Le surendettement lié à la crise – Profil type de l’emprunteur : employé, actif, avec un prêt pour une résidence principale
La Confédération Syndicale du Privé GSEE, avec l’Union des Consommateurs et Travailleurs de Grèce EEKE vient de publier une enquête révélatrice sur la gestion du surendettement des personnes physiques fondée sur les dizaines d’affaires défendues par le pouvoir judiciaire au cours des années de crise, s’appuyant sur des données de consommateur-débiteur instruites par E.E.K.E. en vue de régler leurs dettes au cours de la période 2009-2019.
Le profil type de l’emprunteur surendetté en ces temps de crise est un employé, en âge de travailler, qui dispose d’un prêt immobilier pour acquérir sa résidence principale, incapable de faire face à ses obligations et qui a fini par être incapable de rembourser ce prêt.
Un emprunteur sur trois a reçu des prêts d’un montant maximal de 50 000 € et un sur quatre, de 100 000 €.
Un exemple emblématique de l’irresponsabilité de la gestion du risque de crédit par les banques, une banque a accordé à la même personne 9 prêts au logement et à une autre personne, 11 autres prêts professionnels.
Voici les points clés de l’étude :
1. Le profil des Emprunteurs de Prêts non productifs :
La plus grande proportion des débiteurs ayant connu des problèmes de remboursement de prêt sont en âge de travailler économiquement (61,72% ont entre 40 et 59 ans).
Dans la plupart des cas, les débiteurs ayant des problèmes de surendettement ont un emploi 38,36%, sont des chômeurs 35,84% et des retraités 17,38%, ce qui témoigne de la détresse économique causée par les réductions successives des salaires et des retraites.
71,20% des débiteurs sont propriétaires d’une résidence principale sans aucun actif supplémentaire. Seulement 15,92% des débiteurs ont des actifs autres que la résidence principale, le plus souvent des parcelles.
73,85% des emprunteurs sont des propriétaires dont la valeur objective n’excède pas 100 000 €. Seuls 2,49% des débiteurs ont une résidence principale supérieure à 250 000 euros.
Le revenu annuel moyen des débiteurs en 2008, au début de la crise et lorsque les effets n’étaient pas encore particulièrement ressentis, était de 28 418 €. En 2017, le revenu annuel moyen le plus faible est de 7 956 €, soit une diminution de 20 462 € sur 10 ans. Compte tenu de ce qui précède, on peut parler de « pauvreté » de la population du pays.
2. Description des Prêts non productifs :
En ce qui concerne le montant de leur dette, 35,6% des emprunteurs ont reçu des emprunts allant jusqu’à 50 000 €, contre 24,33% à 100 000 €, ce qui indique que les emprunteurs n’ont pas bénéficié d’emprunts excessifs visant des conditions de vie luxueuses.
En étudiant les produits de prêt, les prêts privilégiés ont été accordés à 62% des emprunteurs, suivis du consommateur avec un taux nettement inférieur de 24,98%. En fin de compte, les emprunteurs souhaitaient faciliter leur vie quotidienne et la sécurité élémentaire de leur famille.
En examinant la tactique des banques, il est conclu que la moitié des prêts ont été accordés par deux établissements de crédit seulement. Par exemple, un établissement de crédit a consenti 9 prêts au logement au même consommateur et à une autre personne, 11 prêts professionnels, ce qui soulève des doutes quant à la gestion responsable du risque de crédit par les banques.
3. Corrélation des prêts et des emprunteurs :
35,07% des débiteurs sont des emprunteurs qui, au moment de saisir la Cour, étaient au chômage, incapables de trouver du travail, avec une dette totale de 21 637 406,95 €, suivis des employés du secteur privé (27,38%) avec une dette de 16 890 776,16 €.
Ce sont des prêts professionnels et des prêts aux entreprises d’un montant total de 86 297,29 EUR qu’ont touché la majorité d’entre eux – au moment de la demande – sans emploi.
La valeur moyenne des cartes de crédit détenues par les emprunteurs s’élève à 3 608 euros, les prêts à la consommation reçus à 14 704 euros et les emprunts hypothécaires à 62 404 euros.
Le montant le plus important de prêts (65,12%), d’une valeur totale de 40 178 402,60 €, a été mis à la disposition des emprunteurs mariés.
4. Le processus judiciaire des réclamations :
Le délai d’attente des débiteurs qui n’ont pas encore été jugés à compter de la date du dépôt de la demande jusqu’à la date de l’affaire devant la Cour varie de 212 à 2 127 jours. Ainsi, le requérant devra attendre 49 mois en moyenne pour que sa cause soit entendue.
Le délai d’attente des débiteurs qui ont été finalisés à compter de la date de dépôt de la demande jusqu’à la décision finale est compris entre 336 et 1 942 jours. Le demandeur devrait donc attendre 38 mois en moyenne pour avoir sa décision, demeurant dans l’incertitude pendant toute cette période.
5. La présentation des résultats des décisions judiciaires définitives :
Sur le total des dettes gérées par EEKE, 67,75% ont réussi à être effacées et 32,25% à être ajustées.
Le montant ainsi réglé sera remboursé – en moyenne – sur 169 mensualités, soit 14 ans, donnant une profonde respiration aux concitoyens qui souffrent des politiques énoncées dans les mémorandums.
Le risque de confiscation et de mise aux enchères de la résidence principale et des biens de bon nombre des concitoyens sans aucun cadre de protection efficace demeure une conséquence dévastatrice du profond ralentissement économique et, en même temps, du problème le plus grave de la société grecque qui appelle une résolution directe, au principe constitutionnellement consacré de l’État providence.