Une vague de froid s’abat sur la Grèce, le 16 février 2021. Capture d’écran Twitter
Les températures hivernales, proches de zéro, qui touchent actuellement la Grèce compliquent le quotidien des migrants, éprouvés par ce froid. Dans certains camps, les exilés vivent coupés du monde, sans eau ni électricité. Le Haut-commissariat pour les réfugiés, inquiet, a offert ces derniers jours des radiateurs dans les camps.
Neige, vent fort et glacial… Une vague de froid touche actuellement la Grèce, compliquant durement le quotidien des migrants vivant dans les camps du pays. « La situation est dramatique. Imaginez un peu, tout est blanc, recouvert de neige. Aucune infrastructure dans les camps n’est faite pour résister à ce temps », explique George, membre du collectif « Greek forum of Refugee » interrogé par InfoMigrants. « Même les routes sont fermées, je ne sais même pas si on peut accéder à certains camps. »
A Athènes, dans le camp de migrants de Malakasa où vivent plus de 1500 personnes, la neige a totalement recouvert les habitations. « Le camp est enterré sous la neige », écrivent des militants sur Twitter. L’eau et l’électricité ne fonctionnent plus. Pus de 700 enfants vivent là.
https://twitter.com/i/status/1361663789918208000
Même constat dans le camp athénien d’Eleonas. Sur les réseaux sociaux, les photos de tentes recouvertes par la neige ou de migrants pieds nus sont partagées par des journalistes et des collectifs d’aide aux exilés. Les migrants se réchauffent comme ils peuvent autour de feux de camp.
Some photos of Eleonas camp this morning in the snow (not mine) I’ve been sent. Snow is great for some but not if you’re living in a tent. Eleonas has around 2,800 ppl with approx 400 living in tents w/ no heating. pic.twitter.com/E6WZLRYLsi
— Katy Fallon (@katymfallon) February 16, 2021
« Le robinet gèle »
Mahmoud, un demandeur d’asile afghan, qui vit dans le camp de Diavata à Thessalonique, dans le nord du pays, témoigne des mêmes conditions météo. « On m’a attribué une place dans un conteneur. Il fait moins froid à l’intérieur, c’est vrai, mais dès qu’on sort, on se met à grelotter. Cette année l’hiver est glacial, c’est l’enfer pour ceux qui dorment sous les tentes », raconte-t-il à InfoMigrants. « Lorsqu’un migrant doit se doucher, il doit laisser l’eau couler sinon le robinet gèle. »
Dans le camp de Diavata à Thessalonique, la neige complique la vie des migrants. Crédit : DR
Dans les îles à l’autre bout du pays, à Lesbos ou Samos, la situation est tout aussi problématique. « Je crois qu’il y a des endroits, sur les îles, où il n’y a plus non plus d’électricité », continue George du « Greek Forum of Refugees ».
Inquiète, la section grecque du Haut commissariat des réfugiés (HCR) a offert ces derniers jours « des radiateurs » dans les camps à travers le pays.
« Personne n’est en danger », selon le gouvernement grec
Le gouvernement se veut pourtant rassurant. « Personne n’est en danger dans le camp sur l’île de Lesbos », le plus peuplé du pays abritant plus de 6 000 demandeurs d’asile, a déclaré le secrétaire général de l’Asile, Manos Logothetis.
https://twitter.com/i/status/1361384886838435847″Nous œuvrons quotidiennement pour améliorer les conditions des camps d’accueil sur les îles », a-t-il ajouté, cité dans un média local.
A Lesbos, le camp sordide de Moria ravagé par deux incendies consécutifs en septembre a été remplacé par un camp temporaire érigé à la hâte sur un terrain inondable et en plein vent où des ONG dénoncent depuis des mois les mauvaises conditions et le manque d’infrastructures.
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