Le chômage en Grèce « bloqué » à un taux à deux chiffres depuis 2010
Le taux de chômage en Grèce est resté à deux chiffres au cours des 14 dernières années et n’a pas réussi à passer sous la barre des 10 %.
Même au cours des 18 derniers mois de contraction, il n’a pas réussi à passer sous la barre des 10 %, les experts évoquant un groupe de 500 000 chômeurs au cœur du phénomène.
Le taux de chômage a certes diminué en mars dernier, passant de 10,8 % en février à 10,2 %, mais il est resté au-dessus de la barrière « psychologique » des 10 %.
Selon les experts, la principale raison pour laquelle le taux de chômage se maintient autour de 10 % est le manque d’investissements, qui conduiraient à la croissance de l’économie et à la création de nouveaux emplois, mais aussi l’inadéquation entre l’offre et la demande de compétences. Ils soulignent également que le chômeur type est une femme âgée de 24 ans maximum, sans emploi depuis plus d’un an, rapporte le quotidien kathimerini.
Principales distorsions sur le marché du travail grec
La baisse du taux de chômage est problématique, le taux étant « coincé » au-dessus de la limite psychologique de 10 % (10,2 % en mars). En même temps, il y a un énorme problème, car beaucoup d’entreprises cherchent de la main d’œuvre, en vain. Bien que les prévisions des analystes nationaux et internationaux indiquent que la tendance à la baisse se poursuivra, l’arrêt du rythme soulève des questions quant à la suite des événements.
Dans le même temps, les défis sur le marché du travail augmentent. Selon la Fondation pour la recherche économique et industrielle (IOBE), la baisse du taux de chômage rend plus difficile la recherche de personnel, ce qui se traduit par une tension accrue sur le marché du travail, en particulier dans les secteurs de la construction, du tourisme, de l’industrie manufacturière et du secteur primaire.
Malgré la réduction notable du chômage au cours des dernières années, plusieurs distorsions persistent, car les taux de chômage des femmes, des jeunes et des chômeurs de longue durée restent nettement plus élevés que la moyenne de l’UE.
Selon l’analyse de l’IOBE citant les données de la Banque de Grèce, le taux de chômage est estimé à près de 13 %, soit deux fois plus que dans de nombreux pays de l’UE, ce qui indique l’existence de graves distorsions et de problèmes structurels sur le marché du travail.
La Banque centrale sonne également le glas de ce que l’on appelle l’étroitesse du marché du travail qui, comme elle le souligne, peut menacer les perspectives de développement du pays.
Il s’agit du phénomène selon lequel, alors qu’il y a une demande de travail, il n’y a pas de main-d’œuvre pour la satisfaire, en particulier dans les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre tels que la restauration, le tourisme et le commerce.
Selon la BoE, cela indique l’existence de graves distorsions et de problèmes structurels qui nécessitent des incitations pour augmenter l’emploi, telles que la réduction des cotisations d’assurance pour les employeurs, l’augmentation de la participation des jeunes et des femmes au marché du travail, et la formation des chômeurs à de nouvelles compétences.
La Commission propose également des incitations pour le retour des scientifiques qui ont émigré pendant la période de crise (reconquête des cerveaux), mais aussi pour l’afflux et l’intégration d’immigrés économiques qualifiés.
Dans le même temps, la Grèce occupe la pire position parmi les 27 pays membres de l’UE en termes de classement négatif pour les jeunes. Le pays présente le plus grand décalage entre la formation scolaire et le type d’emploi des jeunes travailleurs âgés de 20 à 34 ans.
Le problème dans le domaine de l’emploi est double : d’une part, un taux de chômage élevé qui a dépassé 10 % à la fin de 2023 et une faible participation au marché du travail (61,8 %), bien en dessous de la moyenne européenne (70,5 %) et, d’autre part, de graves pénuries de travailleurs et une inadéquation entre l’offre et la demande de professions sont observées.
Par ailleurs, 38 % des personnes de ce groupe d’âge occupent des emplois de niveau inférieur à celui qu’elles pourraient occuper compte tenu de leur niveau d’éducation, selon les données d’Eurostat.
Flexibilité des formes de travail et de rémunération
Parmi les aspects négatifs du marché du travail figure l’explosion des formes d’emploi flexibles, dont les contrats couvrent – approximativement – 50 % des nouvelles embauches.
Plus précisément, en 2023 – selon les données du système d’information ERGANI – 3 214 205 nouvelles embauches ont été enregistrées, dont 1 651 220 à temps plein et 1 562 985 liées à des formes d’emploi flexibles.
Dans le même temps, plus d’un travailleur sur deux – un total de 1 233 031 personnes, soit un pourcentage de 53,68 % – recevait un salaire inférieur à 1 000 euros bruts.
Dans le classement selon les rémunérations perçues, le groupe le plus nombreux est celui de ceux qui sont payés 1.000 et 1.200 euros. Il s’agit de 373 163 travailleurs qui représentent 16,25 % de l’ensemble des travailleurs du secteur privé du pays, soit 2 296 845 personnes.
Un grand nombre de 284 134 travailleurs reçoivent moins de 500 euros par mois.
Il s’agit évidemment de travailleurs ayant des formes d’emploi flexibles, dont le nombre total est inférieur de 52 266 personnes par rapport à 2022, a remarqué le quotidien économique Οικονομικος Ταχυδρόμος dans son long rapport.
Source https://www.keeptalkingreece