VioMe à la MDA : une soirée solidaire

Mercredi 29 mars le collectif organisait une soirée de soutien aux travailleurs de l’usine VioMe de Thessalonique en lutte depuis 2011 et qui ont repris leur usine en coopérative ouvrière.

Après avoir rappelé la visite de Makis, représentant emblématique de cette lutte, le 31 mars 2016 à Grenoble et sa rencontre avec les salariés d’Ecopla, la projection du film « Next stop : Utopia » de Apostolos Karakasis pouvait commencer.

Le film : Tourné en 2015 juste avant l’arrivée d’Alexis Tsipras au pouvoir. Le réalisateur a suivi les salariés dès le moment où ils décident d’ouvrir les portes de l’usine et de prendre leur avenir en main.

Un film émouvant, plein d’humour parfois, qui ne cache rien des difficultés concrètes de l’autogestion, surtout lorsqu’on a été habitué à être commandé. Il montre tout l’investissement personnel de chacun avec parfois des découragements et des abandons pour certains. Mais ce qui marque ce film, c’est la force et la hargne de ces salariés qui vont se confronter aux difficultés administratives tenant à leur situation juridique incertaine.

La visite de Naomi Klein, dont le discours est toujours d’actualité, la rencontre avec les salariés Zanon en Argentine (qui eux ont fêté les 10 ans de résistance dans les mêmes conditions), leur apportent un soutien moral et une reconnaissance internationale.

Lorsqu’un des salariés explique comment la patronne a coulé l’entreprise en alimentant une société mère déficitaire, cela n’est pas sans rappeler l’exemple d’une autre entreprise en Isère dont l’issue n’a pas été la même.

La force du soutien populaire, la constitution d’un comité de soutien et l’aide internationale font qu’à ce jour ils sont toujours en activité mais toujours menacés d’expulsion.

Des salariés VioMe en direct avec la salle : Le moment fort de cette soirée a été l’entretien en direct avec un des salariés de VioMe via une connexion vidéo par skype. Le public présent dans la salle a pu échanger avec lui grâce à la traductrice Sophia Apostoulou, professeur de grec à Grenoble, qui avait déjà aidé le collectif lors de la rencontre avec les salariés d’Ecopla en 2016.

Extraits de quelques questions du public  :

Combien sont-ils maintenant de salariés à vivre de l’activité ? 16 dont 6 nouveaux.

Est ce qu’ils bénéficient d’une couverture sociale ? oui pour les nouveaux mais pas les anciens car ils sont toujours en procès avec l’ancienne patronne.

Dans le film, on voit Alexis Tsipras, venu juste avant son élection pour leur promettre une solution.

Est ce qu’il est venu ou les a reçus depuis son élection : Non.

Qu’est ce qu’ils demandent à la justice : Que soit dissocié 1/6 du terrain qui ne serait pas mis aux enchères pour qu’ils gardent leur outil de production.

Qu’est ce qui manque pour que cette solution soit mise en place : une volonté politique.

Est ce que les commandes groupées de France participent à les soutenir et quel est le volume pour l’ensemble de la France ? En 2015 les ventes internationales représentent 72% dont la France 30 à 40%. Les commandes permettent de faire connaître leur lutte.

Est ce qu’ils payent l’électricité, l’eau et un loyer ? Non ils ne les payent pas et quand on vient leur couper l’électricité ils font en sorte de la rétablir.

Si une solution juridique est trouvée, comment vont-ils faire s’ils doivent payer l’électricité et l’eau ? Dans ce cas, leur situation juridique sera régularisée, et ils pourront alors augmenter la production avec des ventes dans les circuits commerciaux, car pour le moment ce ne sont que des ventes solidaires.

Est ce que la pétition lancée en France par le CSPG de Lyon peut les aider ? Ils n’en mesurent pas la portée mais ils pensent qu’il faut la faire signer à un maximum de gens.

A la fin du film on comprend que les travailleurs qui ne veulent plus continuer risquent de les attaquer en justice est ce le cas ? Non ce n’ était que des menaces mais elles n’ont pas été mises en œuvre.

Les réactions de la salle : le public a été impressionné par la qualité du film, qui ne cherche pas à masquer les difficultés mais qui montre l’extrême volonté et la force de ces salariés.

Point sur les commandes : Vous pouvez encore faire parvenir vos commandes avant le 5 Avril selon les modalités suivantes http://www.infoadrets.info/grece/soutenons-les-viome-commandes-de-produits/

Le Parti de gauche 38 soutient cette lutte en mettant à disposition tout comme l’année dernière son local situé 12 rue des Arts à Grenoble pour une quinzaine de jours lors de la livraison et récupération des produits.

La pétition initiée par le CSPG de Lyon : Elle s’adresse à l’ambassadeur de Grèce en France avec copie à certains membres du gouvernement grec. Elle est plus que jamais d’actualité. Les salariés ont été clairs pendant l’intervention ils ont besoin du soutien international.

https://www.change.org/p/gouvernement-de-la-r%C3%A9publique-hell%C3%A9nique-soutenir-les-travailleurs-de-viome-en-gr%C3%A8ce?recruiter=694969643&utm_source=share_petition&utm_medium=email&utm_campaign=share_email_responsive

Texte fourni par les travailleurs sur leur demande d’usage des locaux : INFORMATION CONCERNANT LA DEMANDE DES TRAVAILLEURS DE VIOME fr

Cette soirée a été très riche que ce soit par le film ou l’actualisation de la situation des Viome. Paradoxalement, alors que très souvent on entend le public dire que les médias ne parlent plus de la Grèce (comme si tout allait bien alors que la situation est de plus en plus dramatique), il apparait que lorsqu’il y a une soirée en soutien au peuple grec il n’y a pas le public à hauteur de la cause.

Merci à ceux qui se sont déplacés pour soutenir cette action.

rédaction

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