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Liberté d’informer

 Taha Bouhafs : « Je ne suis pas plus militant qu’un journaliste du “Point” ou de BFM TV »  14 juin 2019 / Entretien avec Taha Bouhafs

Mardi 11 juin, le journaliste Taha Bouhafs a été placé en garde à vue pendant 24 heures alors qu’il couvrait une manifestation de travailleurs sans papiers. Pour Reporterre, il raconte ce qu’il a vécu – une nouvelle atteinte à la liberté d’informer. Et défend le journalisme de terrain.

En avril dernier, le journaliste Gaspard Glanz avait subi deux jours de garde à vue, interpellé alors qu’il couvrait une manifestation. Cette semaine, le pouvoir s’est de nouveau attaqué à un journaliste : Taha Bouhafs, journaliste à Là-bas si j’y suis et qui avait révélé les images d’Alexandre Benalla frappant un manifestant, a subi une garde à vue d’une journée alors qu’il couvrait une manifestation de travailleurs sans-papiers.

Reporterre — Que vous est-il arrivé mardi 11 juin ?

Taha Bouhafs — Je suis parti en fin d’après-midi faire un reportage sur les travailleurs sans papiers de Chronopost à Alfortville (Val-de-Marne). Ils occupent leur lieu de travail afin d’être régularisés. La police était déjà sur place. Je n’ai pas pu entrer à l’intérieur du bâtiment. Le portail était fermé. Je me suis joint à un groupe qui les soutenait à l’extérieur et j’ai commencé à recueillir des témoignages.

La situation s’est tendue lorsque un responsable du site est sorti du bâtiment et a commencé à enlever, depuis l’intérieur, les drapeaux syndicaux accrochés aux grillages. Les manifestants ont voulu les remettre. J’ai sorti mon téléphone pour filmer la scène et c’est à ce moment qu’un policier en uniforme s’est placé devant moi, et m’a poussé.

Un homme est ensuite arrivé. Il n’était pas reconnaissable, il portait un sweat. Je lui ai demandé où se trouvait son matricule. Il m’a fait reculer et a répondu : « J’ai pas de matricule, et alors ? » Il a continué à avancer vers moi, je reculais, il m’a repoussé sur une quinzaine de mètres avant de me mettre un coup de poing au torse.

Comment avez-vous réagi ? L’avez-vous repoussé ?

Non, mais je me suis énervé, je lui ai dit : « Vous avez pas à faire ça ! » À mes yeux, ce n’était pas un policier, il ne portait aucun signe distinctif, ni brassard ni matricule. Il se permettait d’être au-dessus de la loi. Il y avait juste un homme en sweat qui me frappait et me provoquait. Autour, d’autres policiers se sont regroupés pour m’interpeller. L’homme à sweat m’a alors pris le bras et l’a retourné. Je hurlais de douleur. Il m’a déboité l’épaule gauche puis m’a menotté et plaqué à terre, posant un genou sur ma tête, qui cognait le sol. J’ai encore des hématomes sur le visage. Les policiers m’ont traîné jusqu’à la voiture alors que je leur répétais que je suis journaliste. Un militant, Christian, a tenté de s’interposer, il a été aussitôt interpellé et embarqué.

Quand la voiture de police dans laquelle j’étais a commencé à rouler, l’homme à sweat — je suppose que c’était un policier de la BAC [brigade anticriminalité] — a commencé à me frapper au visage en m’insultant : « Alors, petite salope, tu fais moins le malin quand tu es toute seule ? » « Quand on va arriver au commissariat, je vais te défoncer. »

À aucun moment, je n’ai frappé un policier, ni eu un geste qui pourrait s’apparenter à un coup. Pourtant, au début de la garde à vue, ils ont écrit ce motif dans les chefs d’inculpation. Il a plus tard disparu et il n’est resté que le motif d’« outrage et rébellion » pour lequel je suis convoqué au tribunal en 2020.

« Je faisais juste mon travail de journaliste »

Dans un article du « Parisien », il est écrit que vous vous êtes interposé ?

C’est faux. Je faisais juste mon travail de journaliste. On m’a empêché de filmer et on m’a interpellé.

Comment la garde à vue s’est-elle passée ?

Quand je suis arrivé au commissariat d’Alfortville, des policières ont dit qu’il fallait m’envoyer aux urgences. À l’hôpital Henri-Mondor, les médecins ont constaté mes blessures et m’ont prescrit trois semaines d’arrêt de travail. Les policiers étaient dans la même salle que nous, sans respecter le secret médical. Ils écoutaient ce que les médecins disaient, et transmettaient ce qu’ils entendaient au commissariat.

J’ai ensuite été ramené dans une cellule. Elle était minuscule. J’ai essayé de dormir par terre, mais il faisait froid. Un autre médecin, plus tard au cours de la garde à vue, a constaté mes hématomes au visage et m’a prescrit 10 jours d’arrêt de travail.

Comment s’est passée l’audition devant l’officier de police judiciaire ?

Il était avec d’autres policiers. J’étais avec mon avocat, Me Arié Alimi. Les policiers m’ont posé plus de 70 questions. La plupart n’avaient rien à voir avec l’affaire : « Qu’avez-vous fait comme étude pour devenir journaliste ? », « Comment définiriez-vous votre pratique du journalisme ? » Je leur ai dit que je n’avais aucun compte à leur rendre là-dessus. Ils étaient très agacés et répétaient leur questions : « Avez-vous une animosité contre les forces de l’ordre, si oui pourquoi ? », « Avez-vous quelque chose contre l’État ? », « Où habitez-vous ? « Êtes-vous inscrit sur le bail ? », « Combien payez-vous de loyer ? », « Avez-vous le bac ? », etc. J’ai répondu que je souhaitais garder le silence.

Combien de temps avez-vous passé en garde à vue ?

Environ 24 heures, je suis entré vers 18 h le mardi et suis sorti à 17 h 35 le lendemain. Une heure avant de sortir, on m’a fait monter dans le bureau de l’officier de police judiciaire, où l’on m’a dit que mon téléphone allait être mis sous scellé et envoyé au parquet pour être exploité.

C’est le plus grave pour moi. Ce téléphone est mon outil de travail. C’est celui qui m’a servi à filmer Alexandre Benalla le 1er mai 2018. J’y ai toutes mes correspondances relatives aux sujets sur lesquels je travaille, avec les sources, les interviews de personnes, mes courriels, contacts, images privées. Cela peut mettre en danger beaucoup de sources.

Allez-vous porter plainte ?

On va lancer un recours pour récupérer mon téléphone. Mon avocat a aussi porté plainte pour violence en réunion par des personnes dépositaires de l’autorité publique. On va faire un signalement à l’IGPN [Inspection générale de la police nationale].

Avez-vous reçu des soutiens de la profession et des journalistes ?

Quand je suis sorti de la garde à vue, les seuls journalistes venus par solidarité devant le commissariat étaient des indépendants, l’équipe de Street Press, Gaspard Glanz de Taranis News, les médias des Gilets jaunes, David Dufresne, la rédaction de Là-bas si j’y suis. Mais je n’ai vu aucun média mainstream. Sur les réseaux sociaux, il y a eu quelques communiqués de soutien, notamment du Syndicat national des journalistes et de Hervé Kempf.

J’ai aussi constaté la différence de traitement entre les journaux. L’Humanité a fait un papier et a titré « un journaliste victime de violences policières ». Le Monde, lui, a simplement repris une dépêche de l’AFP avec pour titre « Taha Bouhafs, le journaliste militant convoqué pour outrage et rébellion ».

Êtes-vous journaliste militant ?

Je suis journaliste, pas journaliste militant. Je peux être militant dans ma vie de tous les jours, ailleurs que dans mon boulot, mais quand je suis journaliste, je suis journaliste.

Je sais ce que cache l’utilisation du mot « militant » dans ce contexte. Ça veut dire que je suis journaliste, mais pas trop quand même… D’ailleurs, je ne vois pas en quoi je serais plus militant qu’un journaliste du Point ou de BFM TV, ou que Christophe Barbier !

                                                         _______________________

Une vingtaine de rédactions expriment leur solidarité avec le journaliste Taha Bouhafs, du site d’informations Là-bas si j’y suis, interpellé lors d’un reportage. Nous dénonçons une nouvelle atteinte à la liberté d’informer. Nous ne pouvons tolérer d’être régulièrement pris pour cibles par les forces de l’ordre dans le cadre de l’exercice de notre métier.

Le texte est signé par les sociétés des journalistes, sociétés des rédacteurs et du personnel de :  Les sociétés des journalistes, des rédacteurs et/ou des personnels de l’AFP, Arte, BFM-TV, Courrier international, Les Échos, L’Express, France Culture, Franceinfo.fr, France 24, L’Humanité, Le Journal du dimancheLibération, Mediapart, Le Média, Le Monde, L’Obs, Paris Match, Reporterre, Sud OuestTélérama, TV5 Monde et la rédaction des Jours.

Source https://reporterre.net/Taha-Bouhafs-Je-ne-suis-pas-plus-militant-qu-un-journaliste-du-Point-ou-de-BFM

Criminalisation italienne des sauvetages en mer ?

Sauvetages de migrants en Méditerranée : la capitaine Pia Klemp risque 20 ans de prison en Italie

Pia Klemp, l’ancienne capitaine allemande des navires de sauvetage de migrants Iuventa, puis Sea Watch-3, est accusée par la justice italienne de « suspicion d’aide et de complicité à l’immigration illégale ». Alors que son procès a lieu en ce moment en Italie, se pose la question de la judiciarisation du sauvetage des migrants.

Pia Klemp, ancienne capitaine des navires Iuventa et Sea Watch-3 est jugée en Italie pour des soupçons d’aide et complicité d’immigration illégale. Cette ancienne « matelot de pont » a commencé sa carrière il y a six ans à bord du navire Iuventa (appartenant à une autre ONG humanitaire de sauvetage de migrants, Jugend Rettet), et gravi les échelons pour en devenir capitaine.

C’est d’ailleurs en août 2017 que les autorités italiennes confisquent le navire Iuventa commandé par cette humanitaire de 35 ans, au large de Lampedusa. Les ordinateurs et les téléphones portables qui étaient à bord sont saisis. Une enquête était en cours depuis 2016. 

Les droits de l’homme ne sont pas seulement pour notre bénéfice personnel. C’est une obligation. Si les droits de l’homme ne s’appliquent pas à tous, ils ne s’appliquent à personne.Déclaration de Pia Klemp, capitaine du Iuventa et du Sea Watch, humanitaire allemande jugée en Italie, sur le journal en ligne ze.tt

La décision de justice de pouvoir lire les contenus des appareils du Iuventa — repoussée plusieurs fois — est finalement prise en mai 2018 par le procureur sicilien ayant ordonné la saisie, Ambrogio Cartosio.

D’après les dossiers auxquels Pia Klemp a eu accès par son avocat (comme le relate le journal en ligne ze.tt le 30 mars 2019), ce sont au moins quatre autorités d’enquête italiennes différentes qui ont travaillé contre elle et son équipage, dont les services secrets italiens. Le plus inquiétant reste que son navire a été mis sur écoute, tout comme les téléphones et les ordinateurs portables de l’équipage, le tout doublé d’une surveillance opérée par des informateurs présents sur d’autres navires.

Le gouvernement ayant autorisé ces surveillances est celui de Paolo Gentiloni, le successeur de Matteo Renzi du Parti démocrate, deux ans avant l’arrivée au pouvoir de l’alliance entre la Ligue et le parti 5 étoiles.

L’enquête qui a mené au procès actuel doit donc déterminer si la capitaine Pia Klemp aurait « collaboré » avec des passeurs libyens afin de sauver les migrants perdus en mer grâce à son bateau : cette « complicité », si elle était démontrée par la justice italienne, transformerait le statut de l’ex-capitaine du Sea Watch « d’humanitaire sauveteuse de milliers de personnes en mer » à « complice d’immigration illégale ». L’avocat italien de Pia Klemp a prévenu sa cliente qu’elle risquait 20 ans de prison. Les soutiens à Pia Klemp fleurissent sur les réseaux, à l’instar de ce tweet : 

Criminalisation italienne des sauvetages en mer ?

Le Sea Watch-3 — que Pia Klemp ne peut plus commander par crainte d’une arrestation préventive — a été immobilisé en Italie  le 20 mai dernier pour avoir secouru des migrants au large de la Libye.

Il a pu néanmoins repartir une nouvelle fois en mer, sur ordre de la justice italienne ce 1er juin 2019. L’ONG allemande qui possède le navire a tweeté sa satisfaction à propos de cette décision, plus qu’inattendue dans le contexte actuel : 

« Le Sea-Watch 3 est libre ! Nous avons reçu une notification formelle sur la libération du navire saisi et son retour aux opérations.« 

Ce nouveau « blocage » puis « déblocage » judiciaire du Sea Watch-3 est la continuation d’une politique italienne tendant à criminaliser les sauvetages de migrants par les ONG au large de la Libye, en les accusant de complicité avec les passeurs et dont Pia Klemp fait les frais aujourd’hui.

Cette dernière opération du Sea Watch-3 a permis de sauver 67 migrants en détresse, ramenés par le navire sur l’île de Lampedusa, contournant ainsi la politique de Matteo Salvini de « fermeture des ports ». Le ministre de l’Intérieur italien n’a d’ailleurs pas mâché ses mots sur cette opération au moment du débarquement des migrants, après avoir demandé la saisie du navire et l’arrestation du capitaine :  

Salvini : « Un navire a été saisi, alors j’avais peut-être raison. Ils ont aidé des trafiquants d’êtres humains et j’espère que le capitaine de ce navire sera arrêté.« 

Les propos de Matteo Salvini souhaitant l’arrestation du capitaine du Sea Watch-3, font écho à ceux sur la complicité des ONG avec les passeurs « dans certains cas » de Christophe Castaner qui avaient fait polémique en France, et dont il s’était expliqué sur Twitter :  

Dix jours avant le blocage du Sea Watch-3, Matteo Salvini avait quant à lui présenté un nouveau projet de loi anti-immigration . Parmi les mesures de cette loi, la possibilité de sanctionner financièrement les navires qui portent assistance aux migrants par une amende de 3 500 à 5 500 euros avait été mise en avant.

Que dit le droit en matière de secours en mer ?

Le droit maritime international est très précis : La Convention internationale de 1974 pour la sauvegarde de la vie humaine en mer prévoit qu’un capitaine de navire qui reçoit un message de détresse doit porter secours aux personnes concernées. « Par personne en détresse, on entend toute personne qui risque la noyade et nécessite en urgence un sauvetage en mer », explique Patrick Chaumette, professeur de droit à l’Université de Nantes.

Europe : renvoyer les migrant(e)s au viol et à la torture en Libye

La bataille judiciaire à l’encontre de Pia Klemp est parallèle au changement de politique européenne face au drame des traversées clandestines de Libye vers l’Italie, faites d’embarcations pleines à craquer de femmes, d’enfants et d’hommes en détresse. Désormais le Conseil de l’Europe prône une collaboration avec les autorités libyennes. L’Union européenne a annoncé il y a trois mois qu’elle mènerait désormais l’opération navale « Sophia » (EUNAVFOR Med, lancée en 2015)… sans navires et qu’elle « n’observerait la mer que depuis les airs ». L’Allemagne a d’ailleurs stoppé la mise à disposition de navires pour cette opération.

L’objectif affiché de l’UE en 2019 est de « démanteler le modèle économique des passeurs et des trafiquants d’êtres humains dans la partie sud de la Méditerranée centrale. L’opération remplit également des tâches de soutien. Elle forme la marine et les garde-côtes libyens et contrôle l’efficacité de la formation sur le long terme; elle contribue à la mise en œuvre, en haute mer, au large des côtes libyennes, de l’embargo des Nations unies sur les armes. » 

Aujourd’hui, les gardes-côtes libyens patrouillent donc en Méditerranée et ramènent les bateaux de migrants en Libye, soutenus dans cette action par l’opération « Sophia », ce que dénonce Pia Klemp, qui n’accepte pas que les droits de l’Homme soient devenus des droits « à sens unique ». « Les droits de l’Homme ne sont pas seulement pour notre bénéfice personnel. C’est une obligation. Si les droits de l’Homme ne s’appliquent pas à tous, ils ne s’appliquent à personne.« 

Il est en effet avéré que s’il y a moins de traversées depuis la mise en place de cette nouvelle politique de retour en Libye, les agressions brutales, la torture et les violences sexuelles contre les migrants ont augmenté dans une proportion dramatique dans ce pays, comme le souligne une étude publiée par une ONG basée à New York, la Women’s Refugee Commission (WRC, Commission des femmes réfugiées).

L’étude a révélé que les violences sexuelles perpétrées contre des migrants et des réfugiés le long de la route méditerranéenne incluent la torture sexuelle, la violence génitale et la castration, et contraignent des hommes et des garçons à violer autrui – y compris des membres de la famille et des cadavres – ainsi que des violences sexuelles meurtrières.

Humanitaires contre politique migratoire

Pia Klemp a témoigné il y a peu à une réunion d’ONG au Parlement européen. L’humanitaire a alors raconté une expérience en mer où elle a dû naviguer pendant des jours dans les eaux internationales avec un petit garçon de deux ans, mort et « entreposé » dans la chambre froide du navire, parce qu’aucun pays européen n’avait accepté de laisser entrer son bateau.
La mère du garçon était aussi à bord, vivante. Pia Klemp a alors posé cette question à la fin de son témoignage : « Que dois-je dire à une femme traumatisée dont l’enfant mort gît dans mon réfrigérateur, au sujet de l’UE, lauréate du prix Nobel de la paix ? ». Cette question pourrait être reposée par l’humanitaire, lors de son procès en Italie.

Les accusations de « trafic humain » à l’encontre des ONG en Méditerranée ont débuté avant même la judiciarisation du cas de Pia Klemp, par la voix d’un autre magistrat, le procureur italien Carmelo Zuccaro. Celui-ci avait en effet lancé le premier dans le quotidien La Stampa début 2017 des interrogations sur une « concentration anormale de navires en Méditerranée » et soupçonné certaines ONG de nouer des contacts avec des « trafiquants d’êtres humains », après avoir ouvert une enquête sur les activités des ONG en mer « pour comprendre comment elles se financent et dans quel but. »

Le procureur Ambrogio Cartosi,  à l’époque de la saisie du Iuventa, avait quant à lui expliqué que des membres d’équipage du Iuventa étaient soupçonnés d’avoir « pris à bord à plusieurs reprises des migrants sur des canots pneumatiques amenés directement par des trafiquants« , et que « dans un cas, les passeurs étaient même arrivés à la rencontre du Iuventa avec une vedette des gardes-côtes libyens« . Mais il avait confessé ensuite que cette pratique, bien que « fréquente », l’était pour « des motifs purement humanitaires ».  L’ONG avait malgré tout nié ces accusations

Une pétition pour soutenir Pia Klemp a été ouverte en ligne il y a une semaine, des récoltes de fonds sont en cours pour l’aider à payer des frais de justice pour son procès, qui pourrait durer des années et coûter des centaines de milliers d’euros.
Des accusations aux preuves, le pas n’est pas encore franchi, mais si Pia Klemp est condamnée, une question importante se pose : quelle image donnerait alors l’Europe au reste du monde dans le cadre de sa politique de défense des droits de l’Homme ? 

Publication vidéo de Pia Klemp pour la promotion de l’ONG Iuventa le 24 mai 2019 :

https://www.facebook.com/iuventa10/videos/597284144079176/

Source https://information.tv5monde.com/info/sauvetages-de-migrants-en-mediterranee-la-capitaine-pia-klemp-risque-20-ans-de-prison-en-italie

Editeurs avec les sans-papiers de Chronopost

Nous, éditeurs et éditrices, sommes des usagers réguliers de la Poste, et notamment de Chronopost. Nous envoyons de nombreux livres par la voie postale. Depuis plusieurs années, nous avons constaté et subi la dégradation de la qualité de ce service public. Cette régression s’est notamment manifestée, et nous en sommes témoins, par la détérioration des conditions de travail des employé.es de tous les services de la Poste, ce qui a aussi pour conséquence de nuire à la qualité des services rendus.

Aujourd’hui, nous voyons que la Poste sous-traite une partie de ses activités à des entreprises qui « emploient » des sans-papiers, exploité.es et méprisé.es ; c’est une pratique courante, et l’État actionnaire principal de la Poste – couvre cette forme de travail indigne.

Nous nous rangeons résolument aux côtés des travailleurs et travailleuses sans papiers qui se battent pour leur régularisation. Ces travailleurs et travailleuses qui, tous les jours, transportent nos livres ont le droit à notre respect et à notre solidarité.

Nous exigeons que la Poste réinternalise toute la sous-traitance en son sein et qu’elle remplisse les documents de régularisation des travailleurs et travailleuses sans papiers.

Paris, le 31 mai 2019

Éditions Acratie

Éditions Alternative libertaire

Éditions Arcane 17

Éditions Atelier de création libertaire

Éditions Chant d’orties

Éditions de l’Asymétrie

Éditions Divergences

Éditions du Coquelicot

Éditions du Croquant

Éditions du Monde libertaire

Éditions du Sextant

Éditions Entremonde

Éditions La Brèche

Éditions La Découverte

Éditions La fabrique

Éditions Les Nuits rouges

Éditions Nada

Éditions Noir et Rouge

Éditions Recherches 36

Éditions Sociales

Éditions Syllepse

Éditions Syndicalistes

Source https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/06/01/editeurs-avec-les-sans-papiers-de-chronopost/

Message de SOS Méditerranée

3 QUESTIONS À Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS MEDITERRANEE

Frédéric Penard revient sur la situation plus qu’alarmante en Méditerranée centrale aujourd’hui et sur l’urgence de trouver un navire au plus vite. Pour autant, chercher et trouver un navire adapté aux activités de recherche et de sauvetage de SOS MEDITERRANEE prend du temps. Le cahier des charges est conséquent. Pour y parvenir, il rappelle que le soutien de tous les citoyens mobilisés contre cette tragédie est indispensable.

Soutenir SOS Méditerranée  http://www.sosmediterranee.fr/

Isère : contre la privatisation des barrages

 

Rassemblement samedi 15 juin 2019

Barrage de St Egrève (38) de 12 h à 17 h

 

 

Communiqué de presse

PRIVATISATION DES BARRAGES !
L’intérêt financier ne doit pas primer sur l’intérêt général !
Mobilisons-nous !

Un à un les Services Publics sont démantelés par cette logique libérale dans laquelle l’intérêt général des citoyens n’a que peu de place.

Depuis plus de 5 ans, des syndicats, des collectifs citoyens, des élus politiques font entendre leur voix pour sauvegarder les barrages hydroélectriques dans le giron public. L’exploitation des ouvrages hydrauliques par le secteur public a, depuis des décennies, démontré le sérieux et la cohérence dans la gestion de cet outil industriel majeur.

Les barrages hydroélectriques ont une importance capitale dans l’équilibre du système électrique car c’est une des seules énergies stockables à grande échelle, pouvant démarrer en quelques minutes.

Ces barrages sont également des réservoirs d’eau essentiels à l’agriculture, au tourisme, à la faune et à la flore mais aussi au maintien du niveau des nappes phréatiques, et on le sait moins, au refroidissement de centrales nucléaires…

Comment envisager une seule seconde la possibilité qu’une industrie aussi stratégique pour le pays et  les citoyens soit livrée à des grandes multinationales privées en concurrence ? Cela reviendrait à leur donner un moyen de pression sur n’importe quel gouvernement, collectivité locale ou même sur les citoyens.

Pour preuve l’augmentation incessante des tarifs de l’électricité depuis l’ouverture du marché pour satisfaire la concurrence au détriment des usagers et des citoyens !

Comment la France pourrait-elle suivre cette voie en devenant le seul pays à céder aux injonctions de l’Europe sur ce dossier ? Rappelons que le devoir de l’État et des élus de la Nation est de veiller à l’intérêt général !

À l’heure où il nous faut combattre le réchauffement climatique, la gestion de l’eau sera un réel enjeu de société. Au vu de la diminution des réserves d’eau et de l’augmentation des températures, nous ne pouvons accepter de livrer les barrages à des intérêts privés au détriment de la collectivité dans le seul but de dégager des profits.

C’est pourquoi les organisations signataires appellent
les citoyens, les salariés, les élus politiques de tout bord
à se mobiliser sur le barrage de St Egrève le samedi 15 juin 2019 de 12h à 17h

Ensemble sauvons nos barrages !

———————————————-Organisations signataires——————————————–

Collectif « Ne nous laissons pas tondre » – Collectif « Sauvons nos barrages », les Amis de la Terre – Citoyens pourle Climat Grenoble – Alternatiba – ANV COP21 – Marche pour le Climat- Gilets Jaunes Isère – ATTAC – CADTM
Syndicats : CGT Énergie Isère, Sud Énergie, CFDT Chimie Énergie, CFE GE Alstom, UD CGT Isère,
UD Solidaires Isère, Solidaires Météo-France, CGT GE Alstom

Informations de dernière minute, détails et compléments : www.privatisation-barrages.fr

Le communiqué en pdf 2019-06-15-Communiqué-presse-Non-à-la-privatisation-de-lhydro(1)

Quand monte le soleil La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque. Il évoque notamment les résultats des élections municipales et régionales.

Quand monte le soleil

 

Le pays a voté. Deuxième tour des élections régionales et municipales, dimanche 2 juin. De l’abstention plutôt victorieuse, elle se situe entre 50% et 60%, voilà pour les premières impressions. Sinon, réussite dite écrasante de la Nouvelle Démocratie, comme on l’a répété depuis à travers les médias. La carte des régions, douze sur treize, elle s’affiche en bleu, couleur du parti de la Nouvelle Démocratie et des Mitsotákis, voilà pour l’écran plat des nouvelles, fumée comprise. La Grèce tourne alors sa page entachée sous SYRIZA, tout en faisant du sur place dans le même chapitre. Seuls nos touristes… admirent-ils peut-être ce qui reste des apparences et des réalités.

Touristes en Golfe Saronique. Juin 2019

Sur le papier peint des illusions et des médias, “ce fut un grand moment de Démocratie”, “une gifle pour SYRIZA autant que l’approbation générale pour ce qui est du programme de la Nouvelle Démocratie”. Cependant et déjà, la récente loi électorale que SYRIZA a imposé au paysage des élections Municipales et Régionales, oblige à la proportionnelle intégrale, ce qui donne un résultat alors inédit. Pour les Maires et pour les Présidents de Région surtout élus au deuxième tour, et qui ne disposent pas de la majorité absolue, il va falloir composer avec les élus des autres listes, ce qui modère un peu le sens absolu de la victoire de la Nouvelle Démocratie.

Et au pays réel on fait finalement ses décomptes, telle la voisine Anna, rencontrée devant l’immeuble. “Cela… va très mal, pas de vacances cet été, et c’est la première fois. Nous nous enfonçons lentement mais sûrement, notre seule préoccupation, la survie, maintenant que la politique est morte voire, elle est même mortifère. Nous ne sommes pas allés voter et nous représentons la moitié du pays. Le résultat d’ailleurs est à la hauteur du non-choix. Les gens auront élu Mitsotákis, une nouvelle catastrophe qui s’ajoutera à tants d’autres.”

“Et c’est ainsi qu’entre voisins nous nous perdons de vue, chacun de nous immergé comme il est dans ses soucis quotidiens. Oui, j’ai vu ces visages des Syrizístes et de Tsípras et de Doúrou -Présidente SYRIZA de la Région Attique, battus – à la télévision. Ils n’ont pas l’air de digérer leur défaite. Ils se sont accrochés au pot de miel et voilà qu’ils sont en train de chuter. Mais sinon et surtout pour nous, rien ne changera.”

Lourde défaite de Tsípras. Presse grecque du 3 juin

 

Tsípras et Doúrou après les résultats. Presse grecque – ‘IN’ du 3 juin

 

Tsípras parle aux siens après les résultats. Presse grecque – ‘IN’, juin 2019

Pour Státhis Stavrópoulos, dessinateur de presse et analyste issu de SYRIZA mais SYRIZA d’il y a plus de dix ans maintenant, il n’y a pas photo. “Chez les Syrizístes ce qui fait vraiment peur, c’est leur arrogance, leur suffisance, tout comme l’absurdité dont ils sont les porteurs à l’instar de Nikos Pappás, ministre et ami personnel de Tsípras, lorsqu’il déclare qu’il n’a pas perçu l’écrasement de SYRIZA, ‘car le parti a perdu tout juste deux régions’. Sauf qu’elles étaient les seules que SYRIZA contrôlait. Ils ont perdu le Nord et le Sud avec dans toute la Grèce, sauf qu’ils ne le comprennent pas pourquoi. Toutes les explications de cette surdité seront-ils alors acceptées !”

“Cette démonstration de stupidité doit avoir une explication, ce n’est pas possible ! Seule la question de notre existence reste plutôt inexplicable. Cependant, notre existence est sujette à de nombreuses explications. Néanmoins, dans le cas de SYRIZA, la science semble éprouver des difficultés pour expliquer son hybridation celle aussi des cadres de ce parti, ce n’est guère possible. Cependant, et pour rester sérieux, les élections législatives sont déjà annoncées. Et de quoi parle-t-on chez les politiques et à travers les médias ? Parlons-nous de la dette ? Parlons-nous de la menace turque en mer Égée, à Chypre et en Thrace ? Quel est le problème dramatique enfin, pour ainsi l’exclure du débat ? Le problème de la démographie ? Celui des migrants ? Quoi d’autre ?”

“Tout ce que les partis politiques comme la Nouvelle Démocratie, SYRIZA et KINAL-PASOK font semblant de discuter, et en réalité ils ne publient que des annonces, c’est de savoir comment gérer les conséquences des mémorandums, autrement-dit, du style de vie et des règles sous l’Occupation. Ces partis tiennent d’ailleurs le même langage néolibéral et pourtant, leurs mesures néolibérales qu’ils ont prises ont échoué, provoquant le malheur du peuple, la destruction de l’économie et faisant peser de graves menaces sur la nation.”

Soirée électorale en berne, candidat SYRIZA aux municipales. Athènes, le 2 juin 2019
Garde Présidentielle Evzone. Athènes, juin 2019
Immobilier… aux mains des investisseurs. Athènes, juin 2019

“Ce sera également le même problème lors de la prochaine législature. La pomme de la dispute est bien pourrie. Et l’on traitera des arrangements dans le cadre des clientélismes, des comités d’initiés comme dans celui des ruses. Les politiques useront et abuseront ainsi d’une rhétorique sur l’insignifiant, bien de niveau provincial disons de l’entre-deux-guerres. Et pendant ce temps, les frontières se déplacent d’un pays à l’autre dans notre région, il y des populations en mouvement, des bouleversements sociaux au vers le pire, puis tant de nuages arrivés depuis l’Occident. D’ailleurs, les dix années d’Occupation sous la Troïka ont transformé les mécanismes de déclin en institutions. Nous sommes habitués de la corde qui nous étouffe, autant que des salopards qui la resserrent”, “To Pontíki” du 5 juin 2019.

Ces derniers jours et pendant que l’Assemblée vient d’arrêter ses travaux ce vendredi 7 juin, elle sera dissoute lundi prochain d’après la presse, SYRIZA se met à faire voter lois, réformes et autres faveurs, alors qu’il admet sa défaite. Du jamais vu même dans le cadre de la démocratie d’opérette habituelle, en Grèce comme ailleurs. C’est une parodie visant le Parlement écrit-elle-même la presse mainstream, et elle a raison, quotidien Kathimeriní. Dans la métastase des régimes méta-démocratiques actuels, SYRIZA a été… nommé on dirait par les Oligarques mondiaux pour finir alors encore plus bas qu’avec les autres marionnettes. Dans le même ordre d’idées, le gouvernement Tsípras vient d’annoncer dans la foulée, la requête à l’encontre de l’Allemagne au sujet des réparations de guerre, autant celle de 1940 que de 1914, puis, l’embauche de dix mille enseignants dans la fonction publique, c’est sauve qui peut en une semaine, presse de la semaine.

SYRIZA fait donc voter en ce moment lois et amendements en faveur des agents de l’État, tout comme il fait adopter un nouveau Code Pénal, très controversé. Enfin, certains députés Syrizístes s’insurgent même contre leurs ministres lorsque leurs amendements sont jugés excessifs, comme par exemple celui modifiant la hauteur légale des combles aménagés pour l’île de Céphalonie, presse de la semaine. La Présidente Syrizíste de l’Assemblée Tasia Christodoulopoúlou vient de faire muter sa fille de la Poste, au personnel de l’Assemblée. Et elle le reconnait, “avoir bénéficié du pouvoir et des réseaux, et je ne recherche pas d’alibi”, précise-t-elle, presse grecque du 7 juin.

Pendant ce temps, le pays poursuit-il comme il peut, suspendu à la… fin de l’histoire. Anciens ateliers qui se transforment en hôtels, jeunes femmes faisant de leur beauté une supposée carrière, des événements photographiques annoncés comme dignes du temps qui est le nôtre, justement sur la méta-Polis, la Cité, la ville d’après, toute une obsession civilisationnelle sur le monde d’après, rien que le monde d’après.

Transformation en hôtel. Athènes, juin 2019
Un certain… modélisme. Athènes, juin 2019
Méta-Polis. Athènes, juin 2019

Maria, employée municipale du côté du Péloponnèse des bourgades, nous raconte-elle alors sa condition humaine. Fatiguée des élections, elle n’a voté “rien que pour faire partir les affreux Syrizístes”, puis, pour la liste aux municipales où figurait alors le nom de son cousin, “lettré et dynamique” nous dit-elle. “Sinon, tout est cuit, je ne peux pas dire que je suis en train de vivre avec mes 750€ mensuels. Je vois les touristes et les vacanciers arriver, puis repartir. Je ne voyage jamais, je m’occupe également de ma très vieille mère, la famille manque cruellement de moyens, il n’y a pas que moi. Ce n’est plus une vie, c’est… un parking jusqu’à notre mort. Parfois, ces politiciens survolent notre parking… en OVNI, et c’est tout. Leurs salades ne nous intéressent donc plus.”

Péloponnèse mythique aux cafés branchés, à Nauplie ou encore jusqu’à Athènes. Cafés grecs aux fresques parfois inhabituelles, celle par exemple rappelant l’apogée de l’Empire romain d’Orient, dit généralement Byzance. Au pays étendu tel un corps sans tête, déjà politique, on sait tant attendre son heure, ou sinon son siècle. Nos matous quant à eux, ils attendront devant les tavernes et autres établissements à crêpes ou à pizzas cette saison touristique, voire, la suivante.

Quant à la voisine Anna, elle estime que “près de 50% des Grecs ne participent plus au cirque politique, ils ne votent plus et ils attendent peut-être leur heure. C’est comme une casserole en train de chauffer mais lentement. Explosera-t-elle, et alors dans combien de temps ?”.

Byzance sur un mur. Athènes, juin 2019

 

Pays couché. Athènes, juin 2019
En attendant la saison. Athènes, juin 2019

Quittons donc et enfin un peu, les Syrizístes, les Mitsotákis comme tous les autres. Songeons plutôt aux espaces Égéens, aux ouvertures aux quatre vents, comme le faisait souvent notre poète Odysséas Elýtis (1911 – 1996), lequel a reçu le prix Nobel de littérature en 1979.

“Devant la crête de l’île de Sérifos, quand monte le soleil, les canons de toutes les grandes théories du monde échouent dans leur mise à feu. L’intelligence est vaincue par quelques vagues et une poignée de pierres – chose étrange peut-être, et pourtant capable d’amener l’homme à ses véritables dimensions. En effet, qu’est-ce qui, sinon, lui serait plus utile pour vivre ? S’il aime commencer de travers, c’est qu’il ne veut pas entendre. Sans qu’il en prenne conscience, la mer Égée dit et redit sans cesse, depuis des milliers d’années, par la bouche du clapotis de ses vagues, sur l’immense étendue de ses côtes: voilà qui tu es !”

Songeons plutôt au clair soleil, à l’azur profond… aux nouvelles portées de l’année. Nous aussi, admirons-nous parfois ce qui reste des apparences et des réalités. Rien que pour amener l’homme à ses véritables dimensions.

La portée de l’année. Péloponnèse, juin 2019

* Photo de couverture: Garde Présidentielle Evzone. Athènes, juin 2019

Le collectif de Grenoble solidaire des VioMe

Le collectif de Grenoble est solidaire des travailleurs en lutte VioMe et partage le communiqué du CSPG de Lyon ( Comité de Solidarité avec le Peuple Grec ) 

Chers Camarades , chers Amis,

 La lutte de VIOME est exemplaire pour un monde où les travailleurs ont pris en mains leur outil de travail et sa gestion  de manière collective et autogérée .

Ils font face depuis des années aux tentatives du patronat grec et du pouvoir politique de les déloger et donc de casser leur expérience et leur existence,.

alors qu’ils démontrent qu’il est possible et nécessaire que les salariés soient en possession de leur moyens de production pour une répartition juste et équitable du fruit de leur travail.

Ils développent des actions au service de la population locale , notamment dans le domaine de la santé , pendant que le gouvernement grec , au service du patronat et des puissances capitalistes européennes , cassent tous les services publics , privatisent massivement et vendent le pays .

Nous soutenons sans réserve la lutte des travailleurs de VIOME contre les menaces d’expulsion et nous nous associons aux mobilisations populaires organisées à Thessalonique .

 Tous unis et fraternels pour sauver VIOME !

 Αγαπημένοι σύντροφοι,αγαπημένοι φίλοι.

Ο αγώνας του ΒΙΟΜΕ είναι παραδειγματικός για ένα κόσμο πού οι εργάτες έχουν πάρει στα χέρια τους το εργαλείο τους της εργασίας και τη διαχείρηση του κατά ομαδικό και αυτοδιαχειριζόμενο.τρόπο. Αντιμετοπίζουν έδω και πολλά χρονία τις προπάθιες της ελληνικής εργοδοσίας και πολιτικής εξουσίας να τους βγάλουν και επομένως να σπάσουν την εμπειρία καθώς και την ύπαρξη τους, ενώ αυτοί αποδεικνύουν ότι είναι δυνατό και απαραίτητο οι μισθωτοί να έχουν τα μέσα παραγωγής τους για δίκαίο και ακριβοδίκαιο καταμερισμό του καρπού της εργασίας.τους.

Αναπτύσσουν δράσεις στην υπερησία του τοπικού πληθυσμούς, κυρίως στον τομέα της υγειάς, ενώ η ελληνική κυβέρνηση, η οποία είναι στην υπηρεσία της εργοδοσίας,καθώς επίσης των καπιταλιστικών και ευρωπαικων δυνάμων, σπάζουν όλα τα δημόσια, μαζικά ιδιωτικοποιούν και πουλούν την χώρα.

Υποστηρίζουμε ανεπιφύλακτα τον αγώνα των εργάτων του ΒΙΟΜΕ κατά των απειλών απέλασης και στηριζούμε τις λαικές κινητοποίησεις οι οποίες οργανώνονται στη Θεσσαλόνικη.

Να είναι δεμένοι και αδελφικοί για να διασωσούμε ΒΙΟΜΕ.

Ο σύλλογος της στήριξης για το ελληνικό λαο.

Médias et gilets jaunes : pour une information indépendante !

Médias et gilets jaunes : pour une information indépendante ! par Acrimed,

Nous organisons le jeudi 6 juin une réunion publique sur le thème « Médias et gilets jaunes : pour une information indépendante » afin d’aborder différents thèmes, comme la médiatisation des violences policières ou le rôle des médias indépendants, avec des gilets jaunes et des journalistes ; mais aussi de discuter la question des initiatives à mener sur le terrain des médias.

Nous l’affirmions dans notre déclaration commune [1] : le mouvement des gilets jaunes bouleverse l’agenda politique, et porte une remise en cause profonde des institutions et notamment des grands médias.

La défiance qui s’est exprimée à leur égard est profonde et sans précédent, et fait écho à un traitement caricatural des mobilisations des gilets jaunes : surenchère sécuritaire sur les plateaux télévisés et dans certains quotidiens ; confiscation de la parole par les éditorialistes ; disqualification de certaines revendications jugées « irréalistes » et appels à la démobilisation ; ou encore dénonciations des violences des manifestants – alors que les violences policières ont été trop longtemps passées sous silence.

Cette défiance peut être une opportunité pour bouleverser l’ordre médiatique : dans les rédactions, elle est l’occasion de remettre en cause les orientations délétères imposées par les directions éditoriales, et de replacer le reportage et l’enquête au cœur du travail journalistique. Et dans les médias indépendants, de faire la démonstration par l’exemple qu’un autre journalisme, plus exigeant et plus libre vis-à-vis des pouvoirs, est possible et largement plébiscité.

Pour aborder ces différents aspects, nous vous invitons à une réunion publique « Médias et gilets jaunes : pour une information indépendante » qui se tiendra le 6 juin à la Bourse du travail de Paris en présence de gilets jaunes et de journalistes.

Elle sera aussi l’occasion d’aborder les nombreuses entraves qui pèsent aujourd’hui sur le droit à l’information : la mainmise de quelques milliardaires sur la plupart des médias, les plans de suppressions d’emploi dans l’audiovisuel public comme dans les groupes privés, la précarisation des journalistes statutaires ou pigistes y compris dans certains médias indépendants, la répression policière et la criminalisation qui frappent de plein fouet certains reporters et leurs sources, ou encore les lois liberticides qui visent à contrôler l’information – loi sur le secret des affaires et sur les « fake news ».

Ces menaces rendent plus que jamais nécessaire une mobilisation collective sur le terrain des médias !

Rendez-vous jeudi 6 juin à 19h,
à la Bourse du travail de Paris
(3 rue du Château-d’Eau)

L’entrée est libre, dans la limite des places disponibles, et cette rencontre devrait être filmée et retransmise.

Démocraties… représentatives La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque.

Démocraties… représentatives

Élections passées, élections en cours, élections prochaines. Entre le sondage berné grandeur nature des élections dites européennes, les élections municipales et régionales en deux tours, le deuxième ce dimanche 2 juin, et enfin, les élections législatives anticipées annoncées, la… Démocratie on dirait qu’elle déborde. Petits pays, énormes illusions. Oligarchies libérales que nous appelons à tort “démocraties représentatives”, Cornelius Castoriádis avait déjà en son temps le mérite de proposer une réflexion de fond sur ce qu’est une démocratie véritable… sauf qu’il n’est plus. Élections passées, élections prochaines, seule certitude… nos cigognes des campagnes grecques, campagnes non-électorales bien entendu.

Temps des aliénations. Athènes, mai 2019

Tsípras a annoncé des élections anticipées pour le 7 juillet, c’est pour limiter autant que possible les dégâts, et pour que son gouvernement puisse nommer en poste les plus hauts magistrats du pays fin juin, histoire de s’assurer d’une certaine impunité lorsqu’il aura quitté le pseudo-pouvoir, disent-elles les “mauvaises langues”, presse grecque du moment, ici en anglais. Déjà en son temps, Cornelius Castoriádis, plutôt pessimiste vers la fin de sa vie, il considérait “qu’il existe une aliénation plus profonde de la société, toutes classes confondues, à ses propres institutions, quand celle-ci cesse de les remettre en question, quand elle les considère comme naturelles ou nécessaires”, comme il est aussi parfois rappelé devant les apories structurelles de notre méta-monde.

Nous y sommes, et notre analyse sur les faits et gestes apparemment politiques faisant suite aux événements et scrutins récents en Grèce, doit être considérée et comprise, une fois de plus, après avoir retracé l’essentiel, mais c’est hélas ainsi.

En mars dernier, j’écrivais ici que la marionnette Tsípras s’accroche à son pseudo-pouvoir et finalement à son gagne-pain quotidien, sauf que de nombreux signaux clignotent ici ou là, pour indiquer que son progiciel arriverait bientôt à terme et qu’il sera remplacé par la marionnette Mitsotákis. Les Puissances, à savoir Berlin, Bruxelles, la Goldman Sachs, ainsi que José Manuel Barroso, insistent ouvertement pour que des élections législatives anticipées soient “décidées” entre mars et juin d’après la presse de la semaine. Bonne blague. Le rôle tragique (et obscur) pour lequel Tsípras aurait été préparé par les “élites” mondialisatrices, au demeurant bien avant l’arrivée au pouvoir de SYRIZA, semble ainsi s’accomplir entre 2015 et 2019. Nous y sommes, les élections dites européennes en plus.

Candidat Syrizíste au Conseil municipal. Athènes, mai 2019
Candidat du parti de Velópoulos. Athènes, mai 2019
Tsípras menteur. Athènes, mai 2019

L’inquiétude du “petit peuple” est toujours grande. Sa colère l’est aussi. Encore faut-il sans cesse revisiter le sens et la portée de cette rage, et autant impotence généralisées, devant le déferlement des événements internes comme externes au pays. Nouvelle Antiquité… tardive, mais on s’y habitue coûte que coûte, la rage est avalée à défaut d’être vomie.

Les analyses, disons coutumières, elles se sont d’abord focalisées sur la victoire du parti de la Nouvelle Démocratie et de Mitsotákis en personne (33% des votants), dix points d’avance sur SYRIZA arrivé deuxième avec 23%. C’est autant vrai et c’est d’après les apparences, ce qui visiblement en tout cas, aurait motivé la décision de Tsípras, avancer la date des élections législatives de près de trois mois.

Ce n’est pourtant pas un score historique pour la Nouvelle Démocratie, et ce n’est pas non plus, l’effondrement complet pour SYRIZA. Sauf que les électeurs de SYRIZA de l’année 2015 ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux de 2019, la classe moyenne agonisante a largement quitté Tsípras, lorsque les fonctionnaires ont même accordé davantage de voix à Mitsotákis qu’à Tsípras. Les chômeurs quant à eux, ils ont moins sanctionné SYRIZA que les actifs, tandis que la population carcérale, elle a de son côté… plébiscité le parti de la Gauche dite radicale.

Mémoire de Loukánikos. Athènes, mai 2019
Petite mobilisation, employés des banques. Athènes, mai 2019
Tout petit commerce. Athènes, mai 2019

En somme, ces Grecs ayant tant manifesté sur les places et dans les rues durant les années 2010 à 2013, temps aussi de notre regretté Loukánikos, ils ont autant déserté les luttes trahies ou jugées vaines, pour ensuite, quitter SYRIZA, comme aussi l’ensemble la Gauche. Ceci, en dépit du succès très relatif de la liste Varoufákis, nous y reviendrons. Depuis 2015 également les mutations tombent alors du ciel, Airbnb avale Athènes pour la transformer, les touristes arrivent massivement depuis la Chine, et des licenciements très massifs se poursuivent par exemple au sein du secteur des banques.

“Accessoirement”, les banques qui ne sont plus grecques, s’apprêtent à offrir aux spéculateurs et aux autres rapaces internationaux près de 100.000 biens immobiliers (saisis) d’habitations supplémentaires. Le pays concret change de propriétaires, lorsque déjà et d’après la presse financière, une bonne partie du parc Airbnb en Grèce et essentiellement à Athènes, appartient à des investisseurs issus de l’Empire du Milieu, presse du jour. Les Grecs, ils pourront toujours et encore commenter les résultats des scrutins bien entendu…

Au soir du 26 mai et en troisième position, on retrouve le PASOK (ou KINAL) sous Fófi Genimatá (7%), laquelle vient d’exclure de son parti la figure historique et pléthorique d’Evángelos Venizélos, préférant placer en première position éligible d’office sur la liste hors circonscriptions aux prochaines législatives d’après le système électoral grec, Giórgos Kamínis, l’ancien maire d’Athènes, lequel n’a pas réussi d’être l’élu généreusement payé au dit Parlement européen. Mon analyse, c’est que Kamínis, ayant a comme on sait ouvert toutes les portes aux ONG du financier Sóros à Athènes, notamment quant à l’installation et à la prise en charge de migrants récents d’après les plans bien connus de Sóros sur l’avenir de l’Europe, et bien, voilà que des instructions, pour ne pas dire des ordres seraient venus d’ailleurs… pour justement céder cette première place à Kamínis, en plus de la salade interne du parti bien évidemment.

Touristes Chinois sous l’Acropole. Athènes, mai 2019
Airbnbisation courante. Athènes, mai 2019

Airbnbisation galopante. Athènes, mai 2019

Car au-delà de la polémique interne au PASOK du samedi soir tant évoquée à travers la presse, ces salades supposées internes à tous ces partis largement compatibles Sóros (et mondialisateurs réunis) relèvent plutôt de leurs engagements, parfois même… fondateurs par les temps qui courent. Pour mémoire, au premier cercle des partis compatibles Sóros, on retrouve SYRIZA, la Nouvelle Démocratie, le PASOK, “To Potámi” (“La Rivière”) de Stávros Theodorákis, ainsi que le mouvement de Yanis Varoufákis, sans oublier la nébuleuse des anarchistes comme de tant d’autres partis et groupuscules allant de la “gauche” à la “droite” pour ne rien laisser au hasard. Cela fait ainsi bien de monde, y compris lorsqu’il sera question de “gouverner” ensemble si besoin. Venizélos… l’Apostat malgré lui du PASOK, vient de déclarer que son “exclusion est en rapport avec le rôle voulu pour son parti, rien que par sa direction: servir de béquille à SYRIZA si besoin est”, presse grecque du 2 juin.

Bien entendu, “To Potámi” (le parti dit de “La Rivière”) de Stávros Theodorákis a été laminé (1,5%), ainsi son chef se retire comme il le déclare de la vie politique. Il faut dire que son rôle a pris fin pour ce parti inventé par Bruxelles et Berlin pour les nécessités de Bruxelles, de Berlin et des Sóros, et j’ose prédire que le comparse suivant pour incarner exactement le même rôle derrière un langage certes plus polémique en apparence, pourrait-il être le mouvement de Varoufákis, créant la surprise avec presque 3%.

Varoufákis croit-il que cet été grec c’est alors déjà le sien, et au pays réel, on installe plutôt les parasols sur les plages, comme c’est autant le moment des festivals bien de saison. Au théâtre d’Hérode Atticus, construit au pied de l’Acropole d’Athènes en 161 ap. J.-C. par Hérode Atticus en mémoire de sa femme, c’est déjà le grand moment de Norma de Vincenzo Bellini, l’autre monde.

Parasols nouveaux. Grèce, mai 2019
L’été grec. Mai 2019
Norma sous l’Acropole. Athènes, juin 2019

Reste le monde d’en bas, le nôtre, et son supposé phénomène nouveau du parti de la “Solution Grecque” de Kyriákos Velópoulos (4,1%). Son succès est à lier également à l’effondrement de l’Aube Dorée, laquelle a perdu près de la moitié de son électorat (4,8% en mai 2019). L’Aube Dorée a incarné autant le rôle d’épouvantail bien commode à SYRIZA et aux autres partis “gestionnaires”, puis, son chef Michaloliákos aura même sabordé par “mégarde” le candidat de son parti pour la ville de Thessalonique, tout comme il aura exclu peu avant le 26 mai, un autre candidat issu du fief de l’Aube dorée en Laconie, dans le Péloponnèse.

Outre le passé/présent néonazi du clan Michaloliákos, il y a encore ses liens présumés avec le para-État, pour ne pas dire avec certains services secrets, et comme par hasard… ce sont est exactement ces mêmes liens présumés qui sont reprochés au chef et assassin patenté de l’organisation du 17 Novembre, Koufodínas, actuellement en prison, personnage au rôle bien obscur que la nébuleuse anarchisante présente alors comme un héros. Le système fabrique ou contrôle ses pions aux deux extrémités du supposé jeu politique, tandis qu’entre les deux, les partis progressent, stagnent ou disparaissent, d’après les besoins des vrais tenants du pouvoir.

Il n’est donc pas tout à fait fortuite cette apparition du parti de Velópoulos, ancien élu du parti supposé d’extrême-droite de Karatzaféris, ayant pourtant voté en faveur du Mémorandum I, et soutenu le gouvernement Quisling du banquier Papadémos imposé par Merkel et par Bruxelles entre 2011 et 2012. Ensuite, Velópoulos, après avoir soutenu qu’il possédait les originaux… de la correspondance épistolaire de Jésus, il devient un personnage télévisuel, ou entre autres, il vend via la caverne cathodique, livres, produits et autres pommades-miracle contre la calvitie, sauf qu’il est lui-même largement atteint d’alopécie androgénétique.

Velópoulos a fait donc campagne surtout à travers la télévision et d’abord, en multipliant ses apparitions sur les chaînes locales de la Grèce du nord, très exactement de cette Macédoine grecque se sentant trahie par l’accord Macédonien de Tsípras. Ensuite, cette campagne de Velópoulos a été truffée de mensonges, savamment noyés comme il se le devait dans un argumentaire prétendument patriotique et souverainiste. Il s’agirait bien du prochain poulain peut-être, jusqu’au suivant. En tout cas et déjà, certains des cadres de son parti démissionnent, dénonçant “le caractère trompeur de l’affaire, car sous la Solution Grecque il y a autre chose derrière toute une façade”, déclarations du cadre démissionnaire Nikos Mastroyiannis, presse grecque début juin. Bonne blague !

Athènes et… ses valises. Juin 2019
Non aux éoliennes. Thessalie, mai 2019
Restauration. Ville de Tríkala, Thessalie, mai 2019

Enfin, il y a le lent déclin du PC grec, le KKE (5,3%), ainsi que le résultat humiliant de l’Unité Populaire (0,58%), sous la direction de Lafazánis, ancien chef de l’aile gauche de SYRIZA jusqu’à l’été 2015. Rien de très étonnant dans tout cela. Élections passées, élections en cours, comme élections prochaines, la dite gauche, soit elle incorpore le magma écologiste, droit-de-l’hommiste, immigrationniste comme néolibéral, mixtion alors consubstantielle des mondialisateurs globalistes et européistes, comme c’est déjà le cas entre autres pour SYRIZA, soit elle disparaît définitivement du jeu pseudo-politique. Ses illusions auront pourtant bien servi à la transition vers ce siècle qui se dessine sans tête ni queue politique.

Bientôt le travail de masse disparaîtra progressivement, les globalisateurs, lesquels auront déjà manipulé les 18-30 ans des années 2018-2022 au sujet du “péril écologique”, n’auront plus tellement de mal à faire passer la pilule du transhumanisme pour “l’élite”, et autant celle du revenu minimum universel pour près des deux tiers de la société, en passant par la disparition de l’argent liquide. Ces nouveaux assistés en somme définitifs, outre le fait qu’ils seront contrôlés à tout instant, ils se verront même retirer leur droit de vote, ce dernier sera d’abord réservé aux classes supérieures issues notamment des actuels boboïsés, puis plus… rien.

Comme il a été souligné ailleurs au sujet des États-Unis, “la décadence interne est tout aussi inquiétante que le pourrissement visible. Il y a au sein de toutes les classes sociales une perte de confiance dans le gouvernement, une frustration généralisée, un sentiment de marasme et de traquenard, une certaine amertume face aux promesses non tenues et aux espoirs déçus, et une telle fusion entre réalité et fiction que les discours tant publics que politiques ne sont plus ancrés dans la réalité… ‘Une société devient totalitaire lorsque sa structure devient manifestement artificielle’, a écrit George Orwell. ‘Ce qui veut dire quand sa classe dirigeante ne tient plus son rôle, mais ne réussit à s’accrocher au pouvoir que par la force ou la fraude’. Nos élites ont épuisé la fraude. Il ne leur reste que la force”, Chris Hedges, “Le monde qui nous attend”, janvier 2019.

La zombification des esprits aidant, les Grecs ont-ils voté à 58%, et ils ont sanctionné l’amoralisme de la bande à Tsípras, comme ils ont préféré celui du clan Mitsotákis, plus le clientélisme et le survivalisme ambiants. En réalité il n’y a guère de choix sauf sursaut populaire, ce qui n’est jamais exclu à travers l’histoire. Oligarchies ainsi libérales que nous appelons à tort “démocraties représentatives”, Cornelius Castoriádis avait déjà en son temps le mérite de proposer une réflexion de fond sur ce qu’est une démocratie véritable… sauf qu’il n’est plus.

Grèce de jadis. Sous les Météores, Thessalie, années 1960
Grèce d’aujourd’hui. Près des Météores, mai 2019

En Thessalie bien des montagnes, le très vieil homme de la très vieille et alors unique taverne encore ouverte en a vu bien d’autres, politiciens bien entendu. En évidence, sur la terrasse de son établissement il y a cette affichette à l’image retravaillée dénonçant le projet des éoliennes, imposé à la fois par le gouvernement que par l’administration locale et régionale. Le tout, sous un écologisme à quatre sous, surtout pour les constructeurs des éoliennes, vraisemblablement Allemands.

“Qui a demandé mon avis, si je veux ou pas, finir défiguré de la sorte ?” Sans réponse bien entendu. “Les politiciens sont à peine passés, ils ont laissé leurs dépliants, puis, ils sont ou ils seront élus. Ils enjambent notre monde pour le piétiner et pour bien accéder à leur monde, et cela se répète à chaque élection. J’ai vu mon grand-père exécuté par les Allemands en 1944, et voilà qu’ils reviennent ici avec leurs éoliennes. Notre village il s’est vidé, il revivra un peu en août lorsque ses enfants habitant en ville y passeront seulement quelques jours ici… regardez, vous êtes les seuls à déguster ma salade et mes herbes bouillies, ramassées il faut dire à 2.000 mètres d’altitude. C’est cette altitude qui nous sauve encore un peu… et non pas la politique.”

“Après, il y a mon chat, matou vieux de dix ans que la taverne a adopté, nous l’appelons Pángalos, du nom de l’ancien Ministre du PASOK, rien que parce que notre matou était bien ventru à l’époque. Actuellement, il a vieilli et maigri comme nous… et comme la Grèce.”

Élections passées, élections prochaines, seule certitude… nos cigognes des campagnes grecques, campagnes non-électorales bien entendu. Puis Pángalos, comme tous les autres matous.

Pángalos, le matou. Thessalie des montagnes, mai 2019
* Photo de couverture: Nos cigognes. Thessalie, mai 2019

En France aussi on privatise

Les gouvernements successifs de Sarkozy, Hollande et Macron nous font croire que c’est l’Europe qui impose à la France de brader ses barrages aux intérêts privés. C’est FAUX !

La France est le seul pays riche, en dehors du Chili de Pinochet, à envisager cette folie : nos lois ont été méticuleusement détricotées, une à une, depuis plus de 5 ans, pour rendre cette folie insensée obligatoire au regard de la seule loi française…

Macron privatise les barrages hydroélectriques publics à marche forcée, c’est anti-écologique, anti-social, coûteux et dangereux !

[Argumentaire et informations supplémentaires : https://solidaires-isere.fr/2019/05/30/barrages-la-privatisation-de-trop-eau-secours-le-15-juin-a-saint-egreve/]

Partagez l’événement facebook pour le 15 juin !

 

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