La profonde hypocrisie anti-réfugiés tant européenne que grecque

Une véritable politique des réfugiés uniquement pour les Ukrainiens

Dimitris Angelides

Parmi les milliers de réfugiés ukrainiens qui sont arrivés en Grèce, beaucoup sont sans papiers, mais personne n’a pensé à les qualifier d' »illégaux », des « clandestins’, ni de « passeurs ». Personne n’a non plus envisagé à les décrire comme une « menace sanitaire » en raison de la pandémie, ni à parler d’eux en termes de  menace pour l’intégrité territoriale, impliquant une altération de notre culture nationale. Personne n’a  souligné les différences linguistiques et culturelles insurmontables qui empêcheraient leur intégration dans la société grecque, ni  exprimé la crainte d’une augmentation  imminente de la criminalité ni non plus  suggéré qu’ils prendront nos emplois.

Du jour au lendemain, les frontières fermées ont été ouvertes et un itinéraire sûr et légal a été créé par Promahonas [Poste frontière au nord-est de la Grèce, principal point de contrôle à la frontière gréco-bulgare], où les réfugiés peuvent déposer une demande pour obtenir des documents de voyage. Le ministère de l’Immigration et de l’Asile a immédiatement fourni des abris et de vivres et  le Ministre Mytarachi, qui jusqu’à récemment annonçait des fermetures de structures d’accueil et des expulsions massives, inspecte désormais les structures dans le nord de la Grèce qui sont en train d’être remplies [par les 10.000 Ukrainiens déjà arrivés en Grèce]. Le service d’asile, dont les portes restaient fermées depuis novembre pour des milliers de réfugiés nouvellement arrivés et résidant en Grèce continentale -ceux-ci ne pouvant pas demander l’asile, si ils se trouvaient à une région non-frontalière-  s’ouvre soudainement pour enregistrer les demandes ukrainiennes de protection temporaire.

Les autorités annoncent la délivrance immédiate de numéros  de sécurité sociale et de numéros fiscaux ainsi qu’un accès rapide au marché du travail, tandis que le ministère de l’Education simplifie l’inscription des enfants réfugiés ukrainiens dans les écoles, une procédure déjà en cours. En l’espace de quelques jours, l’État ressemble soudain à une machine bien huilée qui résout les problèmes au lieu de mettre des bâtons dans les roues. La nouvelle normalité que l’invasion russe de l’Ukraine crée pour la gestion des réfugiés est souhaitable et bienvenue. Elle met en pleine lumière la profonde hypocrisie de la politique anti-réfugiés tant européenne  que grecque de ces dernières années, une politique faisant partie de la normalité pour  pour les réfugiés du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique, mais qui est désormais mis à nue,  dépouillée  de fausses allégations, de mensonges et d’arguments fallacieux : le visage répugnant du racisme dont ces réfugiés non européens sont les victimes se montre au grand jour.—–

Source www.efsyn.gr/stiles/ano-kato/335992_pragmatiki-prosfygiki-politiki-mono-gia-oykranoys

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