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Les dernières infos de Grèce et ce qui se prépare par Yannis Youlountas

Au sommaire :
– Point sur la situation en Grèce (remaniement, note de la Grèce, chiffres de la pauvreté, manifestations d’hier à Athènes et ce soir à Thessalonique, bonnes nouvelles dans la lutte contre la station de métro à Exarcheia…).
– Nouvelles projections-débats du film « Nous n’avons pas peur des ruines » dans 11 villes de France jusqu’au 2 avril (aidez-nous à faire tourner l’info sans les médias dominants).
– Appel à soutenir le convoi solidaire qui va partir début avril vers les lieux autogérés en Grèce que vous avez vu dans les films (urgent car, pour l’instant, la plupart des fourgons du convoi n’ont pas beaucoup de collecte).
– Plus de 100 villes de France et alentours sont maintenant points de collecte, pour quelques jours seulement (on recherche aussi des choses qui ne s’achètent pas, certains objets recyclés, regardez la nouvelle liste des besoins, un peu plus bas). Bonjour, Un remaniement ministériel vient d’avoir lieu en Grèce. C’est le septième en six ans, depuis l’arrivée au pouvoir de Kyriakos Mitsotakis. Aucun changement en réalité. Juste un jeu de chaises musicales, une fois de plus. Par exemple, le ministre de l’éducation devient ministre de l’économie, et ainsi de suite, d’un ministère à l’autre : « pose tes deux pieds en canard, c’est la chenille qui redémarre ». Et ça recommence, en dissertant sur la « démocratie représentative » et en faisant la promesse d’entendre la population révoltée. Le cirque médiatique continue. Mitsotakis reste premier ministre. Giorgos Floridis reste ministre de la Justice, malgré le scandale de la non poursuite des responsables de la catastrophe ferroviaire de Tempi. Michalis Chrisokoïdis reste ministre de l’intérieur, malgré les violences policières qui se multiplient.  Rien ne change en réalité, malgré la colère de la majorité des Grecs et 15% de la population descendue dans la rue ces derniers jours (1,6 millions de manifestants dans un pays de 10,4 millions d’habitants).

DE LOIN, LES GRECS SONT LES PLUS PAUVRES DANS L’UNION EUROPÉENNE
Au moment même où le pouvoir est aux abois, l’agence de notation Moody’s annonce qu’elle remonte un peu la note de l’économie grecque (de Ba1 à Baa3). C’est une grosse blague, « une arnaque », aux yeux de la foule en colère : la situation sociale n’a jamais été aussi dramatique pour la base sociale. La preuve ? Regardez le bilan statistique européen des pays les plus pauvres. La Grèce est tombée avant-dernière en chiffres nominaux. Pire encore, par rapport au coût de la vie dans les différents pays de l’Union européenne, la Grèce est de loin le pays où le pouvoir d’achat est le plus bas et où la détresse est la plus grande (source Eurostat, reprise par Euronews).  Vous pouvez lire une synthèse de ce bilan ici, avec plusieurs cartes l’appui :
https://fr.euronews.com/business/2024/12/24/classement-des-salaires-moyens-en-europe-quels-sont-les-pays-ou-les-salaires-sont-les-plus
 
LA FRANCE PREND LE MÊME CHEMIN QUE LA GRÈCE
En réalité, la crise grecque a simplement été un moyen de s’enrichir encore plus pour les plus riches, au prétexte de la dette, en creusant encore plus les inégalités. Le capitalisme s’est durci violemment, d’année en année, entre casse sociale et remise en question du droit du travail, des retraites, des salaires.  Aujourd’hui, le résultat, c’est que les Grecs travaillent toujours plus pour gagner moins, beaucoup moins. L’État a abandonné une partie de ses prérogatives sociales pour se concentrer sur ses prérogatives punitives. Il est plus que jamais le gardien de l’ordre en place au service des puissants, sans même l’illusion d’une compensation sociale. C’est exactement le chemin que prend la France actuellement, dans tous les domaines, car il s’agit d’un modèle économique et social qui tend à se reproduire un peu partout et qui porte un nom : le durcissement du capitalisme. Cette évolution produit aussi le saccage des services publics et la course effrénée au profit dans les branches privatisés. C’est ce qui se passe, par exemple, pour le rail en Grèce. Cela a conduit à une catastrophe ferrovière sans précédent et à un ras-le-bol de la population contre ce modèle économique. Cette colère est aussi politique, sous la forme d’un puissant mouvement dégagiste en ce moment, un peu partout en Grèce (qui demande, entre autres, la démission du premier ministre de droite Mitsotakis).
LES MANIFESTATIONS CONTINUENT, BIEN QUE BEAUCOUP DE MÉDIAS OCCIDENTAUX N’EN PARLENT PLUS Hier soir encore, il y a eu des manifestations dans plusieurs villes, à commencer par Athènes. Cette histoire est loin d’être finie, malgré le choix du silence de plusieurs rédactions de médias occidentaux. Voici quelques photos d’hier soir dans la capitale grecque : 
Autre problème : quand ils veulent bien en parler, les médias dominants vous donnent toujours des chiffres complètement faux concernant le nombre de manifestants, en reprenant uniquement les communiqués de la police grecque qui rabaisse le nombre de manifestants entre 5 et 8 fois moins en moyenne. Et ce n’est pas tout : les agences de presse occidentales présentent souvent nos rassemblements comme de simples moments de deuils, complètement apolitiques, à l’inverse de la réalité. Sans oublier plusieurs médias occidentaux d’extrême-droite qui ont osé essayer de faire passer ces manifestations pour des rassemblements anti-migrants, ce qui est totalement à côté de la plaque (encore des fake news de la part des pseudo « réinformateurs » qui ne cherchent qu’à inciter au racisme). Regardez, ci-dessous, l’affiche de la manifestation de ce soir à Thessalonique. Elle annonce clairement les choses :
« Manifestation contre le crime capitaliste d’État de Tempi ce vendredi 21/03 à 19h00 à Thessalonique, ce n’est pas un deuil national mais la lutte des classes, notre oxygène se trouve dans les occupations, dans les luttes et dans les barricades. »
LES LIEUX AUTOGÉRÉS ET LA RÉSISTANCE GRECQUE ONT BESOIN D’AIDE C’est dans ce contexte que les initiatives solidaires autogérées en Grèce ont besoin de soutien : ce sont des lieux d’entraide, d’horizontalité et de résistance, dans lesquels se prépare la société de demain, fondée sur la liberté authentique et l’égalité réelle, au cœur de la base sociale, partout en Grèce.  Ces lieux et ces collectifs, nous vous les avons présentés dans nos 4 films depuis douze ans. Actuellement, ils ont besoin d’aide et, pour l’instant, le convoi (qui va partir dans deux semaines) manque cruellement de chargement. La plupart des fourgons n’ont pas ramassé assez de collecte. Dans certaines régions de France, ils sont presque vides. Nous sommes très inquiets. Nous avons besoin de vous pour réussir ce défi, à commencer par votre aide pour communiquer horizontalement.

Arrivée d’un convoi solidaire à Exarcheia
100 POINTS COLLECTE POUR QUELQUES JOURS SEULEMENT : 
100 VILLES À FAIRE CONNAÎTRE D’URGENCE Nous avons besoin de votre aide pour faire connaître d’urgence la liste des 100 villes en France et aux alentours où les dons peuvent être apportés pour le convoi solidaire. Ces 100 points collecte sont ici :
http://paspeurdesruines.net/spip.php?rubrique38
et là :
http://blogyy.net/2025/03/16/annuaire-complet-des-points-collecte-en-france-et-alentours/
et à la fin de cet email. Cette fois-ci, il n’y a pas de point collecte en Bretagne et dans le Nord, tout simplement parce qu’il n’y a pas de fourgons qui partent depuis ces régions, ni de véhicules qui puissent acheminer des collectes nordistes vers le Sud-Est. Pareil pour la Belgique. Cela dépend, d’un convoi à l’autre, ce n’est jamais pareil. Cependant, même si vous n’avez pas de point collecte près de chez vous, vous pouvez nous envoyer à Martigues ce que vous voulez, par la Poste ou par point relais ou par transporteur. L’adresse : 
ANEPOS – Action Solidarité Grèce
6 allée Hernando 13500 MARTIGUES, France 
(Numéro à donner au transporteur : 06 24 06 67 98) Vous pouvez aussi participer financièrement, pour que les lieux complètent eux-mêmes la livraison des fourgons en achetant, ensuite, sur place ce dont ils ont besoin (voir plus bas). Cuisine sociale du K*Vox
BIEN COMPRENDRE LE SENS DE NOTRE ACTION
Merci de partager, diffuser, bloguer, en parler… Nous avons besoin de vous qui avez vu nos films et savez de quoi il s’agit. Faites bien comprendre qu’il ne s’agit pas d’une action caritative de plus, mais d’une action politique, de mouvement social à mouvement social, par-delà les frontières. Une action solidaire et non humanitaire, dans l’autogestion et l’entraide, pour donner à voir la société que nous désirons, et soutenir en particulier des lieux en Grèce qui correspondent à ce projet de changement de société. Notre action est totalement indépendante des pouvoirs politiques et économiques. Les conducteurs et conductrices des fourgons qui vont partir (une majorité de femmes cette fois) ont pris leurs billets de bateau à leurs propres frais, comme à chaque fois. Votre soutien est uniquement destiné aux lieux solidaires autogérés en Grèce et aux collectifs en luttes. Tout ce que nous vous demandons, c’est d’avoir assez de choses à transporter et, si possible, un peu d’argent aussi pour que ces lieux et collectifs puissent acheter sur place d’autres choses qui leur sont nécessaires.
LA NOUVELLE LISTE DES BESOINS : PAS QUE DU NEUF !
Voici la nouvelle liste des besoins actualisée hier soir, suite à de nouvelles discussions avec nos lieux en Grèce. Vous remarquerez que nous recherchons aussi des choses qui ne s’achètent pas, du recyclage dans divers domaines : draps, téléphones, chaussures, livres, jouets…
À savoir que la plupart des cuisines solidaires autogérées manquent cruellement de légumes secs (lentilles, pois chiches, pois cassés…).
ÉQUIPER LE TROISIÈME VÉHICULE DE POMPIERS AUTOGÉRÉ
Autre exemple, sur un autre sujet : le troisième véhicule de pompiers autogéré (financé en partie avec l’aide du film Nous n’avons pas peur des ruines) nécessite encore 3000 euros pour la phase d’équipement qui doit intervenir dès que possible. Le convoi a pour objectif d’apporter ces 3000 euros dans deux semaines, si la collecte le permet au niveau financier, parmi d’autres actions et structures que nous souhaitons soutenir. La sécheresse frappe déjà dans la moitié sud de la Grèce, du fait du réchauffement climatique. Et les moyens des pompiers de l’État ont encore été réduits (ils sont en chute libre), notamment au prétexte de l’achat d’armes et d’une nouvelle hausse des budgets de l’armée et de la police.
SOLIDARITÉ FACE AUX PROCÈS Votre soutien financier sert également à payer des frais de Justice, notamment de membres de collectifs de lutte présentés dans les films depuis douze ans. Plusieurs intervenants de Nous n’avons pas peur des ruines et des films précédents ont été épaulés dans leurs frais de Justice durant l’année passée. En général, à hauteur de 500 euros par procès. Autre remarque : en 2024, il y a eu plus de compagnonnes que de compagnons dans cette situation. « FIGHT LIKE A GIRL! » disent des tags sur certains murs d’Athènes.
SOUTIEN FINANCIER POUR ACHETER SUR PLACE
Si vous pouvez et voulez aider financièrement ces lieux et collectifs, et leur permettre ainsi d’acheter sur place ce qu’ils souhaitent (souvent en se servant de nos fourgons après avoir été vidés pour aller chercher les autres choses nécessaires), voici les trois façons possibles pour participer : 1- PAR VIREMENT
IBAN de ANEPOS : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Merci de mentionner en objet du virement : Action Solidarité Grèce ou Pompiers ou Procès 2- PAR PAYPALhttps://www.paypal.com/donate?token=pB0cr78_cUMWBtS8MCevV_yceGy29zD0dvy8CUNecjHkJ8IsH23027vqBxVOMI9NrMtQUo07sBmTB2Wh 3- PAR CHÈQUE
À l’ordre de ANEPOS
à envoyer à :
ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues
(ou Anepos Pompiers ou Anepos Procès) Si vous avez des suggestions ou des propositions, n’hésitez pas à contacter : solidarite@anepos.net
Plus d’informations sur nos actions et créations, ici : 
http://paspeurdesruines.net/spip.php?rubrique38
et là :
http://paspeurdesruines.net/spip.php?rubrique12 Nous n’avons que deux petites semaines pour réussir ce défi. Durant ces deux semaines, plusieurs centaines de solidaires en France, Suisse, Belgique et même à Vintimille en Italie vont se démener pour essayer de collecter et remplir les fourgons (liste à la fin de cet email).
LE CONVOI DE DESPINA Ce convoi solidaire s’appellera, cette fois, « Despina Markopoulou ». C’est le nom d’une amie à nous, membre de plusieurs collectifs solidaires et groupes de luttes à Exarcheia. Une personne formidable, joyeuse et déterminée. Despina vient de succomber d’un cancer à l’âge de 40 ans. Vous vous souvenez peut-être de son apparition dans Nous n’avons pas peur des ruines :
NOUVELLES PROJECTIONS-DÉBATS POUR NOUS RETROUVER, EN PRÉSENCE DE PLUSIEURS DES FOURGONS DU CONVOI Durant les deux prochaines semaines, certains d’entre nous seront également présents aux nouvelles projections-débats du film, avec la version actualisée. Ce sera l’occasion de parler de vive voix des dernières nouvelles de Grèce (qui peuvent donner des idées en France, sait-on jamais ?). Et bien sûr, à chaque soirée, nous serons présents très à l’avance pour le point collecte, avec souvent d’autres membres du convoi, avec leurs fourgons. Vendredi 21 mars CHEMINAS (07 entre ANNONAY et VALENCE)
Samedi 22 mars ST-PAUL-EN-CORNILLON (42 proche de ST-ETIENNE)
Dimanche 23 mars ST-CLAUDE (39)
Lundi 24 mars DIJON (21)
Mardi 25 mars VICHY (03)
Mercredi 26 mars THIERS (63 proche de CLERMONT-FERRAND)
Jeudi 27 mars ESCALQUENS (31 entre TOULOUSE et REVEL)
Vendredi 28 mars TOURNEFEUILLE (31 proche de TOULOUSE)
Samedi 29 mars BERAT (31 entre MURET et CAZERES)
Dimanche 30 mars LUNEL (34 entre NÎMES et MONTPELLIER)
Lundi 31 mars BESSÈGES (30 proche d’AUBENAS)
Mercredi 2 avril MARSEILLE (13) Tous les détails sont ici (horaires, lieux…) :
http://paspeurdesruines.net/spip.php?rubrique15 Si votre situation personnelle rend difficile l’achat de la place de cinéma, faites-nous signe : une invitation à votre nom vous attendra à la caisse du ciné. Cette proposition est valable pour TOUS les précaires dans TOUS les cinémas où nous présentons nos films, DEPUIS TOUJOURS. N’hésitez pas à nous contacter !
COMPTE À REBOURS ! Un petit mot de la mise en ligne du film, simultanément en français et dans une quinzaine d’autres langues, pour vous dire qu’elle a pris un peu de retard. Les groupes de traductions autogérées en espagnol, russe, arabe, hébreu et farsi s’en excusent (et sont presque prêts maintenant), alors que sont déjà prêtes les versions en catalan, portugais, anglais, allemand, italien, grec, français, français sourd et malentendant… Mais vraiment bravo et merci à toutes les équipes de traductions, quelle que soit la vitesse : vous êtes formidables, une fois de plus ! Bref, bientôt, on mettra tout ça en ligne simultanément, comme toujours. On y est presque !
PAS LE MOMENT DE LÂCHER ! Nous savons que la situation n’est pas facile aussi en France, en ce moment, mais, s’il vous plaît, ne laissons pas tomber nos compagnons en lutte au bout de l’Europe. Surtout pas en ce moment. Car partout en Grèce, la révolte gronde et les rues sont régulièrement remplies de manifestants. Nous avons plus que jamais besoin de montrer le projet de société que nous désirons et de pousser dans cette direction, dans le chaos ambiant. Nous devons absolument soutenir ces lieux et collectifs qui résistent dans l’adversité et proposent un autre modèle désirable respectueux et pacifique. Une société sans rapport de domination ni d’exploitation. Concernant tous ces rassemblements et manifestations ces jours-ci, je vous informe régulièrement sur mon blog, au fil des jours, avec souvent des vidéos et des photos. Si vous avez raté ça, c’est ici (et ça continue) :
http://blogyy.net/ Merci de partager ces infos et appels autour de vous, notamment pour nous aider remplir les fourgons pour les initiatives solidaires autogérés en Grèce. Au plaisir de vous revoir bientôt ! Bonne force ! Anarmicalement, Yannis Youlountas, avec les membres du convoi solidaire vers la Grèce d’avril 2025
ANNUAIRE COMPLET DES POINTS COLLECTE EN FRANCE ET ALENTOURS
 convoi solidaire vers la Grèce, mars-avril 2025 ★ 03 VICHY
Point collecte durant une soirée seulement : le 25 mars à partir de 19h30 au cinéma Grand Écran, Centre Commercial Les quatre Chemins, 35 rue Lucas 03200 Vichy
À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec (lancement du film à 20h00) ★ 04 MANOSQUE / SIMIANE-LA-ROTONDE – Tél. 06 68 05 12 74 (Domdom)
Point collecte permanent jusqu’au 30 mars ★ 06 CAGNES – Tél. 06 98 15 01 33 (Mi) ou 07 78 43 61 36 (Clo)
Point collecte permanent jusqu’au 30 mars ★ 06 MENTON – Tél. 06 98 15 01 33 (Mi) ou 07 78 43 61 36 (Clo)
Point collecte permanent jusqu’au 29 mars ★ 06 NICE – Tél. 06 76 53 06 48 (Thierry)
Point collecte permanent jusqu’au 24 mars ★ 06 NICE – Tél. 06 98 15 01 33 (Mi) ou 07 78 43 61 36 (Clo)
Point collecte permanent jusqu’au 29 mars ★ 06 VENCE – Tél. 06 98 15 01 33 (Mi) ou 07 78 43 61 36 (Clo)
Point collecte permanent jusqu’au 31 mars ★ 07 AUBENAS – Tél. 06 06 44 80 32 (JC Banane)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 07 CHEMINAS (entre Annonay et Valence)
Point collecte durant une soirée seulement : le 21 mars à partir de 18h30 à la Chèvrerie, 225 chemin du Ruisseau 07300 Cheminas.
À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec (lancement du film à 19h30) ★ 09 ST-GIRONS – Tél. 06 51 36 52 61 (Dominique)
Point collecte permanent jusqu’au 26 mars ★ 10 TROYES – Tél. 07 84 59 83 73 (Engin)
Point collecte permanent jusqu’au 25 mars ★ 11 CASTELNAUDARY – Tél. 06 14 86 42 50 (Rachid)
Point collecte permanent jusqu’au 27 mars ★ 11 SAISSAC – Tél. 06 14 86 42 50 (Rachid)
Point collecte permanent jusqu’au 27 mars ★ 13 AIX-EN-PROVENCE – Tél. 06 17 05 13 20 (Hélène et Joel)  ou 06 88 30 44 39 (Evelyne) ou 06 66 42 21 91 (Jean-Michel) 
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 13 ARLES – Tél. 06 22 97 69 30 (Sylvie)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 13 CHATEAURENARD – Tél. 06 37 89 36 57 (Régine)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 13 FOS-SUR-MER – Tél. 06 22 97 69 30 (Sylvie)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 13 FUVEAU – Tél. 06 17 05 13 20 (Hélène et Joel)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 13 GARDANNE – Tél. 06 17 05 13 20 (Hélène et Joel)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 13 MARSEILLE
Point collecte durant une soirée seulement : le 2 avril à partir de 18h30 au Théâtre des Chartreux, 105 avenue des Chartreux 13004 Marseille.
À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec (lancement du film à 19h00) ★ 13 MARTIGUES – Tél. 06 86 20 35 62 (Nicole)
Point collecte permanent jusqu’au 3 avril ★ 13 MEYREUIL – Tél. 06 17 05 13 20 (Hélène et Joel)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 13 PORT-DE-BOUC – Tél. 06 22 97 69 30 (Sylvie)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 13 PORT-SAINT-LOUIS – Tél. 06 22 97 69 30 (Sylvie)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 13 SALON-DE-PROVENCE – Tél. 06 88 30 44 39 (Evelyne) ou 06 66 42 21 91 (Jean-Michel) 
Point collecte permanent jusqu’au 3 avril ★ 13 SALIN DE GIRAUD – Tél. 06 22 97 69 30 (Sylvie)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 13 ST-SAVOURNIN – Tél. 06 17 05 13 20 (Hélène et Joel)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 18 BOURGES – Tél. 07 84 59 83 73 (Engin)
Point collecte permanent jusqu’au 25 mars ★ 19 BRIVE – Tél. 06 40 70 75 74 (Cathy) ou 06 44 78 19 78 (Didier)
Point collecte permanent jusqu’au 24 mars ★ 19 OBJAT – Tél. 06 40 70 75 74 (Cathy) ou 06 44 78 19 78 (Didier)
Point collecte permanent jusqu’au 24 mars ★ 21 DIJON
Point collecte durant une soirée seulement : le 24 mars à partir de 18h30 à l’espace autogéré les Tanneries, 37 rue des Ateliers 21000 Dijon.
À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 19h00) ★ 23 GUÉRET – Tél. 07 69 87 71 06 (Caroline)
Point collecte permanent jusqu’au 29 mars ★ 23 LA SOUTERRAINE – Tél. 07 69 87 71 06 (Caroline) et 06 58 12 94 36 (Nino)
Point collecte permanent jusqu’au 30 mars ★ 30 ALÈS – Tél. 06 87 24 84 29 (Catherine)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 30 BAGNOLS-SUR-CÈZE – Tél. 06 06 44 80 32 (JC Banane)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 30 BAGNOLS-SUR-CÈZE – Tél. 06 87 24 84 29 (Catherine)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 30 BARJAC – Tél. 06 06 44 80 32 (JC Banane)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 30 BESSÈGES – Tél. 06 51 16 38 14 (Gib)
Point collecte permanent jusqu’au 31 mars ★ 30 BESSÈGES
Point collecte durant une soirée seulement : le 31 mars à partir de 18h00 à l’ex « Motown café » de Charbes (bâtiment vert et noir), 272 route de Charbes 30160 Bessèges.
À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 19h00) ★ 30 CORNILLON – Tél. 06 06 44 80 32 (JC Banane)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 30 EUZET – Tél. 06 07 70 18 65 (Christian)
Point collecte permanent jusqu’au 25 mars ★ 30 NÎMES – Tél. 06 87 24 84 29 (Catherine)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 30 NÎMES – Tél. 06 69 56 36 01 (Naomi)
Point collecte permanent jusqu’au 28 mars ★ 30 UZÈS – Tél. 06 87 24 84 29 (Catherine)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 31 BÉRAT (entre Muret et Cazères)
Point collecte durant une soirée seulement : le 29 mars à partir de 18h30 à la salle des fêtes 31370 Bérat (avec La Ménardière).
À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec Yannis Youlountas (lancement du film à 19h00) ★ 31 ESCALQUENS (entre Toulouse et Revel)
Point collecte durant une soirée seulement : le 27 mars à partir de 19h00 à la salle de l’Oustal, place de l’Enclos 31750 Escalquens.
À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec (lancement du film à 20h00) ★ 31 MONTRÉJEAU – Tél. 07 83 45 30 86 (Bastien)
Point collecte permanent jusqu’au 27 mars ★ 31 REVEL – Tél. 06 14 86 42 50 (Rachid)
Point collecte permanent jusqu’au 27 mars ★ 31 ST-BERTRAND-DE-COMMINGES – Tél. 06 51 36 52 61 (Dominique)
Point collecte permanent jusqu’au 26 mars ★ 31 ST-GAUDENS – Tél. 07 83 45 30 86 (Bastien)
Point collecte permanent jusqu’au 27 mars ★ 31 ST-GAUDENS – Tél. 06 51 36 52 61 (Dominique)
Point collecte permanent jusqu’au 26 mars ★ 31 TOURNEFEUILLE (proche de Toulouse)
Point collecte durant une soirée seulement : le 28 mars à partir de 19h30 au Cinéma Utopia, impasse du Château 31170 Tournefeuille.
À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec (lancement du film à 20h00) ★ 33 BÈGLES – Tél. 06 58 76 16 08 (Justine et Fifi)
Point collecte permanent jusqu’au 29 mars ★ 33 BORDEAUX – Tél. 06 58 76 16 08 (Justine et Fifi)
Point collecte permanent jusqu’au 29 mars ★ 33 ILLATS – Tél. 05 56 25 34 33 (Richard)
Point collecte permanent jusqu’au 30 mars ★ 33 LANGON – Tél. 05 56 25 34 33 (Richard)
Point collecte permanent jusqu’au 30 mars ★ 33 LA RÉOLE – Tél. 06 98 98 94 03 (Christelle) et 07 81 81 97 63 (Bernard)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 33 LA RÉOLE – Tél. 06 82 42 43 44 (Marco)
Point collecte permanent jusqu’au 31 mars ★ 33 LOUBENS – Tél. 05 56 71 31 24 et 06 89 12 41 42 (Christian)
Point collecte permanent jusqu’au 31 mars ★ 33 ST-SYMPHORIEN – Tél. 05 56 25 34 33 (Richard)
Point collecte permanent jusqu’au 30 mars ★ 33 VILLANDRAUT – Tél. 05 56 25 34 33 (Richard)
Point collecte permanent jusqu’au 30 mars ★ 34 LUNEL (entre Nîmes et Montpellier)
Point collecte durant une soirée seulement : le 30 mars à partir de 17h30 au cinéma Athénée, 52 rue Lakanal 34400 Lunel (dans le cadre du Festival Traversées).
À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec (lancement du film à 18h15) ★ 34 MONTPELLIER – Tél. 06 69 56 36 01 (Naomi)
Point collecte permanent jusqu’au 28 mars ★ 36 ARGENTON-SUR-CREUSE – Tél. 07 69 87 71 06 (Caroline)
Point collecte permanent jusqu’au 30 mars ★ 36 AIGURANDE – Tél. 07 69 87 71 06 (Caroline) et 06 58 12 94 36 (Nino)
Point collecte permanent jusqu’au 31 mars ★ 36 CHATEAUROUX – Tél. 07 69 87 71 06 (Caroline)
Point collecte permanent jusqu’au 29 mars ★ 36 CREVANT – Tél. 06 58 12 94 36 (Nino)
Centre social et culturel autogéré La Marmite
Point collecte permanent jusqu’au 30 mars ★ 38 GRENOBLE – Tél. 06 72 96 34 37 (Christophe)
Point collecte permanent jusqu’au 30 mars ★ 38 GRENOBLE – Tél. 06 81 03 18 32 (Patrick)
Point collecte permanent jusqu’au 31 mars ★ 38 VIENNE – Tél. 07 69 14 25 99 (Violaine)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 39 ST-CLAUDE
Point collecte durant une soirée seulement : le 23 mars à partir de 17h00 au cinéma La maison du peuple, à La fraternelle, 12 rue de la Poyat 39200 St-Claude.
À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec (lancement du film à 17h30) ★ 42 ST-ÉTIENNE – Tél. 06 07 02 25 48 (Léa)
Point collecte permanent jusqu’au 25 mars ★ 42 ST-PAUL-EN-CORNILLON (proche de St-Étienne)
Point collecte durant une soirée seulement : le 22 mars à partir de 17h00 à la Maison Mémérou, 2 Place du Bourg 42240 St-Paul-en-Cornillon. 
À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec (lancement du film à 18h30) ★ 42 ST-MICHEL-DU-RHÔNE – Tél. 07 69 14 25 99 (Violaine)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 45 ORLÉANS – Tél. 07 84 59 83 73 (Engin)
Point collecte permanent jusqu’au 25 mars ★ 46 CAHORS – Tél. 06 13 37 70 02 (Tim)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 46 CAHORS – Tél. 06 15 38 08 97 (Zoé)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 46 BELFORT-DU-QUERCY – Tél. 06 15 38 08 97 (Zoé)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 47 MARMANDE – Tél. 06 98 98 94 03 (Christelle) et 07 81 81 97 63 (Bernard)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 49 ANGERS – Tél. 06 25 71 45 73 (Le Cercle 49)
Point collecte permanent jusqu’au 29 mars ★ 63 THIERS (proche de Clermont-Ferrand)
Point collecte durant une soirée seulement : le 26 mars à partir de 20h00 au cinéma Le Monaco, 17 rue Conchette 63300 Thiers.
À l’occasion de la projection-débat du film « Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs » en présence du réalisateur franco-grec (lancement du film à 20h30) ★ 65 ARGELES-GAZOST – Tél. 06 95 32 72 76 (Nanou)
Point collecte permanent jusqu’au 28 mars ★ 65 BAGNÈRES-DE-BIGORRE – Tél. 06 51 36 52 61 (Dominique)
Point collecte permanent jusqu’au 27 mars ★ 65 LANNEMEZAN – Tél. 07 83 45 30 86 (Bastien)
Point collecte permanent jusqu’au 27 mars ★ 65 LUZ-ST-SAUVEUR – Tél. 06 95 32 72 76 (Nanou)
Point collecte permanent jusqu’au 28 mars ★ 65 TARBES – Tél. 06 83 26 38 22 (Claire)
Point collecte permanent jusqu’au 27 mars ★ 65 VIZOS – Tél. 06 95 32 72 76 (Nanou)
Point collecte permanent jusqu’au 28 mars ★ 69 CENVES – Tél. 06 85 63 74 54 (Jean-Luc et Marie-Laure)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 69 CONDRIEU – Tél. 07 69 14 25 99 (Violaine)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 69 LYON ET ALENTOURS – Tél. 06 81 03 18 32 (Patrick)
Point collecte permanent jusqu’au 31 mars ★ 71 MÂCON – Tél. 06 85 63 74 54 (Jean-Luc et Marie-Laure)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 71 TOURNUS – Tél. 06 85 63 74 54 (Jean-Luc et Marie-Laure)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 73 CHAMBÉRY – Tél. 06 81 03 18 32 (Patrick)
Point collecte permanent jusqu’au 31 mars ★ 74 ANNEMASSE – Tél. 06 46 25 37 32 (Lucas) ou 06 25 75 59 46 (Mélissa)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 77 MELUN – Tél. 06 89 83 36 99 (Axel)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 81 ALBI – Tél. 05 63 81 55 62 (Annick et Eric)
Point collecte permanent jusqu’au 27 mars ★ 81 GAILLAC – Tél. 05 63 81 55 62 (Annick et Eric)
Point collecte permanent jusqu’au 27 mars ★ 81 LAUTREC / PERRAMOND – Tél. 06 60 75 97 70 (Nico)
Point collecte permanent jusqu’au 27 mars ★ 81 SORÈZE – Tél. 06 14 86 42 50 (Rachid)
Point collecte permanent jusqu’au 27 mars ★ 82 CAUSSADE – Tél. 06 15 38 08 97 (Zoé)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 82 MONTAUBAN – Tél. 06 15 38 08 97 (Zoé)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 83 DRAGUIGNAN – Tél. 07 62 31 00 34 (Charlie)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ 83 FRÉJUS – Tél. 06 98 15 01 33 (Mi) ou 07 78 43 61 36 (Clo)
Point collecte permanent jusqu’au 29 mars ★ 84 APT – Tél. 06 68 05 12 74 (Domdom)
Point collecte permanent jusqu’au 30 mars ★ 84 AVIGNON – Tél. 06 37 89 36 57 (Régine)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 84 AVIGNON – Tél. 06 87 24 84 29 (Catherine)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 84 ISLE-SUR-LA-SORGUE – Tél. 06 37 89 36 57 (Régine)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 87 LIMOGES – Tél. 06 58 92 62 38 (René)
Point collecte permanent au CIRA Limousin, espace associatif Gilbert Roth, 64 avenue de la Révolution
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 89 AUXERRE – Tél. 06 46 02 44 32 (Isabelle)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 89 JOIGNY– Tél. 06 46 02 44 32 (Isabelle)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril ★ 91 CORBEIL-ESSONNES – Tél. 06 89 83 36 99 (Axel)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ SUISSE : GENÈVE – Tél. +33 6 46 25 37 32 (Lucas) ou +33 6 25 75 59 46 (Mélissa)
Point collecte permanent jusqu’au 23 mars ★ ITALIE : VINTIMILLE – Tél. +33 6 98 15 01 33 (Mi) ou +33 7 78 43 61 36 (Clo)
Point collecte permanent jusqu’au 29 mars ★ AUTRES DÉPARTEMENTS FRANÇAIS ET BELGIQUE : des envois sont possibles par la Poste ou par point relais ou par transporteur. L’adresse : 
ANEPOS – Action Solidarité Grèce
6 allée Hernando – 13500 MARTIGUES – France 
(Numéro à donner au transporteur : 06 24 06 67 98) Rappel de la liste des besoins actualisée :
http://paspeurdesruines.net/spip.php?rubrique38

« Une démocratie à bout de souffle »

Un rapport commun des organisations indépendantes révèle des violations croissantes de l’État de droit en Grèce

Un État qui ne respecte pas ses propres lois, des institutions qui agissent en toute impunité, une justice qui enterre des affaires sensibles ou les traite à la légère, des journalistes, des responsables politiques et des citoyens mis sous surveillance, des poursuites-bâillons (SLAPP), des atteintes généralisées aux droits fondamentaux, des citoyens et des groupes vulnérables ciblés et criminalisés, des violences policières, des autorités indépendantes sous influence politique et en perte de crédibilité, une dépendance toxique entre l’État, les médias et les grandes entreprises. Voilà le sombre tableau dressé, une année de plus, sur l’État de droit et la démocratie en Grèce

Par Nektaria Psaraki

Ce rapport est le fruit du travail d’une coalition d’organisations indépendantes qui, pour la troisième année consécutive, a soumis ses conclusions à la Commission européenne dans le cadre de son examen annuel du système juridique national. Publié le 4 février, il a été présenté lors d’une conférence de presse organisée au Barreau d’Athènes sous le titre “Une démocratie à bout de souffle : l’État de droit en Grèce aujourd’hui”.

Nikos Loukopoulos, directeur de l’ONG de surveillance démocratique Vouliwatch, a mis en lumière plusieurs problèmes majeurs :

  • Réglementation du lobbying : Bien que la loi 4829/21 a été adoptée pour encadrer le lobbying, le registre de transparence mis en place reste inefficace. D’après les recherches de Vouliwatch, les interactions entre les élus et les groupes d’intérêts restent opaques.
  • Politique sur les cadeaux : Le Code de déontologie du Parlement prévoit, depuis 2016, l’établissement d’un registre nominatif et détaillé des cadeaux reçus par nos députés. Après des pressions de Vouliwatch, une liste a bien été publiée, mais elle était anonyme, non signée, non tamponnée et difficilement accessible. Seuls 25 cadeaux ont été recensés pour quelques députés, alors que la présidente du Parlement en a déclaré 85 à elle seule.
  • Déclarations de patrimoine : Les déclarations de patrimoine sont systématiquement retardées. Résultat : en 2025, les dernières déclarations disponibles remontent à 2021.
  • Protection des lanceurs d’alerte : Une loi adoptée en 2022 devait aligner la Grèce sur la directive européenne, mais l’Organisation de coopération et de développement économiques (OOSA) révèle que 71 % des employés ignorent son existence. De plus, le retrait de la protection des lanceurs d’alerte dans l’affaire Novartis décourage toute nouvelle dénonciation.
  • Droit d’accès à l’information publique : Les autorités refusent systématiquement de communiquer des documents officiels et ignorent les demandes d’accès à l’information. Même lorsque ces cas sont portés devant la justice, ils restent souvent sans suite.
  • Processus législatif : En 2024, 42 % des projets de loi ont été mis en consultation publique pendant moins de 14 jours, bafouant les règles de transparence. Sur 48 projets de loi, 46 ont été amendés à la dernière minute avec des ajouts souvent sans rapport avec le texte initial.

« Le problème n’est pas un manque de lois, mais leur non-application systématique. Lorsque l’État dégrade les institutions et fonctionne avec autoritarisme, il renforce encore plus le mépris du système politique aux yeux des citoyens. » – Nikos Loukopoulos

Minos Mouzourakis, avocat de l’association Refugee Support Aegean (RSA), a mis en évidence un schéma récurrent dans plusieurs affaires marquantes :

  • Scandale des écoutes téléphoniques : L’enquête du procureur de la Cour suprême a été clôturée sans identifier un seul suspect au sein de l’État.
  • Refoulements illégaux de migrants : Plus de 200 plaintes déposées. Pas une seule poursuite judiciaire engagée.
  • Naufrage de Pylos : Aucun membre de la Garde côtière n’a été inquiété malgré des preuves accablantes.
  • Catastrophe ferroviaire de Tempe : Des preuves cruciales ont disparu (vidéos de surveillance, données des boîtes noires, documents essentiels).

« Dès qu’un organe d’État est impliqué, la justice ne fonctionne plus.” – Minos Mouzourakis

Alexandros Konstantinou, avocat du Conseil grec pour les réfugiés, a décrit une méthode en trois étapes utilisée par les autorités face aux violations des droits humains :

  1. Nier l’existence du problème.
  2. S’attaquer à ceux qui le dénoncent.
  3. Lancer des procédures judiciaires sans aboutissement.

Ce schéma a été illustré par la condamnation de la Grèce en janvier 2025 par la Cour européenne des droits de l’homme pour refoulements illégaux. Malgré ce jugement, la justice grecque refuse d’ouvrir des enquêtes similaires.

L’organisation HIAS Greece a dénoncé une tendance inquiétante :

  • Des migrants poursuivis pour avoir conduit leur propre embarcation.
  • Des ONG accusées de “trafic d’êtres humains” simplement pour avoir signalé l’arrivée de réfugiés.
  • Un avocat poursuivi pour avoir aidé un migrant à déposer une demande d’asile.

« Les autorités annoncent des arrestations en grande pompe, mais elles ne communiquent jamais les résultats ; car la plupart des dossiers s’effondrent.” – Elli Kriona-Saranti (HIAS)

Le journaliste Thodoris Chondrogiannos (Reporters United) a dénoncé la légalisation progressive de l’espionnage d’État :

  • L’affaire des écoutes téléphoniques classée sans suite.
  • Le logiciel espion Predator toujours utilisé sans contrôle.
  • L’autorité de régulation (ADAE) attaquée par le gouvernement.

Danae Maragoudaki (Solomon) a révélé l’imbrication toxique entre les médias, les affaires et la politique :

  • Les magnats des médias possèdent aussi des clubs de football et des compagnies maritimes.
  • Les subventions publicitaires du gouvernement servent à récompenser les médias “dociles”.

« Sans véritable contrôle des médias, nous faisons face à une crise majeure de transparence. » – Danae Maragoudaki

L’Union hellénique des droits humains a dénoncé l’absence de sanctions contre les violences policières :

  • Condamnation de la Grèce par la CEDH pour violences contre des citoyens rom.
  • Attaque au flash-ball contre un photojournaliste lors d’une manifestation.
  • Condamnation rare de trois policiers pour avoir battu violemment un manifestant qui a succombé à ses blessures un mois plus tard.

« La violence policière ne menace pas seulement les citoyens, elle menace la démocratie elle-même. » – Katerina Pournara

L’ancien vice-président du Barreau d’Athènes, Alexandros Mantzoutsos, a conclu avec un appel à la mobilisation :

« Le système judiciaire grec est en crise, mais la justice n’est perdue que si nous cessons de nous battre pour elle. »

Source thepressproject.

Grèce: un 28 février marquant

Tempi manifestation

Publié le 3 mars 2025

À Athènes, plus de 180.000 personnes se sont rassemblées devant le Parlement, selon les estimations de la police. Au total, la mobilisation dans tout le pays a réuni plus de 325.000 participants. Des milliers de manifestants se sont également réunis à Thessalonique, Patras, Héraklion et Larissa, ville proche du lieu de l’accident ferroviaire.

D’abord pacifiques, les manifestations ont progressivement dégénéré dans plusieurs villes. À Athènes, des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre. Selon les autorités, ces violences ont fait treize blessés, tandis que 27 personnes ont été arrêtées.

En parallèle, une grève générale de 24 heures a été observée, paralysant les transports publics, les écoles, les universités et les administrations. Les commerces du centre d’Athènes ont en grande partie fermé en signe de solidarité avec les manifestants. Les syndicats dénoncent une négligence gouvernementale persistante et réclament des mesures de sécurité plus strictes dans les infrastructures ferroviaires.

La diaspora grecque s’est également mobilisée à l’étranger. Des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes européennes, notamment à Londres, Paris, Berlin et Bruxelles. Aux États-Unis, des manifestations de solidarité ont été organisées à New York et Chicago, où vivent d’importantes communautés grecques. À Nicosie, une marche silencieuse a également été organisée en mémoire des victimes.

Face à cette mobilisation massive, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a reconnu l’ampleur du « traumatisme collectif » causé par la catastrophe ferroviaire. Il a toutefois dénoncé l’« instrumentalisation politique de la douleur humaine » et a promis une enquête approfondie sur les causes de l’accident. Le gouvernement a également annoncé un renforcement des mesures de sécurité dans les transports ferroviaires, mais ces promesses restent insuffisantes aux yeux des manifestants.

Des nouveaux rassemblements sont d’ores et déjà prévus pour le mois de mars, notamment le 13 et le 25, date de la fête nationale grecque. Les syndicats et les associations de victimes comptent maintenir la pression sur le gouvernement pour obtenir des réformes concrètes et des réponses claires sur les responsabilités de la catastrophe ferroviaire.

Cette journée du 28 février a démontré que la colère du peuple grec reste vive, et que la quête de vérité et de justice continue de mobiliser une grande partie de la population.

Source lepetitjournal.com

Deux ans après Tempé

Des manifestations gigantesques à travers la Grèce

Des centaines de milliers de manifestant.e.s ont envahi la place Syntagma à Athènes et d’autres villes grecques pour réclamer la fin de la dissimulation et exiger des comptes.

Menelaos Myrillas / SOOC

Des rassemblements ont été organisés dans 365 villes à travers la Grèce et à l’étranger pour marquer le deuxième anniversaire de la tragédie ferroviaire de Tempé, qui a coûté la vie à 57 personnes. Les principales fédérations syndicales en Grèce ont lancé une grève à l’échelle nationale, avec la participation des enseignant.e.s, des gens de mer, des travailleur.euse.s de la santé, des transports publics et de la culture.

Maria Karystiannou, présidente de l’Association des familles des victimes de Tempé, qui a perdu sa fille dans la tragédie, est arrivée tôt le matin à Syntagma, où la foule avait déjà envahi le centre d’Athènes jusqu’à la place Omonia. Voir son intervention

Une étudiante a pris la parole en premier, en lisant les noms des personnes décédées dans la catastrophe ferroviaire. À chaque nom appelé, la foule scandait « présent » et « présente » en chœur.

Elle a ensuite dénoncé la privatisation des services publics, soulignant que :

« ceux qui ont gouverné ce pays sont les responsables de ce crime, car ils ont vendu les chemins de fer à des entités privées. Hellenic Train a privilégié ses bénéfices au détriment de nos vies et continue de le faire, tout en démantelant et en dégradant systématiquement le réseau ferroviaire, conformément à la ligne directrice de l’UE. »

Elle a également condamné les tentatives du gouvernement de dissimuler l’affaire et a appelé à la nationalisation du chemin de fer, déclarant au Parlement, « Pour nous, votre culpabilité est indéniable. »

Un autre étudiant a souligné que « le véritable coupable, c’est la logique du ‘tentons le coup et voyons où ça nous mène’ de ce gouvernement et des précédents, qui ont vendu les chemins de fer au nom du profit.

« Tout comme ils ont vendu les trains, ils vendent maintenant la santé, l’eau et chaque aspect de nos vies. » Il a averti que « le prochain désastre de Tempé est en attente de se produire dans les écoles sous-effectifs où les plafonds s’effondrent, dans les transports publics qui demeurent des pièges mortels, et dans les universités non seulement sous-financées mais aussi en voie de privatisation. »

Ensuite, les conducteur.rice.s de trains ont pris la parole pour souligner les pénuries dans le secteur ferroviaire, la dissimulation et la falsification des preuves dans l’affaire de Tempé. Aux côtés des proches des victimes, un discours puissant a également été prononcé par Kyriaki Griva, mère d’une victime de féminicide.

« Je m’adresse aux meurtriers de nos enfants. Vous avez insulté et traité nos morts avec mépris. Leurs restes gisent dans des lieux secrets. Vous avez commis le plus grand sacrilège, et Némésis vous rendra votre dû », a déclaré Maria Karystiannou, tandis que la foule en dessous scandait « assassins, assassins ».

Pendant ce temps, le collectif anarchiste Rouvikonas a mené une intervention sur le toit de Hellenic Train à Athènes, où les militant.e.s ont suspendu une bannière en mémoire de la tragédie de Tempé. Vingt-cinq d’entre eux ont été arrêté.e.s, et poursuivi.e.s pour trouble à l’ordre public.

Voir la publication

85 personnes ont été placées en détention et 41 arrêtées dans le centre d’Athènes. Il faut noter que le ministre de la Protection du citoyen, Michalis Chrysochoidis, avait déclaré que “la police grecque sera présente” et, selon lui, “afin d’assurer la sécurité des citoyens et des rassemblements, pour qu’ils puissent assister, exprimer leur volonté, et partir en toute sécurité, et que l’objectif de cet événement soit pleinement atteint.”

Les manifestations ont eu lieu le lendemain de la publication du rapport de l’Agence hellénique d’enquête sur la sécurité aérienne et ferroviaire (EODASAAM), qui pointe l’abandon du chemin de fer, l’absence de systèmes de sécurité, le manque de personnel, le sous-financement, et la possible présence d’un carburant inconnu ayant causé l’incendie après la collision, entraînant la mort de 5 à 7 victimes. Le rapport évoque aussi que des preuves précieuses ont été perdues en raison du remblayage du site de l’accident. Le gouvernement, par l’intermédiaire de son porte-parole Pavlos Marinakis, a tenté de détourner l’attention des conclusions de l’EODASAAM, affirmant que “le rapport réfute les accusations de dissimulation”.

Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a également fait une déclaration provocante dans sa publication pour le deuxième anniversaire de la tragédie de Tempé, évoquant « des erreurs humaines et les insuffisances chroniques de l’État » sans faire mention des responsabilités de son gouvernement. Malgré une tentative de se donner l’image d’unificateur, en s’adressant à la fois aux manifestant.e.s et à celles et ceux qui commémorent discrètement les victimes, il a une fois de plus attaqué l’opposition, l’accusant d’« exploitation politique de la souffrance humaine ».

Des centaines de milliers de personnes ont envahi les rues dès le début de la matinée, se rassemblant devant la statue de Venizelos.

Les manifestant.e.s ont envahi la place Aristotelous, Egnatia et les rues autour avant de se diriger vers la Nouvelle Gare, où un blocage symbolique a été organisé, tandis que d’autres se sont dirigés vers Kamara, où des affrontements mineurs ont éclaté.

SOOC

« Nous avons perdu onze collègues, des cheminots de tout le secteur. Cinquante-sept familles ont été brisées. Et nous, les travailleurs, sommes devenus moins nombreux.», a déclaré Nikos Tsaklidis, employé de Hellenic Train et parent d’une victime.

Le photojournaliste Orestis Panagiotou a été touché à la tête par une grenade assourdissante, ce qui lui a valu des points de suture. Il a quitté l’hôpital avec une audition diminuée.

Voir la publication

Cela fait suite à la manifestation du 26 janvier, où le photojournaliste Marios Lolos avait lui aussi été touché par une grenade assourdissante, subissant des lésions à l’oreille et des contusions. Lolos et l’Association des Photojournalistes de Grèce avaient alors dénoncé les actions de la police, qualifiant cet acte de « meurtrier » et déclarant :

« Les grenades assourdissantes ne doivent pas être lancées en l’air »

Source thepressproject.gr

Un grand texte de Nadia Valavani sur le premier gouvernement Tsipras

Il n’y a pas de doute que le texte de Nadia Valavani, que nous publions ci-dessous, constitue une surprise à la fois inattendue et extrêmement bien venue. Les raisons en sont multiples. Tout d’abord, il se distingue parce qu’il fait exactement ce qu’aucun des protagonistes de l’aventure du premier gouvernement grec de gauche, le gouvernement Tsipras, n’a fait : un bilan critique de ses actes et de leurs conséquences. Et ce, dans un texte presque laconique mais en même temps exhaustif, qui n’a rien à voir avec les logorrhées traditionnelles et d’habitude vides de sens de la gauche grecque.

Ensuite, il se distingue par le fait que ce bilan critique est fait en référence aux deux caractéristiques fondatrices, mais – malheureusement – complètement abandonnées et oubliées aujourd’hui, de la gauche : l’internationalisme et la lutte des classes. Et c’est précisément pour cette raison que le bilan critique de Valavani parvient à identifier dès le départ les causes profondes de l’échec patent du premier gouvernement Tsipras dans son refus « d’affronter ouvertement les créanciers » et de s’adresser « non plus aux gouvernements, mais aux peuples d’Europe et du monde ». (1)

Et enfin, le texte de Valavani se distingue et s’avère d’une immense utilité pour le présent et l’avenir du mouvement ouvrier et socialiste, car en choisissant d’identifier les conséquences à long terme de l’échec du premier gouvernement Tsipras, il parvient à déceler les changements catastrophiques qu’il a provoqués – et continue de provoquer – dans les rapports de forces classistes dans notre pays. En d’autres termes, Valavani explique la crise prolongée et la paralysie de la gauche grecque comme une conséquence directe de la défaite de dimensions historiques subie par le mouvement ouvrier et socialiste grec avec la capitulation de la direction de Syriza en ce funeste mois de juillet 2015 !

Mais, que Mme Valavani nous permette d’ajouter à son bilan une conséquence de plus que nous considérons comme étant peut-être encore plus importante parce que se situant au cœur des malheurs actuels de la gauche grecque et internationale. Le gouvernement Tsipras, et par extension les dirigeants de Syriza, n’ont pas trahi seulement les espoirs des citoyens grecs qui leur avaient fait confiance. Ils ont également trahi les espoirs placés en eux – et accessoirement dans le Podemos espagnol, qui a suivi une trajectoire analogue à celle de Syriza – par des millions de gens de gauche ou même sans parti partout en Europe et même au-delà ! Et c’est précisément parce que ces espoirs qui avaient été placés dans le Syriza grec et le Podemos espagnol ont été trahis à un moment où la crise multiforme s’aggravait, les gauches traditionnelles devenaient de plus en plus paralysées et discréditées, et l’extrême droite était déjà en pleine ascension, que les conséquences internationales de la capitulation du gouvernement Tsipras sont encore plus catastrophiques que les conséquences purement grecques ! Et ceci parce que, en raison de la faillite d’abord de Syriza et ensuite de Podemos, mais aussi en raison de l’incapacité de la gauche à expliquer le pourquoi de cette faillite, il était assez logique de voir tous ces gens qui leur avaient fait confiance et avaient cru en eux comme étant leur ultime bouée de sauvetage, perdre à la fois le moral et la boussole. La suite est bien connue : sur les ruines laissées par cette trahison de tant d’espoirs existentiels de millions de gens ordinaires qui d’ailleurs n’étaient pas tous de gauche, s’est agrandie au point de devenir un monstre gigantesque l’extrême droite dure et ouvertement nostalgique des démons de l’entre-deux-guerres qui menace aujourd’hui l’humanité et la planète d’anéantissement.

Lisez donc avec attention ce texte très important de Nadia Valavani qui, bien que publié il y a déjà un mois, n’a pas suscité la moindre réaction et le moindre commentaire de la part des gens de gauche de toute sensibilité, lesquels préfèrent manifestement l’ignorer ostensiblement…

Note

*Plusieurs fois emprisonnée durant la dictature des colonels, Nadia Valavani a été vice-ministre des Finances du premier gouvernement Tsipras dont elle a démissionné le 15 juillet, dix jours après le referendum populaire dont le résultat (61,31% des Non au chantage de l’UE, de la BCE et du FMI) n’a pas été respecté par la plupart des dirigeants de ce gouvernement et de Syriza.

En 2015, le premier gouvernement Syriza, élu en s’engageant devant le peuple à parvenir à « un compromis honorable pour sortir des mémorandums », après avoir commis – nous avons commis – l’erreur de continuer à payer les tranches de la dette jusqu’à ce que les caisses publiques soient complètement épuisées, s’est retrouvé le dos au mur face à trois alternatives :

La première : affronter ouvertement les créanciers, en s’adressant désormais non plus aux gouvernements mais aux peuples d’Europe et du monde, entouré du prestige conféré par le mandat populaire sans équivoque du Référendum de Juillet – le seul processus électoral au monde qui s’est déroulé avec des banques fermées. À l’époque, selon les dires au conseil des ministres du ministre responsable, la Grèce disposait de six mois de médicaments, de neuf mois d’aliments et de douze mois de carburant. Il faut ajouter à cela un mouvement international de soutien et de solidarité en pleine ascension, à la dynamique imprévisible – si on le laissait se développer sans entrave. Sortirions-nous vainqueurs d’une telle confrontation ? Nul ne peut le savoir. Si oui, cela amorcerait inévitablement le détricotage de la camisole de force budgétaire du Pacte de Stabilité. Dans le cas contraire, il ne s’agirait pas d’une défaite : Ce serait la plus honnête des luttes, un héritage de fierté pour l’avenir – une lutte dont on peut dire sans hésiter qu’elle « continue ».

La deuxième option n’a pas la grandeur de la première, mais elle est également honorable. S’il n’y avait pas l’unité nécessaire pour une telle lutte, que le gouvernement démissionne et que le troisième mémorandum soit introduit par ses admirateurs, par ceux qui soutenaient que si les mémorandums (qui ont détruit d’innombrables vies) n’étaient pas de la Troïka, nous aurions dû les inventer « nous ». Cela aurait sans doute été une défaite, mais une défaite tactique : Les forces nécessaires seraient bientôt réunies à nouveau – ensemble avec le mouvement populaire-, plus mûres et plus sages.

A été suivie la troisième option, contre la volonté populaire déjà exprimée, c’est-à-dire un troisième mémorandum avec ce que Samaras n’a pas osé signer et une « sortie » des mémorandums avec une paupérisation tragique du pays et des humains durant 60 ans – une défaite stratégique, destructrice à long terme : Elle a empoisonné le mouvement et le peuple en lutte avec le TINA thatchérien, a démantelé tout ce qui existait de collectif, a plongé toute la gauche (et pas seulement ceux qui ont dit le « grand oui ») dans une crise existentielle. Dix ans plus tard, nous luttons pour garder notre tête hors de ses eaux usées.

À plusieurs reprises, la gauche a pratiqué la « fuite en avant » sans s’occuper des comptes jamais réglés du passé – d’habitude avec des résultats tragiques. Y a-t-il une chance de surmonter la crise actuelle d’absence de tout ce qui a un vrai sens et une vraie valeur pour le peuple et le pays, uniquement en « contournant » 2015 ?

Traduit du grec

Notes

(1) Dès le lendemain de la formation du premier gouvernement Tsipras, l’auteur de ces lignes avait publié des articles dans lesquels il soulignait que le gouvernement Tsipras n’avait qu’un seul atout et une seule arme contre ses ennemis : la solidarité des millions de citoyens européens qui plaçaient leurs espoirs dans Syriza et son gouvernement. Et c’est pourquoi il exhortait les directions de Syriza et du gouvernement Tsipras à organiser sans perdre de temps cette solidarité internationale en prenant des initiatives concrètes. Voir nos articles :
Quelle réponse de Syriza aux millions de citoyens solidaires de par l’Europe ?
Nos meilleurs alliés, les 300 000 de Puerta del Sol !

Source CADTM France

Et maintenant ? Après le tremblement de terre pour les Tempi

-Que la crucifixion des enfants de Tempe soit le prologue de la résurrection de notre pays.

Par Dimitris Konstantakopoulos   –   28 janvier 2025

Face au soulèvement de plus d’un million, voire de millions de citoyens grecs, qui ont participé spontanément, sans infrastructure organisationnelle digne de ce nom, aux immenses rassemblements qui ont eu lieu à Athènes, dans toutes les villes grecques, et même dans des villes étrangères, de nombreux commentaires sont superflus. Ils sont superflus parce qu’ils risquent de diminuer la grandeur de l’événement. C’est pourquoi nous serons aussi parcimonieux que possible. Après tout, les foules gigantesques qui se sont rassemblées des quatre coins de la Grèce et d’ailleurs sont si éloquentes qu’elles n’ont pas besoin de nous pour les interpréter. Elles parlent d’elles-mêmes.

Voici comment mon collègue Pantelis Savvidis a décrit le rassemblement de Thessalonique sur Facebook. La taille du rassemblement était énorme. Il couvrait toute l’Egnatia. Il rappelait les rassemblements post-opposition. Il y avait une différence. Il y avait quelques slogans, mais ils étaient discrets et éloignés de la partie principale du rassemblement. Les gens étaient unis par un désespoir muet que le volume de participation essayait de briser. Les gens essayaient de faire naître l’espoir qu’après que tant de personnes soient descendues dans la rue en l’absence retentissante de ce qui était considéré comme les principaux médias, quelque chose pourrait changer ».

Photo : Konstantinos Zilo

Et plus loin : « J’ai vu des gens de tout le spectre politique, constitutionnel ou non. De tout le spectre social et de tous les âges. Des jeunes enfants aux personnes âgées marchant avec l’aide d’un parent ou d’une canne. Et ce n’est pas peu dire. Des enfants avec des slogans écrits à la main sur des petits bouts de carton demandant justice. Même des personnes conservatrices et d’autres qui se déclarent de droite. Même les factions gauchistes familières qui respectaient les personnes qui avaient appelé au rassemblement et au moment. Pendant que je restais, le respect était absolu. Et je l’ai vu pour la première fois. Quelque chose a ébranlé l’âme grecque. Quelque chose l’a ébranlé. Tout m’a rappelé ces moments historiques où ils ont poussé un cri silencieux : plus jamais ça ».

Dès le premier instant, l’accident, que l’on qualifie à juste titre de crime, survenu à Tempe a semblé refléter tous les aspects de la profonde crise grecque. Au cours des (non) interrogatoires, la profondeur criminelle du problème, à savoir le système qui gouverne, détruit et aspire la Grèce, est devenue évidente. Derrière les limousines rutilantes des ministres, des agents de l’État et de l’oligarchie, on peut voir un régime que mon collègue Spyros Goutzanis décrit à juste titre dans un article comme un régime de « méthodes mafieuses ». Ils s’obstinent à dissimuler le crime et, en le dissimulant, ils révèlent non seulement les énormes responsabilités des détenteurs du pouvoir, mais aussi la pourriture de la corruption qui a érodé toutes les institutions de l’État.

Photo : Konstantinos Zilos

Source https://www.konstantakopoulos.gr/

La Grèce en ébullition et autres infos

LA GRÈCE EN ÉBULLITION

Ce dimanche à Athènes, de nombreux manifestants ont été arrêtés et blessés. Parmi eux, notre camarade et ami Marios Lolos (photographe des convois solidaires et auteur de l’affiche de L’Amour et la Révolution) a été intentionnellement blessé à la tête par la police grecque. Plusieurs de nos compagnons de lutte ont été arrêtés et roués de coups (aux Propylées, près d’Exarcheia et devant le parlement, en haut de la place Syntagma). Les valets du pouvoir ont fait preuve d’une peur panique face à l’arrivée d’une foule massive. Pendant ce temps, les médias occidentaux n’ont répété comme des perroquets que les chiffres ridicules et mensongers de la police grecque : 40.000 manifestants à Athènes et 80.000 dans toute la Grèce, alors que le nombre réel était autour de 250.000 à Athènes et plus de 500.000 dans toute la Grèce, soit 1/20e de la population du pays. Sur ordre, plusieurs centaines de policiers ont d’abord tenté d’éloigner les journalistes indépendants qui témoignent en images de ces événements, de la violence de la répression et, parfois, des scènes de torture au coin des rues. Comme d’autres vidéastes et photoreporters connus pour être proches du mouvement social, Marios était l’un des plus gênants, une fois de plus, avec son appareil photo et sa persévérance. Il a délibérément été visé à la tête par une grenade de désencerclement qui, heureusement, n’a explosé qu’après le rebond et pas contre sa tête. Sinon Marios serait mort.
Depuis quelques mois, on ne compte plus les violences policières à Athènes et dans le reste de la Grèce. Mais la tension est encore montée d’un cran ce dimanche 26 janvier, alors que les manifestants deviennent toujours plus nombreux contre l’arbitraire, en particulier contre une justice bourgeoise douce avec riches et dure avec les pauvres, et contre le niveau colossal de corruption dans tous les rouages du pouvoir. L’exemple le plus choquant est l’absence de poursuites contre les responsables de la privatisation puis du saccage du rail qui ont directement conduit à la mort de plusieurs dizaines de voyageurs, dont beaucoup de jeunes, dans un accident de train, il y a bientôt deux ans dans la vallée du Tempé (Tempi en grec), entre Larissa et le mont Olympe. Une vallée qu’on surnomme aussi Lykostomo (« la gueule du loup ») depuis l’ère byzantine.

« La Justice ne sera pas faite par le pouvoir criminel. La Justice sera faite par le peuple. »
Depuis la privatisation, les trains sont très peu entretenus, sur des rails en très mauvais état et surtout sans système de sécurité moderne du fait de l’obsession du profit. Il y a bientôt deux ans, l’un de ces trains de voyageurs en perdition a percuté une cargaison de produits chimiques et explosifs qui se trouvait sur la même voie depuis 19 minutes sans que personne ne s’en rende compte. La révolte est d’autant plus grande qu’un enregistrement sonore a récemment été rendu public par la mère d’une des victimes. On y entend sa fille témoigner de la situation, puis suffoquer, avant de conclure en agonisant : « je n’ai pas d’oxygène. » Ces derniers jours, cette phrase est devenu le nouveau slogan du mouvement social qui résume l’étouffement de la société toute entière, à tous les niveaux : « Den echo oxygono » (je n’ai pas d’oxygène). Ce slogan est maintenant repris dans toutes les régions de la Grèce, y compris dans des tout petits villages révoltés, eux aussi, et pas seulement dans des grandes villes réputées pour l’intensité de leurs manifestations et de leurs émeutes. Nous n’avons plus d’oxygène dans ce système économique étouffant qui creuse les inégalités. Nous n’avons plus d’oxygène dans une société toujours plus autoritaire et répressive. Nous n’avons plus d’oxygène dans un monde qui s’autodétruit chaque jour en saccageant la terre et la mer qui agonisent, elles aussi.

Je n’ai plus d’oxygène
LA PEUR CHANGE DE CAMP
À Athènes plus qu’ailleurs, sur ordre des responsables politiques effrayés, la police a fait usage de beaucoup de violence pour tenter de disperser la manifestation gigantesque qui a envahi tout le centre-ville, provoquant une importante indignation. Les arrestations en masse ont également beaucoup choqué, ainsi que de nouveaux cas de torture aux coins de plusieurs rues. La colère ne cesse de monter contre l’autoritarisme du pouvoir et de sa police. De plus, jeter massivement du gaz lacrymogène sur une manifestation qui scande « Je n’ai plus d’oxygène, j’étouffe », c’est jeter de l’huile sur le feu, surtout quand, parmi les nombreuses personnes gazées se trouvent des dizaines d’enfants dans des poussettes et plusieurs familles des victimes.


Forte répression ce dimanche en Grèce
Après avoir essayé d’enterrer l’affaire et d’empêcher les poursuites contre les hauts-responsables, le gouvernement grec panique maintenant de plus en plus face au mécontentement généralisé de la population. Sa volonté de nous empêcher de filmer ou photographier certaines choses est symptomatique de l’évolution du régime, à l’instar de ce qui s’est passé pour Marios et pour beaucoup d’autres journalistes indépendants avant lui (par exemple, plusieurs des créateurs du film Nous n’avons pas peur des ruines se sont retrouvés à l’hôpital, blessés suite à des charges latérales avec l’objectif de provoquer des mauvaises chutes, alors que nous étions en train de filmer sans comprendre ce qui nous arrivait, comme le confirment des dizaines de témoins). La pseudo liberté de la presse continue de fondre comme neige au soleil, mais nous ne baissons pas les bras, bien au contraire, avec toujours plus de soutien dans une population qui semble se réveiller d’un sommeil forcé, chaque jour plus nombreuse à prendre conscience de la situation globale et à protester.
En Grèce comme ailleurs, beaucoup de monde comprend de mieux en mieux que ce système politique est à bout de souffle, qu’il n’est pas réellement démocratique mais profondément autoritaire et qu’il est capable de bien pire dès qu’il se sent en danger. Bien sûr, ni en Grèce ni en France, nous ne sommes encore au degré le plus violent, celui d’une dictature qui élimine physiquement ses opposants. Mais la montée du fascisme est bien là, visible, palpable, mystificatrice et décidée à frapper toujours plus fort. Ce système économique et politique ne cesse de creuser les inégalités, partout dans le monde, et de nous conduire dans l’impasse. Il n’arrive plus à bercer d’illusions la masse des exploités et a donc décidé d’utiliser massivement son joker, une fois de plus : en montrant du doigt des boucs-émissaires parmi les plus précaires et en lâchant ses partisans les plus enragés contre toutes celles et ceux qui menacent ses intérêts. L’enjeu actuel est donc, plus que jamais, la prise de conscience de ce qui se déroule sous nos yeux : un durcissement du capitalisme et de la société autoritaire qui franchit de nouveaux paliers, d’année en année ; le conditionnement de ses forces répressives, principales et auxiliaires ; la transformation du sourire carnassier des puissants en une grimace inquiète et jusqu’au boutiste. Le masque est en train de tomber. Et sous ce masque, il n’y a jamais eu autre chose que le mépris et le plaisir de dominer. Derrière les oripeaux de la société de consommation et du bourrage de crâne télévisé sous le contrôle des milliardaires, il y a, en réalité, un refus absolu de nous laisser prendre nos vies en mains. Derrière les discours polis et démagogues, il y a le visage de la mort. Sous le masque de nos principaux dirigeants, il y a le fascisme. Voilà pourquoi nous manquons d’oxygène dans cette société absurde et mortifère. Voilà pourquoi nous sommes de plus à plus nombreux à vouloir sortir de la préhistoire politique de l’humanité.
 
Ce n’était pas un malheur arrivé par hasard, c’était un crime !
UN NOUVEAU SLOGAN QUI VA PLUS LOIN QUE SON SENS PREMIER

La Grèce a été le berceau du germe de la démocratie. Une démocratie très imparfaite, en particulier parce qu’elle était réservée à 10% de la population athénienne : uniquement les hommes libres payant des impots. Mais, à la différence de sa pâle copie contemporaine, c’était une démocratie directe. Et y participer activement était un devoir, une nécessité et même un plaisir parfois. À l’inverse, parler aujourd’hui de démocratie représentative est un oxymore : c’est une association de deux mots qui n’ont rien à voir et se contredisent profondément. Il n’y a de vraie démocratie que directe, en gérant nos affaires nous-mêmes. Si en Europe occidentale, vous manquez également d’oxygène, si vous étouffez dans cette société liberticide et inégalitaire, si vous voulez essayer de changer le cours des choses, c’est le moment de le dire en reprenant notre slogan. Un même slogan par-delà les frontières qui prétendent nous diviser. Un slogan pour dire stop. Un slogan pour appeler à un autre futur que celui qu’on veut nous imposer en ce moment. Parce qu’il y a des fleurs dans les ruines du vieux monde et parce que nous portons ensemble un monde nouveau dans nos cœurs, reprenons ensemble ce slogan : « Nous n’avons pas d’oxygène. » Solidarité avec Marios Lolos et toutes les autres victimes des puissants qui nous étouffent et que nous finirons, tôt ou tard, par renverser. Maud et Yannis Youlountas avec le collectif filmique et plusieurs intervenants du film Nous n’avons pas peur des ruines
 
DES NOUVELLES DU PROCHAIN CONVOI SOLIDAIRE
Le prochain convoi solidaire vers la Grèce partira début avril. Si vous avez envie de venir avec votre fourgon ou véhicule utilitaire, pensez à vous présenter à : solidarite@anepos.net Attention : les frais de la traversée entre Ancona et Patras (ou Igoumenitsa pour celles et ceux qui vont livrer le nord de la Grèce) ont encore augmenté. Nous vous conseillons de faire des estimations avant de vous engager (par exemple, jetez un coup d’oeil sur le budget calculé par mappy itinéraire jusqu’à Ancona, ainsi que le budget du ferry selon la taille de votre véhicule, mais n’allez pas jusqu’à réserver car nous prendrons ensemble un même ferry et pas n’importe lequel). Nous recherchons également des personnes qui auront l’occasion d’aller à Martigues en provenance de divers coins de France et de Belgique dans les prochaines semaines. Le but est de nous aider à la mise en place des points collecte qui se préparent actuellement. La liste complète des points collecte sera donnée prochainement. Si vous pouvez participer, faites nous signe (sans oublier de nous préciser votre téléphone) : solidarite@anepos.net
 
SUPPLÉMENTS À LA LISTE DES BESOINS POUR LE CONVOI SOLIDAIRE
La liste des besoins est disponible ici :
http://paspeurdesruines.net/spip.php?rubrique38 Les principaux lieux et collectifs déjà aidés sont là :
http://paspeurdesruines.net/spip.php?rubrique12 

On vient de nous transmettre des besoins supplémentaires : 
1- Les pompiers anarchistes de Rouvikonas sont à la recherche de Biafine, de Riopane, de spray spécial contre les brûlures, de sérum physiologique pour les yeux, de Doliprane et d’extincteurs (même petits). 

2- Plusieurs cuisines sociales gratuites sont à la recherche de pâtes, riz et légumineuses, mais aussi d’épices et, éventuellement, de noix et d’autres fruits secs.  
L’un des très nombreux sans abri dans les rues d’Athènes, le 2 janvier 2025, durant une maraude à laquelle j’ai participé, avant de rentrer en France pour la tournée 
3- Plusieurs collectifs sont à la recherche de téléphones mobiles, même des vieux modèles, mais sans oublier le chargeur 😉 

4- Nos bibliothèques sociales multilingues en Grèce recherchent actuellement des livres en français, mais aussi anglais, arabe, allemand et perse. Nous remercions tous les auteurs et autrices francophones qui nous ont déjà donné des ouvrages, ainsi que plusieurs éditeurs, notamment les Éditions Libertaires. Nous remercions particulièrement nos amis du Club du Livre Libertaire qui ont lancé cette idée dès le début de la tournée du film pour compléter les rayons des bibliothèques sociales multilingues en Grèce, mais aussi pour nous donner plus de moyens d’agir et pour amplifier notre travail d’éducation populaire. Un grand merci à toutes et tous. Les livres et autres dons peuvent aussi être directement envoyés à l’adresse : Anepos – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando 13500 Martigues (si vous avez des questions ou hésitations sur quelque chose, contactez-nous au 0624066798 ou 0618268495, en cas d’absence, laissez un message sur le répondeur, nous vous rappellerons). 

5- Les couches pour bébé les plus nécessaires en ce moment sont les n°3, 4 et 5. Le lait infantile qui manque le plus est le 2ème âge (surtout 6 mois à 18 mois). 

6- La section féministe de Rouvikonas remercie les personnes et collectifs qui ont participé aux livraisons passées de serviettes féminines, à plusieurs reprises. Des serviettes féminines qui ont ensuite été distribuées par la section féministe de Rouvikonas dans Athènes, dans le cadre de la propagation de nos idées parmi les précaires. D’autres livraisons seraient les bienvenues, à l’occasion du prochain convoi solidaire. 

7- Plusieurs squats et lieux autogérés recherchent aussi des machines à laver, cuisinières électriques, micro-ondes et frigos. Mais contrairement aux petits dons, le fourgon principal de la tournée du film ne peut pas les ramasser lors des projections-débats. C’est aux membres du convoi solidaire qui préparent leur départ en Grèce de ramasser autour d’eux, dans leur zone, le matériel électroménager encombrant. Idem pour les vélos (plutôt des tailles adultes si possible).
Merci de nous éviter d’avoir à faire des réparations sur ces appareils et véhicules juste avant le départ, car nous avons beaucoup d’autres choses à faire (préparation et spécialisation des fourgons pour livrer ici et là, mini formation des nouveaux par les anciens, organisation d’événements, concerts et repas, pour aider à collecter des fonds, etc.). L’idéal est de nous transmettre des choses déjà prêtes à être livrées. Merci d’avance. 

8- Par le passé, on nous a déjà transmis de la peinture. Ne pas hésitez à nouveau, si vous en avez sous la main, bien sûr (rouge et noire de préférence). Mais surtout n’en achetez pas : d’une part c’est lourd et d’autre part, mieux vaut permettre aux collectifs d’acheter sur place ce dont ils ont le plus besoin. Il est aussi arrivé qu’on nous demande de faire passer une bouteille de vin ou de bière à un personnage du film : pas de souci également… avec modération 😉
PROPAGER LE FILM ET SES IDÉES AU-DELÀ DES FRONTIÈRES
Donnez les moyens au film Nous n’avons pas peur des ruines d’être présenté hors de France et de Grèce : https://www.gofundme.com/f/donnez-les-moyens-au-film-detre-presente-ailleurs-en-europe Texte de l’appel : « Les traductions du film se terminent ou sont déjà terminés dans une douzaine de langues (un immense merci aux équipes de traductions). D’autres suivront. Les demandes de projection du film en présence du réalisateur, hors de France et de Grèce, se multiplient par dizaines pour les semaines et les mois à venir. Nous en recevons encore plus que pour les trois films précédents, avec presque toujours la demande que le film soit accompagné par un intervenant grec et/ou par le réalisateur Yannis Youlountas. Cependant, ces déplacements sont couteux, beaucoup plus qu’à l’intérieur de la France et de la Grèce, et la plupart des lieux qui nous sollicitent ont des moyens limités : centres sociaux autogérés, cinémas associatifs, squats, lieux de lutte, zones à défendre, centres culturels autogérés, collectifs solidaires… Beaucoup ont prévu de participer aux frais de déplacement, bien sûr, mais très peu sont ceux qui peuvent rassembler le montant nécessaire à chaque fois. Même les voyages en train coutent très cher en Europe. Par exemple, les 4 déplacements en train : de Macon à Amsterdam, puis Amsterdam à Marburg, puis Marburg à Louvain, puis Louvain à Macon, ont coûté 1185 euros pour deux intervenants et étaient à partager entre trois rendez-vous, dont deux lieux autogérés aux faibles moyens. Résultat : nous avons reçus 680 euros au total pour cela durant les trois rendez-vous, soit un peu plus de la moitié des frais de déplacement. Sur cette mini tournée en Europe, nous sommes donc en déficit de 500 euros. Mais ces déplacements étaient nécessaires pour aider à lancer le film dans ces pays (première au Pays-Bas, première en Allemagne et première en Belgique flamande). Et cette mini tournée est loin d’être le plus coûteux des projets qu’on nous demande à travers le continent ! Voilà pourquoi nous sollicitons exceptionnellement votre soutien pour permettre au film Nous n’avons pas peur des ruines d’être présenté dans un maximum d’endroits, hors de France et de Grèce, dans les prochains mois, y compris des endroits modestes, squats et lieux autogérés, qui n’ont pas beaucoup de moyens. Si nous pouvions au moins arriver à la moitié de l’objectif (4000 euros sur 8000), cela nous permettrait de répondre favorablement à des demandes essentielles pour la diffusion du film et la propagation de ses idées.Nous nous adressons uniquement à celles et ceux qui peuvent nous aider à cela. Si vous êtes dans une situation précaire, ne vous mettez pas plus en danger financièrement. Faites circuler l’info. C’est aussi une façon de nous aider. Merci d’avance,

La Grèce refoule systématiquement les migrants, selon la Cour européenne des droits de l’Homme

La Cour européenne des droits de l’Homme a statué ce mardi 7 janvier que la Grèce avait soumis des migrants à des pratiques de « refoulement systématique » en violation de la législation sur les droits humains.

La Cour européenne des droits de l’Homme a examiné deux affaires déposées contre la Grèce par des réfugiés qui affirmaient avoir été expulsés de force vers la Turquie par des fonctionnaires grecs en 2019 et 2020. [Spencer Platt/Getty Images]

La Cour européenne des droits de l’Homme a statué ce mardi 7 janvier que la Grèce avait soumis des migrants à des pratiques de « refoulement systématique » en violation de la législation sur les droits humains.

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a trouvé de « fortes indications » d’une pratique systématique de « refoulement » par les autorités grecques, qui renvoient de force des ressortissants de pays tiers de la région grecque d’Évros vers la Turquie.

Depuis le début des années 2010, la Grèce a été accusée à plusieurs reprises de pratiquer des refoulements, c’est-à-dire des opérations secrètes et non documentées de détention et d’expulsion de migrants et de demandeurs d’asile sans procédure régulière. Ces pratiques ont pris de l’ampleur lors de la crise migratoire de 2015-2016, pendant laquelle la Grèce est devenue un point d’entrée majeur pour les réfugiés venant de Syrie, d’Afghanistan et d’ailleurs.

C’est la première fois que la CEDH se prononce sur les refoulements organisés par la Grèce, estimant qu’ils constituent une violation de la Convention européenne des droits de l’Homme.

« Les États membres ont l’obligation légale de protéger les frontières extérieures de l’UE », a déclaré Vít Novotný, expert en migration au Centre Wilfried Martens pour les études européennes. « Selon le code des frontières Schengen, un ressortissant d’un pays tiers qui ne remplit pas toutes les conditions d’entrée […] se voit refuser l’entrée sur le territoire des États membres », a-t-il expliqué à Euractiv.

Parallèlement, cependant, les États membres doivent respecter les droits humains de ceux qui traversent les frontières extérieures et suivre le principe de non-refoulement, en s’assurant qu’aucune personne n’est renvoyée dans un pays où elle risque d’être torturée ou traitée de manière inhumaine.

Malgré les dénégations constantes du gouvernement grec, des organismes internationaux, tels que les Nations unies, Amnesty International et d’autres organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits humains ont documenté et signalé des cas répétés de refoulement au cours de la dernière décennie.

La Cour européenne des droits de l’Homme a examiné deux affaires déposées contre la Grèce par des réfugiés qui affirmaient avoir été expulsés de force vers la Turquie par des fonctionnaires grecs en 2019 et 2020.

La première, déclarée irrecevable en raison d’un manque de preuves, concernait un mineur non accompagné originaire d’Afghanistan qui aurait été placé dans un canot de sauvetage par les garde-côtes grecs et repoussé vers la Turquie.

La deuxième affaire concernait une femme turque qui avait fui la Turquie et avait été repoussée vers ce même pays par les autorités grecques.

La CEDH a estimé que cette deuxième affaire était révélatrice d’un « modus operandi uniforme » de la Grèce à ses frontières terrestres et maritimes, en particulier dans la région d’Évros et dans les îles grecques.

L’arrêt ordonne à la Grèce de verser à la requérante, la femme 20 000 euros de compensation pour dommages non pécuniaires.

« La Cour a vu un modèle et a décidé de punir ces violations […], elle a décidé que ce n’était pas acceptable », a commenté Lefteris Papagiannakis, directeur du Conseil grec pour les réfugiés, à Euractiv.

Lefteris Papagiannakis a également expliqué que, bien que la première affaire soit irrecevable, le tribunal a reconnu, dans son arrêt dans l’autre affaire, que des refoulements similaires avaient eu lieu systématiquement au cours de cette période.

Source https://www.euractiv

La Grèce en « situation d’urgence » face à la hausse des arrivées d’enfants en 2024

Le nombre de mineurs non accompagnés et plus généralement d’enfants arrivant sur les côtes grecques a doublé en 2024. Des ONG présentes dans les campements dénoncent des conditions de vie « alarmantes », malgré les récents dispositifs mis en place par l’État grec pour ces mineurs exilés.

Les arrivées d’enfants exilés en Grèce ont doublé en 2024. Plus de 13 000 mineurs sont arrivés dans le pays par la mer au cours des 11 premiers mois de cette année, selon le Haut-commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR).

Parmi ces enfants, 3 000 sont des mineurs non accompagnés ou séparés de leurs familles. Soit le double de l’année précédente, au cours de laquelle 1 490 d’entre eux avaient débarqué en Grèce.

« Ce à quoi nous assistons équivaut à une situation d’urgence pour les enfants comme nous n’en avons pas vu depuis des années », a déclaré auprès du média britannique The Guardian Sofia Kouvelaki, directrice du Home Project, une ONG qui soutient les enfants migrants à Athènes. « Il y a un nombre considérable d’enfants qui arrivent chaque jour sur des bateaux et il est urgent de créer davantage d’espaces sûrs pour les héberger », soutient-elle.

Parmi les nouveaux arrivants orientés vers le projet Home figurent des enfants exceptionnellement jeunes en provenance de Syrie et d’Égypte, précise le Guardian. Les ONG constatent aussi une augmentation notable du nombre d’enfants empruntant la route migratoire allant de la Libye vers la Crète.

Le pic d’arrivées s’est surtout concentré sur le premier semestre 2024, au cours duquel 6 400 enfants (isolés ou accompagnés) sont arrivés, soit quatre fois plus qu’à la même période en 2023. 86 % de ces enfants étaient âgés de moins de 15 ans, toujours selon les statistiques onusiennes.

« L’endroit ressemble à une prison »

Des centaines d’enfants se retrouvent désormais sur les îles de Samos, Leros et Kos, parfois sans vêtements ni chaussures adaptés et peu d’accès aux services essentiels, le tout à l’approche de Noël, rapporte le Guardian.

Un rapport de Save The Children et du Conseil grec pour les réfugiés, paru le 11 décembre, alerte sur le sort de ces enfants. Dans les camps réservés aux personnes migrantes, ceux-ci vivent dans des « conditions alarmantes », affirment les ONG, qui pointent notamment le « manque de services de protection », la présence de nuisibles ou encore « une nourriture de mauvaise qualité ».

À leur arrivée, les enfants, à l’instar des adultes, doivent souvent passer deux à trois semaines dans une « zone sécurisée », avant d’être transférés dans des centres dédiés. Or, « il n’y a rien à faire dans la zone sécurisée, aucune activité, récréative ou autre. Ils s’ennuient et l’endroit ressemble à une prison – ce n’est pas du tout adapté aux enfants. C’est un conteneur entouré de barbelés », dénonçait déjà en juillet dans un communiqué Fileri Kyriaki, avocate pour le Conseil grec pour les réfugiés.

Amira, 16 ans, qui a fui l’Afghanistan avec sa famille, témoigne dans le rapport de Save the Children. L’adolescente décrit la vie dans le camp de Katsikas, à l’ouest du pays, comme « étouffante ». Les conditions de vie dans ce camp isolé pèsent aussi sur son jeune frère : « il n’a pas beaucoup d’amis et il se sent tellement seul. Nous l’avons emmené voir un psychologue dans le camp, mais c’est juste une brève rencontre et ensuite un ‘au revoir’. Il est si triste qu’il se ronge les ongles. (…) Il veut une vie normale comme les autres enfants », s’attriste la jeune fille.

A lire aussi
Grèce : un tribunal juge « illégale » la détention d’une famille dans le camp de Malakasa

Le gouvernement grec a récemment annoncé que 500 places supplémentaires seraient créées pour des enfants dans des environnements protégés « une fois que le financement serait trouvé ». Cette annonce a fait suite à une indignation collective suite au viol et aux violences subies par un adolescent Égyptien de 16 ans dans le camp de Malakasa, en décembre. « Nous sommes tous choqués par cet incident », avait alors déclaré la vice-ministre des Migrations, Sofia Voultepsi, tandis que la Cour suprême avait ouvert une enquête.

« Les enfants fuyant les crises humanitaires arrivent en Grèce dans l’espoir d’y trouver la sécurité, mais se retrouvent piégés dans une nouvelle crise », a commenté Willy Bergogné, directeur Europe de Save the Children, auprès du Guardian. Après le transit dans les « zones sécurisées », « les centres d’accueil censés les héberger sont des lieux de peur et d’isolement, caractérisés par la violence, des conditions de vie alarmantes et un manque de services d’aide. »

Ligne d’urgence, système de tutelle : des dispositifs encore insuffisants

Les mineurs non accompagnés sont, eux, orientés vers des structures d’accueil dédiées : « des dispositions spécifiques sont prises en fonction de l’âge et de la situation familiale de l’enfant », expliquait en août dans un communiqué Nikos Alexiou, membre de l’équipe de protection de l’enfance de l’UNICEF en Grèce.

Ces enfants sont placés soit dans des hébergements à long terme pour mineurs isolés, avec un quotidien en semi-indépendance ; soit dans des familles d’accueil. En théorie, si un mineur isolé ne dispose pas d’un abri sûr, il peut appeler la ligne téléphonique du mécanisme national d’intervention en cas d’urgence. Celle-ci « se chargera immédiatement de vous placer dans un foyer pour mineurs », d’après le gouvernement grec.

En octobre, le Comité des droits de l’homme avait d’ailleurs félicité la Grèce pour ses efforts en direction des mineurs non accompagnés. La mise en place du mécanisme national de réponse d’urgence a été particulièrement salué : celui-ci « a aidé des milliers de mineurs non accompagnés en situation précaire depuis 2021 », selon le rapport du Comité.

Depuis 2023, la Grèce a aussi introduit un système national de tutelle (issu du budget pluriannuel « Fonds pour l’asile, la migration et l’intégration 2021-2027 »), dont l’objectif est de soutenir le déploiement de tuteurs légaux pour l’accès aux droits des mineurs non accompagnés.

Mais ces dispositifs ont une efficacité encore relative : en janvier 2024, la Cour européenne des droits de l’homme avait par exemple épinglé le gouvernement grec pour son incapacité à protéger un adolescent afghan demandeur d’asile, arrivé en Grèce en 2018, et resté sans abri pendant les six mois qui ont suivi.

Source Infomigrants

Le dernier film de Yannis Youlountas à La Mure(38)

Si vous avez raté le film en présence de Yannis Youlountas le 4 avril 2024 à Grenoble il sera présent lors de la projection au cinéma théâtre de La Mure le 21 janvier 2025 à 20h .

Résumé :

Grèce, 2019 à 2023. Mitsotakis remplace Tsipras au pouvoir en Grèce et promet d’en finir avec Exarcheia, un quartier rebelle et solidaire d’Athènes. Mais la résistance s’organise et des renforts arrivent d’autres villes d’Europe. Le cri de ralliement devient No Pasaran ! Au fil des années, d’autres luttes s’étendent du nord au sud de la Grèce pour défendre la terre, la mer et la vie : en Crète, en Thessalie, en Épire… Même sur l’île de Paros dans les Cyclades, la population manifeste sur les plages devenues payantes et réussit à ce qu’elles redeviennent un bien commun, pour le bonheur de tous.
Quand tout semble s’effondrer, à Athènes comme ailleurs, une même réponse se fait entendre : « nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs. »

Les tickets de la séance sont désormais réservables en ligne https://www.ticketingcine.fr/?nc=0100&lang=fr&ids=11639&ps=eyenet

A l’occasion de cette tournée sur chaque lieu de projection une collecte est organisée à destination des lieux autogérés solidaires en Grèce . Le point collecte se trouvera à proximité du cinéma .

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