Refoulements en mer Egée

Les refoulements de plus en plus violents de réfugiés en mer Egée se font actuellement au vu et su de tous

 « Ils ont été kidnappés, dévalisés et refoulés au su et au vu des habitants de Samos »

Georges Pagoudis

 L’avocat Dimitris Choulis dénonce l’action illégale d’officiers en uniforme contre des réfugiés. Ces dénonciations ont été confirmées par le reportage d’une radio locale.

L’avocat Dimitris Houlis qualifie une opération de refoulement à Samos de crime organisé contre les réfugiés.

Comme il l’a confirmé au journaliste Giannis Negri travaillant à la station de radio FM 2000 de Samos, un groupe d’hommes en uniforme a enlevé et détenu illégalement des réfugiés, leur a volé leur argent et leurs objets de valeur, a confisqué leurs téléphones portables. Par la suite, ils les ont embarqués sur des bateaux des garde-côtes et abandonnés sur de radeau de sauvetage du type liferaft à l’intérieur des eaux territoriales turques. Et tout cela devant des témoins oculaires, dont les témoignages ont été recueillis par l’avocat, des témoignages également confirmés par le journaliste, qui entre-temps avait fait sa propre enquête et recueilli  des témoignages convergant.

Tout a commencé le matin du dimanche 29/8, lorsqu’un bateau avec des réfugiés est arrivé sur la plage de Potami à Karlovasi, Samos. Selon les informations, il y avait environ 25 personnes à bord qui, à leur arrivée, se sont empressées de se cacher dans les montagnes environnantes, en se divisant en deux groupes. Le groupe le plus important, composé d’environ 20 personnes, s’est avancé et a atteint le village Leka, où presque tous les habitants  ont remarqué leur présence.

« Les habitants se sont précipités pour les aider et surtout pour leur donner de l’eau et de la nourriture. « Un habitant m’a dit qu’ils avaient tellement faim qu’ils ont même mangé un morceau de pizza qui était tombé au sol et était rempli de terre », a décrit Dimitris Houlis à « Ef.Syn. », répétant ce qu’il avait dit plus tôt sur le radio.

Là,  au village de Leka, la police accompagnée de gardes-côtes les a retrouvé et les a arrêté. « Les villageois ont vu la police les arrêter puis emporter tous leurs effets personnels, comme leurs téléphones portables, et même leur argent, qu’ils ont mis dans un sac noir.  Lorsqu’une femme a protesté et a demandé à la police pourquoi ils faisaient cela, La réponse a été que les effets personnels leur seront restitués lorsqu’ils seront remis au hot-spot, où ils étaient censés les amener.  » Cependant, cela ne s’est jamais produit.

Les réfugiés ont été obligés de monter à bord d’une camionnette blanche sans plaques d’immatriculation et depuis on  en a perdu  toute trace d’eux. Cependant, selon un témoignage, à midi du même jour, un citoyen de Samos qui se déplaçait sur une montagne dans la même zone a vu deux bateaux de la garde côtière grecque se diriger rapidement vers les eaux turques et après un certain temps revenir.

Il est à noter que, selon les témoignages, les gardes-côtes présents n’ont pas participé à l’incident du vol des téléphones portables et de l’argent. Au contraire, lorsqu’une femme parmi les réfugiés a perdu connaissance, l’un des responsables du port a demandé qu’une ambulance soit appelée, mais la police a refusé, affirmant qu’elle faisait semblant !

Selon M. Choulis, mais aussi d’après de nombreux témoignages de victimes qui ont été enregistrés depuis mars 2020 et jusqu’à aujourd’hui, cet incident ne fait pas exception. Des dizaines de victimes de refoulements illégaux affirment qu’avant d’être forcées à monter dans des bateaux et des radeaux de sauvetage pour rentrer en Turquie, elles sont victimes de vols à main armée par les hommes en uniforme qui les arrêtent.

 « Estimez que chaque bateau qui arrive a au moins 20 personnes à bord. Même si chacun dispose en moyenne de 300 euros, le montant monte jusqu’à 6 000 euros avec les calculs les plus modestes, mis à part les téléphones portables qui ont aussi une certaine valeur monétaire. Que devient tout cela ? » demanda M. Choulis. Est-ce la récompense, la prime  des actions illégales ordonnées par des hauts fonctionnaires et menées par leurs subordonnés ? Il convient également de noter que dans les heures qui ont suivi, cinq autres réfugiés ont fait leur apparition au  le même village, très probablement du même groupe, et ils ont été emmenés au Centre de réception et d’identification. C’est un élément important car les garde-côtes s’étaient entre-temps empressés de démentir toute arrivée de bateau ce jour, malgré le fait que Giannis Negris  de l’aegaio.blogspot.com avait, selon lui, publié des photos du bateau que les réfugiés avaient laissé sur la plage, depuis le matin de leur arrivée. L’explication avancée par les garde-côtes était que le bateau avait été emporté par les vagues sans passagers. [Le recensement officiel d’arrivée quotidiens publié par le Ministère le 30 août dernier donne 0 arrivée pour le jour du 29 août. Les cinq réfugiés rescapés de l’opération de refoulement seraient-ils tombés du ciel ?]  Il convient également de mentionner que le bateau est ensuite tombé entre les mains des habitants locaux qui ont retiré son moteur, un fait qui a été enregistré photographiquement, mais personne n’a recherché les auteurs.

Le « Ef.Syn. » tient à la disposition de photos et de vidéos de courte durée avec les réfugiés qui ont débarqué à Karlovasi, qu’eux-mêmes avaient envoyées le matin du 29 août à des ONG d’aide juridique.

Source https://www.efsyn.gr/ellada/koinonia/309031_toys-apigagan-toys-listepsan-toys-epanaproothisan-mprosta-sta-matia-ntopion

rédaction

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