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Poursuites pénales contre 2 journalistes d’investigation en Grèce

Grèce | Deux journalistes inculpés pour leur scoop sur un produit pharmaceutique

(Athènes) Le député européen grec Georgios Kyrtsos a déploré vendredi les poursuites pénales engagées contre deux journalistes de son pays qui ont enquêté sur l’affaire de corruption de l’entreprise pharmaceutique suisse Novartis en Grèce, estimant que l’inculpation de journalistes « va nuire à l’image du pays dans l’UE ».

L’affaire Novartis a pris une tournure politique, la Nouvelle démocratie (ND) de droite au pouvoir accuse le précédent gouvernement de gauche Syriza (2015-2019) d’avoir orchestré la révélation de cette affaire pour lui nuire en impliquant des politiciens conservateurs .

Kostas Vaxevanis, rédacteur en chef d’un journal grec très critique à l’égard du gouvernement actuel, est poursuivi pour les crimes de « manquement au devoir » et de « participation à une organisation criminelle » et est traduit en justice le 19 janvier, selon une source judiciaire .

Mardi, la journaliste Gianna Papadakou a été convoquée au tribunal après avoir été poursuivie pour le crime de « participation à une association de malfaiteurs », selon une source judiciaire.

La journaliste estime qu’elle est poursuivie pour avoir enquêté sur des hommes politiques soupçonnés d’avoir reçu des pots-de-vin de Novartis.

« Peu importe qui a contribué à transformer le scandale Novartis en une chasse aux opposants politiques, les poursuites contre Vaxevanis et Papadakou vont nuire à notre image dans l’UE », a tweeté vendredi Georgios Kyrtsos, membre du Parti populaire européen (PPE). ) et l’un des députés européens de la ND.

La Grèce a perdu cinq places dans le classement mondial de la presse en 2020, selon Reporters sans frontières (RSF) et se situe désormais à la 70e place sur 180 pays, derrière la Pologne et la Mongolie.

« ND et Syriza doivent atténuer la polémique sur l’affaire Novartis et s’employer à exiger des compensations pour le pillage des fonds publics », a tweeté Georgios Kyrtsos.

Le principal syndicat de journalistes d’Athènes a également condamné les poursuites pénales engagées fin décembre contre Gianna Papadakou, soulignant que le journalisme d’investigation est « un élément constitutif de la liberté d’information ».

De son côté, l’organisation internationale d’enquête sur le crime organisé et la corruption (OCCRP) a déclaré dans un communiqué le 4 janvier que la procédure pénale contre Gianna Papadakou « serait un exemple de la raison pour laquelle la Commission européenne surveille de près la liberté. de la presse en Grèce ».

« Le rapport 2022 de la Commission sur l’état de droit continuera à accorder une attention particulière aux développements concernant la liberté de la presse et la sécurité des journalistes », a déclaré Vera Yourova, vice-présidente de l’UE, citée récemment par l’OCCRP.

Source www.defenddemocracy.press/greece-two-journalists-indicted-for-their-scoop-on-a-pharmaceutical/

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

L’horreur des refoulements des réfugiés

25 personnes dont 17 enfants de bas âge ont été arrêtées à Lesvos, battues, dépouillées de leur bien et laissées à dériver en pleine mer sur un radeau de sauvetage (life raft). la nuit du 10 janvier. Cette opération de refoulement d’une violence extrême qui  par miracle n’a pas coûté la vie à un bébé jeté en mer et qui a eu comme résultat l’hospitalisation en Turquie de deux bébés et d’une jeune fille avec une jambe cassée, est décrite d’une façon très documentée, photos, vidéos et archives sonores à l’appui par Aegean Boat Report. Voir ci-dessous la traduction du texte d’origine aaegeanboatreport.com/2022/01/13/17-children-left-drifting-at-sea/   17 Children Left Drifting At Se

et se reporter au blog de l’organisation pour avoir accès aux documents.

Merci de penser à relayer le plus largement possible La « normalisation » de cette horreur va finir par nous déshumaniser complètement toutes et tous.   


17 enfants laissés à la dérive en mer

Vingt-cinq personnes, dont 17 jeunes enfants, ont été arrêtées à Lesvos, battues et maltraitées avant d’être abandonnées à la dérive en pleine mer, dans le cadre du dernier outrage commis par des agents grecs en uniforme. Et le « crime » commis par ces 25 personnes, pour justifier leur expérience horrible aux mains de personnes qui sont payées pour sauver et protéger des vies humaines ? Rien du tout. Elles tentaient simplement de trouver un endroit sûr pour vivre, apprendre et travailler.

Dans l’après-midi du dimanche 9 janvier, un bateau transportant 25 personnes a accosté au sud de Tsonia, au nord-est de Lesvos. Immédiatement après leur arrivée, le groupe s’est caché dans les bois des environs, craignant d’être renvoyé illégalement en Turquie s’il était découvert par la police. À 17 heures, ils ont contacté Aegean Boat Report pour demander de l’aide.

Dans les heures qui ont suivi, ils ont fourni des photos, des vidéos, des messages vocaux et des données de localisation, afin de documenter leur présence sur Lesvos : il ne faisait aucun doute qu’ils étaient sur l’île.

Le groupe avait désespérément besoin d’aide, mais malgré mes efforts pour trouver quelqu’un, je n’ai pu localiser personne qui puisse les aider sur Lesvos. Aegean Boat Report a publié un message public sur les médias sociaux, avec un appel à l’aide urgent, mais aucune organisation ne s’est manifestée, personne ne pouvait protéger ces personnes, pas même les 17 enfants.

De nombreuses organisations s’empressent de critiquer lorsque des personnes se noient dans la mer Égée, pointant du doigt les responsables. Mais lorsqu’elles ont la possibilité d’intervenir, avant que les gens ne soient mis dans des situations potentiellement dangereuses, elles ne disent et ne font rien.

La prochaine fois que des personnes se noieront dans la mer Égée, ces mêmes organisations profiteront de l’occasion pour « montrer leur sympathie » aux victimes, car cela correspond à leur « profil humanitaire », il est financièrement rentable de sembler être du côté de l’humanité. Le mot hypocrisie vient à l’esprit.

Mais il y a aussi des raisons.

À Lesvos, ou sur n’importe quelle autre île d’ailleurs, il n’y a personne capable d’aider, même s’il le voulait, aucune organisation locale, aucune ONG, aucun bénévole, aucun journaliste ou avocat, qui se rendrait sur place pour aider des personnes qui viennent d’arriver, pas même pour documenter leur présence. Parce que s’ils le font, et que la police les trouve, ils risquent d’être arrêtés sur place, accusés d’avoir facilité l’entrée illégale en Grèce, d’entrave aux enquêtes de police et de tout autre chef d’accusation qu’ils pourraient trouver, ceci juste parce qu’ils ont essayé d’aider des personnes vulnérables cherchant la sécurité en Europe.

Telle est, malheureusement, la réalité aux frontières de l’Europe. Les politiciens européens ne défendent plus « nos valeurs européennes » : ces valeurs ont disparu. Ce ne sont que des mots sans substance, utilisés dans des discours pour donner l’impression qu’ils font quelque chose. Ce n’est pas le cas.

Le groupe de 25 personnes est resté caché dans les bois toute la nuit, attendant la lumière du jour. Il faisait froid, ils n’avaient ni vêtements secs, ni nourriture, ni eau. C’était particulièrement difficile pour les nombreux petits enfants.

Aux premières lueurs du jour le lundi 10 janvier, ils ont commencé à se diriger vers le village le plus proche, Tsonia, afin d’être vus par les habitants, dans l’espoir que la sensibilisation du public empêcherait la police de les repousser.

À 8 heures le 10 janvier, Aegean Boat Report a envoyé un courriel aux organisations, ONG, autorités et au médiateur grec, pour leur dire que le groupe souhaitait demander l’asile en Grèce et avait besoin d’une protection internationale. Nous n’avons reçu aucune réponse. La lettre a également été publiée sur Facebook et Twitter pour sensibiliser le public :

« 25 réfugiés sont arrivés à Lesvos hier et ont été annoncés aux autorités, au médiateur grec et au HCR Grèce par Aegean Boat Report ce matin. Nous avons exhorté le HCR et le médiateur à jouer un rôle de médiateur direct pour s’assurer que leurs droits humains seront respectés. 17 des 25 personnes du groupe sont des enfants ».

À 10 h 20, ils sont arrivés à la périphérie du village, mais ils avaient trop peur pour continuer à marcher. Ils ont vu plusieurs voitures et des habitants du village.

Une heure plus tard, à 11 h 20, ils ont informé Aegean Boat Report que la police les avait trouvés. Tout contact a alors été perdu avec le groupe, tous les téléphones sont tombés en panne, tout ce que nous pouvions faire était d’attendre et d’espérer qu’ils soient emmenés dans un camp. Cela ne s’est pas produit. Aucun nouvel arrivant n’a été enregistré par les autorités de Lesvos ce jour-là, ni les jours suivants.

Nous avons appris plus tard par des résidents locaux que la police circulait dans la région dans des voitures civiles – un minivan gris avec quatre hommes en uniformes sombres a particulièrement attiré leur attention. Cette voiture s’est arrêtée à la périphérie du village, et quatre hommes en sont sortis. Tous portaient des cagoules, que les habitants de la région n’utilisent pas pendant la récolte.

La voiture a été filmée, et on peut clairement voir la plaque d’immatriculation IZH:1548 à l’arrière, ainsi qu’un homme debout derrière elle.

Les réfugiés ont ensuite expliqué que ceux qui les avaient trouvés c’étaient quatre hommes cagoulés, en uniforme de couleur foncée et tous armés. Après avoir vu des photos de la voiture, ils ont confirmé qu’il s’agissait de la même que celle utilisée par les « commandos » qui les ont trouvés.

Lorsque les personnes ont été repérées dans la banlieue de Tsonia par ces « commandos », certaines d’entre elles ont tenté de s’enfuir, a déclaré l’un des réfugiés. Quatre coups de feu ont été tirés pour les forcer à rentrer dans le rang. Tout le monde avait très peur, les enfants pleuraient, c’était une épreuve horrible.

Les gens ont été tenus en joue dans cet endroit pendant plus d’une heure. Tout le monde a été fouillé de force, et tous leurs effets personnels, sacs, papiers, argent et téléphones leur ont été arrachés.

Les habitants de la région ont vu une grande camionnette blanche arriver dans le secteur vers midi, puis repartir environ une heure plus tard, précédée d’un minibus gris. Tous les réfugiés qu’ils avaient vus plus tôt avaient disparu, et ils ont donc supposé que la camionnette les avait emmenés. La même camionnette blanche a été utilisée pour transporter des réfugiés lors de plusieurs débarquements précédents, et dans tous ces cas, les personnes ont été évacuées de force de l’île et refoulées vers la Turquie.

Les habitants de Lesvos savent que ces véhicules « civils » sont utilisés par la « police secrète » pour se fondre dans la masse, mais tout le monde sait que les hommes qui s’y trouvent sont des militaires chargés par les autorités grecques de « chasser » les réfugiés.

Lundi 10 janvier, en fin d’après-midi, Aegean Boat Report a reçu un message vocal désespéré de l’une des personnes du groupe auquel nous avions parlé à Lesvos plus tôt dans la matinée. Ils avaient réussi à cacher un téléphone à la police de Lesvos, et avaient juste assez de batterie sur le téléphone pour passer un appel d’urgence aux garde-côtes turcs, et envoyer un message vocal à Aegean Boat Report. Aucune localisation n’a été reçue, et le téléphone était à nouveau hors ligne.

Nous avons immédiatement contacté les garde-côtes turcs (TCG), mais sans localisation, ils ne pouvaient pas faire grand-chose. Le TCG a déclaré qu’il n’avait trouvé personne dans la région de Lesvos, mais qu’il venait de recevoir des informations sur un groupe de personnes en détresse à l’extérieur de Seferihisar.

Nous avons écarté la possibilité qu’il s’agisse du même groupe, en raison de la distance de Lesvos ; nous pensions qu’ils ne transporteraient pas des personnes sur plus de 200 km pour effectuer un repli.

Mais après minuit, les garde-côtes turcs ont informé Aegean Boat Report qu’ils avaient localisé et secouru le groupe pour lequel nous les avions contactés plus tôt : 25 personnes avaient été trouvées à la dérive dans un radeau de sauvetage près de Seferihisar, en Turquie, dont 17 enfants.

Les garde-côtes helléniques avaient transporté ce groupe sur plus de 200 km pour pouvoir les refouler, ce qui montre la détermination des autorités grecques à éloigner quiconque par tous les moyens possibles. Alors, pourquoi ne les ont-ils pas simplement refoulés à la proximité de Lesbos, comme ils le font habituellement dans ces cas-là ? L’explication est assez simple, la direction du vent à ce moment-là était le nord-ouest, et s’ils avaient placé le radeau de sauvetage dans la mer, il aurait dérivé vers les eaux grecques.

Hier, nous avons repris contact avec le groupe, qui se trouve désormais dans une installation de quarantaine à Seferihisar, en Turquie, et ils nous ont expliqué ce qui leur était réellement arrivé.

Leur expérience est tout simplement horrible.

La police les a trouvés à la périphérie du village, où ils ont été fouillés, et tous leurs biens ont été confisqués. Après une heure, une camionnette blanche est arrivée et tout le monde a été forcé de monter à l’arrière : « Ils nous ont traités comme des ordures », nous a dit une femme. « Ils nous ont donné des coups de pied et nous ont battus, même certains enfants ont été battus ».

Il est difficile d’en être sûr, mais ils pensent que la voiture a roulé pendant plus d’une heure. Lorsqu’elle s’est finalement arrêtée, ils se trouvaient dans une sorte de port, où un petit bateau gris à deux moteurs attendait sur un quai en bois. Lorsqu’ils sont sortis de la camionnette, il y avait 10 à 15 hommes masqués, tous en uniforme  foncée, portant des armes. Les gens ont reçu l’ordre de baisser les yeux et de rester silencieux, et il y a eu beaucoup de cris. Les enfants pleuraient, terrifiés par les hommes masqués. Le bateau pneumatique semi-rigide gris à deux moteurs emmène les gens par petits groupes vers un plus grand navire. Dans le  bateau pneumatique, il y avait trois hommes masqués et armés.

Le grand bateau était gris, avec des rayures bleues et blanches à l’avant. Après avoir regardé des photos de navires des garde-côtes helléniques (HCG), ils ont identifié le bateau comme étant un navire de patrouille offshore de classe Sa’ar 4 appartenant aux garde-côtes helléniques.

Tout le monde a été placé à l’extérieur, au milieu du bateau, ont-ils expliqué : « Ils nous ont mis sous une bâche en plastique blanc, pour que personne ne puisse nous voir, et nous ont dit qu’ils allaient nous emmener à Athènes ».

C’était bien sûr un mensonge, mais les gens voulaient désespérément croire que c’était vrai.

Après 7-8 heures, le bateau s’est arrêté. Il faisait nuit dehors et il y avait beaucoup de vent, et le bateau de patrouille HCG était déplacé d’avant en arrière par les vagues. Un étrange bateau a été mis à la mer, ont-ils dit : « Tout le monde a été forcé de descendre dans ce bateau, le bateau n’avait pas de moteur, ceux qui refusaient ou ne bougeaient pas assez vite étaient jetés dans le bateau« .

Vingt-cinq personnes, dont 17 enfants, ont été embarquées de force dans un radeau de sauvetage par les garde-côtes grecs.

Une femme explique qu’un petit bébé a fini dans la mer : « La police grecque a jeté le bébé en bas du bateau grec, mais a manqué le radeau de sauvetage, heureusement nous avons réussi à remettre le bébé dans le radeau.  Une autre fille a été poussée du navire grec et s’est cassé la jambe, c’était barbare, ils y prenaient plaisir, comme si nous n’étions pas des humains. »

Vers 22 heures le 10 janvier, le groupe a été laissé à la dérive dans un radeau de sauvetage à l’extérieur de Seferihisar par les garde-côtes grecs. Ils ont réussi à appeler à l’aide et, une heure plus tard, à 23 h 15, ils ont été retrouvés et secourus par les garde-côtes turcs.

Lorsqu’ils sont arrivés au port de Seferihisar, deux bébés et une fille de 13 ans, Harir, ont été emmenés à l’hôpital. Les bébés souffraient de problèmes respiratoires, de vomissements et de fièvre, et Harir avait une jambe cassée après avoir été jeté du navire des garde-côtes grecs.

Plusieurs autres personnes avaient des bleus et des blessures. Un garçon de 16 ans a été battu au visage et a subi des coupures aux yeux et à la bouche, un autre avait des bleus sur tout le dos après avoir été battu. Une petite fille a montré son bras, plein d’ecchymoses après avoir été piétinée par l’un des hommes masqués à bord du navire des garde-côtes grecs.

Après avoir entendu leurs témoignages, vu les photos et les vidéos, je ne peux m’empêcher d’avoir honte.

Comment pouvons-nous expliquer cela à qui que ce soit, alors que nous ne faisons rien pour l’empêcher : nous laissons faire.

Il n’y a absolument aucun doute sur l’identité des responsables de ces refoulements illégaux, ni sur le fait que la Commission européenne et ses représentants ne lèvent pas et ne lèveront pas le petit doigt pour tenter de mettre fin à ces violations.

C’est un embarras, non seulement pour la Commission européenne, mais pour toute l’Europe.

Cela dure depuis plus de 22 mois. Plus de 25 000 personnes ont été repoussées illégalement dans la mer Égée, 485 radeaux de sauvetage ont été retrouvés à la dérive, transportant 8 400 personnes, tout cela aux mains du gouvernement grec, béni et soutenu par la Commission européenne.

Il s’agit de violations du droit international et des droits de l’homme financées par les contribuables européens.

La commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a dit un jour : « Les refoulements ne devraient jamais être normalisés, les refoulements ne devraient jamais être légalisés. »

Mais les refoulements sont normalisés, et se produisent tous les jours en Grèce, en Italie, en Espagne, en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie, en Slovaquie, en Pologne, en fait sur toute la route des Balkans et à la frontière extérieure de l’UE. C’est illégal. C’est immoral. C’est de la barbarie, et nous – le peuple de Grèce, le peuple d’Europe et le peuple du monde – méritons beaucoup, beaucoup mieux.

Posted byTommy OlsenJanuary 13, 2022Posted inBlog

Une lettre des Viome et prochaine commande

Collègues de la classe ouvrière européenne et mondiale !

L’objectif de cette lettre est de se faire connaître dans ce coin géographique où nous sommes déjà depuis environ 10 ans. Également pour demander votre soutien à notre projet qui est né des entrailles de la classe ouvrière.

Chez BIO.ME, en 2011 nos patrons abandonnent l’usine sans payer personne . Ne pouvant rien faire pour obtenir ce qu’ils nous devaient nous avons senti la pauvreté et la misère envahir nos vies. Grâce à l’assemblée des ouvriers, nous avons décidé, avec un pourcentage énorme à l’époque, de prendre l’usine et de la travailler au mieux de nos capacités. Nous avons trouvé des moyens de reprendre la production et de fabriquer des produits bénéfiques et nécessaires à la famille populaire.

A travers le contrôle social que nous recherchons de toute façon, on nous a d’abord proposé de produire des nettoyants puis des nettoyants naturels, des nettoyants écologiques et des produits d’hygiène et de soins personnels.

Depuis neuf ans, nous produisons et améliorons ces produits, afin qu’ils soient utiles mais aussi accessibles à tous les utilisateurs et non à quelques-uns, comme le font les entreprises qui produisent des produits pour que seule une caste de personnes qui peuvent se les permettre les utilise.

Nous fabriquons ces produits sans accepter aucune sorte de soutien financier des États, de l’Union européenne, de l’église ou de tout patron. Nous avons décidé d’être payés uniquement sur les produits que nous fabriquons et de ne pas laisser le travail être dévalorisé en tant qu’emploi, mais en tant que moyen de survie.

Parallèlement à la production, nous avons décidé que de la même manière la distribution devait se faire, c’est-à-dire sans intermédiaires et sans patrons, qui imposent leur propre valeur au produit et sous-estiment l’effort de travail en comprimant notre salaire.

C’est pourquoi cette lettre est écrite, non seulement pour trouver des moyens de distribuer nos produits à chaque main-d’œuvre européenne et mondiale, mais aussi pour obtenir des produits de qualité à des prix bien meilleurs que ceux proposés aux patrons – car pour nous, la demande ne joue pas un rôle dans le prix du produit, mais l’effort qu’il faut pour produire le produit.

Nous invitons les syndicats d’usine et secondaires à nous contacter, à la fois pour trouver des moyens pour que les produits vous parviennent, et pour maintenir en vie l’usine de BIO.ME, qui produit avec contrôle du travail et est régie par l’assemblée des employés.

Nous ne demandons aucune forme de charité, mais nous demandons votre solidarité en soutenant l’usine et en acceptant les produits dont vous avez besoin et vous les obtenez certainement de quelque part. Nous attendons votre e-mail pour trouver des moyens pour que les produits vous parviennent.

Combat et solidarité,

les salariés de la Coopérative BIO.ME

Le comité Grenoblois soutien depuis 2016 les VioMe. Nous publierons prochainement les modalités pratiques pour une commande groupée 1e semestre 2022.

Un convoi solidaire pour la Grèce

Message de Yannis Youlountas
Bonjour et bonne année de luttes !

Surtout ne soyez pas tristes, ne baissez pas les bras, malgré la morosité ambiante : il se passe plein de bonnes choses un peu partout en dépit du contexte très difficile et de l’autoritarisme étouffant.

Comme promis durant l’automne, plusieurs fourgons solidaires vont partir en Grèce durant cet hiver 2022.

Le but : soutenir les lieux et initiatives solidaires autogérées du mouvement social qui résistent et aident les précaires grec-ques et exilé-es abandonné-es par l’État. En effet, la situation des exilé-es s’est fortement agravée depuis le mois d’octobre (60% des aides financières ont été coupées). Une raison de plus de soutenir les collectifs qui font face à cette ignominie, dans l’entraide et l’autogestion, sur un plan horizontal et sans subvention ni soutien du pouvoir et de ses valets. Une action par-delà les frontières, de mouvement social à mouvement social.

Pour en savoir plus sur nos actions et nos destinataires, allez voir la fin de ce message (textes, comptes-rendus de convois précédents, photos, vidéos…).

Pour connaître la liste des besoins, elle est ici :
Vous pouvez télécharger cette liste des besoins principaux en grand format en suivant ce lien : http://blogyy.net/wp-content/uploads/2022/01/LISTES-DES-BESOINS-HIVER-2022-CONVOI-SOLIDAIRE-GRECE.jpg
Voir également la carte des points de collecte

Un premier fourgon va partir de Montreuil dès le 5 janvier (la collecte est donc urgente en région parisienne), d’autres vont partir en convoi en février, puis en mars, de Nevers, Marseille, Albi, Grenoble, Bordeaux, Martigues… (il est encore possible de partir avec nous si vous avez un véhicule).

Vous remarquerez que beaucoup de départements n’ont pas de points collecte cette fois, faute de fourgon dans ces zones : si vous connaissez un moyen de transférer les colis d’un éventuel nouveau point collecte (en Bretagne, Lorraine ou Belgique par exemple) vers l’un de ceux déjà indiqués sur la carte, banco ! Sinon, certain-es se regroupent parfois pour faire appel à un transporteur.

Pour contacter les points collecte qui commencent déjà à rassembler les denrées et le matériel :

ANNUAIRE COMPLET DES POINTS COLLECTE EN FRANCE

Convoi solidaire vers la Grèce, hiver 2022

★ 06 ANTIBES – Tél. 06 83 17 00 85 (Natalia)
Point collecte permanent jusqu’au 31 janvier★ 09 FOIX – Tél. 06 30 05 96 80 (Jean-Pierre)Point collecte urgent jusqu’au 8 janvier★ 10 TROYES – Tél. 06 45 55 21 11 (Claudine)

ou 06 32 51 97 20 (Dom)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 11 ARQUES – Tél. 0633965988 (Denis)
Point collecte urgent jusqu’au 8 janvier
★ 11 CASTELNAUDARY – Tél. 06 47 28 55 37 (Odile)
Point collecte permanent jusqu’au 28 janvier
★ 13 ARLES – Événement avec collecte
Le 3 février (organisé par ATTAC Arles)
Rencontre au sujet de la situation en Grèce, de l’actualité des luttes et des actions du mouvement social, en présence de Maud et Yannis Youlountas et d’autres anciens des convois solidaires
★ 13 MARSEILLE – Tél. 06 18 25 76 24 (Anne)
Point collecte permanent jusqu’au 31 janvier
★ 13 MARTIGUES – Tél. 06 86 20 35 62 (Nicole)
Point collecte permanent jusqu’au 31 janvier
★ 13 PORT-SAINT-LOUIS – Tél. 06 22 97 69 30 (Sylvie)
Point collecte permanent jusqu’au 31 janvier
★ 19 BRIVE-LA-GAILLARDE – Tél. 07 83 45 30 86 (Bastien)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 31 MURET – Tél. 06 59 48 54 63 (Cass)
Ne pas envoyer de texto, appeler directement
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 33 BORDEAUX – Tél. 06 31 12 79 68 (Philippe)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 34 MONTPELLIER – Tél. 06 52 39 13 89 (Ime)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 34 MONTPELLIER – Tél. 06 69 56 36 01 (Naomi)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 34 SÈTE – Tél. 06 78 00 05 79 (Valérie)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 38 GRENOBLE – Tél. 06 72 96 34 37 (Christophe)
Point collecte permanent jusqu’au 5 février
★ 38 GRENOBLE – Tél. 06 81 03 18 32 (Patrick)
Point collecte permanent jusqu’au 5 février
Une permanence  sera assurée par le comité Grenoblois le vendredi 21 janvier de 14h à 16 h devant la MC2 à Grenoble en présence d’un membre participant au convoi.
★ 46 BELFORT-DU-QUERCY – Tél. 06 15 38 08 97 (Zoé)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 46 CAHORS – Tél. 06 84 87 86 26 (Cécile)
Point collecte permanent jusqu’au 25 janvier
★ 58 NEVERS – Tél. 06 88 85 63 74 (Émilie et Clément)
Point collecte permanent jusqu’au 5 février
(et événement probable le 17 janvier, à préciser)
★ 71 MÂCON – Tél. 06 85 63 74 54 (Jean-Luc)
Point collecte permanent jusqu’au 7 février
★ 71 TOURNUS – Tél. 06 85 63 74 54 (Jean-Luc)
Point collecte permanent jusqu’au 7 février
73 CHAMBÉRY – 06 73 56 76 50 (Yannick)
Point collecte permanent jusqu’au 22 janvier
★ 73 CHAMBÉRY – Événement avec collecte
Le 22 janvier (date et lieu à confirmer)
Point collecte permanent jusqu’au 22 janvier
Org. FA de Chambéry
★ 81 ALBI – Tél. 07 69 35 81 37 (Clément)
Point collecte permanent jusqu’au 28 janvier
★ 81 LAGRAVE – Tél. 05 63 81 55 62 (Annick et Eric)
Point collecte permanent jusqu’au 28 janvier
★ 81 MARSSAC-SUR-TARN – Tél. 06 01 83 24 61 (Josie et Patrice C.)
Point collecte permanent jusqu’au 28 janvier
★ 81 AUSSILLON – Tél. 06 83 75 30 10 (Patrice K.)
Ne pas appeler, mais envoyer un texto
Point collecte permanent jusqu’au 28 janvier
★ 81 MOULAYRES – Événement avec collecte
Le dimanche 9 janvier de 15h à 19h à la salle communale

Si vous préférez transmettre un soutien financier, cela permet aux collectifs sur place de compléter eux-mêmes ce qu’on apporte et ça diminue la charge à transporter.

1- Pour effectuer un virement à ANEPOS

IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730

BIC : PSSTFRPPTOU

Objet : « Action Solidarité Grèce »

2- Pour participer via PAYPAL, suivre le lien :

https://www.paypal.com/donate/?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY

3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS

Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues

Contact, suggestions, propositions : solidarite@anepos.net

Tél. France 06 24 06 67 98 / Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80

– – – – –

Depuis 2009, le collectif artistique et solidaire ANEPOS, basé dans le Tarn, les Bouches-du-Rhône et à Athènes, mène des centaines d’actions en Grèce en partenariat avec une quarantaine de collectifs du mouvement social qui s’organisent face à l’austérité : dispensaires médicaux autogérés gratuits, entraide contre les expulsions, cuisines solidaires gratuites, centres sociaux autogérés, hébergements et actions de soutiens aux exilé-es, outils coopératifs, livres et films en creative commons visibles gratuitement sur internet et finançant en moyenne à 50% les convois solidaires (Ne vivons plus comme des esclaves, Je lutte donc je suis, L’Amour et la Révolution), rencontres-débats… Encore un grand merci pour votre soutien et/ou votre participation aux nombreux convois passés, avec de 3 à 26 fourgons à chaque départ !

Si vous désirez partir avec nous avec votre véhicule, au départ de la France, de la Suisse ou de la Belgique, laissez-nous vos coordonnées (en vous présentant brièvement) à : solidarite@anepos.net

Sur place, après avoir participé à la livraison, vous pouvez soit rester avec nous, agir, aider, discuter, bricoler dans les lieux, faire des tas de choses utiles, soit continuer votre route en vacances sans autre engagement. C’est vous qui choisissez.

Suite du message et source  http://blogyy.net/2022/01/01/nouveau-convoi-solidaire-vers-la-grece/

Assemblée ouverte pour la défense du squat biologique

Thessalonique : Ne touchez pas au squat Biologica ! [semaine solidaire 10-17 janvier 2022]

Thessalonique. Grèce. Nous appelons à une semaine de solidarité avec le terrain squatté et libéré de Biologica Squat du 10 au 17 janvier 2022. Nous appelons à ce que cette semaine soit une autre raison pour les révolutionnaires, les individus et les collectifs en Grèce, en Europe et dans le monde entier à manifester leur solidarité par tous les moyens possibles, avec une voie qu’ils jugent convenable pour les 34 ans des terrains libérés de Biologica Squat qui est désormais sous la menace d’expulsion. Chaque expulsion a son prix. Préparez-vous, prenez garde, la solidarité est notre arme.

Ne touchez pas au squat biologique !

Le jeudi 18 novembre 2021, nous avons remarqué quelques « modifications » à l’intérieur du bâtiment biologique et plus particulièrement à l’intérieur de la zone du foyer, depuis l’installation de plaques de plâtre qui bloquaient la moitié de l’espace en laissant un couloir entre les deux entrées du bâtiment. Ils ont même eu l’audace de laisser des marques distinctes sur les murs, dont le mur du squat en préfigurant leur démolition.

Après une recherche connexe au ministère de la Gouvernance numérique et dans le programme « Diaygeia » (plateforme en ligne du gouvernement), nous avons remarqué que le 16 septembre 2021, une construction a été attribuée,  pour un projet de 1.320.600,00 euros , avec le sujet : « AMÉNAGEMENT DE L’ESPACE INTÉRIEUR DU REZ-DE-CHAUSSÉE DU DÉPARTEMENT DE BIOLOGIE, POUR LES BESOINS DE SOS (École des sciences, bâtiment de quartier) ».  Leur calendrier exige que le projet spécifique soit livré dans les 16 mois suivant sa publication – dès la signature de l’accord et de leurs plans, il est clair qu’ils ont l’intention de transformer la zone squattée en une « salle d’attente », quelque chose de « hautement nécessaire » pour le fonctionnement de l’école. En effet, il ressort de l’accord que la démolition des murs est prévue dans les 4 mois suivant sa signature (c’est-à-dire mi-janvier), que la menace d’expulsion devient directe.  Déjà recteurs et aménageurs des universités se sont mobilisés pour la reconfiguration des espaces « utilitaires » et leur achèvement.

Résumé du texte collectif de squat biologique ( athens.indymedia.org/post/1615907 )

Le squat biologique, étant un espace de résistance cohérent au cours des 34 dernières années à l’intérieur du campus universitaire de l’Université Aristote de Thessalonique (AUTH), a accueilli un certain nombre de groupes, d’individus, d’idées et d’actions qui ne sont pas limités par les frontières, barres et clôtures. Actuellement, le squat met à disposition des espaces pour le squat Terra Incognita, le Fonds de solidarité pour les prisonniers et combattants persécutés, le Biologica qu’ils coordonnent à travers l’assemblée politico-administrative de l’espace auto-organisé. En dehors de l’activité de groupes et de collectifs, diverses initiatives d’individus sont menées dans le lieu, qui visent la diffusion d’idées et la propagande à travers des outils de contre-information,

Cette activité globale de l’espace fait obstacle à la normalité dominante de la doctrine « paix-ordre-sécurité » et perturbe l’appareil d’État qui lance une attaque tous azimuts. Les expulsions d’espaces auto-organisés et de squats se produisaient depuis toujours dans l’histoire des mouvements anarchistes et radicaux, donc dans la dernière période nous reconnaissons une escalade dans l’effort pour réprimer la voix d’encouragement de la résistance et la mobilisation du côté du gouvernement démocratique de Mitsotakis. Avec les outils de criminalisation et de ciblage des espaces et des individus résistants, attaque directement les structures de l’espace universitaire afin d’obtenir le contrôle absolu et de réaliser ses plans de gentrification et le contrôle social plus large. Des expulsions de squats de la propriété de l’université, Terra Incognita,

L’espace occupé de Biologica en raison de sa position à l’intérieur de l’université, est un point de référence fixe et une partie intégrante de l’accompagnement pratique et de la solidarité aux luttes étudiantes contre le projet de loi anti-éducatif de Kerameos-Chrissochoidis (Loi 4777/2021), la restructuration globale de l’éducation et la création de la police universitaire. Ce projet de loi qui a été voté dans la nuit en pleine pandémie, il concerne la base minimale d’inscription, les retraits d’étudiants, les mesures disciplinaires ainsi que l’entrée contrôlée dans les universités. Avec cette loi comme prétexte, la voie s’ouvre pour l’abolition de facto de l’asile universitaire et la prévalence du contrôle total, de la surveillance et de l’exclusion des activités et projets politiques de la communauté universitaire.

La collaboration État-capital voudrait bien que nous gardions le silence mais nous avons d’autres intentions pour leurs plans répressifs et de gentrification. Par des procédures politiques, nous nous opposons à la répression et nous proposons l’auto-organisation et la solidarité au niveau local et international. Dans ce contexte, nous avons formé une assemblée de solidarité ouverte contre la menace d’expulsion du squat Biologique. Collectifs et individus, nous choisissons de défendre le squat biologique tant sur le plan politique et social qu’émotionnel, car pour nous c’est un point de rencontre intégral avec des événements, des structures de solidarité et des luttes. Grâce à cette procédure particulière, nous essaierons de faire obstacle à une attaque à venir et de l’empêcher collectivement.

Pas un pas en arrière, 34 ans ne suffisent pas

Aucune menace de l’État ne restera sans réponse

Solidarité avec les squats et les luttes étudiantes

Assemblée ouverte pour la défense du squat biologique

source : enoughisenough14.org/2021/12/24/thessaloniki-hands-off-the-biologica-squat-solidarity-week-10-17-of-january-2022/#more-101314

L’Italie abandonne les poursuites contre Carola Rackete

Le tribunal d’Agrigente, en Sicile, a abandonné toutes les poursuites contre la capitaine du Sea-Watch 3. Carola Rackete était poursuivie pour avoir, en 2019, forcé l’entrée dans le port de Lampedusa avec 42 migrants secourus au large de la Libye. « Dans notre histoire moderne, les violations des droits les plus graves n’ont pas été perpétrées par des individus mais par des États », a réagi la militante.

C’est une victoire pour les associations d’aide aux migrants en mer. Le tribunal d’Agrigente, en Sicile, a définitivement abandonné les poursuites contre Carola Rackete, a-t-on appris jeudi 23 décembre. La capitaine du Sea-Watch 3 était poursuivie pour avoir forcé en juin 2019 l’entrée dans le port de Lampedusa avec 42 migrants secourus au large de la Libye. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Matteo Salvini, avait refusé de laisser accoster le navire humanitaire dans le cadre de sa politique des ports fermés.

Carola Rackete a agi dans l’accomplissement du devoir de sauvetage prévu par le droit international de la mer

Plus de deux ans plus tard, le tribunal a estimé que Carola Rackete avait fait son devoir en protégeant les personnes à bord de son bateau, et que la décision de Matteo Salvini était « contre les normes ». « Carola Rackete a agi dans l’accomplissement du devoir de sauvetage prévu par le droit national et international de la mer », note la juge en charge de l’affaire Micaela Raimondo.

Selon cette dernière, « un navire en mer ne peut être considéré comme un lieu sûr : en plus d’être à la merci d’évènements météorologiques défavorables, il ne permet pas le respect des droits fondamentaux des personnes secourues ». Idem pour la Libye, dont les ports ne sont pas des lieux de sécurité, en raison des conditions de vie des migrants dans le pays où « des milliers de [personnes] sont en détention arbitraire et sont soumis à la torture », signale encore la juge, en se basant sur un rapport du Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR).

Matteo Salvini encourt quant à lui toujours 15 ans de prison

Dans un communiqué, la capitaine a salué cette décision, critiquant par la même occasion la politique migratoire des États membres de l’Union européenne (UE). « Dans notre histoire moderne, les violations des droits les plus graves n’ont pas été perpétrées par des individus mais par des États », estime Carola Rackete. « Au cours des dernières années l’UE et ses États membres ont dépenser des millions pour militariser la frontière (…) L’agence européenne de protection des frontières Frontex est complice du retour forcé de milliers de personnes victimes de graves violations des droits humains en Libye. Des refoulements illégaux sont perpétrés en Grèce, en Croatie et en Pologne« , rappelle la militante.

>> À (re)lire : Carola Rackete, la capitaine du Sea Watch 3 devenue icône de la défense des migrants

Ce n’est pas la première fois que Carola Rackete obtient gain de cause. En mai dernier, la justice italienne avait rejeté une plainte déposée par le parquet sicilien d’Agrigente à l’encontre de la capitaine. Elle était accusée, dans la même affaire, de « violences contre un navire de guerre » pour avoir tenté une manœuvre dangereuse contre une vedette des douanes italiennes qui voulait l’empêcher d’accéder au port.

De son côté Matteo Salvini n’en a revanche pas fini avec la justice. Le leader de l’extrême-droite italienne est accusé de séquestration et d’abus de pouvoir, et encourt jusqu’à 15 ans de prison. Il avait interdit en août 2019 le débarquement de 147 migrants secourus en mer par l’ONG Open Arms et refusé pendant six jours de le laisser accoster à Lampedusa.

Source https://www.infomigrants.net/fr/post/37446/litalie-abandonne-les-poursuites-contre-carola-rackete-la-capitaine-du-seawatch-3

Grèce : face aux restrictions, les migrants cherchent d’autres routes

Face à la politique migratoire restrictive mise en place par le gouvernement conservateur grec, les migrants et les passeurs cherchent d’autres routes pour entrer en Europe. Un phénomène qui s’observe particulièrement à travers les accidents.

Avec notre correspondant à Athènes, Joël Bronner

En Grèce, des dizaines de migrants ont été portés disparus à la suite du naufrage de leur canot au large de l’île de Folegandros, dans l’archipel des Cyclades. Les garde-côtes grecs ont précisé avoir pour l’instant porté secours à douze personnes, dont des enfants, tandis que trois personnes au moins sont décédées.

Trois corps sans vie ont été retrouvés mercredi 22 décembre près de l'île grecque de Folegandros.
Trois corps sans vie ont été retrouvés mercredi 22 décembre près de l’île grecque de Folegandros.

Cet accident, relativement éloigné des îles de la mer Égée où se situent les camps de réfugiés, semble témoigner des tentatives de la part des migrants et demandeurs d’asile de trouver des routes alternatives, à l’heure où la Grèce durcit continuellement sa politique migratoire.

Les autorités l’ont maintes fois répété depuis cet été, le pays ne veut pas redevenir « la porte d’entrée de l’Europe ». Un statut que la Grèce avait acquis à l’occasion de la crise migratoire de 2015 et 2016, lorsque plus d’un million de personnes étaient arrivées sur le continent européen, en provenance en particulier de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan.

Éviter les îles de la mer Égée comme Lesbos et Samos

Au pouvoir depuis 2019, le gouvernement conservateur grec ne cesse de durcir la politique migratoire du pays, avec notamment la multiplication des rejets de demandes d’asile, des camps de plus en plus fermés, ou encore des refoulements très fréquents.

Face à ce durcissement, passeurs et migrants cherchent des routes alternatives, qui évitent les îles de la mer Égée, telles que Lesbos et Samos. Un phénomène, qui s’observe particulièrement au moment des accidents.

En octobre, une embarcation de 400 migrants a ainsi dérivé plus à l’ouest, entre Rhodes et la Crète, avant d’être secourue. Sur l’ensemble de la Méditerranée, la dangerosité des routes migratoires a causé officiellement la mort, cette année, de plus de 1 300 personnes. Un « cimetière froid sans pierre tombale », dont s’est ému le pape, à Lesbos, au début du mois.

Source https://www.infomigrants.net/fr/post/37402/grece–face-aux-restrictions-les-migrants-cherchent-dautres-routes

En Grèce, la liberté de la presse en souffrance

Athènes (AFP) – L’assassinat cette année d’un journaliste à Athènes et la multiplication de tentatives d’intimidation de journalistes en Grèce témoignent d’un recul de la liberté de la presse dans ce pays de l’UE, s’inquiètent experts et reporters interrogés par l’AFP.

En 2021, la Grèce a perdu cinq places sur le classement mondial de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF), se situant désormais à la 70e place sur 180 pays, derrière la Pologne et la Mongolie.

« Plus de 130 cas de violations de la liberté de la presse ont été répertoriés ces dernières années », explique à l’AFP George Pleios, professeur des études de communication et des médias à l’Université d’Athènes.

Il évoque des « obstacles » pour couvrir des événements en lien avec la crise migratoire, des « intimidations » ou des détentions de journalistes, et des « attaques policières » contre des photoreporters lors de manifestations.

L’an dernier, au moins deux femmes journalistes ont dû démissionner dénonçant publiquement des phénomènes de « censure » et « de contrôle » du gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis.

L’exécutif a riposté qu’il « respectait totalement l’indépendance des journalistes ».

Fabien Perrier, correspondant de médias francophones en Grèce, témoigne à l’AFP d’une lettre de protestation à la direction du quotidien Libération sur son article critiquant les travaux du site de l’Acropole d’Athènes.

« On m’a reproché mon opinion et non pas les faits », déplore ce journaliste, auteur d’une biographie de l’ex-Premier ministre de gauche, Alexis Tsipras.

L’hiver dernier, lorsque les médias ont rapporté, photos à l’appui, que le Premier ministre avait violé à deux reprises les règles du confinement, des journalistes ont reçu des courriels de protestation du gouvernement.

« Surveillance » présumée

Début novembre, un vif échange en pleine conférence de presse entre Kyriakos Mitsotakis et une journaliste néerlandaise a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Elle l’accusait de « mentir » sur les allégations de refoulements de migrants, que le gouvernement nie catégoriquement.

Cette reporter, Ingeborg Beugel, a dit avoir ensuite reçu « des menaces » avant de quitter temporairement le pays.

Le 13 novembre, la publication par le quotidien grec Efsyn de documents des services secrets grecs, attestant de « la surveillance » d’un journaliste a provoqué l’indignation d’organisations de journalistes grecques et étrangères.

Ce journaliste, plus tard embauché par l’AFP, est l’auteur d’un article publié en avril sur le site Solomon sur un jeune migrant en rétention.

En réponse à l’AFP, le ministre d’Etat George Gerapetritis a démenti « toute surveillance des journalistes ».

« La Grèce adhère pleinement aux valeurs d’une société démocratique et à l’état de droit, en particulier le pluralisme et la liberté de la presse », a-t-il écrit.

« Sacro-sainte » indépendance

Dans une seconde lettre à l’AFP, vendredi, le ministre a jugé l’indépendance des médias « sacro-sainte ».

« Si nous n’adhérons pas toujours à ce que les médias écrivent, nous défendons (…) le droit d’une presse libre à travailler sans entrave et indépendante de toute interférence extérieure », a-t-il assuré.

Mais aucune enquête n’a été ouverte sur la véracité et la fuite des documents publiés par Efsyn.

« Le gouvernement et les médias pro-gouvernementaux tentent d’enterrer l’affaire », a déclaré à l’AFP l’auteur de l’article, Dimitris Terzis.

Tout récemment, une loi prévoyant jusqu’à cinq ans de prison en cas de désinformation a été fustigée par RSF, qui dénonce « une atteinte à la liberté de la presse ».

« L’ombre de la peur »

En outre, la Grèce a été choquée en avril par l’assassinat de Giorgos Karaïvaz, 52 ans, rubricard judiciaire.

Il s’agit du deuxième meurtre d’un reporter en onze ans à Athènes, après celui de Sokratis Giolias, 37 ans, en 2010, revendiqué par un groupe extrémiste.

Dans les deux cas, les auteurs n’ont pas été identifiés.

RSF a relevé « les insuffisances des mesures prises par les autorités pour protéger les reporters dans le pays ».

« Cela laisse la profession dans l’ombre de la peur », estime aussi George Pleios.

Selon plusieurs experts, l’aggravation de la situation tient à la connivence entre les groupes de médias et le pouvoir public, sur fond d’intérêts politico-financiers.

« La relation problématique entre médias et pouvoir public n’est pas un phénomène nouveau », souligne Lambrini Papadopoulou, professeure en charge des médias à l’Université d’Athènes.

Pendant la pandémie, les aides de l’Etat ont été « disproportionnellement » distribuées aux médias, le gouvernement étant accusé par l’opposition d’avoir privilégié les médias qui lui sont proches. Une enquête parlementaire est en cours.

« La pandémie et la chute des recettes publicitaires ont accru la dépendance des médias à l’égard de l’Etat », explique l’universitaire Maria Komninou.

L’analyste des médias Georges Tzogopoulos relève aussi la propension « limitée » de certains médias à « critiquer la gestion gouvernementale de la pandémie », se contentant parfois de « copier-coller les communiqués de presse » ministériels.

Source https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211219-en-gr%C3%A8ce-la-libert%C3%A9-de-la-presse-en-souffrance?fbclid=IwAR0ajFfiMcmOxp2D91GTCc3FH85Me7YUe9N-vwhY79ZZdRu78laaY8G2LLE

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