18/1 Grèce Les réfugiés handicapés oubliés, négligés
Les personnes en situation de handicap doivent être identifiées et assurées d’un accès à tous les services Ali, un jeune garçon afghan âgé de huit ans et polyhandicapé, entouré par sa famille en octobre 2016 dans le campement d’Elliniko à d’Athènes, où la famille réside avec plus de 3 000 autres demandeurs d’asile et migrants.
Shantha Rau Barriga directrice de la division Droits des personnes handicapées
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), huit organisations humanitaires internationales ainsi qu’une association locale travaillant dans les sites de réfugiés en Grèce ont tous affirmé à Human Rights Watch qu’ils ne disposent que de peu de programmes ciblés, voire aucun, permettant de répondre aux droits et aux besoins des demandeurs d’asile, des réfugiés ou des autres migrants en situation de handicap.L’accord très insatisfaisant de l’UE avec la Turquie – visant à renvoyer les demandeurs d’asile en Turquie, la fermeture des frontières le long de la route des Balkans, une mauvaise gestion ainsi qu’un manque de coordination entre les gouvernements européens ont bloqué 62 700 demandeurs d’asile et autres migrants en Grèce. D’après la Commission Européenne, à la date du 12 janvier 2017, seulement 7 448 personnes ont été relocalisées, ou sont en cours de l’être, en vertu du mécanisme de relocalisation de l’UE – soit environ 12% des 66 400 places promises en 2015. Celles qui sont restées en Grèce vivent dans des conditions déplorables et instables, privées de services et d’hébergement adéquats. Des milliers de réfugiés à travers la Grèce souffrent des conditions hivernales très dures, vivant sous de frêles tentes, dans un froid atteignant -14°C. Ceux qui ont des handicaps sont particulièrement exposés.Les enquêtes menées par Human Rights Watch en Grèce, sur le continent comme dans les îles, en octobre 2016 et janvier 2017, ainsi que les entretiens téléphoniques réalisés en décembre 2016 et janvier 2017 montrent que les demandeurs d’asile et réfugiés handicapés ne sont pas correctement identifiés comme tels en Grèce, notamment en raison d’un processus d’enregistrement bâclé et d’un manque d’instruction du personnel. En l’absence de compréhension de l’étendue et de la nature des besoins, la réponse des organisations d’aide humanitaire ne peut être efficace.Les services de santé mentale, indispensables dans le cas des demandeurs d’asile et des autres migrants, sont aussi très inadaptés. La moitié des 40 migrants interviewés par Human Rights Watch ont déclaré qu’eux-mêmes ou les membres de leur famille souffrent de traumatisme, d’anxiété ou de dépression dus à la violence subie dans leur pays d’origine, à leur dangereux périple, à la séparation d’avec leurs proches ou encore à l’incertitude et l’insécurité qui règnent dans les camps.
« Amra », une Afghane de 19 ans, a déclaré qu’elle avait demandé à voir un médecin au camp de Kara Tepe à Lesbos en raison de ses pensées suicidaires. « Je ne veux pas porter atteinte à ma vie, je lutte contre moi-même », a-t-elle déclaré. Des travailleurs humanitaires travaillant dans le camp l’ont conseillée à deux reprises, a-t-elle expliqué, avant de lui signifier qu’ils ne pouvaient pas l’aider davantage. Après la visite de Human Rights Watch, Amra a eu quelques entretiens avec un psychologue.Depuis 2015, la Commission européenne a octroyé plus de 125 millions d’euros au gouvernement grec et presque 370 millions d’euros aux agences d’aide et aux organisations internationales, y compris le HCR. Mais le gouvernement grec et le HCR ont été critiqués pour ne pas avoir su utiliser les fonds européens de façon à améliorer suffisamment les conditions du camp avant l’arrivée de l’hiver, laissant des milliers de personnes dormir dans un froid glacial.
16/1 Cinq maires insulaires demandent une rencontre avec Tsipras sur la crise des réfugiés
Les maires de Lesvos, de Chios, de Samos, de Kos et de Leros, les îles les plus touchées par la crise des réfugiés, ont demandé lundi une rencontre avec le Premier ministre Alexis Tsipras pour le 23 janvier.
Dans une lettre envoyée au premier ministre, les cinq maires affirment que la réunion est nécessaire «pour parvenir à une solution viable pour les îles qui subissent le plus lourd de la crise des réfugiés». Ils disent également vouloir l’informer de leurs «positions communes concernant La crise des réfugiés, toujours dans le cadre de leur volonté de coopérer pour le bien des îles « .
Selon les mêmes sources, les cinq maires prévoient une conférence de presse conjointe après leur réunion prévue dans les bureaux de l’Union centrale des municipalités de Grèce.