Mitsotakis et Macron : deux hontes côte à côte par
·Nouvelle rencontre entre le premier ministre grec et le président français, aujourd’hui à Paris, tous deux fiers d’annoncer un rapprochement qui ne promet rien de bon.
MITSOTAKIS ET MACRON : DEUX HONTES CÔTE À CÔTE
La première de ces hontes, c’est celle qui repose sur les épaules des dirigeants français successifs pour leur influence particulièrement nuisible sur ce qui se trame dans la péninsule hellénique. La France a joué un rôle majeur sur ce qui s’est passé de pire depuis dix ans en Grèce :
— ventes d’armes avec rétro-commissions ;
— nombreuses magouilles des banques françaises avec divers prêts pourris ;
— rôle déterminant de Hollande dans la capitulation de Tsipras ;
— nombreux investissements des firmes tricolores dans le dépeçage du bien commun (Suez, Véolia, EDF, Vinci et maintenant Total qui s’apprête à ravager les rivages de Crète avec des forages pétroliers au large de l’île) ;
— dumping social accéléré depuis l’arrivée de sociétés comme Leroy Merlin (au centre de nombreuses polémiques pour son comportement brutal envers les travailleurs à Athènes) ;
— création des premiers hot-spots de la mer Égée, notamment le camp de Moria à Lesbos par Cazeneuve et des fonctionnaires français, avec des conséquences humaines désastreuses ;
— supplément d’équipement de la police grecque made in France pour une bonne partie (et courses à Eurosatory) ;
— surveillance accrue des opposants politiques et des solidaires internationaux, pressions diverses (on en sait quelque chose).
La seconde des hontes dans ce tableau parisien ridicule, c’est bien sûr la fin du discours de Mitsotakis, deux minutes avant la fin de la conférence de presse. Ce n’est pas un hasard si, en guise de conclusion, le premier ministre grec rend subitement hommage aux victimes d’Auschwitz. En réalité, ce n’est pas du tout pour saluer la mémoire des malheureux déportés, mais tout simplement parce qu’il sait parfaitement ce que pensent de plus en plus d’Européens sur l’horreur des camps en Grèce. En effet, de plus en plus de voix s’élèvent contre ce qui se passe à Lesbos et ailleurs :
https://www.illustre.ch/magazine/jean-ziegler-avons-recree-camps-concentration?
Même si nous sommes encore loin des terribles génocides du passé, la situation se détériore et se durcit sans cesse, mois après mois, de façon très inquiétante. C’est pourquoi Mitsotakis tente de désamorcer les critiques, à côté du chef de l’État français (co-responsable de ce drame), mais ça ne marchera pas. Les camps de la mer Égée sont odieux et de plus en plus d’enfants et d’adultes y souffent et y meurent. Chaque semaine, des dizaines d’adolescents tentent de s’y suicider. Chaque semaine, en été comme en hiver :
Honte à l’État grec, honte à l’État français, honte à l’Union européenne, honte à tous ceux qui prétendent nous gouverner.
En France comme en Grèce et dans beaucoup d’autres régions du monde, la révolte gronde. Le pouvoir devient sans cesse plus arrogant, plus violent, plus oppressant. Partout, le pouvoir est un voleur de vies.
Ce réseau international de nuisibles assure le maintien de la domination et de l’exploitation qui nous écrase et nous épuise, et établit des partenariats entre états contre la plupart d’entre nous : opposants, révoltés, précaires, travailleurs, retraités, étudiants, migrants…
N’attendons plus. Prenons nos affaires en main, débarrassons-nous des chaînes qui nous étranglent, unissons-nous par-delà les frontières pour faire tomber tous les murs, de Paris à Athènes et de Santiago à Hong-Kong.
Tournons la page du vieux monde et de ses gardiens zélés.
Yannis Youlountas
Source http://blogyy.net/2020/01/29/mitsotakis-et-macron-deux-hontes-cote-a-cote/