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Les liens des médias avec le gouvernement

Les médias grecs ne sont pas dignes de confiance et dépendent du gouvernement, selon un rapport de Reuters

25 juin 2021

Le marché des médias en Grèce se caractérise par une fragmentation numérique, un manque de confiance dans les informations, une presse politiquement polarisée et une dépendance vis-à-vis du gouvernement, selon le rapport annuel « Digital News Report 2021″ de l’Institut Reuters.

La polarisation politique de longue date de la Grèce s’est à nouveau reflétée dans son paysage médiatique en 2020. Les médias d’information ont également été durement touchés par la pandémie, les dépenses publicitaires télévisées ayant chuté de 61 % en 2020 par rapport à 2019.

Lors de la première vague de COVID-19, la décision du gouvernement de dépenser 20 millions d’euros pour une campagne publicitaire  » restez à la maison  » a été fortement critiquée. Finalement, la campagne a financé 1 232 organismes de presse, dont 627 sites d’information numériques, dont certains n’étaient pas des organismes de presse légitimes.

Le fait que 54 % des personnes interrogées en Grèce se soient opposées à ce que le gouvernement intervienne pour aider les organes de presse commerciaux incapables de subvenir à leurs besoins, soit l’un des taux les plus élevés parmi 46 pays, peut avoir été influencé par cette controverse.

Syriza, le plus grand parti d’opposition, a reproché au gouvernement une couverture défavorable dans les bulletins d’information de l’ERT, le radiodiffuseur de service public, suivant une longue tradition de plaintes similaires de la part des partis d’opposition. À son tour, le gouvernement actuel accuse un ex-ministre de Syriza d’ingérence dans le processus d’attribution des licences de télévision sous l’administration précédente.

En mars 2021, le débat sur le rôle des plateformes de médias sociaux dans la politique et la sphère publique s’est intensifié. Le Premier ministre a qualifié les médias sociaux de « menace pour la démocratie », évoquant la nature toxique des débats publics et les niveaux de désinformation sur les médias sociaux. Cette déclaration a suscité une vive réaction de la part de l’opposition et des utilisateurs des médias sociaux, qui ont accusé le Premier ministre de tenter de critiquer des passerelles d’information qu’il ne peut pas contrôler. Pendant ce temps, le vérificateur de faits approuvé par Facebook pour la Grèce, « Greek Hoaxes », a été au centre de nombreuses discussions, controverses et attaques, tant à gauche qu’à droite.

Le paysage télévisuel national en Grèce était relativement stable l’année dernière, après une longue période de turbulences, notamment des fermetures de radiodiffuseurs et des conflits de licences. L’un des rares changements a été la relance de MEGA TV, qui a été pendant des années le plus grand radiodiffuseur commercial de Grèce, après avoir été fermé pendant un an et demi en raison de difficultés financières. La chaîne a été rachetée par Evangelos Marinakis, qui a récemment acquis de nombreux anciens médias. La chaîne n’a pas encore atteint le rôle de premier plan qu’elle avait auparavant. Le bulletin d’information du radiodiffuseur de service public a enregistré de modestes augmentations d’audience, tandis qu’une forte impulsion a été donnée au numérique avec la mise en place d’une plateforme web de service public, ERTflix, qui comprend des informations mais est principalement utilisée pour des programmes de divertissement.

Le marché de l’information numérique en Grèce reste fragmenté. Le répondant moyen de l’enquête Digital News Report en Grèce utilise plus de sources d’informations numériques par semaine que les répondants des 46 autres pays de l’échantillon, à l’exception du Kenya. Ce résultat souligne la nature occasionnelle et fragmentée de la consommation d’informations numériques en Grèce. Cela peut contribuer à expliquer l’absence d’une culture de paiement des actualités en ligne en Grèce, à l’exception de certains médias de niche.

L’utilisation des podcasts a augmenté au cours de l’année dernière en Grèce – 40% des utilisateurs d’informations en ligne nous disent qu’ils écoutent un podcast au cours d’un mois donné. L’une des initiatives grecques les plus réussies en matière de podcast est pod.gr, un média exclusivement consacré au podcast qui publie des articles sur des sujets variés, notamment l’actualité et la politique. Quelques organismes d’information à l’aise avec le numérique, comme LiFO et 24Media, ont également réussi à produire leurs propres séries de podcasts.

Au début de l’année 2021, la Grèce a connu son propre moment #MeToo, avec des centaines de femmes et d’hommes révélant publiquement leurs expériences d’inconduite et d’abus sexuels à la suite des révélations publiques de Sofia Bekatorou, une championne de voile. La majorité des révélations provenaient de personnes travaillant dans le secteur du divertissement, provoquant une sensation publique. Cependant, en mars 2021, il n’y avait pas eu de débat public sur les abus sexuels dans le journalisme. Le journalisme traditionnel a également été largement absent de la couverture du mouvement #MeToo en Grèce ; les organes de presse grecs ont rapporté des révélations, mais n’ont pas mené leur propre enquête, comme cela a été le cas dans d’autres pays.

Ces dernières années, nous avons vu une série d’initiatives numériques visant à renforcer le journalisme d’investigation et indépendant en Grèce. L’une d’entre elles est Reporters United, une plateforme visant à soutenir le journalisme d’investigation en Grèce et à le connecter aux réseaux internationaux. Une autre initiative est le journalisme d’information lente Inside Story, qui a publié un certain nombre d’articles d’investigation cette année, notamment en ce qui concerne la gestion des données sur les pandémies par le gouvernement. Enfin, iMedD (The Incubator for Media Education and Development), un organisme à but non lucratif financé par la Fondation Stavros Niarchos, a été lancé pour soutenir le journalisme indépendant et mettre en lumière les meilleures pratiques.

Plus de données sur les médias grecs ici

Source https://www.keeptalkinggreece.com/2021/06/25/greece-media-reuters-report/

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Réfugiés mais pas intégrés

La grande majorité des personnes ayant obtenu le statut de réfugié en Grèce ne parviennent pas à construire leur vie dans le pays. L’absence de politique d’intégration pousse les réfugiés à partir pour tenter leur chance dans un autre État de l’Union européenne, où ils déposent une nouvelle demande d’asile.

« J’ai obtenu le statut de réfugié mais je suis toujours bloqué dans le camp de Samos ». Comme Franck*, un père de famille congolais de 42 ans qui avait témoigné pour InfoMigrants début avril, de nombreux réfugiés ne parviennent pas à quitter les camps des îles de la mer Égée ou du continent. Bien que détenteurs d’une protection, leurs conditions de vie précaires perdurent et empêchent leur intégration dans le pays.

Selon Franck, « l’enfer commence quand on obtient le statut ». En Grèce, lorsqu’un demandeur d’asile devient réfugié, il a en théorie un mois pour trouver un hébergement par ses propres moyens et quitter le centre d’accueil ou le camp dans lequel il vit. Mais beaucoup n’ont d’autres choix que d’y rester, faute d’alternatives. « Comment puis-je avoir un logement sans argent ? En plus, personne ne me louera son appartement ici », croit savoir le père de famille, qui ne trouve pas de travail sur la petite île de Samos.

Ceux qui arrivent à rejoindre la Grèce continentale n’ont pas moins de difficultés à s’insérer dans la société. Loïc* en a fait l’amère expérience. Avec son statut de réfugié en poche, le jeune Congolais d’une vingtaine d’années a quitté le camp de Lesbos, à Moria, en septembre dernier pour tenter de s’installer dans la région d’Athènes. Mais la réalité l’a frappé de plein fouet : sans travail et donc sans revenus, Loïc arrivait péniblement à joindre les deux bouts. « On souffre en Grèce, il n’y a pas d’avenir pour nous », explique-t-il à InfoMigrants.

« Je recevais une aide d’une centaine d’euros chaque mois via le programme Helios mais après avoir payé le loyer et les factures, il ne me restait plus rien pour manger ». Loïc a essayé plusieurs fois de trouver un emploi mais la barrière de la langue et l’absence d’opportunités économiques dans un pays lourdement touché par la crise financière à freiner ses ambitions.

« Il n’y a pas de politique nationale d’intégration des réfugiés »

Helios, le programme d’intégration de l’Organisation internationale des migrations (OIM)débuté en juillet 2019, permet de bénéficier de cours de langue, d’une aide au logement ou encore d’une préparation à un emploi. Mais il est peu accessible, provisoire et en nombre limité. Helios ne profite qu’à une minorité de réfugiés. Actuellement, 8 158 réfugiés, dont 3 159 personnes en famille, bénéficient du programme Helios, selon les chiffres de l’OIM.

« Des programmes existent mais ils sont dérisoires et ne s’inscrivent pas dans une politique nationale d’intégration. En Grèce, on reçoit mais on n’intègre pas », analyse Lefteris Papagiannakis, chef de plaidoyer de l’ONG Solidarity now et ancien vice-maire d’Athènes en charge des réfugiés, joint par InfoMigrants.

La politique grecque en matière migratoire s’est durcie ces dernières années. Les autorités ont notamment réduit un peu plus les aides attribuées aux réfugiés. En 2019, sur décision du gouvernement, les réfugiés ayant obtenu leur statut depuis plus de six mois devaient quitter leur hébergement octroyé dans le cadre d’un programme de l’Union européenne (UE) réservé aux demandeurs d’asile uniquement. En 2020, ce délai a été de nouveau raccourci, passant à seulement un mois. Des centaines de personnes, chassées de leur logement, se sont donc retrouvées dans la rue.

Pour Lefteris Papagiannakis, le but de cette politique est de « se débarrasser des gens au plus vite ». « Le gouvernement veut rendre la vie des réfugiés la plus compliquée possible afin qu’ils rentrent chez eux ou qu’ils aillent dans un autre pays ».

Des milliers de réfugiés tentent de s’installer dans un autre pays de l’UE

Une stratégie qui semble fonctionner. Les réfugiés quittent en masse le territoire grec pour tenter de s’installer dans d’autres pays de l’UE. C’est le cas de Loïc, arrivé en France en début d’année, quelques mois seulement après avoir obtenu son statut de réfugié en Grèce. « J’ai préféré venir ici même si je dois redéposer l’asile. Je veux reprendre les études et c’est impossible là-bas de construire quoi que ce soit », dit l’ancien étudiant en médecine de Kinshasa.

Ce phénomène, appelé mouvement secondaire, inquiète les États membres. La France, l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ont envoyé une lettre le 1er juin à la Commission européenne pour demander que la Grèce récupère plus facilement ces réfugiés.

Selon le règlement Dublin, un réfugié statutaire ne peut pas redéposer un dossier d’asile dans un autre pays : les personnes venues de Grèce sont donc généralement déboutées.

Rien qu’en Allemagne « 17 000 personnes bénéficiant d’une protection internationale en Grèce ont déposé des demandes d’asile supplémentaires depuis juillet 2020 », indique la note, rédigée par les ministres de l’Intérieur de chaque pays. « Une infrastructure illégale a été mise en place et utilisée spécifiquement » pour permettre ces mouvements, affirment ces pays.

Certains États, comme l’Islande ou l’Allemagne, acceptent exceptionnellement les dossiers d’asile de seconde intention, considérant que la Grèce ne garantit pas un logement convenable et un niveau minimum de subsistance à ces réfugiés.

La Grèce se défend de se « débarrasser » de ses réfugiés, et assure respecter « pleinement ses obligations en matière de contrôle des frontières, d’enregistrement des arrivées irrégulières, d’accueil, de procédure d’asile et de programmes d’intégration », et ne pas être « responsable des flux secondaires ‘irréguliers' ».

*Les prénoms ont été modifiés.

Source https://www.infomigrants.net/fr/post/32869/en-grece-on-recoit-les-refugies-mais-on-ne-les-integre-pas

Conflit Russie-Union Européenne :  Quel impact pour la Grèce ?

Les ingérences russes dans la politique des pays occidentaux ont encore refroidi les liens entre l’Europe et la Russie. Le tableau européen des relations avec l’État fédéral est très complexe à peindre mais certains pays comme la Grèce ont un rapport plus amical avec la Russie.

Russie Grèce contre l'Europe
Sergueï Lavrov et Nikos Dendias – Ministère des Affaires étrangères 

 

Les deux pays partagent un élément commun : le poids dominant de la religion chrétienne orthodoxe. Pour certains, il n’en fallait pas plus pour que soit mise en avant la notion d’« axe orthodoxe ».

La présence historique d’un grand nombre de Russes d’origine grecque, installés notamment au sud de la Fédération de Russie autour de la Mer Noire, constitue un facteur important du développement des relations entre les deux pays. Les relations diplomatiques entre la Grèce et la Russie durent depuis 182 ans et se développent de manière dynamique. Les deux pays sont unis par des liens historiques et d’amitiés étroits, reposant à la fois sur des valeurs spirituelles et culturelles communes.

Un comité inter-ministériel mixte est également mis en place entre les deux pays sur des questions de coopération économique, industrielle, scientifique et technologique.

Prise de position de la diplomatie grecque

En février-mars 2014, en réponse à l’annexion de la Crimée, une première vague de sanctions européennes visant des personnalités russes a été adoptée malgré le scepticisme exprimé par un groupe d’États-membres de l’Europe du sud, (Espagne, Portugal, Grèce, Italie). Mais après la destruction de l’avion de la Malaysia Airlines au-dessus de l’Ukraine le 17 juillet 2014, l’éventualité d’un durcissement des sanctions, qui auraient visé des sociétés russes de premier plan, s’est visiblement heurtée à l’opposition de la Grèce.

Par la suite, la Grèce a pris sa part, avec d’autres pays, pour empêcher que la Russie soit sanctionnée pour son soutien aux frappes de Bachar El Assad sur Alep, comme cela était envisagé à l’occasion du sommet européen des 20-21 en octobre 2016.

Russie Grèce contre l'Europe
Crédit photo : Ministère des Affaires Etrangères

Enfin, la Grèce a refusé en 2018 de condamner ouvertement le pouvoir russe après la présomption d’empoisonnement de l’espion russe Skripal sur le sol britannique, ses représentants disant vouloir « attendre le résultat définitif de l’enquête »

À partir de janvier 2015, un fait nouveau met au-devant de la scène européenne un petit pays-membre : la Grèce, jusque-là simplement sceptique, tombe dans une opposition franche à la politique des sanctions.

Sanctions Européennes

La présidente de la Commission Ursula Von Der Layen a souligné que la solidarité de l’UE en Grèce est claire et complète. Cette dernière a déclaré que la Commission présenterait une proposition afin de « geler » les avoirs de ceux qui sont soupçonnés d’être responsables de violations des droits de l’homme.

Un nouveau régime de sanctions permettrait à l’UE d’imposer des sanctions plus rapides à certains individus partout dans le monde, de «geler» leurs avoirs dans l’Union et de leur interdire d’entrer.

Von der Leyen a également accusé la Russie d’essayer systématiquement d’exterminer ses opposants démocratiques à la fois à l’intérieur et dans la région. Elle a déclaré qu’il était faux de penser que le gazoduc Nord Stream 2 entre l’Allemagne et la Russie contribuerait à améliorer les relations tendues entre l’UE et la Russie.

« Il n’y aura pas de sanctions Européennes »

Selon José Garson expert en géopolitique et cadres des Nations Unis à New York, un blocus de l’Union Européenne envers la Russie est inenvisageable. Emmanuel Macron et Angela Merkel ne compte pas soutenir le combat du Vice-Président de la Commission Européenne, Josep Borrell. « Il n’y aura pas de sanctions Européennes ; ils ne sont pas bêtes, ils préfèrent apaiser les tensions, par peur que la Russie ferme la porte à tout jamais à l’Union Européenne et se tourne définitivement vers la Chine ».

« Les Russes sont extrêmement bien vus par les Grecs, indépendamment de la fraternité religieuse et en sens inverse pour les Russes, la Grèce est un pays de rêve. C’est un pays de l’OTAN, c’est un pays de l’Union Européenne. S’ils sont implicitement chargés de la protection du pays, c’est un rêve. »

De son côté la Grèce ne compte pas entacher son amitié avec la Russie et attend déjà l’arrivée massive de touristes Russes pour sauver son économie. Connus pour être dépensiers, les touristes russes manquent à l’Europe et surtout à la Grèce.

Cet article a été réalisé pour le petitjournal.com/athenes par Pedro Machado

Source https://lepetitjournal.com/athenes/conflit-russie-union-europeenne-impact-grece-305897?fbclid=IwAR3pHsNoNnksugZhEeLY0weP4mQrzOvF5U8HOQDdb_3CfJDnUjMJjBFe7YA

Manifestations sur le projet de loi travail

Importantes manifestations contre le projet de loi sur le travail supprimant la journée de travail de 8 heures, le paiement des heures supplémentaires.

Portant des masques et des banderoles, les manifestants ont commencé à affluer dans le centre-ville d’Athènes jeudi matin, les manifestations pour la fête du travail ayant été déplacées du 1er mai (samedi de Pâques) au 6 mai. La principale revendication des manifestants cette année est le retrait du nouveau projet de loi sur le travail qui supprimera la journée de travail de 8 heures ainsi que le paiement des heures supplémentaires.

Le syndicat du secteur public ADEDY, le Centre du travail d’Athènes et le syndicat du parti communiste, PAME, ont appelé à cette grève.

Les participants sont également des syndicats et des associations de travailleurs qui ont été économiquement frappés, notamment par les mesures de lutte contre la pandémie.

Vidéo : L’association des musiciens de Pnahellenic devant le Parlement grec                             https://twitter.com/i/status/1390202502952493062     https://youtu.be/urJW6SGDYkM

Les syndicats se disent « déterminés à résister aux plans du gouvernement pour le retour à des conditions de travail moyenâgeuses ».

Les hôpitaux travaillent avec du personnel d’urgence, le personnel s’étant joint à la grève.

La grève a entraîné des perturbations dans les transports, les syndicats du métro, des tramways et des trolleybus ayant rejoint la grève de 24 heures et les navetteurs se rendant au travail avec des véhicules privés.

Grève de 24 heures

Lignes 2 et 3 du métro ainsi que la ligne 1 (train urbain ISAP)
Ferries et navires

Arrêt de travail de 4 heures

Contrôleurs aériens entre 11 heures et 15 heures jeudi.

Quatre vols internationaux et 14 vols intérieurs d’Aegean et Olympic Air ont été annulés, tandis que les heures de départ et d’arrivée de neuf autres vols internationaux et de 20 vols intérieurs ont été modifiées.

AFP

Quelque 6000 personnes ont défilé lors de plusieurs manifestations à Athènes, a indiqué une source policière. Des manifestations se tenaient aussi dans d’autres grandes villes du pays.

Il s’agit de la deuxième grève en Grèce cette semaine. Mardi, de nombreux employés des transports publics ont participé à une grève générale à l’appel de la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE) pour la célébration de la fête du travail.

Le ministre du Travail, Costis Hatzidakis, a  déclaré que les nouvelles règles permettent au personnel de négocier avec la direction la possibilité de travailler plus d’heures pendant une partie de l’année, et de prendre ensuite plus de congés.

Pour les partis d’opposition, la réforme constitue au contraire un « retour en arrière douloureux » en matière de droit du travail – et les critiques affirment qu’elle officialise l’exploitation des heures supplémentaires par des patrons sans scrupules, qui se pratique déjà depuis des années.

« Les heures supplémentaires non rémunérées sont un problème central du marché du travail grec (…et) les mécanismes d’inspection du travail ont été démantelés« , a déclaré Nassos Iliopoulos, porte-parole du principal parti d’opposition, Syriza, sur Skai TV.

Il a également souligné que, dans le cadre du nouveau système, les travailleurs négocieront sans négociation collective, et seront donc à la merci des employeurs.

« C’est une proposition pour une main-d’œuvre flexible et mal payée, une proposition du passé« , a-t-il déclaré.

Les syndicats s’opposent également aux changements prévus par la loi concernant le vote des grèves, le gouvernement cherchant à permettre à leurs membres de voter à distance.

Source https://www.keeptalkinggreece.com/2021/05/06/greece-proststs-labor-bill/

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La justice belge approuve l’extradition du législateur grec d’extrême droite Lagos

Le membre grec d’extrême droite du Parlement européen Ioannis Lagos arrêté le mois dernier en Belgique peut être extradé vers la Grèce pour y purger une peine de 13 ans de prison, a indiqué vendredi le parquet de Bruxelles.

Le bureau a déclaré que Ioannis Lagos a jusqu’à lundi pour faire appel de la décision du tribunal de Bruxelles selon laquelle le mandat d’arrêt européen est exécutable. Il n’a pas précisé quand Lagos, qui avait refusé d’être extradé lors de son arrestation, sera remis aux autorités grecques, invoquant des « raisons évidentes de sécurité ».

M. Lagos vit à Bruxelles depuis qu’un tribunal grec l’a condamné, ainsi que 17 autres anciens législateurs grecs du parti d’extrême droite Aube dorée, pour avoir dirigé une organisation criminelle ou en avoir été membres.

M. Lagos a été placé en détention le mois dernier après que le Parlement européen a voté la levée de son immunité, ouvrant ainsi la voie à son envoi à Athènes en vertu d’un mandat d’arrêt européen.

Aube dorée a été fondée dans les années 1980 en tant que groupe d’inspiration nazie. Il a connu un regain de popularité pendant la crise financière grecque de 2010 à 2018, obtenant une représentation parlementaire entre 2012 et 2019.

Le procès de cinq ans à Athènes a été lancé à la suite du meurtre en 2013 du rappeur et militant de gauche Pavlos Fyssas, qui a été poignardé à mort par un partisan d’Aube dorée.

Les autres membres d’Aube dorée condamnés sont déjà en prison, à l’exception d’un qui a échappé à l’arrestation et est officiellement un fugitif. AP]

PS Il y a quelques jours, Lagos s’est plaint aux médias grecs que « 95% des détenus de la prison étaient des Arabes qui prient tous les soirs en criant [sic] Allahu Akbar. »

Source https://www.keeptalkinggreece.com/2021/05/07/lagos-belgium-court-extradition-greece/

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Les États-Unis et la Grande-Bretagne tentent à nouveau de détruire l’État chypriote

Par Dimitris Konstantakopoulos

L’ancien Premier ministre du Portugal et ancien dirigeant de l’Internationale socialiste (elle existe toujours pour ceux qui ne le savent pas), Antonio Guterres, qui a été élu Secrétaire général de l’ONU avec l’aide des États-Unis et de la Grande-Bretagne, a décidé, au milieu de la pandémie de coronavirus, mais aussi d’une pandémie de crises internationales, de se rendre à Genève et d’y rester assis pendant presque une semaine entière.

Il ne s’est pas rendu à Genève pour traiter les nombreuses et menaçantes crises de la paix mondiale. Il n’est pas allé en Suisse pour essayer de coordonner les efforts internationaux de lutte contre le coronavirus, ou pour promouvoir la nécessité de faire face à une crise climatique extrêmement urgente qui menace directement la survie même de l’humanité et de sa civilisation.

Non, rien de tout cela. M. Guterres ne se préoccupe pas tant aujourd’hui de l’Ukraine, de l’Iran ou des tensions en mer de Chine méridionale, de la résurgence de la menace des armes nucléaires et biologiques, ou de la pandémie de la dette mondiale.

M. Guterres brûle désormais de faire régner la paix à Chypre, un petit État membre de l’Union européenne situé en Méditerranée orientale. Il y a effectivement un conflit à Chypre qui aurait dû, si possible, être résolu il y a longtemps, de manière démocratique et durable. Mais la dernière fois que des armes ont été entendues sur l’île, c’était en 1974. Pourquoi M. Guterres considère-t-il qu’il est plus urgent et important de s’occuper de Chypre plutôt que de la situation dans le Donbass ou au Myanmar ? Est-il simplement l’idiot utile de l’OTAN ?

Une conférence convoquée contre tous les principes fondamentaux de la Charte de l’ONU

A Genève, le Secrétaire général des Nations Unies organise et prête le prestige de sa fonction à une conférence sur la constitution et le statut international de la République de Chypre, membre de l’Union européenne et des Nations Unies, avec la participation de la Grande-Bretagne et de la Turquie. Vous conviendrez qu’il est plutôt aberrant d’inviter l’État qui a créé le problème chypriote (la Grande-Bretagne) et l’État qui a envahi Chypre (la Turquie) à décider de sa constitution !

Mais en réalité, personne n’aurait dû être invité à la conférence, pour une raison très simple. La République de Chypre est un État indépendant, membre de l’ONU et de l’UE. Une conférence internationale, avec la participation de tout autre État, pour examiner et probablement décider de sa constitution est tout simplement inconcevable.

Cela représente déjà la plus grave violation de la Charte des Nations unies, c’est le moins que l’on puisse dire. Les constitutions des États ne doivent pas être rédigées lors de conférences internationales, avec l' »aide » et l’accord d’autres États. Elles doivent être rédigées soit par des assemblées constituantes, soit par d’autres organes de pouvoir internes, et décidées par les citoyens des États concernés, de préférence par référendum. C’est la procédure qui a été suivie à Chypre jusqu’en 2016. Selon la procédure suivie, les représentants des Chypriotes grecs et des Chypriotes turcs négociaient une solution, y compris une nouvelle constitution. S’ils parvenaient à s’entendre, leur accord était soumis à un référendum. Cette méthode garantissait que le résultat serait accepté par la population et conduirait à une solution pacifique et stable du problème chypriote.

À l’intérieur de Chypre, des voix (minoritaires) ont toujours critiqué cette méthode de résolution du problème par les pourparlers intercommunautaires. Certains pensaient qu’aucun dialogue ne pourrait porter ses fruits si les troupes turques ne quittaient pas l’île avant les pourparlers. Le Conseil de sécurité de l’ONU attend depuis 1974 le retrait des troupes étrangères, selon les résolutions qu’il a votées. D’autres personnes à Chypre ont proposé de convoquer une Assemblée constituante.

Mais, en tout cas, les pourparlers intercommunautaires avec une disposition pour un référendum, même s’ils n’ont pas pu résoudre le problème chypriote, constituent un filet de sécurité contre la possibilité très réelle d’essayer d’imposer à la population de l’île une solution monstrueuse dont elle ne veut pas, comme ils ont essayé de le faire en 2002-04, créant ainsi plus d’instabilité et une forte probabilité de conflits armés sur l’île, comme dans le passé, ou, dans le cas le plus extrême, même une guerre entre la Grèce et la Turquie.

Déjà en convoquant cette conférence, M. Guterres nous ramène à la période de la Sainte-Alliance, qui a régné sur l’Europe après la défaite de Napoléon. Une période que nous pensions définitivement résolue après la Seconde Guerre mondiale, avec la création des Nations unies et la reconnaissance internationale du principe d’autodétermination des peuples et des nations.

Nous espérons que cette étrange insistance à résoudre le problème chypriote maintenant n’est pas liée à de nouveaux plans aventureux au Moyen-Orient ou contre la Russie, mais, étant donné l’histoire du conflit chypriote, nous ne pouvons pas en être si sûrs.

Une conférence sur l’UE sans l’UE

D’ailleurs, tout accord qui pourrait être trouvé à Genève aura un impact très important sur l’UE elle-même, son fonctionnement et ses relations internationales. Pourtant, M. Guterres a interdit à l’UE d’envoyer ne serait-ce que des observateurs à une conférence sur l’avenir de l’un de ses membres et sur elle-même, bien plus que ne l’imaginent les dirigeants plutôt erratiques de l’UE actuelle.

Parce que, entre autres choses, le plan discuté à Genève pour une solution au problème chypriote donne à la Turquie, bien avant qu’elle n’adhère à l’UE elle-même, des droits de veto dans l’UE, par le biais du partage égal de Nicosie dans le vote de l’UE entre les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs, contrôlé de près par Ankara. D’une certaine manière, cela place la Turquie dans l’UE avant qu’elle n’y entre ! Bien entendu, cela rend Londres extrêmement heureux, car cela fournit à la Grande-Bretagne une arme précieuse avec laquelle elle pourra exercer une pression, une influence et même un chantage sur l’UE, même après le Brexit, liant également, éventuellement, la Turquie à l’Occident. Cela peut provoquer d’énormes crises.

Cela se serait produit dès 2004, si la grande majorité des citoyens de la République de Chypre n’avaient pas rejeté le Plan Annan lors du référendum qui a eu lieu à l’époque, ignorant les pressions sans précédent et les menaces claires et ouvertes qu’ils ont reçues des Américains, des Européens et d’une très grande partie de l' »élite » chypriote et grecque. (*)

Un petit État d’importance mondiale. L’Occident et Chypre

Chypre est une île de la Méditerranée orientale, colonisée en deux vagues par les Grecs minoens au cours du deuxième millénaire avant J.-C. et toujours habitée aujourd’hui par une écrasante majorité de Grecs (82% de la population). La République de Chypre est un petit État. Son importance géopolitique globale est cependant inversement proportionnelle à sa taille et cela a été la malédiction de son peuple au fil du temps, puisqu’elle a vu l’île devenir l’objet des invasions conquérantes de tous les empires qui ont voulu dominer la Méditerranée et le monde.

Toute forme de solution au problème chypriote affectera profondément non seulement l’équilibre entre la Grèce, la Turquie et l’Union européenne, mais tous les équilibres mondiaux. Cela rend encore plus étrange le fait que le Secrétaire Général des Nations Unies n’ait pas pris soin d’inviter, même en tant qu’observateurs, les représentants des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité, afin que tout le monde soit un peu plus confiant que la solution à trouver ne perturbera pas, mais consolidera la paix et la stabilité dans la région méditerranéenne et au niveau international.

Ce n’est pas la première fois que les puissances occidentales s’intéressent à la « résolution » du problème chypriote. Chaque fois qu’elles l’ont fait, aucune paix n’a été établie en Méditerranée, des coups d’État ont été provoqués (en Grèce et à Chypre), des troubles ont éclaté à Chypre même, et la Grèce et la Turquie ont failli entrer en guerre. Cela s’explique par le fait que leur objectif permanent n’était pas de résoudre le conflit entre les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs, qu’ils ont tout fait pour créer en premier lieu, mais de l’utiliser pour enlever le contrôle de l’île à ses habitants, pour la contrôler complètement, en raison du grand rôle qu’elle a joué dans toutes leurs interventions au Moyen-Orient élargi et dans le contexte de la guerre froide avec l’Union soviétique dans le passé, avec la Russie aujourd’hui. Celui qui contrôle Chypre, la Crète, Malte et Gibraltar règne sur le monde », aurait dit Henry Kissinger.

Et parce que c’est précisément le cas, la CIA a organisé un coup d’État à Athènes en 1967, puis a utilisé la dictature imposée par elle-même pour en organiser un à Nicosie en 1974, copie exacte du coup d’État organisé par Kissinger en 1973, à Santiago du Chili. La seule différence est que Makarios a survécu, contrairement à Allende, et que Son Excellence M. Kissinger a mis en œuvre la deuxième phase, en encourageant l’invasion turque de Chypre, après s’être assuré au préalable que les forces armées grecques contrôlées par la CIA ne réagiraient pas à cette invasion. Le résultat final de tout cela a été que le peuple chypriote a subi plus de pertes, en pourcentage de sa population, que l’Irak lors de l’invasion de 2003 et, également, le nettoyage ethnique de centaines de milliers de Grecs du nord de l’île.

Le problème chypriote lui-même et le conflit entre les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs ont été créés historiquement par la Grande-Bretagne elle-même, afin de ne jamais permettre l’indépendance de l’île qui était sa colonie, en appliquant le principe « diviser pour régner », tant à Chypre qu’entre la Grèce et la Turquie. Le 28 juillet 1954, l’honorable Harry Hopkins, ministre des Colonies du Royaume-Uni, s’adressant à la Chambre des Communes, a déclaré que Chypre appartenait aux parties du Commonwealth qui ne peuvent jamais espérer devenir pleinement indépendantes. C’est la politique constante de l’État britannique depuis lors, et c’est la seule raison pour laquelle Londres et Washington traînent M. Guterres à Genève.

La conférence convoquée à Genève ne cherche pas, et ne peut pas, de par sa composition même, chercher une solution démocratique et durable au problème chypriote, conformément aux principes de l’ONU. Une telle solution doit être trouvée par les habitants de l’île eux-mêmes et, si elle est trouvée par leurs représentants, elle doit être approuvée ou rejetée par référendum par les citoyens eux-mêmes. Personne en dehors de Chypre n’a le droit et ne peut avoir son mot à dire sur le statut interne ou international de la République de Chypre, bien plus, ceux qui sont invités à Genève par Guterres ne peuvent pas et n’ont pas le droit d’avoir leur mot à dire sur Chypre sur ordre de Washington et Londres, cette dernière étant la puissance qui a créé le problème de Chypre, et Ankara la puissance qui a envahi Chypre en 1974.

Du plan Annan à la conférence de Genève. Le rôle de Victoria Nuland

En 2004, l’architecte du plan Annan, le britannique Lord Hannay, perdant son sang-froid, déclare à CNN Turk que si les Chypriotes grecs (soit 82% de la population chypriote) votent non au référendum sur le plan Annan, « nous leur proposerons encore et encore un référendum jusqu’à ce qu’ils disent oui ».

Pour que cela soit possible, ils ont tout essayé, tant au premier plan qu’à l’arrière-plan des scènes politiques chypriotes, grecques et internationales, depuis 2004. Nous ne pouvons pas exclure que l’une des motivations des guerres économiques lancées contre la Grèce et Chypre, était de créer les conditions pour que le plan Annan soit adopté.

Mais il s’est avéré impossible de modifier la conscience profonde des citoyens chypriotes. Il ne semblait pas qu’ils seraient prêts à voter pour une solution qui mettrait fin à l’indépendance et à la souveraineté de l’État dans lequel ils vivaient, ainsi qu’à la démocratie, annulant tout avantage de l’UE pour Chypre, et faisant entrer la Turquie dans l’UE par la fenêtre chypriote.

L’affaire menait à une impasse. Mais le mot impasse est inconnu de l’ancienne secrétaire d’État américaine chargée de la question chypriote, Victoria Nuland, comme le prouve son rôle si important, en tant que conseillère de Dick Cheney, dans la préparation de l’invasion de l’Irak en 2003, amorçant une série de désastres au Moyen-Orient qui ne sont pas encore terminés, ainsi que son rôle de premier plan dans le coup d’État de Kiev en 2014, qui a détruit les relations entre l’Europe et la Russie, au profit des États-Unis, et lancé la nouvelle guerre froide.

Mme Nuland, en coopération avec l’État britannique, toujours désireux de jouer un rôle central dans toutes les affaires sales de ce monde, après avoir réalisé qu’il était impossible de faire se suicider les Chypriotes en votant pour les plans monstrueux élaborés par les lords britanniques, a conçu la formule de cette conférence internationale, dans le seul but d’abolir l’État chypriote existant par un accord international, puisqu’elle ne pouvait pas le faire disparaître par référendum. Le mécanisme de l’Union européenne, qui agit probablement sur le plan international comme une Union américaine, a également participé à la conspiration. Cela a été illustré par l’imprudence de Mme Morgherini, qui a déclaré que l’UE était prête à reconnaître tout État issu de la conférence de Genève !

La mise en œuvre de cette idée, avec laquelle Ankara était également d’accord, a été entreprise par le Secrétariat général de l’ONU et les politiciens de Chypre et de Grèce, dépendants des États-Unis, déjà écrasés par les guerres économiques contre ces deux pays.

Que va-t-il se passer maintenant si cette conférence parvient à ses fins ?

Une solution injuste, dont ils ne veulent pas et qui n’est pas durable, sera imposée au peuple chypriote. La clarté dans les relations de souveraineté protège la paix. L' »ambiguïté constructive » de la diplomatie britannique est le moyen de provoquer un conflit. C’est pourquoi il est fort probable que la solution négociée ne fonctionnera pas, mais provoquera, comme les plans britannique et américain pour Chypre l’ont fait dans le passé, des conflits sanglants entre Chypriotes grecs et entre Chypriotes grecs et Chypriotes turcs, et exacerbera également la tension entre la Grèce et la Turquie.

Toute solution injuste et antidémocratique à Chypre, imposée à ses habitants contre leur gré, ne rapprochera pas la paix de Chypre et de la Méditerranée. Elle créera les conditions de nouveaux conflits, menacera la paix en Méditerranée orientale et deviendra une bombe à retardement pour l’Union européenne elle-même. Elle contribuera également à la probabilité de nouvelles aventures au Moyen-Orient et contre la Russie.

( * ) En mettant sur un pied d’égalité 82% de Chypriotes grecs et 18% de Chypriotes turcs, le plan Annan abolit la règle de la majorité, c’est-à-dire la démocratie. Comme cet « État » ne serait pas en mesure de prendre des décisions, le Secrétaire général de l’ONU (et non le Conseil de sécurité) nommerait trois juges étrangers qui concentreraient entre leurs mains tout le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire final, en violation du principe de séparation des pouvoirs et de tout concept de souveraineté nationale et populaire. Très probablement, compte tenu de la situation politique internationale, ces juges exprimeraient les intérêts des États-Unis, de la Grande-Bretagne et d’Israël. Ces juges, et une pléthore d’autres fonctionnaires internationaux, nommés par le Secrétaire général de l’ONU à des postes critiques dans le nouvel État, désigneraient, à l’expiration de leur mandat, leurs successeurs. Le nouvel « État » n’aurait pas le droit fondamental de tous les États à l’autodéfense et ne disposerait pas de ses propres forces armées. Le plan Annan est probablement la constitution la plus monstrueuse qui ait été proposée dans l’histoire du monde et constitue un renversement complet de tous les principes fondamentaux qui se sont appliqués après la Renaissance, les Lumières, les révolutions française, anglaise et américaine, ainsi qu’après la victoire sur le nazisme et la création de l’ONU. Malgré son rejet, ce plan reste sur la table des négociations sur la question chypriote et il constitue la base des négociations qui se tiennent actuellement à Genève.

Le député Lagos arrêté à Bruxelles

Lagos, condamné Aube dorée, arrêté à Bruxelles après que le PE a levé son immunité de député européen

27 avril 2021 Grèce,
La police belge a arrêté le condamné Aube dorée Ioannis Lagos, quelques heures seulement après que le Parlement européen a publié les résultats du vote pour lever son immunité. L’ex-député européen a été arrêté à son domicile à Bruxelles mardi midi et il a tweeté « depuis la voiture de police » confirmant son arrestation. Les autorités belges ont exécuté le mandat d’arrêt européen émis par les autorités grecques. La procédure d’extradition vers la Grèce est une question de temps.

Le Parlement européen a voté la levée de l’immunité du criminel Ioannis Lagos, condamné par l’Aube dorée. Il envisageait de fuir en Norvège, ont rapporté les médias grecs.

Lors d’un vote secret lundi soir, 658 députés ont voté en faveur de la levée de l’immunité, 25 contre et 10 abstentions. Le résultat du vote a été annoncé mardi matin.

Le résultat du vote ouvre la voie à son arrestation par les autorités belges et à son extradition vers la Grèce pour y purger une peine de 13 ans et 8 mois de prison. Cependant, les médias grecs ont rapporté lundi qu’il avait l’intention de quitter la Belgique pour la Norvège.
Selon un rapport exclusif du site web tvxs.gr, Lagos a passé un test Covid-19 au centre de test d’EP lundi et a déclaré comme raison de ce test qu’il s’envolerait pour la Norvège mercredi.
Le site soupçonne que Lagos chercherait à se réfugier dans les groupes d’extrême droite du pays scandinave et rappelle que l’extrémiste d’extrême droite qui a tué 77 personnes en 2011, Anders Breivik, avait exprimé son admiration pour Aube dorée.
Théoriquement, Lagos pourrait demander l’asile politique en Norvège, qui n’est pas membre de l’UE, mais les mandats d’arrêt européens ont été étendus à la Norvège depuis 2019.

Faisant usage de son immunité de député européen, Lagos a quitté la Grèce le 7 octobre 2020, le jour où un tribunal annoncerait les condamnations de dizaines de membres d’Aube dorée et de la direction du parti pour avoir dirigé une « organisation criminelle. » Lagos était devenu indépendant lorsque GD a eu de vrais ennuis judiciaires.

Les autorités grecques ont émis un mandat d’arrêt après que le député ait quitté le pays.

La question est maintenant de savoir si les autorités grecques ont déjà émis un mandat d’arrêt européen pour Lagos ou si elles le feront après la levée de l’immunité. S’il existe un mandat d’arrêt, les autorités belges devraient l’arrêter dès que possible et décider de son extradition vers la Grèce.

Lagos est le deuxième condamné d-Aube Dorée à sortir de prison. Le vice-président du parti, Christos Pappas, est toujours en fuite, sept mois après la décision de justice.

PS Les Grecs sont-ils assez rapides ou Lagos (lièvre en anglais) l’est-il davantage

 
AFP :

Il a comparu  mercredi devant un juge, auquel il a signifié son refus d’être extradé.

Il « n’a pas accepté sa remise aux autorités grecques » et « le juge d’instruction a décidé de le placer en détention », a précisé le parquet dans un communiqué.

Dans un délai de quinze jours, la chambre du conseil du tribunal néerlandophone de Bruxelles, désormais chargée du contentieux, devra statuer sur l’exécution du mandat d’arrêt, est-il souligné.

Supprimer la démocratie amènera la mafia au pouvoir

Par Dimitris Georgopoulos

Un journaliste et blogueur grec a été abattu devant sa maison à Athènes, ont rapporté vendredi les médias grecs citant la police, soulevant des inquiétudes sur la liberté de la presse en Grèce.

Giorgos Karaivaz, qui était connu pour être un reporter de la police, a été tué par sept coups de feu dans le quartier d’Alimos, selon les rapports. Par la suite, deux hommes ont été vus s’enfuyant sur une moto.

Karaivaz a beaucoup écrit sur la corruption de la police et des services secrets et il a également révélé que la police a laissé à Dimitris Lignadis, ancien directeur artistique du Théâtre national, beaucoup de temps et de possibilités pour détruire les preuves à charge. Lignadis, nommé à son poste par le gouvernement de Mitsotakis, est accusé de viols d’enfants et est actuellement en prison. Les partis d’opposition et les syndicats d’artistes ont accusé le gouvernement de tenter d’étouffer le scandale et ont demandé la démission de la ministre de la culture Mendoni.

Mais il y a de toute façon beaucoup de scandales assez étranges qui éclatent aujourd’hui en Grèce, ce qui fait dire à certains observateurs que le pays commence à se transformer en une sorte de « Colombie ».  Dans l’une des dernières affaires en date, il a été révélé que Menios Fourthiotis, un présentateur de télévision (et agent de mannequins, notamment d’une star du porno), était protégé par des dizaines de policiers. Selon l’ancien ministre du travail du gouvernement de Mitsotakis, Vroutsis, il avait « pris d’assaut » plusieurs fois son ministère avec ses gardes du corps, essayant d’obtenir un paiement illégal pour COVID et menaçant le ministre de le renvoyer. Un peu plus tard, Vroutsis a effectivement été licencié. Karaivaz a également écrit à ce sujet.

Ce ne sont pas les seuls exemples. Les médias sociaux grecs regorgent d’allégations très sérieuses qui n’apparaissent jamais dans les grands médias, contrôlés plus strictement qu’à aucun moment depuis la dictature des colonels (1967-74). Même si 10 % de ce qu’ils écrivent est vrai, on en conclut que les représentants des formes les plus répugnantes du crime organisé opèrent désormais au centre de l' »élite ».

L’assassinat d’un journaliste est un acte méprisable et lâche », a écrit la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sur Twitter en réaction à l’attaque. « L’Europe est synonyme de liberté. Et la liberté de la presse est peut-être la plus sacrée de toutes. Les journalistes doivent pouvoir travailler en toute sécurité », a-t-elle ajouté. Vera Jourova, vice-présidente chargée des valeurs et de la transparence à la Commission, s’est dite « profondément choquée. » « La #Justice doit être rendue, et la sécurité des journalistes doit être garantie », a-t-elle écrit sur Twitter.

Au fait, si Mme von der Leyen a été suffisamment motivée pour faire un commentaire public personnel sur Karaivaz, ni le Premier ministre grec Mitsotakis ni le ministre de la « Protection des citoyens » Chrysochiodes (un très bon et très proche ami des services secrets américains), n’ont fait de commentaire personnel sur l’assassinat de Karaivas. Seule la représentante de presse du gouvernement, Aristotelia Peloni, a fait une déclaration exprimant ses condoléances.

Les propos de Van der Leyen sont très aimables et encourageants mais, malheureusement, l’Allemagne et l’UE portent une grande part de responsabilité, même indirecte, dans ce qui se passe en Grèce. En écrasant toutes les forces sociales et démocratiques du pays, elles ont, d’une part, démoralisé la société grecque et, d’autre part, ouvert la voie aux éléments les plus réactionnaires et immoraux de l’oligarchie grecque. Les forces qu’ils payaient depuis des années, par l’intermédiaire de Ziemens et d’autres entreprises, pour garder la Grèce sous contrôle, piller son économie et son marché et paupériser son peuple.

La Grèce est l’avenir de l’Europe et le crime l’avenir de la marque européenne du capitalisme néolibéral antidémocratique.

AFP  – George Karaivaz, qui a travaillé durant toute sa carrière pour les principaux journaux et télévisions du pays, était «l’un des journalistes criminels les plus expérimentés sur le terrain et était tenu en haute estime par ses confrères», a déclaré dans un communiqué le syndicat Esiea des journalistes de la presse quotidienne athénienne.

Source http://www.defenddemocracy.press/suppressing-democracy-will-bring-mafia-to-power/

Les métamorphoses de la question politique en Grèce : 80 ans en 66 jours

Retour sur la mobilisation pour Dimitris Koufontinas
Michalis Lianos  paru dans lundimatin#280, le 22 mars 2021

Comme nous l’avons évoqué dans nos éditions précédentes, la grève de la faim du militant Dimitris Koufontinas a suscité de très vifs débats et une forte mobilisation d’une partie de la société grecque. Nous avons demandé au sociologue Michalis Lianos de nous éclairer sur le rôle que joue encore aujourd’hui la possibilité ou du moins le symbole de la lutte armée en Grèce.

Le soutien important à Dimitris Koufontinas

La grève de la faim de Dimitris Koufontinas [1]  rend visibles les lignes de faille politiques de la société grecque. Que le sort d’un homme coupable de 13 assassinats et d’une longue série d’actions violentes provoque d’importantes manifestations et suscite un débat médiatique et social massif peut apparaître incompréhensible en dehors de la Grèce. D’autant que ces manifestations surgissent à la suite d’une revendication ’’mineure”, à savoir le transfert d’une prison du centre du pays vers une prison d’Athènes.

Tout cela peut apparaître tout aussi surprenant que les t-shirts à l’effigie de Koufontinas qui se vendaient dans le centre-ville d’Athènes au moment du procès du groupe « 17 novembre » [2] en 2003 ; ou encore qu’après chaque action du groupe entre 1975 et 2002, la presse à grand tirage se ruait pour publier les communiqués du groupe, que les exemplaires s’arrachaient immédiatement, nécessitant parfois une seconde édition pour satisfaire la demande du public.

Le rapport qu’entretient la société grecque à la violence politique ne peut se comprendre qu’à la lumière de la guerre civile qui a suivi l’occupation allemande. Aucune pensée depuis, de gauche ou de droite, n’a échappé à sa surdétermination par ce conflit armé, profondément idéologique, dont les perdants n’ont cessé d’être persécutés qu’en 1974, après la chute de la dictature des colonels [3] . La perception même de la guerre civile en tant que conflit politique et non pas en tant que « guerre nationale contre des bandits », n’a commencé à émerger officiellement qu’en 1981, avec l’arrivée du PASOK [4] au pouvoir. Tous les baby-boomers grecs, dont Koufontinas, sont des enfants et des petits enfants de ces générations qui ont témoigné, participé ou souffert, directement ou indirectement, de la guerre civile. Exemple typique, Koufontinas lui-même, a milité au PASOK avant de comprendre que ce parti ne se consacrait pas aux idéaux désintéressés d’un communisme de plus en plus libertaire qui représentait l’esprit indomptable et altruiste des partisans.

Les résurgences de la résistance

Si la droite a indéniablement gagné sur tous les terrains, la gauche a gagné ce qui se nomme dans le débat politique grec « l’avantage moral », à savoir la quête des grands idéaux égalitaires et la volonté de tout sacrifier pour ne pas renoncer à cette quête. La lutte armée partisane et ses conséquences forment ainsi le lit idéologico-politique et émotionnel de tout le spectre de la gauche, du socialisme de rupture au communisme orthodoxe, de l’anarchisme aux mouvements libertaires les plus pacifistes. Autrement dit, toute la gauche grecque porte encore en elle la question de l’action – ou du moins, de la réaction – armée. Naturellement, le rapport à l’ordre est tout aussi traversé par cette question et l’État et ses appareils, notamment policiers et juridiques, sont ainsi considérés dans leur cadre historique comme des institutions de la répression politique.

Avec la fin du groupe 17 Novembre en 2002, on pouvait imaginer que la question de la lutte violente s’effacerait au sein de la gauche grecque. C’était une période pendant laquelle certaines couches sociales connaissaient une amélioration de leurs conditions de vie, favorisant aussi un endettement important des ménages. Cependant, la mort du jeune Alexis Grigoropoulos atteint par un tir de policier en 2008 a déclenché des troubles majeurs, portés cette fois par une nouvelle génération, ce qui a conduit à la constitution de nouveaux groupes d’action politique violente. Mais la tendance lourde semblait être bien orientée vers le passage à une nouvelle période de bien être, alimenté par des revenus satisfaisants et des prêts généreux, une époque qui aurait mis en sourdine l’histoire politique et aurait avancé vers une culture sociale-démocrate majoritaire. Tout cela fut rapidement réduit à néant par la crise financière de 2008 et la révélation d’une dette grecque colossale, constituée avec l’aide hautement rémunérée de Goldman Sachs. La classe politique fut alors perçue comme une classe profondément corrompue et les classes aisées comme des charognards ayant transformé les fonds publics en milliards dissimulés dans leurs comptes off-shore.

C’est à cette période cruciale que la société grecque replonge dans la continuité d’une posture de désenchantement et de résistance. On le voit parfaitement dans les évolutions électorales avec SYRIZA qui arrive au gouvernement alors qu’il n’obtenaient qu’environ 4 % des votes auparavant, l’effondrement abyssal du PASOK et l’émergence d’Aube Dorée qui sort de la marginalité électorale. On le remarque aussi par la posture universelle de victime, adoptée sans hésitation et avec la plus grande virulence par les supporteurs précédemment loyaux de deux grands partis de pouvoir. Ainsi, toutes les générations de la petite et moyenne bourgeoisie se sont trouvées dans une posture très critique des institutions de gouvernance, voire du système politico-économique européen et international. L’avènement de SYRIZA au gouvernement signifie pour la gauche grecque la première opportunité de surmonter ses traumas historiques. L’attente est immense. Pour les électeurs tactiques, il s’agit de revenir aux conditions confortables précédant la crise tout en évitant de payer la dette du pays, pour les électeurs historiques de gauche, l’enjeu est de résister au système capitaliste international et de prendre une voie alternative, loin de ses dictats. Les premiers seront déçus sur le plan pragmatique, les seconds meurtris sur le plan politique. C’est cette gauche historique qui forme actuellement le noyau dur d’une posture de résistance à tout ce qui est proposé ou imposé par le modèle hégémonique de la gouvernance sociale et économique.

La valeur de la lutte en soi

Le 17 Novembre était pour une partie considérable des grecs un rappel que les puissants n’étaient pas incontestables, car le groupe semblait se tenir à des actions ciblées [5] . Koufontinas s’est révélé être le bourreau principal du 17 Novembre, cela dès le début de son intégration, probablement en 1983. C’est ce qui lui a valu le sobriquet de farmakohéris (littéralement, « main empoisonnée »). En cavale pendant quelques semaines après l’arrestation de ses camarades, il s’est rendu à la police en déclarant qu’il assumait la responsabilité politique des actions du groupe. Cela a contribué à son image publique en tant qu’individu maître de ses choix et s’est confirmé par son comportement durant le procès, en tension avec d’autres membres de l’organisation ; aussi, par son attitude de protection paternaliste envers Savas Xiros, lourdement blessé par un explosif qu’ils tentaient d’installer ensemble, événement qui a précipité le démantèlement du 17 Novembre.

Koufontinas a débuté sa cinquième grève de la faim le 8 janvier 2021 et l’a arrêtée 66 jours plus tard, le 14 mars. Pendant ces 66 jours, de façon progressive, l’affaire a atteint une importance nationale sur laquelle se sont prononcés, en plus des ministres du gouvernement de droite concernés, les chef.fe.s des partis, le Défenseur des droits, les associations des droits de l’homme, le Syndicat des magistrats, le Barreau d’Athènes et une multitude d’artistes et d’intellectuel.le.s de gauche. Plus encore, ce sont tous les grecs qui se sont formés un avis quant à la légitimité de cette demande de transfert d’une prison à une autre.

Évidemment, il serait parfaitement illusoire de considérer que la mobilisation et l’émotion autour de cette affaire relèveraient d’une sensibilité des citoyens grecs aux droits des personnes incarcérées ou même aux droits de l’homme en général. Il y aurait malheureusement une myriade d’occasions pour exprimer une telle sensibilité, et à propos d’affaires bien plus graves qu’un transfert entre prisons. La revendication de Koufontinas en revanche a atteint la plus haute instance du pays, à savoir le Conseil d’État qui l’a rejetée.

La division de l’opinion publique sur l’affaire fut grosso modo tripartite. Pour la droite dure nationaliste Koufontinas est un simple voyou dont la mort, de n’importe quelle cause, serait juste et bienvenue. Pour la gauche non-réformiste, la question est présentée à la surface comme une question de droits de l’homme avec le fond historique que nous avons déjà évoquée. Pour le centre droite et centre gauche il s’agit de se focaliser sur le caractère inadmissible des actes de Koufontinas vues comme des atteintes terroristes à la démocratie et, par conséquent, sur la repentance de leur auteur. Ces deux dernières perspectives se sont affrontées, juridiquement et politiquement : quelqu’un qui n’a exprimé aucun remord pour ses actes, mérite-t-il la clémence du système pénal ? Cette dichotomie renouvelle exactement la ligne de faille historique autour de la lutte armée. Durant les décennies qui ont suivi la guerre civile, les prisonniers politiques pouvaient mettre fin à leur incarcération ou leur déportation en signant une « déclaration de repentance » désavouant leurs idéaux. Le faire, était considéré dans leur camp comme une trahison ; assumer leurs actions avec fierté était, a contrario, source d’estime.

Koufontinas ne se présente ni en assassin repenti ni même en révolutionnaire retraité. Il offre ainsi à la partie non-réformiste de la gauche un symbole de défiance indéfectible à partir d’une position indéniable de défaite. Dans un cadre où la défaite de cette gauche est omniprésente, où les conséquences du Covid se sont ajoutées à des longues années de chômage, de réduction des salaires et des retraites, de soumission aux recettes du FMI et de la BCE, de l’échec des ambitions du gouvernement de SYRIZA, ce geste de défi revêt une dimension rassurante. En effet, la seule idée qui permette aux vaincus de rester dignes, c’est qu’ils ne se rendent pas et continuent de lutter. La déclaration de Koufontinas à l’arrêt de sa grève de la faim ne dit pas autre chose : « La solidarité et le soutien [à son action…] ont montré l’existence de forces sociales vives résistant au pouvoir arbitraire, à la violence et à l’autocratie. Cela représente un nouvel espoir ».

Seules les métamorphoses des enjeux politiques en Grèce peuvent expliquer comment un homme ayant choisi l’action politique violente dispose aux yeux de la gauche de la crédibilité nécessaire pour accuser de violence ses adversaires. Derrière la posture de Koufontinas se trouve l’ombre de quatre-vingt ans de nobles espoirs déçus et de défaites successives.

[1] Cet article se fonde sur plusieurs éléments empiriques, dont la longue observation du procès du 17 Novembre pour le compte du Barreau d’Athènes en 2003 et aussi du mouvement des places en Grèce en 2011. Le titre rend hommage au travail de Robert Castel sur les métamorphoses de la question sociale en France.

[2] Le 17 novembre 1973 est la date de l’insurrection des étudiants contre la junte des colonels.

[3] C’est alors parfaitement interprétable que pour la une de son livre intitulé « je suis né le 17 novembre », Koufontinas choisit l’image reproduite ici des partisans de la guerre civile, combinée avec une image de l’insurrection du 17 novembre 1973 incluant les slogans « États-Unis dehors » et « Pouvoir au peuple ».

[4] « Mouvement Socialiste Panhellénique », parti ayant une trajectoire semblable à celle du Parti Socialiste français.

[5] Même si la liste des assassinats incluait deux chauffeurs de personnes ciblées et un policier tué à bout portant, peut-être par Koufontinas, lors d’un braquage de banque.

Source https://lundi.am/Les-metamorphoses-de-la-question-politique-en-Grece-80-ans-en-66-jours

Initiative des travailleur.euse.s et étudiant.e.s grec.que.s en France pour les droits démocratiques

Nous sommes jeunes, travailleur.euse.s et étudiant.e.s grec.ques, vivant à Paris indigné.e.s de la politique autoritaire du gouvernement grec, qui a culminé ces dernières semaines.

En tant qu’initiative née par le-bas et organisée par des biais de démocratie directe, sans représenter aucun parti politique, nous sommes solidaires avec le peuple grec, qui proteste contre la répression policière en faveur de la démocratie. Il est temps de tirer la sonnette d’alarme contre ce régime autoritaire en cours de construction, contre la censure, la répression de la liberté de parole et de pensée ainsi que contre les violations des droits humains fondamentaux en Grèce.

Nous souhaitons que notre lutte rejoigne la lutte du peuple français, contre le racisme et l’impunité des violences policières, carcérales et judiciaires. Nous applaudissons les appels à la justice pour les victimes des violences policières en France. Enfin, nous restons solidaires avec la lutte contre la nouvelle loi de sécurité globale, porteuse d’atteinte à la liberté d’informer et d’être informé.e, tout en globalisant la surveillance.

Le gouvernement grec se veut totalement réticent à renforcer le système national de santé et à prendre des mesures pour gérer la crise sanitaire, dont l’impact est omniprésent tant en Grèce, qu’en France ainsi qu’au reste du monde. En revanche, sous prétexte de la pandémie, les restrictions imposées pour cette cause lui servent afin de poursuivre son agenda politique.

● La société grecque étouffe tant sur le plan psychologique que financier. Des nouvelles réformes se votent conformément aux intérêts néolibéraux du gouvernement et des nouvelles mesures épuisantes s’imposent au nom de la pandémie, quand ces dernières regardent uniquement le peuple et pas le gouvernement. Les écoles restent fermées ainsi que le commerce et tout déplacement non essentiel est interdit. Malgré ces mesures, la situation sanitaire du pays ne cesse de s’aggraver.

● Sous prétexte de la crise sanitaire, toute réaction est interdite, le droit à la protestation est menacé et toute manifestation est réprimée violemment par les forces de l’ordre, qui se veulent incontrôlées. Au cours des dernières semaines, les témoignages des citoyen.nes, objets des violences policières sans précédent, faites dans le cadre d’inspection du respect des mesures sanitaires, sont effrayants. Le jeune homme, qui s’est fait tabasser par des policiers à Nea Smyrni (banlieue d’Athènes), est l’exemple par excellence. La multitude des cas injustifiés de mise en garde à vue et d’arrestations violentes font preuve de la violation en cours des droits fondamentaux. En même temps, les témoignages des personnes ciblées par la police à cause de leurs idées politiques, torturées verbalement et physiquement lorsque arrêtées par la police se multiplient. Les exemples d’Aris Papazacharoudakis torturé pendant la mise en garde à vue, et d’Efi, arrêtée lors d’une manifestation et victime de harcèlement sexuel par les policiers, sont des exemples emblématiques. En parallèle, le gouvernement refuse d’appliquer la loi et de satisfaire les justes demandes du détenu Dimitris Koufontinas.

● La loi selon laquelle la police s’installe au sein des universités grecques est votée. La Grèce sera le premier pays au monde dont les universités seront remplies de policiers au lieu des étudiant.e.s. Les forces de l’ordre ont violemment mis fin à toute manifestation munie par des étudiant.e.s, qu’il soit du squat symbolique des bâtiments universitaires ou des marches de protestation.

● Les médias systémiques sont sous le contrôle total du gouvernement. Les preuves d’attaques policières autant que ceux d’affaires impliquant des personnes proches du gouvernement sont dissimulées et falsifiées (ex. l’affaire de pédophilie du directeur du Théâtre National D.Lignadis, l’accident routier devant le parlement dû à une voiture de gouvernement, la publication à la télé, par un député du gouvernement, des données personnelles d’un arrêté). La répression de la liberté de la parole culmine par le biais de la censure sur les réseaux sociaux, où des publications ou même des comptes personnels des journalistes, des avocat.e.s et des médias d’information se trouvent bloqués.

A BAS LES VIOLENCES POLICIÈRES DE TOUS LES GOUVERNEMENTS
LA SANTÉ D’ABORD, LA POLICE DEHORS
SOLIDARITÉ AVEC LES VICTIMES DES POLITIQUES AUTORITAIRES
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