Extrait de l’article de Paul Oriol sur Médiapart
Le gouvernement grec d’Alexis Tsipras, à peine formé, a trouvé en face de lui ceux qui, avant les élections, avaient pris position contre Syriza, quelquefois même en se déplaçant à Athènes pour soutenir ses adversaires. Et maintenir en place socialistes du Pasok et conservateurs de Nea Dimokratia qui, au pouvoir alternativement de 1974 à 2012, avaient mis le pays en faillite avec leur complicité. Depuis l’éclatement de la crise, les uns et les autres s’entendaient pour en faire supporter les conséquences aux plus défavorisés.
Quel crime a commis le peuple grec pour être sanctionné ?
Les négociateurs européens sont soutenus, avant tout début de discussion, par le président de la BCE qui a fermé le robinet, le FMI, le président de la CE, les pays nordiques alignés sur l’Allemagne, les gouvernements du sud, en difficulté, Portugal et Espagne, qui, ayant imposé la politique de la troïka à leur peuple, se sentiraient désavoués par une victoire même partielle du gouvernement grec.
Le gouvernement Tsipras ne pourra imposer, au niveau européen, tout le programme de Syriza. Mais un premier compromis a été passé qui donne quelques mois de répit pour avancer au delà de l’ultimatum européen initial.
La politique de l’UE sous la conduite de l’équipe Merkel suscite une opposition de plus en plus forte dans la plupart des États membres : opposition d’une droite nationaliste qui prône la sortie de l’euro et même l’éclatement de l’UE : FN qui monte en France, United Kindom Independance Party qui menace Cameron au Royaume-Uni, Alternativ für Deutschland qui inquiète le parti de Angela Merkel, et opposition d’une gauche « antiaustéritaire » mais encore proeuropéenne (Syriza, Podemos…). Choisir la rupture avec le gouvernement grec serait, pour l’UE, choisir la disparition de l’euro et de l’UE tels qu’ils existent aujourd’hui. C’est un choix probablement envisagé par certains au sein de l’UE et de l’Eurogroupe mais encore non assumé.
Aujourd’hui, le peuple grec a besoin d’un tout autre soutien.
Les 3 mois qui viennent vont être décisifs pour le peuple grec mais aussi pour les peuples de l’UE. Peuples, syndicats, partis vont-ils se contenter d’observer le spectacle, de compter les points, de critiquer tel ou tel renoncement ?
N’y a-t-il pas mieux à faire pour aider « Syriza » aujourd’hui et « Podemos » demain ?
Y aura-t-il une mobilisation européenne des peuples suffisante pour entrainer une réorientation de la politique européenne ?
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