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Archives de catégorie Aider les grecs

Une lettre des Viome et prochaine commande

Collègues de la classe ouvrière européenne et mondiale !

L’objectif de cette lettre est de se faire connaître dans ce coin géographique où nous sommes déjà depuis environ 10 ans. Également pour demander votre soutien à notre projet qui est né des entrailles de la classe ouvrière.

Chez BIO.ME, en 2011 nos patrons abandonnent l’usine sans payer personne . Ne pouvant rien faire pour obtenir ce qu’ils nous devaient nous avons senti la pauvreté et la misère envahir nos vies. Grâce à l’assemblée des ouvriers, nous avons décidé, avec un pourcentage énorme à l’époque, de prendre l’usine et de la travailler au mieux de nos capacités. Nous avons trouvé des moyens de reprendre la production et de fabriquer des produits bénéfiques et nécessaires à la famille populaire.

A travers le contrôle social que nous recherchons de toute façon, on nous a d’abord proposé de produire des nettoyants puis des nettoyants naturels, des nettoyants écologiques et des produits d’hygiène et de soins personnels.

Depuis neuf ans, nous produisons et améliorons ces produits, afin qu’ils soient utiles mais aussi accessibles à tous les utilisateurs et non à quelques-uns, comme le font les entreprises qui produisent des produits pour que seule une caste de personnes qui peuvent se les permettre les utilise.

Nous fabriquons ces produits sans accepter aucune sorte de soutien financier des États, de l’Union européenne, de l’église ou de tout patron. Nous avons décidé d’être payés uniquement sur les produits que nous fabriquons et de ne pas laisser le travail être dévalorisé en tant qu’emploi, mais en tant que moyen de survie.

Parallèlement à la production, nous avons décidé que de la même manière la distribution devait se faire, c’est-à-dire sans intermédiaires et sans patrons, qui imposent leur propre valeur au produit et sous-estiment l’effort de travail en comprimant notre salaire.

C’est pourquoi cette lettre est écrite, non seulement pour trouver des moyens de distribuer nos produits à chaque main-d’œuvre européenne et mondiale, mais aussi pour obtenir des produits de qualité à des prix bien meilleurs que ceux proposés aux patrons – car pour nous, la demande ne joue pas un rôle dans le prix du produit, mais l’effort qu’il faut pour produire le produit.

Nous invitons les syndicats d’usine et secondaires à nous contacter, à la fois pour trouver des moyens pour que les produits vous parviennent, et pour maintenir en vie l’usine de BIO.ME, qui produit avec contrôle du travail et est régie par l’assemblée des employés.

Nous ne demandons aucune forme de charité, mais nous demandons votre solidarité en soutenant l’usine et en acceptant les produits dont vous avez besoin et vous les obtenez certainement de quelque part. Nous attendons votre e-mail pour trouver des moyens pour que les produits vous parviennent.

Combat et solidarité,

les salariés de la Coopérative BIO.ME

Le comité Grenoblois soutien depuis 2016 les VioMe. Nous publierons prochainement les modalités pratiques pour une commande groupée 1e semestre 2022.

Un convoi solidaire pour la Grèce

Message de Yannis Youlountas
Bonjour et bonne année de luttes !

Surtout ne soyez pas tristes, ne baissez pas les bras, malgré la morosité ambiante : il se passe plein de bonnes choses un peu partout en dépit du contexte très difficile et de l’autoritarisme étouffant.

Comme promis durant l’automne, plusieurs fourgons solidaires vont partir en Grèce durant cet hiver 2022.

Le but : soutenir les lieux et initiatives solidaires autogérées du mouvement social qui résistent et aident les précaires grec-ques et exilé-es abandonné-es par l’État. En effet, la situation des exilé-es s’est fortement agravée depuis le mois d’octobre (60% des aides financières ont été coupées). Une raison de plus de soutenir les collectifs qui font face à cette ignominie, dans l’entraide et l’autogestion, sur un plan horizontal et sans subvention ni soutien du pouvoir et de ses valets. Une action par-delà les frontières, de mouvement social à mouvement social.

Pour en savoir plus sur nos actions et nos destinataires, allez voir la fin de ce message (textes, comptes-rendus de convois précédents, photos, vidéos…).

Pour connaître la liste des besoins, elle est ici :
Vous pouvez télécharger cette liste des besoins principaux en grand format en suivant ce lien : http://blogyy.net/wp-content/uploads/2022/01/LISTES-DES-BESOINS-HIVER-2022-CONVOI-SOLIDAIRE-GRECE.jpg
Voir également la carte des points de collecte

Un premier fourgon va partir de Montreuil dès le 5 janvier (la collecte est donc urgente en région parisienne), d’autres vont partir en convoi en février, puis en mars, de Nevers, Marseille, Albi, Grenoble, Bordeaux, Martigues… (il est encore possible de partir avec nous si vous avez un véhicule).

Vous remarquerez que beaucoup de départements n’ont pas de points collecte cette fois, faute de fourgon dans ces zones : si vous connaissez un moyen de transférer les colis d’un éventuel nouveau point collecte (en Bretagne, Lorraine ou Belgique par exemple) vers l’un de ceux déjà indiqués sur la carte, banco ! Sinon, certain-es se regroupent parfois pour faire appel à un transporteur.

Pour contacter les points collecte qui commencent déjà à rassembler les denrées et le matériel :

ANNUAIRE COMPLET DES POINTS COLLECTE EN FRANCE

Convoi solidaire vers la Grèce, hiver 2022

★ 06 ANTIBES – Tél. 06 83 17 00 85 (Natalia)
Point collecte permanent jusqu’au 31 janvier★ 09 FOIX – Tél. 06 30 05 96 80 (Jean-Pierre)Point collecte urgent jusqu’au 8 janvier★ 10 TROYES – Tél. 06 45 55 21 11 (Claudine)

ou 06 32 51 97 20 (Dom)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 11 ARQUES – Tél. 0633965988 (Denis)
Point collecte urgent jusqu’au 8 janvier
★ 11 CASTELNAUDARY – Tél. 06 47 28 55 37 (Odile)
Point collecte permanent jusqu’au 28 janvier
★ 13 ARLES – Événement avec collecte
Le 3 février (organisé par ATTAC Arles)
Rencontre au sujet de la situation en Grèce, de l’actualité des luttes et des actions du mouvement social, en présence de Maud et Yannis Youlountas et d’autres anciens des convois solidaires
★ 13 MARSEILLE – Tél. 06 18 25 76 24 (Anne)
Point collecte permanent jusqu’au 31 janvier
★ 13 MARTIGUES – Tél. 06 86 20 35 62 (Nicole)
Point collecte permanent jusqu’au 31 janvier
★ 13 PORT-SAINT-LOUIS – Tél. 06 22 97 69 30 (Sylvie)
Point collecte permanent jusqu’au 31 janvier
★ 19 BRIVE-LA-GAILLARDE – Tél. 07 83 45 30 86 (Bastien)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 31 MURET – Tél. 06 59 48 54 63 (Cass)
Ne pas envoyer de texto, appeler directement
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 33 BORDEAUX – Tél. 06 31 12 79 68 (Philippe)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 34 MONTPELLIER – Tél. 06 52 39 13 89 (Ime)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 34 MONTPELLIER – Tél. 06 69 56 36 01 (Naomi)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 34 SÈTE – Tél. 06 78 00 05 79 (Valérie)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 38 GRENOBLE – Tél. 06 72 96 34 37 (Christophe)
Point collecte permanent jusqu’au 5 février
★ 38 GRENOBLE – Tél. 06 81 03 18 32 (Patrick)
Point collecte permanent jusqu’au 5 février
Une permanence  sera assurée par le comité Grenoblois le vendredi 21 janvier de 14h à 16 h devant la MC2 à Grenoble en présence d’un membre participant au convoi.
★ 46 BELFORT-DU-QUERCY – Tél. 06 15 38 08 97 (Zoé)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 46 CAHORS – Tél. 06 84 87 86 26 (Cécile)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 58 NEVERS – Tél. 06 88 85 63 74 (Émilie et Clément)
Point collecte permanent jusqu’au 5 février
(et événement probable le 17 janvier, à préciser)
★ 71 MÂCON – Tél. 06 85 63 74 54 (Jean-Luc)
Point collecte permanent jusqu’au 7 février
★ 71 TOURNUS – Tél. 06 85 63 74 54 (Jean-Luc)
Point collecte permanent jusqu’au 7 février
73 CHAMBÉRY – 06 73 56 76 50 (Yannick)
Point collecte permanent jusqu’au 22 janvier
★ 73 CHAMBÉRY – Événement avec collecte
Le 22 janvier (date et lieu à confirmer)
Point collecte permanent jusqu’au 22 janvier
Org. FA de Chambéry
★ 81 ALBI – Tél. 07 69 35 81 37 (Clément)
Point collecte permanent jusqu’au 28 janvier
★ 81 LAGRAVE – Tél. 05 63 81 55 62 (Annick et Eric)
Point collecte permanent jusqu’au 28 janvier
★ 81 MARSSAC-SUR-TARN – Tél. 06 01 83 24 61 (Josie et Patrice C.)
Point collecte permanent jusqu’au 28 janvier
★ 81 AUSSILLON – Tél. 06 83 75 30 10 (Patrice K.)
Ne pas appeler, mais envoyer un texto
Point collecte permanent jusqu’au 28 janvier
★ 81 MOULAYRES – Événement avec collecte
Le dimanche 9 janvier de 15h à 19h à la salle communale

Si vous préférez transmettre un soutien financier, cela permet aux collectifs sur place de compléter eux-mêmes ce qu’on apporte et ça diminue la charge à transporter.

1- Pour effectuer un virement à ANEPOS

IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730

BIC : PSSTFRPPTOU

Objet : « Action Solidarité Grèce »

2- Pour participer via PAYPAL, suivre le lien :

https://www.paypal.com/donate/?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY

3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS

Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues

Contact, suggestions, propositions : solidarite@anepos.net

Tél. France 06 24 06 67 98 / Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80

– – – – –

Depuis 2009, le collectif artistique et solidaire ANEPOS, basé dans le Tarn, les Bouches-du-Rhône et à Athènes, mène des centaines d’actions en Grèce en partenariat avec une quarantaine de collectifs du mouvement social qui s’organisent face à l’austérité : dispensaires médicaux autogérés gratuits, entraide contre les expulsions, cuisines solidaires gratuites, centres sociaux autogérés, hébergements et actions de soutiens aux exilé-es, outils coopératifs, livres et films en creative commons visibles gratuitement sur internet et finançant en moyenne à 50% les convois solidaires (Ne vivons plus comme des esclaves, Je lutte donc je suis, L’Amour et la Révolution), rencontres-débats… Encore un grand merci pour votre soutien et/ou votre participation aux nombreux convois passés, avec de 3 à 26 fourgons à chaque départ !

Si vous désirez partir avec nous avec votre véhicule, au départ de la France, de la Suisse ou de la Belgique, laissez-nous vos coordonnées (en vous présentant brièvement) à : solidarite@anepos.net

Sur place, après avoir participé à la livraison, vous pouvez soit rester avec nous, agir, aider, discuter, bricoler dans les lieux, faire des tas de choses utiles, soit continuer votre route en vacances sans autre engagement. C’est vous qui choisissez.

Suite du message et source  http://blogyy.net/2022/01/01/nouveau-convoi-solidaire-vers-la-grece/

VioMe

En Grèce, l’usine de savons écolos grandit sans patron

En banlieue de Thessalonique, en Grèce, des travailleurs fabriquent et vendent des savons écolos sans patron. Voilà dix ans que la faillite de leur entreprise les a poussés à occuper l’usine et faire le choix, heureux, de l’autogestion.

Thessalonique (Grèce), reportage

« Il y a de la feta, de l’ouzo, du pain… Mangez avec nous ! » Il est 13 h 30 à Thessalonique, dans le nord de la Grèce, et c’est la fin de la journée de travail pour les ouvrières et ouvriers de l’usine VioMe [1]. Comme tous les jours, ils se retrouvent autour d’une grande table devant l’usine, discutent, boivent et mangent avant de rentrer chez eux. Leur histoire est un conte anticapitaliste que les milieux militants grecs aiment à raconter et qui inspire de nombreuses luttes.

En 2011, au plus fort de la crise économique, Filkeram & Johnson — le propriétaire de l’usine et l’un des principaux fabricants de matériaux de construction en Grèce — faisait faillite. Des centaines de personnes risquaient d’être licenciées, de nombreux salaires impayés. Qu’à cela ne tienne, les travailleurs réunis et déterminés décidèrent d’occuper l’usine. Occuper pour garder le matériel de production dans les locaux, occuper pour ne pas se résigner à la loi du marché, et réfléchir à une solution pour sauver les emplois. Sans salaire, ils ont pu compter sur la solidarité de nombreux collectifs de la ville qui ont organisé concerts et festivals de soutien, et de toute la société civile grecque. Les mois furent durs pour les travailleurs en lutte, et certains quittèrent l’usine.

« VioMe n’est pas en vente, l’usine appartient aux travailleurs », lit-on dans l’entrepot où sont stockés les produits finis. © Justin Carrette/Reporterre

Après deux ans d’occupation, ils créèrent la coopérative VioMe et relancèrent la production. Finis, les matériaux de construction, la poussière et les produits chimiques. « Au départ, on a cherché à produire les même matériaux de construction que l’on fabriquait avant. Mais la demande était très faible durant la crise économique, il n’y avait plus de chantiers. On nous a suggéré de trouver des produits qui pourraient être plus utiles à la société », raconte à Reporterre Fotini, jeune chimiste à VioMe, qui a rejoint l’aventure en cours de route. « Après de nombreuses recherches, on s’est tourné vers la fabrication de nettoyants et de produits d’entretiens naturels et biologiques. Ces produits sont très abordables et on les trouvait très peu dans les supermarchés grecs. »

Les moules qui sont utilisés pour mouler le savon. © Justin Carrette/Reporterre

Depuis, l’expérience autonome de VioMe se poursuit. Après la création de la coopérative en 2013 et la relance de la production, collectifs, coopératives, squats et associations se sont rapidement mobilisés pour proposer à la vente les produits de l’entreprise, en Grèce comme ailleurs. [2] Cela a permis de conserver une dizaine d’emplois sur le site, mais les travailleurs doivent toujours faire face à de nombreuses pressions des pouvoirs publics. Ces dernières années, l’électricité a été coupée à plusieurs reprises sans avertissement, pour cause de factures impayées par l’ancien propriétaire, mettant en péril la production. Là aussi, les travailleurs auto-organisés de VioMe ont trouvé la parade. Après une campagne de financement, ils ont pu acquérir un générateur à diesel pour alimenter l’usine et être totalement indépendants. « Ce n’est pas une solution à long terme et cela nous revient beaucoup plus cher vu le prix du pétrole, mais nous n’avons pas d’autre solution pour le moment », dit Fotini en haussant sa voix pour se faire entendre malgré le bruit de la machine.

Fotini à son bureau, avec l’écran permettant de surveiller l’entrée de l’usine. © Justin Carrette/Reporterre

Dimitris, lui, travaille ici depuis longtemps, bien avant la faillite de 2011. Il était là quand il y avait un patron et une hiérarchie. Sa veste sans manches et sur laquelle est brodé « VioMe 2006 » est d’ailleurs un vestige de l’époque. La coopérative est désormais son usine, son matériel, et il aime faire visiter les lieux, déambuler dans les entrepôts pour expliquer l’histoire de ces murs et le processus de fabrication des différents produits. « Ici, on est dans le laboratoire. C’est là que travaille Fotini », dit-il. La jeune chimiste est en effet assise à son bureau. « Les savons sont à base d’huile d’olive biologique, un produit abondant dans notre pays. Quant aux nettoyants naturels, ils sont produits à base de savon, de vinaigre, d’huile de coco ou de ricin etc., et contiennent des matières premières d’origine végétale provenant de sources renouvelables et non de sous-produits du pétrole », détaille Fotini.

Plusieurs variétés de savons sont proposés à la vente à Thessalonique, mais également dans des coopératives françaises et dans le monde. © Justin Carrette/Reporterre

« Nous avons des relations avec beaucoup d’associations et de collectifs écologiques radicaux. Il faut prendre cette lutte de manière holistique, et ce n’est certainement pas compatible de vouloir protéger l’environnement tout en maximisant les profits des grandes entreprises », poursuit Dimitris.

« Ouvrier, chimiste, ingénieur ou livreur, tout le monde a le même salaire »

Après le laboratoire, Dimitris poursuit la visite en présentant l’entrepôt où sont mélangés les composants des différents produits dans des grandes cuves en acier. Des travailleurs terminent leur journée de labeur. « Toutes les personnes que vous voyez dans l’usine — ouvriers, chimistes, ingénieurs ou livreurs — ont le même salaire. Toutes les décisions sont prises en commun et à l’unanimité lors de nos assemblées tenues à 7 h tous les matins. Hier, on a discuté de votre venue par exemple », explique Dimitris. « C’est un petit salaire qu’on touche pour l’instant, mais avec notre production, notre modèle économique est stable, on est même arrivé à recruter deux personnes récemment. »

Euripide revient de livraison sur son scooter. Il est salarié de la coopérative depuis quelques mois. © Justin Carrette/Reporterre

Tout près, un scooter vrombit. Euripide éteint le moteur, une cagette harnachée au véhicule. Il travaille ici depuis quelques mois. « Avant, je livrais des repas et maintenant, des savons. Ici, c’est plus qu’une simple usine, on tisse des liens forts entre nous. On fusionne notre travail et notre lutte politique. »

La visite se poursuit. De nombreuses affiches de festivals, de documentaires et de films retraçant l’histoire de cette expérience sociale hors-normes habillent les murs de l’usine. Le drapeau d’un comité antifasciste allemand décore également la pièce. « L’extrême droite n’est pas la bienvenue ici », résume Dimitris. « Nous sommes en lien avec de nombreux collectifs en lutte. Depuis 2015 et le début de la crise migratoire, on organise des collectes de produits de premières nécessité, des vêtements ou des évènements de solidarité pour les exilés. »

(Voir un diaporama de photos sur le site de reporterre)

Dans la pièce suivante, de grands cartons de tri accueillent le plastique dans l’un, et l’aluminium dans l’autre. Dimitris emprunte un escalier pentu. « Par là, c’est mon endroit préféré. » Après quelques mètres, une échelle mène sur le toit de l’usine. « D’ici, on voit tout. Filkeram & Johnson, la maison mère, possédait tous ces bâtiments. VioMe, sa filiale, était juste là où on se trouve. Mais, regardez, dans cette zone en périphérie de Thessalonique, il y a beaucoup d’entreprises à l’abandon qui ont fait faillite durant la crise. Des personnes se sont retrouvées sans emploi avec des salaires impayés. On dit à ces travailleurs : “Faites comme nous, occupez l’usine, et relancez une petite production. Vous êtes la force de travail, c’est vous qui savez comment produire.” »

Source https://reporterre.net/En-Grece-l-usine-de-savons-ecolos-grandit-sans-patron?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_quotidienne

Le comité Grenoblois organisera une commande groupée ds produits VioMe au 1er trimestre 2022. Les informations pratiques seront données ultérieurement mais vous pouvez d’ores et déjà envoyer votre intention de participer pour recevoir les informations pratiques.

Des nouvelles des VioMe

Nouvelle victoire de l’usine autogérée bio.me (et livraison de ses produits ménagers à des lieux et collectifs solidaires)

La solidarité continue avec les collectifs et lieux autogérés en Grèce, malgré les pressions et intimidations du pouvoir. 3ème épisode des livraisons en cours :

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NOUVELLE VICTOIRE DE L’USINE AUTOGÉRÉE BIO.ME ✌️🖤❤️ (ET LIVRAISON DE SES PRODUITS MÉNAGERS À DES LIEUX ET COLLECTIFS SOLIDAIRES)
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Ces derniers jours, une nouvelle tentative du vente aux enchères du terrain de l’usine BIO.ME vient d’échouer ! Malgré un contexte très difficile, les ouvriers tiennent bon, après être passé en autogestion il y a dix ans ! Une fois de plus, la solidarité internationale a contribué à mettre la pression sur le Tribunal de Thessalonique, de même qu’un rassemblement sur place le 24 juin.
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Une semaine plus tard, nous sommes passés à l’antenne athénienne de BIO.ME pour acheter, comme d’habitude, de grosses quantités de produits ménagers afin de fournir nos lieux et collectifs solidaires.
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S’il vous arrive de passer par Athènes, faites comme nous : allez les voir dans le quartier de Peristeri, au 33 rue Psaron. Vous pourrez découvrir leurs nouveaux produits (qui se sont encore améliorés à tous points de vue) auxquels s’ajoutent désormais quelques flacons pour le corps et les cheveux — mais pour moi, il parait que ça ne marchera pas 😉
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Le local athénien de l’usine BIO.ME propose aussi à la vente quelques livres de coopératives d’éditions qui parlent bien sûr d’autogestion, de luttes sociales et d’écologie, entre autres. On y trouve aussi des tee-shirts et des sacs en tissu pour soutenir leurs frais de Justice.
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Il y a trois jours, pendant que nous remplissions ensemble une dizaine de cartons à livrer ici et là (Athènes, Crète…), nous nous sommes remémorés les années 2012-2013 : quand leur lutte commençait à se faire connaitre au-delà des frontières de la Grèce, notamment via le film Ne vivons plus comme des esclaves (cf. une variante de l’affiche du film avec Makis Anagostou, parmi les photos et souvenirs en pièces jointes).
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Ainsi, au fil des années, nous nous sommes souvent retrouvés côte-à-côte: à l’usine ou dans des manifs, sur un plateau de radio ou autour d’un café. « Le petit Achille a grandi ! » a remarqué l’un d’entre eux. Le temps passe. Oui, mais entre compagnons de luttes, nous vivons le temps qui passe d’une autre façon : tout d’abord parce que nous témoignons joyeusement qu’aucun d’entre nous n’a baissé les bras, donc que rien n’est encore fini, mais aussi parce que nous avons accumulé une expérience en commun : nous avons vérifié que l’utopie est à portée de main, que l’obstacle principal est la résignation et que la solidarité permet parfois de soulever des montagnes.
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Être frères et sœurs de lutte est encore plus fort que d’être parents ou copains dans la vie. Et nos conversations le prouvent : nous revenons systématiquement à l’essentiel et agissons ensemble dans ce but, au lieu de nous restreindre à des banalités de base, à du langage diplomatique, creux et convenu pour botter en touche, feindre de ne rien voir de ce qui est important ou éviter les sujets de désaccords avec les proches que nous n’avons pas choisi et qui sont en réalité plus lointains qu’il n’y paraît.
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Ma vraie famille est celle qui défend la vie et l’amour dans les catacombes de cette société mortifère, et non celle qui se contente de profiter de la loterie de l’existence. Je remercie mes proches d’être plus ou moins impliqués dans des actions qui vont dans le bon sens. Sans quoi, au fil du temps, nous n’aurions peut-être rien à nous dire.
Courage mes frères et sœurs d’utopie ! Bien que les temps soient sombres, la grande famille de celles et ceux qui luttent pour défendre la vie et l’amour n’a pas dit son dernier mot ! ✊🖤❤️
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Yannis Youlountas po/ le collectif
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(à suivre)
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Petit souvenir de BIO.ME et Ne vivons plus comme des esclaves (durée 5 minutes) :
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PS : les actions et livraisons continuent durant les jours à venir (évidemment sans subvention ni partenariat médiatique avec les valets du pouvoir) à destination de plusieurs autres collectifs et lieux autogérés à Athènes puis ailleurs. Si vous voulez participer, c’est ici :
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1- Pour effectuer un virement à ANEPOS
IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Objet : « Action Solidarité Grèce »
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3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS
Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues
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Contact : solidarite@anepos.net
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Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80 / Tél. France 06 24 06 67 98
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Si vous envisagez de venir par la route en Grèce cet été et que vous aurez de la place dans votre véhicule, faites-nous signe 🙂

Les livraisons à Exarcheia ont commencé !

La solidarité continue avec les collectifs et lieux autogérés en Grèce, malgré les pressions et intimidations du pouvoir.

Depuis hier, les livraisons à Exarcheia ont commencé. Elles seront étalées sur plusieurs semaines. Comme toujours, c’est avec le Notara 26, premier squat historique de réfugié-es et migrant-es au centre d’Athènes*, que nos actions simultanées ont quitté d’autres régions de Grèce pour converger sur les catacombes de la capitale. En pleine canicule, les enfants et adultes du squat nous ont chaleureusement accueilli-es dans les accolades et les sourires. Certains visages sont connus depuis longtemps, d’autres sont nouveaux, tous sont affectueux comme lors des retrouvailles d’une grande famille.

Le chargement : une tonne et 350 kg de fruits et légumes de Crète, mais aussi des céréales complètes venues de France, de l’huile d’olive achetée à Kastelli pour soutenir simultanément les paysans en lutte contre le projet d’aéroport, des couches et du lait infantile collectés progressivement, des cadeaux d’enfants de France et de Crète pour les enfants migrants, quelques vêtements et cafetières aussi… Bien sûr, cette livraison sera doublée d’une somme d’argent transmise ce soir dans le cadre de l’assemblée générale du lieu, car il est important également que les collectifs soit autonomes dans leurs choix face aux épreuves qu’ils traversent.

Dans un contexte extrêmement difficile, le Notara 26 est un exemple : il résiste aux fascistes et à l’état grec depuis six ans, sans faiblir, avec toujours autant de monde, d’initiatives, de joie, de courage, d’entraide, de force et d’amour. De la « bonne force» comme on dit par ici : « Kali dynami ! »

Merci à celles et ceux qui nous épaulent pour continuer à faire vivre l’utopie concrète et persévérer dans l’adversité. Pas question de baisser les bras, même si les temps sont difficiles. À bientôt pour d’autres nouvelles du quartier où d’autres lieux sont encore debout et où de nouveaux collectifs viennent même d’être créés ! Non, rien n’est fini, comme vous pourrez le voir dans le prochain épisode 😉

Salut fraternel de nos camarades et compagnons d’utopie ici ✊🖤❤

Maud et Yannis po/ Anepos et les membres et soutiens de l’action

PS : si vous voulez soutenir les prochaines actions dans les jours à venir (évidemment sans subvention ni partenariat médiatique avec les valets du pouvoir) à destination de plusieurs autres collectifs et lieux autogérés à Athènes puis ailleurs), c’est ici :

1- Pour effectuer un virement à ANEPOS
IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Objet : « Action Solidarité Grèce »
.
2- Pour participer via PAYPAL, suivre le lien :
https://www.paypal.com/cgi-bin/webscr?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY&source=url
.
3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS
Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues
.
Contact : solidarite@anepos.net
Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80 / Tél. France 06 24 06 67 98

* Petite présentation du Notara 26 (vidéo de 14 minutes) :
https://www.youtube.com/watch?v=Aq3SUliz34A

Source et autres photos http://blogyy.net/2021/06/29/les-livraisons-a-exarcheia-ont-commence/

Un message des Vio.Me

BIOME
 
Nous vous appelons tous, qui avez soutenu notre lutte au fil des ans, à se réunir le JEUDI 24/06 à 11h00 dans les tribunaux de Thessalonique pour annuler la nouvelle ENCHÈRE sur le terrain exploité par la coopérative BIO.ME.
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C’est peut-être la dernière vente aux enchères qui aura lieu dans toute une vie, puisque la prochaine sera électronique (!)
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TOUT LE MONDE JEUDI 24/06 à 11.00 dans LES TRIBUNAUX D’ÉTAT
BIOME N’EST PAS A VENDRE
BIOME APPARTIENT AUX TRAVAILLEURS/SES
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« Tenir bon et continuer ! »

Grèce / appel à soutien urgent

« TENIR BON ET CONTINUER ! »
Bonjour,
Au cœur des luttes, la solidarité n’est pas seulement une nécessité pour les plus précaires. C’est aussi un moyen de donner à voir la société que nous désirons. Depuis plusieurs semaines, les moyens de nos collectifs solidaires autogérés se sont asséchés. Les listes des besoins s’allongent de jour en jour, tant sur le plan alimentaire que dans d’autres domaines. Ces dernières années, nous n’avons pas ménagé nos efforts sur tous les terrains (squats, cuisines sociales, aides aux précaires grecs et migrants, aides aux compagnons de lutte réprimés, convois de fourgons solidaires…) aux côtés de dizaines de lieux et collectifs partout en Grèce (liste à la fin de ce message).
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Six mois après notre appel à soutien de décembre, nous sommes dans l’impérieuse nécessité de renouveler cet appel. Ici pour beaucoup, le mot d’ordre est devenu « Tenir bon et continuer ! »
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En attendant, nous faisons avec les moyens du bord. Des renforts ont déjà pris la route de France avec du chargement et d’autres sont attendus prochainement. Grecs et réfugiés prennent pareillement part à cette belle synergie, mais le nerf de cette guerre contre la misère et le pouvoir reste l’argent. En attendant la sortie de notre quatrième film Nous n’avons pas peur des ruines (à partir de l’automne, comme toujours en creative commons et à vocation solidaire), nos moyens sont extrêmement modestes sur ce plan.
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Si vous le pouvez, merci de participer à cet appel (voir ci-dessous).
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Toutefois, si la situation est extrêmement difficile pour vous aussi, surtout ne vous mettez pas en danger. Partager l’info c’est déjà nous soutenir.
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Parmi les actions en cours, nous allons dans quelques jours acheminer des fruits et légumes de Crète à Athènes (et de l’huile d’olive), ainsi que du matériel et des fournitures en provenance de France. Nous allons aussi soutenir financièrement les lieux et collectifs les plus en difficultés. Pour tout ça, nous ferons bien sûr en fonction des moyens dont nous disposerons, à commencer par les achats de nourriture plus ou moins importants auprès des paysans crétois, tout comme pour les produits de première nécessité à Athènes (parmi lesquels, ceux pour les enfants en bas-âge).
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Pour nous permettre de savoir au plus vite quels vont être nos moyens d’agir, participez plutôt par virement ou paypal plutôt que par chèque :
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1- Pour effectuer un virement à ANEPOS
IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Objet : « Action Solidarité Grèce »
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2- Pour participer via PAYPAL, suivre le lien :
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3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS
Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues
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Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80 / Tél. France 06 24 06 67 98
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Merci de votre soutien, quelle que soit la forme, ne serait-ce qu’en relayant l’info.
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Solidairement,
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Maud et Yannis Youlountas 
po/ collectif artistique et solidaire ANEPOS
avec les membres et soutiens des actions en cours 
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PS : priorité à l’urgence solidaire dans ce message, on parlera dans le prochain des dernières nouvelles de Grèce (dont la lutte contre la journée de travail de 10 heures), puis du film en préparation (avec une belle surprise).
PETITES ANNONCES
Si vous avez prévu de venir à Athènes en juillet et que vous avez une place pour une personne dans un véhicule, contactez-nous.
Si vous avez prévu de venir en Crète en van ou en fourgon cet été et que vous disposez d’un peu de place pour acheminer du matériel  solidaire situé dans le sud-est de la France, contactez-nous.
Si vous avez des livres en anglais, ourdou, arabe ou farsi à offrir pour des bibliothèques sociales en Grèce, contactez-nous.
Liste des lieux et collectifs aidés matériellement et/ou financièrement durant l’année écoulée, malgré un contexte particulièrement difficile :
– soutien à l’initiative contre les forages pétroliers en Crète (que tentent de déployer Exxon-Mobil et la firme française Total).
– Collectif Livas dans le département de Réthymnon en Crète (soutien aux actions solidaires, notamment à la cuisine populaire fondé par ce club de sport sans hiérarchie).
– Centre social autogéré Alimoura à Ioannina (nous avons financé la réparation du local qui avait été saccagé par une attaque fasciste) ;
– Usine autogérée Bio.Me à Thessalonique (soutien et achat de savons et produits fabriqués par les ouvriers, alors que l’électricité venait de leur être coupée) ;
– Mikropolis à Thessalonique (soutien au plus grand espace social libre de Grèce qui est actuellement en train de déménager) ;
– Initiative antifasciste d’aide aux réfugiés près d’Évros (au moment où ces derniers étaient pris au piège entre les deux états grecs et turcs, et où des identitaires européens étaient venus pour tenter de pratiquer la chasse à l’homme, ainsi qu’à Lesbos) ;
– Réseau Solidaire de Crète (et soutien à la création de nouveaux lieux dans l’île, dont nous vous reparlerons)
– Initiative de Kastelli en Crète contre le nouvel aéroport (nous avons participé au financement de la procédure de Justice contre l’aéroport qui est en train de basculer à l’échelle européenne, alors que 120.000 des 200.000 oliviers ont déjà été coupés et que l’opinion est de plus en plus opposée au projet, nous avons également participé à plusieurs réunions et actions sur place, et soutenu les paysans en lutte contre ce projet)
– Centre Social autogéré Favela au Pirée (soutien financier et achat de tee-shirts pour épauler ce lieu situé dans une zone où les fascistes rôdent souvent et où l’un d’entre nous, a été agressé violemment en juin 2019 par un groupe de néo-nazis qui lui avait tendu un guet-apens avant que les passagers d’une rame de tramway ne parviennent à le sauver) ;
– K*Vox à Athènes (base d’un des groupes les plus actifs en Grèce) ;
– Aide aux frais de Justice de plusieurs compagnons de luttes , notamment pour leur éviter d’aller en prison suite à des actions pourtant exemplaires ;
– squat Notara 26 à Athènes (le plus ancien lieu d’accueil des réfugiés dans le quartier d’Exarcheia) ;
– Plusieurs cuisines sociales (soutien financier et livraison de produits alimentaires) ;
– Structure autogérée de santé d’Exarcheia (soutien financier et livraison de matériel médical) ;
– Réseau École Buissonnière-Pédagogie Freinet (soutien financier et livraison de fournitures en aide aux enfants précaires) ;
– actions solidaires à Lesbos (nombreuses initiatives, surtout, après l’incendie du sinistre camp de Moria et l’errance de nombreuses familles en difficultés).

BIOME n’est pas à vendre

 » L’assemblée des employés de BIO.ME adresse un appel en vue du dernier processus de vente aux enchères de l’usine pour le moment, nous appelons les syndicats et les groupes, nous appelons les organisations et les collectifs, nous appelons les ménagères qui ont essayé nos produits nous appelons les étudiants à nous soutenir le 24/06 devant les tribunaux de Thessalonique et à crier fort que BIO.ME. n’est pas à vendre »
Annonce complète :
« Le jeudi 24/06/21, la dernière vente aux enchères d’une série a été fixée, elle était fixée en septembre 20 et a été reportée en raison de la covid. Mais c’est aussi le dernier qui se fait avec présence physique, puisque les prochains cycles seront électroniques.
Ils ont tout fait pour arrêter une usine fonctionnant sous contrôle ouvrier en production. Ils ont tout fait pour arrêter cet effort des ouvriers de peur qu’il y ait un autre exemple. Ils ne se sont pas encore rendu compte que le coup d’envoi de ces efforts est donné par les capitalistes avec leurs serviteurs, les politiciens, avec l’esclavage qu’ils essaient de transmettre aux travailleurs et à la société en général.
Depuis quatorze mois maintenant, la coopérative des salariés de BIO.ME. fonctionne sans électricité, parce qu’ils l’ont coupée, et ils ne comprenaient toujours pas que s’ils faisaient cela dans une entreprise capitaliste, cela ne durerait même pas une semaine. Cependant, dans les entreprises qui ont des patrons pour embaucher un salarié, on leur propose « terre et eau», ils paient l’assurance du salarié et une partie de son salaire.
Au contraire, S.E.VIO.ME. n’a pas reçu un sou de l’État ou du financement européen pris par des patrons généreux et divers escrocs, qui parcourent les ministères en menaçant les ministres.
Nous, les employés de la coopérative, travaillons et sommes payés pour l’effort que nous mettons dans notre travail à partir du surplus et les investissements qui sont faits sont basés sur le capital social et non sur le ΕΣΠΑ qui est donné aux patrons.
Nous ne revendiquons aucun charisme d’aucun état ou organisation. Au contraire, nous revendiquons notre droit de travailler et de vivre dignement avec nos familles et nous ne laisserons personne gâcher ce que nous avons construit si durement au fil des ans.
Nous invitons tous ceux qui nous soutiennent depuis tant d’années, parfois avec votre présence physique ou avec l’achat des produits de qualité que nous fabriquons.
Nous appelons les syndicats et les groupes, nous appelons les organisations et les collectifs, nous appelons les ménagères qui ont essayé nos produits et nous ne les modifions pas, nous appelons les étudiants à nous soutenir le 24/06 devant les tribunaux de Thessalonique et à crier haut et fort que BIO.ME n’est pas à vendre.
24 JUIN – BLOQUONS LA VENTE AUX ENCHÈRES VIOME RESTERA dans les mains des travailleurs « .

Communiqué de presse du Dispensaire Social  Métropolitain d’Elliniko

Communiqué de presse du Dispensaire Social  Métropolitain d’Elliniko (MKIE) du 6 mars 2021

Publié le 13 mars 2021 par Solidarité Grèce 67

 Dangereuses incohérences dans la gestion de la pandémie

Après un an de pandémie, nous en sommes au même point et peut-être même dans une situation pire. Les gouvernants continuent de n’entreprendre aucune action significative, de se dérober à leurs responsabilités et de mettre en cause les citoyens, leur faisant endosser la responsabilité.

Les mesures qu’ils prennent sont les suivantes :

1. L’affaiblissement continu du système de santé primaire, qui a été mis en évidence dès le début, tant par le MKIE que par beaucoup d’autres, alors qu’il faudrait le renforcer afin de traiter la maladie à la maison, dès son apparition, et non submerger les hôpitaux.

2. L’application incohérente du confinement sans prendre de mesures substantielles pour limiter la propagation de la maladie dans les zones à forte transmission comme les lieux de travail et le transport public pendant les heures de pointe.

3. L’intimidation constante et l’incrimination des citoyens par les médias, qui exercent une pression psychologique et paralysent la société en la rendant vulnérable, tout en gardant le silence sur les insuffisances du mécanisme étatique dans la lutte contre la pandémie.

4. Mettre la solution du problème uniquement dans les vaccins, sans aucune réelle préoccupation pour le traitement des patients qui sont déjà malades et sont laissés à l’effort héroïque et aux maigres moyens des travailleurs de la santé impuissants et affaiblis dans les hôpitaux.

5. L’augmentation du nombre d’unités réservées au  virus, au détriment d’autres maladies, avec des résultats tragiques pour les patients atteints d’autres maladies graves.

Au cours des derniers jours, de plus en plus de patients ont téléphoné au MKIE (dispensaire autogéré) pour demander à un médecin de les examiner. Nous nous dirigeons vers une explosion sanitaire qui entraînera une augmentation de la morbidité et de la mortalité dans la population en général.

Une fois de plus, nous soulignons l’énorme responsabilité du gouvernement, pour ce qui se passe, et nous l’appelons, même maintenant, à assumer ses responsabilités légitimes et à faire ce que dicte la réalité tragique.

Les citoyens ont fait preuve d’une grande responsabilité. Ils feront encore davantage lorsqu’ils verront le gouvernement assumer ses propres responsabilités.

Texte original en grec :  https://www.mkiellinikou.org/blog/2021/03/06

(traduit par Solidarité Grèce 67)

Source https://sante-grece-67.fr/2021/03/communique-de-presse-du-dispensaire-social-metropolitain-d-elliniko-mkie-du-6-mars-2021.html

Grèce : Extrême droitisation du gouvernement

Nouveau point sur la situation en Grèce (extrême-droitisation du gouvernement et autres nouvelles) par · Source et photos sur le site  http://blogyy.net/2021/01/11/extreme-droitisation-du-gouvernement-et-autres-nouvelles/

Trois sujets dans cette publication  :

– l’actualité brûlante en Grèce, dont les médias occidentaux ne disent presque rien ;

– vos questions sur cette actualité qui appellent des réponses et des précisions ;

– un bilan provisoire de l’appel à soutien du 30 décembre 2020 pour les actions solidaires autogérées qui, étant beaucoup plus faible qu’à l’habitude, nous conduit à vous alerter (réunion d’urgence hier).

L’EXTRÊME-DROITE EST LOIN D’AVOIR DISPARU EN GRÈCE

Depuis plusieurs jours, vous êtes nombreux à nous interroger sur la situation actuelle de l’extrême-droite en Grèce. Vous avez entendu parler d’un remaniement gouvernemental qui fait scandale, quelques semaines seulement après l’emprisonnement des principaux dirigeants du parti Aube Dorée. Et vous n’entendez plus parler de crimes et d’agressions. Tout porte à croire que la situation est devenue calme. Alors que se passe-t-il vraiment ? L’extrême-droite a-t-elle disparu en Grèce ou a-t-elle seulement changé de forme ?

En réalité, nous assistons à une mutation de l’extrême-droite grecque sur le modèle de beaucoup d’autres pays européens. Non seulement un nouveau parti nationaliste un peu moins radical (« La Solution Grecque ») a piqué une grosse partie de l’électorat d’Aube Dorée, mais surtout le premier ministre de droite, Kyriakos Mitsotakis, ne cesse de renforcer la présence de l’extrême-droite dans ses gouvernements successifs. Ce qui conduit à une politique toujours plus violente à l’égard du mouvement social, des précaires et des migrants.

(photo voir sur le site)

À quoi cela ressemble-t-il concrètement, dans notre quotidien en Grèce ? À un État toujours plus brutal, autoritaire et raciste. Voici quelques exemples depuis 18 mois :

— la répression est féroce contre les anarchistes et autres révolutionnaires, premières cibles du nouveau gouvernement comme il l’avait annoncé dès juillet 2019 lors de son arrivée au pouvoir ;
— le quartier libertaire d’Exarcheia est pris en étau et beaucoup des squats en Grèce ont été violemment évacués au fil des mois ;
— l’asile universitaire et d’autres mesures symboliques fortes prises à l’issue de la chute de la dictature des Colonels en 1974 ont été supprimés ;
— les initiatives solidaires autogérées sont harcelées dès lors qu’elles refusent de collaborer avec le pouvoir et les institutions ;
— la situation dans les prisons est catastrophique, au point que le Comité pour la prévention de la torture et traitements inhumains (CPT) du Conseil de l’Europe a publié un rapport alarmant le 9 avril 2020 dans lequel il demande au gouvernement grec de faire cesser les « mauvais traitements persistants des détenus » qui sont « une pratique courante dans toute la Grèce ».
— L’Union Européenne est cependant complice quand il s’agit des camps de réfugiés qu’elle cofinance en Grèce et qui s’avèrent pires que les précédents, en particulier au niveau censure et isolement, comme c’est le cas à Kara Tepe (Lesbos) où les membres des ONG sont désormais dans l’interdiction de révéler ce qu’ils voient, depuis le décret du 30 novembre 2020.
— Le Comité international de secours (IRC) a annoncé le 17 décembre une hausse importante des cas d’automutilation (+66%) et des problèmes de santé mentale (+71%) dans les camps en Grèce, une situation dramatique qui toucherait « les trois-quart » des exilés rencontrés à Lesbos, Samos et Chios.
— Refusant de remédier à ces souffrances, le premier ministre grec a choisi, au contraire, de venir apporter son soutien aux gardiens des camps de migrants et aux gardes-côtes en mer Égée pourtant réputés pour leur irrespect des règles de base dans l’aide aux personnes en détresse (qui vont par exemple jusqu’à provoquer la noyade de migrants désespérés en les refoulant avec des armes à feu et des bâtons ou en endommageant leurs embarcations).
— Contrairement à ce que prétend une rumeur fausse, les agressions de réfugiés n’ont pas cessé en Grèce, il y en a souvent malheureusement. Par exemple ce samedi 26 décembre 2020, une dizaines de fascistes armés de couteaux, de bâtons et de barres de fer ont attaqué un centre d’hébergement pour mineurs isolés (de 12 à 15 ans), près de Thessalonique. Ils ont brisé la porte d’entrée, pénétré l’enceinte et frappés les enfants en criant des slogans racistes. Parmi les 4 jeunes réfugiés blessés, l’un d’entre eux a été transporté à l’hôpital avec de graves problèmes respiratoires dus à des coups dans la poitrine. Une information relayée par une partie seulement de la presse grecque et aucun média occidental excepté infomigrants :

https://www.infomigrants.net/fr/post/29330/grece-deux-personnes-interpellees-apres-l-attaque-d-un-centre-pour-mineurs-isoles

— Autour des camps de la mer Égée, les agressions racistes sont également monnaie courante. Le 12 décembre 2020, un policier et trois garde-frontières ont été inculpés pour avoir battu des migrants quelques jours plus tôt, près du camp de Kara Tepe à Lesbos. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a montré les quatre fascistes en uniformes en train de battre deux demandeurs d’asile revenant d’un supermarché, puis de continuer à les frapper longuement après leur avoir passé les menottes. Ils ont été suspendus de leurs fonctions mais laissés en liberté jusqu’à leur procès où ils seront jugés pour « sévices » et « torture ». (photo voir sur le site)

Comme on l’a compris, ce n’est pas parce que les principaux dirigeants d’un parti fasciste ont fini par être mis en prison (au bout de dix ans d’agressions et de crimes plus odieux les uns que les autres, donc extrêmement tard) que le fascisme a pour autant disparu en Grèce. Non seulement, les agressions se poursuivent, mais surtout l’État grec vient de renforcer la présence de l’extrême-droite au sommet de l’exécutif.

Pour le dire autrement : qu’Aube Dorée disparaisse enfin est une bonne chose évidemment. Mais pour les antifascistes en Grèce, combattre un groupuscule fasciste durant toutes ces années et combattre un gouvernement d’extrême-droite n’est pas la même chose. La normalisation de l’extrême-droite, toujours plus présente au sein des nouveaux gouvernements successifs est un problème d’une autre envergure car, de cette façon, elle prend directement le contrôle de la Loi, du pouvoir et des outils de la répression, encore plus que par le passé. (photo voir sur le site)

LA GRÈCE PASSE AU BLEU MARINE

Un nouveau remaniement a eu lieu la semaine dernière qui confirme ce cap particulièrement inquiétant. Le nouveau ministre de l’intérieur, premier flic du pays, est désormais l’une des figures historiques du fascisme en Grèce, après avoir longuement milité pour la libération du Colonel Papadopoulos et le rétablissement de la dictature. Il s’appelle Makis Voridis.

Pour commencer, regardez cette photo de son intervention à une réunion publique du parti EPEN (organisation politique siamoise du Front national, avec un référence explicite à l’inspirateur Jean-Marie Le Pen) dans les années 80 à l’hôtel Caravel. Makis Voridis fait son discours devant le portrait de son mentor, le dictateur Papadopoulos, et déclare déjà ouvertement : « Abattons les choses et les personnes qui tentent de nous arrêter ! » (photo voir sur le site)

Regardez-le en compagnie des chefs du parti pour le retour de la dictature. Une dictature qui, faut-il le rappeler, a emprisonné, torturé et assassiné de nombreux opposants. (photo voir sur le site)

Aux élections de 1984 et 1988, les discours de Voridis appelaient au rétablissement de la dictature. Son slogan était : « La libération du pays viendra de la prison de Korydallos » (où était enfermé le Colonel Papadopoulos). (photo voir sur le site)

Quand il était étudiant, Voridis était surnommé « La hache » car il dirigeait un groupe fasciste qui poursuivait les étudiants gauchistes avec des battes de base-ball et sa fameuse hache, comme le montre cette photo prise en 1985 dans l’université de droit d’Athènes (à droite, l’une de ses victimes). Il a d’ailleurs été exclu de la fac cette année-là pour ses violentes attaques. (photo voir sur le site)

En 1986, le sinistre comité de soutien de Papadopoulos a reçu la visite de Jean-Marie Le Pen venu appeler à la libération de l’ancien dictateur et au retour de la junte. (photo voir sur le site)

Dans les années 1990, Makis Voridis participe à la structure pan-européenne mise en place par Bruno Gollnisch au nom du Front national. Ici, il célèbre le 30ème anniversaire du putsch des Colonels, sur un plateau de télévision le 21 avril 1997, avec son ami de l’époque : le néo-nazi Michaloliakos, futur chef d’Aube Dorée.

23 ans plus tard, suite à des choix stratégiques différents, l’un est au pouvoir et l’autre en prison. (photo voir sur le site)

Devenu très proche de Jean-Marie Le Pen, Makis Voridis  vient célébrer le 36ème anniversaire du putsch des Colonels le 21 avril 2003 au congrès du Front National qui se déroule à Nice. (photo voir sur le site)

En 2005, Voridis adhère à un nouveau parti nationaliste grec : le LAOS. Il continue de voyager au sein de l’extrême-droite européenne. Par exemple, il intervient le 8 novembre 2009 au congrès de fondation du Parti de la France, à l’invitation de son ami Carl Lang. (photo voir sur le site)

C’est en 2012, après 30 ans de service au sein de l’extrême-droite grecque et européenne, qu’il rejoint opportunément l’aile droite du parti Nouvelle Démocratie en lorgnant une part de gâteau du pouvoir.

Après avoir été nommé ministre de l’Agriculture du premier gouvernement Mitsotakis, c’est cet homme qui, la semaine dernière, a pris le contrôle du ministère de l’intérieur et qui va donner ses ordres à la police. (photo voir sur le site)

Autre choix particulièrement ironique de Mitsotakis : une députée notoirement antimigrants est promue au poste de ministre adjointe à l’Intégration des réfugiés. Sofia Voultepsi a notamment déclaré que les migrants sont des « envahisseurs non armés ». Une autre fois, elle a osé dire : « il y a des humains qui vivent dans le voisinage des Roms ». (photo voir sur le site)

Mitsotakis n’a pas fait pire en se déclarant satisfait des conditions de vie des migrants dans le camp de Kara Tepe ce 31 décembre 2020 : (photo voir sur le site)

Traduction de l’article de Inotos : « Lesbos : Kyriakos Mitsotakis est heureux de la structure des réfugiés à Kara Tepe. Le Premier ministre a semblé presque excité par ce qu’il a vu à Kara Tepe lors de sa visite à Lesbos, refusant de se rappeler les images récentes du camp de réfugiés inondé et leurs appels désespérés pour des conditions de vie humaines. » (photo voir sur le site)

Pendant ce temps, une autre figure historique de l’extrême droite en Grèce garde sa place au gouvernement : Adonis Georgiadis est un autre transfuge du parti d’extrême droite LAOS. Lui aussi en a fait des vertes et des pas mûres. En 2006 par exemple, il a co-édité en Grèce un pamphlet antisémite intitulé « Juifs, l’entière vérité » qui faisait l’apologie d’Adolf Hitler et appelait à l’extermination des Juifs.

Adonis Giorgadis a également propagé des opinions violentes à l’égard des musulmans et d’autres non orthodoxes. Parmi ses sorties célèbres, il a notamment déclaré que la gauche a « remis la Grèce entre les mains des musulmans et autres déchets comme ça ». (photo voir sur le site)

Devenu proche de Mitsotakis, Giorgadis reste ministre de la Croissance et de l’Investissement. Les 120 000 oliviers déjà coupés à Kastelli en Crète, c’est lui. Comme quoi, l’extrême-droite n’est pas plus écolo que la droite.(photo voir sur le site)

UNE DÉRIVE AUTORITAIRE DANS L’AIR DU TEMPS

Comme on l’a vu ces derniers mois, en Grèce comme en France, tous les prétextes sont bons pour dominer, exploiter, culpabiliser et piétiner un peu plus la foule désorientée. Une foule inconsciente de sa capacité à renverser le cours des choses pour prendre sa vie en mains, perdue dans le repli sur soi, le crétinisme et la recherche de boucs-émissaires encore plus pauvres.

Le capitalisme ne nous protège pas du fascisme, et pour cause : le fascisme est la forme ultime du capitalisme. Il est déjà présent en germe dans tous les replis de notre société basée sur la domination et l’exploitation, en dépit de ses déclarations d’intention et de ses belles devises. Le fascisme est partout dès lors que l’autorité se manifeste, menace et brutalise : dans le couple, dans l’éducation, dans notre rapport à la vie et à la Terre sous toutes les formes, dans la guerre économique ou militaire, dans la misère invisibilisée comme dans le luxe pétaradant, dans la hiérarchie de la production et dans celle de l’administration… partout ! Ce n’est qu’une question de degré, d’opportunité, de circonstance. Une différence qui va jusqu’à montrer du doigt avant de tuer, au lieu de le faire silencieusement dans l’hypocrisie et les faux habits de la démocratie. (photo voir sur le site)

Combattre le fascisme sans remettre en question la société autoritaire qui légitime les rapports de domination et le capitalisme qui organise l’exploitation, c’est jeter des pierres dans l’eau : on peut se satisfaire d’un peu de bruit et de quelques vaguelettes un bref instant, mais le fond reste le même. Car le fond du problème, en réalité, c’est tout le système qui l’engendre. La Justice bourgeoise ne suffira pas à nous débarrasser du fascisme, ni en Grèce ni en France. La preuve : il est toujours là, et plus puissant encore, comme un hydre aux multiples têtes qui repoussent sans cesse.

Il n’est pas étonnant qu’en cette période de crise, des libéraux et des membres de l’extrême-droite se rapprochent et s’unissent : le fascisme gagne toujours de l’avancement en temps de crise. Quand le pouvoir se raidit, se durcit, se cramponne à ses privilèges. Car le fascisme est le joker du capitalisme. Il est son vrai visage, dans le trouble et l’agitation, quand le masque démocratique tombe.  (photo voir sur le site)

LE VIRUS DE LA MISÈRE

La Grèce commence à vivre une nouvelle crise sociale et humanitaire peut-être encore plus grave que la précédente. Malgré les signes avant-coureurs qui nous entourent et la dette abyssale qui va bientôt atteindre les 200% du PIB (selon l’agence de notation Moody’s), l’État grec s’empresse d’acheter d’innombrables armes parmi lesquelles 18 Rafales au français Dassault pour 2,5 milliards d’euros (dont 1,5 milliards à régler l’an prochain). Kyriakos Mitsotakis a décidé de doubler son budget militaire dès l’année prochaine, alors qu’il est déjà l’un des plus élevés en Europe toutes proportions gardées. Parmi ses emplettes, il a également prévu de nouvelles frégates, des hélicoptères et des drones en veux-tu en voilà. Il va aussi embaucher 15.000 bidasses de plus.

À cause d’Erdogan ? En apparence oui, mais en réalité, vu le recrutement massif également chez les flics, les nouveaux gadgets qui leur sont destinés, ainsi que pour renforcer la surveillance des opposants politiques, on peut supposer que ces armes peuvent servir à tout. L’Histoire l’a montré en maintes occasions. Ce ne sont pas seulement les tensions géopolitiques qui génèrent cette attitude du pouvoir, vu qu’elles durent depuis très longtemps avec les dirigeants turcs successifs, mais aussi les risques de troubles intérieurs en Grèce dans une période de plus en plus sombre. À force de réprimer les activistes, on peut craindre de les radicaliser. À force de laisser la base sociale s’enfoncer dans la misère, on peut craindre qu’elle se rebiffe. Même si on semble aujourd’hui très loin d’un nouveau soulèvement en Grèce, on sait par expérience que ces choses là peuvent arriver très vite. Il suffit parfois d’une étincelle, d’une goutte d’eau ou de sang. (photo voir sur le site)

Une autre rumeur fausse concerne la pseudo bonne santé de l’économie grecque, au prétexte que l’État est en train de rembourser sa dette au FMI de façon anticipée (en l’occurrence 3,6 milliards de prêts qui devaient expirer en 2021 et 2022). Il lui restera encore à payer 1,2 milliards à l’instance internationale par la suite. Mais, en réalité, l’État grec n’a évidemment pas l’argent pour rembourser ce prêt : il ne fait qu’emprunter simultanément sur les marchés financiers auprès de créanciers moins exigeants que le FMI (qui a tendance à dicter la politique des pays où il intervient). C’est tout ! Idem pour les baisses d’impôts qui sont surtout des cadeaux aux patrons et aux actionnaires. L’essentiel des 1,2 milliards offerts se résume aux baisses des impôts sur les bénéfices des entreprises (de 28 à 24%) et de la taxation des dividendes (de 10 à 5%). Autrement dit, c’est une probable hausse de la TVA (l’impôt qui frappe tout le monde, surtout les pauvres puisqu’ils consomment une proportion plus forte de leur faible revenu) qui devra compenser ce nouveau cadeau aux riches. Mitsotakis, c’est Robin des Bois à l’envers. Pas étonnant qu’il soit copain avec Macron. (photo voir sur le site)

Parmi les autres chaises musicales entre les ministères, le très libéral Kostis Hadjidakis laisse le ministère de l’Environnement et de l’Énergie, au sein duquel il a déverrouillé l’exploitation des territoires sauvages et protégés, pour celui du Travail, avec pour mission d’utiliser le prétexte de la crise actuelle pour en finir avec les ruines du droit du Travail en Grèce. En août 2019, un nouveau projet de loi a déjà été adopté qui supprime la condition obligatoire pour justifier le licenciement d’un employé. Idem concernant la rémunération des heures supplémentaires qui n’est plus impérative. Tout ça à cause du virus, bien sûr ! Ben voyons ! (photo voir sur le site)

Même chose pour les étudiants les plus pauvres qui vont voir disparaître 20.000 places dans les universités en 2021, au bénéfice des écoles privées. Les études sont donc réservées à ceux qui ont de l’argent grâce à leur famille. Les autres iront tout simplement au turbin, en bas de l’échelle sociale, comme leurs parents. La lutte des classes, il semble que ça existe encore, contrairement à ce que nous affirment les éditocrates ridicules.  Et que dire du budget accordé à la santé qui va baissé de 17% en 2021, en pleine saturation des capacités hospitalières ?

Depuis deux mois, 5000 Grecs sont morts du covid19. Mais combien sont morts de la misère qui frappe de plus en plus fort ? Et combien vont mourir dans les prochains mois, directement ou indirectement, du fait des événements qui se produisent actuellement ? La crise sanitaire est l’arbre qui cache la forêt de la crise sociale qui va suivre et commence déjà. Et tout ça, non pas à cause du virus lui-même et de ses conséquences immédiates, mais du fait des choix politiques qui sont faits au même moment. Le pouvoir aime à profiter de toutes les opportunités, même avec les meilleures prétextes, pour accroître sa domination, nous domestiquer, nous soumettre, nous exploiter,  nous presser comme des citrons. (photo voir sur le site)

Ensuite, il nous jette des miettes pour tenter de faire oublier tout ce qu’il nous prend. En Grèce, un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté (3,5 millions d’habitants) et la moitié des sans-abris d’Athènes survivent avec moins de 20 euros par mois. Mais la mairie d’Athènes (dirigée par le neveu du premier ministre) se complait à rendre public que, durant l’année 2019, elle a fait 2606 lavages de vêtements (8 par jour), distribué 5200 médicaments (11 par jour) et transmis 2900 bons d’achats de 50 euros en partenariat avec des supermarchés et le Lions Club de Kifissia. Des chiffres en réalité ridicules pour une immense commune avec un budget important face à une telle misère. Une aide grotesque de la part de dirigeants qui font partie des responsables de ladite misère.

Voilà pourquoi nous refusons de collaborer avec le pouvoir et ses institutions. En Grèce, le mouvement social a majoritairement choisi l’autogestion et l’indépendance la plus totale dans ses actions de solidarité. La plupart des lieux autogérés refusent de signer une quelconque convention et conçoivent l’entraide comme un élément de la lutte. C’est notamment le cas de tous ceux que nous vous avons présentés dans nos films depuis 8 ans (en particulier ceux dont nous sommes membres).

BILAN PROVISOIRE DE L’APPEL À SOUTIEN DU 30/12/2020 : UN ÉCHEC PRÉVISIBLE

L’appel à soutien lancé il y a dix jours pour les actions solidaires autogérées (du fait de nos difficultés cet hiver) a reçu un écho beaucoup plus faible qu’à l’habitude. Nous avons totalisé moins de 2000 euros (entre le 30/12 et le 10/01), sans doute à cause du contexte économique inquiétant. Nous le redoutions un peu. Lors d’une réunion d’urgence qui s’est tenue hier, nous avons décidé de vous alerter. Il est bon que celles et ceux qui peuvent contribuer sachent que d’autres ne le peuvent plus en ce moment et que la plupart de nos projets en cours sont gelés (à commencer par les achats de nourriture et de produits de première nécessité pour une vingtaine de lieux et collectifs). Aujourd’hui, nous vous informons simplement de la situation et vous laissons voir ce que vous pouvez peut-être faire. Si vous êtes en difficulté, surtout ne contribuez pas : ne vous mettez pas en danger, partagez juste l’appel, c’est déjà un soutien appréciable. Comme nous le disions dans le message précédent, il n’est pas certain que nous pourrons lancer une collecte cet hiver suivi d’un convoi solidaire, vu le contexte compliqué.

Le message précédent : http://blogyy.net/2020/12/29/alerte-grece-120-000-oliviers-deja-coupes-pour-laeroport-de-kastelli-et-autres-nouvelles/

Nous devons également attendre encore plusieurs mois avant de sortir le nouveau film (qui sera comme toujours en soutien des collectifs et lieux présentés) : Après Ne vivons plus comme des esclaves (2013), Je lutte donc je suis (2015) et L’Amour et la Révolution (2018), Nous n’avons pas peur des ruines sortira probablement en septembre 2021, avec la participation d’un grand nombre de collectifs du mouvement social et beaucoup de belles surprises (musiques, lieux, etc.).

Voilà pourquoi, sans convoi et sans film actuellement, sans même la possibilité d’organiser des concerts de soutien, il ne nous reste plus que cet appel crucial pour parvenir à réaliser les actions les plus nécessaires et urgentes.

Rappel des trois façons de participer (de préférence par virement ou Paypal, car ça va plus vite que par chèque) :

1- Pour effectuer un virement à ANEPOS

IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730

BIC : PSSTFRPPTOU

Objet : « Action Solidarité Grèce »

2- Pour participer via PAYPAL, suivre le lien :

https://www.paypal.com/cgi-bin/webscr?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY&source=url

3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS

Objet : « Action Solidarité Grèce »

Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues

Contact : solidarite@anepos.net

Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80 / Tél. France 06 24 06 67 98

Liste des lieux et collectifs aidés matériellement et/ou financièrement durant l’année écoulée (principalement de février à septembre 2020), malgré un contexte particulièrement difficile :

– Centre social autogéré Alimoura à Ioannina (nous avons financé la réparation du local qui avait été saccagé par une attaque fasciste) ;

– Usine autogérée Bio.Me à Thessalonique (soutien et achat de savons et produits fabriqués par les ouvriers, alors que l’électricité venait de leur être coupée) ;

– Mikropolis à Thessalonique (soutien au plus grand espace social libre de Grèce qui est actuellement en train de déménager) ;

– Initiative antifasciste d’aide aux réfugiés près d’Évros (au moment où ces derniers étaient pris au piège entre les deux états grecs et turcs, et où des identitaires européens étaient venus pour tenter de pratiquer la chasse à l’homme, ainsi qu’à Lesbos) ;

– Réseau Solidaire de Crète (et soutien à la création de nouveaux lieux dans l’île, dont nous vous reparlerons)

– Initiative de Kastelli en Crète contre le nouvel aéroport (nous avons participé au financement de la procédure de Justice contre l’aéroport qui est en train de basculer à l’échelle européenne, alors que 120.000 des 200.000 oliviers ont déjà été coupés et que l’opinion est de plus en plus opposée au projet, nous avons également participé à plusieurs réunions et actions sur place, et soutenu les paysans en lutte contre ce projet) 

– Centre Social autogéré Favela au Pirée (soutien financier et achat de tee-shirts pour épauler ce lieu situé dans une zone où les fascistes rôdent souvent et où l’un d’entre nous, a été agressé violemment en juin 2019 par un groupe de néo-nazis qui lui avait tendu un guet-apens avant que les passagers d’une rame de tramway ne parviennent à le sauver) ;

– K*Vox à Athènes (base d’un des groupes les plus actifs en Grèce) ;

– Aide aux frais de Justice de plusieurs compagnons de luttes , notamment pour leur éviter d’aller en prison suite à des actions pourtant exemplaires ;

– squat Notara 26 à Athènes (le plus ancien lieu d’accueil des réfugiés dans le quartier d’Exarcheia) ;

– Plusieurs cuisines sociales (soutien financier et livraison de produits alimentaires) ;

– Structure autogérée de santé d’Exarcheia (soutien financier et livraison de matériel médical) ;

– Réseau École Buissonnière-Pédagogie Freinet (soutien financier et livraison de fournitures en aide aux enfants précaires) ;

– actions solidaires à Lesbos (nombreuses initiatives depuis mars et, surtout, après l’incendie du sinistre camp de Moria et l’errance de nombreuses familles en difficultés).

CONTRE L’AÉROPORT DE KASTELLI (SUITE)

Vous avez été nombreux à réagir aux images montrant les milliers d’oliviers arrachés (120.000 au total pour l’instant) et les inondations de septembre 2020 causées par cette déforestation insensée. Voici encore d’autres images, celles des inondations de novembre 2020 pour les mêmes raisons, toujours autour de Kastelli, ainsi que la visite du principal responsable sur place, début 2020

Tenez bon. Bon courage pour 2021 et à bientôt,

Maud et Yannis Youlountas po/ collectif artistique et solidaire Anepos

(suite à la réunion d’urgence du 10 janvier 2021

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