De « héros » à « méchants »… Le gouvernement grec persécute les syndicalistes du secteur de la santé en raison de leur activité politique
Un an auparavant, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis et les membres de son gouvernement faisaient l’éloge des médecins, les « héros de la santé » comme ils les appelaient, pour leur lutte contre la pandémie de coronavirus. Le gouvernement avait même exhorté le peuple à montrer sa reconnaissance aux professionnels de la santé du pays en les applaudissant de leur balcon.
Mais, apparemment, les travailleurs de la santé sont des « héros » tant qu’ils gardent le silence et ne se battent pas pour les droits de leurs collègues et de la société. Récemment, la présidente de la Fédération nationale des médecins des hôpitaux publics (OENGE) Afroditi Retziou a reçu une convocation pour u interrogatoire de la police grecque, car la Fédération s’est mobilisée et a organisé des manifestations pour exiger du gouvernement le recrutement de médecins, ainsi que davantage de matériel de protection et de mesures de sécurité pour les travailleurs de la santé !
Dans une déclaration concernant sa convocation par la police, Mme Retziou a déclaré
« Le combat que mènent les médecins hospitaliers, tous les travailleurs de la santé, est un combat pour la protection de la santé et de la vie de notre peuple, un combat pour la défense de nos droits et de notre dignité. Peu importe le nombre de lois qu’ils voteront, peu importe le nombre de mécanismes répressifs qu’ils utiliseront, ils ne nous intimident pas et ne nous terrorisent pas.
Nous continuerons à accomplir notre tâche, celle qui nous est dictée par notre conscience.
S’ils pensent que nous resterons silencieux en ne faisant rien face au crime continu contre la santé et la vie de nos patients, ils se trompent profondément ».
Afroditi Retziou n’est pas le seul cas. D’autres syndicalistes du secteur de la santé ont reçu des appels de la police afin de « s’excuser » pour leur activité militante.
En pleine pandémie de Covid-19, il s’agit d’une autre action provocatrice du gouvernement conservateur de la DS qui cherche à faire taire toute voix qui révèle les pénuries tragiques dans les hôpitaux et, de manière générale, la dangereuse politique gouvernementale qui risque la vie de milliers de personnes.
Comme le souligne pamehellas.gr, « le gouvernement, face à la troisième vague de la pandémie, un an après son déclenchement, a financé des milliards de dollars aux grandes entreprises, aux groupes de tourisme et aux compagnies aériennes. Ils ont couru pour acheter du matériel de police et de répression et veulent faire venir des milliers de gardes spéciaux, de caméras et de policiers dans les universités, le métro, et partout où ils peuvent imaginer. Mais ils insistent pour ne pas engager de chauffeurs pour les transports publics, d’enseignants pour les écoles, et de personnel médical pour les hôpitaux !
Afin de défendre sa politique barbare qui sacrifie la vie et la santé du peuple pour le profit de quelques-uns, elle lance un mécanisme d’intimidation et de répression contre ceux qui s’y opposent. Comme le Talon de fer, il légifère des mesures de jour et de nuit contre quiconque se bat et revendique, interdit les manifestations, cherche à faire taire et intimider toute voix exigeante ».
Les persécutions et les intimidations ne passeront pas et la lutte des travailleurs dans tous les secteurs se poursuivra et s’étendra.