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Budget 2020 une ligne anti-sociale

Avec le budget 2020, le gouvernement confirme sa ligne antisociale par Romaric Godin

Ce budget 2020 est la confirmation d’une priorité donnée aux réformes structurelles et à la destruction de l’État social français.

 

Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances, n’a cessé, jeudi 26 septembre, lors de la présentation du projet de loi de finances 2020, d’insister sur la « continuité » de l’action économique du gouvernement. Les slogans – « politique de l’offre », « le travail doit payer », « maîtrise des comptes publics » – étaient d’ailleurs les mêmes que lors des trois années précédentes. Il n’était pas là question d’acte II. Face aux journalistes qui lui reprochaient d’avoir abandonné ses ambitions de réductions de déficit, il a répondu qu’il fallait bien faire face au ralentissement économique et à la crise sociale. Mais aussitôt il repartait à l’assaut : « Les gouvernements précédents n’ont jamais autant réduit les dépenses publiques en rapport avec le PIB. » Et de fustiger cette droite qui réclame plus de coupes dans les dépenses et ne le soutient pas lorsqu’il le fait : « Nous sommes seuls lorsque nous coupons dans le logement social »

Et Bruno Le Maire a raison sur ce point. Ce budget 2020 n’a aucune apparence d’un tournant social ou keynésien. C’est un budget profondément néolibéral, à l’image de la politique du gouvernement et des idées d’Emmanuel Macron. Sa logique est simple. En réduisant les impôts progressifs sur la classe moyenne, il tente d’acheter l’adhésion à ses réformes structurelles et à la forte défiscalisation du capital, et en faisant payer cette baisse d’impôt aux budgets sociaux, il affaiblit durablement la solidarité nationale.

À quoi servent les baisses d’impôts ? S’il s’agissait de simplement faire face au « trou d’air » conjoncturel, un autre moyen, plus efficace et plus logique, s’offrait à l’exécutif : celui de profiter des taux d’intérêt bas pour investir massivement, notamment dans la transition écologique. Il aurait pu aussi dynamiser l’activité par un investissement d’un autre type, dans l’éradication de la pauvreté, du mal-logement ou encore dans une vraie et massive action de formation. C’est à cela que sert la politique monétaire de la BCE : abaisser le coût de l’investissement pour relancer la croissance et l’inflation.

Mais Bruno Le Maire ne fait rien de tout cela et il ne lui sert à rien de se cacher derrière l’argument désormais éculé – mais qui lui donne facilement bonne conscience – de « l’Allemagne-doit-investir-parce-qu’elle-seule-le-peut ». Les taux français concernent l’État français et ils sont bas. Et si la zone euro existe, alors la France doit prendre ses responsabilités. Mais en réalité, le gouvernement ne souhaite pas investir parce qu’il mène une autre politique, une autre stratégie : celle qui consiste à déconstruire l’État social français et à garantir une baisse de la fiscalité des entreprises et des plus riches à long terme. Or, pour cela, la baisse de l’impôt sur le revenu est le meilleur choix possible.

Extrait du collectif “Plein le dos”
Extrait du collectif “Plein le dos”

Dans un premier temps, les baisses d’impôts doivent apaiser la colère qui s’est manifestée dans les rues depuis le 17 novembre 2019 et élargir l’adhésion, toujours étroite, à la politique du gouvernement. Mais les baisses d’impôts progressifs, y compris à la « classe moyenne », ont toujours été des moyens de miner les solidarités. L’argent du bien commun est reporté vers la dépense individuelle. En termes économiques, c’est de la dépense, sauf que l’une est le fait de la collectivité et l’autre de l’individu. Ces baisses d’impôts sont le vecteur de l’individualisation de la société.Ce budget 2020 le prouve avec éclat. La recherche d’économies s’est concentrée sur la sphère sociale. Alors que le gouvernement se montrait très prudent sur la fin des niches fiscales pour les entreprises, il gelait quasiment l’ensemble des prestations sociales, réduisait massivement les dépenses d’assurance-chômage, piochait encore dans les APL.

L’objectif du gouvernement, ce sont les « réformes structurelles » qui visent in fine à favoriser le capital sur le travail et à défaire l’État social. Et contrairement à ce que pensent beaucoup d’observateurs, le choix n’est pas de baisser les impôts plutôt que le déficit, le choix est de préserver ces réformes et d’assurer que d’autres soient mises en place plutôt que de réduire le déficit public. Cela a été le choix cohérent de nombreux leaders néolibéraux de Margaret Thatcher à Gerhard Schröder qui ont su qu’il fallait acheter le consentement aux réformes par un déficit plus élevé pour faire passer leurs réformes. Ces dernières assurent ensuite la baisse du déficit par le redimensionnement des dépenses sociales.

L’exécutif n’a abandonné aucune de ces réformes engagées depuis 2017 et surtout par la défiscalisation du capital via la réforme de l’ISF et la « flat tax » sur les revenus du capital. Et ce n’est pas un hasard s’il attend l’été 2020 pour lancer la réforme des retraites : il compte s’appuyer sur l’effet bénéfique des baisses d’impôts. Mais la priorité reste toujours la même : la transformation de l’économie française au détriment de la solidarité nationale. Ce budget n’est donc ni un budget d’attente, ni un budget de pause, ni un budget de changement : c’est un budget offensif qui confirme l’orientation du gouvernement.Un budget qui montre aussi la fébrilité d’un exécutif passant en force, qui sait qu’il est, sur le fond, sans égards par rapport au corps social français. Le « couac » sur la fin de la niche fiscale sur les aides à domicile des personnes âgées montre bien cette crainte que l’incendie allumé le 17 novembre ne reprenne. D’ailleurs, ce budget est aussi celui du « réarmement du régalien », comme le dit si joliment Bercy, celui d’un gouvernement enfermé dans ses certitudes et retranché derrière sa police. Car ces baisses d’impôts constituent un pari : faire accepter à la majorité des Français une marchandisation et une individualisation de la société. Il n’est pas sûr qu’ils acceptent ce troc en forme de marché de dupes.

Source https://www.mediapart.fr/journal/france/270919/avec-le-budget-2020-le-gouvernement-confirme-sa-ligne-antisociale

ADP : un front commun contre la privatisation

Ce samedi 14 septembre, un grand débat se tenait à la Fête de l’Humanité intitulé « ADP : un front commun contre la privatisation » avec : Stéphane Peu, député PCF de Seine-Saint-Denis, Mathilde Panot, députée FI du Val-de-Marne, Boris Vallaud, député PS des Landes, Nathalie Verdeil, secrétaire confédérale de la CGT, Aurélie Trouvé, porte parole d’Attac, Daniel Bertone, CGT ADP, David Libeau, initiateur d’un des compteurs du RIP, et Eric Beynel, porte-parole de Solidaires.

Pour retrouver l’intégralité du débat en vidéo, rendez-vous sur ce lien ou cliquez sur l’écran ci-dessous.

À l’approche du premier million de signatures recueillies à la mi-août, la bataille pour l’obtention d’un référendum sur la privatisation d’Aéroports de Paris s’invite dans les allées de la Fête. Pour en débattre dans les stands, mais aussi pour relancer, après le creux de l’été, la récolte des paraphes des Français. Si, en deux mois, plusieurs centaines de milliers de signatures ont été validées, il en faut 4,7 millions pour faire céder le gouvernement. Le projet de privatisation d’un fleuron national « va priver l’État d’entrées budgétaires sûres », dénonce entre autres Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France, qui, sur l’humanité.fr, parle d’un « capitalisme de connivence ». Comme le prévoit la Constitution, si 10 % du corps électoral se rassemblent d’ici au 13 mars 2020, la procédure pourra alors se poursuivre. Et peut-être aboutir à un référendum pour ou contre la privatisation d’ADP, si le Parlement vote en ce sens. Une perspective qui renverserait les certitudes du pouvoir.

Débat à la fête de l’Humanité, samedi 14 septembre 2019, animé par Aurélien Soucheyre et Clotilde Mathieu, journalistes à l’Humanité.

Source https://france.attac.org/actus-et-medias/dans-les-medias/article/adp-un-front-commun-contre-la-privatisation

 

Lettre ouverte à Emmanuel Macron , par Geneviève Legay

« Lettre ouverte à Emmanuel Macron », par Geneviève Legay

Au détricoteur des services publics qui lui demandait d’être « sage », Geneviève Legay, talentueuse tricoteuse, lui retourne le compliment par une lettre ouverte accompagnée d’un petit gilet jaune et du drapeau « PAIX ».

La Trinité (06), le 27 juin 2019

Monsieur le Président de la République,

Je souhaite revenir sur vos déclarations du 23 mars 2019, lors de votre passage à Nice, concernant le fait que je serais tombée toute seule ! Vous avez osé affirmer qu’aucun policier ne m’avait touchée ! Espérons que la justice sera plus honnête, au regard de ce qu’ont avoué le procureur de Nice et un policier. Aussi, nous prouverons que ce n’est pas un accident, mais bien des policiers qui m’ont agressée.

De plus, vous avez dit que j’aurais dû rester chez moi. Madame Redouane Zineb était chez elle et, malgré tout, vos policiers l’ont tuée. Qu’avez-vous fait ? Le silence total et plus personne n’en parle. Quel mépris ! Pourtant, cette personne ne manifestait pas.

Nous sommes en France, et, depuis quelque temps, en insécurité permanente. Il ne fait pas bon vivre en macronie parce que, évidemment, vos forces de l’ordre, voire du « désordre » répondent à la politique de Monsieur Castaner et vous-même.

Vos discours sont trop souvent méprisants. Vous n’êtes que mépris. C’est une habitude chez vous de tenir des propos condescendants envers les gens d’en bas, « ceux qui ne sont rien ». Nombre de personnes le constatent depuis plus deux ans.

J’ai 73 ans et suis fière d’être une citoyenne à part entière. Aussi, ne vous en déplaise, je revendique ma liberté de manifester, entre autres, face à vos choix politiques.

Pour vous, qu’est-ce que la sagesse dont je devrais faire preuve ?
C’est accepter la politique que vous imposez comme si aucune alternative n’était possible ?
C’est se laisser dépouiller sans rien dire alors que vous prenez aux pauvres pour donner aux riches ?

Non, je ne vous écouterai pas, bien au contraire, je continuerai à manifester car tout ce que le peuple a obtenu, c’est par de hautes luttes. Le code du travail compilait 150 ans de conquêtes sociales, vous le détricotez ; la sécurité sociale, véritable bijou que le monde entier nous envie, vous l’offrez aux appétits des assurances ; vous organisez la contre-réforme des retraites, vous cassez l’assurance chômage, vous bradez notre patrimoine, vous détruisez les services publics, toujours pour privilégier le privé, notamment en cassant les hôpitaux de l’intérieur…

Votre politique est une véritable honte au regard de celle qui fait cohérence et qui fait peuple.

Vous détricotez, moi je tricote et vous fais parvenir un gilet jaune et un drapeau de la PAIX (faits avec des restes de pelotes).

Voyez-vous, ce sont des symboles face à votre mise en oeuvre de démolition, ainsi que celle de votre entourage, de ce qui faisait société, qui permettait de vivre (certes pas très bien depuis 35 ans) et non de survivre. Avec mes camarades d’Attac, des Gilets jaunes, des syndicats et partis politiques progressistes, nous serons toujours et encore face à vous et vos complices contre cette politique infâme…

Pour tout cela, la citoyenne que je suis ne peut pas vous saluer.

Geneviève Legay

« Si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons, durant la nôtre, la colorier avec des couleurs d’amour et d’espoir. » – Marc CHAGALL

Isère : contre la privatisation des barrages

 

Rassemblement samedi 15 juin 2019

Barrage de St Egrève (38) de 12 h à 17 h

 

 

Communiqué de presse

PRIVATISATION DES BARRAGES !
L’intérêt financier ne doit pas primer sur l’intérêt général !
Mobilisons-nous !

Un à un les Services Publics sont démantelés par cette logique libérale dans laquelle l’intérêt général des citoyens n’a que peu de place.

Depuis plus de 5 ans, des syndicats, des collectifs citoyens, des élus politiques font entendre leur voix pour sauvegarder les barrages hydroélectriques dans le giron public. L’exploitation des ouvrages hydrauliques par le secteur public a, depuis des décennies, démontré le sérieux et la cohérence dans la gestion de cet outil industriel majeur.

Les barrages hydroélectriques ont une importance capitale dans l’équilibre du système électrique car c’est une des seules énergies stockables à grande échelle, pouvant démarrer en quelques minutes.

Ces barrages sont également des réservoirs d’eau essentiels à l’agriculture, au tourisme, à la faune et à la flore mais aussi au maintien du niveau des nappes phréatiques, et on le sait moins, au refroidissement de centrales nucléaires…

Comment envisager une seule seconde la possibilité qu’une industrie aussi stratégique pour le pays et  les citoyens soit livrée à des grandes multinationales privées en concurrence ? Cela reviendrait à leur donner un moyen de pression sur n’importe quel gouvernement, collectivité locale ou même sur les citoyens.

Pour preuve l’augmentation incessante des tarifs de l’électricité depuis l’ouverture du marché pour satisfaire la concurrence au détriment des usagers et des citoyens !

Comment la France pourrait-elle suivre cette voie en devenant le seul pays à céder aux injonctions de l’Europe sur ce dossier ? Rappelons que le devoir de l’État et des élus de la Nation est de veiller à l’intérêt général !

À l’heure où il nous faut combattre le réchauffement climatique, la gestion de l’eau sera un réel enjeu de société. Au vu de la diminution des réserves d’eau et de l’augmentation des températures, nous ne pouvons accepter de livrer les barrages à des intérêts privés au détriment de la collectivité dans le seul but de dégager des profits.

C’est pourquoi les organisations signataires appellent
les citoyens, les salariés, les élus politiques de tout bord
à se mobiliser sur le barrage de St Egrève le samedi 15 juin 2019 de 12h à 17h

Ensemble sauvons nos barrages !

———————————————-Organisations signataires——————————————–

Collectif « Ne nous laissons pas tondre » – Collectif « Sauvons nos barrages », les Amis de la Terre – Citoyens pourle Climat Grenoble – Alternatiba – ANV COP21 – Marche pour le Climat- Gilets Jaunes Isère – ATTAC – CADTM
Syndicats : CGT Énergie Isère, Sud Énergie, CFDT Chimie Énergie, CFE GE Alstom, UD CGT Isère,
UD Solidaires Isère, Solidaires Météo-France, CGT GE Alstom

Informations de dernière minute, détails et compléments : www.privatisation-barrages.fr

Le communiqué en pdf 2019-06-15-Communiqué-presse-Non-à-la-privatisation-de-lhydro(1)

Déclaration commune des street-médics allemands

Déclaration commune des street-médics allemands adressée aux street-médics français dans le cadre des manifestations des Gilets jaunes
(Crédit image : JohanPX)

Dans notre pays voisin, la France, les protestations très vives des gilets jaunes, des syndicats et de multiples mouvements sociaux se poursuivent. Les unités de police interviennent avec une extrême violence contre les manifestants. L’utilisation disproportionnée des gaz lacrymogènes provoque massivement des séquelles pour la santé des participants ou même pour les spectateurs non impliqués. Le nombre des blessés graves et des mutilés à vie par les tirs de LBD, les grenades de désencerclement et le gaz toxiques se chiffre par centaines. C’est du jamais-vu dans l’Europe de ces dernières décennies. Une dame de plus de 80 ans a été tué par un flashball « perdu », alors qu’elle se trouvait chez elle.

Dans cette situation, les street-médics, bénévoles, interviennent partout en France en urgence et sur place. Depuis six mois, semaine après semaine, ils tentent d’atténuer la souffrance et les séquelles éventuelles, sauvent des vies, sont refuge pour des gens paniqués. Eux-mêmes sont souvent exposés aux risques de mutilations, de menaces et d’attaques violentes.

Depuis le mois de mars, le gouvernement français « chasse » de façon ciblée les soignants, les médecins et d’autres aidants. En tant que « colonne vertébrale importante du mouvement », on cherche à les mettre « hors circuit ». C’est ainsi, que le 7 avril à Bordeaux et dans d’autres villes, la police a tenté d’empêcher au personnel médical d’accéder aux manifestations. Leurs équipements, vêtements de protection inclus, ont été réquisitionnés. Un nombre non négligeable de street-médics a été arrêté. Deux parmi eux ont dû se faire soigner à l’hôpital après une garde grande à vue.

Le fait qu’un état s’en prenne prioritairement à des personnels soignants ne se produit même pas dans la plupart des régions en guerre de cette planète et est en contradiction totale avec toutes les règles, conventions et valeurs d’humanité.

Nous nous joignions au sentiment d’indignation provoqué par l’attitude du gouvernement français et de son appareil d’état. Nous déclarons notre respect et notre reconnaissance particulière pour le travail des street-médics en France. Nous nous joignions à la solidarité avec les street-médics d’une large part de l’opinion publique française. Nous avons une pensée particulière pour tous les employés du système de santé. La violation des droits de l’homme par l’état français a été critiquée et condamné par la « Ligue des droits de l’Homme », par la plupart des organisations se battant pour le respect des droits de l’Homme ainsi que par les commissariats aux droits de l’Homme de l’ONU et de l’EU. Nous soutenons cette critique et cette condamnation !

Lors de la prise de la présidence du conseil de sécurité de l’ONU, le ministre des affaires étrangères allemand, Heiko Maas déclarait : « Les hôpitaux, les médecins, les soignants deviennent de plus en plus souvent une cible. […] Cette tendance au décloisonnement total des conflits militaires doit être stoppée. Autrement nous glissons vers une nouvelle forme de barbarie. » (Zeit.de 01.04.2019)

Si un tel « glissement vers une nouvelle barbarie » de déroule ou se profile à horizon en plein milieu de l’Europe, dans notre pays voisin, la France, nous attendons que les politiques et la presse en Allemagne ne ferment pas totalement les yeux devant une « telle tendance au décloisonnement des conflits ».

MISE EN GARDE face à des street-médics d’extrême-droite venant d’Allemagne !

Nous avons remarqué, que certains médics de la mouvance populiste de l’AFD et du mouvement identitaire allemand proposent dans le cadre du mouvement des « gilets jaunes » leur aide de façon couverte ou ciblée.

Nous ne pouvons que formellement déconseiller de coopérer et vous mettre en garde contre ces personnes. Ils ne partagent pas les règles et valeurs de notre travail, comme le secret médical vis-à-vis de l’administration. Ils abusent de la bonne réputation des street-médics pour influencer le mouvement de solidarité et de protestation en Allemagne. Ils utilisent leur engagement pour se mettre en scène et pour favoriser leur propagande et les organisations d’extrême-droite qui se tiennent derrière eux.

Nous conseillons fortement aux éventuels donateurs de s’informer précisément en amont à qui ils confient leur argent.

Premiers signataires :
– Autonome Sanitätsinitiative Dresden (Dresde)
– Demonstrations Sanitäter/innen – Sanitätsgruppe Oberpfalz (Ratisbonne)
– Demosanitäter – Sanitätsgruppe Süd-West e.V. (Stuttgart)
– Demosanitäter Westfalen (Ahlen)
– K. Freisen – secouriste de Bonn (Bonn)
– Left-Wing Demonstration Medics (Berlin)
– Medizinischer Einsatztrupp – Demosanitäter (Düsseldorf)
– Riot Medics Berlin (Berlin)
– Vienna Street Medics (Vienne)

D’autres groupes en Allemagne et au-delà sont invités à rejoindre notre déclaration et à la publier également !

Ils seront ensuite répertoriés en tant que supporters supplémentaires entre autre sur https://demosanitaeter.com/declaration-fr/

Les annonces d’E Macron : pas de justice sociale mais des reculs sociaux

Plutôt que de répondre à la demande de justice fiscale, Macron propose de nouveaux reculs sociaux  par Attac France

Depuis des mois s’expriment une aspiration à plus de justice sociale et fiscale, le désir d’une action déterminée des pouvoirs publics en matière de transition écologique et l’exigence de services publics de proximité adaptés aux besoins des populations. Après un « Grand débat » largement instrumentalisé, Emmanuel Macron fait comme s’il pouvait reprendre tranquillement le « cours normal » de sa politique, profondément néolibérale sur le plan économique, injuste sur le plan social et inefficace sur le plan écologique. A quoi bon avoir fait débattre des dizaines de milliers de personnes si c’est pour annoncer des mesures éloignées des aspirations du plus grand nombre ?

L’injustice fiscale n’est pas remise en cause

Alors qu’Emmanuel Macron reconnaît que ce qu’il a le plus entendu pendant les débats est « l’injustice sociale, l’injustice territoriale, l’injustice fiscale », il n’en tire pas les conséquences et n’annonce aucune remise en cause des cadeaux fiscaux faits aux plus riches. Emmanuel Macron indique clairement vouloir poursuivre « les fondamentaux de ces deux premières années », qu’il estime « justes ». Pourtant, les mesures prises depuis 2017 (notamment la suppression de l’ISF et l’instauration de la flat tax) ont surtout profité aux plus fortunés : elles vont entraîner une hausse de 6,4% du pouvoir d’achat des 1% les plus riches cette année quand les 0,1% les plus riches vont voir leurs revenus augmenter de 17,5%. « En même temps », le revenu disponible des 9% de français·es les plus pauvres baisse du fait de ces mesures [1]. Mais Emmanuel Macron n’annonce aucune décision structurante pour revenir sur cette injustice fiscale criante !

De plus, Emmanuel Macron n’annonce aucune mesure de lutte contre l’évasion fiscale, se contenant d’annoncer confier une mission à la Cour des Comptes pour évaluer les sommes qui échappent à l’impôt ! Cela ressemble à une nouvelle diversion pour éviter de prendre des mesures concrètes, alors qu’une étude récente a estimé à 118 milliards d’euros le « coût » annuel de l’évasion fiscale en France. « Si nous pouvons aller plus loin, nous le ferons » : voici une promesse bien vague.

Dans un souci de justice fiscale, il aurait été préférable d’augmenter la progressivité de l’impôt sur le revenu (en créant de nouvelles tranches pour les hauts revenus), de réduire la TVA sur les produits de première nécessité (ce qui aurait profité prioritairement aux ménages modestes), d’engager une réelle lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, ou encore de rétablir l’ISF comme le réclament plus de 77% des français [2].

Les services publics sacrifiés

Le Grand débat a clairement mis en avant une exigence de « plus de services publics et de meilleure qualité ». Emmanuel Macron prétend y répondre en annonçant un « moratoire » sur les fermetures d’écoles et d’hôpitaux d’ici la fin du quinquennat, tout en souhaitant « plus de fonctionnaires sur le terrain ». Mais, en même temps, Emmanuel Macron n’a pas annoncé remettre en cause son projet de diminuer de 60 milliards d’euros par an les dépenses publiques d’ici 2022. Très concrètement cela va se traduire par la poursuite de la dégradation de la qualité des services publics, avec plus d’élèves par classe et plus de malades à la charge d’un personnel soignant déjà au bord de la rupture. Qui peut croire qu’on aura des services publics de meilleure qualité demain avec moins de personnels ?
pour justifier cette contradiction entre baisse des dépenses publiques et amélioration des services publics il reprend la vieille rhétorique sarkorziste : faire mieux avec moins, réorganiser les administrations, simplifier, supprimer les « doublons »…

Travailler plus sans gagner plus

L’axe central des annonces d’Emmanuel Macron s’est porté sur la nécessité de « faire payer le travail » en avançant une arnaque évidente, celle de travailler plus sans gagner plus. Après la loi El Khomri sous Hollande et les ordonnances Pénicaud sous Emmanuel Macron, qui ont réduit les droits des travailleurs et affaibli un peu plus les syndicats face au patronat, le président s’apprête à donner une attaque supplémentaire à la condition salariale. Non content d’instaurer vraisemblablement un système de retraite par points qui diminuera le montant des pensions individuelles, accroîtra les inégalités, surtout celles dont sont victimes les femmes, il cherche un moyen d’augmenter la durée du travail.

Plusieurs membres du gouvernement ont lancé des ballons-sondes pour tester l’opinion. Certains parlent ouvertement de retarder l’âge légal de la retraite fixé, depuis la réforme de Hollande, à 62 ans. Emmanuel Macron rejette cette idée parce qu’elle n’est pas dans son programme présidentiel et qualifie d’hypocrites ceux qui veulent reporter l’age de la retraite tant que le chômage n’a pas diminué. « En même temps » il avoue que sa réforme des retraites aboutira au même résultat car avec son système par points on sera fortement incité à travailler plus longtemps (l’age de 64 ans a été cité) à cause d’une décote dissuasive. Ce sera la décote pour ceux et celles qui sont sans emploi, ont un travail pénible, des problèmes de santé et la surcote pour les personnes ayant un travail moins difficile et plus rémunéré. L’injustice d’un système prétendument juste !

On comprend l’inflexibilité du président Emmanuel Macron : il a tellement gratifié les riches et les entreprises de cadeaux fiscaux qu’il est contraint à pressurer un peu plus les travailleurs. Et comment faire quand les salaires sont quasiment bloqués, que la CSG augmente et que les tensions sur les prix menacent ? Il ne reste que la solution de l’accroissement de la durée du travail des salariés. Or, la France a six millions de chômeurs. Augmenter la durée du travail ne pourra qu’aggraver cette situation. Dans un contexte où la productivité du travail augmente plus vite que la croissance, seule la réduction du temps de travail permettrait de gagner sur plusieurs tableaux : réduire le chômage et les inégalités, alléger la souffrance au travail, et donner un autre sens au progrès que la course consumériste. Un vrai progrès social serait d’avoir le temps de s’occuper de ses enfants, de ses parents, avoir une vie amicale, associative, amoureuse… tout en évitant les burn out qui se multiplient ! Il est vrai que la condition sine qua non est de stopper net le ruissellement de la richesse du bas vers le haut.

Une autre proposition sur la table consiste à supprimer un jour férié dans un contexte où les conditions de travail se dégradent. Il est aisé de comprendre que cette logique, à l’image des heures supplémentaires sans cotisation, contribue au non-partage du travail et réduit ainsi les besoins d’embauches. Supprimer un jour férié rapporterait 3 milliards, soit autant que le manque à gagner lié à la transformation de l’ISF en IFI : plutôt que nous faire travailler gratuitement, ne serait-il pas plus efficace et plus juste de rétablir l’ISF ?

Enfin, la réindexation des petites retraites sur l’inflation est une bonne nouvelle pour les plus démunis mais n’est en rien un progrès social : Emmanuel Macron ne fait que revenir sur une mesure qu’il avait prise en début de quinquennat. Les retraites de plus de 2000 euros seront à nouveau indexées sur le les prix à partir de 2021, mais les retraités demandent une indexation sur les salaires pour que leur niveau de vie ne diminue pas relativement à celui des actifs.

Climat : l’urgence d’attendre et de ne pas transformer les politiques économiques

Face à la gravité de la crise écologique, c’est une grande transformation à la fois matérielle et sociétale qu’il faudrait mettre en œuvre : transformer les soubassements énergétiques et matériels de l’économie pour justement permettre à chacun de transformer ses propres comportements. Confirmant l’orientation profondément néolibérale et productiviste des orientations économiques, Emmanuel Macron repousse à plus tard toutes les mesures structurelles pour juguler cette grave crise écologique : nulle remise en cause de la primauté donnée à la compétitivité des entreprises et aux pouvoirs acquis des entreprises multinationales. Au questionnaire biaisé et orienté du grand débat en matière de transition écologique succède donc le refus de l’exécutif d’assumer la charge de la transformation sociale et écologique. L’annonce d’un conseil de défense écologique – dont il rester à déterminer s’il fera effectivement primer l’urgence écologique en toute matière – ne saurait masquer la vacuité du logiciel d’Emmanuel Macron sur le sujet : préférant se défausser sur chacun.e d’entre nous, et désormais sur les résultats d’une prochaine assemblée citoyenne, Emmanuel Macron écarte toute transformation structurelle de l’économie française. Pourtant, les modes de vie sont très largement déterminés par le cadre général des infrastructures et des orientations économiques des pouvoirs publics : quand on fait primer la compétitivité externe de l’économie française et la baisse du coût du travail sur tout le reste, il ne peut y avoir de politique écologique à la hauteur des défis écologiques auxquels nous faisons face.

La réforme de l’ENA, une mesure cosmétique face à l’immense problème des inégalités scolaires

L’annonce de la réforme de l’ENA relève d’une mesure démagogique qui ne change rien à deux problèmes de fond. D’une part, il ne prend pas en compte le problème plus général du pantouflage, c’est-à-dire le passage d’un haut fonctionnaire du public vers le privé, et des conflits d’intérêts potentiels qui gangrènent le corps des énarques. D’ailleurs parmi les conseillers proches d’Emmanuel Macron, certains ont allègrement pratiqué ce pantouflage. Emmanuel Macron ferait mieux d’annoncer un encadrement drastique du pantouflage plutôt que d’annoncer la suppression de l’ENA.

D’autre part, la France fait face à un problème global de reproduction sociale dans l’éducation. Notre système scolaire fait partie des plus inégalitaires parmi les pays riches. Le nombre d’élèves en grande difficulté a augmenté, les inégalités scolaires se sont aggravées et Emmanuel Macron ne prend strictement aucune mesure pour s’attaquer à ces inégalités. Au contraire, le projet de loi Blanquer, contre lequel se soulèvent les parents d’élèves et leurs associations, risque encore d’aggraver cette situation. Dans un contexte de ras-le-bol général face au manque de moyens pour une éducation juste et de qualité, ce projet de loi constitue une menace sur la fonction cruciale des directeurs d’école et fait porter une charge budgétaire supplémentaire sur les communes qui seront obligés de financer la scolarité des enfants des maternelles privées. Cet argent en plus pour les écoles privées, c’est autant de moyens en moins pour les écoles publiques. Quant à la réforme du lycée, la promotion d’un « lycée à la carte » ne masque pas que l’objectif prioritaire de la réforme est de faire des économies en diminuant les heures d’enseignement.

Un « nouvel acte de décentralisation »… sans remise en cause de la fragilisation des collectivités territoriales

Plusieurs décisions importantes d’Emmanuel Macron ont fragilisé les collectivités depuis 2 ans et opéré une recentralisation du pouvoir aux mains de l’État : suppression d’une rentrée fiscale très importante des communes, la taxe d’habitation, avec une compensation budgétaire aléatoire de la part de l’État ; suppression de nombreux emplois aidés, essentiels pour ces collectivités et leurs services publics ; obligation faite aux plus grandes collectivités territoriales de rendre des comptes sur leurs dépenses ; forte baisse des dépenses locales exigées par le gouvernement d’ici 2022, etc. Emmanuel Macron annonce un « nouvel acte de décentralisation »… Or, aucune de ces décisions antérieures n’est remise en cause.

Les mobilisations pour la justice sociale, fiscale et climatique doivent s’amplifier

Ces annonces ne peuvent résoudre la grave crise sociale, écologique et démocratique actuelle, pas plus qu’elles ne répondent aux revendications et demandes exprimées par les Gilets Jaunes, le mouvement pour la justice climatique, ou dans le cadre du Grand débat. En clair, elles ne répondent ni aux urgences de fins de mois, ni aux urgences de fin du monde.

Attac appelle à renforcer les mobilisations pour la justice sociale, fiscale et climatique. Nous appelons à participer aux mobilisations :

  • les 27 avril et le 1er mai aux côtés des syndicats et des gilets jaunes pour défendre le progrès social ;
  • contre le G7 environnement à Metz les 4 et 5 mai pour défendre la justice sociale et climatique ;
  • dans le cadre de la prochaine « grève mondiale pour le climat » le 24 mai ;
  • du 20 au 25 août, à la veille du G7 à Biarritz, pour une mobilisation d’ampleur pour dénoncer les ravages d’un système global qui accroit les inégalités, détruit la planète, et renforce l’injustice sociale et fiscale.

Liberté et l’indépendance de la presse

Une vingtaine de sociétés de rédacteurs et journalistes apportent leur soutien à Gaspard Glanz

Les sociétés des rédacteurs et des journalistes d’une vingtaine de médias, dont Reporterre, apportent leur soutien à Gaspard Glanz, journaliste indépendant gardé à vue pendant 48 heures avant de se voir notifier une interdiction de paraître à Paris les samedis et le 1er mai, l’empêchant d’accomplir son travail. Voici leur texte commun :

Samedi dernier, alors qu’il couvrait la manifestation des Gilets jaunes, notre confrère Gaspard Glanz a été interpellé sans ménagement et placé en garde à vue pendant quarante-huit heures. D’après les témoignages recueillis et publiés depuis, il a eu un mouvement d’humeur à destination de policiers, ces derniers refusant de l’entendre alors qu’il voulait se plaindre d’avoir été visé par un tir de grenade. Il lui est désormais interdit de paraître à Paris les samedis et le 1er-Mai, donc d’y couvrir les manifestations, jusqu’à sa comparution pour « outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique » le 18 octobre, ce qui revient à lui interdire de faire son travail de journaliste.

Les sociétés de journalistes et de rédacteurs signataires, qui apportent leur plein soutien à Gaspard Glanz, empêché de couvrir les prochaines manifestations parisiennes, c’est-à-dire de travailler et d’informer, dénoncent une fois encore les conditions de travail extrêmement difficiles qui sont les leurs dans le cadre des manifestations de Gilets jaunes. Une situation particulièrement difficile pour les journalistes indépendants et les photographes, souvent en première ligne. Les journalistes, qui ne font que leur métier, ne peuvent pas tolérer de se voir régulièrement pris pour cible par les forces de l’ordre : depuis le début du mouvement, 79 journalistes ont été victimes de violences policières, selon le décompte du journaliste David Dufresne, et la nouvelle loi « anticasseurs » renforce encore l’arbitraire et met un peu plus en danger la liberté de la presse.

Les SDJ et SDR déplorent également le silence assourdissant du ministre de la Culture et de la Communication, pourtant censé soutenir la liberté et l’indépendance de la presse.

Signataires : les sociétés des journalistes, sociétés des rédacteurs et sociétés des personnels de BFMTV, Les Échos, L’Express, Le Figaro, France 2, France 24, France 3 National, Franceinfo.fr, France Inter, L’Humanité, Le JDD, Libération, Le Média, Mediapart, Le Monde, L’Obs, Télérama, Paris Match, Le Parisien-Aujourd’hui en France, Sud-Ouest, Premières Lignes, RFI, RMC, TV5 Monde, 20 Minutes ainsi que les rédactions d’Alternatives économiques, du Bondy Blog, des Jours et de Reporterre.

Source https://reporterre.net/Une-vingtaine-de-societes-de-redacteurs-et-journalistes-apportent-leur-soutien

SOS Méditerranée : lettre à M Castaner

Vous avez certainement suivi dans les médias les déclarations de M. Castaner, ministre de l’intérieur, à propos des ONG de sauvetage en mer vendredi dernier.
Ces déclarations jettent le discrédit sur notre action, nous publions aujourd’hui cette lettre ouverte afin que les faits soient rétablis.
Il nous semble primordial de la partager avec vous car vous êtes au cœur de l’action de SOS MEDITERRANEE.
C’est grâce à votre soutien, et à celui de milliers de citoyens européens, que nous avons porté secours à près de 30 000 personnes en détresse en Méditerranée centrale et que nous repartirons bientôt en mer.

Merci d’être à nos côtés,

L’équipe de SOS MEDITERRANEE
#TogetherForRescue


Lettre ouverte à M. Castaner
Ministre de l’Intérieur
Place Beauvau
75008 Paris


                                                                                                                                 Marseille, le 9 avril 2019

Monsieur le Ministre,

Nous avons pris connaissance de vos déclarations concernant les ONG de sauvetage en mer, lors de la conférence de presse clôturant la réunion des ministres de l’intérieur du G7, vendredi 5 avril.

A la question suivante d’un journaliste : « Nous savons que M. le Ministre italien Matteo Salvini, a une position très claire concernant le rôle des ONG en mer Méditerranée, c’est-à-dire que les ONG aident les filières de passeurs. Je voudrais savoir si sur ce point en particulier il y a un accord entre les pays européens au sein du G7 ? », vous avez répondu :

« Vous semblez découvrir une réalité documentée et évoquée depuis juillet 2017. (…) Ce que nous savons, c’est que les ONG jouent un rôle essentiel pour apporter une aide aux migrants, cela ne fait aucun doute. Toutefois, en Méditerranée centrale, on a observé de façon tout à fait documentée, je vous le dis, une réelle collusion, à certains moments, entre les trafiquants de migrants et certaines ONG. On a observé que certains navires d’ONG étaient ainsi en contact téléphonique direct avec des passeurs qui facilitaient le départ des migrants depuis les côtes libyennes dans des conditions effroyables, souvent au péril de leur vie. Les ONG, dans ce cas-là, ont pu se faire complices des passeurs. Les ONG doivent avoir une attitude responsable.»

Ces propos relaient de graves accusations à l’encontre des ONG de sauvetage en mer, dont l’action a été attaquée en Italie dès le début de l’année 2017, dans un climat politique délétère. Or à notre connaissance il ne s’agit que de rumeurs : aucune de ces accusations n’a jamais été démontrée ni étayée par la moindre preuve. Aucune des procédures judiciaires entamées n’a abouti. Aucune de ces allégations ne peut viser SOS MEDITERRANEE.

Parce que vos déclarations portent atteinte à leur honneur et à leur considération et jettent un discrédit général sur les acteurs du sauvetage en mer, dont l’action est plus que jamais aujourd’hui entravée en Méditerranée centrale, nous vous demandons instamment des précisions, des preuves, à l’appui de ces allégations

Nous vous demandons également de rétablir les faits concernant les ONG de sauvetage, telles que SOS MEDITERRANEE, qui travaillent systématiquement dans le respect absolu du droit maritime international, en toute transparence et en totale coordination avec les autorités maritimes, ce que vous n’ignorez pas. Nous n’avons jamais eu et n’aurons jamais le moindre contact avec les passeurs et trafiquants d’êtres humains dont nous sommes les premiers à condamner les agissements criminels.

Nous vous rappelons que la mer Méditerranée centrale reste l’axe migratoire le plus mortel au monde où plus de 18.000 personnes ont perdu la vie ces cinq dernières années. Pourtant, le droit y est bafoué depuis le mois de juin 2018, avec la fermeture des ports italiens et le transfert des responsabilités du sauvetage aux garde-côtes libyens. Depuis, aucun mécanisme de débarquement des rescapés conforme au droit maritime n’a été mis en place par les États européens.

Pour conclure, Monsieur le Ministre, vous demandez que les ONG aient une attitude responsable. Nous en appelons à votre responsabilité pour faire cesser les attaques infondées, et protéger les acteurs du sauvetage en mer injustement incriminés. Car, alors que l’Union européenne a progressivement abdiqué son devoir d’assistance en Méditerranée centrale, il est de votre responsabilité et de celle des autres États européens de faire appliquer le droit.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération.

Francis Vallat                        Sophie Beau

Président                             Cofondatrice et directrice générale


http://www.sosmediterranee.fr/

L’enjeu : le droit de manifester

Beaucoup d’articles sur le sujet : ici celui de Bastamag

Une militante septuagénaire blessée à Nice : « L’enjeu est celui du droit de manifester »

par Sophie Chapelle

 

Son nom est devenu le symbole du droit de manifester en France. Geneviève Legay, 73 ans, porte parole d’Attac dans les Alpes-Maritimes et figure militante locale, a été gravement blessée le 23 mars alors qu’un cordon de police chargeait une manifestation des gilets jaunes à Nice. De multiples images montrent cette militante, gilet jaune sur le dos et drapeau arc-en-ciel « Pace » dans les mains, scander « liberté de manifester » peu avant une charge policière au cours de laquelle sa tête a heurté un poteau métallique. Si Geneviève Legay a subi plusieurs fractures du crâne, souffre d’hématomes sous-duraux, et de quatre fractures des côtes, « les nouvelles sur son état de santé vont dans le bon sens », selon son entourage.

Une plainte contre X pour « violences volontaires en réunion avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique sur personne vulnérable » et « subornation de témoin » a été déposée le 25 mars par les enfants de Geneviève Legay. L’avocat de la famille, Arié Alimi, indique que des policiers seraient venus dans la chambre d’hôpital de la victime. « Selon Geneviève, une policière lui a demandé à plusieurs reprises de préciser qu’il s’agissait d’un cameraman qui l’avait poussée ou qui était à l’origine de sa chute. Elle s’en est émue auprès de ses filles : le simple fait d’avoir essayé d’orienter son témoignage consiste en une subornation de témoin », souligne Arié Alimi. La plainte déposée par la famille Legay vise également le préfet des Alpes-Maritimes, qui fixe la stratégie du maintien de l’ordre, pour « complicité de violences volontaires aggravées ». Une deuxième plainte visant les « violences volontaires » à l’encontre d’un de ses membres a été déposée le 26 mars par l’association Attac France.

Les versions s’opposent

Jean-Michel Prêtre, le procureur de la République de Nice, a ouvert dès samedi après-midi « une enquête classique en recherche des causes des blessures ». Le 25 mars, il a affirmé que Geneviève Legay n’avait « pas été touchée intentionnellement », et n’a eu « aucun contact avec un agent de sécurité ». « Elle a été poussée, la chute est intervenue alors que les forces de l’ordre intervenaient pour une action de dispersion », a t-il précisé, mais « il est difficile de savoir qui exactement était derrière elle ».

C’est une toute autre version que livre Arié Alimi. « Le procureur considère que les vidéos dont il dispose ne permettent pas de matérialiser un contact direct avec les autres forces de l’ordre. Il se trouve qu’il y a d’autres vidéos permettant de matérialiser un contact direct. » « C’est bien un membre des forces de l’ordre qui a poussé Geneviève » assure-t-il. Plusieurs vidéos, filmées par les journalistes de France 3 ou de CNews, ainsi que des photos et des témoignages étayent la version d’un contact direct entre un policier et la manifestante, contrairement à ce qu’avance le procureur. L’avocat réclame sa démission « immédiate ».

Bataille pour le droit de manifester

Emmanuel Macron a suscité l’indignation en souhaitant à Geneviève Legay « un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse ». « Pour avoir la quiétude, il faut avoir un comportement responsable », a t-il déclaré, rappelant qu’une interdiction administrative de manifester dans une grande partie de Nice avait été prise. « Geneviève était dans la rue pour le droit de manifester, dans un contexte de mobilisations sociales important », rappelle Annick Coupé, porte-parole d’Attac France. « Il y a une exigence de justice sociale sur laquelle le gouvernement refuse de répondre depuis des mois. L’interdiction administrative de manifester est une fuite en avant dans la répression, et jamais la répression n’a réglé les questions sociales de fond. Nous sommes fiers d’avoir des militants comme Geneviève qui descendent dans la rue pour défendre des droits fondamentaux. »

« Dans trois mois j’aurai 85 ans et ce n’est pas à Emmanuel Macron ou à un préfet de dire si je peux sortir un samedi », lance Susan George, présidente d’honneur de l’association Attac. « Nous avons tous le droit de manifester et nous allons continuer de le faire. » Alors que des rassemblements de solidarité se multiplient partout en France à l’initiative de citoyens, syndicats, associations et organisations politiques, l’association Attac a lancé un appel à dons pour prendre en charge les frais de justice.

A l’occasion de la 19e journée de manifestation des gilets jaunes le 23 mars, le journaliste David Dufresne a recensé 24 signalements de violences policières. Depuis le début du mouvement en novembre 2018, le journaliste fait état de 232 blessures à la tête, 22 éborgnés et 5 mains arrachées. Le 1er décembre dernier, lors de l’Acte II des gilets jaunes, une octogénaire, Zineb Redouane est décédée à l’hôpital après avoir été touchée au visage par un éclat de grenade lacrymogène lancée par des CRS, alors qu’elle se tenait à la fenêtre de son appartement. Un comportement sans doute irresponsable, puisqu’aucune excuse officielle n’a été, depuis, exprimée.

Sophie Chapelle

Photo : © CGT Campus 06 / rassemblement de soutien à Geneviève Legay, Nice, le 25 mars 2019

Liberté de manifester : Communiqué d’Attac France

Geneviève Legay, porte-parole d’Attac 06, grièvement blessée par une charge policière

[Actualisation] En plus de la plainte déposée par la famille de Geneviève Legay, Attac déposera plainte également ce lundi 25 mars à 14h pour « violence volontaire en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique sur personne vulnérable ».

Geneviève Legay, 74 ans, porte-parole d’Attac 06 et militante infatigable pour la paix, a été grièvement blessée par une charge policière, lors de l’acte 19 des Gilets Jaunes ce samedi 23 mars à Nice. Selon son avocat, elle était dimanche matin dans un état stable.

Samedi vers 11h, les CRS ont procédé à une violente charge au cours de laquelle Geneviève est tombée au sol, sa tête heurtant un poteau métallique. De multiples images montrent Geneviève, gilet jaune sur le dos et drapeau arc-en-ciel « Pace » dans les mains, avec une attitude totalement non violente, scander « Liberté de manifester » peu avant la charge policière.

Alors que les précédentes mobilisations des Gilets Jaunes à Nice n’avaient pas entraîné de dégradations, Christian Estrosi, maire de la ville, avait demandé et obtenu une interdiction de manifester dans une grande partie de la ville.
L’interdiction par le préfet des manifestations et rassemblements dans une grande partie de Nice est illégitime et ne peut justifier d’utiliser la force contre des citoyenˑneˑs qui se rassemblent pacifiquement pour exprimer leurs opinions.

Attac France condamne la répression des rassemblements pacifiques qui ont eu lieu ce samedi et s’indigne de la grave restriction des libertés publiques actuellement en cours en France. Ce n’est pas par la répression et les violences policières qu’Emmanuel Macron répondra à la légitime demande de justice sociale qui s’exprime partout dans le pays.

Attac France exige que toute la lumière soit faite et que les responsabilités de ces actes de violence à l’encontre de Geneviève Legay soient clairement établies.

Attac France apporte tout son soutien à Geneviève et à ses proches.

Source https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/genevieve-legay-porte-parole-d-attac-06-grievement-blessee-par-une-charge

 

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