes les membres de la communauté soient libéré*es, alors qu’une manifestation était organisée pour défendre la communauté de Prosfygika.
Après cette tentative ratée de l’État de casser le moral de la communauté, le 20 juin à 22h30, un groupe de policiers de l’unité OPKE a kidnappé deux camarades membres de la communauté squattée de Prosfigika qui ont ensuite été arrêtés, tout comme une autre personne passant par la rue Dimitsanas. Face à la provocation croissante des flics qui croyaient pouvoir faire régner la répression au sein de la communauté, les gens du quartier se sont rassemblés et ont réagi immédiatement. Des affrontements au corps à corps ont eu lieu, des personnes ont été attaquées avec des grenades assourdissantes et du gaz lacrymogène. Un grand nombre de flics de l’unité DRASI ont essayé d’enlever d’autres personnes dans la rue. Une fois de plus, les habitant*es du quartier se sont montré*es à la hauteur, sans se laisser intimider, en prenant par les mains les camarades que les flics tentaient de kidnapper.
Il convient de noter que tout cela s’est produit alors, que les enfants du quartier jouaient dans les rues, les personnes âgées et les familles se promenaient le soir. A ce moment-là, les policiers n’ont pas hésité, une fois de plus, à utiliser des produits chimiques à proximité de l’hôpital de cancérologie d’Agios Savvas. A travers ces tentatives de plus en plus ratées de terroriser Prosfygika, l’État prépare un mécanisme de répression multiforme contre le quartier en lutte.
Les deux camarades arrêtés le 20/6 se sont vus imposer des conditions restrictives : 1) présence au poste de police jusqu’à vendredi prochain, date du prochain procès, et 2) interdiction de s’approcher à moins de 500 mètres du quartier de Prosfygika.
La chasse juridique ne s’arrête pas là. La recherche de 70 autres « auteurs inconnus » a été annoncée, dans une tentative désespérée de l’État de cibler à la fois le quartier et le mouvement de solidarité qui s’est précipité pour soutenir à nouveau la communauté, immédiatement après les événements du 20/6. Un jour plus tard, le 21/6, les flics ont arrêté un étudiant de 15 ans, membre de la communauté, à 17h30, alors que le camarade se rendait à vélo au kiosque situé à côté du quartier pour faire ses courses. Les flics l’ont violemment arrêté, l’ont fait tomber de son vélo et l’ont traîné jusqu’au centre de détention de GADA. Là, comme tout au long de l’arrestation, H.K., 15 ans, a subi des violences physiques, des agressions verbales et des menaces d’abus sexuels. Nous parlons ici d’actes de torture et, dans ce cas particulier, la police grecque n’a pas hésité à s’en prendre à un mineur.
La panique du gouvernement Mitsotakis et de l’État grec Après de nombreuses attaques ratées contre Prosfigika au cours des 14 dernières années, la dernière étant l’opération majeure du 22/11/22, leurs seuls moyens pour délégitimer et affaiblir une communauté de lutte sont maintenant les provocations, la surveillance, l’intimidation et la torture. Telles sont les réponses de l’État et du capital grecs à une communauté dont la résistance mûrit chaque jour, où les structures d’auto-organisation et de solidarité sont constamment renforcées et où une alternative à l’État et au capital prend forme.
Les opérations répressives ne nous terrifient pas, mais elles confirment aussi que nous sommes du bon côté de l’histoire. Elles nous exaspèrent et finissent par nous renforcer en nous rapprochant les un*es des autres. La stratégie de la tension qui est tentée ces jours-ci contre la Communauté squattée de Prosfygika n’aura qu’une conséquence: faire germer les graines d’un monde en lutte et les relations de solidarité qui nous unissent.
L’assemblée du squat Notara 26 déclare son total soutien et sa solidarité envers la communauté de Prosfygika. Nous affirmons clairement que tout type d’intimidation contre nos squats, nos communautés, nos quartiers, nos camarades et nos vies ne restera pas sans réponse.
SOLIDARITÉ AVEC LA COMMUNAUTÉ SQUATTÉE DE PROSFYGIKA COMMUNAUTÉS DE LUTTE DANS CHAQUE QUARTIER NE TOUCHEZ PAS À PROSFYGIKA Source Assemblée du squat d’habitations de réfugié*es/migrant*es Notara 26
Comme chaque année le Comité Grenoblois Grèce-Austérité-Grenoble tiendra des permanences pour permettre aux 26 personnes qui ont participé à cette action de solidarité de retirer leur commande. Les permanences se tiendront :
Jeudi 23 mai 2024 de 17h à 20h
Vendredi 24 mai 2024 de 16h à 18h
Samedi 25 mai 2024 de 9h à 12h .
Lieu : La soupe aux cailloux, 4a rue de la station Ponsard 38 100 GRENOBLE
Pensez à vous munir de sacs pour retirer vos produits .
Les vrais passeurs sont rarement sur le bateau : des militants grecs remettent en question l’emprisonnement des demandeurs d’asile Des centaines de personnes, dont des enfants, risquent de longues peines de prison en vertu d’une loi grecque très stricte contre le trafic de migrants.
Mohanad avait 15 ans lorsqu’il a été arrêté par les autorités grecques en novembre 2022 après être arrivé en Crète à bord d’un navire parti de Libye. Il a été accusé d’avoir fait passer 476 personnes et attend son procès dans le courant de l’année.
Il fait partie des centaines de personnes, y compris des enfants et des personnes voyageant avec leur famille, qui ont été arrêtées en vertu de la sévère loi grecque contre le trafic de migrants entrée en vigueur en 2014, qui prévoit des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 25 ans.
Des avocats ont signalé que les procès des passeurs étaient entachés de vices de procédure et d’un manque de preuves. Ce sont souvent les plus vulnérables qui mènent la barque, disent-ils, y compris des hommes qui acceptent de le faire en échange d’une réduction du prix du passage pour les membres de leur famille. Les arrestations sont arbitraires, affirment-ils, si l’on ne sait pas qui contrôlait le bateau.
Selon les ONG et les experts juridiques, la criminalisation des réfugiés et des demandeurs d’asile ne permet pas non plus de démanteler les réseaux de passeurs, car les vrais passeurs ne sont généralement pas sur le bateau.
L’année dernière, un réfugié afghan s’est vu accorder une indemnité de 15 920 euros (13 660 livres sterling) après avoir été accusé à tort de trafic de migrants
Il avait purgé plus de deux ans d’une peine de 50 ans d’emprisonnement après avoir été désigné comme la personne qui dirigeait le navire, selon les avocats, parce qu’il se trouvait à côté de la roue. Les vrais coupables avaient abandonné le bateau bien plus tôt.
Les personnes emprisonnées pour contrebande représentent aujourd’hui 20 % de la population carcérale grecque.
Dans le cas de Mohanad, son père, Hassan, un pêcheur égyptien qui voyageait sur le même bateau, a également été arrêté et accusé d’avoir agi dans un but lucratif après avoir accepté de s’occuper de certaines tâches à bord pour aider à payer la redevance. Il a été condamné en mars 2023 à 280 ans de prison. (Malgré la durée nominale de ces peines, le temps maximum que les prisonniers peuvent purger se situe entre 20 et 25 ans, avec des possibilités de libération anticipée).
Son fils Mohanad, aujourd’hui âgé de 16 ans, doit répondre des mêmes chefs d’accusation : contrebande à but lucratif, mise en danger de la vie des passagers et appartenance à une organisation criminelle. Même s’il est encore mineur, il risque jusqu’à huit ans de prison, selon son avocate Maria Flouraki, qui affirme que « le véritable passeur qui a pris l’argent est rarement sur le bateau ».
En Grèce, le fait de contrôler le bateau ou de conduire la voiture facilitant l’entrée sur le territoire sans autorisation constitue une infraction pénale passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à dix ans pour chaque personne transportée. La peine peut être plus lourde en fonction des charges supplémentaires, comme la mise en danger de la vie des passagers si le bateau est en détresse. Les personnes emprisonnées pour trafic illicite représentent désormais 20 % de la population carcérale grecque, avec plus de 2 000 personnes incarcérées en février 2023, selon les données publiées par le ministère grec de la protection des citoyens.
Le ministère n’a pas répondu aux demandes d’informations supplémentaires, mais au début de l’année, le ministre grec de l’immigration, Dimitris Kairidis, a réitéré l’importance de sa politique de lutte contre la contrebande lors d’une réunion avec l’UE.
Dans un autre cas, Homayoun Sabetara, qui avait fui l’Iran, a été arrêté en septembre 2021 et accusé de contrebande parce qu’il avait traversé la frontière entre la Turquie et la Grèce en voiture avec sept autres personnes. Selon M. Sabetara, il a été contraint de conduire la voiture par le passeur qui les a abandonnés dans les bois près de la frontière. Il a été condamné à une peine de 18 ans de prison.
Les personnes accusées de trafic sont considérées comme coupables dès le départ et condamnées sur la base de maigres preuves, affirment les militants et les avocats. « Il n’y a que quelques témoignages de passagers qui ont vu mon client distribuer de la nourriture et de l’eau, c’est tout », déclare M. Flouraki. Le témoignage écrit d’un garde-côte pourrait suffire à obtenir une condamnation, ajoute-t-elle.
La plupart des personnes accusées de trafic illicite n’ont pas accès à une assistance juridique avant le jour de leur comparution devant le tribunal, explique Dimitris Choulis, avocat du Human Rights Legal Project sur l’île grecque de Samos. L’avocat commis d’office ne prend connaissance de leur dossier que peu de temps avant le procès.
Julia Winkler travaille avec l’ONG Borderline Europe et a suivi des dizaines d’affaires de contrebande en Grèce au cours des cinq dernières années. Elle affirme que dans plus de deux tiers des cas qu’elle a vus, le principal témoin de l’accusation était absent, ce qui rendait le contre-interrogatoire impossible – une violation des normes d’équité des procès. Elle affirme également que certaines personnes ont attendu plusieurs mois en détention provisoire sans savoir pourquoi, car tous les documents qu’elles ont reçus ou signés sont rédigés en grec.
Le mois dernier, le procès en appel de Sabetara contre sa condamnation à 18 ans de prison a été reporté de cinq mois supplémentaires pour donner au tribunal le temps de localiser le témoin clé, qui n’était présent ni au procès initial ni à l’audience d’appel.
« La décision de reporter le procès pour entendre le témoin clé peut rendre le procès plus équitable et reconnaît également les défauts du procès en première instance », a déclaré M. Choulis. Une motion visant à libérer Sabetara pour le moment, compte tenu de son état de santé fragile, a été rejetée.
Mohanad vit actuellement dans un centre d’hébergement pour mineurs non accompagnés en Crète, mais M. Flouraki affirme qu’il a beaucoup souffert de l’emprisonnement de son père, de la séparation d’avec le reste de sa famille et de l’incertitude quant à son avenir. En février, son procès a été reporté à novembre.
Le chômage en Grèce « bloqué » à un taux à deux chiffres depuis 2010
Le taux de chômage en Grèce est resté à deux chiffres au cours des 14 dernières années et n’a pas réussi à passer sous la barre des 10 %.
Même au cours des 18 derniers mois de contraction, il n’a pas réussi à passer sous la barre des 10 %, les experts évoquant un groupe de 500 000 chômeurs au cœur du phénomène.
Le taux de chômage a certes diminué en mars dernier, passant de 10,8 % en février à 10,2 %, mais il est resté au-dessus de la barrière « psychologique » des 10 %.
Selon les experts, la principale raison pour laquelle le taux de chômage se maintient autour de 10 % est le manque d’investissements, qui conduiraient à la croissance de l’économie et à la création de nouveaux emplois, mais aussi l’inadéquation entre l’offre et la demande de compétences. Ils soulignent également que le chômeur type est une femme âgée de 24 ans maximum, sans emploi depuis plus d’un an, rapporte le quotidien kathimerini.
Principales distorsions sur le marché du travail grec
La baisse du taux de chômage est problématique, le taux étant « coincé » au-dessus de la limite psychologique de 10 % (10,2 % en mars). En même temps, il y a un énorme problème, car beaucoup d’entreprises cherchent de la main d’œuvre, en vain. Bien que les prévisions des analystes nationaux et internationaux indiquent que la tendance à la baisse se poursuivra, l’arrêt du rythme soulève des questions quant à la suite des événements.
Dans le même temps, les défis sur le marché du travail augmentent. Selon la Fondation pour la recherche économique et industrielle (IOBE), la baisse du taux de chômage rend plus difficile la recherche de personnel, ce qui se traduit par une tension accrue sur le marché du travail, en particulier dans les secteurs de la construction, du tourisme, de l’industrie manufacturière et du secteur primaire.
Malgré la réduction notable du chômage au cours des dernières années, plusieurs distorsions persistent, car les taux de chômage des femmes, des jeunes et des chômeurs de longue durée restent nettement plus élevés que la moyenne de l’UE.
Selon l’analyse de l’IOBE citant les données de la Banque de Grèce, le taux de chômage est estimé à près de 13 %, soit deux fois plus que dans de nombreux pays de l’UE, ce qui indique l’existence de graves distorsions et de problèmes structurels sur le marché du travail.
La Banque centrale sonne également le glas de ce que l’on appelle l’étroitesse du marché du travail qui, comme elle le souligne, peut menacer les perspectives de développement du pays.
Il s’agit du phénomène selon lequel, alors qu’il y a une demande de travail, il n’y a pas de main-d’œuvre pour la satisfaire, en particulier dans les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre tels que la restauration, le tourisme et le commerce.
Selon la BoE, cela indique l’existence de graves distorsions et de problèmes structurels qui nécessitent des incitations pour augmenter l’emploi, telles que la réduction des cotisations d’assurance pour les employeurs, l’augmentation de la participation des jeunes et des femmes au marché du travail, et la formation des chômeurs à de nouvelles compétences.
La Commission propose également des incitations pour le retour des scientifiques qui ont émigré pendant la période de crise (reconquête des cerveaux), mais aussi pour l’afflux et l’intégration d’immigrés économiques qualifiés.
Dans le même temps, la Grèce occupe la pire position parmi les 27 pays membres de l’UE en termes de classement négatif pour les jeunes. Le pays présente le plus grand décalage entre la formation scolaire et le type d’emploi des jeunes travailleurs âgés de 20 à 34 ans.
Le problème dans le domaine de l’emploi est double : d’une part, un taux de chômage élevé qui a dépassé 10 % à la fin de 2023 et une faible participation au marché du travail (61,8 %), bien en dessous de la moyenne européenne (70,5 %) et, d’autre part, de graves pénuries de travailleurs et une inadéquation entre l’offre et la demande de professions sont observées.
Par ailleurs, 38 % des personnes de ce groupe d’âge occupent des emplois de niveau inférieur à celui qu’elles pourraient occuper compte tenu de leur niveau d’éducation, selon les données d’Eurostat.
Flexibilité des formes de travail et de rémunération
Parmi les aspects négatifs du marché du travail figure l’explosion des formes d’emploi flexibles, dont les contrats couvrent – approximativement – 50 % des nouvelles embauches.
Plus précisément, en 2023 – selon les données du système d’information ERGANI – 3 214 205 nouvelles embauches ont été enregistrées, dont 1 651 220 à temps plein et 1 562 985 liées à des formes d’emploi flexibles.
Dans le même temps, plus d’un travailleur sur deux – un total de 1 233 031 personnes, soit un pourcentage de 53,68 % – recevait un salaire inférieur à 1 000 euros bruts.
Dans le classement selon les rémunérations perçues, le groupe le plus nombreux est celui de ceux qui sont payés 1.000 et 1.200 euros. Il s’agit de 373 163 travailleurs qui représentent 16,25 % de l’ensemble des travailleurs du secteur privé du pays, soit 2 296 845 personnes.
Un grand nombre de 284 134 travailleurs reçoivent moins de 500 euros par mois.
Il s’agit évidemment de travailleurs ayant des formes d’emploi flexibles, dont le nombre total est inférieur de 52 266 personnes par rapport à 2022, a remarqué le quotidien économique Οικονομικος Ταχυδρόμος dans son long rapport.