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Le procès en appel des solidaires c’est à Grenoble !

Urgence à la mobilisation : 2 et 24 octobre : le procès en appel des solidaires approche ! 

Les 2 et 24 octobre prochains, deux solidaires passeront en appel au tribunal de Grenoble pour délit de solidarité… Ils sont accusés d’aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière sur le territoire français alors qu’ils portaient assistance à des personnes en danger qui avaient déjà franchi la frontière. Ces appels font suite à des peines de prison prononcées à leur encontre par le tribunal de Gap (05) en janvier dernier (respectivement 4 et 3 mois de prison avec sursis), au mépris de tous les droits de la défense (dossier non parvenu à l’avocat, refus de visionnement d’une vidéo contredisant la version des policiers…). Bientôt suivra le procès en appel des 3+4 de Briançon.

 Cette répression s’inscrit dans une politique générale de harcèlement tant pour les solidaires que pour les exilés. L’Organisation « Human Rights Watch » vient de publier un rapport à ce sujet, dénonçant ces pratiques d’intimidation : https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/09/05/les-militants-pro-migrants-dans-les-hautes-alpes-harceles-par-la-police-selon-hrw_5506616_3224.html

La mobilisation de tous est nécessaire car la justice veut créer une jurisprudence qui pèsera sur tous les solidaires. Il faut absolument que Kévin et Pierre soient acquittés.

Pour soutenir les solidaires et lutter pour un monde fraternel, à l’inverse des politiques migratoires actuelles, RV à 14h devant le tribunal de Grenoble, le 2 et le 24 octobre

Le Comité de Soutien aux 4+3+2

SOS Méditerranée exhorte les États européens

Communiqué

Alors que s’ouvre un sommet européen à La Valette, l’Italie assigne un port à 182 rescapés de l’Ocean Viking

SOS MEDITERRANEE exhorte les Etats européens à mettre en place un mécanisme de débarquement pérenne.

Marseille, le 23 septembre 2019 – Dimanche soir, l’Ocean Viking, navire humanitaire de sauvetage affrété par SOS MEDITERRANEE et opéré en partenariat avec Médecins Sans Frontières (MSF), a reçu l’instruction des autorités italiennes de se diriger vers Messine (Italie) pour débarquer 182 rescapés.

C’est la deuxième fois en une semaine que les autorités italiennes ouvrent un port à des personnes vulnérables secourues en Méditerranée centrale par un navire humanitaire de sauvetage. SOS MEDITERRANEE est soulagée de cette annonce, et salue la décision des autorités italiennes. Bien que celle-ci survienne après plusieurs jours d’attente, elle met fin à une souffrance inutile et répond aux exigences du droit maritime et international, qui stipule qu’un sauvetage prend fin lorsque les personnes secourues sont débarquées en lieu sûr.

Trois opérations de sauvetage sans coordination des autorités libyennes

Ces personnes fragiles ont été secourues lors de trois opérations de sauvetage distinctes, menées les 17 et 18 septembre. Alors que les équipes de SOS MEDITERRANEE ont constamment informé, comme il se doit, le Centre Conjoint de Coordination du Sauvetage de Tripoli (JRCC, crée à l’été 2018 et reconnu par l’Organisation Internationale Maritime) de toutes ces alertes de détresse -les embarcations se trouvant toutes dans la zone de recherche et sauvetage libyenne-, les opérations ont été menées en l’absence totale de coordination de la part des autorités maritimes libyennes.

Qui plus est, suite à la demande de lieu sûr formulée le 17 septembre par l’Ocean Viking au JRCC Tripoli, ce dernier a, le lendemain, indiqué le port de Al-Khoms, en Libye. « Au regard du droit international, nous ne sommes pas en mesure de nous diriger vers un port libyen, qui ne saurait être considéré comme un lieu sûr», a déclaré Nicola Stalla, coordinateur des opérations de recherche et sauvetage sur l’Ocean Viking. Les rescapés présents sur notre navire tentent par tous les moyens de fuir ce pays, et risquent d’être victimes d’abus, de torture, d’exploitation et de violences sexuelles s’ils y sont renvoyés ». Par conséquent, l’Ocean Viking a dû décliner cette instruction, et demander qu’un lieu sûr lui soit assigné, conformément aux exigences du droit maritime et international.

Jeudi 19 Septembre, les équipes de SOS MEDITERRANEE et MSF ont également procédé à un quatrième sauvetage et secouru 35 personnes d’une embarcation en bois, dans la zone maltaise de recherche et sauvetage et sous la coordination des autorités maritimes maltaises. Le lendemain, suivant les instructions du Centre maltais de coordination des sauvetages, ces 35 rescapés ont été transbordés de l’Ocean Viking à un navire militaire maltais, et débarqués à Malte en toute sécurité, comme le prévoit le droit maritime.

Mécanisme européen et coordonné de débarquement

La pratique récurrente des États européens, qui négocient la relocalisation des personnes secourues en mer au cas par cas et pendant des jours, avant de les autoriser à débarquer, est inacceptable et en totale contradiction avec le droit maritime et international.

En l’absence d’autres navires humanitaires de sauvetage en Méditerranée centrale, et alors que des hommes, femmes et enfants continuent à fuir la Libye, SOS MEDITERRANEE et MSF ne doivent en aucun cas être empêchés de patrouiller en mer et de remplir leur mission : sauver des vies humaines. « Les moyens de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale sont totalement insuffisants », indique Sophie Beau, cofondatrice et directrice générale de SOS MEDITERRANEE France« Nous ne savons pas -et ne saurons probablement jamais- combien de personnes ont réellement disparu en mer, dans l’anonymat total. Il n’est pas acceptable que des rescapés qui ont survécu à cette périlleuse traversée, secourus par des navires humanitaires d’embarcations de fortune surchargées, subissent ces blocages de plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant d’arriver en lieu sûr. Il est urgent qu’un accord européen soit trouvé pour mettre fin à ces blocages répétés ».

SOS MEDITERRANEE suit avec attention la volonté d’une coalition d’États européens élaborant une approche coordonnée pour prendre en charge les personnes secourues en mer. Réunis aujourd’hui à La Valette, les ministres de l’Intérieur ont l’opportunité d’exprimer leur solidarité avec les états côtiers, et de mettre en place un mécanisme partagé, prévisible et pérenne de débarquement, conforme à ce que requiert le droit maritime et international. Il s’agirait là d’un premier pas vers une amélioration de la situation en Méditerranée centrale, où trop de gens continuent de mourir en raison du manque de navires dédiés au sauvetage, et de l’absence de coordination des opérations de recherche et sauvetage.

SOS MEDITERRANEE 
Ensemble agissons pour sauver des vies en mer

Depuis 2014, près de 20 000 hommes, femmes et enfants sont morts noyés en Méditerranée en tentant la traversée sur des embarcations de fortune. SOS MEDITERRANEE est une association européenne de sauvetage en mer constituée de citoyens mobilisés pour porter secours à celles et ceux qui risquent leur vie en mer. Depuis le début de ses opérations en février 2016, SOS MEDITERRANEE a secouru 30 179 personnes dont près du quart étaient mineures. L’association est basée en France, en Allemagne, en Italie et en Suisse. Elle a reçu le Prix Unesco Houphouët-Boigny 2017 pour la Recherche de la Paix.

http://www.sosmediterranee.fr/

Crédit photo : Hannah Wallace Bowman / MSF

Source http://www.sosmediterranee.fr/journal-de-bord/CP-23-09-2019-Messine

Les 20 ans d’Attac c’est à Montmelian (73) le 28 septembre

Cette rencontre se tiendra à l’espace François Mitterrand de Montmélian (Savoie)

Les comités locaux de Rhône-Alpes s’associent pour marquer leurs vingt ans le temps d’une journée : dès 10 heures le samedi 28 septembre, ateliers, conférence et concerts animeront cette journée.

La première partie, de 10 h à 16 h, est plutôt orientée vers les adhérent·e·s et proches sympathisant·e·s avec plusieurs ateliers de formation en parallèle et un repas en commun le midi ; ce temps doit permettre la rencontre et les échanges entre les comités de la région, et aussi entre militant·e·s nouve·lles·aux et ancien·ne·s. Les ateliers aborderont la présentation d’Attac, ses objectifs et ses stratégies, ainsi que les thématiques sur lesquelles nos comités locaux peuvent être spécifiquement investis.

Le collectif de Grenoble ( soutenu par attac 38 et le Cadtm 38) animera un atelier intitulé : « La Grèce : comment asservir un peuple et coloniser un pays ». Nous présenterons notre collectif, les raisons de sa création, ce que nous faisons (le site internet, les Viome, les convois, les dispensaires, les films …) et un développement sur la situation en Grèce.

La seconde partie de la journée est ouverte à tou·te·s ( à prix libre). Elle débutera à 16 h avec une conférence publique d’Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France : « Contre  Macron, préservons les biens communs ».

La rencontre se terminera en musique avec deux groupes locaux : des chants engagés avec « Néotopia », puis un bal cajun avec « Advien’Quepeu ». La restauration du soir, bio et locale, sera assurée par un traiteur militant.

Toute la journée, des stands permettront à des organisations partenaires (membres fondateurs d’Attac et/ou partenaires locaux) de faire connaître leurs combats et d’échanger avec les participant-e-s, devant ainsi permettre une meilleure connaissance réciproque.

Pour finir en beauté, nous vous proposons de réaliser ensemble une action non-violence le dimanche 29 septembre au matin. Ainsi nous passerons ensemble à l’action !

Source et inscriptions https://france.attac.org/agenda/article/les-20-ans-d-attac-en-rhone-alpes

Ancien aéroport d’Athènes

 » Helleniko: un casino pour se consoler « 

par Mouvement anticapitaliste d’Ellinikó-Argyroúpoli :

Ils se sont entretués pour l’ancien aéroport. Il n’y a pas de bulletin d’information ou de journal télévisé qui n’en parle pas. « Tous les obstacles doivent être supprimés, les bulldozers arrivent, les projets doivent commencer le 19 ». Les journalistes, les députés et les ministres font pression pour que le crime soit poursuivi. La vente de Helleniko a longtemps été un sujet majeur sans malheureusement aucune résistance sérieuse, même sans opposition sur la scène politique traditionnelle. Alors pourquoi tant de stress, pourquoi un tel scénario ? Nous pensons que de plus en plus de gens comprennent ce qui se passe.

Nous nous souvenons de toutes les maquettes et des beaux contes de fées du plus grand parc présumé d’Europe. Quelques années viennent de s’écouler. Ensuite, de SYRIZA à Constantatos, tout le monde célébrait le parc métropolitain qui ferait l’envie des grandes capitales du monde. Où est tout cela maintenant? Le plus grand parc est lentement devenu un investissement et cet investissement deviendra un casino! Personne ne parle plus d’un plan complet. Gratte-ciels, casino, centre commercial et c’est tout. Le reste de la vaste région continuera à s’éroder, qui sait pour combien de décennies encore.

Ils doivent même être contraints à un «succès», un symbole d’investissement. Ils admettent que SYRIZA a ouvert la voie, mais ils veulent un exemple qu’ils ont «mieux fait». C’est pourquoi ils brûlent dans la ND. Mais c’est la plus grande preuve de leur échec. Ils ne peuvent pas faire chanter le développement. Ils changent les lois, donnent la terre, la mer et le ciel, mais les « bons » investisseurs en demandent toujours plus. Ils n’accepteront aucun des objectifs fous qu’ils se sont fixés, ils ne donneront aucun avantage, pas de miettes, car ils sont tous liés à la croissance. Le fanatisme continuera, l’anti-populisme s’intensifiera, mais ils se vanteront d’avoir fait de nous un casino pour trouver du réconfort.

C’est vraiment dommage d’avoir une zone aussi vaste, c’est dommage de rater une si belle occasion. Nous disons que l’ancien aéroport doit être exploité, devenir un espace utile pour beaucoup, répondre aux besoins sociaux. Nous disons qu’il doit y avoir un grand espace vert, c’est-à-dire que nous mettons une priorité spécifique, le vert. Bien sûr, il y a d’autres besoins sociaux. Nous avons besoin d’écoles, d’hôpitaux, d’infrastructures sportives, etc. Mais il existe dans le tissu urbain des installations et des espaces pour le faire ou prétendre le faire. Cependant, une telle opportunité pour un grand poumon vert en Attique pourrait ne plus exister. En d’autres termes, nous ne pensons pas que nous devrions nous battre pour un autre St. Niarchos, pour une autre marina de Flisvos. Ce n’est pas ce qui nous manque principalement. Nous reconnaissons, bien sûr, qu’il peut exister différentes perspectives répondant de manière hiérarchique aux besoins sociaux. Mais nous devons nous unir dans la base. L’investissement doit être annulé, leurs plans doivent être revus.

L’ancien aéroport doit être un espace public. Il doit appartenir au peuple et le peuple doit avoir une vraie raison de ce qui se passe là-bas.

Nous voulons un espace libre et accessible. Sécher les balustrades et les clôtures. Plutôt que Latsis ne l’occupe, cet espace doit être occupé par des foules, par des collectifs, par des réfugiés et des sans-abri.

Il n’y a pas de temps pour d’autres illusions. Prenez des initiatives unifiantes et militantes immédiates. Opposons-nous à ce que le nouveau gouvernement juge si important. Mais nous devons également placer la barre haute, exactement là où l’adversaire l’a posée. Nous ne nous battrons pas pour un étage au-dessus ou au-dessous de l’Acropole, nous ne demanderons pas moins de machines à sous ni plus de décorateurs. La question est plus grande. Tout finit par être simple maintenant. Nous ne pouvons pas accepter que le seul espoir d’améliorer nos vies soit de faire plus d’affaires avec ceux qui versent notre sang quotidiennement. L’espoir ne réside que dans les luttes de classe en suspens qui mettront au premier plan les besoins et les droits de la population.

                                                                                  Du vert à l’Helleniko !
                                                                  Du Feu pour les investissements ! »

source :pandiera.gr Ελληνικό: Ένα καζίνο για παρηγοριά Παντιέρα αντικαπιταλιστική ενημέρωση

Soutien aux VioMe

Des soutiens européens à une coopérative grecque

À Thessalonique, l’usine ­Vio.Me devait fermer, mais ses ouvriers l’ont reprise et continuent de la faire tourner. Avec l’appui d’autres pays…

« Cela fait presque sept ans que l’on fait des rondes toutes les nuits, dit-il riant, mais là, on ouvre les yeux plutôt deux fois qu’une ! » Le rire de Makis Anagnostou, la cinquantaine bien tassée, résonne dans le hangar de l’usine ­Vio.Me située dans les faubourgs de Thessalonique, dans le nord du pays. Il vérifie que toutes les portes sont bien fermées, les lève-palettes garés, les stocks de produits prêts à partir à l’exportation rangés, et sourit de satisfaction. « Ola kala », tout va bien.

Enfin presque. Il redoute une coupure du courant qui arrêterait cette expérience d’usine autogérée, qui dure depuis plus de six ans. « Depuis l’arrivée au pouvoir de Nouvelle Démocratie (parti conservateur qui a remporté les législatives), en juillet dernier, on s’attend d’un moment à l’autre à ce qu’ils coupent l’électricité », explique Makis, qui fait office de porte-parole de ­Vio.Me, avant d’assurer : « C’est la première chose qu’ils feront pour arrêter la production. »

La barbe poivre et sel, ses mains calleuses dans les poches de son bleu de travail, il a du mal à cacher son inquiétude : « On reçoit via les réseaux sociaux des menaces de leurs députés, du type : ”Vous allez dégager ! La fête est finie, vous n’aurez ni eau ni courant”. Des tas de choses comme ça. On s’y attendait mais quand même, ça fait bizarre. »

Un symbole au-delà des frontières grecques

Du coup, un appel a été lancé sur tous les réseaux sociaux d’Europe, cet été, pour trouver un générateur d’électricité  de 120 kW. But de l’opération : faire tourner l’usine, même en cas de coupure de courant définitive. Une délégation de ­Vio.Me est attendue en Allemagne dès le 15 octobre prochain pour une tournée d’information dans sept villes, et des réseaux solidaires français recherchent aussi activement une solution pour aider ­Vio.Me. Car cette usine est devenue un symbole bien au-delà des frontières grecques.

En France, elle fait rêver les nombreux collectifs de soutien aux Grecs qui se sont créés dès le début de la crise, en 2010. Ainsi Claudine et Hervé Ricou, deux Bretons retraités, qui font régulièrement le trajet de Rennes (Ille-et-Vilaine) à Thessalonique pour s’approvisionner. Lorsque Claudine parle de ­Vio.Me, elle se met à rêver : « À l’époque de Lip, j’avais acheté des actions. Nous sommes les derniers à avoir acheté un Solex à notre fils, quand on espérait encore que l’usine allait s’en sortir. Maintenant j’achète des savons et du liquide vaisselle. C’est le même combat. »

Même mobilisation à Paris et dans le sud de la France, (*) à Montpellier notamment, où les collectifs locaux approvisionnent toute la région et achètent des médicaments qu’ils envoient aux dispensaires grecs, avec les bénéfices engrangés. Idem à Berlin, ou trois boutiques en ligne relaient les produits ­Vio.Me.

En Grèce, de nombreux volontaires vont, à leur frais, chercher ces produits à Thessalonique pour les déposer dans des épiceries alternatives. Bien sûr, il n’y a pas une fête populaire, pas un marché, pas un festival sans ces petites savonnettes bio sur les étalages. « On ne vend pas que des savons », souligne Makis avec un grand sourire, avant de préciser : « On vend une part d’utopie qui peut devenir réalité. Dans tous nos produits, nous mettons une petite note qui explique ce que l’on fait et quels sont les enjeux de notre travail. » Et, de fait, l’enjeu est de taille.

« Quand on a commencé, on espérait tenir six mois, grand maximum »

Au départ, en 1961, ­Vio.Me était une usine de colle à carreaux qui marchait bien, mais la concurrence chinoise a changé progressivement la donne : « Il était impossible de concurrencer leurs prix », se souvient Christina Philippou, ancienne patronne de l’usine. Puis la crise de 2010 est arrivée. Les commandes baissaient et la famille Philippou, lâchée par les banques et ses partenaires britanniques, songeait à se déclarer en faillite pour se délocaliser en Bulgarie.

Les nouvelles lois d’austérité qui venaient d’être votées lui donnaient ce droit, sans avoir à dédommager les salariés. Dimitris Kourmatsiolis, 49 ans, ouvrier depuis l’âge de 14 ans, s’en étrangle encore : « Nous avions accepté d’abord une baisse des salaires, puis pendant plusieurs mois on a continué à travailler sans être payés, pour sauver l’usine. Les commandes arrivaient et les nouvelles machines avaient même été commandées… »

Alors, un soir, la grande décision de l’occupation de l’usine a été prise. Dimitris a encore du mal à y croire : « Vous vous rendez compte ? Cela fait presque sept ans que nous nous battons, que nous maintenons cette usine ouverte, que nous faisons vivre nos familles. Jamais on n’aurait cru tenir aussi longtemps ! » La voix de Makis est plus grave : « Quand on a commencé, on espérait tenir six mois, grand maximum, car on voulait toucher nos salaires impayés. Mais alors qu’on attendait qu’une solution vienne d’en haut, on s’est dit : et pourquoi ne pas se prendre en main ? »

Le terrain de l’usine de nouveau mis aux enchères

La première décision prise collectivement a été de payer les machines qui devaient venir, puis d’honorer les commandes. « On paniquait, se souvient Makis. On n’avait jamais vu des livres de comptes, ni fait des bilans, mais on a appris. Des camarades d’autres expériences autogérées, d’Europe et même d’Amérique latine, sont venus nous apprendre. Et on a prouvé que si nous, des ouvriers qui ont à peine terminé l’école primaire, avons réussi, alors tout le monde peut le faire. »

Pour Christina Philippou, ces arguments n’ont aucune valeur : « ­Vio.Me a un permis pour faire de la colle, pas pour fabriquer des savons. Ils ne payent pas l’électricité, ils occupent mon usine depuis presque sept ans… Comment est-ce possible ? » Même si elle est aigrie, l’ancienne patronne de l’usine affirme avoir tourné la page, ajoutant même : « Il faut qu’une solution soit donnée aux ouvriers, et à moi qui ai tout perdu. J’ai payé pour les autres. On m’a condamnée à dix ans de prison pour quatre millions de dettes envers la Sécurité sociale, alors qu’en Grèce, même si tu tues ta mère, tu n’as pas une telle peine. Cette histoire est politique… »

Sur ce dernier point, Makis est d’accord, mais pas pour les mêmes raisons. Malgré tout le soutien international et un succès commercial inespéré, tout peut encore s’écrouler. Le 19 octobre prochain, le terrain de l’usine sera de nouveau mis aux enchères. « On fera capoter la vente, comme on a fait capoter toutes les autres, même s’ils ne cessent de baisser les prix pour trouver des acheteurs. On va résister jusqu’au bout. Notre succès les gêne, mais on tiendra le coup. »

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Des produits locaux, bios et coopératifs

Comment ?

Vio. Me emploie 15 salariés à temps plein, qui touchent tous le même salaire, environ 500 €. Tout le monde tourne sur tous les postes de production. Les décisions sont toutes prises collectivement le matin, autour d’un café. Les ouvriers produisent 1 600 savons par semaine et en gardent 3 000 en stock. En 2014, ils créent une société coopérative dotée d’un compte en banque, mais ils ne sont pas propriétaires de leurs actifs.

Pourquoi ?

En 2011, la maison mère de Vio. Me, Phillkeram Jonhson, entreprise gréco-britannique de carrelage, dépose le bilan. Les 70 salariés de la filiale, qui fabriquait de la colle pour carrelage, sont licenciés sans indemnités. Ils décident, pour éviter que les machines ne soient vendues au poids ou délocalisées, d’occuper l’usine. Avec un seul mot d’ordre, devenu leur logo : « Occuper, Résister, Produire. »

En 2012, ils décident, sous l’impulsion d’autres coopératives autogérées, notamment d’Argentine, de produire seuls des produits d’entretien écologiques, car le BTP s’est écroulé et que personne n’achetait plus de la colle à carreaux. Ils travaillent dès lors avec des produits locaux, dont l’huile d’olive bio, qui proviennent de régions économiquement sinistrées.

Et vous ?

Quelque 60 % de la production de Vio. Me part à l’exportation (Allemagne, France, Italie, Espagne, Suisse, Roumanie, Bulgarie) et ses produits sont disponibles au supermarché parisien La Louve, par exemple.

et bientôt dans le  nouveau supermarché coopératif parisien » Les grains de sel « dans le 13ème  http://www.lesgrainsdesel.fr/

Thomas Jacobi, correspondant à Thessalonique (Grèce),


(*) Le collectif de Grenoble continue à soutenir la lutte des VioMe en organisant pour la 4eme année une commande groupée de leurs produits. Une projection-débat est en cours de programmation dans la 1ere quinzaine d’octobre pour le lancement de la commande.Les informations seront données prochainement sur ce site.

ADP : un front commun contre la privatisation

Ce samedi 14 septembre, un grand débat se tenait à la Fête de l’Humanité intitulé « ADP : un front commun contre la privatisation » avec : Stéphane Peu, député PCF de Seine-Saint-Denis, Mathilde Panot, députée FI du Val-de-Marne, Boris Vallaud, député PS des Landes, Nathalie Verdeil, secrétaire confédérale de la CGT, Aurélie Trouvé, porte parole d’Attac, Daniel Bertone, CGT ADP, David Libeau, initiateur d’un des compteurs du RIP, et Eric Beynel, porte-parole de Solidaires.

Pour retrouver l’intégralité du débat en vidéo, rendez-vous sur ce lien ou cliquez sur l’écran ci-dessous.

À l’approche du premier million de signatures recueillies à la mi-août, la bataille pour l’obtention d’un référendum sur la privatisation d’Aéroports de Paris s’invite dans les allées de la Fête. Pour en débattre dans les stands, mais aussi pour relancer, après le creux de l’été, la récolte des paraphes des Français. Si, en deux mois, plusieurs centaines de milliers de signatures ont été validées, il en faut 4,7 millions pour faire céder le gouvernement. Le projet de privatisation d’un fleuron national « va priver l’État d’entrées budgétaires sûres », dénonce entre autres Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France, qui, sur l’humanité.fr, parle d’un « capitalisme de connivence ». Comme le prévoit la Constitution, si 10 % du corps électoral se rassemblent d’ici au 13 mars 2020, la procédure pourra alors se poursuivre. Et peut-être aboutir à un référendum pour ou contre la privatisation d’ADP, si le Parlement vote en ce sens. Une perspective qui renverserait les certitudes du pouvoir.

Débat à la fête de l’Humanité, samedi 14 septembre 2019, animé par Aurélien Soucheyre et Clotilde Mathieu, journalistes à l’Humanité.

Source https://france.attac.org/actus-et-medias/dans-les-medias/article/adp-un-front-commun-contre-la-privatisation

 

Pour la défense d’Exarcheia avec Y. Youlountas 3e et 4e partie

Pour rompre le silence des médias et la désinformation Yannis Youlountas s’exprime depuis Exarcheia à Athènes. Les 5 entretiens seront publiés sur ce site au fur et à mesure de leurs parutions.

Des membres de Radio Libertaire, Le Combat Syndicaliste et Le Monde Libertaire sont venus ensemble voir Yannis Youlountas à Exarcheia, pour regrouper leurs questions dans un seul entretien radio et écrit à paraître bientôt dans leurs médias. Les captations vidéos ci-dessous vous permettent de découvrir quelques extraits de cet entretien.

3eme partie (sur la démocratie) https://youtu.be/TU8cIWnyheM

4eme partie ( sur les luttes internationales) https://youtu.be/qar9JQHegwQ

revoir la 1e et 2eme partie https://www.grece-austerite.ovh/pour-la-defense-dexarcheia/

Grèce : l’expérience autogestionnaire des Viome menacée

Les 19 septembre et 24 octobre, les travailleurs de Viome à Thessalonique tenteront une nouvelle fois d’empêcher la vente aux enchères de leur usine. Cet été, Makis et Vasilis, l’un ouvrier, l’autre membre du collectif de soutien d’Athènes à l’usine autogérée, ont répondu à nos questions.

Déclarée en faillite en 2011, l’usine Viome est d’abord occupée pendant un an par ses travailleurs qui réclament le paiement de leurs salaires. En 2012, les salariés redémarrent l’activité à leur compte et remplacent la production de colles pour carrelage par la fabrication de savons et lessives écologiques. Depuis plus de six ans, une vingtaine de travailleurs gèrent collectivement l’entreprise et se battent contre la vente aux enchères du site.

 Pouvez-vous nous expliquer pourquoi votre usine est régulièrement mise aux enchères ?

Makis : Le terrain où se trouve l’usine appartenait à l’entreprise Filkeram & Johnson, la maison mère de Viome. Du fait de la faillite de l’entreprise, il sera vendu aux enchères afin de régler les dettes envers les fournisseurs. Mais nous ne toucherons rien alors que l’entreprise a aussi énormément de dettes envers nous. Nous occupons 1/5 du terrain correspondant à l’espace qu’occupait l’ancienne filiale. Nous produisons les produits que vous connaissez et résistons en même temps à la vente aux enchères de ce 1/5 de terrain où nous nous trouvons.

Vasilis : Les enchères consistent en une tentative de cession/vente des biens immobiliers de la société mère – Filkeram & Johnson – ainsi que de l’immobilier de la coopérative. Cela risque ainsi d’entraver le fonctionnement et l’expérimentation de l’autogestion à l’usine Viome. Il s’agit d’une procédure légale qui permet aux créanciers/débiteurs de l’entreprise en faillite de réclamer leurs prêts par la vente de biens mobiliers et immobiliers.

 Comment êtes-vous parvenus à les empêcher jusqu’à présent ?

Makis : En assurant une forte présence dans les tribunaux afin d’empêcher la venue d’acheteurs potentiels. Parallèlement, nous avançons notre proposition auprès des ministères concernés : nous demandons la légalisation du fonctionnement de l’usine en nous rendant le terrain, qui est de toute façon retenu par l’État à cause des impayés de Filkeram & Johnson sur la TVA.

Vasilis : Ayant comme objectif stratégique de continuer la production de cette usine occupée, l’assemblée des travailleurs et le mouvement de solidarité qui la soutient sont constamment en alerte et en lutte. Nous avons réussi jusqu’à présent à rendre les enchères infructueuses. Nos principaux moyens pour empêcher la vente sont les appels à des résolutions solidaires de la part des syndicats et des collectifs, des campagnes d’information sur internet et dans des espaces sociaux très fréquentés, des piquets dans des ministères ou d’autres institutions concernées. À cela s’ajoute notre présence massive lors des ventes aux enchères aux tribunaux de Thessalonique et au ministère du Travail à Athènes.

 Quand est-ce que sont les prochaines enchères, et quels en sont les enjeux ?

Makis : Prochainement, il y a deux séances de vente aux enchères en septembre et en octobre. Vu que le prix du terrain a beaucoup baissé, il y a un risque qu’un acheteur potentiel tente de nous expulser. Plus le prix de vente baisse plus les investisseurs capitalistes s’y intéressent.

Vasilis : La chute des prix de l’immobilier – 30 millions d’euros lors de la première vente aux enchères contre 10 millions aujourd’hui – finit par inciter de façon importante les acheteurs potentiels. Compte tenu du soutien de l’État et des gouvernements aux investisseurs privés, de leur hostilité à l’égard du caractère social et ouvrier de l’autogestion, mais aussi du message émancipateur de la reprise d’unités de production en faillite par les travailleurs, le danger est de plus en plus grand. Les 19 septembre et 24 octobre 2019 se dérouleront la suite des trois enchères stériles du 4e tour/cycle qui ont eu lieu les 13, 20 et 27 juin 2019.

 Comment s’organise la solidarité ?

Vasilis : L’Assemblée des travailleurs de Viome participera avec les syndicats de classe (syndicats de base) à la grande manifestation au moment de la 84e Foire internationale de Thessalonique. Chaque année, le Premier ministre y annonce de nouvelles mesures, généralement anti-ouvrières et antisociales, en vue de la présentation du prochain budget. Viome y lancera un nouvel appel au soutien. Également, le deuxième festival Coopenair a lieu à l’usine Viome les 11, 12 et 13 octobre. Il est coorganisé par des coopératives de travail radicales venant des différentes régions de la Grèce. Discuter de la diffusion et de l’extension du travail en coopérative avec nos compagnons permettra de revoir notre stratégie et de décider de nos actions en cours pour que l’usine reste aux mains des employés.

 L’activité a été relancée il y a six ans avec une nouvelle production sous le contrôle des ouvriers. Ne pouvez-vous pas reprendre la propriété de l’usine ?

Makis : Non. À la suite d’une décision de justice, le terrain est considéré comme une seule unité. Il est interdit d’en vendre une seule partie, donc le 1/5 où nous nous trouvons. Seul l’ensemble des 150 000 m2 peuvent être vendus, mais le prix reste trop élevé pour nous.

 Vasilis : Les travailleurs de la coopérative Viome restent au sein de l’usine avec une demande politique principale : « les usines et la gestion de la richesse aux mains de ceux qui produisent ». Nos positions sont connues et nous codécidons avec la société en lutte et le mouvement de solidarité qui nous entoure. Dans ce contexte, nous avons déposé une proposition visant à réclamer les parcelles appartenant à Viome et leur concession pour un loyer symbolique, en contrepartie des dettes contractées par la sécurité sociale et les impôts de la sécurité sociale. Sachant que le pouvoir et ses agents sont hostiles à l’expérience Viome et que tout est une question de rapport de force, nous ne réussirons que dans la mesure où le mouvement antagoniste large et la solidarité de classe se renforceront.

 Est-ce que le retour de la droite au pouvoir change quelque chose pour Viome ?

Makis : Oui, le risque de répression est plus élevé à cause de la connivence qui existe entre le nouveau gouvernement et une partie de l’extrême droite.

Vasilis : Syriza en tant qu’opposition avait utilisé et manipulé les luttes des mouvements sociaux pour accéder au pouvoir et gouverner le pays pendant cinq ans. Viome incluse. Alexis Tsipras était venu à l’usine annoncer une solution pour les unités de production en faillite, abandonnées par les patrons pendant la crise. Son choix de gérer la crise systémique dans le cadre des politiques néolibérales a fait de lui, non seulement un gestionnaire de la situation antérieure, mais également un homme lâche qui n’a pas osé geler les parcelles de Viome contre ses anciens propriétaires qui doivent de l’argent à l’État. Ce choix a également eu pour effet d’éloigner les soutiens de Syriza de la réelle solidarité avec la lutte des travailleurs.

 La politique du nouveau gouvernement, telle qu’elle est formulée dans son programme, sera un mélange de néolibéralisme extrême, de privatisations pour le grand capital et les élites, avec en parallèle des attaques contre les droits sociaux et les conquêtes restantes du mouvement ouvrier. En ce sens, la question de Viome rentre dans le cadre de ces choix. C’est pourquoi, comme nous l’avons toujours souligné, le problème de Viome est relatif à la question sociale dans son ensemble. Et sa solution contribue aux luttes sociales.

 Comment est-il possible d’aider Viome en dehors de la Grèce ?

Makis : Une des possibilités serait de mettre la pression au gouvernement grec pour trouver une solution rapide aux problèmes de Viome. Par exemple, bombarder de courriers les ambassades grecques ou les ministères concernés, celui du Travail, de l’Économie et du Développement. Il est aussi aidant d’avoir l’appui de quelques parlementaires. Enfin en soutenant Viome par l’achat de ses produits dans votre ville.

Vasilis : Au-delà de la promotion de la solidarité politique et de la sensibilisation du public européen au sujet de Viome, notre réelle force réside dans nos propres produits. Il s’agit de nettoyants naturels et écologiques de haute qualité, distribués aujourd’hui dans plusieurs villes européennes par le biais de réseaux de solidarité et d’espaces de coopération. L’aide des médias alternatifs à cet égard est pour nous bienvenue et plus que jamais nécessaire.

Interview et traduction réalisées par Kostas, un militant libertaire grec vivant en France.

Source https://rapportsdeforce.fr/ici-et-maintenant/grece-lexperience-autogestionnaire-des-viome-menacee-09124158

La liberté de la presse entravée lors du G7

Communiqué de presse

Les journalistes devront-ils désormais renoncer à couvrir certains événements ou s’habituer à ne pas pouvoir le faire normalement et en informer leurs concitoyens ? La question se pose, après la tenue du G7 à Biarritz ce week-end.

Ainsi, les journalistes accrédités -environ 2000- ont été canalisés et entravés dans l’exercice normal de leur profession. Certains ont été contraints au huis-clos, quand d’autres étaient traités en gêneurs, voire en suspects.

Contrôles abusifs, matériels de protection confisqués, vérifications très longues et humiliantes, cartes de presse internationales non reconnues… De très nombreux témoignages et preuves audiovisuelles confirment l’attitude déplorable des forces de sécurité à l’égard des journalistes. En toute impunité !

Ekhi Erremundeguy, journaliste professionnel au quotidien en langue basque Berria, raconte : « Il y a eu de fortes tensions autour des manifestations contre le G7 mais c’est la journée de samedi qui a été la pire, nous avons été nassés dans le quartier du Petit-Bayonne. Ce qui nous a empêché de couvrir des mobilisations de Gilets jaunes ». Ce confrère raconte qu’il a également été menacé par la brigade anti-criminalité, dans la nuit de samedi à dimanche, dans le Petit-Bayonne. « J’avais un casque presse. J’ai montré ma carte de presse. J’étais clairement identifiable. J’ai eu très peur ».

Un photographe de l’AFP s’est vu confisqué son matériel de protection (casque, masque à gaz), samedi matin, avant le début de la manifestation déclarée. Des journalistes de Radio Parleur ont également été bloqués à un rond-point à Bidart. Les incidents de ce type se sont multipliés.

Les journalistes étrangers n’ont, évidemment, jamais été confrontés à des problèmes de cette sorte. L’image de la France en est bien entachée.

Si des plaintes sont déposées, le SNJ, co-auteur du « Guide de défense des journalistes », se mettra aux côtés des plaignants.

La culture constitutionnelle de la liberté de la presse semble avoir disparu des esprits des autorités de ce pays. Pourtant, des femmes et hommes politiques, et pas des moindres, ont encore récemment fustigé les autorités russes et hongkongaises pour leur brutalité à l’encontre des manifestants et des journalistes. La cécité ne les frappe que pour leur patrie.

En ce jour du 230e anniversaire de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » adoptée le 26 août 1789, un constat terrible se dégage. L’article 11 proclamant « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux » n’est plus dans les esprits de l’exécutif français.

Le SNJ, première organisation de la profession, invite les responsables politiques à relire la Constitution française et à la mettre en pratique.

Paris, le 26 Août 2019

Source http://www.snj.fr/article/g7-la-presse-canalis%C3%A9e-et-entrav%C3%A9e-1210624153

Fermeture programmée de 2750 moulins à huile grecs

Le « trésor national » de l’huile d’olive livré à des multinationales américaines -Ces dernières pressent le gouvernement grec de mettre un terme à 2750 unités grecques.

Début janvier, le célèbre syndicaliste paysan de Fthiotida Vaios Ganis a révélé à newx.gr que des propositions de construction de trois « méga usines » d’olives et d’huile d’olive avaient été déposées dans des régions spécifiques au cours des quatre dernières années.En effet, la Banque nationale semble soutenir cet effort, selon M. Ganis.

Quel sera l’impact de la construction des trois «méga usines»? Vaios Ghanis décrit la situation, dans la plus sombre des couleurs, en déclarant :

« 2 750 petits pressoirs seront effacés en une nuit dans les zones où les méga usines seront implantées. » Les trois zones ciblées par la multinationale américaine sont la Grèce occidentale, le Péloponnèse et la Crète. « Alors imaginez la richesse de l’olive, l’huile sera concentrée dans une multinationale. Il n’y aura pas d’intermédiaire, il n’y aura rien. Un petit oléiculteur ne pourra pas survivre en raison de conditions telles que la gestion des déchets et la purification biologique, qui ne peuvent être satisfaites en raison de la taille accrue de l’économie. En une nuit, les petites entreprises auront disparu. Imaginez ce qui va se passer », a souligné Vaios Ganis.

Aujourd’hui, une nouvelle « pierre » dans l’édifice des révélations provient du président de GEOTEE, Institution Géotechnique, Spyros Mamalis, qui a déclaré à newx.gr qu’il était au courant du problème et qu’il fournissait des informations supplémentaires sur l’effort « d’effacement de la carte » des 2750 moulins.
Selon M. Mamalis, la multinationale américaine aurait trouvé des « alliés » parmi des universitaires grecs, dont les noms seront publiés prochainement par newx.gr. »

« Nous le savons et nous avons même interféré avec cette logique dans la réglementation de l’étiquette grecque d’huile d’olive, car certains ont tenté de faire passer une réglementation afin que 25% de l’huile ne soit pas grecque, qu’une huile puisse être décrite comme grecque, alors que 25%  ne l’est pas.

La même chose s’est produite avec le lait et nous sommes intervenus en tant que GEOTEE et avec d’autres organismes et avons essentiellement empêché de tels développements. Il y a cette logique et je ne veux pas parler de noms, mais si je suis défié, je le ferai, car j’ai les noms de ceux qui ont proposé au gouvernement grec de fermer ces petites usines « , a souligné M. Mamalis.

Le président de GEOTEE a même fait valoir que le nouveau programme de développement rural (RDP) limitait le subventionnement de nouvelles usines.

« Il y a pas mal de monde autour du ministère, des cadres officiels, des entités ou des individus qui cherchent simplement à faire valoir leur point de vue auprès du gouvernement pour fermer ces petites unités sous prétexte d’économies d’échelle et de tailles plus grandes qu’une telle offre apporterait. Ils sont grecs et ont même une place dans les universités. Nous essayons d’éviter cela parce que nous croyons que l’avantage comparatif de l’huile grecque est la faible acidité obtenue par le transfert direct des olives aux moulins, qui, s’ils sont transportés sur de plus longues distances et attendent que les olives soient transformées, l’acidité sera évidemment plus élevée, comme en Espagne et en Italie. Ces propositions sont directement liées à la multinationale américaine « , a déclaré Spyros Mamalis.

Mais quel rôle les autorités locales et les communautés locales peuvent-elles jouer dans ce cas? Tout investissement réalisé est susceptible de durer et nécessite l’approbation des conseils régionaux.   Mais avec la loi-cadre mémorandaire, s’il s’agit d’un investissement de plus de 100 millions de dollars, toutes les institutions sont ignorées.

« Et nous avons signalé cela à la Chambre. Par exemple, un homme d’affaires avec 100 millions d’euros peut venir dans le comté de Serres et utiliser le photovoltaïque sur le terrain « , a déclaré le président de GEOTEE, Spyros Mamalis. »

Constant Kaimakis

Source en grec Λουκέτο σε 2750 Ελληνικά ελαιοτριβεία

Σε Αμερικάνικη πολυεθνική παραδίδουν τον «εθνικό θησαυρό» του…


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