Sur les réfugiés semaine 8 et 9

En France le collectif « Communes Solidaires Gard » fait la promotion de la charte des Communes Solidaires avec les migrants auprès des Maires. Rendez-vous sur le site web http://communessolidairesgard.collectif-citoyen.fr/ pour retrouvez toutes les actualités et publications.

2/3  La Hongrie construit une barrière électrifiée pour repousser les migrants
La clôture doit être munie de détecteurs de chaleur, de caméras et de haut-parleurs

La nouvelle barrière que la Hongrie construit à sa frontière sud pour repousser migrants et réfugiés est électrifiée, munie de détecteurs de chaleur, de caméras et de haut-parleurs diffusant des avertissements en anglais, en arabe et en farsi.

Cette clôture high-tech doit doubler la barrière barbelée qui a déjà été érigée par Budapest au plus fort de la crise migratoire en Europe en 2015.

«  Attention, attention. Je vous préviens que vous êtes à la frontière hongroise  », avertissent les haut-parleurs.

«  Si vous endommagez la clôture, traversez illégalement ou tentez de traverser, cela est considéré comme un délit en Hongrie. (…) Vous pouvez déposer votre demande d’asile dans la zone de transit  ».

Ces zones de transit sont deux postes frontières où un maximum de dix migrants est autorisé à pénétrer chaque jour.

140 km de barrière
Seulement dix kilomètres de barrière ont été érigés pour l’instant mais les autorités déclarent que les 140 km restants, qui séparent la Hongrie de la Serbie, seront achevés dans un délai de deux mois. La construction sera assurée essentiellement par 700 détenus.

«  La première barrière était une solution rapide pour le gouvernement mais elle n’était pas parfaite parce que les passeurs venaient avec des outils pour la cisailler  », a déclaré le maire du village frontalier d’Asotthalom.

Laszlo Toroczkai, qui avait été l’un des premiers à réclamer la fermeture de la frontière en 2014, a qualifié la nouvelle clôture de «  beaucoup plus sérieuse  » et «  absolument rassurante  ».

123 milliards d’euros pour la clôture
Le gouvernement a alloué 38 milliards de forints (123 millions d’euros) pour la construction de cette nouvelle clôture.

Le coût total du renforcement des mesures de sécurité à la frontière, en incluant notamment les zones de transit et les patrouilles, approche le milliard d’euros selon Janos Lazar, le chef de cabinet du Premier ministre Viktor Orban.

2/3/17 Les pays qui refusent d’accueillir des réfugiés seront sanctionnés – Source: Belga

La Commission européenne a renouvelé jeudi son appel aux États membres, « peu nombreux à avoir entièrement rempli leurs engagements », pour qu’ils accélèrent le rythme des relocalisations afin d’alléger la pression qui s’exerce sur l’Italie et la Grèce. Elle a également prévenu qu’elle n’hésiterait pas à lancer des procédures d’infraction contre les pays refusant d’accueillir des réfugiés.

La relocalisation consiste à transférer des personnes ayant demandé ou bénéficiant déjà d’une protection internationale d’un Etat membre de l’UE vers un autre Etat membre, qui doit leur accorder une protection similaire.
Relocalisations insuffisantes
Bien qu’un nombre mensuel record de relocalisations ait été enregistré en février, soit 1.940, le rythme actuel de celles-ci reste bien en deçà des attentes et de l’objectif approuvé par le Conseil européen, c’est-à-dire au moins 3.000 relocalisations mensuelles depuis la Grèce, et de l’objectif fixé par la Commission d’au moins 1.500 relocalisations mensuelles depuis l’Italie.
Objectif
À ce jour, 13.546 relocalisations ont été effectuées au total, dont 3.936 au départ de l’Italie et 9.610 au départ de la Grèce. Qui plus est, le rythme actuel ne permettra pas d’assurer la relocalisation, d’ici septembre 2017, de tous les candidats éligibles présents aujourd’hui en Grèce et en Italie, alors que cet objectif « est parfaitement réalisable », estime la Commission.
Bons et mauvais élèves
Jusqu’à présent, seuls Malte et la Finlande sont en bonne voie pour satisfaire à leurs obligations en ce qui concerne tant l’Italie que la Grèce, alors que certains pays – la Hongrie, l’Autriche et la Pologne – refusent toujours de participer au programme et que d’autres – la République tchèque, la Bulgarie, la Croatie et la Slovaquie – n’y prennent part que dans une mesure très limitée, détaille l’exécutif européen.
Belgique
La Belgique a, pour sa part, relocalisé effectivement 396 personnes (338 en provenance de Grèce et 58 depuis l’Italie), soit 10% de son engagement initial. Le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Theo Francken (N-VA) a récemment indiqué vouloir accueillir cette année environ 1.200 demandeurs d’asile en provenance des deux pays du sud de l’Europe.
Sanctions envisagées
Si les États membres n’intensifient pas leurs relocalisations prochainement, la Commission « n’hésitera pas à faire usage des pouvoirs que lui confèrent les traités à l’égard de ceux qui auront manqué aux obligations découlant des décisions du Conseil », précise-t-elle, en ajoutant « que l’obligation juridique de relocaliser les migrants éligibles ne cessera pas après le mois de septembre ».
Solidarité
« Sans solidarité, point de partage équitable des responsabilités. Toutes nos mesures étant interdépendantes, les États membres ne peuvent choisir celles qu’ils mettront en œuvre », a rappelé jeudi le commissaire européen en charge des Migrations, Dimitris Avramopoulos.

http://www.7sur7.be/7s7/fr/34762/Crise-des-refugies/article/detail/3094610/2017/03/02/Les-pays-qui-refusent-d-accueillir-des-refugies-seront-sanctionnes.dhtml

23/2/17   : 10 000 réfugiés environ devraient rester en Grèce au cours des trois prochaines années, leur demande d’asile ayant été acceptée. Parmi ces 10 000 réfugiés 2 000 sont des enfants âgés de moins de 13 ans selon les données officielles du service grec de l’asile (Kathimerini).

22/02/17 La guerre des tranchées continue à ORAIOKASTRO pour l’Education des enfants réfugiés :

Depuis Vendredi dernier on assiste à une escalade xénophobe , raciste et fasciste de la part du soit disant « Mouvement patriotique des citoyens d Oraiokastro» qui refusent la scolarisation des enfants de réfugiés dans cette école primaire de Oraiokastro ( Région de Thessalonique). Ce fut encore le cas ce mardi matin où 9 nouveaux enfants de réfugiés étaient accueillis à l’école.
Ne supportant sûrement pas leur défaite de vendredi dernier à l’occasion de la cérémonie d’accueil des enfants réfugiés ( https://www.facebook.com/constant.kaimakis/posts/1850542745213944?pnref=story)
, les fascistes mènent une véritable guérilla aux porte de l’écoles semant la terreur, frappant les passant, insultant les enseignants et les parents. Les antiracistes et antifascistes résistent à ces attaques quotidiennes dans une atmosphère tendue et violente, avec parfois des provocations gratuites comme lorsque les fachos insultent la mémoire de Petros Fyssas, le rappeur qui a été poignardé à mort par un membre d’Aube Doré en 2013, et dont le procès a lieu actuellement. La Police anti émeute tente de contenir les manifestants. vidéo : https://youtu.be/k_UD3DrMjDk.
La tension s’est encore envenimée lorsque des militants d’extrême droite ont sauté par dessus la rambarde et ont atterri dans la cour de l’école. La vidéo suivante montre un des membres d’extrême droite qui a été blessé et transféré à l’hôpital. https://youtu.be/9vWJuY0Rw_0
L’extrême droite a également harcelé une journaliste, alors qu’elle rapportait en direct sur la manifestation. https://youtu.be/O2IKwhuArxc
Alors que la journaliste parle sur un flux en direct pour Skai TV, un vieil homme se rapproche en criant «Clandestins dehors! Je ne veux pas ces Illegaux! » Plus loin, des militants d’extrême droite attaquent verbalement le journaliste avec des expressions vulgaires. Certains d’entre eux ont mis leurs mains sur l’objectif de la caméra pour les empêcher de filmer. Avant l’attaque, certaines femmes ont dit à la journaliste de partir parce qu’elle « avait tromper le public » Le journaliste avait demandé qui avait jeté une pierre… https://youtu.be/E1esSh22ETM
D’autres médias locaux présents notent que « aucun des manifestants d’ extrême-droite était parent d’un enfant» à l’école primaire de Oraiokastro.
Lorsque le bus avec les 9 enfants réfugiés est arrivé à l’école, les «patriotes» en colère ont hué les enfants en scandant « Ma patrie ne tombera pas » et « traîtres! ». https://youtu.be/ag-iOIsbmtA Certains affirment que « les enfants réfugiés dans les écoles grecques font partie d’un plan plus large visant à islamiser le pays. » Une autre raison invoquée est l’état de santé des enfants alors que le gouvernement grec a dit à plusieurs reprises que tous les enfants réfugiés fréquentant les classes spéciales dans les écoles ont été vaccinés.
Cette tension extrême à amener le Procureur de Thessalonique à réagir en demandant aux autorités d’intervenir dans le cadre d’une procédure de flagrant délit avec une stricte application de la loi anti-raciste. Une enquête a été aussi demandée sur les évènements antérieurs. Des dispositions seraient prises pour éviter d’autre s incidents à l’avenir.

Après l’Eurogroupe, la presse grecque et les partis «déchiffrent»

 Publié par Alencontre le 23 – février – 2017  Par Sotiris Siamandouras

Lors la réunion de l’Eurogroupe, le 20 février 2017, les quatre «institutions» (la Commission européenne, la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international et le Mécanisme européen de stabilité) ainsi le gouvernement de la Grèce disent avoir trouvé un accord. Mais pas exactement, du moins pas encore, ce qui permet aux médias et aux partis politiques grecs de diffuser des versions assez disparates de la réalité.

Le gouvernement, dans son communiqué de presse et dans le journal du parti de SYRIZA (Avgi – L’Aube), présente une version triomphale. Le quotidien écrit qu’il s’agit de la fin de l’austérité – «il n’y aura pas un euro de plus d’austérité». Une formule que Tsipras avait déjà affirmée précédemment. Il salue le retour (le 28 février 2016) des experts des institutions à Athènes pour conclure la seconde revue d’application du programme (troisième mémorandum) qui, de fait, conditionne le versement des sommes nécessaires au «remboursement» à la BCE, à l’échéance de juillet 2017. Avgi souligne l’ouverture de la possibilité de «mesures compensatoires» après 2019 et annonce un programme de création de 100’000 emplois d’un montant de 3 milliards. Il passe sous silence le reste.

Le Journal des rédacteurs ­­– un journal qui a le statut d’une coopérative et qui est actuellement assez proche de SYRIZA – présente une image moins triomphale, mais toutefois positive. Le journal écrit que «les institutions reviennent», un commentaire que le lecteur pourrait interpréter comme favorable. Il fait état d’un «accord politique», but fixé par le gouvernement, et le qualifie comme un accord de «juste milieu». Il souligne de même les mesures dites compensatoires, mais ne cache pas que le gouvernement a accepté de pré-légiférer des mesures austéritaires après 2018.

Aux antipodes, le principal parti de l’opposition – la Nouvelle Démocratie (ND) – accuse le gouvernement qu’«ils se foutent du peuple grec encore une fois». La ND met question même l’existence d’un accord réel, puisque «tout est renvoyé au futur», malgré «les concessions, les mesures douloureuses et les défaites additionnelles du gouvernement». Kathimerini, quotidien (comme son nom l’indique) historique de la droite, suit une approche un peu moins agressive. La satisfaction des classes possédantes transparaît face à ce que Jeroen Dijsselbloem affirme: «Il y aura un changement dans le dosage des politiques (policy mix) en s’éloignant de l’austérité et en mettant plus l’accent sur des réformes en profondeurs.» Le quotidien écrit qu’il s’agit d’un «accord de principe» qui est devenu possible suite à l’engagement du gouvernement grec (Syriza-ANEL) de pré-légiferer – un nouveau mot qui vient enrichir le newspeak ­– des mesures pour 2019. Certes, elles ne sont pas encore totalement clarifiées, mais comportent la réduction additionnelle du montant des retraites, un abaissement du seuil du revenu annuel soumis à l’impôt et une dégradation accrue de ce qui reste comme «droit du travail» (présentée comme une réforme du «marché du travail»).

Ta NEA (Le Nouvelliste), journal historique du «centre démocratique» – qui se trouve aujourd’hui proche de la «Coalition démocratique» [1] – critique sévèrement le gouvernement de n’avoir rien accompli si ce n’est prévoir (pré-légiférer) des mesures encore plus rigoureuses. La critique est similaire à celle faite par Kathimerini, à la différence qu’elle met plus en relief les conséquences en matière de droit du travail.

Enfin, le paysage de la presse grecque ne serait pas complet sans Rizospastis (Radical), le quotidien du Parti communiste (KKE). Le journal y voit «un accord de principe sur des nouvelles mesures anti-populaires et des mémorandums du jour d’après» et dénonce la tentative du gouvernement de «duper le peuple encore une fois». Le parti appelle à une journée de mobilisation. Ainsi PAME («front de masse» du KKE) a organisé une manifestation le mardi 21 février. Le secrétaire général du KKE (en fonction depuis avril 2013), Dimitris Koutsoumbas, a déclaré à cette occasion: «Les gens ne peuvent plus supporter de nouvelles mesures contre les revenus, contre leur vie même et celle de leurs enfants. Ici se trouve l’espoir, la lutte, la lutte en accord avec le Parti communiste, afin de préparer une meilleure vie pour nous, pour nos enfants, pour tout le peuple grec.» Antérieurement, Dimitris Koutsoumbas déclarait sur les ondes de la radio du parti: «La monnaie pourrait être l’euro en même temps que la drachme. Une monnaie à l’intérieur et une autre à l’extérieur du pays.» [2] Une mobilisation antérieure à la réunion de l’Eurogoupe n’a pas été envisagée et l’orientation reste celle d’une auto-affirmation partisane.

Pour mieux déchiffrer la situation, nous avons demandé l’opinion d’un économiste de la gauche radicale. Petros Stavrou nous dit que «le dit “préaccord” n’échappe pas au caractère spécifique du troisième mémorandum par rapport aux deux autres. Tandis que les mémorandums antérieurs avaient impliqué l’application d’une politique rigoureuse d’austérité et une stratégie de dévaluation interne (baisses des revenus, augmentations des impôts, etc.) sans précédent, le troisième mémorandum fait le lien entre cette politique de dévaluation interne et un mécanisme secondaire de redistribution de revenus des classes populaires vers les possédants. L’aggravation de la dévaluation interne détruit les revenus et crée la nécessité: 1° de réduire les retraites, puisqu’elles ne peuvent pas être financées par des salaires compressés; 2° d’élargir chaque fois la base d’imposition des revenus annuels les plus bas. Le but de ce mécanisme est un transfert des revenus du bas de l’échelle vers les classes les plus riches. Ces dernières ne vont pas, bien sûr, investir ces ressources, ils vont les stocker. Donc, ce “préaccord” continue dans la direction de la création et du fonctionnement de ce mécanisme. A ceux qui doutent de cette version, il faut rappeler la fin d’un autre “préaccord”, celui de février 2015, qui a pavé la rue au troisième mémorandum.» [3]

Pour sa part, Antonis Ntavanellos, un des animateurs du Réseau Rouge, de DEA – qui est une composante de l’Unité Populaire – ajoute: «Le gouvernement Tsipras-Kamenos (Syriza-ANEL) vient de signer toutes les exigences des créanciers pour éviter la chute immédiate et rester au pouvoir, sans souci pour les conséquences politiques et sociales néfastes de cet accord misérable. Le gouvernement a accepté de “pré-légiferer” des mesures additionnels d’austérité, qui seront appliqués après le 1er janvier 2018, et au plus tard le 1er janvier 2019: réduction radicale du niveau de revenu annuel qui échappe à l’imposition, réduction des retraites, doublement du pourcentage des licenciements “légaux”. Le mécanisme des coupures automatiques s’inverse: sur la base de l’austérité pré-légiferée, le gouvernement aura le droit de prendre quelques mesures compensatoires (qui concernent principalement le “soulagement ” des… entrepreneurs des impôts et des contributions) seulement si l’Eurostat confirme statistiquement, en début 2019, l’existence d’un surplus primaire [avant paiement du service de la dette] de 3,5% du PIB en 2018!» (21 février 2017)

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[1] La Coalition démocratique est une coalition politique formée le 30 août 2015 en vue des élections législatives grecques de septembre 2015. Elle regroupe aujourd’hui le Mouvement socialiste panhellénique (PASOK), la Gauche démocrate (DIMAR, ancienne scission de SYRIZA à sa droite) et le Mouvement des socialistes démocrates de l’ancien Premier ministre Giórgos Papandréou. Une coalition qui se donne pour objectif de passer la barre des 3% pour obtenir des élus.

[2] Des extraits de cet entretien sont disponibles sur iskra.gr: https://goo.gl/ZuYU7n.

[3] Romaric Godin, dans La Tribune, en date du 21 février 2017, écrit à propos des résultats de la réunion de l’Eurogroupe du 20 février: «Très clairement, donc, les créanciers entendent poursuivre la politique menée depuis 2010 en continuant à l’aggraver. Désormais, le troisième mémorandum signé en août 2015 ressemble de plus en plus à une boîte de Pandore d’où surgissent chaque année de nouvelles mesures d’austérité. Et il ne faut pas compter sur les effets «compensatoires» des mesures de «croissance»: ces dernières seront forcément limitées par la marge de manœuvre budgétaire (qui n’est pas certaine d’être chaque année aussi vaste que celle de l’an dernier) et, surtout, de la bonne volonté des créanciers. Il ne s’agira que de «propositions» helléniques qui devront être validées et acceptées par les créanciers. Pas question donc de refaire l’opération de la fin de l’année dernière avec la prime sur les retraites qui avait été une décision unilatérale.

Or, selon Le Monde qui cite des sources européennes, «pas question pour les Grecs d’avancer leurs propres réformes tant qu’ils n’auront pas donné toutes les assurances aux créanciers que l’excédent primaire sera d’au moins 3,5% en 2018 et 2019». Et, depuis 2010, tout est dans cette question de «confiance» utilisée par l’Eurogroupe pour obtenir davantage d’Athènes. Autrement dit, Athènes devra attendre pour relancer l’activité, pas pour faire l’austérité. C’est dire si l’on peut douter des déclarations de Michel Sapin [ministre des Finances du gouvernement Hollande] selon lesquelles la Grèce est sortie de la logique austéritaire.

Et de conclure: «Côté grec, la victoire est donc particulièrement amère, même si le gouvernement affirme avoir tenu ses «lignes rouges». Il jure aussi que, pour tout euro de mesures additionnelles, il y aura un euro de «mesures compensatoires» sous forme de baisse d’impôts sur la propriété foncière, sur les sociétés ou sur la valeur ajoutée. Une ligne de défense peu crédible en Grèce compte tenu des capitulations répétées du gouvernement Tsipras, mais aussi des conditions posées par les créanciers. Comment ces derniers accepteraient-ils des baisses d’impôts alors qu’ils exigent des hausses pour séduire le FMI? Bref, tout ceci semble peu sérieux.» (Réd. A l’Encontre)

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Post-Scriptum

Karolina Tagaris, journaliste auprès de l’agence Reuters (20 février 2017), décrit la situation de la retraitée grecque Dimitra. Cette dernière dit qu’elle n’a jamais imaginé une vie réduite à des aides alimentaires: du riz, deux sacs de pâtes, un paquet de pois chiches, quelques dattes et une boîte de lait pour le mois. A 73 ans, Dimitra – qui elle-même a aidé les personnes désargentées en tant que serveuse dans un centre de distribution alimentaire de la Croix-Rouge – fait partie aujourd’hui du nombre croissant de Grecs qui ne peuvent survivre. Dimitra affirme «qu’une telle situation ne lui a même jamais traversé mon esprit de toute sa vie». Elle accepte de le raconter, tout en refusant de donner son nom car la stigmatisation de ceux et celles qui reçoivent une aide existe encore: «J’ai vécu frugalement, je n’ai jamais été en vacances. Rien, rien, rien.» Maintenant, plus de la moitié de son revenu mensuel de 332 euros va à la location d’un petit appartement à Athènes. Le reste: payer les factures de base. «Je ne pense pas qu’il existe une seule personne, dit Dimitra, qui ne craint pas pour le futur.» Agkisalaki, elle, n’a pas droit à une pension parce que son contrat a pris fin lorsque l’âge de la retraite a été relevé à 67 ans, selon les exigences du programme mémorandaire. Elle n’a pas pu trouver de travail, dit-elle. Une partie de la pension de son mari, qui a passé de 900 euros à 600 euros, est destinée aux deux familles: celle de son fils et de sa fille. En échange du bénévolat dans un centre d’assistance alimentaire, Agkisalaki reçoit des aides alimentaires. Elle les partage entre sa fille au chômage et son fils. «Nous végétons», dit-elle, en s’asseyant au bout d’une  longue table en bois, pour le prochain repas fait de soupe de haricots, de pain, d’œuf, d’un bout de pizza et d’une pomme. «Nous subsistons, la plupart des Grecs ne font que subsister.» (Rédaction A l’Encontre)

http://alencontre.org/europe/grece/grece-apres-leurogroupe-la-presse-grecque-et-les-partis-dechiffrent.html#more-39300

Les calculs dangereux de Tsipras

Le Premier ministre veut affaiblir coûte que coûte la Nouvelle Démocratie.

Analyse d’ Angélique Kourounis Correspondante à Athènes

Alexis Tsipras jouerait­-il aux apprentis sorciers avec le parti néonazi grec Aube Dorée dans le but de limiter la casse lors des prochaines élec­tions ?

La question peut surprendre mais au regard des événements de ces six derniers mois elle mé­rite d’être posée. Tout a com­mencé en septembre dernier,lorsque la télévision nationale, la fameuse ERT, retransmit en di­rect et pour la première fois la cé­rémonie de Nuremberg, version locale, d’Aube Dorée. Autrement dit la cérémonie qui commé­more la bataille des Thermopy­les, l’un des plus célèbres faits d’armes de l’Antiquité lors du­quel le roi Leonidas et ses 300 Spartiates ont tenu tête à la grande armée perse du roi Xe­rxès. Aube Dorée commémore cette date chaque année avec une mise en scène virile, pleine de drapeaux et d’uniformes noirs où tous les noms des spartiates morts en héros sont lus. Soit presque trois heures de discours haineux, nationalistes, éclairés au flambeau, au pied de la statue de Leonidas à quelque 200 kilo­mètres d’Athènes. Rien n’obli­geait ERT à une telle retransmis­sion, in extenso de surcroît, puis­que sa seule obligation vis­à­vis du Parlement est de retransmet­tre les déclarations des partis sur une question donnée. Même le Gouvernement conservateur d’Antonis Samaras dont le con­seiller personnel Panagiotis Bal­takos était très proche d’Aube Dorée n’avait osé le faire.

Aube Dorée mis en avant

Puis ce fut la déclaration du fondateur d’Aube Dorée, Nikos Michaloliakos, qui a endossé, en novembre dernier, la responsabi­lité politique des attaques contre les réfugiés à l’île de Chios. Tout comme lorsqu’il a revendiqué, le 17 septembre 2015, la responsa­bilité politique de l’assassinat durappeur antifasciste Pavlos Fys­sas, aucune conséquence politi­que ou juridique n’a suivi. Le 5 décembre c’est le ministre de la justice Paraskevopoulos qui sou­lève un tollé en déclarant“que l’on doit essayer d’inclure AubeDorée dans le débat démocratique plutôt que de l’affronter constam­ment” . Certes, il a été remercié,mais depuis cette sortie, Aube Dorée se sent pousser des ailes.

Ainsi, alors que durant toute la crise migratoire de l’année der­nière, Aube Dorée s’était plutôt montrée discrète, le 12 décem­bre, Yiannis Lagos, député in­culpé dans le procès d’Aube Do­rée qui se déroule depuis 130 jours, fit irruption avec ses sbires dans les locaux de l’association des journalistes lors d’une dis­cussion sur la question migra­toire, menaçant et insultant les journalistes présents. Quelques semaines plus tard, le 18 janvier 2017, il est passé à la vitesse su­périeure en frappant professeurs et parents d’élèves dans une réu­nion scolaire ou l’on discutait surcomment accueillir 20 petits ré­ fugiés. Si on ajoute à tout cela les différentes visites officielles con­jointes de députés du Syriza aux côtés de leurs collègues d’Aube Dorée, on ne peut que s’interro­ger sur les raisons de ce compor­tement. D’autant que lorsque le Syriza était dans l’opposition, il n’hésitait pas à s’affronter dans les rues avec Aube Dorée.

“Le ministre de la justice est un bon professeur mais pas un politicien. Il a été mal compris” tente d’expliquer Ilias Nikolacopoulos, analyste politi­que. “D’ailleurs, il a été remercié. Le Syriza s’en est éloigné.”Même son de cloche chez Thanos Dokos, po­litologue marqué à droite pour qui une alliance entre Syriza et une Aube Dorée démocratisée relève “de la science­fiction”.

En fait, il semble qu’Alexis Tsi­pras, conscient qu’il risque fort de perdre les prochaines élections, tente de limiter la victoire de son adversaire conservateur donné gagnant dans tous les sondages par plus de 35 % des voix.

Un jeu dangereux

La logique qu’il applique est la logique de Mitterrand en 85 : les voix qui vont au Front National sont autant de voix qui n’iront pas au RPR. Ici en Grèce, les voix qui iront à Aube Dorée sont autant de voix qui n’iront pas à la Nouvelle Démocratie. D’où la nécessité de donner une plus grande visibilité à ce parti qui reste la troisième force politique du pays depuis 5 ans,donc la seule capable de couper les ailes aux conservateurs. Pour preuve, la nouvelle retransmission en direct de ERT le 1erfévrier, de la manifestation d’Aube Dorée en commémoration des événements d’Imia en 96, lorsque la Grèce et la Turquie ont frôlé l’affrontement militaire. Avec un bonus: une lon­gue interview, en direct, le lendemain, du “Führer” Michaloliakos comme il aime lui-­même se faire appeler.

Le seul problème, c’est que dans le scénario mitterrandien de 1985, il n’y avait pas l’extrême droite en embuscade dans la majorité des pays européens, il n’y avait pas la crise financière qui sévissait un peu partout et il n’y avait pas non plus la crise migratoire qui sévit actuellement. Le calcul politicien d’Alexis Tsipras est tactiquement compréhensible, mais il est haute­ment risqué et pas que pour la Grèce.

 

ISÈRE SAVOIE Le convoi solidaire pour les réfugiés s’organise

Point d’actualité suite à l’appel que vous avons publie le 20 février 2017 http://www.infoadrets.info/grece/isere-savoie-un-convoi-solidaire-pour-les-refugies/

C’est maintenant 21 camions qui vont partir en direction de la Grèce pour apporter leur soutien aux camps de réfugiés. Voici un point fait par Yannis Youlontas avec cet article : « L’heure est grave » Appel YY L’heure est grave 1 mars 2017

LE CONVOI ISÈRE SAVOIE

Ce sont deux citoyens d’Albertville qui vont faire le voyage. Ils ont reçu le soutien de diverses associations pour rassembler des fournitures et aussi pour le financement du voyage.

  •  le 18/3 à La fabrique des Bauges, lieu dit chez Poncier 73 340 Lescheraines se tiendra un concert de Bob’s Not Dead voir l’annonce sur leur site https://www.facebook.com/lafabriquedesbauges/,
  • le 11 mars à 19h à Albertville Salle du Champ de mars : projection du film «  Ne vivons plus comme des esclaves «  suivie d’un repas solidaire, soutenu par le SEL local,

  • Récolte de fournitures dans le Trièves auprès d’Isabelle 04 76 34 78 39, date limite mardi 7 mars,

  • Récolte de fournitures sur Grenoble (pas de local à ce jour)  : rendez-vous le mardi 14 mars entre 13h et 14h parking MC2 derrière le bâtiment, par le collectif de Grenoble,

  • Récolte de fournitures sur Pontchara   : rendez-vous le mardi 14 mars à 15h parking Le Coleo à Pontchara, par le collectif de Grenoble et l’association La bassine.

  • Récolte sur St Martin d’Uriage par l’association Belledonne Solidaire SAMEDI 11 Mars chez G. Binder  405 route du Replaton à Saint Martin d’Uriage  Tel. 04 76 89 73 94 ou 06 81 04 84 40.

Toute personne intéressée pour organiser une collecte peut se faire connaître en écrivant à » greceausterite@hotmail.com«

LES BESOINS SONT URGENTS EN :

Fournitures bébés : lait infantile en poudre ( tous âges) petits pots, couches ( tous âges) sérum physiologique, soins bébés, vitamines

Fournitures scolaires !: stylos, feutres, crayons, marqueurs,

Ouvrages enfants : bandes dessinées, livres bébés et enfants,

Jouets : playmobils, légos, petites poupées, dominos, jeux d’échecs, cartes à jouer, figurines et animaux ( pas de peluche ni d’encombrants),

Produits d’hygiène et paramédicaux  : brosses à dents, dentifrices, gels douches, shampooing, maalox, désinfectants, pansements,

Base alimentaire : lentilles, légumes secs, fruits secs, biscuits…

et n’oubliez pas des messages de soutien : avec dessins et ou photos, confiseries fermées, et non fragiles peuvent être ajoutées.

Les collectifs réunis à Paris ce 25 février 2017

Déclaration des collectifs et comités

solidaires du peuple grec

25 février 2017

Les membres des collectifs et comités solidaires du peuple grec, réunis à Paris ce 25 février 2017 :

  • appellent à poursuivre la résistance contre les politiques d’austérité et leurs conséquences dramatiques sur les populations, en Grèce, en France et ailleurs ;

  • réitèrent leur refus de collaborer avec ceux qui appliquent ou prônent ces politiques dévastatrices ;

  • rappellent que l’action de nos collectifs est sur un axe politique et solidaire, pas humanitaire, pour une entraide sans intermédiaire entre les mouvement sociaux qui développent des initiatives solidaires autogérées et/ou auto-organisées ;

  • proposent une information publique sur ces thèmes, notamment sur la situation réelle en Grèce, en distinguant une liste électronique d’information accessible à tous et une autre liste réservée aux discussions entre collectifs ; un groupe de travail est chargé de cette mise en œuvre ;

  • décident d’élaborer une charte de principes pour le bon fonctionnement du réseau des collectifs (qui restent totalement autonomes), sur la base de l’appel parisien de février 2013, de la déclaration commune du 20 février 2016 et d’un projet de charte porté ce jour par cinq collectifs ; un groupe de travail est chargé de préparer cette charte qui sera discutée dans les collectifs et adoptée avant l’été 2017.

Rien n’est fini, tout commence. L’austérité n’est pas une fatalité. La destruction croissante du bien commun, de la santé et de la vie, nécessite que nous redoublions d’efforts pour lutter, dans la solidarité et la fraternité entre les peuples.

Le 25 février 2017 à Paris

Les représentants des collectifs et comités présents :

Collectif citoyen de Grenoble contre l’austérité en Grèce et en Europe

Collectif artistique et solidaire Anepos Tarn

Comité de solidarité avec le peuple grec Lyon

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Abandonner l’euro peut contribuer à sauver l’Europe 

 

La remise en cause de la monnaie unique redonnerait un pouvoir de négociation aux pays débiteurs et favoriserait un rééquilibrage en faveur du développement du secteur productif et de l’emploi, expliquent les économistes Cédric Durand (Université Paris-XIII) et Sébastien Villemot (Observatoire français de conjonctures économiques) dans un article paru dans le Monde le 24 février 2017.

Sans souverain européen, pas de véritable budget ; et sans budget, pas de politique économique viable. Tant que l’Europe ne sortira pas de ce dilemme, la zone euro restera engluée dans le cercle vicieux de la stagnation, du ressentiment et des conflits de responsabilité. Si un fédéralisme budgétaire est hors de portée, il est alors crucial de pouvoir ajuster les taux de change pour dynamiser la croissance et l’emploi en sortant de l’union monétaire.

Néanmoins, deux difficultés sont généralement opposées à l’abandon de l’euro. La première concerne les effets perturbateurs à court terme sur les flux commerciaux et les prix. Il ne fait cependant guère de doute que les nouvelles parités permettraient très vite de résorber les déséquilibres et stimuleraient l’activité des pays ayant le plus souffert ces dernières années.

De plus, le contexte déflationniste préalable aiderait à contenir les effets d’entraînement de l’inflation importée dans les pays amenés à dévaluer.

La dette à court terme élément crucial

La seconde objection concerne l’interpénétration financière. Celle-ci serait tellement avancée qu’un démantèlement de l’euro ou, même, la sortie d’un seul pays, aurait des conséquences cataclysmiques sur les bilans des agents économiques. Dans une récente étude (« Balance Sheets after the EMU : an Assessment of the Redenomination Risk », Document de travail, OFCE, 10 October 2016), nous examinons ce problème en détail et en tirons trois principaux enseignements.

Le premier est que l’exposition des différents secteurs est beaucoup moins importante qu’on ne l’imagine généralement. D’abord, parce que l’essentiel des bilans étant adossé à des contrats de droit national, les engagements financiers correspondants seront aisément convertis dans la nouvelle monnaie, sans impact sur la solvabilité des agents domestiques.

Ensuite, les risques associés à une dévaluation du fait de l’accroissement du poids des obligations de droit étranger ou contractées en monnaie étrangère doivent être minorés du fait des actifs étrangers qui eux se valorisent même si, il est vrai, tous les agents ne sont pas uniformément protégés par leurs actifs internationaux.

Enfin, tous les éléments du passif ne posent pas problème. L’élément crucial est la dette internationale et, en particulier, la dette à court terme qui peut entraîner des défauts en série si son poids s’accroît brutalement en cas de dévaluation.

Les secteurs vulnérables peu nombreux

Une fois ces éléments pris en compte, et c’est le second enseignement de cette étude, il apparaît que les pays et les secteurs véritablement vulnérables sont peu nombreux. Les dettes publiques grecque et portugaise, comme la dette du secteur financier grec, devront inévitablement être restructurées en cas de sortie de l’euro, mais on sait déjà que leur soutenabilité est sujette à caution.

Pour le reste, le risque de redénomination concerne principalement les économies de petite taille dont le secteur financier est très développé et fortement internationalisé, notamment le Luxembourg dont la position extérieure représente plus de 180 fois son produit intérieur brut (PIB), mais aussi l’Irlande et les Pays-Bas.

Ainsi, les secteurs non financiers des différents pays sont peu exposés, ce qui suggère qu’une sortie de l’euro ou un démantèlement de la zone n’aura en tant que tel pas de conséquences majeures sur les bilans des entreprises.

Prenons le cas du secteur privé non financier en France. Fin 2015, la dette vulnérable à une redénomination représente 33 % du PIB (dont 17 % à court terme), mais les actifs internationaux représentent 74 % du PIB. Si l’on prend l’hypothèse d’une dévaluation de 11 %, le poids de la dette à court terme augmenterait de 2 % du PIB (3,7 % pour la dette totale), ce qui est important mais limité.

Stimulante dévaluation

Surtout que, dans le même temps, la valeur des actifs internationaux exprimée en monnaie nationale augmenterait (+8,6 % du PIB), ce qui signifie qu’in fine les agents privés seraient plus riches en monnaie nationale en cas de sortie de l’euro (+4,9 % du PIB).

Ce qui est le plus à craindre, ce sont des turbulences pouvant survenir dans le secteur financier. Outre une politique monétaire assurant l’intégrité du système de paiement et l’établissement temporaire de contrôles des capitaux pour contrecarrer la spéculation, les banques publiques devront faciliter l’accès au crédit des firmes les plus directement exposées et garantir la couverture des besoins en devises des entreprises pour les intrants essentiels.

Lire aussi :   Pierre Moscovici : « Tuer l’Europe, c’est asphyxier la France »

Si ces précautions sont importantes, notre exemple montre surtout que l’effet richesse d’une redénomination suivie d’une dévaluation peut stimuler l’activité économique.

Le troisième enseignement de cette étude est que les conséquences sur les bilans concernent aussi bien les pays qui devront dévaluer – et verront donc leur passif international exprimé en monnaie locale s’accroître – que les pays dont la nouvelle monnaie s’appréciera par rapport à la valeur de l’euro – ils verront leurs actifs internationaux exprimés dans leur nouvelle monnaie nationale perdre de la valeur.

Prime à la coopération

Ce point est extrêmement important, car il donne une prime à la coopération entre les différents pays ; du côté du passif ou de l’actif, les uns et les autres ont intérêt à coopérer pour empêcher des surajustements de change. Pour prévenir les turbulences financières, des négociations devraient également porter sur la restructuration des dettes publiques excessives et la réduction des secteurs financiers hypertrophiés.

Sur le plan économique, un démantèlement total ou partiel de l’euro créerait une nouvelle structure d’incitation favorable à une véritable coopération en Europe. Alors que l’architecture de la monnaie unique pousse à des politiques de compétitivité qui tendent à opposer les différents pays et nourrissent les tendances déflationnistes, sa remise en cause redonnerait un pouvoir de négociation aux pays débiteurs et favoriserait un rééquilibrage en faveur du développement du secteur productif et de l’emploi.

L’analyse de l’ajustement des bilans confirme ainsi que le diagnostic de Joseph Stiglitz : abandonner l’euro peut contribuer à sauver l’Europe.

Cédric Durand et Sébastien Villemot sont membres de l’European Research Network on Social and Economic Policy.

Film sur les VioMe à la MDA le 29 mars 2017

Le collectif de Grenoble vous invite à la projection d’un film sur la lutte des travailleurs VioMe en Grèce. C’est aussi l’histoire d’une autogestion où les salariés prennent en main leur avenir.

Next stop Utopia

Mercredi 29 mars 2017 à 20h 

Salle de conférence de la Maison des Associations à Grenoble

Pour mémoire le 31 mars 2016 le collectif avait donné la parole à Makis Anagnostou le représentant emblématique de cette lutte. Le lendemain il rencontrait les salariés d’Ecopla. Aujourd’hui ils sont toujours menacés d’expulsion par la justice grecque et en appellent à la solidarité internationale.

La soirée clôturera une commande groupée de leurs produits organisée par le collectif pour les soutenir dans leur projet . http://www.infoadrets.info/grece/soutenons-les-viome-commandes-de-produits/ . Un point sur la situation actuelle des VioMe sera fait.

La participation aux frais est libre, la recette de la soirée financera les droits d’auteurs du film et aidera les VioMe à couvrir leurs frais d’avocats et de justice.

Synopsis du film :Lors de la fermeture d’une usine de matériaux de construction à Thessalonique, en Grèce, 70 employés courent le risque de ne plus jamais trouver du travail. Ils décident alors d’occuper l’usine et de la faire fonctionner eux-mêmes.

Réalisateur Apostolos Karakasis Durée 91mn Sortie : 2015 Langues du film :  VO en Grec Sous-titres : Français Production :  Marco Gastine & Eleni Chandrinou pour Minimal Film

L’affiche de la soirée Next Stop Utopia_V2

Vidéo de la conférence de Stathis Kouvelakis :

 Que faire d’une victoire électorale ? A la lumière de l’expérience grecque.

Dans cette conférence du 20 février 2017 Stathis Kouvelakis introduit ses propos en partant de l’expérience amère payée par le peuple grec mais dont l’impact dépasse largement les frontières de la Grèce .

A l’heure actuelle toute proposition politique où que ce soit en Europe et au delà, qui affiche une volonté de vouloir rompre avec l’ordre néolibéral actuel et qui n’explique pas en quoi elle ne reproduira pas ce qui produit en Grèce, n’a aucune crédibilité et n’a pas le droit d’être pris au sérieux si elle ne tire pas les leçons de ce qui s’est passé en Grèce.

Cette défaite va se répéter sous des formes différentes mais avec les mêmes caractéristiques fondamentales . Si quelqu’un se présente comme voulant proposer une alternative politique de rupture avec cette barbarie néolibérale, ce capitalisme sanglant et qui ne dit pas  en quoi il ne fera pas comme Tsipras ne peut pas être pris au sérieux.

Il présente ensuite une analyse de la situation politique en Grèce depuis l’arrivée au pouvoir de Syriza, l’attitude de l’UE avant la capitulation de Tsipras en juillet 2015, le niveau de résistance des grecs, la dynamique des assemblées générales populaires,…

 

https://www.youtube.com/watch?v=R4_mZR2ljhY

Grèce : le troisième mémorandum ne cesse de se durcir

Grèce : le troisième mémorandum ne cesse de se durcir

Par Romaric Godin

Obsédé par son objectif de faire entrer le FMI dans le plan de soutien à Athènes, les créanciers européens ont encore une fois demandé des mesures dures à Athènes.

Dans son roman, Grandeur et Décadence de César Birotteau, Balzac trace le portrait du « petit père Molineux », un propriétaire dont le loisir préféré consiste à tourmenter ses locataires et créanciers. Lorsqu’il le rencontre au bal du parfumeur qui signera sa chute, l’ennemi de Birotteau, le banquier Le Tillet, se fait à lui-même cette réflexion : « Si le père Birotteau fait faillite (…), ce petit drôle sera certes un excellent syndic. (…) Il doit, comme Domitien, s’amuser à tuer les mouches quand il est seul chez lui. » Or, à mesure que la crise grecque s’éternise, l’Eurogroupe, la réunion des ministres des Finances des Etats de la zone euro, ressemble de plus à ce « petit père Molineux ». Il semble prendre plaisir à torturer « sa » mouche, la malheureuse Grèce.

Concessions de l’Eurogroupe

Certes, dans sa réunion du lundi 20 février, l’Eurogroupe a prétendu « lâcher du lest » au gouvernement grec : il a accepté de renvoyer ses inspecteurs à Athènes, ouvrant ainsi la possibilité à terme d’une conclusion de la seconde revue du programme qui, elle-même, ouvre la porte au versement des fonds nécessaires aux remboursements des échéances de juillet prochain qui sont d’environ 7 milliards d’euros, principalement auprès de la BCE. Bref, l’Eurogroupe fait la fleur à la Grèce de ne pas fermer la porte à une faillite dont ils seront, eux-mêmes, les principales victimes.

Plus intéressant, sans doute, est la concession faite à Athènes d’accorder des mesures de croissance, en cas de dépassement des objectifs, comme le gouvernement grec l’a fait en fin d’année 2016 avec la prime accordée aux retraités. Mais, en réalité, l’Eurogroupe semble se comporter avec la Grèce comme le cruel empereur Romain Domitien, cité par Du Tillet, avec ses victimes. « La veille du jour où il fit crucifier son trésorier, il le convoqua dans sa chambre (…), le laissa partir joyeux et rassuré et lui fit même l’honneur de partager son dîner », raconte l’historien Suétone qui résume : « Sa barbarie était non seulement immense, mais encore astucieuse et imprévue. » Ainsi en est-il de l’Eurogroupe qui va faire payer très cher ses bontés.

De nouvelles mesures exigées…

Le gouvernement grec s’est en effet engagé à réaliser une nouvelle réforme des retraites, effaçant ainsi celle qu’il avait lui-même établi l’an dernier et qu’il avait fait accepté aux créanciers au prix d’immenses concessions (notamment des baisses de dépenses automatiques en 2018 en cas de déviation de l’objectif d’excédent primaire de 3,5 % du PIB). Il devra aussi accepter une réforme du marché du travail et une nouvelle réforme fiscale, quelques mois à peine après avoir relevé la TVA d’un point et durci l’impôt sur le revenu. En tout, a indiqué sans badiner et avec une joie non dissimulée, le commissaire européen aux Affaires européennes Pierre Moscovici, la Grèce va devoir encore réaliser des « efforts » de 2 % du PIB.

La logique perdante se poursuit

Très clairement, donc, les créanciers entendent poursuivre la politique menée depuis 2010 en continuant à l’aggraver. Désormais, le troisième mémorandum signé en août 2015, ressemble de plus en plus à une boîte de Pandore d’où surgissent chaque année de nouvelles mesures d’austérité. Et il ne faut pas compter sur les effets « compensatoires » des mesures de « croissance » : ces dernières seront forcément limitées par la marge de manœuvre budgétaire (qui n’est pas certaine d’être chaque année aussi vaste que celle de l’an dernier) et, surtout, de la bonne volonté des créanciers. Il ne s’agira que de « propositions » helléniques qui devront être validées et acceptées par les créanciers. Pas question donc de refaire l’opération de la fin de l’année dernière avec la prime sur les retraites qui avait été une décision unilatérale. Or, selon Le Monde qui cite des sources européennes, « pas question pour les Grecs d’avancer leurs propres réformes tant qu’ils n’auront pas donné toutes les assurances aux créanciers que l’excédent primaire sera d’au moins 3,5 % en 2018 et 2019 ». Et, depuis 2010, tout est dans cette question de « confiance » utilisée par l’Eurogroupe pour obtenir davantage d’Athènes. Autrement dit, Athènes devra attendre pour relancer l’activité, pas pour faire l’austérité. C’est dire si l’on peut douter des déclarations de Michel Sapin selon lesquelles la Grèce est sortie de la logique austéritaire.

Séduire le FMI

C’est qu’en réalité, dans l’esprit des créanciers, la Grèce ne compte pas. Ces mesures ne visent pas à restaurer la compétitivité de l’économie hellénique, pas davantage à rétablir la force de son Etat que l’on dit défaillant, moins encore à rendre soutenable sa dette. Le seul et unique but de ces mesures consiste à résoudre l’impossible équation dans laquelle se sont enfermés les créanciers de la Grèce : parvenir à faire entrer le FMI dans un programme que ce dernier sait intenable tout en ne cédant pas sur la nécessité reconnue par le FMI de réduire le stock de dettes grecques. En exigeant de nouvelles mesures d’économie, les créanciers tentent de faire entrer au chausse-pied la soutenabilité de la dette grecque dans les calculs du FMI. La preuve en est que, d’après le gouvernement grec, l’Allemagne réclame « 10 ans » d’excédents primaires élevés. Une mesure qui ne servirait qu’un objectif : accumuler les réserves pour rembourser la dette. C’est donc une fiction de plus permettant notamment aux Allemands de maintenir cette exigence qui avait présidé à la naissance de ce troisième plan : la participation, théoriquement impossible, du FMI.

Un FMI divisé

Le Fonds de Washington n’a pas encore donné de réponse. Christine Lagarde rencontrera le 22 février Angela Merkel. Sa position est très délicate. D’un côté, les Européens pèsent lourd mais exige une nouvelle fois que le FMI oublie ses règles élémentaires de conduite, comme en 2010. Les membres émergents du Fonds pourraient hésiter à se lancer dans une nouvelle et coûteuse erreur. D’autant que le principal contributeur au Fonds, les Etats-Unis, semblent désormais, peu soucieux de tenir compte des intérêts allemands. La directrice générale du FMI va donc devoir se montrer très convaincante pour faire avaler à la direction du FMI cette nouvelle aventure grecque…

Des Grecs sans marge de manœuvre

Côté grec, la victoire est donc particulièrement amère, même si le gouvernement affirme avoir tenu ses « lignes rouges ». Il jure aussi que, pour tout euro de mesures additionnelles, il y aura un euro de « mesures compensatoires » sous forme de baisse d’impôts sur la propriété foncière, sur les sociétés ou sur la valeur ajoutée. Une ligne de défense peu crédible en Grèce compte tenu des capitulations répétées du gouvernement Tsipras, mais aussi des conditions posées par les créanciers. Comment ces derniers accepteraient-ils des baisses d’impôts alors qu’ils exigent des hausses pour séduire le FMI ? Bref, tout ceci semble peu sérieux. Comme la mouche de Domitien, la Grèce semble encore condamnée à une torture sans fin où son intérêt n’est qu’un élément accessoire pour ceux qui décident de son sort.

http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-le-troisieme-memorandum-ne-cesse-de-se-durcir-643580.html

Soutenons les VioMe : commandes de produits

Collectif Grèce- austérité Grenoble                                                       ATTAC 38 CADTM38

http://grece-austerite.ovh

Contact greceausterite@hotmail.com

Solidarité concrète avec les travailleurs
de l’usine VIOME occupée et autogérée
à Thessalonique en Grèce

Après avoir été abandonnée par les employeurs, les salariés depuis maintenant 4 ans ont repris leur usine en coopérative ouvrière. Cette usine fabrique des produits d’entretien écologiques. Ils sont menacés d’expulsion par la justice grecque. Ils en appellent à la solidarité internationale. En proposant leurs produits par le biais de ventes militantes.

Leur lutte pour le maintien de leur activité et de leur emploi est emblématique des résistances actuelles du peuple grec.

Tout comme en 2016 afin de les soutenir le collectif de Grenoble vous propose de passer une commande groupée de leurs produits.

Vous trouverez :

– le catalogue et les prix (TTC)  : ici Catalogue produits VioMe prix détail

– le bon de commande avec tous les renseignements utiles : ici Bon de commande Viome 2017

Attention : la date limite de réception des commandes est fixée au 5 avril 2017

Contribuons par nos achats à soutenir cette lutte exemplaire !

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