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Archives de catégorie Dette-Système bancaire

Rapport de la commission d’audit

La Commission pour la Vérité sur la Dette publique grecque (Commission Vérité) a été créée le 4 avril 2015 suivant une décision prise par la Présidente du Parlement grec, Zoé Konstantopoulou, qui a confié la coordination scientifique de ses travaux à Éric Toussaint, Docteur en sciences politiques.

La coopération entre la Commission et le Parlement européen ainsi que d’autres parlements nationaux et des organisations internationales a été confiée à la députée européenne Sofia Sakorafa.

Les membres de la Commission se sont réunis en séances publiques et en séances à huis clos afin de produire ce rapport préliminaire sous la guidance du coordinateur scientifique.

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Les Etats puissants seront rattrapés par les souffrances qu’ils infligent

Jeffrey Sachs est directeur du Earth Institute à l’Université de Colombia et conseiller de Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, sur les enjeux de développement. Il a notamment cosigné une lettre, avec quatre économistes de renom (dont Thomas Piketty), dans laquelle ils exhortaient Angela Merkel à «rectifier le tir» en renonçant aux politiques d’austérité et en consentant un «important» effacement de la dette grecque. Présent au sommet sur le financement du développement à Addis-Abeba, il revient, pour Libération, sur les conséquences de «l’accord» scellé lundi avec la Grèce. (Photo Ilya Savenok. Getty. AFP)

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Le ministre allemand des finances veut que la Grèce soit exclue de l’euro pour effrayer les Français

Texte rédigé par Yanis Varoufakis

Le sommet EU de demain va sceller le sort de la Grèce dans l’Eurozone. Alors que ces lignes sont écrites, Euclid Tsakalotos, mon cher ami, camarade m’ayant succédé au poste de ministre grec des finances se rend à la réunion de l’Eurogroupe qui va déterminer si un ultime accord entre la Grèce et nos créanciers peut être trouve et si cet accord contient assez d’éléments concernant un allègement de la dette permettant à l’économie grecque de devenir viable dans la zone euro. Euclide a emporté avec lui un plan de restructuration de la dette, à la fois logique, modéré et bien-pensé, qui est sans aucun doute dans l’intérêt de la Grèce et de ses créanciers. (Je publierai les détails de ce plan ici une fois que les choses se seront calmées).

Si ces modestes propositions de restructuration de la dette sont rejetées, comme en a menacé le ministre allemand des finances, le sommet EU de dimanche devra décider entre exclure maintenant la Grèce de l’Eurozone ou la garder pour un certain temps, dans un profond état d’appauvrissement, jusqu’à ce qu’elle s’en aille. La question qui se pose est : pourquoi le ministre des finances allemand, Dr Wolfgang Schäuble, s’oppose à une restructuration de dette modérée et bénéfique aux deux parties ? L’éditorial suivant, publié récemment dans le Guardian, répond a ma question. [Je tiens à dire que le titre du Guardian n’était pas mon choix. Le mien était, comme celui au-dessus: Derrière le refus allemand d’accorder un allégement de la dette grecque]

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L’Allemagne veut évincer la Grèce

Article de Mariane : L'Allemagne veut évincer la Grèce pour imposer une zone euro disciplinaire

Alors que la Vouli, le Parlement grec, par 251 votes sur 300, vient d’apporter son soutien à Alexis Tsipras pour son plan proposé à l’Eurogroupe, Yanis Varoufakis, son ancien ministre des Finances, publie une tribune dans « The Guardian ». Il y fustige habilement et sans détour l’attitude du gouvernement allemand dans la gestion de la crise grecque.

A peine parti du gouvernement Syriza, Yanis Varoufakis, l’ancien ministre des Finances d’Alexis Tsipras, l’économiste à bécane qui a défrisé plus d’un membre de l’Eurogroupe, refait parler de lui. Dans une longue tribune publiée vendredi soir dans The Guardian et intitulée « L’Allemagne ne veut pas abréger les souffrances de la Grèce – elle a intérêt à nous briser », ce proche du Premier ministre grec, analyse l’attitude du gouvernement Merkel.

Et Varoufakis, fidèle à sa légende, ne mâche pas ses mots. « Le drame financier de la Grèce, commence-t-il, a dominé les gros titres pendant cinq ans pour une raison : le refus obstiné de nos créanciers d’un allégement essentiel de la dette. » Et d’embrayer aussi sec « Pourquoi, contre le sens commun, contre le verdict du FMI et contre les pratiques quotidiennes des banquiers face à des débiteurs en difficulté, résistent-ils à une restructuration de la dette ? La réponse ne peut être trouvée dans l’économie ».

Pour Varoufakis, les plus fervents partisans d’un remboursement de la dette grecque ne basent pas leur réflexion sur des motifs économiques. Car l’Europe, lorsque la crise grecque démarre, avait deux options selon lui . Soit « une restructuration de la dette [qui] aurait impliqué des pertes pour les banques sur leurs holdings ». Ou bien alors une autre solution, choisie contre toute logique : « Le renflouement des banques françaises et allemandes exposées à la dette publique grecque, (…) un transfert cynique des pertes privées irrémédiables sur les épaules des contribuables ».

Et en choisissant cette voie des plans de « sauvetage » à répétition accompagnés de prêts, les dirigeants de la zone euro ont imposé à la Grèce une cure d’austérité sauvage, faisant plongé son PIB et déclenchant une « crise humanitaire » sans précédent : « Il suffit de l’expertise mathématique d’un enfant de 8 ans pour savoir que ce processus ne pouvait pas bien finir », dénonce Varoufakis. Car pour lui, ce choix n’a eu finalement qu’un seul but : « Une fois que l’opération sordide était complète, l’Europe avait automatiquement acquis une autre raison de refuser de discuter de la restructuration de la dette : cela allait frapper au portefeuille les citoyens européens ! ».

En somme, Varoufakis voit la mise en place d’un chantage imposé aux habitants de la zone euro en général, et aux citoyens de notre pays en particulier : « Soudainement, l’insoutenable dette publique grecque, sans laquelle le risque de Grexit se serait estompé, a acquis une nouvelle utilité pour Schäuble (…) Ma conviction est que le ministre allemand des Finances veut que la Grèce soit évincée de la monnaie unique pour susciter une crainte de tous les diables chez les Français et leur faire accepter son modèle d’une zone euro disciplinaire », lâche-t-il comme un coup de semonce.

Cette tribune nous éclaire à quelques heures du sommet européen (celui de la « dernière chance » nous dit-on, une nouvelle fois) durant lequel les dirigeants de la zone euro devront statuer sur le sort de la Grèce. Les membres de l’Eurogroupe, ces dernières semaines, ont plusieurs fois avancé l’idée que le débat sur une éventuelle restructuration de la dette grecque — ce que le FMI appelle maintenant de ses vœux — interviendrait une fois une liste de réformes bouclée. Ce qu’Alexis Tsipras a fait. Quitte à faire tanguer son propre camp. Le gouvernement grec est donc tout affait légitime pour réclamer que les discussions s’ouvrent enfin sur le sujet de la dette.

Si l’Allemagne s’obstine à vouloir imposer sa domination, comme le décrit très habilement Varoufakis, et si dimanche, aucun accord n’est donc obtenu à cause d’un blocage sur question de la dette, alors ce sera à nos voisins germains d’assumer leur responsabilité : celle d’avoir poussé vers la sortie la Grèce. Quant aux dirigeants des pays restants, dont ceux de la France, ils devront s’interroger d’urgence sur la servitude suicidaire dont ils font preuve à l’égard de l’Allemagne…

Contre-information vs désinformation sur la Grèce

Face aux nombreux mensonges et idées reçues sur la Grèce qui circulent cette semaine, dans les médias dominants comme sur Internet, on m’a vivement recommandé de vous envoyer mon intervention sur une radio indépendante, de retour d’Athènes :
https://www.youtube.com/watch?v=s-3peOXiY98
Un outil, parmi d’autres, à faire tourner
si vous souhaitez nous aider à contre-informer. Un résumé en 28 minutes qui aborde les points suivants :
– Situation réelle en Grèce et enjeux concrets.
– Pourquoi les négociations vont aboutir.
– Pourquoi la dette finira par être annulée.
– Pourquoi le Grexit pourrait intervenir en octobre.

Je vous conseille également de faire connaître cet article du CADTM, qui précise que le FMI a fait 2,5 milliards d’euros de bénéfice sur ses prêts à la Grèce :
http://cadtm.org/Le-FMI-a-fait-2-5-milliards-EUR-de
Ou encore ce dossier du Monde (daté d’il y a trois ans, mais l’un des plus complets sur le sujet) concernant la dette de guerre de l’Allemagne à la Grèce (estimée entre 81 et 162 milliards d’euros) :
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/02/17/l-allemagne-a-t-elle-une-dette-de-guerre-envers-la-grece_1644633_3214.html

En guise de résumé sur la dette, je vous rappelle l’extrait de Je lutte donc je suis où Eric Toussaint dénonce la profonde injustice et le danger de cette situation :
https://www.youtube.com/watch?v=WEHHU65xzKk

Tant de mensonges sont diffusés ces jours-ci par les médias dominants, c’est insupportable. On a beau savoir comment sont fabriqués l’opinion conformiste et les préjugés aveugles, ça reste un crève-cœur pour celles et ceux qui connaissent le dessous des cartes, la situation réelle en Grèce, la précarité sociale et le risque d’une catastrophe humanitaire. D’où l’importance de contre-informer.

Sincèrement et solidairement !

Yannis Youlountas

La vérité sur la dette

Dans l’Humanité :

La vérité sur la dette, une arme pour les futures négociations

Dans okeanews.fr :

1er analyse du rapport d’audit grec 17/06/2015

La dette grecque est illégale, illégitime et odieuse selon le rapport préliminaire du Comité sur la dette.

Les preuves présentées dans le rapport indiqueraient que la dette issue des plans d’austérité est une violation directe des droits fondamentaux de l’homme. Le comité serait arrivé à la conclusion que la Grèce ne devrait pas payer cette dette parce qu’elle est illégale, illégitime et odieuse.

Le comité sur la vérité sur la dette publique grecque présente aujourd’hui et demain ses premières conclusions. Le rapport sera officiellement publié demain vers 16h. Composé de 9 chapitres, le rapport conclut, sans vraiment beaucoup de surprise, que la dette grecque est en grande partie illégale, illégitime et odieuse.

Ce rapport préliminaire présente une cartographie des problèmes et des questions clés liées à la dette publique grecque, et fait état des violations juridiques associées; il retrace également les fondements juridiques sur lesquels peut se fonder la suspension unilatérale des paiements de la dette.

 Autres infos du journal okeanews.fr

les Grecs massivement contre l’austérité et pour la poursuite des négociations

Contrats de défense : nouveau scandale à 62 millions impliquant des entreprises allemandes

Des entreprises grecques et des employés de la Commission de l’UE poursuivis pour détournement de 25 milliards

Fraude de 600 millions d’euros de l’industrie automobile allemande en Grèce

Le géant allemand Hochtief devrait plus de 600 millions d’euros à l’Etat grec

Dette illégale : « les résultats renforcent la position de la Grèce dans les négociations »

Dans libération

un audit recommande de ne pas payer la dette, jugée «illégale»

En pleine angoisse mondiale sur les conséquences d’un possible défaut de paiement d’Athènes, un audit commandé en avril par la présidente du Parlement grec, réalisé par des experts internationaux, conclut ce jeudi que «la Grèce ne devrait pas payer cette dette illégale, illégitime et odieuse».

A lire aussi : La présidente du Parlement grec veut la «vérité» sur la dette

Le rapport, présenté mercredi et ce jeudi au Parlement, détaille la mise en oeuvre des deux plans de sauvetage internationaux, en 2010 et 2012, qui prévoient 240 milliards d’euros de prêts en échange de mesures économiques et sociales qui ont mis la Grèce sur le flanc.

Parmi les experts réunis par la présidente du Parlement hellénique, Zoé Konstantopoulou, beaucoup sont membres du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM), dont le Belge Eric Toussaint, l’un des fondateurs du comité, auteur de nombreux ouvrages sur la dette et la mondialisation.

A lire aussi : Dette grecque : que peut faire Aléxis Tsípras ?

Leurs conclusions sont sans appel. D’abord, la dette grecque peut être considérée comme «illégale» car «les lois européennes et internationales ont été bafouées, tout comme les droits de l’homme pour mettre en place» ces programmes.

Deuxièmement, beaucoup des prêts consentis «sont illégitimes car ils n’ont pas été utilisés au bénéfice de la population mais pour sauver les créanciers privés de la Grèce». Enfin, ces plans de sauvetage sont «odieux car les créanciers et la Commission européenne connaissaient leurs conséquences possibles» mais «ont fermé les yeux sur les violations des droits de l’Homme» qu’ils ont engendrées. «Illégale», «illégitime», «odieuse», la Commission conclut très clairement : «La Grèce ne doit pas payer cette dette».

Sauf qu’en 2009-2010, les banques grecques étaient très fragilisées par la crise, et menaçaient par contagion les banques françaises, allemandes ou américaines. Et comme après le sauvetage des banques de 2008, il était difficile d’en faire avaler un autre aux citoyens européens, on a «dramatisé» la situation grecque, selon Eric Toussaint, et «créé l’idée que le problème était celui des dettes souveraines (publiques) et non celui des dettes privées. C’était un excellent moyen pour mener des politiques d’austérité en Grèce».

Une revendication de longue date

La réalisation de cet audit reprend une revendication de longue date du parti de gauche radicale Syriza, dont est issu le gouvernement. En 2011, le documentaire grec Debtocracy, auquel avait participé Eric Toussaint, avait fait un parallèle remarqué avec l’Equateur où, en 2007, une partie de la dette, reconnue «odieuse», avait été effacée.

La commission est-elle sérieuse en recommandant à la Grèce de ne pas payer, alors qu’elle risque d’être déclarée en défaut de paiement si elle ne verse pas 1,5 milliard d’euros au FMI le 30 juin ? Pour Eric Toussaint, si la Grèce menaçait sérieusement de ne plus rembourser le FMI ou la BCE, «les créanciers lui courraient après», c’est-à-dire que le Premier ministre Alexis Tsipras aurait le beau rôle. «Mais nous ne sommes pas là pour dire au gouvernement grec ce qu’il doit faire», ajoute-t-il.

A lire aussi : La place de la France est aux côtés du peuple grec

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