Publications par auteur⋅ice

Author Archive by rédaction

Communiqués de presse sur les poursuites contre le Président du POEDIN

Les poursuites ont commencé en vertu de la nouvelle loi interdisant les rassemblements !

Il s’agit de la première poursuite contre un citoyen et en fait un syndicaliste, qui a été intentée contre le président du POEDIN M. Giannakou, accusé de désobéissance!

Sur la base de la nouvelle «junte», une plainte a été déposée contre le président de la Fédération panhellénique des employés des hôpitaux publics, accusé de désobéissance. La raison en est qu’en tant qu’organisateurs, ils étaient responsables du rassemblement qu’ils avaient convoqué devant le ministère de la Santé le 30/9. Les agents de santé rassemblés ont tenté de marcher, mais ont été attaqués par les forces de police, invoquant la nouvelle interdiction. En fait, il y a eu des blessures. POEDIN et ADEDY et d’autres syndicats ont réagi immédiatement,  exigeant que cette persécution soit arrêtée.

ATHÈNES 29/01/2021
PROT.: NO: 4053

COMMUNIQUE DE PRESSE
Pour les poursuites pénales du Président du POEDIN pour non-respect de la loi antisyndicale

Une fois de plus en pleine pandémie, POEDIN et les responsables de la santé ont fait la une, en raison des poursuites pénales contre M. Giannakos Michalis, Président de POEDIN pour crime de désobéissance.
Avant même que M. Giannakos ne soit officiellement convoqué, avant d’être informé des poursuites pénales engagées contre lui, les milieux gouvernementaux ont divulgué à la presse un document ELAS sur la base duquel un dossier a été constitué.
Et son péché mortel? D’après ce qui a été écrit dans la presse, dans le cadre d’un rassemblement de santé, qui a eu lieu le 30-9-2020, les manifestants, bien qu’appelés par ELAS à monter sur le trottoir, sont descendus sur la route de la rue Aristotelous! !!!.
Il n’est donc pas poursuivi parce que les mesures de distanciation sociale ont été violées, les gouvernements étant bien conscients que POEDIN est le premier, qui les observe systématiquement.
Il ne fait pas l’objet de poursuites parce qu’il y a eu des incidents de la part des manifestants, puisque les gouvernements sont également bien conscients que ce jour-là, ceux qui ont subi un comportement violent étaient les travailleurs eux-mêmes. En fait, lorsque M. Giannakos a été convoqué à l’ELAS afin de nommer les policiers qui l’ont battu, il a choisi de déclarer qu’il ne voulait pas de poursuites pénales contre qui que ce soit, car il n’a de confrontation personnelle avec aucun policier.
Il est poursuivi parce que les travailleurs dans le cadre de leur rassemblement, comme ils l’ont fait des milliers de fois dans le passé, sont descendus sur la route de la rue Aristotelous. Il va sans dire que ce n’est pas une route principale alors que POEDIN veille toujours à la charge de trafic minimale possible dans le cadre de ses rassemblements.
Aucun de nous n’a l’illusion que l’heure à laquelle ce document a été divulgué, qui a été envoyé au parquet, est tout sauf accidentelle, car elle coïncide avec les mobilisations menées hier par POEDIN et d’autres syndicats. De plus, il est sous-entendu qu’il est un précurseur d’autres persécutions qui auront lieu à l’avenir.
Nous comprenons la panique de tout gouvernement face à des revendications de travail équitables. Nous comprenons également qu’il est raisonnable de rechercher des boucs émissaires, par l’intermédiaire desquels on tente de terroriser le mouvement syndical coordonné et de freiner toute réaction. Nous comprenons, cependant, et ceux qui gouvernent temporairement ce pays, qu’après tant d’années de dure compréhension et de luttes ouvrières pour la préservation de notre statut de travail et de notre dignité, LA SANTÉ PAS le terrorisme, le chantage et la peur
sont et continueront d’être présents dans chaque lutte syndicale équitable, car ils sont quotidiennement présents dans la bataille pour lutter contre la pandémie et soulager les patients des effets du coronavirus.

POUR L’UE DE POEDIN
LE PRESIDENT GEN. SECRÉTAIRE

MICHALIS GIANNAKOS CHRISTOS PAPANASTASE

EDY2021

ADEDY COMITE EXECUTIF DES GRECS & FLEES 2105 57 ATHENES Tel 213.16.16.900 Fax 2103246165 Email: adedy@adedy.gr, adedy1@adedy.gr

Athènes, 29.01.2021

Non. Prot.: 31

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

A l’occasion de la persécution du Président du POEDIN

Autoritarisme et maintien de l’ordre jusqu’au bout!

La descente antidémocratique du gouvernement de la Nouvelle Démocratie n’a pas de fin. Dans le cadre de la loi antidémocratique, votée l’année dernière au Parlement, le Président du POEDIN, Michalis Giannakos , a été poursuivi « parce qu’il n’a pas respecté les instructions » du médiateur spécial d’ELAS, lors de la mobilisation POEDIN le 30 septembre devant le Ministère de la Santé, réclamant le recrutement de médecins et d’infirmières, les mesures d’hygiène et de sécurité des salariés, les effectifs permanents, etc.

Cette persécution, qui est la première pour les manifestations, avec la nouvelle loi , montre l’orientation de la politique du gouvernement de N.D. résumé dans la doctrine: ceux qui ne «se plient pas» seront persécutés et «exterminés».

Le Comité Exécutif de A.D.E.D.Y. Exprime son plein soutien au Président du POEDIN, face à qui tout le mouvement syndical est persécuté et déclare qu’il ne permettra pas le passage de: l’autoritarisme, la police et le terrorisme dans l’action des syndicats.

Nous demandons ICI ET MAINTENANT d’arrêter la persécution du Président de POEDIN.

Du Comité Exécutif de A.D.E.D.Y.

Source

Sécurité globale de quel droit ?

Sécurité globale de quel droit ? film réalisé par Karine Parrot et Stéphane Elmadjian
Sept juristes décryptent la loi Sécurité Globale
Sur ce site vous trouverez en libre accès un documentaire sur la loi sécurité globale, texte qui reviendra au Sénat à la mi-mars alors que l’état d’urgence sanitaire sera toujours en vigueur.

https://kparrot.gitlab.io/securite-globale-de-quel-droit/

c’est un décryptage de la loi par sept juristes, une analyse politique des dispositifs techno-policiers qui se préparent…

Le film est destiné aussi aux non-déjà-convaincu·es. ( 48 mn), n’hésitez pas à faire circuler.

L’Union européenne et le spectre de la Sainte Alliance

OPINION. A l’heure où l’Allemagne entend vendre ses sous-marins à la Turquie malgré les protestations grecques, Olivier Delorme nous propose une mise en parallèle historique entre la guerre d’indépendance grecque au 19ème siècle et les tensions européennes actuelles. Un texte dense qui nous rappelle l’urgence de penser le temps long.

Olivier DELORMEHistorien

En mars 2021, les Grecs commémoreront le bicentenaire du déclenchement de leur guerre d’indépendance contre l’Empire ottoman. Au terme de neuf ans de combats, qui firent environ deux cent mille morts, dont nombre de victimes de massacres à caractère génocidaire perpétrés par les Turcs à Chios (qui inspira la toile de Delacroix et « L’enfant grec » de Hugo), à Kassos, à Psara…, ce conflit accoucha d’un État national des Grecs qui comptait un peu plus de sept cent mille habitants mais en laissait deux fois plus dans l’Empire ottoman. Aussi m’a-t-il paru intéressant, au seuil de cette année de célébration d’une guerre que les Grecs nomment révolution (épanastasi), de tenter un parallèle entre la situation de 1821 et celle d’aujourd’hui.

L’insurrection des Grecs intervient un peu moins de six ans après la défaite de Napoléon Ier à Waterloo et l’établissement d’un ordre européen destiné à empêcher, partout, la résurgence des idéaux de la Révolution française. Et, comme aujourd’hui, cet ordre réactionnaire, fondée sur la Sainte Alliance (Autriche, Prusse, Russie) conclue en septembre 1815 et élargie en novembre au Royaume-Uni, est à direction germanique, avec le chancelier autrichien Metternich en place de la chancelière allemande Merkel. D’ailleurs, en juin 2015, au plus fort du bras de fer (réel ou simulé) entre Tsipras et l’Union européenne, un plumitif allemand nommé Berthold Seewald écrivit à propos de l’épanastasi, dans Die Welt, quotidien proche de la CDU de Merkel, un article intitulé « La Grèce a déjà détruit une fois l’ordre européen ». Un article qui reprenait en outre les vieux délires racistes de Jakob Philipp Fallmerayer (1790-1861) déniant aux Grecs de son temps toute parenté avec ceux de l’Antiquité et défendant, contre les soutiens à l’indépendance grecque, qu’un Empire ottoman fort était le seul rempart efficace contre des hordes slaves qu’il tenait en haine.

En réalité, lorsque les Grecs prennent les armes en 1821, ils pensent pouvoir compter sur l’aide des Européens de l’Ouest. Comme ils pensent aujourd’hui pouvoir compter, face aux agressions turques, sur la solidarité de l’Union européenne. Depuis trois siècles, les Habsbourg d’Autriche ne conduisaient-ils pas, contre le sultan turc, une guerre entrecoupée de paix qui n’étaient que des trêves ? Mais, pour Metternich, ce conflit-là était devenu secondaire et c’est ce qu’il écrivait, à propos de l’insurrection grecque le 28 janvier 1822 à son ambassadeur à Saint-Pétersbourg : « quelle que soit la différence entre ses causes anciennes et permanentes, et celle des révolutions que la grande alliance a été appelée à combattre dans le cours salutaire de son existence, [elle] n’en a pas moins puisé son origine directe dans les menées de la faction désorganisatrice qui menace tous les trônes et toutes les institutions[1]. »

Autrement dit, les Grecs ne sont que des sujets infectés par les idées françaises, que leur souverain turc a le devoir de châtier. D’ailleurs, estimait-il deux mois après le déclenchement de l’épanastasi, « là-bas, par delà nos frontières orientales, trois ou quatre cent mille individus pendus, égorgés, empalés, cela ne compte guère [2] ».

Il est vrai que les insurgés grecs devaient beaucoup aux Lumières et à la Révolution françaises. Depuis Marseille, les marchands grecs avaient rapporté Voltaire, Rousseau, Montesquieu et des traductions avaient été diffusées en Grèce. De Paris, où il s’était installé en 1788, l’érudit Adamantios Koraïs (1748-1833), avait décrit dans ses lettres qui circulaient en Grèce le déroulement de la Révolution. Avant d’être livré par les Autrichiens aux Turcs qui l’avaient étranglé dans la forteresse de Belgrade, Rhigas Vélestinlis (1757-1798) avait porté, à travers une société secrète et de nombreuses publications, un projet de République hellénique, traduit La Marseillaise,les Constitutions françaises de 1791 et 1793, et écrit des paroles grecques sur l’air de La Carmagnole. Les idées révolutionnaires étaient aussi arrivées par les îles Ioniennes, enlevées à Venise par Bonaparte, qui formèrent trois départements français de 1797 à 1799. Tandis que le même Bonaparte créait à Ancône, en 1798, une Agence du commerce français surtout chargée de diffuser en Grèce les brochures de son directeur, le Grec Konstantinos Stamatis, comme son Adresse aux habitants de la Grèce, tendant à leur rappeler la liberté dont leurs pères ont joui et les exciter à la reconquérir, signée de l’évocateur pseudonyme Philopatris Élefthériadis (Fils patriote de la liberté). Et puis il y eut les Grecs qui revenaient au pays après s’être battus au côté des Français dans la Légion grecque devenue Bataillon des chasseurs d’Orient. Quant aux demi-soldes de la France des Bourbons restaurés, plus d’un prendra le chemin de la Grèce pour y aider l’insurrection. Colonel et baron d’Empire, Charles Nicolas Fabvier rejoignit la Grèce en 1823 et y créa l’embryon d’une armée régulière. Fils d’un député du tiers état en 1789, devenu conseiller d’État et ministre de Napoléon durant les Cent-Jours, le futur maréchal de France Auguste Regnaud de Saint-Jean-d’Angély (1794-1870), saint-cyrien élevé au grade de chef d’escadron sur le champ de bataille de Waterloo, organisa une cavalerie grecque.

Et comment l’Europe de Metternich – y compris l’empereur de Russie qui se prétendait protecteur des orthodoxes – aurait-elle pu tolérer la déclaration d’indépendance, adoptée le 27 janvier 1822 par l’assemblée qu’ont réunie les insurgés à la Nouvelle Épidaure, qui parlait de tyran, de nation, de peuple, de justice et de représentants légitimes.

Cette Europe, comme l’Union aujourd’hui, avait son Conseil, réuni chaque année, qu’on appelait le Congrès et qui s’était arrogé le droit d’écraser par les armes tout mouvement remettant en cause l’ordre européen contre-révolutionnaire. Comme l’Union européenne s’est arrogée le droit d’étouffer, au mépris des principes fondamentaux de la démocratie, toute nation qui prétendrait se libérer de l’ordre économique et monétaire allemand. Le Congrès avait ainsi chargé les Autrichiens de réprimer les mouvements démocratiques en Italie ; au Congrès de Vérone en 1822, il avait confié la même tâche, en Espagne, à une France des Bourbons réintégrée dans l’Ordre européen.

Aussi, lorsque les Grecs envoyèrent à Vérone des délégués (dont un Français[3]) pour demander au Congrès d’aider une nation chrétienne en lutte contre un maître musulman, Metternich et ses semblables (dont le Français Chateaubriand alors ministre des Affaires étrangères) refusèrent même de les recevoir. Il faudra attendre que l’Angleterre comprenne quel profit géopolitique elle pouvait tirer d’un État grec qu’elle manipulerait à sa guise, puis que la Russie et la France comprennent quel danger il y aurait à laisser l’Angleterre s’assurer seule de cet avantage, pour que les gouvernements de ces Puissances interviennent militairement. Sans doute est-ce aussi une des premières fois où artistes et écrivains se mobilisèrent pour sensibiliser l’opinion publique à une question extérieure : avec toutes ses ambiguïtés, le philhellénisme contribuerait aussi à faire bouger les gouvernants, au moins en Angleterre et en France, mais aussi en Russie au nom de la solidarité orthodoxe.

En février 1830 les trois puissances finirent par signer le Protocole de Londres qui imposait au sultan que « La Grèce formera un État indépendant et jouira de tous les droits politiques, administratifs et commerciaux attachés à une indépendance complète ». Au sultan, mais aussi à Metternich qui, le 12 mai 1826, écrivait encore : « Nous ne voulons pas d’une république de bandits ou d’une monarchie composée et organisée par l’écume des révolutionnaires d’Europe[4] » et qui, en août envoyait sa flotte bombarder Naxos et Kythnos sous prétexte de piraterie. Le Protocole de février 1830 fut l’arrêt de mort de l’ordre européen de 1815 ; l’acte de décès en serait dressé après la vague révolutionnaire qui, partie de Paris en juillet, agita l’Italie, la Pologne, et déboucha sur la création d’une Belgique libérale séparée du réactionnaire royaume des Pays-Bas.

Mais les trois puissances imposèrent en même temps aux Grecs des frontières non viables, qui allaient orienter leurs efforts, pour un siècle, vers l’achèvement du territoire national plutôt que vers le développement, une dette permettant de les maintenir sous tutelle et un monarque absolu… allemand, dont le contribuable grec allait devoir payer la cour et les mercenaires bavarois, alors qu’on renvoyait dans leurs foyers les combattants de la guerre d’indépendance. L’aide européenne coûta fort cher aux Grecs : la trahison des idéaux de 1821.

Lorsque, le gouvernement Tsipras ayant capitulé devant les exigences de l’Europe allemande, j’expliquais à mes amis grecs qu’on ne peut vivre avec l’économie de la Grèce (ou de l’Italie, ou de la France…) et une monnaie allemande, ceux qui m’approuvaient ajoutaient pour la plupart : « mais on ne peut pas quitter l’euro et l’UE : en cas de coup dur avec la Turquie, c’est notre assurance ! »

On voit aujourd’hui que cette assurance ne vaut guère plus que les espoirs d’aide européenne en 1821 : des sanctions ridicules adoptées à contrecœur au terme d’interminables mois de tergiversations. Parce que les gouvernants hongrois se voient en descendants des Huns et fantasment leur origine commune avec les Turcs (la Hongrie est observateur depuis 2018 du Conseil turcique regroupant les États turcophones) autant qu’ils apprécient le despotisme d’Erdogan. Malte craint de ne plus pouvoir vendre ses passeports dorés aux mafieux turcs. Madrid redoute l’effondrement de son système bancaire gavé de dette turque à hauteur d’au moins 64 milliards de dollars[5]. Et Rome tremble de déplaire à Berlin.

Quant à l’Allemagne, elle est, comme la Turquie, un Empire frustré de ne plus l’être. Et ces deux frustrations sont depuis longtemps alliées. Le militariste Guillaume II était au côté du despotique et panislamiste sultan Abdülhamid II dans sa guerre contre la Grèce en 1897. Durant la première guerre mondiale, ses officiers encadraient l’armée des jeunes-turcs et furent complices du génocide arménien, puis des génocides, organisés sur le même schéma, des Grecs de la mer Noire (Pontiques) et des chrétiens assyro-chaldéens. Malgré une neutralité turque en trompe-l’œil, le raciste Hitler, pour lequel le génocide arménien est une référence inspirante, ne pourrait continuer la guerre après 1942 sans les livraisons de chrome turc à son industrie. Et le président turc Inönü permet aux navires allemands de passer par le Bosphore et les Dardanelles pour ravitailler la Wehrmacht en URSS alors qu’il en interdit le passage aux Anglo-Américains. La mercantiliste Merkel, qui a durablement étouffé l’économie de la Grèce et se moque de ses intérêts vitaux, veille jalousement sur l’excédent commercial de 2,5 milliards d’euros que l’Allemagne tire de ses échanges avec la Turquie et ira jusqu’à vendre à l’islamo-impérialiste Erdogan des sous-marins susceptibles de faire basculer l’équilibre stratégique en Egée. D’autant qu’Erdogan contrôle une large majorité des binationaux qui votent aux élections allemandes.

Comment, dès lors, continuer à invoquer une solidarité européenne aussi inexistante qu’en 1821 ? Le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias, le meilleur que la Grèce ait eu depuis très longtemps, a bien raison de mener une diplomatie à la fois intransigeante et réaliste. Fondée sur des alliances régionales destinées à contenir l’impérialisme turc, cette politique exploite intelligemment l’exaspération croissante des États-Unis vis-à-vis d’un régime turc de plus en plus imprévisible parce qu’englué dans des difficultés intérieures de plus en plus grandes. Elle semble également s’appuyer sur une communauté d’intérêts avec la France – avec la France en tant que nation, non en tant que membre de l’UE. Car la Grèce a paradoxalement plus à attendre aujourd’hui du Caire, d’Abu Dhabi, de Delhi, de Tel-Aviv, de Washington ou – je l’espère – de Paris, que d’une Union européenne au service exclusif des intérêts de Berlin.

[1] Mémoires, documents, et écrits divers laissés par le prince de Metternich, publiés par son fils le prince Richard de Metternich, deuxième partie, L’Ère de la paix (1816-1848), tome III, Plon, Paris, 1881, p. 565 sq.

[2] « Souvenirs du Congrès de Laybach », 6 mai 1821, idem., p. 465.

[3]Le capitaine de frégate Jourdain.

[4] Op. cit., p. 282.

[5] Soit presque autant que la France (24 milliards), l’Italie (21 milliards), le Royaume-Uni (13 milliards) et l’Allemagne (9 milliards) réunis.

Source https://frontpopulaire.fr/o/Content/co370183/l-union-europeenne-et-le-spectre-de-la-sainte-alliance

Pour un véritable service public de l’énergie

Consensus politique et syndical pour que EDF soit un service 100% public

La mobilisation ne faiblit pas contre « Hercule », le projet de démantèlement d’EDF. Alors qu’une nouvelle action des agents EDF est prévue ce 28 janvier, un collectif national « Pour un véritable service public de l’énergie ! » a vu le jour en début de semaine.

Une fois n’est pas coutume, le sujet fait consensus au niveau syndical, et en partie dans le paysage politique. Réunissant des partis politiques, associations et syndicats, un collectif national « Pour un véritable service public de l’énergie ! » appelle au retrait du projet Hercule, porté par le gouvernement. Ce projet prévoit de scinder EDF en plusieurs entités, pour en livrer une partie au secteur privé. « Le projet Hercule s’inscrit dans une logique strictement financière, dénonce le collectif. L’avenir énergétique du pays étant intimement lié à celui d’EDF, il nous paraît indispensable que son avenir et sa mobilisation au service des enjeux énergétiques et climatiques fassent l’objet d’un véritable débat social et démocratique avec l’ensemble des citoyens. » Le collectif réclame l’arrêt du projet et un véritable débat public sur le secteur de l’énergie.

Des élu.es de droite et de gauche engagé.es pour le service public de l’énergie

La création de ce collectif fait suite à plusieurs mois (et même années) de mobilisations – des agents EDF notamment – pour tenter d’enrayer la destruction du service public de l’énergie, déjà mis à mal par la transformation de EDF en société anonyme en 2004. Le 19 janvier dernier, la grève – la quatrième depuis fin novembre – a de nouveau été très suivie par les agents. Le mot d’ordre, unanime, de l’intersyndicale réunissant CGT, CFDT, CGC et FO était la demande de retrait du projet Hercule. En soutien à cette mobilisation, l’intersyndicale d’EDF-hydro (CGT, CFDT, CGC, FO, SUD), secteur qui s’occupe des barrages, et du secteur recherche et développement ont organisé une action d’éducation populaire en distribuant gratuitement 2000 DVD du documentaire « Barrages, l’eau sous haute tension » consacré au secteur hydroélectrique, et réalisé par Nicolas Ubelmann.

Destinataires de ce cadeau intersyndical : les parlementaires (de l’Assemblée nationale, du Sénat et du Parlement européen), les élus des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie, et les 650 agents de la division technique générale d’EDF [1]. Objectif : une diffusion massive, et l’espoir qu’un maximum de citoyens se saisissent de cette question. « Le destin des barrage hydroélectriques est un des aspects essentiels des débats qui entourent le projet Hercule, qui organiserait un démantèlement d’EDF et provoque de légitimes inquiétudes, notamment des salariés », estime la députée Delphine Batho qui a soutenu cette action avec six de ses collègues, de gauche et de droite [2].

À même d’être enclenchée et stoppée de manière instantanée, la production hydroélectrique joue un rôle fondamental dans l’équilibre du système électrique français. Elle permet d’accompagner les variations quotidiennes et saisonnières de la demande en électricité. « Les barrages électriques jouent un rôle majeur sur nos territoires, en matière d’irrigation agricole, de fourniture d’eau potable et de soutien à l’étiage, estime la députée Jeanine Dubié (PRG). Ils sont également essentiels dans la gestion des crues et dans la fourniture de source froide aux installations nucléaires. » Financés par l’argent public, déjà amortis, et pour l’essentiel rentables, ces ouvrages « appartiennent au patrimoine commun, ajoute Julien Aubert (LR). Laisser ce secteur à des concessionnaires privés est inopportun », juge l’élu.

Ce n’est pas la première fois que des parlementaires se mobilisent pour voler au secours des barrages français, menacés d’être entièrement privatisés depuis au moins dix ans, sous les pressions de la Commission européenne. En avril 2019, emmenés par le député PCF Hubert Wulfranc, 107 d’entre eux (issus de LR, de l’UDI, d’EELV, communistes, centristes, et deux LREM) avaient signé un projet de résolution pressant le gouvernement de ne pas céder sur cette question. « Autant de soutiens de toutes les couleurs doit nous donner l’espoir d’une victoire contre le démantèlement annoncé de notre service public de l’électricité, et nous faire rêver d’un beau service 100 % public de l’énergie, dont la France a besoin, tant socialement qu’écologiquement », s’est réjoui Philippe André, porte-parole de Sud énergie pour les barrages et secrétaire adjoint du comité social et économique (CSE) de la division technique générale d’EDF.

Nolwenn Weiler

Notes

[1La Division technique générale (DTG) créée en 1946, forte de plus de 600 agents, est une unité d’ingénierie du groupe EDF qui travaille en appui aux exploitants d’ouvrages de production d’électricité, hydraulique, nucléaire, thermique, en France et dans le monde. Au-delà de l’appui opérationnel, la DTG contribue aux enjeux majeurs de l’exploitation : sûreté, productivité et environnement en mettant à disposition des exploitants une expertise dans le diagnostic, la prévision et le contrôle de phénomènes impactant les ouvrages de production électrique.

[2Outre Delphine Batho, Julien Aubert (LR), Marie-Noëlle Battistel et Patrick Kanner (PS), Guillaume Gontard et Yannick Jadot (EELV), Jeanine Dubié (PRG), Hubert Wulfranc (PCF), Loïc Prud’Homme, Manon Aubry et Manuel Bompard( LFI) ont exprimé leur soutien, et encouragé leurs collègues à visionner ce documentaire, et parler du sujet autour d’eux.

Source https://www.bastamag.net/Consensus-politique-et-syndical-pour-que-EDF-soit-un-service-100-public

Interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes

La police grecque interdit les rassemblements publics de plus de 100 personnes jusqu’au 1er février
Greek Police bans public gatherings of over 100 persons until Feb 1

D’un coup et sans avertissement, le chef de la police grecque a interdit les grands rassemblements publics de plus de 100 personnes à partir de 6 heures du matin mardi et pendant 6 jours, jusqu’au 1er février 2021, « au moins ». Le chef de la police Michalis Karamalakis affirme que la décision découle d’une « suggestion du comité des experts de la santé »,ce que ce dernier nie.

Selon l’annonce du chef de la police Michalis Karamalakis, l’interdiction vise à décourager les rassemblements comme les grandes fêtes et les rassemblements de protestation qui ont le potentiel de devenir des événements de grande envergure.

« des raisons urgentes d’intérêt public concernant la protection de la santé publique et la prise de mesures exceptionnelles pour faire face au risque grave de propagation du coronavirus COVID-19, »
Les violations de l’interdiction sont passibles d’une amende de 5 000 euros pour les entreprises ou organisations responsables de l’organisation ou de la convocation d’un tel rassemblement, de 3 000 euros pour les organisateurs individuels et de 300 euros pour chaque participant.
S’adressant à la télévision SKAI TV mardi matin, le professeur de microbiologie du département de politique de santé publique de l’université de l’Attique occidental et membre du comité des maladies infectieuses, Alkiviadis Vatopoulos, a déclaré qu’il n’y avait pas eu de proposition en ce sens de la part du comité.
« C’est la première fois que j’entends cela de votre part », a déclaré M. Vatopoulos aux journalistes qui l’ont interrogé sur la suggestion de la commission.
L’interdiction intervient alors que la majorité des activités commerciales sont à nouveau en activité depuis la semaine dernière, que l’ouverture des écoles secondaires est prévue pour le 1er février et que le nombre d’infections quotidiennes et d’intubations a diminué.
Ce doit être une pure coïncidence si l’interdiction est imposée avant un rassemblement de protestation d’étudiants qui réclament la réouverture des universités et le retrait des « corps de police spéciaux » dans les établissements d’enseignement supérieur. Le rassemblement est prévu pour le jeudi 28 janvier.
Des sources policières auraient déclaré que l’interdiction n’affecte pas les rassemblements de citoyens dans les rues commerciales et devant les magasins.
Des éclaircissements du côté du gouvernement sont nécessaires de toute urgence, notamment en ce qui concerne les raisons pour lesquelles une telle interdiction a été imposée et si elle ne touche que les manifestants mais pas les consommateurs.
Jusqu’à présent, le gouvernement affirme que l’interdiction est en fait un « assouplissement des restrictions ».
Le vice-ministre de la protection des citoyens, Lefteris Oikonomou, a déclaré aux médias que « l’interdiction est en fait un assouplissement des restrictions puisque jusqu’à présent les rassemblements de plus de 9 personnes étaient interdits ».
En ce sens, jusqu’à 99 personnes peuvent désormais se rassembler sur des places, ce qui était interdit jusqu’à présent en vertu des restrictions de confinement !
Interrogé sur le fait de savoir si l’interdiction a été imposée en raison du rassemblement de protestation prévu pour l’éducation, Oikonomou a déclaré « nous devrions cesser de voir des fantômes dans ce pays ».
Les médias de l’opposition parlent d’une « violation flagrante des droits de l’homme sans aucune explication du gouvernement et sans aucune raison valable ».
Le professeur d’épidémiologie Athina Linou a commenté que la décision d’interdiction a été prise dans la panique ».
Le premier parti d’opposition à réagir est le KKE communiste qui demande au gouvernement de retirer l’interdiction.
Le fait est qu’il n’y a aucune logique derrière une telle interdiction – ou mieux encore : « interdiction de détente » pendant 6 jours ? – car il n’y a aucune logique pour le couvre-feu de nuit de 21h à 5h du matin, alors que des milliers de Grecs sont dehors et dans les rues pendant la journée.

« Je ne me demande pas si, au final, les mesures gouvernementales erratiques (voir le code QR) se retourneront contre nous et contribueront à créer un mouvement anti-mesures ». – Ce n’est pas moi qui dis ça, c’est le chat !

Réforme des universités : sélection sociale, marchandisation, répression

Soutien à la mobilisation en Grèce contre le projet d’universités du fric et des flics !

A. Sartzekis

À classer dans les plus sinistres scènes d’anthologie : à la mi-janvier, le projet de « réforme » de l’université a été présenté en commun par la très réactionnaire ministre de l’Éducation et des Cultes, Niki Kerameos, et parle ministre de la police (officiellement de la « Protection du citoyen »), Michalis Chryssochoïdis ! La raison a de quoi glacer d’horreur : la prétendue réforme est axée sur la sélection sociale, la marchandisation accélérée de l’éducation et la répression ouverte et revendiquée.

Ce projet peut se résumer en quatre axes, dont deux ouvertement répressifs. Ce qui est à la base, c’est l’application des divers textes européens en matière d’éducation, l’aggravation de la sélection et l’ouverture à la concurrence, jusque là mieux écartée en Grèce que dans d’autres pays pour l’enseignement supérieur.

Casse de l’université et cadeaux aux patrons des boites privées

La sélection se fera de deux manières : durcissement des conditions d’admission en fac, ce qui écarterait peut être 20 000 étudiantEs, et exclusion (pour l’instant inconstitutionnelle) de ceux que la presse bourgeoise nomme depuis longtemps les « étudiants éternels »avec tout le mépris de classe pour des jeunes qui, comme en France, travaillent pour payer leurs études, ce qui fait qu’environ 40% dépassent les six ans qui seraient autorisés pour le diplôme de base. On voit le carnage qui se prépare.

TouTEs ces jeunes qui seraient exclus d’entrée ou de maintien en fac, que deviendraient-ils ? C’est là que la ministre boutiquière voulait en arriver, après avoir préparé le terrain par divers textes visant à offrir l’éducation aux appétits du patronat. La « solution » pour les excluEs qui voudraient faire ou continuer des études, ce serait pour les plus riches, les « collèges », cestà-dire les boîtes privées et souvent très coûteuses (mais de piètre qualité, en comparaison des études universitaires) qui, n’ayant pas le droit de délivrer des licences, s’allient à des facs étrangères pour préparer en Grèce des diplômes « attestés » par les facs en question. La ministre a réussi à faire admettre l’équivalence professionnelle de ces attestations avec les vrais diplômes universitaires. Et pour les autres, ce serait des boîtes professionnelles privées (IEK), pour des formations courtes (mais payantes !), et c’est là un objectif de masse dont ne se cache même pas Kerameos. Pour couronner le tout, on peut penser que si ce plan diabolique s’appliquait, une étape suivante serait de faire payer les années de licence à l’université, ces études étant sans droit d’inscription jusqu’à aujourd’hui. C’est donc l’ensemble d’un système universitaire jusqu’ici moins sélectif qu’en France et que les mobilisations étudiantes ont réussi à préserver contre de multiples attaques que la ministre veut casser.

Une université policée

Pour imposer un tel recul au droit aux études pour toutes et tous, Kerameos a introduit dans son plan deux axes répressifs qui lui vaudront sûrement les félicitations de dictateurs de la planète : une interdiction de fait des activités de contestation, avec établissement d’un conseil de discipline qui pourra valoir à des colleurs d’affiches ou intervenantEs au mégaphone un renvoi de la fac ! Et le clou : création d’un corps de police universitaire, dépendant directement du ministère de l’Intérieur, qui sera amené à faire régner la devise du Darmanin grec (« loi et ordre »)Cette innovation — que la ministre ose justifier en prétendant frauduleusement que c’est comme ça en France — se traduira par un corps de 1000 policiers équipés de menottes, armes d’autodéfense, un armement plus lourd étant aussi à leur disposition dans un local qui leur sera fourni dans chaque fac ! Bien sûr, il fallait pour oser une telle provocation mener une campagne médiatique sur le thème « mettre fin à la violence et à lillégalité », visant clairement la gauche étudiante. Rappelons aussi que cette mesure est la suite logiquement policière de l’abrogation par la droite extrême de Mitsotakis de l’asile universitaire, promesse électorale aux électeurs d’Aube dorée…

Les premières réactions ont été immédiates, avec bien sûr une condamnation très forte des mesures répressives. De nombreuses protestations se sont fait entendre, pendant que la presse aux ordres se déchainait, justifiant le climat de terreur que la mal nommée Nouvelle Démocratie (ND) tente de faire régner. Des pétitions ont vite été signées par des milliers de personnes, avec en retour des menaces de mort, et des messages de haine venus de chefaillons de l’extrême droite nationaliste. La Conférence des présidents d’université, très timide devant la ministre, a quand même protesté devant les projets de sélection qui aboutiront à coup sûr à fermer des sections universitaires et de petites unités de facs établies dans des villes moyennes. De nombreux conseils d’université condamnent la création d’une police universitaire, indiquant que son existence ne peut que créer de dangereuses tensions, et insistent sur le scandale financier que cela représente, à l’heure où les facs manquent d’argent et de locaux. Même des syndicats de policiers sont contre cette violente élucubration. Des contre-propositions ont été faites ici ou là pour la protection des lieux universitaires, avec souvent un fort caractère réformiste, mais toutes visent à montrer le caractère extrémiste d’un corps de police universitaire. Élément politique qui confirme la grogne d’une partie de la droite contre la ligne « orbanienne » de Mitsotakis et ses ministres d’extrême droite, des cadres de la ND, comme l’ancien ministre de l’Éducation Aris Spiliotopoulos, ont protesté contre l’incohérente mesure policière, soulignant que l’urgence est de renforcer l’université en chercheurEs et enseignantEs. De son côté, Syriza condamne les cadeaux faits aux propriétaires de boites privées, et le KKE (PC grec) affirme comme la gauche anticapitaliste que la loi ne s’appliquera jamais sur le terrain.

Mobilisation massive en plein confinement

Mais l’élément principal de la riposte, c’est une mobilisation universitaire qui grossit de semaine en semaine. La semaine dernière, Chryssochoïdis pouvait encore ricaner sur le fait que ses flics avaient réussi à empêcher les étudiantEs mobilisés dans le centre d’Athènes de manifester. Mais suite à une série de rassemblements locaux, la journée du jeudi 21 janvier a été une étape très importante : partout dans le pays, des manifs ont eu lieu, pour exiger le retrait du projet dans tous ses aspects, de sélection sociale, de cadeaux au privé et de répression. À Athènes, la police a été incapable d’empêcher une vraie belle manif de plusieurs milliers d’étudiantEs, de profs, soutenue par les syndicats enseignants, ADEDY (Fédération syndicale du Public), des syndicats d’entreprise. Le succès, marqué par des violences policières à Salonique, est très important et très encourageant : ces derniers mois, il a été quasiment impossible de tenir des manifs, le pouvoir les interdisant au nom du fallacieux prétexte des risques de contamination et réprimant la moindre tentative d’aller au-delà du rassemblement statiqueet confiné par des hordes de policiers ! Néanmoins, toutes ces tentatives ont permis au mouvement social de garder confiance et l’écho de la manif de jeudi, même s’il reste à confirmer lors des initiatives prévues pour les jours à venir, est très important pour toute la jeunesse et le mouvement ouvrier. Cela dit, l’extension du mouvement dépendra aussi de sa capacité à dépasser les réflexes sectaires traditionnels, et rien n’est joué sur ce terrain-là…

Tout le monde semble avoir bien compris que ce qui est en jeu avec le projet de loi Kerameos- Chryssochoïdis, c’est, face à une « dure offensive idéologique contre la jeunesse qui revendique le renforcement de l’éducation publique et gratuite » (Prin, journal de NAR, principal groupe anticapitaliste), le droit aux études pour toutes et tous, contre l’université du marché, du profit, de la pensée unique et obscurantiste ! Ce pouvoir ultra-libéral croit pouvoir profiter du confinement pour passer (en rafales) des mesures rappelant de sombres périodes : Chryssochoïdis voudrait maintenant imposer un cadre de manifs contrôlées et nassées « à la française »Face à cette sinistre politique de contrôle de la rue et de la pensée, la mobilisation de la jeunesse et du mouvement ouvrier doit être massive et unitaire !

À Athènes

Source https://lanticapitaliste.org/actualite/international/soutien-la-mobilisation-en-grece-contre-le-projet-duniversites-du-fric-et

Grenoble contre les lois liberticides

Manifestation samedi 30 janvier 2021
14 h Place de Verdun à Grenoble

 

Alors que la vie politique et syndicale est fortement entravée par un couvre-feu privant les citoyen.ne.s de toute vie sociale hors-travail, le gouvernement poursuit son agenda anti-social et sécuritaire.

 

Rendre invisibles les violences policières.

Alors que la France était encore sous le choc de l’agression de Michel Zecler par un groupe de policiers, après le retentissement international de la mort de George Floyd, la réponse du gouvernement c’est la loi Sécurité globale. Une loi qui restreint la liberté de la presse et des citoyens (interdiction de filmer la police, etc.😉 et veut invisibiliser les violences policières.

.Contrôle massif des populations et des militant.e.s.

3 décrets sont venus s’ajouter pour collecter des renseignements sur les personnes (opinions politiques convictions religieuses, santé, orientation sexuelle, habitudes de vies…), sur les « personnalités morales » (autrement dit, les associations, syndicats…) « qui peuvent porter atteinte à la sécurité publique ou sont susceptibles de porter atteinte aux institutions de la République ».
.
Division dangereuse pour le monde du travail et les couches populaires .
Pour détourner la colère et diviser notre peuple, le gouvernement pointe du doigt nos concitoyens de confession musulmane, laissant accroire qu’ils seraient de potentiels « séparatistes », pour ne pas dire « terroristes » qui voudraient détruire notre mode de vie L’autre objectif poursuivi par le gouvernement, c’est de criminaliser ceux qui dénoncent cette stigmatisation de nos compatriotes de confession musulmane ; ils sont accusés d’être des « islamo-gauchistes ». C’est tout le sens de la loi « confortant les principes républicains ».
.
Renforcement de l’État policier au service du Capital.
Toutes ces lois sécuritaires sont en marche, alors même que les grands groupes licencient à tour de bras, dégradent les conditions de travail, accroissent la précarisation, la flexibilisation, la baisse des salaires, en un mot, l’exploitation; alors que nous vivons une régression sans précédent de nos droits sociaux (assurance chômage, retraites, diminution du budget de la sécurité sociale…); alors que la grande pauvreté prend des allures de pandémie frappant sans merci, en particulier, les jeunes et les plus fragiles…
.
L’État cherche, par ces lois sécuritaires, à briser la contestation sociale qui monte, à empêcher la population de s’organiser et de riposter.
Nous devons refuser ce tournant qu’il cherche à nous imposer. Nos mobilisations, notre ténacité ont déjà permis un recul du gouvernement sur plusieurs points : drones pour surveiller la population, survolage des manifestations, …
.
Il nous faut continuer à manifester, élargir la mobilisation !

La Grèce : restrictions de la liberté de la presse

La Grèce va restreindre la liberté de la presse lors de la couverture des manifestations et des rassemblements

21 janvier 2021
Le ministre grec de la protection des citoyens, Michalis Chrysochoidis, a présenté jeudi un plan de police pour la gestion des rassemblements publics et des manifestations. Le nouveau « Plan national pour la gestion des rassemblements publics en plein air » vise dans un premier temps à faire entrer la police grecque (ELAS) « dans le XXIe siècle » – donc le ministre – mais aussi à introduire de nouvelles procédures concernant la répression et le contrôle des manifestations et leur couverture par les médias et les citoyens.

Des reporters, des photographes et des équipes de tournage seront affectés par la police à une zone spécifique pour couvrir une manifestation, une manifestation ou un rassemblement.

Les journalistes seront limités à la couverture de certaines zones approuvées par la police pendant les manifestations. Bien que le ministre affirme que cette mesure vise à protéger leur sécurité, il semble qu’elle constitue davantage une entrave qu’une aide à la liberté de la presse. Ce sont les médias qui révèlent souvent l’arbitraire de la police et l’usage excessif de la violence lors des rassemblements.

Selon le nouveau plan de police tel que présenté aux médias, il est noté, entre autres, que la restriction de la presse vise indirectement mais clairement à permettre « la conduite sans entrave des opérations de police ».

« La police délimitera une zone spécifique pour les journalistes et un officier désigné au préalable assurera la liaison et la communication avec eux pendant toute la durée du rassemblement, dans un but de coopération et de compréhension mutuelle ».

« Un aspect important des rassemblements est la présence de journalistes à ceux-ci. La présence et la protection des journalistes lors des rassemblements est un élément clé de la nouvelle conception. Cela permettra de garantir le droit des citoyens à l’information, mais aussi, dans le même temps, la conduite sans entrave des opérations de police, en particulier en cas d’incidents. Le plan de sécurité du rassemblement comprend également la préservation de l’intégrité physique des journalistes qui peuvent être au centre des épisodes, c’est pourquoi, selon la situation actuelle, ils peuvent porter des équipements distincts et protecteurs ».

Dans une autre section, le ministère semble profondément perturbé par les citoyens qui filment les affrontements et téléchargent des images et des séquences sur les médias sociaux et les sites web.

« Dans plusieurs cas, on a vu des groupes extrémistes provoquer des épisodes de désinformation ou de diffusion délibérée de fausses nouvelles, principalement par le biais d’Internet. Pour cette raison, il est extrêmement important d’avoir un processus de communication extraverti et dynamique de la part du ministère de la protection civile afin d’expliquer les actions, principalement de l’urgence, de la police grecque, la présentation des faits et la confrontation des fausses nouvelles.

La gestion de la communication du rassemblement fera partie intégrante de la planification opérationnelle et du plan de sécurité de l’autorité de police compétente. Le processus de communication commencera avant l’organisation d’un rassemblement et culminera pendant son déroulement, mais aussi après son achèvement, notamment en cas d’incidents violents.

Les informations seront fournies par les représentants de la presse de la police grecque, le service de presse du ministère de la protection civile et les services de presse des différentes directions, dans la zone où le rassemblement est organisé. Dans ce processus, la police grecque utilisera le matériel audiovisuel, qui a été collecté avec les moyens technologiques mentionnés ci-dessus et conformément au cadre de la DP. 75/2020 pour l’utilisation de systèmes de surveillance pour l’enregistrement ou la prise de sons ou d’images dans les lieux publics ».

S’adressant aux médias, les photoreporters ont déclaré que leur protection pendant les manifestations est un prétexte pour que la police ne veuille pas qu’ils fassent leur travail et enregistrent les faits. La célèbre photoreporter Tatiana Bolari a déclaré à tvxs.gr qu’elle se souvenait des attaques et des menaces reçues par les policiers pendant les manifestations.

Dans le même temps, le plan prévoit que

Les organisateurs devront enregistrer les manifestations et les rassemblements sur une plateforme en ligne de la police grecque avec leurs codes d’enregistrement fiscal – nom d’utilisateur et mot de passe pour accéder au taxisnet.

En ce qui concerne l’opération policière pendant les manifestations, le plan ambitieux prévoit, entre autres, qu’il y aura une « évaluation des risques de violence » en fonction de la taille de la manifestation. Selon cette évaluation, différents corps de police prendront des mesures allant de policiers moyens à des policiers anti-émeutes entièrement équipés pour la lutte de rue.

En outre, le plan vise à limiter l’utilisation de gaz lacrymogènes et à utiliser des canons à eau et des avertissements sonores pour inciter la foule à se disperser avant les tirs de gaz lacrymogènes et d’autres produits chimiques.

Les policiers porteront des caméras et des étiquettes avec des numéros et des insignes.

« De l’uniforme à l’âme, EL.AS sera du 21e siècle … » a déclaré le ministre Chrysochoidis.

Mais en fait, le plan vise à avoir un contrôle total des manifestations grâce à l’enregistrement en ligne et aux caméras qui filmeront les manifestants et la presse.

L' »évaluation des risques » proposée et l' »intensification des mesures policières » qui en découle n’ont de sens que jusqu’à ce qu’une révision et une rééducation radicales de la police aient lieu.

Jeudi 21 janvier 2021 : Une association d’étudiants de Thessalonique a dénoncé les violences policières excessives lors du rassemblement de protestation contre la présence de la police dans les universités – via le site d’information local thes.gr

PS : tant que cela ne sera pas fait, le ministre de la protection des citoyens pourra continuer à jouer avec son jeu de Lego, en déployant à son gré les minifigures en plastique en bleu (bleu) et les engins multicolores (manifestants, journalistes).

Source https://www.keeptalkinggreece.com/2021/01/21/greece-to-restrict-press-freedom-when-covering-protests-and-rallies

/Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

Nous, élus, avons décidé de soutenir SOS Méditerranée

TRIBUNE. « Nous, élus, avons décidé de soutenir SOS Méditerranée » : l’appel de 28 collectivités pour « l’inconditionnalité du sauvetage en mer » »

Ces élus, maires et présidents d’intercommunalités, de conseils départementaux et régionaux ont décidé, avec leurs assemblées locales, d’apporter un soutien moral et financier à SOS Méditerranée, qui vient en aide aux migrants.

© Fournis par Franceinfo

Vingt-huit maires ou présidents de collectivités lancent un appel dans une tribune publiée sur franceinfo.fr jeudi 21 janvier pour soutenir SOS Méditerranée et pour « affirmer collectivement l’inconditionnalité du sauvetage en mer ». La Méditerranée est « la route migratoire la plus meurtrière au monde », rappellent les signataires, parmi lesquels figurent la maire de Paris, Anne Hidalgo, les maires de Lyon (Grégory Doucet), Marseille (Benoît Payan), Lille (Martine Aubry), Bordeaux (Pierre Hurmic) ou Grenoble (Eric Piolle). Ils appellent les villes, intercommunalités, départements et régions de France à apporter « leur soutien moral et financier » aux trois missions poursuivies par l’association SOS Méditerranée : secourir les personnes en détresse en mer, protéger les rescapés et témoigner.

Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas et appelons les villes, intercommunalités, départements et régions de France à soutenir SOS Méditerranée.

Plus de 20 000 personnes ont péri noyées ces six dernières années en tentant de traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune. L’Organisation internationale des migrations a dénombré 1 224 morts sur la seule année 2020, dont 848 sur l’axe reliant la Libye à l’Europe. Faute de témoins, le nombre de naufrages et de victimes est en réalité bien plus élevé.

Ainsi, aux portes de l’Europe, la Méditerranée confirme son terrible statut de route migratoire la plus meurtrière au monde.

« L’assistance, une obligation morale »

Pourtant, l’assistance aux personnes en détresse en mer est non seulement une obligation morale, valeur cardinale chez les marins, mais aussi un devoir inscrit dans les textes internationaux et dans le corpus législatif français. Pourtant, l’Europe dispose de tous les moyens techniques, financiers et humains pour sauver ces vies.

Or, face à cette tragédie au long cours, les États européens se sont progressivement soustraits à leur obligation de secours en mer et de débarquement des rescapés en lieu sûr. Les navires de l’opération Mare Nostrum ont d’abord été retirés. Puis la coordination des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale a été déléguée à la Libye, un pays dont les garde-côtes ne disposent ni des moyens ni des compétences pour assumer une telle mission, et qui en aucun cas ne peut être considéré comme sûr pour le débarquement des personnes secourues.

Pour pallier cette défaillance des États, des citoyennes et des citoyens décidés à agir afin de ne plus laisser mourir des milliers de femmes, hommes et enfants affrètent des navires et leur portent secours. Ainsi a été créée en 2015 SOS Méditerranée. Bien implantée en France et labellisée en 2017 “Grande cause nationale » par l’État, l’association a, depuis cinq ans, sauvé 31 799 personnes, avec l’Aquarius les premières années, puis avec l’Ocean-Viking à compter d’août 2019.

Pour SOS Méditerranée comme pour toutes les ONG de sauvetage intervenant en Méditerranée centrale, l’année 2020 aura été des plus éprouvantes. Au printemps, les ports fermés d’une Europe confinée les ont amenées à suspendre leurs missions de sauvetage, tandis que les départs depuis la Libye se poursuivaient. Au déconfinement, à peine avaient-elles repris la mer qu’un véritable harcèlement administratif s’est abattu sur elles, aggravant là des pratiques observées depuis 2017 et avec pour seul résultat de les empêcher de rejoindre les zones de secours. Les navires humanitaires ne sont d’ailleurs plus les seules cibles de ce cynisme depuis que, en août dernier, le pétrolier Maersk-Etienne a été empêché par les autorités maltaises de débarquer les naufragés qu’il avait auparavant recueillis à la demande de ces mêmes autorités… De son côté, poursuivant son leitmotiv de respect du droit, qui est au fondement même de sa mission, il aura fallu cinq mois à SOS Méditerranée afin de satisfaire aux exigences zélées des autorités italiennes et lever la détention dont a été victime l’Ocean-Viking pour, enfin, reprendre ses opérations en mer le 11 janvier dernier.

« Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas »

Parce qu’elle nous montre le cap du refus de l’indifférence et que nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas, en cohérence avec les actions déjà menées par nos collectivités pour l’accueil et l’intégration des personnes exilées, nous, élu·e·s, maires et président·e·s d’intercommunalités, de conseils départementaux et régionaux avons décidé, avec nos assemblées locales, de soutenir SOS Méditerranée et d’affirmer collectivement l’inconditionnalité du sauvetage en mer.

Nous appelons aujourd’hui tou·te·s les maires et président·e·s des villes, intercommunalités, départements et régions de France à rejoindre la plateforme des collectivités solidaires avec SOS Méditerranée, lancée ce 21 janvier 2021, et à apporter leur soutien moral et financier aux trois missions poursuivies par cette association :

• Secourir les personnes en détresse en mer grâce à ses activités de recherche et de sauvetage

• Protéger les rescapés, à bord de son navire ambulance, en leur prodiguant les soins nécessaires jusqu’à leur débarquement dans un lieu sûr

• Témoigner du drame humain qui se déroule en Méditerranée centrale

De la plus petite à la plus grande, du littoral et de l’intérieur, du Centre, du Sud, du Nord, de l’Est et de l’Ouest, toutes nos collectivités sont concernées, chacune à la mesure de ses moyens. Il s’agit de sauver des vies, sans distinction, et de faire vivre la devise républicaine qui fait battre le cœur de nos territoires : liberté, égalité, fraternité. Il s’agit de sauver nos valeurs et d’assumer la part qui est la nôtre dans ce qui est l’honneur de notre pays.

Tant que les États européens se soustrairont à leurs devoirs, nous serons là pour nous mobiliser et les rappeler à leurs responsabilités, nous serons aux côtés des citoyennes et des citoyens de SOS Méditerranée pour faire vivre sa mission vitale de sauvetage en mer.

>>> La plateforme des collectivités solidaires françaises

Les signataires :

Anne Hidalgo, maire de Paris, Philippe Grosvalet, président du département de Loire-Atlantique, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, Georges Meric, président du département de Haute-Garonne, Michael Delafosse, maire de Montpellier, président de Montpellier Méditerranée Métropole, Serge De Carli, maire de Mont-Saint-Martin, président de la communauté d’agglomération de Longwy, Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne, Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, Nathalie Sarrabezolles, présidente du département du Finistère, Bertrand Affile, maire de Saint-Herblain, Jean-Luc Chenut, président du département d’Ille-et-Vilaine, Pierrick Spizak, maire de Villerupt, David Samzun, maire de Saint-Nazaire, Thomas Dupont-Federici, maire de Bernières-sur-Mer, Martine Aubry, maire de Lille, Hermeline Malherbe, présidente du département des Pyrénées-Orientales, Bertrand Kern, maire de Pantin, Grégory Doucet, maire de Lyon, Pierre Hurmic, maire de Bordeaux

Benoît Payan, maire de Marseille, Hélène Sandragne, présidente du département de l’Aude, Eric Piolle, maire de Grenoble, Nathalie Appéré, maire de Rennes, présidente de Rennes Métropole, Hervé Neau, maire de Rezé, Kléber Mesquida, président du département de l’Hérault, Alain Lassus, président du département de la Nièvre, Johanna Rolland, maire de Nantes, Pierre Laulagnet, maire d’Alba-la-Romaine.

Source https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/tribune-nous-%C3%A9lus-avons-d%C3%A9cid%C3%A9-de-soutenir-sos-m%C3%A9diterran%C3%A9e-lappel-de-28-collectivit%C3%A9s-pour-linconditionnalit%C3%A9-du-sauvetage-en-mer/ar-BB1cXcvB?ocid=wispr&li=BBoJvSH

Ramené·es à la frontière plutôt qu’à l’hôpital

Communiqué de presse du Collectif Maraude du Briançonnais

Ramené·es à la frontière plutôt qu’à l’hôpital

Samedi 16 janvier 2021, un peu avant 16 heures, l’hélicoptère du secours en montagne a déposé une famille exilée au poste de frontière de Montgenèvre au lieu de l’amener à l’hôpital. La manière dont s’est déroulé ce secours, à plus de 2000m d’altitude, d’un nourrisson de quelques jours, de son frère d’à peine un an et de leurs parents constitue une nouvelle escalade du gouvernement français dans le mépris des droits fondamentaux et la mise en danger des personnes exilées.

Les maraudeuses et maraudeurs présent·es à Montgenèvre samedi sont resté·es stupéfait·es en voyant l’hélicoptère se poser devant le poste de la police de l’air et des frontières (PAF) et faire descendre la famille. Ce n’est pas une pratique habituelle des secours en montagne et cela constitue clairement une mise en danger de cette famille.

« Il est impossible d’estimer l’état de santé d’un nourrisson à l’intérieur d’un hélicoptère. Ils auraient dû être emmené·s à l’hôpital ! D’ailleurs ils l’auraient certainement été s’ils n’étaient pas exilé·es » –  Justine Wyts, médecin généraliste bénévole maraudeuse pour Médecins du Monde, ayant assisté à la scène.

Ce samedi, cette famille et 18 autres exilé·es sont resté·es une dizaine d’heures dans les locaux de la PAF. Une fois n’est pas coutume, les services de la PAF ont, en pleine nuit, confié à l’association Tous Migrants la charge de mettre à l’abri ces 22 personnes :11 adultes dont 4 personnes âgées et 11 enfants. « Je veux les confier à votre association » a dit un policier à une bénévole de Tous Migrants en l’appelant autour de 1h du matin. C’est seulement le lendemain, dans la presse, que nous apprenons qu’avant de les relâcher, la préfecture leur à délivrer des Obligations de Quitter le Territoire Français, et des Interdictions de Retours sur le Territoire Français.

Un des bénévoles appelé par la PAF cette nuit-là, était convoqué le 18 janvier pour une audition libre au motif d’aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière, suite à une interpellation le 11 janvier. Cette audition libre a étrangement été annulée suite aux évènements du 16 janvier.

L’État militarise la frontière, traque les exilé·es et les reconduit quasi systématiquement en Italie sans même vérifier s’ils souhaitent demander l’asile en France. Cela constitue une violation du droit d’asile, des droits fondamentaux des personnes exilées à la frontière et, comme en témoigne la multiplication des secours en montagne et des hospitalisations, poussent ces derniers à prendre de plus en plus de risques pour rentrer en France.

Au lieu d’accueillir, l’État français rejette le problème, ferme les yeux et ose réprimer les citoyennes et citoyens qui appliquent le principe de fraternité et de solidarité. Ces dernières semaines les forces de l’ordre présentes à la frontière italienne ont augmenté la répression contre les Solidaires. Les contrôles arbitraires, notifications d’amendes, auditions libres et autres pressions envers les citoyens et citoyennes qui chaque soir essaient de porter assistance aux exilé.es se sont multipliés.

« La nuit du 8 janvier 2020, j’ai été contrôlé 4 fois par deux équipes de gendarmes alors que je maraudais dans Montgenèvre. Cette même soirée, j’ai été notifié de trois amendes alors que j’étais en possession de mon ordre de mission et de mon attestation dérogatoire de déplacement délivrés par l’association Tous Migrants ». – Un maraudeur

Les maraudeurs et maraudeuses dénoncent cet harcèlement qui n’a pour but que de fragiliser les dynamiques de solidarité qu’elles et ils ont construites depuis 2015. Entre le 8 et le 13 janvier, près d’une trentaine de notifications d’amende pour non-respect du couvre-feu ont été faites à l’encontre des maraudeurs et maraudeuses. Faut-il rappeler que les maraudes citoyennes, ainsi que l’unité mobile de mise à l’abri de Tous Migrants et Médecins du Monde rentre dans le cadre des dispositifs d’aides maintenus pendant le couvre-feu ? Du moins c’est ce que confirme Emmanuelle Wargon dans le communiqué du ministère chargé du logement daté du 17 octobre 2020 : « les maraudes et équipes mobiles auront leur activité maintenue grâce aux attestations que salariés et bénévoles pourront remplir et faire valoir ». La Préfecture des Hautes-Alpes et le Procureur sont informés de ces dispositifs. Les séries de contrôles et d’amende envers les maraudeurs et maraudeuses sont donc totalement abusives et doivent cesser. La solidarité ne peut être criminalisée.

L’unité mobile de mise à l’abri a permis depuis le mois de septembre de porter assistance à 196 personnes  dont :

  • au moins 12 familles
  • plus d’une cinquantaine d’enfants, dont 9 bébés (un avait 12 jours) et de nombreux enfants en bas âge ;
  • une dizaine de personnes âgées ; 
  • 4 mineurs non-accompagnés

Les pompiers et unités de secours n’arrivent pas toujours à temps. En militarisant la frontière et en criminalisant la solidarité, l’État se rend responsable des drames qui ont lieu aux frontières. Il n’est pas trop tard pour ouvrir les yeux. Le gouvernement français doit prendre ses responsabilités et cesser cette politique illégale, illégitime, dangereuse et barbare. Il en va de vies humaines.

Le Collectif Maraude,

constitué de plus de 200 citoyennes et citoyens

et des associations Tous Migrants, Médecins du Monde

Translate »