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Projection du film « Her Job » de Nikos Labôt le 25 avril à Grenoble

Synopsis : Athènes, de nos jours, Panayiota, est une femme au foyer, complètement dévouée à son mari et à leurs deux enfants. Elle est peu allée à l’école, ne sait pas lire, a quitté la demeure familiale pour le domicile conjugal, passant d’une domination à une autre. Crise oblige Panayiota, pour la première fois de sa vie, doit travailler ailleurs qu’à la maison et se risquer ainsi à l’autorité et la subordination, mais aussi l’amitié, la lutte et le goût de la liberté

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Grèce : un autre point de vue sur la protection de la résidence principale

L’association « ΕΚΠΟΙΖΩ » ( Association des Consommateurs pour la Qualité de Vie) donne son point de vue  :

L’amendement du gouvernement sur la « protection » de la résidence principale est non seulement inférieur aux attentes, mais aussi provocant et ridicule au détriment des emprunteurs.

L’ Association ΕΚΠΟΙΖΩ exprime sa profonde amertume, sa déception et sa colère devant l’abolition de toute protection substantielle de la résidence principale, mais aussi face au mépris du gouvernement pour le mouvement des consommateurs par son refus de se faire entendre, même dans le processus parlementaire – sans précédent dans les 30 ans d’existence de ΕΚΠΟΙΖΩ – des organismes actifs dans la protection des consommateurs lourdement endettés.

L’audace du gouvernement est telle qu’il prétend protéger la résidence principale, alors qu’en fait le gouvernement avait reçu la protection de la résidence principale en tant qu’institution permanente dans la loi Katseli, il l’a rendue temporaire et plus stricte en 2015 et il est en train de l’abolir.

En ce qui concerne l’amendement sur la prétendue protection de la résidence principale, nous notons ce qui suit:
– L’amendement ne concerne pas l’institution de la réglementation collective de la dette des ménages lourdement endettés, mais un programme de réglementation limitée des prêts, proposé à titre de prix symbolique et maigre pour l’abolition de la loi Katseli, en ce qui concerne la protection de la résidence principale.
– Le programme a une durée limitée, il ne s’agit donc pas d’une institution de protection de la dette. Il s’agit de dettes adossées à des créances hypothécaires qui étaient en retard au 31 décembre 2018 avec un retard d’au moins trois mois. Par conséquent, le programme est de nature temporaire et ne concerne pas les débiteurs qui seront incapables de rembourser leurs dettes à l’avenir.
– Le programme ne traite pas les débiteurs qui sont déjà en défaut et qui sont au 31.12.2018 dans un arrangement temporaire (par exemple, ne payant que des intérêts) et auront le droit de reprendre le versement normal dans un proche avenir.
– Le programme ne traite pas les emprunteurs lourdement endettés qui ont beaucoup d’autres dettes en souffrance, mais leur prêt hypothécaire, pour des raisons évidentes, a continué à le rembourser.
– Le programme ne concerne pas la protection du logement si l’emprunteur, pour quelque raison que ce soit, n’y réside pas déjà.
– Le programme ne s’applique pas si l’emprunteur ou d’autres membres de sa famille ont des biens meubles ou immeubles supérieurs à 80 000 EUR.
– Le programme ne s’applique pas si la dette garantie, augmentée des intérêts moratoires et des arriérés, dépasse le montant de 130 000 euros.
– Le programme ne traite pas des dettes non garanties, qui continueront de croître et seront en attente aux dépens de l’emprunteur.
– Le programme ne s’applique pas à ceux qui dépassent le critère de faible revenu familial.

– Il est en outre connu que ceux qui ne sont pas exclus des critères ci-dessus acquièrent le droit à un règlement abordable de la dette individuelle. Les banques ont le droit de mépriser la demande soumise à la plateforme, de ne jamais y répondre ou de faire toute autre proposition. Dans ce cas, au bout d’un mois, la procédure sera « TERMINER ».

– Dans le premier cas, le débiteur endetté n’a que la possibilité de faire appel à la justice, dans des délais stricts, de l’introduire dans un litige comparable à la loi Katseli, en dernier recours un litige de longue date, pour se prévaloir de la réglementation individuelle maigre et insignifiante.
– Dans une réglementation malhonnête, honteuse, obscène, menaçante et abusive à l’égard des ménages lourdement endettés, il est stipulé que si la réclamation de l’emprunteur qui est forcé de faire appel devant les tribunaux parce que les banques ont refusé de participer à la procédure, il sera sanctionné. jusqu’à 5% de sa dette, avec un maximum de 5 000 € et un minimum de 1 500 €! Il n’y a aucune raison de sanctionner la banque qui méprisera le processus et la fameuse « plateforme »!
– Les banques sont incitées à mépriser le processus et la plate-forme, tant que l’emprunteur n’aura pas jusqu’à ce qu’il ait été justifié dans sa lutte de longue date pour la protection insignifiante contre les enchères, à moins d’avoir obtenu une protection judiciaire provisoire et à condition de payer pour chaque dettes réglables au moins la moitié de la tranche actuelle.
– Si, encore une fois, un créancier soumet une proposition, mais pas un autre créancier contre lequel un règlement est réalisable, l’emprunteur est à nouveau obligé de saisir la Cour de justice, faute de quoi il ne bénéficie d’aucune protection contre les autres créanciers.
– Si le débiteur ne figure pas dans une ordonnance du tribunal, tous les débiteurs soumis à une réglementation n’ont droit ni à la subvention indéterminée ni à son domicile.
– À moins que toutes les dettes en règlement ne soient réglées par une ordonnance du tribunal, l’emprunteur n’a pas non plus droit à la subvention indéterminée et sa résidence n’est pas protégée par des enchères.
– En fait, il est pratiquement impossible de réglementer des dettes de règlement plus réceptives, car une telle possibilité n’est pas couverte par les possibilités réelles des critères d’exclusion, mais aussi parce que les autres créanciers n’ont même pas l’incitation.
– Il est peu probable que le cas d’une annulation de dette valable. Du fait du cumul des conditions d’entrée dans la réglementation applicable, l’avantage ne dépassera pas un léger escompte et l’emprunteur ne la recevra que s’il se conforme à la réglementation depuis 25 ans ou jusqu’à 80 ans.
– Si, dans le futur (dans les 25 prochaines années), il arrive également à une faiblesse temporaire, il perdra non seulement le rabais insignifiant, mais devra également restituer toute subvention (non spécifiée).
– Étant donné que la dette individuelle (et non la totalité des dettes) est réglée à 120% de la valeur de la propriété, toute subvention relative à la protection de la résidence principale dans la loi Katseli abolie par le gouvernement ne donne pas lieu à un versement inférieur. pour le débiteur lui-même.
– L’emprunteur n’appartient pas au programme si sa demande d’adhésion à la loi 3869/2010 a été rejetée, notamment pour incapacité frauduleuse. Toutefois, il ne s’agit pas de prétendus mauvais payeurs stratégiques, mais de ceux qui, dans les années 2000, n’ont pas réussi à gérer efficacement leur solvabilité, car ils ont été décrits comme tels par ce critère.
ΕΚΠΟΙΖΩ n’a pas été invitée à soumettre les observations susmentionnées à la Chambre des communes. Le gouvernement a rejeté l’invitation. Il a toutefois été informé que les représentants des banques présents souhaitaient leur satisfaction au gouvernement. Nous supposons également les derniers au premier, leurs banques ayant été épargnées de la peine de rédiger l’amendement!

CK

Quand cette horreur finira

 

Transmis par Yannis Youlountas

Un texte anonyme qui tourne en ce moment.

 

QUAND CETTE HORREUR FINIRA

Quand cette horreur finira (parce qu’elle finira), on fera des musées et, dans les vitrines, il y aura des chaussures, des lettres, des petites photos, des cartes, des mèches de cheveux, des tas de vêtements déchirés.

Et il y aura des classes d’école qui se demanderont comment cela a été possible.

Et il y aura des survivants qui réécriront « si c’est un homme » en pensant à Primo Lévi.

Et il y aura des intellectuels, des bien-pensants, des quidams de tous bords qui scanderont « plus jamais ça ! »

Il y aura des émissions de télé où on interviewera nos contemporains.

Et il y aura ceux qui diront qu’ils ont obéi aux ordres.

Et il y aura ceux qui expliqueront qu’ils ont eu le courage de désobéir.

Et il y en a même qui, toute honte bue, diront « on ne savait pas. »

Et il y aura des petits-enfants qui demanderont à leurs grands-parents de quel côté ils étaient.

Et il y aura des grands-parents, quelques-uns, qui répondront sincèrement « J’étais du côté de l’humanité. »

Et il y en aura d’autres qui baisseront les yeux et ne répondront pas.

(auteur.e inconnu.e)

Source http://blogyy.net/2019/04/13/quand-cette-horreur-finira/

Secteur primaire ! La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque.

Secteur primaire !

Le pays réel, ses légumes et fruits, ses animaux. Sa saison également. Les premiers touristes sont de la fête, celle du Printemps bien entendu, si possible en plein Péloponnèse. Ils ont déjà cette chance des espaces qui ne sont pas encore surinvestis comme en plein été. D’ailleurs, les Grecs se préparent autant pour fêter Pâques, le 28 avril pour les Orthodoxes, que pour la saison touristique officielle à partir du mois de mai. Pour le reste, il y a la prétendue animation politique qui bat tant de records dans les verbiages, activité offshore pour des élections alors… dématérialisées.

Touristes à vélo. Péloponnèse, avril 2019

Le vieux Péloponnèse peu fréquenté est ainsi placide, à l’intérieur les rocades sont vides, les habitants roulent bien moins depuis des années déjà, les villages de l’intérieur surtout, ils ses sont peu à peu vidés. Ceux que l’on voit aussi arriver triomphalement, appartiennent-ils à la tribu des retraités de l’autre monde occidental, ceux de la vieille Europe dont les retraites ne suffisent plus pour demeurer par exemple mais de manière confortable, en France, en Italie, en Belgique, au Royaume Uni, ou en Allemagne.

Pour ceux qui ne vivent pas durant toute l’année en Grèce, c’est le moment où ils entreprennent cette nouvelle transhumance vers le grand Sud des Hellènes. Souvent, ils y arrivent même en voiture car ils ont suffisamment d’objets et articles à porter jusqu’à leurs résidences achetées en Grèce, comme ils ont surtout tout le temps libre devant eux. Sur place ce sont les retrouvailles avec leurs compatriotes, mais aussi avec les Grecs du coin. L’estivage des retraités est alors vécu comme le premier signe avant-coureur de l’été, autant que l’arrivée des premiers touristes sporadiques du Printemps.

Parmi ces retraités, il faut aussi compter les propriétaires de voiliers, car c’est aussi le moment de leur mise à l’eau après les travaux d’entretien et l’hivernage annuel. Bernard, installé en Grèce depuis deux ans avec sa retraite en est heureux. Il est revenu aussi pour la mise à l’eau de son voilier et il attend sa fille, son mari et leurs enfants depuis la Côte d’Azur pour les vacances de Pâques. “Ici c’est formidable. J’ai acheté une maison sur la montagne il y a deux ans lorsque les prix étaient au plus bas avec la crise grecque. J’ai une vue imprenable sur la baie, puis, les Grecs sont accueillants et la vie moins chère qu’en France. Surtout que ma retraite est largement insuffisante pour poursuivre sur la Côte d’Azur, et pour y mouiller le voilier, n’en parlons pas. C’est dix fois le prix grec, travaux d’entretien compris.”

Péloponnèse et ses moutons. Avril 2019
Péloponnèse et ses baies. Avril 2019
Péloponnèse et… sa désertification. Avril 2019

Le Péloponnèse mythique, ses moutons et… ses abandons anciens comme récents. Les médias historiques répètent sans cesse “que le tourisme est l’industrie lourde de la Grèce et alors la seule”, sauf que depuis peu, d’autres… perspectives se profilent, entre la mer Égée, la mer Libyenne au sud de Crète, ainsi que la mer Ionienne. Sur la radio 90.1 FM et en zone du soir, le journaliste Lámbros Kalarrýtis interrogeait par téléphone un spécialiste du secteur pétrolier.

“Les gisements trouvés sont immenses, à la fois en gaz qu’en pétrole, les profondeurs varient certes et les emplois directs et indirects seront de l’ordre de 100.000 personnes. Les géants du secteur sont là, américains, français, italiens notamment, ainsi que quelques compagnies grecques. Plusieurs milliards de dollars sont déjà investis pour prospecter, et, étant donné les caractéristiques techniques, les bénéfices nets pourront être partagés moitié-moitié, entre les sociétés explicatrices et l’État grec. Voilà pour la véritable industrie lourde du pays”, 90.1 FM, le 11 avril 2019.

Nous serons… ainsi sauvés. Mais comme le pays est hypothéqué autant que les revenus et biens actuels et futurs de l’État grec durant 99 ans, on comprendra que le plan Troïka, initié en 2010 mais préparé de longue date, ainsi que tutélisation dans pratiquement tous les domaines et finalement la colonisation ouverte du pays ne sont pas sans rapport avec cette autre réalité des hydrocarbures dont l’existence était suffisamment connue depuis plusieurs années déjà. Et qui dit hydrocarbures, dit également situation géopolitique souvent houleuse, sans oublier que cette réalité est encore synonyme de guerres et de conflits.

Au pays de la carte postale, le petit peuple sera pourtant et à notre sens encore… rétréci, la presse évoque cette semaine le cas qui n’est pas isolé, d’une vielle femme alors âgée de 85 ans, laquelle se retrouve traînée devant les tribunaux pour avoir vendu sans autorisation quatre kilos de légumes et des herbes ramassées au village, presse de la semaine. Et en ville, les livreurs en moto ont bien suivi leur mouvement du 11 avril en défilant sur leurs motos, presse grecque du 11 avril. Pourtant, un des leurs tombait au même moment, mortellement blessé par une voiture alors qu’il livrait cafés et sandwichs dans un cartier de la capital, presse du 11 avril. Pays de la carte postale et désormais du pétrole, à Athènes, les plus paupérisés proposent aux passants de leurs journaux dits de rue… au boulevard de la méta-modernité.

Au pays de la carte postale. Athènes, avril 2019
La vielle femme que l’on traîne devant les tribunaux. Presse grecque, avril 2019
La manifestation des livreurs en moto. Athènes, le 11 avril, presse grecque
En vendant les journaux de rue. Athènes, avril 2019

En attendant le pétrole et le gaz, le Service archéologique a finalement accordé à la société chinoise COSCO que de construire trois hôtels dans le port du Pirée, dont un sous forme de pagode, du bruit donc pour rien il y a une semaine avec les réserves des archéologues tant médiatisées. Ou sinon… un pétard mouillé à quelques semaines seulement des élections dites européennes et aussi régionales et municipales, presse grecque de la semaine. En attendant toujours le pétrole, le gouvernement finance décidément le festival du goût à Athènes comme ailleurs. La vie continuera avec ou même sans goût, des lycéens étrangers visitent alors émerveillés le pays et sa capitale, place Sýntagma leurs enseignants présentent ainsi rapidement les lieux, tandis qu’au pays réel des légumes et des fruits il y a parfois ces belles traces des marchands de primeurs qui ne sont plus depuis un moment déjà.

Cependant, et sans attendre, ni le pétrole, ni les élections, le fils du ministre délégué à la Recherche Kóstas Fotákis, vient d’être le boursier parmi les premiers boursiers par un organisme que son père vient tout juste d’avoir mis sur pied, presse grecque du 12 avril. Le pétrole, le gaz… et le népotisme, industries alors bien lourdes du pays, tourisme bien entendu compris.

Ensuite, il y aura la prétendue activité politique et ses records dans les verbiages en vue des élections… dématérialisées. Les médias en rajoutent sur les affaires des scandales en cours, les Syrizístes insistent sur l’affaire des présumées commissions occultes de Novartis au bénéfice des politiques tels que les anciens ministres de la Santé du PASOK et de la Nouvelle démocratie, affaire pourtant en partie classée sans suite et pour une autre parti, des non-politiques vont être convoquées par la Justice “pour des explications”, d’après les medias. Comme il y a aussi l’affaire dite Petsítis, et ses valises présumées emplies lorsqu’il faisait le présumé “entremetteur entre les oligarques d’Athènes et le bureau politique de Tsípras”, d’après ce qui se dit déjà à Athènes.

Le gouvernement SYRIZA de 2019, finance d’ailleurs dans la foulée le nouveau film de Kóstas Gavrás, tourné en ce moment à Athènes. Son sujet porte sur les six premiers mois du gouvernement SYRIZA de 2015, d’après aussi les récits et autres mémoires du très suffisant Yanis Varoufákis, ministre des Finances d’alors, “un film de propagande Syrizo-compatible” entend-on dire ici ou là, presse grecque de la semaine. Notons que le successeur de Varoufákis, Tsakalótos, il s’est d’ailleurs encore fait huer à Thessalonique cette semaine aux cris de “Traître tu as vendu la Macédoine grecque”, et comme à chaque déplacement des officiels SYRIZA, c’est sous cordon policier compris, presse grecque de la semaine. D’après les médias du 12 avril, Tsakalótos rencontrera enfin Christine Lagarde du FMI dans la journée, mais à New York, c’est sans doute plus calme pour lui qu’à Thessalonique.

Festival du goût. Athènes, avril 2019
Tsakalótos à Thessalonique. Presse grecque, avril 2019
Lycéens étrangers à Sýntagma. Athènes, avril 2019

Le pays, ses légumes, ses touristes… “son” Ambassadeur, notamment celui des États-Unis, Geoffrey Pyatt lequel félicite bien souvent Tsípras pour sa politique Macédonienne. “Malheureusement, l’ambassadeur américain à Athènes, un homme certes intelligent et bienveillant, lequel se comporte-t-il par contre comme un applaudisseur de M. Tsípras, générant ainsi toutes les conditions d’un prochain avenir alors difficile pour les relations gréco-américaines, cette fois, pour les Grecs proches de la droite.”

“Il est difficile d’interpréter ce comportement ambigu de l’ambassadeur, autrement que motivé par une forme de récompense pratique, rien que pour les services que M. Tsípras offre-t-il alors à Geoffrey Pyatt. Et ce n’est pas la première fois que l’ambassadeur agit il faut dire de la sorte. Et il le fait en soutien à Tsípras, à chaque fois que M. Tsípras traverse alors une période difficile en matière de politique étrangère et nationale. Cela interfère bien entendu dans la politique intérieure du pays et c’est en violation flagrante du principe établi et reconnu internationalement depuis des siècles, principalement à partir des traités de Westphalie, à savoir, la non-ingérence aux affaires internes d’un autre pays. Il serait peut-être temps que de muter Monsieur Pyatt ailleurs”, et c’est le directeur du principal quotidien des Gréco-américains, “Ethnikos Kirikas”, qui s’exprime de la sorte. Le texte republié par la presse grecque cette semaine, avec aussi la réponse officielle de l’Ambassade des États-Unis, argumentant en somme “que ce n’est pas de la politique personnelle de l’Ambassadeur mais des États-Unis, et qu’il s’agit de toute manière des intérêts communs des deux pays”, presse grecque du 12 avril.

La veille, voilà un autre quotidien qui s’interroge sur le “silence complet made in USA” des Syrizístes et de leur gouvernement au sujet de l’arrestation du fondateur de WikiLeaks Julian Assange, étant donné que par le passé, pas si lointain, des figures politiques et médiatiques SYRIZA avaient-elles même organisé des journées de soutien à Julian Assange, presse grecque du 11 avril. Étranges coïncidences calendaires et journalistiques en tout cas. “Démocratie” offshore, et personnel politique alors… dématérialisé !

Marchands de primeurs qui ne sont plus. Péloponnèse, avril 2019
Touristes à Athènes. Avril 2019

Le pays réel, ses légumes et fruits, ses tavernes et leurs animaux. Pays réel et pays en… concentré avant l’été où alors tout se dilate.

Comme l’écrivait en bien d’autres temps certes (Homme Londres, 5 juin 1932), le grand poète Yórgos Seféris:

“Il est temps que je parte. Je connais un pin qui se penche sur la mer. À midi, il offre au corps fatigué une ombre mesurée comme notre vie, et le soir, à travers ses aiguilles, le vent entonne un chant étrange comme des âmes qui auraient aboli la mort à l’instant de redevenir peau et lèvres. Une fois, j’ai veillé toute la nuit sous cet arbre. À l’aube, j’étais neuf comme si je venais d’être taillé dans la carrière. Si seulement l’on pouvait vivre ainsi ! Peu importe”.

Le pays réel, ses tavernes et leurs animaux. Péloponnèse, avril 2019

* Photo de couverture: Le pays réel, ses légumes et fruits, ses animaux. Péloponnèse, avril 2019

Liberté de manifester

Liberté de manifester : abrogation de la loi

Communiqué commun signé par plus de 40 organisations nationales

Si la loi est votée par le Parlement au nom du peuple français, elle ne peut et elle ne doit pas porter atteinte à la libre expression du peuple. La loi adoptée par l’Assemblée nationale qui prétend encadrer le droit de manifester reste, malgré la censure partielle du Conseil constitutionnel, une atteinte grave aux libertés publiques et à l’équilibre des pouvoirs.

Les violences contre les personnes, les biens, les institutions qui ont eu lieu ne peuvent justifier qu’un exécutif s’arroge des pouvoirs exorbitants. Participer à une manifestation ne saurait signifier le risque pour chacun et chacune d’entre nous d’être poursuivi, fiché et condamné pénalement comme financièrement.

Soumettre les participants et les participantes à une manifestation à une fouille systématique, faire d’un visage en partie couvert un délit, persister dans l’usage d’armes qui mutilent, voici l’esprit et la lettre de mesures qui sont autant d’empêchements à l’exercice d’un droit essentiel en démocratie : celui de manifester publiquement, collectivement et pacifiquement son opinion.

Cette loi de circonstance porte un lourd risque d’arbitraire des gouvernements d’aujourd’hui comme de demain, nous en demandons l’abrogation. C’est pourquoi nous appelons à manifester partout en France le samedi 13 avril 2019.

Paris, le 8 avril 2019

Signataires : Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) ; Amnesty international France ; Association des Tunisiens en France (ATF) ; Association européenne pour la défense des droits de l’Homme (AEDH) ; Agir ensemble pour les droits de l’Homme ; Association France Palestine solidarité (AFPS) ; Attac ; Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) ; Confédération générale du travail (CGT) ; Confédération nationale du logement (CNL) ; Droit solidarité ; Emmaüs France ; EuroMed Droits ; Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) ; Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) ; Fédération française des motards en colère (FFMC) ; Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) ; Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) ; Fédération nationale de la Libre pensée ; Fédération nationale des Francas ; Fédération syndicale unitaire (FSU) ; Femmes Egalité ; France Nature Environnement (FNE) ; Gilets jaunes de Commercy ; Greenpeace ; La Cimade ; La Quadrature du Net (LQDN) ; Le Planning familial ; Les Amis de la Terre France ; Les Effronté-e-s ; Ligue de l’enseignement ; Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) ; Mouvement national lycéen (MNL) ; Mouvement pour une alternative non-violente Ile-de-France (MAN) ; Oxfam France ; Pas sans nous ! ; Réseau Euro-Maghrébin citoyenneté et culture (REMCC) ; SOS Racisme ; Syndicat de la magistrature (SM) ; Syndicat des avocats de France (SAF) ; Syndicat national des journalistes (SNJ) ; Syndicat national des personnels de l’éducation et du social (SNPES PJJ/FSU) ; Union juive française pour la paix (UJFP) ; Union nationale lycéenne (UNL) ;  Union des Tunisiens pour l’action citoyenne (UTAC).

Au plan local sont (déjà) signataires :

ACAT ; AFPS 38 ; Alternatiba Grenoble ; ATTAC 38 ; CIIP ; CISEM ; CSRA ; Ligue des droits de l’Homme ; Ligue Internationale des Femmes pour la Paix ; Libre pensée ; Mouvement de la Paix-Isère ; RESF ; Réseau de lutte contre le fascisme 38 ; Sortir du nucléaire 38 ; Union juive française pour la paix ; CGT UD38 ; CNT CCS 38 ; FSU ; SAF ; Solidaires Isère ; SUD PTT 38 ; UNL 38 ; Ensemble 38 ; France Insoumise ; Génération.s ; Mouvement des jeunesses communistes ; Parti communiste français ; Parti de Gauche 38 ; Pole de renaissance communiste en France ; Union des étudiants communistes..

Rassemblement samedi 13 avril 2019 à 10h30 rue Félix Poulat à Grenoble

Dette odieuse et fondements du néolibéralisme

Peut-on appliquer la doctrine de la dette odieuse sans remettre en question les fondements du néolibéralisme ?

3 avril par Mats Lucia Bayer


Cet article propose une lecture critique de l’article « Odious debt, Adverse creditors, and de Democratic Ideal » de Margot E. Salomon et Robert Howse, publié en 2018 par la London School of Economics et qui cherche à analyser la crise de la dette grecque en 2015 à la lumière de la doctrine de la dette odieuse.
Le texte « Odious Debt, Adverse Creditors, and the Democratic Ideal » de Margot E. Salomon et Robert Howse propose une mise à jour de la doctrine de la dette odieuse à partir de l’exemple de la crise de la dette grecque. Pour ce faire, les auteurs mettent l’accent sur deux éléments : (1) les nouveaux types de relations internationales dans lesquelles un pays peut entretenir des relations et même entrer en conflit non pas avec d’autres pays mais avec des institutions internationales, en l’occurrence des institutions financières (IFI) ; (2) la centralité de la question démocratique liée à celle de la souveraineté des pays. La Grèce constituerait une sorte d’exemple paradigmatique de ces deux approches.

Le texte articule une discussion intéressante autour de la tension inhérente entre le mécanisme de la dette et l’exercice souverain de la démocratie dans un pays. Les auteurs partent d’une définition généralement acceptée pendant longtemps de la doctrine de la dette odieuse élaborée par Alexander Nahum Sack basée sur trois critères, à savoir : que la dette ait été contractée sans le consentement de sa population ; qu’elle ait été utilisée contre les intérêts d’une partie ou de la totalité de la population ; que les créditeurs des fonds aient pleine conscience de cette situation.

Eric Toussaint, du CADTM, a démontré que cette définition communément admise constituait une version erronée de la doctrine telle qu’élaborée par Alexander Sack [1]. En particulier, le caractère despotique ou non du gouvernement ne constitue pas un critère en soi pour prouver qu’une dette puisse être considérée comme odieuse, de même l’absence de consentement de la population n’est pas un critère retenu par Sack. La véritable application de la doctrine concerne en réalité seulement l‘usage néfaste de la dette et la conscience de cet effet par les créanciers. L’application de ces deux critères est incontestable pour le cas grec : la dette accumulée par l’État de ce pays suite aux différents memoranda (dont le but officiel était de permettre son redressement économique) n’a mené qu’à un approfondissement de la crise économique et sociale. Howse et Salomon concentrent néanmoins leurs efforts à problématiser le caractère « despotique » de l’emprunt. Bien que nous ayons rappelé que l’efficacité de la doctrine ne dépend pas de ce critère, l’approche de Howse et Salomon permet toutefois d’aborder la question de la souveraineté dans le contexte néolibéral et constitue un élément sans doute aggravant dans l’hypothèse de l’application de la doctrine dans le cas grec.

Les auteurs soulignent que le gouvernement de Syriza n’exerçait pas un pouvoir despotique puisqu’il est issu d’une victoire électorale. Pourtant, ce gouvernement s’est trouvé sous une telle pression qu’il a été obligé d’appliquer des mesures économiques et relatives à l’endettement qui ont compromis l’avenir de la société grecque. Pour montrer cela, Howse et Salomon mettent les questions du respect de « l’idéal démocratique » et des droits humains au centre de l’explication. Pour rendre possible l’application du concept en tant que catégorie d’analyse, les auteurs ont recours aux droits humains, qui constituent un socle commun auquel il est possible de se référer. Et bien que le respect de ceux-ci ne présuppose pas de façon explicite un système politique déterminé, il va de soi pour les auteurs que pour qu’ils puissent être effectifs, il faut qu’un pays ait une capacité d’action et donc qu’il dispose d’une autonomie suffisante. Ce sont deux éléments essentiels pour que les citoyens puissent être en mesure de demander des comptes à leur propre gouvernement :

« la force normative de la doctrine de la dette odieuse vient de la primauté de l’idéal démocratique : lorsque la dette a été contractée, non seulement elle l’a été par un gouvernement non représentatif, mais elle a servi les objectifs de ce gouvernement en niant la liberté politique du peuple. [2] »

C’est dans cette logique que, pour Salomon et Howse, dans l’analyse de la dette, il faut déplacer le curseur du caractère nécessairement despotique d’un régime vers la capacité d’action et les marges de manœuvre des gouvernements dans un contexte historique où les capitaux financiers internationaux ont un rôle politique déterminant. Les situations « d’exceptionnalité démocratique » à laquelle peuvent mener les pouvoirs financiers empêchent qu’on puisse demander des comptes à un gouvernement. Voici quelques extraits qui illustrent cette approche :

« Comme nous pouvons le voir de la manière la plus frappante dans le cas récent de la Grèce, la dette souveraine peut provoquer un état d’urgence ou d’exception lorsqu’un État démocratique est mis sous la tutelle de créanciers étrangers – qu’il s’agisse d’institutions gouvernementales ou d’acteurs privés – qui sont en mesure de menacer l’État de faillite financière s’il refuse ces limites à l’autodétermination démocratique. En d’autres termes, la dette peut être contractée par un État non oppressif à des fins non oppressives, mais néanmoins, pendant une période de crise et souvent bien au-delà, la dépendance vis-à-vis d’acteurs extérieurs tels que les créanciers, y compris les institutions financières internationales (IFI), peut fondamentalement entraver ou atténuer la démocratie [3].

[…]

Le droit international des droits de l’homme cherche alors à protéger les moyens par lesquels la population peut faire entendre sa voix (droit à la participation) et délimite les groupes (minorités, enfants, etc.) et les domaines (logement, alimentation, interdiction des traitements inhumains et dégradants, etc.) que toute forme de gouvernement devrait protéger et promouvoir, dans un système de reddition de comptes [4].

[…]

Dans le cas récent de la Grèce, où les implications procédurales et substantielles de la dette accumulée depuis 2010 auprès du FMI et de la zone euro sont sans aucun doute en contradiction avec les attentes modernes de justice et d’équité dans les affaires internationales, avec les droits humains et avec les aspects qui animent le concept de la dette odieuse, le gouvernement n’a pas utilisé les termes de la dette odieuse lorsqu’il tentait de renégocier la dette du pays. Ceci malgré le fait que la Commission d’audit de la dette grecque avait conclu que la dette était odieuse et avait fourni à l’équipe de négociation les arguments juridiques nécessaires à cette fin [5]. »

Cette approche toutefois est à un double tranchant : elle peut permettre d’identifier comment la dette pousse à annuler les mécanismes de la « démocratie représentative » et en même temps excuser le manque d’action d’un gouvernement. Nous nous trouvons face à un paradoxe dans ce texte. Ainsi, d’un côté, les auteurs font référence à Maurizio Lazaratto afin de souligner l’autoritarisme et les formes de domination qui découlent du mécanisme de la dette. D’un autre côté, ils soulignent que, sous la menace d’un « chaos bancaire », le gouvernement de Syriza en 2015 n’avait pas de véritable choix et était poussé à accepter les conditions de la Troïka. L’issue à cette situation se trouverait dans la qualification d’une partie de la dette comme étant « odieuse » :

« À notre avis, pour remédier au caractère odieux de cette dette, il faut rétablir les possibilités d’une politique publique légitime et démocratique qui ont été volées par l’état d’exception découlant de la crise de la dette souveraine. Cela pourrait comprendre le renversement des réformes imposées par les acteurs extérieurs ou du moins leur assujettissement à de nouveaux processus démocratiques ; cela peut également comprendre l’affirmation de la répudiation d’au moins une partie de la dette, si cela est nécessaire pour mettre en œuvre des politiques de redistribution, ou la récupération de biens publics, ou d’autres politiques démocratiquement légitimes qui ont été contrecarrées ou bloquées par les contraintes imposées par des acteurs extérieurs sous la menace de l’utilisation de moyens de pression – conférés par leurs rôles de créanciers ou d’intermédiaires – faisant porter un danger immédiat à la survie financière et économique du pays en question. [6] »

Ce dernier passage montre clairement une fois de plus les tensions qui animent le texte. D’un côté, on souligne la nécessité d’appliquer la doctrine de la dette odieuse et donc on affirme que la conséquence de cette application devrait être la répudiation « d’au moins une partie de la dette ». De l’autre côté, la tendance constante des auteurs à se focaliser sur l’hégémonie surplombante des capitaux et institutions financières sur les États conduit à une négation de la capacité politique non seulement du gouvernement mais aussi (et surtout) de la population. Ainsi, les auteurs soulignent l’importance du référendum de juillet 2015 pour le renforcement de la démocratie grecque mais évacuent toute perspective de désobéissance aux IFI. Dans la volonté de mettre à jour leur conception de la doctrine de la dette odieuse, les auteurs renforcent les limites de l’approche de Sack, identifiées par Éric Toussaint :

« L’expérience accumulée depuis que Sack a mené ses travaux conduit à modifier plusieurs des choix opérés par Sack. Un des points fondamentaux qu’il faut rejeter dans sa position, laquelle est cohérente avec l’ordre dominant, c’est le principe de la continuité des obligations des États à l’égard des créanciers même en cas de changement de régime. Certes, Sack est en faveur d’ajouter une exception – la dette odieuse – mais c’est insuffisant. Un autre point qu’il faut rejeter dans la position de Sack, c’est le soutien au système de crédit international tel qu’il existe. Enfin, Sack considère qu’un État souverain ne peut pas répudier des dettes qu’il a identifiées comme odieuses sans l’accord préalable d’un tribunal international qu’il s’agirait de mettre en place (voir le passage déjà mentionné dans lequel Sack écrit : Le nouveau gouvernement devrait prouver et un tribunal international reconnaître comme établi : a) Que les besoins, en vue desquels l’ancien gouvernement avait contracté la dette en question, étaient « odieux » et franchement contraires aux intérêts de la population de tout ou partie de l’ancien territoire, et b) Que les créanciers, au moment de l’émission de l’emprunt, avaient été au courant de sa destination odieuse.). Depuis que Sack a fait cette proposition, aucun tribunal international en matière de dette n’a été mis en place. De nombreuses propositions ont été faites, mais aucune n’a abouti. L’expérience démontre qu’il faut opter pour une autre voie : l’État souverain qui est confronté à une dette odieuse doit et peut prendre un acte unilatéral de répudiation de cette dette. [7] »

Des limites que nous retrouvons dans la démarche des auteurs du texte où ils reproduisent, dans une mesure moindre que Sack, une articulation rhétorique qui intègre la dette odieuse comme moyen de stabilisation du capitalisme.
En conclusion, malgré le fait que le critère « despotique » du gouvernement ne soit pas constituant de la doctrine de la dette odieuse, l’apport de Salomon et Howse permet de mieux percevoir les mécanismes de domination financière exercés sur un pays par les IFI, de fournir davantage d’arguments pour demander l’annulation de la dette grecque. Des arguments qui peuvent renforcer la défense d’une politique de désobéissance vis-à-vis de la Troïka, seul moyen pour que le peuple grec puisse se débarrasser du fardeau que constitue cette dette illégitime.



Notes

[1] http://www.cadtm.org/La-dette-odieuse-selon-Alexandre-Sack-et-selon-le-CADTM

[2] Odious Debt, Adverse Creditors, and the Democratic Ideal, page 2 (traduit de l’anglais)

[3] Idem.

[4] Ibid., page 8.

[5] Ibid., page 17

[6] Ibid, Page 4

[7] http://www.cadtm.org/La-dette-odieuse-selon-Alexandre-Sack-et-selon-le-CADTM

Source http://www.cadtm.org/Peut-on-appliquer-la-doctrine-de-la-dette-odieuse-sans-remettre-en-question-les-17285#nb2

SOS Méditerranée : lettre à M Castaner

Vous avez certainement suivi dans les médias les déclarations de M. Castaner, ministre de l’intérieur, à propos des ONG de sauvetage en mer vendredi dernier.
Ces déclarations jettent le discrédit sur notre action, nous publions aujourd’hui cette lettre ouverte afin que les faits soient rétablis.
Il nous semble primordial de la partager avec vous car vous êtes au cœur de l’action de SOS MEDITERRANEE.
C’est grâce à votre soutien, et à celui de milliers de citoyens européens, que nous avons porté secours à près de 30 000 personnes en détresse en Méditerranée centrale et que nous repartirons bientôt en mer.

Merci d’être à nos côtés,

L’équipe de SOS MEDITERRANEE
#TogetherForRescue


Lettre ouverte à M. Castaner
Ministre de l’Intérieur
Place Beauvau
75008 Paris


                                                                                                                                 Marseille, le 9 avril 2019

Monsieur le Ministre,

Nous avons pris connaissance de vos déclarations concernant les ONG de sauvetage en mer, lors de la conférence de presse clôturant la réunion des ministres de l’intérieur du G7, vendredi 5 avril.

A la question suivante d’un journaliste : « Nous savons que M. le Ministre italien Matteo Salvini, a une position très claire concernant le rôle des ONG en mer Méditerranée, c’est-à-dire que les ONG aident les filières de passeurs. Je voudrais savoir si sur ce point en particulier il y a un accord entre les pays européens au sein du G7 ? », vous avez répondu :

« Vous semblez découvrir une réalité documentée et évoquée depuis juillet 2017. (…) Ce que nous savons, c’est que les ONG jouent un rôle essentiel pour apporter une aide aux migrants, cela ne fait aucun doute. Toutefois, en Méditerranée centrale, on a observé de façon tout à fait documentée, je vous le dis, une réelle collusion, à certains moments, entre les trafiquants de migrants et certaines ONG. On a observé que certains navires d’ONG étaient ainsi en contact téléphonique direct avec des passeurs qui facilitaient le départ des migrants depuis les côtes libyennes dans des conditions effroyables, souvent au péril de leur vie. Les ONG, dans ce cas-là, ont pu se faire complices des passeurs. Les ONG doivent avoir une attitude responsable.»

Ces propos relaient de graves accusations à l’encontre des ONG de sauvetage en mer, dont l’action a été attaquée en Italie dès le début de l’année 2017, dans un climat politique délétère. Or à notre connaissance il ne s’agit que de rumeurs : aucune de ces accusations n’a jamais été démontrée ni étayée par la moindre preuve. Aucune des procédures judiciaires entamées n’a abouti. Aucune de ces allégations ne peut viser SOS MEDITERRANEE.

Parce que vos déclarations portent atteinte à leur honneur et à leur considération et jettent un discrédit général sur les acteurs du sauvetage en mer, dont l’action est plus que jamais aujourd’hui entravée en Méditerranée centrale, nous vous demandons instamment des précisions, des preuves, à l’appui de ces allégations

Nous vous demandons également de rétablir les faits concernant les ONG de sauvetage, telles que SOS MEDITERRANEE, qui travaillent systématiquement dans le respect absolu du droit maritime international, en toute transparence et en totale coordination avec les autorités maritimes, ce que vous n’ignorez pas. Nous n’avons jamais eu et n’aurons jamais le moindre contact avec les passeurs et trafiquants d’êtres humains dont nous sommes les premiers à condamner les agissements criminels.

Nous vous rappelons que la mer Méditerranée centrale reste l’axe migratoire le plus mortel au monde où plus de 18.000 personnes ont perdu la vie ces cinq dernières années. Pourtant, le droit y est bafoué depuis le mois de juin 2018, avec la fermeture des ports italiens et le transfert des responsabilités du sauvetage aux garde-côtes libyens. Depuis, aucun mécanisme de débarquement des rescapés conforme au droit maritime n’a été mis en place par les États européens.

Pour conclure, Monsieur le Ministre, vous demandez que les ONG aient une attitude responsable. Nous en appelons à votre responsabilité pour faire cesser les attaques infondées, et protéger les acteurs du sauvetage en mer injustement incriminés. Car, alors que l’Union européenne a progressivement abdiqué son devoir d’assistance en Méditerranée centrale, il est de votre responsabilité et de celle des autres États européens de faire appliquer le droit.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération.

Francis Vallat                        Sophie Beau

Président                             Cofondatrice et directrice générale


http://www.sosmediterranee.fr/

Retour sur le convoi solidaire vers la Grèce

 

en 10 épisodes Yannis Youlountas nous permet de vivre au jour le jour ce voyage solidaire.

 

 

À l’attention de tous nos soutiens, quelle que soit la forme : retour en photos sur le CONVOI SOLIDAIRE VERS LA GRÈCE DE FÉVRIER-MARS 2019 🖤❤

Le plus grand et sans doute le plus réussi de ces dernières années aux côtés des principaux collectifs de lutte et de solidarité en Grèce.

Une action qui a réuni des compagnons et camarades parti-es de France, de Suisse, du Québec et de Belgique pour se rejoindre en secret à Martigues afin d’y former un convoi de 26 fourgons et 65 conducteurs, avant de reprendre la route vers l’Italie puis la Grèce.

[cliquer sur les photos pour les agrandir]

1 – DE MARTIGUES À ANCONA
blogyy.net/2019/03/24/retour-en-photo-sur-le-convoi-solidaire-vers-la-grece-de-fevrier-mars-2019
2 – DU FERRY À ATHÈNES
http://blogyy.net/2019/03/26/retour-en-photos-sur-le-convoi-solidaire-vers-la-grece-de-fevrier-mars-2019-suite/
3 – L’ARRIVÉE À EXARCHEIA
http://blogyy.net/2019/03/26/troisieme-episode-larrivee-a-exarcheia/
4 – ROUVIKONAS, LES DISPENSAIRES ET L’AG DU NOTARA
http://blogyy.net/2019/03/27/quatrieme-episode-rouvikonas-les-dispensaires-et-lag-du-notara/
5 – AVEC LA CUISINE SOCIALE DANS LA RUE
http://blogyy.net/2019/03/28/cinquieme-episode-avec-la-cuisine-sociale-dans-la-rue/
6 – AVEC LES EXILÉ-ES ET LES ANTIFASCISTES
http://blogyy.net/2019/03/31/sixieme-episode-avec-les-exile-es-et-les-antifascistes
7 – EXARCHEIA FAIT L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE
http://blogyy.net/2019/04/01/septieme-episode-exarcheia-fait-lecole-buissonniere/
8 – DÉPART EN CRÈTE SOUS HAUTE TENSION
http://blogyy.net/2019/04/02/huitieme-episode-depart-en-crete-sous-haute-tension/
9 – LA ZAD RENAÎT À KASTELLI
http://blogyy.net/2019/04/04/neuvieme-et-avant-dernier-episode-la-zad-renait-a-kastelli

10. LA LUTTE S’AMPLIFIE EN CRÈTE ET À EXARCHEIA  http://blogyy.net/2019/04/05/dixieme-et-dernier-episode/

Ce convoi fut non seulement le plus grand, mais sans doute le plus réussi de ces dernières années, aux côtés des principaux collectifs de lutte et de solidarité en Grèce. Une action qui a réuni des compagnons et camarades au départ de la France, de la Suisse, du Québec et de la Belgique pour se rejoindre en secret à Martigues afin d’y former un convoi de 26 fourgons et 65 conducteurs, avant de reprendre la route vers l’Italie puis la Grèce.

Conférence à Grenoble : Cette Europe malade du libéralisme

Le collectif Grèce-austérité vous invite à

à la conférence-débat

Cette Europe malade du libéralisme. Comment réagir ?

avec Dominique Plihon, porte-parole d’Attac France,

Jeudi 18 avril 2019 à 20h

à la Salle de conférence Maison du tourisme

14 rue de la république à Grenoble

Tram A et B arrêt Maison du tourisme

Depuis plusieurs mois, notre pays est traversé par de profonds mouvements sociaux. S’ils ont des sources différentes, ils se rejoignent pour pointer les conséquences dramatiques des politiques menées par les gouvernements qui se sont succédés ces dernières années.

L’Union européenne traverse aujourd’hui une crise existentielle. Des politiques d’austérité imposées au nom de règles économiquement absurdes ont mis les peuples à genoux. Aussi, la défiance envers l’Union est désormais telle que son avenir politique est incertain. C’est pourquoi il est urgent de lui donner un nouveau souffle et avant tout de rompre avec le poison néolibéral.

Et si la seule manière de sauver l’Europe était de désobéir ?  la désobéissance ou l’éclatement, telle est désormais l’alternative.

Défendre un autre modèle, qui remettrait au cœur l’idée d’une Europe sociale, démocratique et écologique.

Retrouver le chemin d’une politique de solidarité est le seul moyen d’engager les peuples dans la construction d’une véritable communauté politique européenne.

Organisée par Attac Isère Site internet www.local.attac.org/attac38

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