Sur les réfugies

26/8/16 Le droit au secours des réfugiés: entretien avec François Cantier 

En juillet 2016, François Cantier, président d’ASF France, est allé en Grèce avec une équipe d’avocats à la demande de Médecins du monde pour apporter une aide juridique aux migrants qui continuent à arriver – au péril de leur vie – sur les côtes grecques. Il explique pourquoi l’accord UE-Turquie est une violation du droit européen, et un péril pour l’avenir de l’Europe.

https://blogs.mediapart.fr/edition/patriotes-de-tous-les-pays/article/260816/le-droit-au-secours-des-refugies-entretien-avec-francois-cantier

23/8/16 Selon Frontex, la garde côtière grecque a tiré sur des bateaux de migrants : 

Le Site The Intercept a révélé des documents de l’Agence européenne FRONTEX qui prouve que des gardes côtiers grecs ont tiré sur des bateaux de migrants. L’ un des incidents décrits par la publication en ligne a eu lieu il y a deux ans en Mars 2014, quand un petit bateau transportant 13 réfugiés syriens a essayé de rejoindre l’île de Chios dans la mer Egée orientale. Un total de 16 coups de feu ont été tirés, trois passagers ont été blessés.
Selon le site The Intercept qui a révélé l’histoire et a publié les documents FRONTEX, « après ce tir, l’ un des officiers de la Garde côtière impliqués a été arrêté. Selon les rapports de la cour, il a admis avoir tiré 30 balles et rechargé avant de continuer à tirer. Devant la cour, deux autres officiers à bord le lui ont reproché, en disant qu’il a agi de son propre chef et non pas sur les ordres de son supérieur. Le tir a été traité comme un événement isolé « .
Moins d’un mois plus tard, un tribunal grec a jugé que les officiers de la Garde côtière, y compris celui arrêté, n’ont rien fait de mal ; ils ont tiré pour arrêter un trafiquant présumé.

Un incident isolé?

Une série de rapports d’incidents de FRONTEX qui opère aux côtés de la Garde côtière, obtenus par The Intercept , révèle « une tactique grecque et européenne plus large de l’ utilisation des armes pour arrêter les bateaux de passeurs présumés – et en blessant ou en tuant des réfugiés dans le processus. »
« Les documents qui ont été expurgés pour protéger les détails opérationnels, mais qui ont été par inadvertance libérés par FRONTEX, révèlent plusieurs cas d’armes à feu utilisés contre des bateaux transportant des réfugiés, » note The Intercept
Les rapports couvrent une période de 20 mois à partir de mai 2014, deux mois après la fusillade de Chios, jusqu’à Décembre 2015. « Chaque cas d’armes à feu utilisée – même dans les cas où quelqu’un a été blessé – a été décrit comme faisant partie des règles standards d’engagement pour arrêter les bateaux en mer, » écrit le journaliste de The Intercept.
L’histoire complète , y compris les documents FRONTEX et la carte des incidents sont ici sur The Incercept : https://theintercept.com/…/coast-guard-fired-at-migrant-bo…/
Document vidéo issu d’un reportage de la télé allemande Deutsche Welle : https://www.youtube.com/watch?v=PpZierI8l_g

Photo: carte des incidents élaborée par The Intercpet

 

23/8/16 Le figaro Grèce: 54.000 réfugiés bloqués sur le territoire

La Grèce a annoncé aujourd’hui avoir conclu le recensement de la quasi-totalité des réfugiés et migrants bloqués sur son territoire après le verrouillage européen, 54.000 personnes, dont nombre de Syriens éligibles à l’accord de répartition dans l’UE.

Ce total a été établi par le ministre adjoint à la politique migratoire, Yannis Mouzalas, à l’issue d’une procédure de pré-enregistrement lancée en juin par le service d’asile grec et le Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU.  L’opération a permis de « commencer à ordonner le chaos » provoqué en février par la fermeture de la route des Balkans par laquelle avaient transité depuis 2015 plus d’un million d’exilés de Grèce vers l’Europe du nord, s’est prévalu M. Mouzalas dans une conférence de presse.
Le décompte établi par M. Mouzalas inclut les quelque 11.000 réfugiés et migrants retenus sur les îles grecques depuis l’entrée en vigueur le 20 mars de l’accord UE-Turquie qui prévoit leur renvoi dans ce pays.

Cette population mise à part, les recensements établis signifient que le pays va devoir prendre en charge dans la durée plus de 40.000 réfugiés et migrants, avec des délais pour conclure les procédures d’asile devant courir sur au moins un an, a commenté pour l’AFP une source gouvernementale. En particulier, la procédure de pré-enregistrement menée depuis juin a visé 27.592 demandeurs d’asile, dont 43% sont des femmes et 46% des mineurs.  Plus de la moitié (54%) sont Syriens, 27% sont Afghans (27%) et 13% Irakiens. « Environ 75% » de cette population peut prétendre à l’asile, que ce soit en Grèce ou dans l’UE, a souligné M. Mouzalas.

23/8/2016  Kathimerini fait état à la Une du plan élaboré par le gouvernement pour désengorger les îles grecques, prévoyant :

-la création d’infrastructures fermées sur les îles dans lesquelles seront détenus, jusqu’à l’achèvement des procédures pour leur départ de Grèce, les réfugiés ou migrants ayant enfreint la loi ou fait preuve d’agressivité. Toutefois les réactions des habitants risquent de retarder ce projet.

-le transfert à Athènes des migrants ou réfugiés ayant commis des infractions pénales : ils seront détenus dans des centres provisoires avant leur départ de Grèce.

– le transfert vers la Grèce continentale des réfugiés et migrants dont les demandes d’asile auront été examinées en première instance et dont l’examen en deuxième instance reste en suspens.

Par ailleurs, un nouveau centre d’accueil sera opérationnel à Thèbes dans quelques jours : y seront transférés dans un premier temps 400 à 600 réfugiés et migrants se trouvant sur l’île de Chios qui est confronté au plus grand problème de surpopulation en raison du manque d’infrastructures. Dans un deuxième temps, 400 réfugiés et migrants se trouvant sur l’île de Lesbos seront également transférés vers ce nouveau centre.

Toujours selon Kathimerini, depuis le 13 août 1.138 nouvelles arrivées ont été enregistrées sur les îles grecques notamment Lesbos, Chios, Samos, Cos et Leros. Le nombre total des réfugiés et migrants se trouvant actuellement sur les îles s’élève à 11.343, contre une capacité d’accueil de 7.450 personnes.

Visite en Grèce du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés : Avghi relève que Le Haut-Commissaire des Nations Unies (HCR) pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, effectue à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 25 août une visite en Grèce. Il aura des entretiens avec le Président de la République hellénique, M. Pavlopoulos, le PM grec, M. Tsipras ainsi qu’avec des membres du conseil des ministres. Il se rendra dans des centres d’accueil des réfugiés en Attique et en Macédoine centrale.

Revue de la presse hellénique 22/8/2016 

Selon Ethnos, les réfugiés ont trouvé une nouvelle voie vers l’Europe via la Bulgarie (frontière entre la Turquie et la Bulgarie) et l’Evros afin d’éviter de se trouver bloqués dans les îles grecques. Sofia demande ainsi l’aide de l’UE pour la surveillance de ses frontières avec la Turquie. Par ailleurs 300 personnes tentent, en moyenne, de passer chaque jour les frontières entre la Grèce et l’ARYM, selon le journal.

21/8/2016  Il faut tenter de passer en pleine nuit une frontière des Balkans pour imaginer la peur de ceux qui n’ont pas de papiers. Les faisceaux des lampes torches le long des voies, les aboiements des chiens tenus en laisse près des roues des wagons, les voix qui se répondent dans une langue inconnue fabriquent ensemble une terreur que l’aube n’arrivera pas à effacer. Il faudra la foule d’une grande ville pour se sentir à l’abri à nouveau, dans le mouvement des milliers de visages habitués à ces rues qu’on découvre, on recommence un peu à croire en sa chance, en se disant qu’on pourra échapper aux patrouilles arrière des garde-frontières. Belgrade, Skopje, Sarajevo. La route des Balkans est devenue pire qu’un dédale de capitales jusqu’à l’Autriche. La Slovénie est un passage et plus au nord, Berlin redevient un point de convergence, le centre de gravité d’un continent si riche qu’il prétend nier le droit de fuir des victimes que la guerre à ruinées.
Qu’avons-nous appris si nous laissons les polices d’Europe monter la garde d’une forteresse barricadée ? Nous savons depuis longtemps qu’au Liban et en Turquie, les camps de réFugiés par millions sont un mouroir. Comment lutter ? Le plus simplement du monde. En tendant la main à ceux qui fuient. En ignorant les lois qui veulent maintenir le malheur de l’autre côté de nos frontières. Il y a urgence.

20/8/16  Réfugiés Chronique de Tieri Briet à Θεσσαλονίκη, Thessaloniki.

Elles sont dangereuses, les paroles d’impuissance. Parce qu’elles acceptent la soumission à des lois meurtrières.

Dans la non-vie des réfugiés à l’intérieur des camps, c’est l’ennui sans remède des enfants qui érode l’espérance. Leurs parents sont épuisés, malades d’angoisse, traumatisés à vie d’avoir vu la mort assénée autour d’eux. Et puis j’ai croisé Vesna et Peter hier soir. Elle est Croate, il est Autrichien. Ils sont clowns tous les deux et font le tour des camps de Thessalonique, entourés partout d’une meute d’enfants qui attendaient de rire depuis des mois. Oussama les a pris dans ses bras. J’ai fait une photo pour envoyer à ses parents, qui sont restés en Syrie vendre tout ce qu’ils ont. Pour envoyer un peu d’argent à leur fils. Le seul de leurs enfants qui n’ait pas été tué par l’État Islamique. Enfermé aujourd’hui dans un camp en Europe.

20/8/16  Constant Kaimakis  Migrants, les dures réalités de l’été 2016 : 

Avant l’été, les accords passées entre l’UE et la Turquie se voulaient annonciateurs d’un apaisement de la crise migratoire en Grèce. Les deux mois d’été ont fait volet en éclats tous les espoirs. Tout d’abord, le flux des arrivées, s’il avait un peu baissé il y a quelques mois, est reparti de plus belle notamment depuis le « coup d’État » en Turquie. Les autorités grecques estiment que plus de 300 nouveaux arrivants sont passés en 48h sur les îles du Nord de la mer Égée (Lesbos, Chios, Kos, Samos etc…). Les derniers naufrages de migrants témoignent de ce regain d’activité des passeurs. Plus inquiétant encore , les nouveaux itinéraires empruntés avec l’exemple de ces 70 réfugiés qui s’étaient cachés sur les îles rocheuses au Sud de Méthoni ( Péloponnèse).
Avec un nombre total de réfugiés et de migrants vivant à travers la Grèce de 58 123 personnes, on commence à atteindre les limites du supportable pour un pays par ailleurs en extrême tension sociale. Plus de 10.700 migrants vivent sur cinq îles grecques, qui ne peuvent en accueillir que 7450, selon des données du gouvernement. Le pouvoir en a conscience et il souhaite mettre en place de nouvelles mesures pour réduire la surpopulation dans les camps de réfugiés sur ses îles afin d’apaiser les tensions et d’y améliorer les conditions de vie. Ces mesures sont d’autant plus urgentes que des tensions existent et se sont développées cet été en Grèce.
Il faut d’abord noter les divers mouvements de protestation dans les camps contre les miséreuses conditions de détention des réfugiés dénonçant les conditions d’accueil sur le plan sanitaire et alimentaire. Ils témoignent de la lassitude des migrants face à des procédures administratives lentes et humiliantes.
Ces derniers jours, le Métropolite Markos de Chios a enflammé les esprits avec des déclarations racistes et provocatrices contre le gouvernement qui a autorisé la construction d’une mosquée à Athènes, et déclarant : « Il n’y a pas de réfugiés, ce sont tous des immigrants illégaux » !
Les municipalités aussi sont souvent victimes de cette montée de la xénophobie et des tensions engendrées par la concertation de migrants. Dernier exemple, le refus de la municipalité de Loutraki-St Théodore ( Près de Corinthe) d’accueillir les 1100 réfugiés initialement prévus sous prétexte de « manque d’eau » mais surtout refusant la cohabitation des réfugiés avec les touristes, le maire déclarant : « Vous iriez vous avec vos amis vous baigner sur une plage où sont des centaines de réfugiés? ».
Significatif par exemple, la vidéo qui circule sur les réseaux sociaux grecs montrant sur une plage « glamour » de Mykonos l’apparition subite d’une trentaine de migrants escortés par des membres de la Garde Côtière au milieu des transats de luxe… cf Photo
Vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=mNKUDRIiTtA

19/8/16  Le ministre de l’Intérieur exhorte toutes les régions de la Grèce d’accueillir des réfugiés dans le but d’aider les îles  ANA-MPA

Les réfugiés et les migrants devraient être distribués aux municipalités à travers le pays pour alléger une partie de la charge supportée par les îles de la mer Egée orientale,  a déclaré vendredi le ministre de l’Intérieur Panayótis Kouroumblís, lors d’une visite à Lesvos.
« Nous savons tous que cette île [Lesvos], ainsi que d’autres îles comme Chios, Samos et Kos,porte le plus grand poids du problème des réfugiés et des migrants, » a déclaré le ministre après une visite au camp de Kara Tepe.
« La question soulevée est que Lesvos et ses habitants ne peuvent pas continuer à porter cette charge par eux-mêmes. Par conséquent, suite à la décision de l’Union centrale des municipalités, toutes les municipalités, en fonction de leur population, devraient accueillir certaines de ces personnes qui sont aujourd’hui piégés dans Mytilène et les autres îles « , a-t-il ajouté.

 

rédaction

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Translate »