L’implication de Frontex dans des refoulements illégaux en Grèce est à nouveau prouvée, cette fois dans un rapport d’incident grave (SIR) récemment publié par le bureau des droits fondamentaux de Frontex, à partir d’un refoulement effectué par les garde-côtes grecs à l’extérieur de Lesvos, avec l’aide de Frontex Lettonie.
Dans l’après-midi du 25 janvier, un bateau transportant 38 personnes, toutes afghanes, avait presque atteint la terre ferme au nord de Lesbos, lorsqu’il a été arrêté par Frontex Lettonie et deux navires des garde-côtes grecs, et repoussé illégalement vers la Turquie.
Les autorités grecques ont nié toute implication, comme d’habitude, et ont affirmé qu’elles n’avaient fait qu’empêcher un bateau d’entrer dans les eaux du territoire grec, ou, comme elles l’ont dit, qu’elles avaient « empêché le départ ».
Nous avons publié un article sur ce cas le 13 mai, et l’affaire a également fait l’objet de plusieurs documentaires.
Le 2 février, le bureau des droits fondamentaux de Frontex a lancé un rapport d’incident grave (SIR 10463/2024), afin de « clarifier les allégations de recours à la violence en mer et d’expulsion collective de migrants ».
Les résultats et la conclusion sont clairs comme de l’eau de roche : le groupe a été illégalement et violemment repoussé des eaux territoriales grecques par les garde-côtes grecs, assistés par le navire letton de Frontex.
Latvian Frontex a ensuite couvert les autorités grecques dans son rapport de mission, afin que le crime puisse passer inaperçu, comme d’habitude en mer Égée
« Le Bureau note avec regret que le compte-rendu de l’incident par l’équipage du navire Frontex dans le rapport de mission, ainsi que par les autorités grecques en**, était incomplète et incorrecte, avec des informations manquantes sur la présence des migrants en Grèce, et le second transfert de l’incident de Frontex à HCG »
Le bateau était dans les eaux grecques, ils ont été interceptés, leur vie a été mise en danger à plusieurs reprises par les garde-côtes grecs, ils ont fait l’objet d’une expulsion collective interdite, et tant Frontex que les garde-côtes grecs ont délibérément couvert le crime en mettant des informations incorrectes et incomplètes dans leurs rapports de mission.
Étant donné que ces rapports de Frontex ne sont pas accessibles au public et qu’ils présentent un grand intérêt pour le public, nous avons à nouveau décidé de publier l’intégralité du rapport. Il est de la plus haute importance que ces rapports soient accessibles à tous, et pas seulement aux politiciens et aux journalistes de l’UE.
Final SIR 10463-2024_final_redacted-rotated (1)Download file:///C:/Users/Odie%20Helier/Downloads/Final-SIR-10463-2024_final_redacted-rotated-1.pdf
Les autorités grecques, soutenues par Frontex, ont à nouveau prouvé leur implication et leur responsabilité dans les violations des droits de l’homme en mer Égée. La question est de savoir ce que le conseil d’administration de Frontex et la Commission européenne vont faire pour mettre fin à cette situation.
Nous demandons à la Commission européenne de lancer immédiatement une procédure d’infraction contre la Grèce pour violations systématiques et généralisées des droits de l’homme, et nous demandons la cessation de toutes les opérations de Frontex en Grèce conformément à l’article 46 du règlement de Frontex.
Source https://aegeanboatreport.com/2024/08/25/frontex-covering-up-greek-pushbacks/
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