Zorba le Grec La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque.

Dans cette rubrique il évoque le medicane qui frappe la Grèce mais dont on a peu parlé en France car supplanté par le le tsunami en Indonésie, le durcissement de la politique gouvernementale et le non respect du choix des peuples concernés par le référendum sur l’accord Macédonien de Tsípras et de Zaev.

Zorba le grec

Notre sérénité ultime se cacherait-elle dans les théâtres antiques ? Le pays en a vu certes d’autres tempêtes, mais cette fois c’est décidément une météo inhabituelle. Le Péloponnèse, Athènes et les îles de la mer Égée ont subi ces derniers jours les dégâts du passage de… “Zorbás”, nom donné par euphémisme au medicane qui frappe encore la Grèce. Dépression subtropicale ayant évolué depuis quelques heures en medicane, contraction de “mediterranean” et “hurricane”. La météorologie, le temps seulement de quelques heures, elle a effacé alors tous nos autres… bouleversements “climatiques”, voire, l’amertume contemporaine généralisée. Pluie et vent !

Sous les effets de Zorbás. Péloponnèse, septembre 2018

Temps triste comme on dit, et le peuple se pénètre bien de la misère de notre synchronie interminable entre chômage et naufrage. Déjà tant de talents avariés sont dépréciés au même titre que l’espoir. Le régime de la escroquerie politique nommée SYRIZA se durcit, sans doute pour préparer le terrain aux prochains “bravoures” des présumés futurs “gouvernants” de la Nouvelle Démocratie de Kyriákos Mitsotákis, somme toute variante de la même… tromperie politique. Le système politique grec est mort, plus exactement la politique est morte… et le système, qui se passe désormais ouvertement des ajustements et des recouvres “démocratiques”, se porte il faut dire de mieux en mieux en apparence… sauf qu’il est plus pressé que jamais d’en finir, avec nous tous.

Naomi Klein avait déjà souligné combien le principe systémique fondamental est simple: pour les pays en “crise” ayant désespérément besoin d’une “aide” urgente. Entre les politiques de privatisation et de libre-échange promues en même temps que le dit “sauvetage financier”, tout forme alors un ensemble complet, les pays n’ont d’autre choix que d’accepter le paquet dans la série: “Voulez-vous sauver votre pays? Vendez-le.”

Et le pillage se met en place. Pour le cas grec, la période préliminaire à la liquidation finale, celle de la dite austérité et de la Troïka a d’abord étranglé l’économie et pour tout dire, la nation. Les rapaces installés aux commandes ont écrasé les salaires, les pensions, et ainsi brisé l’entrepreneuriat grec, ainsi le pouvoir d’achat de la population a sombré. Cela se nomme aussi une dévaluation interne “justifiant” au demeurant les emprunts exorbitants à faire payer au peuple grec.

Tempête. Péloponnèse, septembre 2018
Vieux naufrage et cimetière de bateaux. Péloponnèse, septembre 2018
Oiseau marin. Péloponnèse, septembre 2018

Le programme de la Troïka suivi par le mémorandum des gouvernements, dont le plus terrible a été signé par l’escroc politique Aléxis Tsípras, ont abouti à une “société des deux tiers”. Ainsi, la majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et la richesse, elle est collectée pour rester entre les mains de seulement quelques-uns. Naufrages, tempêtes et beaux oiseaux marins au pays si visité d’après un imaginaire touristique de plus en plus distant, entre les “réalités” fréquentées et le pays réel.

Ce dernier temps, on observe également un durcissement de la politique gouvernementale, perceptible depuis le remaniement effectué en aout dernier. Une autocratie qui ne se cache plus et une présence plus forte de l’État policier pour ce qui tient du contrôle des opinions et des résistances. Et en même temps, un chaos attisé, sinon provoqué, entre les agissements des néonazis pseudo-patriotes de l’Aube dorée, et de ceux issus de l’éventail anarchisant et de l’extrême supposée gauche largement compatible de la Sorosphère. Et enfin, l’explosion de la criminalité de toute sorte, sans oublier le poids du problème migratoire, tout pèse de son poids insupportable sur les événements et sur les mentalités.

Le corps social grec doit être surtout, démembré, poltron, haineux, désuni, cloisonnée et de surcroît, luttant pour sa survie au jour le jour, histoire de ne plus pouvoir exister politiquement autrement qu’à travers ce simulacre de la représentativité des partis zombis, au demeurant interchangeables si besoin. Le régime tient aussi par le biais d’un “Parlement” politiquement pornographique, et d’une caste politique “se prostituant” volontairement aux mains des “proxénètes” visibles et invisibles des Puissances étrangères.

On dirait que la… météorologie historique se répète depuis l’assassinat du premier Gouverneur des Grecs, Ioánnis Kapodístrias à Nauplie et en 1831. Puis, vint le temps du Roi Othon de Bavière, “Otto von Griechenland”, choisi par les Grandes Puissances. Comme Othon était mineur, le début de son règne avait été marqué par cette période politiquement absolutiste où Joseph Ludwig comte von Armansperg, diplomate et homme d’État bavarois assurait la présidence de la régence du Royaume de Grèce durant la minorité du roi Othon Ier avec deux autres régents: Carl Wilhelm von Heideck et Georg Ludwig von Maurer. C’est-à-dire, une première Troïka. Nauplie… et l’Europe en direct.

Lieu de l’assassinat de Kapodístrias. Nauplie, septembre 2018
Lieu de l’assassinat de Kapodístrias. Nauplie, septembre 2018
Statue du Roi Othon. Nauplie, septembre 2018
Présidence de la régence sous Armansperg. Nauplie, septembre 2018

Notons, que d’après même de récentes études historiques, l’assassinat de Kapodístrias a été fomenté par des agents anglais et français et que les archives britanniques sur cet assassinat restent inaccessibles aux historiens depuis près de 190 ans.

La politique étrangère pour un État Grec si possible indépendant menée par Kapodístrias, Gouverneur grec et ancien ministre des affaires étrangères du tsar Alexandre Ier de Russie et surtout, l’éventualité de voir naître en Méditerranée orientale un nouvel état maritime qui ne serait pas contrôlé par les Grandes Puissances, voilà ce qui dérangeait les deux pays “protecteurs” qui expérimentaient en fait la création d’un petit État grec totalement sous contrôle. En cette année 2018, on revient de la sorte… aux fondamentaux, climat ou pas !

Et pour revenir au climat du moment, celui de la météorologie, Nauplie et l’Argolide, régions de la Vieille Grèce, elles ont été parmi les contrées les plus touchées par cette dépression subtropicale devenue medicane au nom de Zorbás. Samedi, Zorbás abordait le sud de la Grèce, avec des vents d’une intensité correspondant à une tempête tropicale dont le centre du système s’est clairement entouré d’une ceinture convective rendant visible ce qui s’apparente à un œil.

Après avoir touché le Péloponnèse entre vendredi soir et samedi, puis les îles des Sporades et de l’Eubée, les intempéries ont aussi concerné Athènes avec plus de 50 mm en 24h et de violentes rafales de vent dépassant les 100 km/h, occasionnant inondations et coulées de boue. Par ailleurs, des vagues de 5 à 8 mètres sont observées sur le littoral, causant d’importantes submersions marines. Grèce tropicale !

L’Europe en direct. Nauplie, septembre 2018
Péloponnèse tropical. Septembre 2018

Dimanche matin sur le port d’Épidaure et sous ses eaux même on évaluait les dégâts. Quatre voiliers coulés et bien d’autres endommagés lorsque ce terrible vent du samedi et du cyclone venait alors de l’Est. Les experts des assureurs, ceux de la compagnie… anglaise de yachting ayant loué ces voiliers et qui en a perdu quatre, les réparateurs maison, les grues, tout ce petit monde était déjà sur place.

“Heureusement il n’y a pas eu de morts ni de blessés, pour le reste, nous avons perdu quatre voiliers… et c’était notre dernière semaine de la saison. Une fois sortis de l’eau, les bateaux vont être réparés sur place par nos propres équipes, alors…vivement 2019”, nous disent-ils les experts de la compagnie. Touristes comme habitants réalisaient des selfies sous une pluie alors fine, décidément, notre dernière sérénité résiderait-elle plutôt dans les théâtres antiques, surtout à Épidaure. Zorba le Grec.

Au port d’Épidaure. Septembre 2018
Au port d’Épidaure. Septembre 2018
Au port d’Épidaure. Septembre 2018
Les experts sur place. Port d’Épidaure, septembre 2018

Semaine alors fort… cyclonique en Grèce au point de faire oublier le durcissement de la politique gouvernementale, perceptible depuis le remaniement effectué en août dernier. Autocratie et présence plus forte de l’État policier et voilà que le chef du parti de l’Unité Populaire, Panagiótis Lafazánis a été convoqué à la Direction centrale de la Police à Athènes pour s’expliquer sur ses actions sur le terrain des Tribunaux, en opposant à la vente aux enchères forcée de l’habitat populaire. Pourtant homme politique ex-SYRIZA et ex-Ministre ayant quitté ce parti des balivernes historiques en août 2015, son interpellation a provoqué un certain mécontentement exprimé publiquement même chez les députés SYRIZA actuels. C’est le dernier honneur des cyniques arrivistes… joué dans les jeux d’aventure.

Sauf que l’aventure c’est autant celle du pays. Car dans cette affaire, il est fondamental de comprendre que Lafazánis a été interpellé de la sorte pour rendre compte devant un service lequel ne faisait pas vraiment parler de lui jusque là. Il s’agit de la “Direction de la Protection du Régime et de la Démocratie”. Ce n’est ni plus ni moins, une administration sinistre, digne des temps… cycloniques nouveaux, très réactionnaire et profondément anachronique et qui fait référence à d’autres temps bien obscurs. La dystopie techno-féodale se dessine alors déjà dans nos rétroviseurs, il y a urgence.

Cette administration a été mise en place sous le gouvernement du PASOK et du pion de l’Allemagne Simítis en 2000, et dont les prérogatives ont été confirmées et actualisées sous la Troïka et le Mémorandum, sous le gouvernement Papandréou en 2011. Notons-le à l’époque, sous le Ministre de l’Ordre public Chrístos. Papoutsís. Ce dernier, rappelons-le, il est issu de ce personnel politique… alors mûri et macéré dans les fonts baptismaux des intrigues du pouvoir des colonisateurs depuis son poste de Commissaire européen à l’Énergie entre 1995 et 1999.

La dystopie dans le rétroviseur. Athènes, septembre 2018
Siècle cyclonique. Athènes, septembre 2018
Modernité. Athènes, septembre 2018

Enfin, cette “Direction de la Protection du Régime et de la Démocratie” a été confirmée et “modernisée” dans ses fonctions en 2017 par le gouvernement Tsípras, lequel laisse en même temps volontairement, car il s’agirait alors et visiblement d’un plan, la criminalité diverse et variée ronger ce qui reste du pays réel et autant des dernières certitudes. Le pouvoir criminalise ainsi les opinions à la carte mais il favorise le crime si ce n’est que par la négligence.

Et sur Internet grec, on estime même, à l’instar de l’analyse proposée par le site des Ingénieurs Civils (issus des rangs de la gauche), que cette dite “Direction de la Protection du Régime et de la Démocratie”, “serait-elle alors largement contrôlée par le gouvernement et autant liée aux Services secrets étrangers des pays”… faiseurs comme on sait de la dernière pluie cyclonique à la géopolitique actuelle comme passée, site des Ingénieurs Civils, le 26 septembre 2018.

D’après les textes officiels reproduits pour les besoins de l’analyse publiée sur ce site, la mission de ce service au sein de la Division de la sécurité de l’État, “c’est la prévention et la répression des actes de violence ou des menaces graves dirigés contre la sécurité de l’État et contre le système démocratique. Dans ce contexte, elle recherchera, collectera, traitera et exploitera les informations et les renseignements nécessaires recueillis au sujet d’actes individuels ou de groupes organisés qui agissent contre la sécurité de l’État et du gouvernement démocratique ou d’actes de violence à l’égard des personnes ou des biens, tout en surveillant ces activités, œuvrant conjointement avec la Direction de la sécurité de l’État, la Police anti-criminelle, ainsi que la Direction de la gestion et de l’analyse de l’information”.

Commerce… charitable. Athènes, septembre 2018

Au même moment, et c’est du jamais vu en Grèce depuis la chute du régime des Colonels si l’on croit certaines analyses, des compagnies pétrolières s’apprêtant à exploiter le pétrole découvert dans la belle région montagnarde de l’Épire au Nord-Ouest du pays, feraient preuve de comportement et d’agissements inhabituels, pour tout dire criminels, et le “gouvernement” et l’État avec sa “Direction de la Protection du Régime et de la Démocratie” se limitent à un rôle d’observateurs.

“Car les promoteurs des projets pétroliers seraient en train depuis quelques semaines de criminaliser le droit de manifester afin de pouvoir détruire l’environnement assez intact de l’Épire. Ceux donc des compagnies privées de gardiennage, engagés par les pétroliers, sillonnent alors les villages concernés, jetant la lumière de leurs phares depuis leurs véhicules 4X4 au beau milieu de la nuit sur les habitations des citoyens ouvertement opposés à l’exploration et à l’extraction des hydrocarbures en Épire. Une équipe même issue des compagnies privées de gardiennage composée d’une vingtaine de personnes a pénétré dans le domicile des opposants à l’exploitation pétrolière. Jours de terrorisme en Épire”, article de Yánnis Perákis publié sur le site Internet du mouvement du Plan-B daté du 28 septembre 2018. Appel aux journalistes, enquêtez sur cette question !

On s’éloigne alors de cette Grèce photographiée et même caressée dans le sens du poil par les touristes à Épidaure… avant comme après le cyclone au pays où même l’hôtellerie figure parfois parmi les lieux de mémoire, heureusement dans un sens que l’on vend encore du tabac d’Orient et depuis peu, de la marchandise… devenue disons solidaire !

Antiquités. Péloponnèse, septembre 2018
Épidaure. Septembre 2018
Épidaure. Septembre 2018

Sur ces faits la grande presse ne dira pas un seul mot, tandis que toute la presse s’est emballée sur la dramatique affaire d’un toxicomane ayant pénétré la semaine dernière dans une bijouterie d’Athènes, éventuellement pour commettre un vol et ensuite décédé suite à son passage à tabac par le bijoutier et par un passant, sans que les médecins légistes dont celui désigné par les proches de la victime puissent déterminer les causes exactes de sa mort. Il faut préciser que la victime, Zacharías Kostópoulos avait été un militant LGTB+, et drag queen connu(e) sous le nom de Zackie Oh

Depuis cette mort tragique de Kostópoulos âgé de 33 ans, les pseudo-anarchistes et les militants LGBT+, compatibles Sóros ils ont manifesté devant les lieux du drame, tandis qu’une bonne… grappe d’universitaires défenseurs de la mondialisation techno-féodale contre les peuples et les nations, a cru bon signer une pétition. Parmi ces signatures il y a celle d’Antónis Liákos, universitaire, bras droit de Simítis sous le PASOK et de Tsípras actuellement, et accessoirement, compagnon de la nouvelle ministre de la Culture, la très PASÓKienne et SYRIZA Myrsíni Zorbá.

La question ici, ce n’est pas de ne pas juger et surtout de ne pas punir les assassins de Kostópoulos si les faits sont prouvés. La question, ce n’est pas non plus celle des préférences et les autres idiomes sexuels des uns comme des autres historiquement attestés d’ailleurs, mais plutôt cette conversion orchestrée par le système de certaines “luttes et causes”, vers la dissection du corps social et vers la destruction du cadre historique culturel et démocratique, souvent étatique et national des peuples et pour tout dire, de la personne humaine. Car c’est d’abord à partir de la personne humaine et de la société justement, qu’il est encore possible de s’organiser et de résister. Comme le souligne ailleurs Nicolas Bonnal au sujet parallèle de la figure de la Jeune-Fille et de l’idéologie transgenre ; ceci j’ajouterais en préparation du transhumanisme alors totalitaire et intégral, “l’Occident est sous contrôle psychiatrique-pathologique, belliciste-humanitaire, féministe-antiraciste, androphobe-russophobe et sociétal-transgenre” (…)

La violence avec laquelle la féminitude est administrée dans le monde de la marchandise autoritaire rappelle comme la domination se sent libre de malmener ses esclaves, quand bien même elle aurait besoin d’eux pour assurer sa reproduction.” (…) “L’important est la soumission. Contrairement à son ancêtre, la Jeune-Fille bio n’affiche plus l’élan d’une quelconque émancipation, mais l’obsession sécuritaire de la conservation. C’est que l’Empire est miné à ses fondements et doit se défendre de l’entropie. Après on fait du Merkel. On aime les LGTBQ ou les migrants, c’est les hommes et les Allemands qu’on déteste. La Jeune-Fille bio sera donc responsable, ‘solidaire’, écologique, maternelle, raisonnable, ‘naturelle’, respectueuse, plus auto-contrôlée que faussement libérée, bref: bio-politique en diable”, “Le contrôle social par la Jeune-Fille en occident” de Nicolas Bonnal, publié le 14 septembre 2018.

Hôtel, lieu de mémoire. Nauplie, septembre 2018
Hôtel, lieu de mémoire. Péloponnèse, septembre 2018
Hôtel, lieu de mémoire. Péloponnèse, septembre 2018
Tabac d’Orient. Nauplie, septembre 2018

Lundi matin, premier jour d’octobre. Automne grec et balkanique sous un temps cyclonique. Les médias grecs analysent le résultat du referendum de la veille organisé à l’Ex-République Fédérale de Macédoine. Le peuple voisin des Slavomacédoniens a largement rejeté par son abstention, l’accord Macédonien de Tsípras et de Zaev, chefs de gouvernement et marionnettes des Puissances étrangères respectives. Comme durant le référendum grec, les maîtres de la géopolitique forcement interventionniste, ils ont multiplié les déclarations, voire, ils se sont déplacés à Skopje pour dicter aux habitants et citoyens du pays tout le sens de “leur” vote, se prononçant c’est-à-dire en faveur de l’accord préalable.

Dans le désordre, il y a eu l’intervention des dignitaires impériaux de Bruxelles et de Berlin, de Donald Trump, des patrons de l’OTAN, d’Emmanuel Macron, en passant par des acteurs régionaux, à l’instar du Premier ministre de l’Albanie Edi Rama lequel a invité la minorité albanaise (30% de la population) de se rendre aux urnes et de voter en faveur de l’accord, plus exactement, la question posée évoquait également l’approbation ou pas d’une future adhésion de ce pays au sein de l’OTAN et de l’UE

Visiblement, les peuples des Balkans comprennent très bien ce que l’Europe des colonisatrices de Berlin et de l’UE veut dire, l’époque du dépeçage germano européiste de la Yougoslavie et de la haine ainsi attisée entre les peuples n’est guère loin, les peuples donc, seuls grand perdants de l’histoire. Ainsi, avec près de 65% d’abstention, la consultation annule d’après les conditions requises au pays voisin, toute la portée supposée du OUI, donné largement gagnant par les médias habituels.

Temps cyclonique. Péloponnèse, septembre 2018

Et voilà que depuis Bruxelles on annonce maintenant que le referendum n’a qu’une portée consultative et que l’accord doit être ratifié par les deux Parlements, d’ailleurs en Grèce, la marionnette Tsípras s’est obstiné pour ne pas organiser un referendum analogue. L’Occident sous contrôle psychiatrique-pathologique, méta-démocratie comprise. Ainsi à Athènes, certains élus du parti des Grecs Indépendants de Kamménos, Ministre de la Défense et allié de Tsípras, quittent en moment leur parti pour ainsi se prononcer finalement en faveur de l’accord, puisque Kamménos déclare qu’il retirera sa confiance au gouvernement lorsque l’accord va arriver devant la Chambre des députés. De même, les élus du “parti de la Rivière” To Potámi de Stávros Theodorákis, parti engendré entre Berlin et Bruxelles sont pressentis pour servir “comme il faut”, à chaque fois que les grands partis et autant principales marionnettes n’y parviennent pas.

Ainsi le système verrouille et renforce son dernier euphémisme démocratique… avant sans doute le grand formatage ! A moins de pouvoir créer de bien nouvelles conditions de représentativité réellement démocratique et souveraine, les peuples, à commencer par ceux de l’UE, devrait s’abstenir de participer aux élections prépayées et pré-payantes pour seulement certains, et ceci si possible très largement. Déjà, les dites Élections européennes devraient connaître une abstention de plus 95%.

Temps cycloniques… Zorbá le Grec et Macédoine de légumes ! Les décisions sont prises ailleurs, et les peuples sont violés. Si cet accord est finalement ratifié, les relations entre les deux peuples vont être davantage empoisonnées, car il est rejeté par une très large majorité des citoyens des deux côtés de la frontière. C’est bien dommage, d’autant plus que les deux signataires de l’accord préalable, Tsípras et Zaev ne seront plus aux commandes dans quelques mois.

Macédoine, 784 kms. Péloponnèse, septembre 2018
Derrière la vitrine. Athènes, septembre 2018
Institut français d’Athènes. Septembre 2018

Sur un mur de l’Institut français d’Athènes, on y discerne certaines figures de la culture et autant de la gloire de la France et de la République. Pour combien de temps encore ?

Notre dernière sérénité se cacherait-elle dans les théâtres antiques ou même derrière la vitrine politique de fait brisée ? Le pays en a vu certes d’autres tempêtes mais cette fois c’est décidément un mauvais temps bien inhabituel. Quatre personnes sont portées disparues en Eubée et en Thessalie, Zorba… quitte alors la Grèce, tout le symbole y est on dirait.

Sauf que nos matous habituels sont toujours là, scrutant le temps, tout comme les âmes. Athènes en octobre, pluie et vent !

Matou d’Athènes. Septembre 2018
* Photo de couverture: Sérénité à Épidaure, septembre 2018
rédaction

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